Sasha Mongin, fraichement lauréate de la Bourse du Talent 2025, une compétition organisée par Picto Foundation et Gens d’Images récompensant les photographes émergents, fait partie de cette nouvelle génération de photographes dont le travail puise sa force dans l’expérience vécue. Son approche est sensible, frontale, profondément humaine. Depuis son adolescence, la photographie l’accompagne comme un refuge, une langue parallèle capable d’exprimer l’indicible.
Aujourd’hui installée à Paris après une formation aux Gobelins, elle poursuit son œuvre, « Le mourant qui ne mourait pas » où se mêlent mémoire familiale, douleur transfigurée et poésie visuelle. Elle s’impose désormais comme une artiste à suivre, avec une écriture photographique qui relie le personnel et l’universel.
Une série née d’une urgence intérieure
La série récompensée est le résultat d’un retour au passé. Un face-à-face nécessaire avec l’enfant qu’elle a été, avec une histoire marquée par la maladie et l’absence de son père, touché par le VIH. La photographie est entrée dans la vie de Sasha Mongin à l’adolescence. Si elle a commencé avec le noir et blanc, en développant le tirage argentique au laboratoire, cette pratique passionnée s’est progressivement affirmée comme un véritable langage.
Cette passion s’est développée jusqu’à devenir le moyen de porter ce projet qu’elle décrit comme un geste d’amour envers ses parents : un hommage à la fois lumineux et douloureux.
L’image comme voix, l’œuvre comme éveil
À travers son travail, Sasha Mongin cherche avant tout à sensibiliser le public aux sujets intimes et sociétaux qui traversent son histoire. La photographie devient chez elle un outil de transmission, un moyen d’ouvrir un dialogue sur ce qui est souvent tu : la maladie, l’absence, la construction de soi après le traumatisme.
Plutôt que d’illustrer frontalement, elle privilégie la suggestion, les symboles, les gestes, laissant à chaque spectateur la place d’interpréter et de ressentir. Sa série se situe dans cet entre-deux délicat, entre documentaire et poésie visuelle.
Une distinction qui ouvre des horizons
La Bourse du Talent lui offre un tremplin majeur : accompagnement professionnel, reconnaissance institutionnelle et surtout une exposition à la BnF, une étape essentielle dans la visibilité d’une jeune auteure. Cette récompense lui permet aujourd’hui de poursuivre sereinement la finalisation de la série, avec le souhait qu’elle circule bientôt en France et rencontre le public qu’elle mérite.
« Recevoir cette distinction est un véritable soutien. Elle m’encourage à poursuivre ce chemin, à mener le projet jusqu’au bout. La Bourse du Talent offre aussi une opportunité précieuse : présenter ce travail à Paris, dans un lieu aussi prestigieux et symbolique que la BnF. C’est un immense honneur. » – Sasha Mongin
De nouveaux chapitres en préparation
Sasha Mongin travaille déjà sur l’édition d’un livre, une forme qui lui tient à cœur, prévu pour fin 2026. En parallèle, elle développe un projet ambitieux mêlant photographie et performance avec l’artiste Muriel Nisse, et nourrit le désir profond de repartir en Chine pour initier une nouvelle création. Sa trajectoire se dessine comme une marche continue, affirmant peu à peu un regard à suivre.
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