Roxana Albu-Mercié, photographe indépendante chez Graine de Photographe, animera la prochaine Grainedephoto Academy débutante qui débutera en septembre 2023. Nous en avons alors profité pour en apprendre plus sur son parcours, ses projets et sa volonté de transmettre sa passion et son savoir.
La Grainedephoto Academy est une formation longue pour apprendre les bases de la photo à Paris, avec une exposition des photos des élèves à la clef. Vous êtes photographe amateur, débutant ou intermédiaire ? Cette formation de 6 mois s’adresse à vous !
Le plus : recevez un kit d’une valeur de 120€ par notre partenaire EMTEC lors de votre inscription !
Découvrez sans plus attendre la photographe Roxana à travers notre interview exclusive et rentrez dans son univers :
Peux-tu nous parler de ton parcours ? Qu’est-ce qui t’a amené à la photo ?
La photo est rentrée tôt dans ma vie. Avec son Smena8, mon père a immortalisé mon enfance ainsi que toute notre vie de famille et celle du village où je suis venue au monde. C’était une chose assez rare de posséder un appareil photo dans les années ’70 dans ce village perdu dans la plaine du Nord du Danube. Avec mes sœurs, j’ai grandi sous l’œil curieux de son objectif. Aujourd’hui, on appellerait ces photos « lifestyle ». Lorsque je suis partie dans ma première colonie de vacances à 7 ans, mon père m’a prêté son appareil pour qu’à mon tour j’immortalise cette première. La curiosité avec laquelle je contemplais le monde venait de trouver un allié et une voix d’expression.
C’est bien des années plus tard que j’ai compris qu’être derrière l’objectif c’était ce qui me convenait le plus. Avec mon premier reflex dans les mains, j’ai pris mes premiers cours de techniques photo chez Graine de photographe.
Qu’est-ce que tu préfères en photographie ?
Née à la campagne, je me suis passionnée longtemps pour la nature. Puis, je suis arrivée à la nature morte et petit à petit j’ai commencé à flirter avec le minimalisme. J’avais du mal à photographier les gens. Certainement, en raison d’une grande timidité. Pourtant, j’aimais beaucoup observer les expressions des visages. Aujourd’hui, je prends plaisir à faire des portraits et à surprendre des scènes de la vie quotidienne. Le mouvement des corps, les expressions de joie ou de douleur, l’agitation de la rue, les traces laissées par le temps, les formes, les lumières sont autant de sujets que mon œil guette derrière l’objectif.
As-tu un projet personnel en cours dont tu aimerais nous parler ?
Il y a un an, lorsque j’ai rendu visite à mes parents après 3 ans d’absence, j’ai fait une découverte douloureuse pour moi. Mon village, que j’avais connu prospère, était en train de… s’effacer. Ce n’est pas vraiment une disparition. Les gens que j’ai côtoyés dans ma jeunesse n’habitent plus leurs belles maisons colorées, mais le cimetière du village. Tous ces visages que j’avais scrutés enfant me regardent aujourd’hui du haut d’une croix.
À partir des photos prises par mon père et gardées précieusement dans une boite à chaussures devenue « archive familiale », j’ai commencé à reconstituer la vie du village. Telle que je l’avais connue. Grâce à la photo, j’espère continuer ce que mon père a fait et documenter cette tranche de vie. Laisser une trace de ce lieu et des gens qui l’ont rendu vivant.
C’est un projet de longue haleine.
Quel matériel préfères-tu utiliser ?
Je travaille en numérique. J’ai commencé avec un réflex de la gamme Nikon, puis un second, plus performant. Depuis peu, j’utilise deux autres appareils de la marque Sony, un compact et un hybride. Mais ma préférence reste pour les reflex.
Ayant hérité du Smena8, je caresse l’idée de me (re)mettre un jour à l’argentique.
Si tu devais choisir un spot photo à Paris que tu aimes particulièrement, lequel ce serait ? (et pourquoi ?)
Difficile de choisir un seul spot dans une ville aussi grande et belle que Paris. Une ville n’existe que grâce à ceux qui l’habitent. Dans la photo de rue j’aime imaginer et surprendre les gens comme une prolongation du décor, tel que des personnages se détachant d’une fresque. Des quartiers à l’architecture graphique tels que la Défense, la Bibliothèque François Mitterrand ou la Villette, des lieux tels que le musée du Quai d’Orsay ou le Grand Palais, ou encore les rues du 13ème arrondissement, où on peut trouver de très belles fresques de street-art, ce sont autant de terrains de jeu pour l’œil d’un photographe.
Qu’est-ce que tu préfères enseigner chez Graine ? Pourquoi ?
J’aime autant les cours techniques que les cours créatifs. Il y a deux piliers importants dans la photo : les réglages et la composition. Ce sont deux choses différentes, mais complémentaires. Voire indissociables. La partie que je préfère lors d’un cours est l’analyse des photos prises lors de la mise en pratique.
Ma préférence va pour le cours de photographie et de stylisme culinaire, un véritable challenge de par sa complexité.
Qu’est-ce qui te motive à animer la Grainedephoto Academy ?
La transmission et le partage. C’est un aspect important pour moi. Partager nous permet de grandir. De plus, une académie c’est un cycle complet, un chemin qui mène vers quelque chose d’abouti. Pas juste une étape.
Peux-tu nous citer, selon toi, une qualité qu'un.e photographe doit posséder ?
La curiosité. Contempler, observer le monde avec des yeux d’enfants, se laisser émerveiller, scruter en permanence.
Quels conseils donnerais-tu à quelqu’un qui débute (matériel, techniques…) ?
Faire de son appareil photo son meilleur allié. Bien connaître son matériel c’est un gage de réussite. Les meilleures photos naissent de l’alliance entre le/la photographe et son appareil photo.