Jacqueline Roberts Nebula enfants avec le procédé du collodion humide
Photo – Jacqueline Roberts, Nebula

Née à Paris en 1969, la photographe espagnole Jacqueline Roberts est diplômée de sciences politiques et a travaillé pour des organismes internationaux avant de se tourner vers la photographie.

Jacqueline Roberts travaille avec des appareils photos grand format et utilise des procédés au temps de pose rapide. Elle a remporté plusieurs prix et a été exposée au niveau international. La Royal Photographic Society a récemment acquis une plaque de sa série Nebula, pour sa collection permanente présentée au Victoria and Albert Museum de Londres. Nebula est aussi son quatrième livre, notamment accompagné d’un texte de Frank Kalero. Il a été publié en 2016 aux éditions Damiani.

Jacqueline Roberts Nebula enfants avec le procédé du collodion humide
Photo – Jacqueline Roberts, Nebula

Nebula est une collection de portraits qui capture le trouble qu’est ce changement psychologique et émotionnel chez les jeunes ; un regard sur la naissance de la prise de conscience de soi. Pour réaliser cette série photo, la photographe espagnole Jacqueline Roberts a fait appel à un procédé photographique du 19ème siècle : le collodion humide.

Découverte en 1850, la technique photographique du collodion humide est attribuée à l’Anglais Frederick Scott Archer en 1851. Ce procédé consiste à sensibiliser avec du nitrate d’argent une fine couche de collodion photographique, préalablement coulée sur une plaque de verre ou d’aluminium, faire la prise de vue, développer et fixer l’image pendant que le collodion est encore humide. Très populaire aux Etats-Unis pendant la guerre de sécession, cette méthode est remplacée en 1880 par des procédés plus simples. En 2014, la photographe Victoria Will remet ce procédé en avant en réalisant des portraits de célébrités lors du festival du cinéma indépendant : Sundance.

Jacqueline Roberts Nebula enfants avec le procédé du collodion humide
Photo – Jacqueline Roberts, Nebula

(…) pour moi, les plaques humides vont au-delà du processus photographique lui-même. C’est une sorte de voyage intérieur. Un état d’esprit. Dans le monde numérique d’aujourd’hui, nous sommes inondés d’images. Lorsque l’on regarde en arrière, les photographies comptaient parmi certains de nos biens les plus précieux. Nous avons perdu cette connexion émotionnelle avec les photographies. La plupart des images que nous prenons sont devenues jetables et vides de sens. Je veux que l’image redevienne précieuse. Je cherche à créer des images qui sont uniques, qui ont de la valeur. (…)

Un autre aspect essentiel dans mon travail, c’est de faire pause et de prendre de le temps de créer une image. Mes portraits sont à propos du temps. Le temps qui passe. Le temps suspendu. Le temps devant ou derrière nous. Les portraits de la série Nebula ont été réalisés en pose longue. Les modèles ont ainsi pu plus facilement se détacher de leur environnement direct, comme suspendu dans le temps et l’espace. Les personnes sur ces portraits ne sont ni des enfants, ni des adolescents. Je voulais que leurs portraits émergent de cet état d’incertitude provoqué par cette phase de transition qu’ils traversent. Nebula (latin : nuage de poussière, brouillard), reflète le trouble grandissant de ces changements physiques et émotionnels. – Jacqueline Roberts

Jacqueline Roberts : Site – Instagram

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