The Rover © The Rocketgirl Chronicles d’Andrew Rovenko

The Rocketgirl Chronicles : les aventures d'une astronaute de 4 ans

En plein confinement à Melbourne, le photographe Andrew Rovenko, cherche comment occuper Mia sa fille de 4 ans toujours demandeuse d’aventure. Ensemble, ils vont se lancer à la conquête de (l’espace) des rues quasi-désertes de la ville australienne.

De ces aventures, naîtra une belle et magique série « The Rocketgirl Chronicles » immortalisée à l’argentique sur Fuji Pro 400H.

La colorimétrie et le style rétro de ce projet à l’ambiance cinématographique nous ont tout de suite séduits. C’est donc avec grand plaisir que nous avons pu échanger avec Andrew Rovenko pour en savoir plus sur cette jeune astronaute égarée dans les rues de Melbourne.

The Rover © The Rocketgirl Chronicles d’Andrew Rovenko
The Rover © Andrew Rovenko

Bonjour Andrew, pouvez-vous vous présenter ? Comment avez-vous commencé la photographie ?

Je suis né et j’ai grandi en Ukraine, mais j’ai déménagé en Australie il y a plus de 18 ans et je vis maintenant à Melbourne.

Ma carrière de photographe a commencé vers 2022, lorsqu’un collègue a vu certaines de mes photos d’amateur. Il m’a dit qu’elles étaient meilleures que les images de produits réalisées pour eux par des professionnels, ce qui était très flatteur à entendre. L’instant d’après, je me suis mis à faire toutes les photos pour notre entreprise. J’ai ensuite été invitée à travailler en free-lance comme photographe de magazine. Cette expérience a été la meilleure école pratique que l’on puisse souhaiter. Je recevais toutes sortes de missions et j’ai dû apprendre à réfléchir très vite et à m’adapter à toutes sortes d’environnements et de situations.

De nombreuses expériences photographiques ont suivi, du mariage à la publicité, mais cela n’est jamais devenu un travail à plein temps. J’ai découvert que la photographie commerciale ; avec des exigences et des délais spécifiques pour les clients ; est rarement compatible avec l’expression créative. C’est la raison pour laquelle j’aimais la photographie à l’origine.
Et si vous devez le faire tout le temps, il est très facile de s’épuiser.

C’est pourquoi j’ai réduit mes activités à des projets personnels en utilisant l’appareil photo argentique, afin de pouvoir en profiter pour moi-même… Mais d’une manière ou d’une autre, ce projet a trouvé un écho auprès d’un grand nombre de personnes, bien au-delà de mon travail commercial.

Comment vous est venue l’idée et l’envie de réaliser la série « The Rocketgirl Chronicles »?

Le plus drôle, c’est qu’au départ, ce n’était même pas censé être un projet photographique.
Au plus fort de la pandémie mondiale, Melbourne a connu six périodes de confinement. Pour un total de plus de 240 jours de restrictions.
Lorsque le sixième confinement nous a frappé de plein fouet et que notre petite Mia, âgée de 4 ans, s’est de nouveau retrouvée coincée entre les mêmes quatre murs, nous avons ainsi dû inventer quelque chose pour occuper son esprit toujours curieux. Nous avons donc profité des deux précieuses heures d’exercice en plein air auxquelles nous avions le droit pour faire vivre de nouvelles expériences dans notre rayon d’action de 5 km.

Et comme Mia a toujours été obsédée par tout ce qui touche à l’espace, le thème était déjà défini pour nous. Ainsi s’amuser autour de son centre d’intérêt semblait être une victoire facile.
Heureusement, ma femme Mariya a obtenu un diplôme de costumière de théâtre il y a de nombreuses années. On ne sait jamais quand une compétence peut s’avérer utile.
La toute première étape a donc été un projet de création en familial avec notre enfant de 4 ans aidant activement (ou perturbant, selon le point de vue) à la création de la combinaison spatiale et du casque en papier mâché.

Ensuite, la petite astronaute a commencé à explorer le quartier. Je n’avais même pas d’appareil photo lors de nos premières expéditions. Mais comme de nombreux passe-temps sont revenus à la vie après avoir été confiné, mon vieux Mamiya moyen format a commencé à faire son apparition pour capturer quelques souvenirs de famille.
Une fois que j’ai développé certains de ces films, les images ont semblé assez surréalistes, si bien que l’appareil photo est devenu un compagnon régulier, mais ce n’est pas la raison principale de nos aventures.

Comment avez-vous pris vos photos ? Quel type de matériel avez-vous utilisé ?

“The Rocketgirl Chronicles” a été photographié avec un avec Mamiya RZ67. Il est assez lourd, encombrant et ne possède pas de système de mesure ou d’autofocus intégré. Toutes ces choses qui pourraient être considérées comme des inconvénients par beaucoup, j’essaie de les utiliser en ma faveur. Ainsi elles m’obligent à ralentir et à prendre le temps de réfléchir à ce que je capture et à la manière dont je le fais. De plus, il est doté d’un excellent objectif 110 mm F2.8, qui est l’un de mes préférés.


Malheureusement, un autre élément clé de mon setup n’est plus disponible. Le film Fuji Pro 400H  ; que j’adore pour son rendu unique des couleurs ; a été abandonné il y a quelque temps, ce qui rend chaque photo encore plus précieuse.

Y a-t-il une ou deux photos qui vous tiennent particulièrement à cœur ? Pour quelles raisons ?

Il y a des choses à retenir derrière presque chaque cliché.  Simplement parce que l’exploration de nouveaux lieux apporte toujours de nouvelles expériences.

L’un des souvenirs les plus marquants qui me vient à l’esprit est ce moment sur le quai flottant de la photo : Mariner Mission.
C’était une belle nuit calme et le ciel n’arrêtait pas de changer de couleur, devenant rouge vif alors que je n’avais déjà plus de pellicule. Et nous restions là à profiter de la vue spectaculaire.
Puis, sorti de nulle part, cet énorme porte-conteneurs est passé tout près de nous, changeant complètement l’échelle du monde devant nous.
C’était un moment très surréaliste que de se tenir au niveau de l’eau et de regarder ce géant imposant qui se dirigeait vers une terre lointaine. Je me suis vraiment senti comme un petit enfant, complètement émerveillé par la grandeur de cette rencontre inattendue.

Mariner Mission © The Rocketgirl Chronicles d’Andrew Rovenko
Mariner Mission © Andrew Rovenko

Face au succès rencontré par son projet, Andrew Rovenko travail actuellement à la réalisation du livre de The Rocketgirl Chronicles. Une sortie qu’on attend avec impatience !

Andrew Rovenko : SiteInstagram

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Photo de l'année 2023 World Press Photo of the Year Mariupol Maternity Hospital Airstrike Evgeniy Maloletka, Ukraine, Associated Press

World Press Photo 2023 : les lauréats et la photo de l'année

Les lauréats du World Press Photo 2023 ont été annoncés ! Le World Press Photo est un concours annuel qui récompense les meilleurs photojournalistes et photographes documentaires du monde entier, mettant en lumière leur travail incroyable et leur capacité à capturer des moments clés de l’histoire contemporaine.

Pour cette nouvelle édition ce sont plus de 4000 participations qui ont été enregistrées pour tenter de remporter le 1er prix des catégories : Photo de l’année, Histoire, Projet à long terme et Format Libre.

Découvrez sans plus attendre les 4 grands gagnants de cette 66 ème edition du World Press Photo.

World Press Photo 2023 : la Photo de l’année

Mariupol Maternity Hospital Airstrike
Evgeniy Maloletka, Ukraine, Associated Press

Alors que la guerre en Ukraine fait constamment la une de l’actualité, la photo de l’année est attribuée à Evgeniy Maloletka pour son image saisissante du siège de Marioupol, qui capture parfaitement en une seule image les souffrances humaines causées par l’invasion de l’Ukraine par la Russie. worldpressphoto.org

Evgeniy Maloletka était l’un des rares photographes à documenter les évènements de Marioupol à l’époque. Cette photo de l’année, montre Iryna Kalinina, une femme enceinte de 32 ans évacuée suite à une frappe aérienne russe qui a touché le maternité le 9 mars 2022. Le bébé nommé Miron (d’après le mot qui signifie « paix ») est mort-né et Iryna Kalinina est, elle décédée 30min après.
Plus d’un an plus tard, la guerre fait toujours rage et la ville Marioupol est toujours sous occupation Russe.

Photo de l'année 2023 World Press Photo of the Year Mariupol Maternity Hospital Airstrike Evgeniy Maloletka, Ukraine, Associated Press
Mariupol Maternity Hospital Airstrike © Evgeniy Maloletka / World Press Photo

World Press Photo : Prix Histoire de l’année 2023

The Price of Peace in Afghanistan
Mads Nissen, Denmark, Politiken/Panos Pictures

The Price of Peace in Afghanistan (en français Le prix de la paix en Afghanistan) de Mads Nissen remporte le World Press Photo Story of the Year.

Après le retrait des forces américaines et alliées d’Afghanistan en août 2021, les talibans sont revenus au pouvoir. En réaction, d’autres pays ont cessé de fournir une aide étrangère et ont gelé des milliards de dollars de réserves gouvernementales déposées à l’étranger. Les sécheresses intenses de 2022 ont exacerbé la crise économique ; actuellement, la moitié de la population du pays ne mange pas à sa faim et plus d’un million d’enfants souffrent de malnutrition sévère, selon les Nations unies.

Mads Nissen a déclaré : « J’espère surtout que ce travail permettra non seulement de sensibiliser, mais aussi d’impliquer les millions d’Afghans qui ont désespérément besoin de nourriture et d’aide humanitaire à l’heure actuelle. » worldpressphoto.org

Cette histoire de l’année qui se compose de 9 photographies réalisées en 2022, nous invite à ne pas oublier le peuple afghan qui vit depuis sous le pouvoir des Talibans.

World Press Photo 2023 : Prix du Projet à long terme

Battered Waters
Anush Babajanyan, Armenia, VII Photo/National Geographic Society

Anush Babajanyan remporte le prix du projet long-terme de l’année avec Battered Waters. Ce travail réalisé pendant de nombreuses années autour du problème de l’eau en Asie Centrale depuis la fin de l’Union Soviétique.

La photographe a documenté la résilience des habitants de cette région, qui s’occupent des problèmes de gestion de l’eau depuis de nombreuses années. Elle a déclaré :

« L’eau fait partie intégrante de leur vie : « L’eau fait partie intégrante de leur vie. La vie des gens change aussi parce que le climat change et qu’ils doivent s’y adapter. Je voulais capturer cet esprit puissant. L’une des raisons pour lesquelles je suis heureuse que ce projet ait été primé est que cela signifie que je peux partager cette histoire avec un public plus large. Les histoires de l’Asie centrale ne sont pas suffisamment couvertes ». worldpressphoto.org

World Press Photo : Prix Format Libre 2023

Here, The Doors Don’t Know Me
Mohamed Mahdy, Egypt

Le prix du format libre est décerné au photographe Mohamed Mahdy. Pour réalisé « Here, The Doors Don’t Know Me » il a collaboré avec les habitants du quartier d’Al Max, à Alexandrie, en Égypte. Ce projet à pour but de préserver la mémoire de ce village de pêcheurs en voie de disparition rapide. Nous vous invitons d’ailleurs à vous rendre sur le site afin de vivre cette expérience interactive.

Depuis des générations, les habitants d’Al Max vivent et travaillent sur le canal qui mène à la mer Méditerranée. En 2020, le gouvernement égyptien a commencé à expulser certaines parties d’Al Max et à reloger les habitants à plusieurs kilomètres des canaux, démolissant non seulement les maisons, mais mettant également en péril les souvenirs collectifs et la culture locale ancrés dans le quartier. Les histoires présentées ici témoignent de la précarité des personnes qui, partout dans le monde, s’efforcent d’être reconnues dans un contexte de bouleversements économiques et environnementaux. Utilisant des images trouvées et les propres photographies de l’artiste, le projet de Mahdy présente une élégie à un mode de vie communautaire sur le point de disparaître.

« Mon projet parle de la perte de mémoire, de notre culture et de notre identité qui s’estompent », a déclaré le photographe. worldpressphoto.org

L’exposition des World Press Photo débutera le 22 avril à Amsterdam avant sa tournée mondiale

Retrouvez l’ensemble des photos et toutes les informations sur l’exposition sur le site Wolrd Press Photo

 

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© Edgard Martins, Portugal, Photographe de l'année, Compétition professionnel, Portrait, Sony World Photography Award 2023

Sony World Photography Awards 2023 : les lauréats du concours photo

Les Sony World Photography Awards, un des plus importants concours photo du monde, viennent d’annoncer leurs lauréats.

Pour cette 16ème édition, 416 000 clichés provenant de plus de 200 pays ont été soumis au jury du célèbre concours. En plus du concours professionnel, il était également possible de concourir pour les compétitions : Student, Youth, National & Regional, Latin America Professional, Alpha Female et Open. Cette dernière a d’ailleurs fait parler d’elle.

En effet, le lauréat du prix Créatif du concours Open Sony World Photography Awards 2023, Boris Eldagsen est devenu le premier gagnant d’un concours international avec une image entièrement générée par Intelligence Artificielle. Un point que le jury photo n’avait vraisemblablement pas remarqué.

A noter que le photographe a refusé son prix pour son oeuvre Pseudomnesia : The Electrician, déclarant lors de la cérémonie :

« Merci d’avoir sélectionné mon image et d’en avoir fait un moment historique, car il s’agit de la première image générée par l’IA à remporter un prix dans un prestigieux concours international de photographie, a déclaré l’artiste sur son site officiel. Les images créées par l’intelligence artificielle et la photographie traditionnelle ne devraient pas être en concurrence dans un prix comme celui-ci. Ce sont des entités différentes. L’IA n’est pas la photographie. Par conséquent, je n’accepterai pas le prix. »

Image réalisée avec une IA © Boris Eldagsen, Allemagne, 1er prix, Open Competition, Creatif, 2023 Sony World Photography Awards
© Boris Eldagsen, Allemagne, 1er prix, Open Competition, Creatif, 2023 Sony World Photography Awards

Sony World Photography Awards 2023 : le photographe de l’année

Le photographe portugais Edgar Martins remporte le prix du photographe de l’année SWPA 2023 pour sa série Our War.

« En 2011, mon cher ami et photojournaliste Anton Hammerl s’est rendu en Libye pour couvrir le conflit entre les forces pro-régime et anti-Kadhafi. Le 5 avril, il a été enlevé de force et tué par des milices gouvernementales. Frustré par l’absence de progrès dans l’enquête visant à retrouver sa dépouille, j’ai pris les choses en main et me suis rendu en Libye en 2022.

Cette œuvre inédite est structurée comme un autoportrait d’Anton Hammerl à travers les personnes qu’il a photographiées et rencontrées, et d’autres personnes impliquées dans le conflit (combattants de la liberté ou leurs descendants, ex-miliciens, résidents locaux, loyalistes de Kadhafi ou sosies, et ainsi de suite). Ils ont été sélectionnés parce qu’ils lui ressemblaient, qu’ils avaient des idées et des croyances similaires ou qu’ils m’ont fait penser à lui à différents stades de notre amitié. Ce projet dépeint une histoire complexe, déformée par l’absence, qui parle de la difficulté de documenter, de témoigner, de se souvenir, d’honorer et d’imaginer. – Edgar Martins

Les lauréats du concours professionnel Sony World Photography Awards 2023

Pour cette 16ème éditions des SWPA, les photographes professionnels du monde entier ont pu soumettre une série de 5 à 10 photos pour chacune des 10 catégories suivantes : architecture et design, créativité, projet documentaire, environnement, paysage, portfolio, portrait, sport, nature morte, et vie sauvage et nature.

Découvrez sans plus attendre ces dix gagnants et un aperçu des finalistes.

Catégorie Architecture urbaine et Design

C’est le photographe chinois Fan Li et sa série Cement Factory qui remportent le premier prix de la catégorie Architecture et Design des SWPA 2023.

© Fan Li, Chine Continentale, 1ere place, Compétition professionnel, Architecture et Design, Sony World Photography Awards 2023
© Fan Li, Chine Continentale, 1ere place, Compétition professionnel, Architecture et Design, Sony World Photography Awards 2023

Catégorie Projet documentaire

Le célèbre photojournaliste Hugh Kinsella Cunningham remporte le 1er prix avec sa série The Women’ s Peace Movement in Congo.

© Hugh Kinsella Cunningham, Royaume-Uni, 1ere place, Compétition professionnel, Projet Documentaire, Sony World Photography Awards 2023
© Hugh Kinsella Cunningham, Royaume-Uni, 1ere place, Compétition professionnel, Projet Documentaire, Sony World Photography Awards 2023

Catégorie Environnement

Les photographes Marisol Mendez et Federico Kaplan remportent le premier prix de la catégorie environnement des Sony World Photography Awards 2023 pour leur série photographique Miruku.

© Marisol Mendez et Federico Kaplan, Bolivie, 1ere place place, Compétition professionnel, Environnement, Sony World Photography Awards 2023
© Marisol Mendez et Federico Kaplan, Bolivie, 1ere place place, Compétition professionnel, Environnement, Sony World Photography Awards 2023

Catégorie Paysage

Event Horizon, la série de photos aériennes du photographe polonais Kacper Kowalski est la grande gagnante de la catégorie paysage.

© Kacper Kowalski, Pologne, 1ere place place, Compétition professionnel, Paysage, Sony World Photography Awards 2023
© Kacper Kowalski, Pologne, 1ere place place, Compétition professionnel, Paysage, Sony World Photography Awards 2023

Catégorie Portfolio

James Deavin et son portfolio composé de photographies faites en Arabie Saoudite remportent le premier prix.

© James Deavin, Royaume-Uni, 1ere place, Compétition professionnel, Portfolio, Sony World Photography Awards 2023
© James Deavin, Royaume-Uni, 1ere place, Compétition professionnel, Portfolio, Sony World Photography Awards 2023

Portrait

Edgar Martins, élu photographe de l’année, est le gagnant de la catégorie Portrait des SWAP 2023 pour sa série Our War.

© Edgard Martins, Portugal, Photographe de l'année, Compétition professionnel, Portrait, Sony World Photography Award 2023
© Edgard Martins, Portugal, Photographe de l'année, Compétition professionnel, Portrait, Sony World Photography Award 2023

Sport

Al Bello est le gagnant de la catégorie sport de cette 16ème édition des Sony World Photography Awards avec sa série Female Pro Baseball Player Succeeds in All Male Pro League (Une joueuse de baseball professionnelle réussit dans une ligue professionnelle exclusivement masculine). 

© Al Bello, Etats-Unis, 1er prix, Compétition Professionnel, Sport, Sony World Photography Awards 2023
© Al Bello, Etats-Unis, 1er prix, Compétition Professionnel, Sport, Sony World Photography Awards 2023

Nature morte

Kechun Zhang et les arbres suspendus de sa série The Sky Garden, remportent le premier prix de la catégorie nature morte.

© Kechun Zhang, Chine continentale, 1er prix, Professional competition, Nature Morte, Sony World Photography Awards 2023
© Kechun Zhang, Chine continentale, 1er prix, Professional competition, Nature Morte, Sony World Photography Awards 2023

Vie Sauvage et nature

Le premier prix de la catégorie Vie sauvage et nature a été remis à Corey Arnold pour sa série Cities Gone Wild.

© Corey Arnold, Etats-Unis, 1er prix, Professional competition, Vie sauvage et nature, Sony World Photography Awards 2023
© Corey Arnold, Etats-Unis, 1er prix, Professional competition, Vie sauvage et nature, Sony World Photography Awards 2023

L’exposition des Sony World Photography Awards se déroule à la Somerset House de Londres entre le 14 avril et le 1er mai 2023.

Retrouvez la liste complètes et les photographies des finalistes des Sony World Photography Awards 2023

 

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Scampia non solo Gomorra : Découvrez le quartier de Naples à travers un livre photo engagé

Scampia non solo Gomorra : Découvrez le quartier de Naples à travers un livre photo engagé

« Scampia non solo Gomorra » est bien plus qu’un simple livre photo. C’est un projet photographique qui offre un regard unique sur le quartier de Scampia à Naples, rendu célèbre par la série télévisée « Gomorra ».  À travers les clichés captivants du photographe belge Olivier Calicis ; cet ouvrage met en lumière la réalité complexe et souvent méconnue de ce quartier marqué par la pauvreté, le chômage endémique et le trafic de drogue.

« Scampia non solo Gomorra », c’est également l’histoire d’une rencontre, celle entre Olivier Calicis et Davide Cerullo, un ancien membre de la Camorra devenu écrivain-éducateur après une longue incarcération. Cerullo s’est énormément investi dans son quartier, où il s’occupe des enfants et se bat pour changer l’image négative véhiculée par la série « Gomorra ». Il a notamment ouvert une bibliothèque et une ludothèque pour offrir des alternatives positives aux jeunes des Vele.

Olivier Calicis photographie le quartier Scampia de Naples
© Olivier Calicis

Ce projet offre ainsi un regard authentique et engagé sur la Scampia, en mettant en avant les aspects méconnus de ce quartier, au-delà de sa réputation liée à la série télévisée. Les images de Calicis nous plongent dans la vie quotidienne du quartier napolitain, en montrant la réalité de ses habitants, leurs défis, leurs espoirs et leurs luttes pour un avenir meilleur. À travers des photographies saisissantes, la série d’Olivier Calicis dévoile un autre visage, loin des clichés habituels, et nous invite à porter un regard nuancé sur cette réalité complexe.

Plongez au cœur de ce quartier complexe à travers les pages de « Scampia non solo Gomorra » publié aux éditions Images Plurielles et découvrez une vision authentique et engagée de cette réalité méconnue à travers notre interview du photographe Olivier Calicis.

Scampia non solo Gomorra : Découvrez le quartier de Naples à travers un livre photo engagé
Scampia non solo Gomorra de Olivier Calicis publié aux éditions Images Plurielles

Qu’est-ce qui vous a poussé à vous lancer dans ce projet ? Et pourquoi avoir choisi de mettre en avant les habitants de Scampia qui sont loin d’être seulement ceux représentés dans l’imaginaire collectif par la série Gomorra ?

J’aime travailler sur le fait que derrière les décisions politiques (et pour moi, la Camorra est une organisation politique en ce sens qu’elle influence grandement la vie de la cité.) il y a des gens qui, au quotidien, doivent faire avec et en subir les conséquences. Bien plus que ceux qui organisent. 

Scampia non solo Gomorra Olivier Calicis
© Olivier Calicis

Comment avez-vous fait la connaissance de Davide Cerullo et en quoi cela a-t-il influencé votre projet ?

Davide et moi avons présenté des photos lors d’une exposition à Charleroi en Belgique. Tout de suite, malgré la barrière de la langue, une fraternité est née. Je l’ai ensuite invité à montrer son travail au centre culturel de l’université de Namur et puis il m’a invité à aller chez lui à Scampia. J’ai surtout été interpellé par sa volonté à montrer une autre voie aux enfants de Scampia, mais sans jugement exprimé envers ceux qui depuis des générations maintenant font de cet endroit ce qu’il représente dans l’imaginaire commun. Je suis donc allé à la rencontre du Scampia de Davide, pas de celui de Roberto Saviano et Matteo Garrone – celui qui dit “Scampia non solo Gomorra“.

Scampia non solo Gomorra : Découvrez le quartier de Naples à travers un livre photo engagé Olivier Calicis et Davide Cerullo
© Olivier Calicis

Comment avez-vous travaillé ? Êtes-vous allé à la rencontre des habitants ou êtes-vous plutôt resté un “spectateur” ?

C’est une question difficile pour un photographe, car la rencontre naît de notre statut de spectateur, de voyeur… Certes privilégié. Et donc, en suivant les conseils de Bernard Plossu, je me suis promené à Scampia avec l’énorme chance que Davide pouvait m’ouvrir quasiment toutes les portes.
Comme je l’ai mentionné plus haut, je ne parle malheureusement pas italien et donc le vecteur de rencontre doit passer par une autre forme de langage. Principalement pour moi, un regard fait d’humilité et de respect.

Scampia non solo Gomorra : Découvrez le quartier de Naples à travers un livre photo engagé Olivier Calicis
© Olivier Calicis

Il y a-t-il une photo qui vous tient particulièrement à cœur dans ce projet ? Si oui laquelle ?

La photo qui est au dos de la couverture du livre est très significative pour moi.
Qu’au bout de deux minutes où des phrases basiques aient été échangées, la personne prenne l’initiative (à la surprise même de Davide) d’ôter son tee-shirt pour me montrer ce magnifique tatouage était vraiment un énorme cadeau.

Scampia non solo Gomorra Olivier Calicis
© Olivier Calicis

Olivier Calicis : Instagram

Scampia non solo Gomorra aux éditions Images Plurielles 

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Exposition photo avril 2023 à Aix-en-Provence snezhana von Budingen-Dyba Meeting Sofie

Agenda des expositions photos en avril 2023

Ce mois-ci, nous avons rassemblé pour vous les expositions et évènements photo à ne pas manquer en avril 2023 dans cinq villes de France : Paris, Nantes, Lille, Strasbourg et Aix-en-Provence.

Que vous soyez passionné de photographie ou simple curieux, il y en aura pour tous les goûts. Des expositions d’artistes reconnus aux évènements de découvertes pour les jeunes talents, en passant par un film documentaire à ne manquer, le mois d’avril 2023 s’annonce riche en découvertes et en émotions.

Suivez-nous pour un tour d’horizon des évènements à venir et préparez-vous à être inspiré par la beauté et la diversité de l’art photographique.

Les expositions photos à voir en avril 2023 à Paris

Exposition photo avril 2023 Paris Ken Domon, le maître du réalisme japonais

Ken Domon

le maître du réalisme japonais

Du 26 avril au 13 juillet 2023, découvrez la première exposition en France consacrée au pionner de la photographie réaliste : Ken Domon.

L’occasion de découvrir les deux reportages qui traduisent le réalisme social caractéristique de son travail : Hiroshima (1958) et Les Enfants de Chikuhô (1960), une série photographique qui témoigne de la pauvreté qui ronge les villages miniers du sud du pays, en se focalisant sur la vie des enfants des rues.

Lieu : Maison de la culture du Japon à Paris, Paris 15e  – Entrée Gratuite

NOTRE-DAME, VERSAILLES, LA CITÉ DES 4000

Secrets de notre patrimoine par Jean-Gabriel Barthélemy

Lieu : La Grande ArcheEntrée : de 8 à 16€

Exposition photo La Grande Arche NOTRE-DAME, VERSAILLES, LA CITÉ DES 4000 - SECRETS DE NOTRE PATRIMOINE — JEAN-GABRIEL BARTHÉLEMY
Exposition photo Thomas Boivin « Belleville » à La Maison de la Photographie Robert Doisneau

Thomas Boivin

Belleville

En s’inspirant de la photographie américaine Thomas Boivin a réalisé son « portrait de quartier » : c’est la physionomie de la ville et de ses habitants qui est ici à l’oeuvre, une physionomie contemporaine renouvelée par un regard actuel qui sait justement s’attarder sur les détails et qui sait approcher ses semblables. Thomas Boivin redonne vie à un genre, celui de la photographie de rue.

Lieu : Maison de la Photographie Robert Doisneau (Gentilly) – Entrée Gratuite

Le film à ne pas louper

Toute la beauté et le sang versé

de Laura Poitras

En salle depuis le 15 mars, ce film documentaire réalisé par Laura Poitras (Oscar du meilleur documentaire pour Citizenfour, 2014) nous plonge dans l’univers de Nan Goldin, son travail et ses combats. 

Photographe majeure de sa génération, reconnue aujourd’hui dans le monde entier, Nan Goldin  s’est toujours acharnée à révéler au monde le vrai, l’intime, les réalités souvent cachées: la dépendance à la drogue et à l’alcool, les violences sexistes, les ravages du sida.

Le film nous embarque au cœur de son œuvre, et aussi au plus près du parcours militant qu’elle a mené en parallèle de sa vie de photographe, concernant la crise des opiacés aux Etats-Unis.

 

Lauréat d’un Lion d’Or à la 79e édition du festival de Venise, il a également reçu une nomination aux Oscars 2023 dans la catégorie meilleur documentaire

Retrouvez les séances près de chez vous. 

Affiche du film documentaire Toute la beauté et le sang versé Nan Goldin

Les expositions photo du mois d’avril à Aix-en-Provence

Meeting Sofie

Lieu : Centre Franco-Allemand de Provence Entrée Gratuite

Exposition photo avril 2023 à Aix-en-Provence snezhana von Budingen-Dyba Meeting Sofie
Exposition photo à Aix-en-Provence avril 2023 Jean-Paul Olive Athènes et ses îles

Athènes et ses îles

Jean-Paul Olive

Depuis 50 ans, le photographe professionnel Jean-Paul Olive parcourt le monde. Entre 1983 et 2018 son regard s’est posé à maintes reprises sur la Grèce. Du 4 avril au 20 mai 2023 venez découvrir une trentaine de tirages argentiques uniques sur papier baryté ainsi que son livre publié aux éditions Images Plurielles.

Vernissage et dédicace le vendredi 7 avril à 19h.

Lieu : La mezzanine – Provence Photo Vidéo  – Entrée Gratuite

Votre sortie photo du mois d’avril à Lille

Lieu : Musée de l’Hospice ComtesseEntrée : de 4 à 6€

L’atelier Pasquero, une aventure photographique lilloise Exposition photo avril 2023 à Lille

LE PRINTEMPS À L'INSTITUT

Expositions, ateliers, évènements

L’Institut pour la photographie de Lille vous invite, du 07 avril au 18 juin 2023 à une exploration de la diversité des formes de la photographie à travers une programmation printanière autour de huit projets inédits. Au programme, des expositions de Katrien de Blauwer, Bertrand Gadenne, Harry Gruyaert, Hideyuki Ishibashi, Hugo Clarence Janody, William Klein, Marine Leleu, Jean-Louis Schoellkopf.

Lieu : L’Institut pour la photographie – Entrée Gratuite

L’exposition photo du mois d’avril 2023 à Nantes

Exposition photo avril 2023 à Nantes Lalibela Marta Rossignol

Lalibela

pèlerinage avec les chrétiens d’Ethiopie

Jusqu’au 26 avril, cette exposition de 25 photographies en noir et blanc vous invite à découvrir la spiritualité millénaire des chrétiens d’Éthiopie, capturée par la photographe Marta Rossignol, au cœur du sanctuaire de Lalibela.

Lieu : Passage Sainte-Croix  – Entrée Gratuite

Vos sorties photo du mois d’avril à Strasbourg

Impair, rouge et passe

 Nicolas Comment

Lieu : Galerie la pierre large – Entrée Gratuite

Exposition photo à Strasbourg en avril 2023 « Impair, rouge et passe » de Nicolas Comment
Les interstices de Frédéric Stucin Exposition Photographie Stimultania Strasbourg

Les interstices

Frédéric Stucin

Pendant un an, le photographe Frédéric Stucin s’est installé dans la cafétéria accolée au service psychiatrique de l’hôpital de Niort pour y observer les « interstices », photographiant patients et soignants. En résulte un doux ensemble de photographies sur ces lieux de soin souvent stigmatisés. À découvrir jusqu’au 15 avril 2023.

Lieu : Stimultania  – Entrée Gratuite


Des roses sous les épines de Oriane Zérah

Des roses sous les épines par Oriane Zérah

Oriane Zérah partage sa vie entre la France et l’Afghanistan depuis plus de dix ans. A travers l’ouvrage « Des roses sous les épines« , elle nous offre une fascinante série de portraits avec comme fil conducteur : la passion que les afghans vouent aux fleurs et qui contraste tant avec la violence qui règne dans le pays.

« Chaque maison afghane est décorée de fleurs : en pots, semées dans un jardin, vraies ou artificielles », explique-t-elle. « Même les check-points policiers ou militaires sont souvent décorés de fleurs. »

Elle souhaite montrer le pouvoir des roses au-delà de leurs épines et offrir une vision inhabituelle d’un pays déchiré par la guerre depuis plus de quarante ans.

A l’occasion de la parution « Des roses sous les épines » publié aux éditions Images Plurielles le 17 mars dernier, Oriane Zérah a accepté de répondre à quelques questions dans le cadre d’une interview à découvrir ci-dessous.

Des roses sous les épines de Oriane Zérah

Qu’est-ce qui vous a poussé à vous tourner vers l‘Afghanistan en 2011 ? Et qu’est-ce qui vous a poussé à y rester ?

En fait, je me considère toujours comme une voyageuse avant d’être photographe ou écrivain ou quoi que ce soit d’ailleurs et j’ai beaucoup voyagé dans le monde. J’ai principalement été en Inde, beaucoup au Pakistan également, et j’avais une fascination pour l’Afghanistan. Un jour, j’ai franchi la frontière et c’était fait.

J’ai eu une sorte du coup de cœur pour ce pays. J’y ai passé un mois, puis je suis revenu quelques mois après pour trois mois et j’y suis finalement restée trois ans et demi. Je ne suis pas la première, mais j’avais une fascination qui était nourrie par des photos que j’avais vues ; sans doute par Les cavaliers de Joseph Kessel. Voilà, après la réalité s’est avérée être différente, mais différente dans le sens où j’ai aimé ce pays pour des raisons qui sont devenues les miennes. Et non plus à cause de cet imaginaire et de ce que j’avais pu projeter en voyant les photos des autres, en lisant des livres.

Après, je n’arrive toujours pas à expliquer pourquoi j’aime autant l’Afghanistan et j’aime laisser une part de mystère et ne pas pouvoir mettre des mots. Il y a quelque chose pour moi qui est de l’ordre de l’amour, et en amour il y a quelque chose d’inexplicable.

Des roses sous les épines de Oriane Zérah
© Oriane Zérah

Des roses sous les épines, cette opposition entre la douceur des fleurs et la violence qui règne dans le pays est très étonnante. Avez-vous rencontré des difficultés en tant que femme ?

Je n’ai pas rencontré de difficulté en tant que femme. Car il faut savoir qu’en tant que femme étrangère je n’ai pas du tout le même statut que les femmes afghanes. Ce n’était pas le cas avant les talibans et cela l’est encore moins à présent. Cela l’est encore moins dans le sens où il y a beaucoup plus de restrictions pour les femmes afghanes depuis que les talibans sont au pouvoir. Donc mon statut dénote d’autant plus, mais c’était déjà le cas. Je n’ai ni le statut d’une femme ni celui d’un homme. Je suis ce troisième genre que connaissent bien les journalistes, les photo-journalistes ou les photographes qui ont voyagé dans des pays où sont présents des systèmes patriarcaux, très forts et avec très peu de femmes dehors. En fait, nous ne sommes pas considérés comme un homme bien sûr, mais pas considérés comme une femme non plus. On ne rentre absolument pas dans “ce que devrait être une femme”. Enfin dans les critères de ce que devrait être une femme dans ces pays, là notamment en Afghanistan. Cela m’a donc toujours plus aidé d’être une femme. J’ai accès au monde des femmes et j’ai aussi accès au monde des hommes. Évidemment en étant très couverte, en posant les choses assez clairement dès le début et en mettant une distance.

J’ai remarqué une sorte de curiosité chez les hommes qui tout d’un coup ont la possibilité d’échanger avec une femme qui n’est ni leur mère, ni leur sœur, ni leur femme, ni leur fille. Donc mon statut de femme, et encore une fois de femme étrangère, j’ai conscience à quel point c’est un statut privilégié. D’autant plus aujourd’hui. Moi, j’ai le droit de faire mon travail. Je peux continuer à voyager seule. Ce qui n’est plus le cas des femmes afghanes.

Des roses sous les épines de Oriane Zérah
© Oriane Zérah

Comment vous y êtes-vous prise pour réaliser ce projet ? Comment avez-vous abordé les personnes que vous avez photographiées ? Connaissiez-vous ces personnes ?

C’est un projet qui s’est fait très en douceur et très simplement. Les hommes afghans adorent poser. C’est d’ailleurs pour ça qu’il y a peu de femmes afghanes dans le livre.

Les femmes afghanes, c’est très difficile de les avoir et d’autant plus dans l’espace public. Les quelques femmes que j’ai fait poser, je les connaissais presque toutes alors que les hommes, je pouvais en aborder certains dans la rue. Je me baladais avec des fleurs et dès que je voyais un fond, dès que je sentais qu’il y avait une photogénie, une belle lumière, un moment de grâce, j’arrêtais des gens et ils posaient pour moi. Il y a également des personnes que je connaissais, mais peu.

En fait, la majorité des hommes qui ont posé pour moi, je ne les connaissais pas. Dès que je leur parlais de ce projet, ils étaient touchés et assez heureux. Car l’image que l’on donne de leur pays est toujours – et pour cause – sombre et souvent le réduit le pays à ses tragédies qui sont malheureusement nombreuses. Là, je leur parlais de quelque chose qui touchait profondément à la culture afghane.

Cet amour des fleurs, ce n’est pas une chose que j’ai inventée. C’est une des réalités du pays. D’ailleurs dans les portfolios de tous les photographes qui sont allés en Afghanistan – tels que Roland et Sabrina Michaud qui m’ont inspiré, mais aussi Steve McCurry, Michel Setboun – il y a des photos d’Afghans avec des fleurs. Ce sont souvent une ou deux photos perdues dans le lot alors que moi, j’ai décidé de me concentrer sur cette réalité et d’en faire le sujet de ce livre.

Des roses sous les épines de Oriane Zérah
© Oriane Zérah

Il y a-t-il un portrait qui vous tient particulièrement à cœur dans ce projet ? Si oui lequel ?

C’est celui qui est sur la quatrième de couverture. C’est le portrait qui me tient le plus à cœur, car c’est le premier portrait que j’ai réalisé pour ce projet. C’est d’ailleurs une personne que je connais depuis 12 ans et qui fait partie de ma famille. Je lui ai d’ailleurs offert le livre dès qu’il a été imprimé, il y a quelques mois. J’avais réussi à le faire venir de Paris à Kaboul pour le lui offrir.
On m’a déjà posé cette question et je dois avouer que je suis incapable d’avoir du recul. Il y a tellement de photos qui raconte des histoires et qui me renvoient à des souvenirs différents que je ne pourrais pas vous dire.
En fait, c’est vraiment cette photo de Khan Agha sur ce fond rose que celle à laquelle je tiens particulièrement. C’était le début de ce projet et je ne savais pas du tout où j’allais. Je savais que je voulais parler de l’Afghanistan à travers la relation que les Afghans ont avec les fleurs. Ce qui était extrêmement flou au début et finalement ce projet a pris corps et puis m’a prise moi au cœur, et il est devenu un des axes centraux de ma vie.

Des roses sous les épines de Oriane Zérah
© Oriane Zérah

Souhaitez-vous nous faire part d’une anecdote au sujet de Des roses sous les épines ?

Une anecdote étonnante, c’était sans doute le questionnement de savoir si oui ou non, j’inclurai les talibans dans ce projet. Car quand je suis revenue à Kaboul après avoir été évacuée (j’ai été évacué trois semaines et je suis revenue parce qu’il n’y avait pas de guerre civile et que c’était possible d’être là et de travailler.) j’ai croisé des talibans la fleur au fusil.

Ça a donc été une vraie question : est-ce que je les inclus ou non dans ce projet ? J’en ai parlé à mes amis autour qui m’ont dit “prends les photos, mets les dans tes archives, tu réfléchiras après”. J’ai donc réfléchi longuement. Et la réponse a été simple : ce travail est sur les Afghans et les fleurs, et les talibans sont des Afghans et ils aiment les fleurs.

Et un jour, une amie journaliste a posté une histoire sur Instagram d’un taliban avec une fleur, je lui ai demandé où elle l’avait photographié, et je suis allée le trouver dans Kaboul. C’était quelques semaines après la prise de la capitale. Ses amis postés au même check point, et qui étaient des jeunes combattants qui venaient de débarquer à Kaboul m’ont demandé pourquoi je le cherchais Je leur ai donc montré ce travail sur Instagram qu’ils ont trouvé très beau. Ils sont allés chercher le taliban que la journaliste avait pris en photo. La fleur qu’il avait accrochée à son arme était totalement fanée. Mais il m’a dit de venir le lendemain car il accrochait une fleur fraiche tous les matins. Je suis arrivée le lendemain et ils m’attendaient tous, lui et ses compagnons d’armes, avec des fleurs pour poser. Et c’était un moment totalement surréaliste.

Donc j’ai pris des photos que je n’ai jamais partagées sur les réseaux sociaux, parce que je ne veux pas évidemment faire de la propagande, ou que cela soit mal interprété ou blesser mes amis afghans notamment. Mais cela fait partie des moments où on ne sait plus trop dans quelle réalité on est et on a beaucoup de certitude qui se brise aussi. Et c’est sans doute une des raisons pour lesquelles j’aime l’Afghanistan. Car ce pays ne laisse pas la place aux certitudes.

Des roses sous les épines de Oriane Zérah
© Oriane Zérah

Oriane Zérah : SiteInstagram

Des roses sous les épines aux éditions Images Plurielles 

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Olivier Ouadah capture la majesté des arbres en noir et blanc

Olivier Ouadah capture la majesté des arbres en noir et blanc

Nous avons eu le plaisir de pouvoir échanger avec le talentueux photographe Olivier Ouadah qui nous a présenté sa très belle série de photographies d’arbres en noir et blanc.

Diplomé de l’ETPA dont il reçoit le Grand Prix en 1995, Olivier Ouadah est également lauréat du Kodak European Gold Award 1995 et il travaille depuis de nombreuses années avec de grandes institutions telles que la Fondation Cartier pour l’Art Contemporain ou le Musée du Louvre Paris. 

Cette série met en lumière la beauté et la majesté des arbres à travers des clichés saisissants et captivants. Avec un regard unique et une maîtrise technique remarquable, il nous transporte dans un univers poétique où la nature est mise à l’honneur.

Olivier Ouadah, pourriez-vous vous présenter et nous dire comment vous avez débuté la photographie ? 

J’ai grandi dans un petit village du Sud-Ouest de la France avec mes grands-parents.

Mon intérêt pour la photographie est né d’une insatiable curiosité. Aussi loin que je me souvienne, assis dans mon coin, j’ai toujours aimé me plonger dans les magazines, les livres et tout ce qui me tombait sous la main. Le sujet pouvait être aussi bien un compte-rendu de fouilles archéologiques que le principe de fonctionnement d’un moteur de voiture.

Dans le même temps, je m’ennuyais à l’école et je ne voulais pas reproduire le même type de vie que les adultes de mon entourage.

À la fac ; à l’heure de choisir mon « avenir » est arrivé mon premier appareil photo ; je me suis plongé dans la presse spécialisée à la bibliothèque au lieu de réviser mes cours.

Des connaissances ont commencé à me passer de petites commandes, je me suis rendu compte que par ce biais des portes s’ouvraient sur des lieux et des contacts que je n’aurai pas soupçonné. 

J’ai laissé tomber le DEUG pour un CAP en apprentissage, ai enchaîné avec une école photo et l’assistanat de photographe, quitté la province pour Paris.

J’ai finalement réussi à faire de la photographie mon quotidien avec toujours l’enthousiasme d’aborder chaque matin comme un nouveau jour. Je suis photographe professionnel depuis une trentaine d’années maintenant.

Vous êtes spécialisé dans le portrait et réalisez des travaux pour des institutions telles que le Musée du Louvre. Qu’est-ce qui vous a poussé à « portraitiser » des arbres ?

J’apprécie les contraintes de la commande qui poussent à s’adapter, à évoluer. Je suis aussi très heureux et honoré de travailler avec des institutions de renom, sources inestimables de savoir et de talent. Pendant des années, les yeux ouverts sur les réalisations des autres, je n’ai pas développé de travail personnel.

Il y a quelque temps, j’ai traversé une ennuyeuse période de convalescence. Ma fenêtre ouvrait sur une place plantée de platanes centenaires. J’ai passé des heures à observer ces géants biscornus.

Remis sur pied, je me suis mis à les photographier, et puis je suis allé voir d’autres arbres, sans autre but que le plaisir, j’ai redécouvert et cultivé cet espace de liberté qui est de photographier pour soi.

J’ai plusieurs séries en cours sur le thème de l’arbre, celle-ci est la première que je dévoile. 

Pour certains, l’arbre est un objet du décor, pour d’autres une source de matière première exploitable, pour moi, c’est un être vivant et le regarde en tant que tel. 

Le fait est que le tronc, l’écorce, la forme des branches nous racontent leurs histoires, comme notre corps d’humain donne à voir la nôtre. Sous cet angle, on peut effectivement considérer que ces photographies sont un genre de portraits, celui d’êtres vivants, soumis aux lois du temps qu’il fait et du temps qui passe.

Cette série a-t-elle un nom et est-elle achevée ? 

J’estime ne pas avoir fait le tour du sujet pour le moment. Je souhaite la confronter aux regards des autres pour enrichir ma réflexion et la faire évoluer.

Chacune de vos photographies a une ambiance bien particulière, je dirais même mystérieuse. Comment choisissez-vous l’arbre et comment procédez-vous pour effectuer ces photos qui mettent parfaitement en avant celui-ci ? Avez-vous réalisé toutes ces photos dans la même « zone » ?

Je les ai réalisées dans un petit périmètre autour de la maison de mon enfance, redevenue aujourd’hui ma résidence principale, un retour aux sources, à mes racines.

Je suis passé devant certains de ces arbres probablement un nombre incalculable de fois sans leur prêter attention. Aujourd’hui, je le fais avec plus d’intérêt.

Lors de déplacements, je les cherche. Quand l’un attire mon attention, je repasse le voir à l’aurore, sous la brume d’hiver et je mets un petit coup de projecteur sur sa présence. 

Ces conditions aléatoires ne sont réunies que quelques jours par an. Il me faut être patient.

Il y  a-t-il une photo qui vous tient à coeur dans cette série. Si oui, pourquoi ? 

Si je devais mettre une photo en avant, ce serait la première. Celle de l’arbre qui, par sa singularité, m’a donné envie de la souligner et a initié cette série. (voir photo ci-dessous)

Olivier Ouadah capture la majesté des arbres en noir et blanc
© Olivier Ouadah

Quel est le défi photographique que vous aimeriez réaliser à l’avenir ? 

L’idée de défi photographique n’évoque rien pour moi, arriver à faire une bonne photo est une sorte de défi, non ?

Olivier Ouadah : SiteInstagram

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Photographies de paysages nocturnes du Queyras par Jean-François Gely

Les photographies de paysages nocturnes du Queyras de Jean-François Gely

La photographie de paysages nocturnes est une pratique de plus en plus populaire parmi les photographes passionnés. La beauté et la magie de la nuit offrent des opportunités uniques pour capturer des images impressionnantes et évocatrices. Découvrez avec nous les photos de nuit de Jean-François Gely.

Photographies de paysages nocturnes de puis le col Agnel Queyras par Jean-François Gely
© Jean-François Gely

Jean-François Gely – auteur de Jeff Graphy – est un photographe professionnel installé dans le Queyras où il a sa propre galerie photo. Il s’intéresse à l’astronomie dès l’âge de 8 ans et réalise ses premiers clichés de la Lune à 14 ans avec un télescope depuis son jardin. Originaire de la région parisienne, il est très vite confronté aux difficultés de la photographie de paysages nocturnes dans des zones à forte pollution lumineuse.
C’est à ses 21 ans, en parallèle de ses études en STAPS, que Jean-François a l’opportunité de travailler en tant que médiateur scientifique à l’observatoire de Saint-Véran Paul Felenbok. Il y reviendra chaque été, avant de définitivement s’installer dans le Queyras en juin 2020. Il s’est depuis lancé pleinement dans la photographie de paysage nocturne jusqu’à en faire son métier.

À ce jour, certaines de ses photographies sont reconnues par différentes entités telles que GÉO France, ARTE ou encore la NASA. Soucieux de transmettre, il propose régulièrement des conférences partout en France. Il se bat pour sensibiliser le public sur la réalisation de ses véritables clichés en montrant les coulisses des photographies de paysages nocturnes

Coucher de Lune à l'observatoire Saint Véran
Perché à 2936m d'altitude, l'obervatoire de Saint-Véran est un lieu unique pour admirer la Voie Lactée et les diverses lumières que nous offre la nature. Ce soir d'hiver 2020, la Lune gibbeuse se couchait petit à petit laissant alors les étoiles apparaître. © Jean-François Gely

C’est au coeur du Parc Naturel Régional du Queyras qu’il a réalisée les photographies que nous vous présentons dans cet article. Le Queyras est situé dans le département des Hautes-Alpes à la frontière italienne. Cette région, réputée pour ses paysages spectaculaires et sauvages, est un véritable joyau pour les photographes adeptes d’astrophotographie, de photos de nuit ou encore de randonnée(-photo) !

Amoureux sous les étoiles - Astrophotographie Queyras
© Jean-François Gely

Jean-François Gely réalise ainsi des images époustouflantes de la voie lactée, des montagnes et des vallées qui se transforment sous la lumière de la lune.

« La photographie de paysage nocturne ne s’improvise pas ; surtout en montagnes. En effet, il faut bien être conscient que la montagne, tout comme la mer, reste imprévisible.
La majorité du temps, les accès s’effectuent à pied ou à ski de randonnée. Certaines de mes photographies ne sont réalisables seulement deux à trois fois par an. 

En effet, le ciel étoilé étant en perpétuel mouvement, il faut anticiper les « bonnes » périodes pour obtenir la scène escomptée (une arche de Voie Lactée avec la présence d’une mer de nuages par exemple). Il faut également surveiller le calendrier lunaire afin d’éviter d’avoir une Lune trop présente. La météo, aussi, à surveiller car de vallée en vallée, elle est très changeante. Étant seul à chacune de mes sorties, le froid se fait d’autant plus sentir et il n’est pas rare de réaliser mes photos par -15°C.
Le sac pèse entre 15 et 22 KG en fonction de la saison et de l’équipement que je prends. Il faut alors connaître son ciel nocturne, les orientations des vallées, la météo, les risques d’avalanche, se connaître physiquement et psychologiquement.  »
Jean-François Gely

Le gardien des étoiles, astrophtographie Queyras
© Jean-François Gely

JeffGraphy : SiteInstagram

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Conseils : les meilleurs pratiques pour la photo de mariage. Imprimer ses photos et créer un livre photo de qualité

Conseils : les meilleures pratiques pour la photo de mariage

Comment réussir des photos de mariage ? Découvrez les conseils de l’équipe de Graine de Photographe !

Le mariage est l’un des moments les plus importants dans la vie d’un couple. En tant que photographe de mariage, vous êtes responsable d’immortaliser les instants les plus précieux et mémorables de cette journée si spéciale à leurs yeux. 

Voici 10 conseils pour vous aider à réaliser des photos de mariage exceptionnelles :

Conseils : les meilleurs pratiques pour la photo de mariage. Imprimer ses photos et créer un livre photo de qualité

1. S'organiser à l'avance

Avant le grand jour, prenez le temps de discutez avec le couple pour comprendre leurs attentes et le style de mariage qu’ils organisent. Vous n’aborderez pas de la même manière vos photos face à un mariage en plein air que face à un mariage uniquement en intérieur.
Cet échange est indispensable pour vous permettre de saisir leur sensibilité et de déterminer les moments clés qu’il vous faudra immortaliser. Est-ce que ce sera un mariage traditionnel ou un plutôt un mariage moderne ?

Avoir une liste de photos préparée à l’avance permettra de vous assurer que vous ne manquerez aucun moment important. De plus, pensez à la qualité de la lumière et à l’heure de la journée pour obtenir les meilleures images.

N’hésitez pas également à repérer (si vous en avez la possibilité) et à vous familiariser avec les lieux de la cérémonie et de la réception.

2. Avoir le matériel adéquat

On le sait, ce n’est pas l’appareil qui fait le photographe ! Toutefois, assurez-vous d’avoir l’équipement photo adéquat pour le jour j : des objectifs appropriés, des batteries de rechange et des cartes mémoires supplémentaires.

A ce sujet, découvrez les conseils de Strasbourg Photo alias Patrick Boehler photographe professionnel spécialisé dans la photographie de mariage et membre de l’équipe de Graine de Photographe :

« Sur un mariage, il faut varier vos focales en fonction des contraintes et des effets recherchés. Du grand-angle au télé-objectif, vous aurez besoin d’adapter vos objectifs aux aléas et aux moments de la journée.
Pour éviter de perdre en réactivité, de passer un temps fou à changer vos objectifs sur votre boîtier (et donc aussi de limiter les risques de casse) il faudra envisager deux appareils photo.
Sur l’un, vous visserez un objectif 24/70mm, qui permettra de cadrer large et de vous rapprocher un maximum de votre sujet en réduisant l’encombrement.
Un objectif 70-200mm sera fixé sur l’autre appareil, et vous permettra d’accrocher du détail si vous êtes un peu loin, de travailler en paparazzi pour des photos spontanées des invités, et de produire de sublimes portraits pendant les photos de couple. Préférez des objectifs lumineux à grande ouverture, dans la mesure du possible.

Au sujet des boîtiers, utilisez des appareils photo qui permettent une bonne montée en ISO en gérant correctement le bruit numérique.

Ayez un flash additionnel, type flash Cobra, déjà monté sur le boîtier qui disposera de la focale la plus courte. Utilisez-le à bon escient (sans en abuser) pendant votre reportage et surtout pendant les photos de groupes.
En extérieur, il vous sauvera souvent la mise pour déboucher les ombres en été ! »

3. Anticiper les moments clés du mariage

Réactivité – discretion ! Voici ce qui devrait être vos deux nouveaux prénoms de photographe de mariage ! Il vous faudra vous fondre dans la foule pour capturer des photos naturelles et spontanées. Soyez prêt à prendre des photos des moments clés : comme l’échange des alliances, la sortie de la cérémonie, le premier baiser et la première danse. N’hésitez pas à activer le mode rafale de votre appareil, afin de pouvoir sélectionner la photo parfaite !

Le mot du photographe Patrick Boehler : 

« Il faut être constamment en alerte et savoir anticiper tous les moments clés pour être toujours bien placé tout en restant le plus discret possible.
Être bien placé signifie : être au plus près de l’action quand elle se produit. Mais sachez aussi prendre du recul et vous faire oublier. En un mot : bougez. Avancez-vous quand c’est nécessaire, reculez quand ça l’est moins.

Vous n’êtes pas la star du jour. Pensez à vous habiller sobrement ! Des vêtements sombres, confortables, mais convenables.

Les ambiances lumineuses délicates et changeantes sont des contraintes à maîtriser et dont il faut tirer partie. Les lieux de cultes sont des endroits parfois sombres qui peuvent contraster avec les ambiances très lumineuses des extérieurs. Adaptez-vous et soyez capables de régler votre boîtier en un clin d’œil.

Ne réfléchissez pas trop longtemps, réagissez au quart de tour : l’action ne vous attendra pas ! »

Conseils : les meilleurs pratiques pour la photo de mariage. Imprimer ses photos et créer un livre photo de qualité
© Patrick Boehler - Strasbourg Photo

4. Utiliser la lumière naturelle

L’utilisation d’un flash cobra vous sera très utile et vous permettra de vous défaire de quelques ennuis ! Toutefois, ne négligez pas la lumière naturelle. Utiliser la lumière naturelle vous permettra de créer des photos de mariages douces et romantiques.

C’est pour cette raison que nous avons conseillé un peu plus haut d’anticipez vos photos en fonction de la lumière.

La lumière du matin sera souvent plus douce et diffuse, tandis que la lumière en fin de journée sera plus chaude et dramatique. La saison sera également à prendre en compte, et bien évidemment le(s) lieu(x).

5. Maitriser la profondeur de champ

Vous avez été promu au rang de photographe de mariage de votre cousin/ami/voisin car vous avez un appareil photo numérique ? Pas de soucis ! Surtout si l’idée de la faire des photos vous séduit et que vous n’êtes pas contraint et forcé de jouer au photographe ! Toutefois, au-delà de l’équipement adapté, il est nécessaire d’avoir quelques notions de techniques.

Alors loin de nous l’envie de vous faire croire qu’on pourrait vous faire un cours de photo pour devenir photographe de mariage en seulement 10 conseils. Cependant, il a toujours des trucs et astuces qui sont bons à connaitre. C’est d’ailleurs toujours un plaisir de partager avec vous et de répondre aux demandes de nos lecteurs. Bref, revenons-en à la profondeur de champ.

Pour photographier les mariés et les mettre en avant, il vous faudra privilégier une petite profondeur de champ avec une ouverture comprise entre f/2 et f/5.6. A l’inverse pour les photos de groupe il vous faudra opter pour une grande profondeur de champ afin de vous assurer que tout le monde soit bien net et régler à minima l’ouverture du diaphragme à f/8 ou f/9. Pensez à utiliser un trépied !

6. Gérer le moment des photos de couples.

Laissons ici la parole au photographe de mariage Patrick Boehler :

Comme dit plus tôt, organisez le moment de la photo de couple en amont de l’événement pour que le maximum de choses soit sous contrôle le jour J. Prévoyez le lieu, le temps que vous y passerez et faites en sorte de connaître au maximum  l’endroit pour pouvoir en tirer parti au mieux.
Faites donc un repérage avant l’événement si vous ne le connaissez pas.

Pour la séance en elle même : votre attitude déterminera grandement l’attitude des mariés.
Soyez directifs, mais de bonne humeur, tout en laissant une part d’improvisation. Chaque couple a son propre langage corporel, ne le dénaturez pas au risque de perdre en spontanéité et de produire des photos dans lesquelles vos mariés ne se reconnaîtront pas.

Partez avec des images en tête que vous souhaiterez reproduire, puis laissez place à l’instant et à l’improvisation.
Le secret d’une séance réussie : l’amusement ! Les mariés sont souvent stressés le Jour de leur mariage. Permettez-leur de passer un moment sympa et fun en votre compagnie à travers cette séance photo. Les résultats n’en seront que meilleurs.

Évidemment, pensez au fait que la météo est aléatoire, et qu’il est susceptible de pleuvoir.
Pour ne pas subir les aléas climatiques, une séance photo de couple en Day After est une bonne option. Sinon, le parapluie est obligatoire. Vous pouvez aussi vous munir d’un grand drap qui évitera au maximum de salir la robe de la mariée pendant la séance photo de couple.

Conseils : les meilleurs pratiques pour la photo de mariage. Imprimer ses photos et créer un livre photo de qualité
© Patrick Boehler - Strasbourg Photo

7. Photographier les invités

Cela peut sembler évident, mais à trop se concentrer sur les stars du mariage on en oublierait les autres. Assurez-vous de prendre des photos des invités pour capturer l’atmosphère joyeuse de la journée.

Le conseil en plus de Patrick Boehler : Animez des photos de groupe !

« Pour les photos de groupes, demandez à vos invités de préparer une liste des photos de groupes qu’ils souhaiteront réaliser. Vous éviterez ainsi de passer des heures à la réalisation de ces photos en vous demandant si on a oublié Mamie ou Tata.
Mettez-vous d’accord avec eux sur le moment opportun et demandez à un ou deux aides de camp qui connaîtra un peu chaque famille de vous seconder.
Mon conseil pour le moment des photos de groupe : la fin du vin d’honneur est idéale. Tout le monde passera un moment sympathique avant de passer à table alors que le rythme d’un mariage faiblit un peu à cet instant.

Pour ces photos, il vous faudra jouer les animateurs, donner de la voix, être dynamique, directif, mais sympa : les groupes sont parfois difficiles à bouger et demanderont de l’énergie à un moment de la journée où on commence à en manquer. »

8. Etre créatif

Nous avons déjà abordé ce point précédemment, mais il est nécessaire de le rappeler. Etre créatif apportera un vrai plus à vos photos de mariage et tout particulièrement les photos du couple. 

N’hésitez pas à mettre en scène les amoureux, expérimentez des poses amusantes ou romantiques pour obtenir des photos originales.

L’astuce en plus ? Prévoyez de faire les portraits du couple un ou deux jours après. Le stress et la pression de ce jour seront redescendus et ils seront plus à même d’apprécier cet instant.

9. Photographier les ambiances, les détails

Les mariés auront souvent mis plusieurs mois (années?) à mettre en place cette journée. Alors surtout n’en loupez pas une miette. Vous pouvez commencer vos photos dans les coulisses dès l’habillage.
Ces instants avant le moment décisif sont souvent très forts en émotions et laisseront de très beaux souvenirs aux protagonistes.

Photographiez les petites choses qui contribuent à rendre la journée unique, comme les fleurs, les décorations et les bijoux.

10. Imprimer et partager les photos

Une fois que vous aurez terminé cette intense journée, il va falloir livrer les images. Après avoir effectué un tri et quelques retouches, vous pouvez présenter vos photographies aux mariés.

Il existe plusieurs solutions, mais l’une des plus simples restes les plateformes en ligne qui vous permettent de stocker et de partager vos travaux. Le couple pourra ainsi consulter en ligne les photos et vous faire leur retour. Des sites tel que Saal Photo Portal propose une solution tout-en-un idéal pour les photographes professionnels qui souhaitent stocker, partager et vendre les photos.

Le petit plus ? Permettre aux mariés de garder un souvenir de ce jour unique en créant un livre photo de qualité.

Conseils : les meilleurs pratiques pour la photo de mariage. Imprimer ses photos et créer un livre photo de qualité

Les Rochers Fauves

Interview – Les Rochers Fauves de Clément Chapillon

À travers sa série photo Les Rochers Fauves, le photographe Clément Chapillon nous invite à nous interroger sur la notion d’isolement mental et géographique. Son magnifique projet documentaire nous transporte sur l’île d’Amorgos située en mer Égée.

La série tire son nom d’un passage de « La Grèce d’aujourd’hui » de l’écrivain et archéologue français Gaston Deschamps, paru en 1892. Une partie de cet ouvrage est consacrée à Amorgos.

Après une sortie début juillet 2022 dans le cadre des Rencontres d’Arles, une soirée de lancement du livre Les Rochers Fauves de Clément Chapillon aura lieu le jeudi 8 septembre à Paris chez Dunes Editions.

À cette occasion, nous sommes partis à la rencontre de Clément Chapillon pour en savoir plus sur ce projet.

Les Rochers Fauves
© Clément Chapillon
Les Rochers Fauves
© Clément Chapillon

Pouvez-vous nous en dire plus sur votre parcours ? Comment la photographie s’est-elle présentée à vous ?

Je vis à Vauvenargues dans un petit village du sud de la France entre Aix en Provence et Marseille, mais j’ai gardé un atelier avec d’autres photographes à Paris Belleville (Carré Bisson) et je gravite entre ces deux lieux.

J’ai commencé la photo à l’adolescence mais j’ai tout arrêté il y a 6 ans pour en faire mon activité unique. Je suis reparti sur les bancs de l’école aux Gobelins et j’ai initié une nouvelle série photographique « Promise Me a Land » sur le lien à la terre entre Israéliens et Palestiniens. Je l’ai terminé 2 ans plus tard et ce projet a été fondateur dans ma nouvelle vie photographique. Il a été primé dans des festivals et a été exposé dans plusieurs institutions. J’ai eu le prix Leica à Arles et j’ai publié livre de la série avec les éditions kehrer. Bref, la série à suscité un vrai engouement et ça m’a motivé à ne pas en rester la.

J’ai présenté un nouveau projet à la fondation des Treilles sur un sujet plus personnel : l’insularité Méditerranéenne. Ils ont été séduits par « Les Rochers Fauves » et m’ont nommé lauréat de la bourse et de la résidence à la photographie. 3 ans plus tard, ce nouveau projet prend forme avec une exposition chez Polka et un livre qui est sorti fin juin avec les éditions Dunes.

Les Rochers Fauves
© Clément Chapillon
Les Rochers Fauves
© Clément Chapillon

Comment vous sont venues l’idée et l’envie de réaliser la série Les Rochers Fauves ?

C’est une île que j’ai découvert il y a une vingtaine d’années, j’étais jeune et je me baladais d’île en île en mer Égée. Mais Amorgos, j’y suis resté plus longtemps et surtout, j’y suis retourné quasiment tous les ans comme une sorte de pèlerinage. Je m’y suis senti bien et j’y ressentais des choses que les autres îles ne pouvaient pas m’apporter. Les rapportes humains étaient tout de suite différents, plus profonds et plus denses.

L’île est très éloignée et assez pauvre, elle n’est pas très carte postale, c’est ce qui l’a épargné du tourisme de masse et qui a préservé son identité et ses traditions. Au fur et à mesure, je me suis lié d’amitié avec plusieurs iliens et après un sujet aussi compliqué et lourd que le territoire Israélo-Palestinien, j’avais envie de raconter une histoire plus poétique et personnelle sur le lien à la terre de ce petit rocher perdu en mer.

Les Rochers Fauves
© Clément Chapillon
Les Rochers Fauves
© Clément Chapillon

Comment avez-vous construit votre série Les Rochers Fauves ? Pouvez-vous nous en dire plus sur la page 225 de l’ouvrage « La Grèce d’aujourd’hui » ? Aviez-vous déjà l’envie et l’idée de faire cette série avant de découvrir ce livre ?

J’ai découvert ce livre en faisant des recherches bibliographiques et il fait parti des rares témoignages historiques sur l’ile. L’histoire de l’île est essentiellement connu par les traditions orales mais très peu ont fait l’objet d’écrits. Le livre de Gaston Deschamp « la Grèce d’aujourd’hui » constitue une source très riche sur l’ile du 19ème siècle. Et au sein de ce passage d’une trentaine de pages, j’ai découvert une page qui pour moi véhiculait toutes les émotions contradictoires sur l’insularité, justement avec cette porosité entre le réel et l’imaginaire.

J’ai eu envie de jouer avec cette page et de l’utiliser dans mon propre récit visuel pour faire des échos aux émotions insulaires ; un peu comme des portes d’entrées sur l’île. J’ai recouvert en blanc la page ; un peu en référence à cette chaux qui recouvre les villages, une peinture qui devient une écume sur cette page ; et qui laisse des mots qui forment des sortes de haïkus, comme un palimpseste que l’on récrit sur le passé. 

Les Rochers Fauves
© Clément Chapillon
Les Rochers Fauves
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Les Rochers Fauves
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Comment la rencontre avec les habitants s’est-elle passée ? Quelle a été votre démarche pour être accueilli dans leur intimité ?

Cela fait plus de 20 ans que je vais sur cette île ; donc avant même de commencer cette série ; je connais donc assez bien certains iliens. L’âme grecque est très ouverte et accueillante et c’est encore plus exacerbé sur l’île ou les gens accueillent avec bienveillance les étrangers venus sur l’île. Il n’est pas trop dur de s’attacher aux gens.

Après tout est une question de temps passé sur l’île, de moment partagé. Les gens se rendent vite compte que j’interviens avec une démarche sincère et que l’on s’intéresse sincèrement à eux.

J’ai travaillé sur les iliens de naissance qui pour certains n’ont jamais quitté l’île, mais aussi des iliens d’adoption qui sont venus s’y installer délibérément et qui y vivent encore.

C’est très lourd pour certains qui m’ont dit que l’ile est comme un « piège à mouche » ; on ne peut plus y repartir et on reste collé à ses falaises et l’azur infini de sa mer. Certains vivent mieux que d’autres cette insularité, notamment ceux qui avaient l’habitude de l’isolement et qui vivaient déjà éloignés de tout dans les montagnes de Pyrénées par exemple. Le mot isolé signifie « prendre la forme d’une île ». Si l’on n’accepte pas l’isolement, aucune chance de pouvoir rester à l’année sur ce minuscule territoire cerné par les eaux. D’ailleurs, on y échoue souvent car on dit quelque-chose, on arrive jamais sur cette île par hasard, il y a une quête d’absolu et parfois même une envie de se cacher. L’île peut nous apparaître comme un lieu de « déréliction », oublié des dieux malgré les icônes partout présentes sur les murs.

Les Rochers Fauves
© Clément Chapillon
Les Rochers Fauves
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Vous écrivez : L’île rapproche les êtres et pourtant je peux m’y sentir très seul. Quand je n’y suis pas, elle me manque. Mais je sais qu’elle est aussi un délicieux piège où l’on peut s’ennuyer éternellement. Qu’est-ce qui vous manque précisément de l’île quand vous n’y êtes pas et qui vous attire tant à elle ?

C’est une relation très paradoxale. Tout le monde adore cette île qui s’apparente presque à un éden terrestre, mais en même temps, on a envie de s’en échapper tout le temps. C’est cette polarité presque mythologique que j’essaie de raconter, une dualité inhérente chez nous les habitants. Pour moi, on ne peut pas construire un récit sur l’insularité sans emprunter au registre imaginaire et poétique puisque quand on est sur l’île, on est tout le temps face à soi-même, plonger dans nos rêves  et nos pensées profondes. C’est justement ce qui m’a fascine sur l’île, cette sensation de se sentir loin, ailleurs, presque dans un autre monde. 

Je reste avant tout un photographe documentaire car je traite avec le réel. Je travaille en lumière naturelle, je raconte une histoire aussi topographique de ce lieu. Mais c’est en se tenant à la lisière entre le réel et la poésie que j’arrive à réellement transmettre quelque-chose sur cette île. Dès le titre, « Les rochers fauves », on ressent la couleur splendide de cette roche ; mais aussi la métaphore « prédatrice » de l’île, une île qui nous hante, qui nous possède, qui nous obsède. Un espace géographique, mais aussi un espace mental, l’île est est en nous même si on n’y est plus physiquement.

Les Rochers Fauves
© Clément Chapillon
Les Rochers Fauves
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Vos photos reflètent une certaine solitude et un isolement, que pouvez-vous nous dire sur ces sentiments ? Les ressentez-vous particulièrement lors de vos voyages sur cette île ?

J’ai parfois marché des heures durant et croisé personne. On a l’impression de marcher il y a 2000 ans, et je reposais à la phrase d’Henry Miller : « le voyage en Grèce est ponctuée d’apparitions ».

L’isolement que l’on ressent la-bas modifie en profondeur notre relation au temps, à l’espace, au sacré et à la religion, aux relations humaines et animales et évidemment à l’imaginaire. Je sais donc quels sont les ingrédients importants de mon récit. Mais pour autant, je ne sais jamais à quoi va ressembler la série quand je l’initie. Je suis très intuitif, je me laisse guider par les rencontres et les émotions et au fur et à mesure, c’est l’expérience vécue qui prime et les pièces du puzzle s’emboitent progressivement.

Les Rochers Fauves
© Clément Chapillon
Les Rochers Fauves
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