Anton Belovodchenko est un photographe russe né en 1980 à Novosibirsk.
Son projet Bodyscape met en scène des sportives russes réalisant d’incroyables performances de souplesse.
Grâce au travail de la lumière, l’artiste réalise un travail épuré tout en finesse, créant un ensemble fascinant et contemplatif.
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L’artiste nous parle de sa série Bodyscape et de ses modèles à l’occasion de cette interview exclusive :
Comment as-tu commencé la photographie ?
J’ai commencé la photo en 2000 en tombant sur un vieux reflex abandonné dans mes placards.
Vous savez, les vieilles maisons abritent souvent des petits recoins cachés qui regorgent de vieilleries et toutes sortes d’objets improbables. C’est exactement parmi ces débris que j’ai déterré mon appareil. J’ai commencé par photographier des paysages et quand j’ai développé mon film, des images multi-exposition apparurent.
Comment trouves-tu tes modèles ?
Je ne cherche pas les modèles, ce sont les modèles qui viennent à moi. Ils repèrent mon travail, l’apprécient et me contactent.
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La série Bodyscape a été sujet de discorde à propos de l’image de la femme, j’aimerais vous partager deux commentaires que je trouve très pertinents :
Ashley Abney : – « Je trouve que c’est une idée magnifique… J’aimerai qu’il y ai plus de variété au niveau des modèles, par rapport à la couleur de peau et aux formes. Il est russe et photographie des femmes russes…
C’est pourquoi la plupart d’entre elles sont plutôt minces et claires de peau. Les femmes russes sont naturellement très minces et petites, ce qui est aussi beau… Mais j’aimerais le voir photographier et représenter des femmes du monde entier, je pense que cela aurait plus d’impact. En tous cas ce sont de très belles photographies, j’espère qu’il étendra son travail dans le futur. »
Kirsty Clark : « – Je ne pense pas que toutes les œuvres d’arts doivent représenter toutes les personnes et toutes les formes. Le politiquement correct va trop loin maintenant et il semble que cela pose problème quand il y a représentation d’une personne mince/blanche/blonde, maintenant on doit montrer quelqu’un de gros/asiatique/noir/brun. Ce travail est beau grâce à son ensemble homogène. Personne n’a demandé que Mona Lisa soit peinte 10 fois pour représenter toutes les femmes, on l’apprécie dans sa simplicité ! »
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Comment as-tu préparé tes séries avec tes modèles ?
Je me concentre essentiellement sur le corps et l’état émotionnel du mannequin. J’ai commencé ce projet en 2010-2011. Au début c’était uniquement pour la performance, on ne prévoyait pas à l’avance ce qu’on allait faire et c’est quand j’ai commencé à travailler avec des athlètes que ça a changé. Les filles voulaient immortaliser l’apogée de leur forme physique et s’entraînaient longtemps avant le shooting, parfois pendant un an ou deux. C’était leur désir personnel. J’étais pour ma part très intéressé par l’intensité et la qualité que je pouvais apporter à mon image en utilisant une seule source de lumière.
Quel équipement as-tu utilisé pour ce projet ?
Je travaille en studio, avec un décor très minimaliste ; sol noir, arrière-plan noir. J’utilise une source unique de lumière, généralement avec une grande boite à lumière ou une octobox. Parfois, j’ajoute également un réflecteur.
Quelles sont tes influences artistiques ?
Je recommande le travail de Vadim Stein et André Brito.
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Anton Belovodchenko : 500px – Instagram
Modèles : Alexandra Malykhova et Siglova Natalia
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