
Le photographe britannique Jacob Burge ironise Big Brother dans sa série Face off. Il analyse les visages d’inconnus qui parcourent les rues de Tokyo grâce à un nouveau logiciel personnel : l’art et le montage.
Son projet : une caméra de rue qui enregistre les faits et gestes des passants, décortique les expressions faciales, les identifie et les intègre dans le Big Data de son appareil numérique.
Découvrez ci-dessous une interview exclusive du joueur de carte et mangeur de tourte, Jacob Burge.

Parlez-nous un peu de votre style et de votre carrière dans la photographie.
Je m’appelle Jacob Burge, je suis né et j’ai grandi dans la campagne anglaise. Je vis actuellement au Japon. Pendant mon temps libre, j’aime jouer au frisbee et manger des « Cornish pasty » (une sorte de tourte britannique).
Je ne suis pas encore sûr d’avoir un style défini, mes récents projets sont un mélange de street photography, de couleurs vives et de design. Depuis 2012, je suis diplômé de l’Université des Beaux Arts Hereford. J’ai ensuite décidé d’aller vivre au Japon, où je donne des cours de « whist » (il s’agit d’un jeu de carte anglais, ancêtre du bridge) et où je me concentre sur mon travail photographique.
Face off est « votre façon de représenter notre société de l’image et de la surveillance », pourquoi faire une série sur ce sujet ?
La surveillance est très présente dans les médias ces dernières années, je souhaitais consacrer un projet à ce phénomène.


Pensez-vous qu’aujourd’hui nous sommes dépassés par cette digitalisation « excessive » ?
Mon cerveau est submergé par le flux continu d’images et d’informations, j’imagine que je ne suis pas seul dans ce cas.
Comment avez-vous procédé pour faire ces montages ?
Une fois que j’ai trouvé les photos sur lesquelles je veux travailler, j’utilise le logiciel Photoshop pour couper les images et réaliser la composition.


Comment avez-vous choisi les lieux que vous avez photographié ?
Toutes les photos de cette série sont des photos d’instants que j’ai pris dans les rues d’un quartier de Tokyo qui s’appelle Asakausabashi.
Cet endroit est très riche culturellement, les personnes qui l’habitent sont loin des stéréotypes qu’on associe généralement à Tokyo. Ce sont des gens comme vous et moi, j’aime photographier ces quartiers-là.
Quel matériel utilisez-vous ?
En ce moment, je me prépare à faire un « zine » (un magazine indépendant réalisé par des amateurs passionnés). J’essaye de faire connaître mon travail et qu’il soit vu, je remercie grainedephotographe.com de publier mon travail.
