Bien plus qu’un simple moyen de représentation du réel, la photographie telle qu’envisagée par Laurent Bauby est au contraire ce qui lui permet de se soustraire à la réalité. Avec sa série « Emprise des rêves » c’est le rapport entre vécu et rêvé que cherche à mettre en lumière ce photographe amateur pétri de talent, en nous plongeant dans son univers si particulier, intime et mystérieux. Parfois froid, voir inquiétant, mais toujours poétique et envoûtant, les clichés de Laurent Bauby ne laissent pas indifférent ; c’est pourquoi nous avons tenu à lui poser quelques questions…

- Pourriez-vous vous présenter ; comment avez-vous commencé la photographie ?
Je suis un photographe amateur Orléanais, j’ai commencé la photographie il y a deux ans environ par une forte volonté de m’extraire de la réalité. Avant cela, j’avais choisi un peu par dépit un parcours d’étude qui me vouait à devenir technico-commercial. Après quelques expériences peu concluantes dans cette profession et avec un besoin de création devenant de plus en plus présent, vital, j’ai décidé de tout arrêter pour me consacrer uniquement à la photographie.


- Pourriez-vous m’en dire plus sur votre série Emprise des rêves ? Si vous deviez décrire cette série en trois mots à nos lecteurs… Lesquels choisiriez-vous ?
« Emprise des rêves » est la dernière série que j’ai réalisée et je ne suis d’ailleurs pas certain de l’avoir terminée. En règle générale, j’ intellectualise peu mon travail. Le sens exact de cette série n’est donc pas forcément défini.
Il y a la volonté de travailler autour d’un univers onirique dans une sphère plutôt intimiste. Ces garçons pourraient construire à travers l’inconscient des rêves leurs univers fantasmagoriques, ces rares instants précieux de liberté. Les nuages, représentés de façon récurrente par la technique de surimpression, seraient comme des éléments perturbateurs venus de la sphère du réel, des signes venant parasiter et brouiller ces moments de sérénité et nous ramenant à la réalité normée avec tout ses problèmes.
« Emprise des rêves » en trois mots serait peut être « Inconscience » « Poésie » et « Sensibilité« .


- Sur nombre de vos clichés on ne distingue pas les visages des personnes photographiées. Dans le même temps, la nature semble être omniprésente dans votre travail. Quel est le véritable sujet de vos photos ?
Oui, les visages ne sont souvent pas reconnaissables. C’est une volonté dans ma démarche. Le spectateur qui regarde ces photos pourra à mon sens plus facilement s’identifier à travers les personnages (si tant est qu’il soit sensible à mon univers). De cette façon, celui-ci pourra s’approprier plus facilement l’image, s’inscrire dedans ; comme une projection de lui-même. Le choix des lieux de prise de vue est effectivement le milieu naturel. Peut-être pour me ramener à des choses essentielles et simples. Les forêts et les champs sont des endroits que je trouve très apaisants, loin de tout. Nous y sommes tranquilles pour travailler avec mes amis.


- Quelles-sont vos inspirations ?
Elles sont très diverses, je les trouve en tous domaines confondus. L’univers cinématographique de David Lynch, par exemple, avec les films « Eraserhead » ou « Elephant man » ; j’aime beaucoup les films de Andrei Tarkovski et notamment le célèbre « Stalker ». La musique stimule également mon processus créatif avec en première ligne le groupe islandais Sigur Rós. Enfin, pour les photographes, je suis très sensible aux travaux de Laura Makabresku, Roger Ballen, Arthur Tress et bien d’autres.


- Quel matériel utilisez-vous principalement pour réaliser vos photos ?
J’ai commencé à travailler au numérique avec un Canon 6D ainsi qu’un 450D. Il y a un an, j’ai voulu m’essayer à l’argentique par curiosité. En me promenant sur une brocante, j’ai pu acheter mon premier appareil photo argentique, un Nikon F801s et ce fut une révélation… J’avais clairement besoin de ralentir ma pratique, de prendre le temps, de réfléchir à mes prises. Les résultats m’ont tout de suite convaincu. Les photos me paraissaient comme avoir une texture, un aspect très authentique et nostalgique. Depuis, je me suis procuré un Zenit 11, un Olympus OM1 et un moyen format 6×6 Mamiya, le 6D est pour le moment au placard et le 450D a fait un heureux.


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