Rencontre avec la photographe Maren Klemp qui nous transporte dans un univers onirique à travers ses mystérieux portraits fleuris à travers sa série Botanica.

Pouvez-vous nous en dire plus sur vous et nous expliquer comment vous êtes venue à la photographie ?

Je m’appelle Maren Klemp, j’ai 38 ans, et je suis une photographe d’art qui travaille et vit à Oslo, en Norvège, avec mon mari et mes deux enfants. Lorsque j’étais adolescente, j’aimais écrire des nouvelles et des poèmes. J’étais également intéressée par l’expression visuelle, mais je n’avais malheureusement aucun talent pour la peinture ou le dessin.

À dix-sept ans, mon père m’a acheté mon premier appareil photo, et j’ai immédiatement su que je voulais devenir photographe. J’ai obtenu un stage en tant que photographe dans un journal local, mais au bout d’un certain temps, je me suis rendu compte que j’étais plus intéressé par la photographie d’art que par le photojournalisme. À la fin de mon stage, je suis allé à la Robert Meyer Kunsthogskole, où j’ai étudié la photographie d’art avec le professeur Robert Meyer. Depuis lors, j’ai travaillé sur plusieurs projets différents et j’ai exposé mon travail dans le monde entier.

Maren Klemp
Botanica © Maren Klemp

Comment définiriez-vous votre univers photographique ?

Mon univers photographique est éthéré, rêveur et féminin avec une touche d’obscurité. Je veux que mon travail raconte des histoires, et peut-être même qu’il interpelle le spectateur. Si l’œuvre n’a pas d’ambiguïté, ce n’est qu’une jolie photo, à mon avis.

Que représentent les fleurs pour vous ? Pourquoi sont-elles omniprésentes dans vos portraits ?

J’aime les fleurs et leur beauté mystique. Les couleurs, l’odeur, tout ! Mon balcon est rempli de fleurs tout l’été, et elles m’apportent tellement de joie. Je m’intéresse aussi à la floriographie, le langage secret des fleurs.

Maren Klemp
Botanica © Maren Klemp

En remontant plus loin sur votre fil Instagram, on voit des photographies aux couleurs et à la mise en scène plus sombres que les photos récentes ; comment expliquez-vous ce changement ?

En 2013, on m’a diagnostiqué un trouble bipolaire, et c’était une période extrêmement sombre de ma vie.J’ai décidé de photographier mon expérience de la maladie mentale, et j’ai fait beaucoup d’autoportraits. Cet ensemble d’œuvres est assez sombre et reflète ce que je ressentais à l’époque. Après quelques années de traitement, je commençais à me sentir mieux, et mon travail est devenu plus lumineux et plus coloré. Aujourd’hui, je photographie les choses qui me rendent heureux.

Maren Klemp
Botanica © Maren Klemp

Botanica est une collection de photographies qui transmettent la sensualité et la féminité des fleurs. Tout au long de l’histoire de l’art ; les fleurs ont été utilisées comme symboles de différentes émotions ; et une simple fleur dans une œuvre d’art peut raconter toute une histoire. L’être humain est naturellement attiré par les fleurs en raison de leur beauté, de leur parfum et de leurs formes symétriques. Dans cette œuvre, j’ai expérimenté des portraits banals et peu inspirants ; je les ai trempés dans du lait et j’y ai ajouté des fleurs. J’ai été intriguée de découvrir que les portraits étaient instantanément transformés. Les fleurs ont ajouté du symbolisme et du sens à l’œuvre, et le lait a apporté une touche sensuelle et féminine. J’ai également expérimenté avec du feuillage, et c’est tout le contraire qui s’est produit. Il était intéressant de voir que le feuillage ajoutait de la masculinité à l’image, et lui donnait un aspect complètement différent.

Maren Klemp

Maren Klemp : SiteInstagram

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