Rendez-vous ! éditions Rizzoli Les hommes se mettent à nu pour Sonia Sieff

Rendez-vous ! Sonia Sieff explore la nudité masculine

Rendez-vous !, le nouveau livre photo captivant de la talentueuse photographe et réalisatrice française : Sonia Sieff. Avec ce projet audacieux, celle-ci nous emmène dans un voyage visuel explorant la nudité masculine dans toute sa beauté et sa diversité. Spécialisée dans le portrait, elle a déjà enchanté le public avec son livre « Les Françaises », célébrant la nudité féminine avec grâce et poésie. Dans « Rendez-vous ! », Sonia Sieff aborde la nudité masculine avec la même délicatesse et esthétisme, offrant des portraits empreints de sensibilité et de puissance.
Au fil de ses voyages à travers l’Europe et jusqu’en Ethiopie, elle capture l’essence même de chaque homme, présentant une galerie de portraits saisissants et émouvants.
Bien loin de l’homme objet, « Rendez-vous ! » présente l’homme comme sujet, sublimé dans toute sa splendeur.

Découvrez ci-dessous notre entretien avec Sonia Sieff et un extrait des photographies qui composent Rendez-vous !

La photographie de nu n'est pas une tâche aisée, mais vous avez toujours su présenter la nudité avec délicatesse et esthétisme. Qu’est-ce qui vous attire dans ce thème de la photo de nu ?

Ce qui m’attire dans la photo de nu, c’est le fait qu’on ne puisse pas se cacher derrière un vêtement. Le corps est à lui seul un vêtement, en quelque sorte. Moi qui adore le portrait, j’ai l’impression que le travail sur le corps c’est travailler sur le portrait ultime.

Dans la photo de nu on n’est pas obligé de montrer le corps dans son intégralité. On peut aussi choisir des parties de corps, un bout de corps, tout dépend de son cadre. On peut aussi faire ce qu’on appelle un portrait déshabillé.

Dans la façon que l’on a de se tenir, dans la façon de bouger, le corps est un témoignage de qui on est. J’aimerais même un jour analyser cela. J’ai une amie qui le fait avec les visages et analyse les traits de caractère. Je trouve cela fascinant ce que le corps raconte. 

Votre ouvrage Les Françaises mettait en lumière les femmes à travers également une série de nus. C'est quelque chose qui est très commun actuellement, la nudité des femmes, le corps des femmes. Dans notre société plutôt patriarcale, on est de fait, habitué à ça.

Avec Rendez-vous ! on est vraiment sur quelque chose de révolutionnaire. C'est un pari audacieux que de réaliser un ouvrage photo sur la nudité masculine.
Pourquoi avoir fait ce choix?

Il est important de rappeler que la nudité masculine a été extrêmement explorée dans le passé.
Depuis quelques centaines d’années, on est effectivement beaucoup plus habitué au corps des femmes. Mais avant, par exemple dans l’Antiquité, en Grèce, le corps de l’homme a été très souvent représenté dans l’art, il a été sculpté, il a été peint.
Récemment, effectivement, avec la vision patriarcale, c’est le corps de la femme qui a été exploité et soumis.

Moi mon choix a toujours été, je pense, de photographier l’homme nu. Je n’ai pas eu le loisir de pouvoir réaliser cet ouvrage avant pour diverses raisons.
Le fait, justement, qu’il n’y avait pas de référents dans les bibliothèques et dans les librairies, a pu faire que mon éditeur était un peu perdu et frileux.
Il y a eu beaucoup de maisons d’édition frileuses parce que justement le corps de l’homme n’étant pas assez représenté, ils n’ont pas de référents commerciaux.

Nous sommes dans un monde qui est régis par la loi du marché. Pour que le corps de l’homme soit représenté, il faut « qu’il se vende ».
Don plus il va être représenté, plus il va être commercialisé, plus les choses vont fonctionner d’un point du vu marchand, plus il y a de chances qu’on le retrouve partout.

Il faut souligner que mon but n’est pas de renvoyer à ce que les femmes ont subi pendant des siècles. Je n’avais pas envie d’avoir un homme malmené dans les images. C’est ici un regard de femme que je pose sur des hommes et des corps d’hommes d’âge, de culture, de peau différents. Ce qui m’intéressait, c’était de montrer l’homme. Le montrer comme il a été rarement perçu et vu.

Et donc en ça c’est « révolutionnaire ». Je ne suis pas la seule, je ne suis pas la première et je ne vais évidemment pas être la dernière, mais c’est quelque chose de plutôt nouveau et de plutôt rare.

Pluto, Paris, 2021 © Sonia Sieff
Pluto, Paris, 2021 © Sonia Sieff

C'est important de montrer cela. Car le corps nu d'homme qu'on peut avoir l'habitude de voir, c'est très façonné, avec une esthétique très précise.

C’est ça. C’est un homme qui a un corps particulier. Un archétype, et malheureusement ce n’est pas l’homme moi qui m’émeut. Qu’il y ait des hommes avec des corps incroyables, très bien, mais je trouve que le nu se doit aussi d’aller explorer l’homme d’à côté. Car c’est lui qui nous émeut. Il nous renvoie à quelque chose de beaucoup plus intime et personnel et donc ça va aller toucher quelque chose de plus réel aussi.

Je pense qu’on peut « s’identifier ». Il y a beaucoup d’hommes qui achètent cet ouvrage.
Alors les gays bien sûr, les femmes bien sûr, mais les hommes hétérosexuels pour eux aussi, et pour moi c’est ça la révolution. La révolution c’est que l’homme hétérosexuel puisse envisager l’homme nu comme de l’art et pas sous le prisme sexuel ou sous le prisme d’un rapport.

Le nu ce n’est pas le sexe, le nu c’est la chose la plus naturelle au monde. On nait nu. Ce n’est pas le corps qui est sexuel. Et si le corps est sexualisé, s’il y a des références sexuelles, c’est la perversité et le trouble de l’être humain.

Le nu, c'est l'intime, et la photo de nu c'est donc rentrer dans l'intime. Et j'imagine qu'avec les hommes, ça n'a pas été une mince affaire. Comment est-ce que vous avez réussi à les décomplexer, à les mettre à l'aise ?

C’est mon métier de mettre les gens en confiance. La photographie, c’est un rapport de confiance. Il faut accepter de se donner, de poser face à quelqu’un. Le modèle doit avoir confiance en son regard et en son point de vue.
Et ensuite, en ce qui concerne la nudité c’est une étape au-dessus dans ce rapport. Les modèles étaient en confiance, ils savaient ce que je voulais faire. Ils sentaient dans nos échanges, dans tout le travail qui a été fait en amont et pendant que je n’étais pas là pour les juger. Je n’étais pas là pour les malmener, je n’étais pas là pour montrer qu’ils voulaient cacher. Ce n’est pas ça, mon propos. Mon propos, c’est de travailler avec quelqu’un, c’est une collaboration. Il n’y a pas de domination d’un modèle du photographe sur le modèle.
C’est une collaboration, une discussion, un échange qui donne lieu à des images. Le modèle est hyper important pour moi et hyper actif dans les images.

Rendez-vous Le jeune homme en fleurs, Copenhague, 2021 © Sonia Sieff
Le jeune homme en fleurs, Copenhague, 2021 © Sonia Sieff

Est-ce qu'il y a une photo en particulier que vous affectionnez dans cet ouvrage ?
Peut-être celle qui a servi à la couverture ?

La couverture c’est un exercice particulier. Une couverture ça raconte le livre mais surtout elle doit marquer, elle doit donner des messages qui sont propres au livre.

J’ai très peu fait de studio pour ce projet, mais pour la couverture c’est un portrait en studio. Je l’ai gardé car c’est une image joyeuse. Il y a ce jeu d’ombres avec la serrure sur le corps de l’homme. L’idée, c’était de mettre en avant ce que l’homme avait à nous apprendre et à nous révéler.

Et puis, il y a le titre, évidemment, « Rendez-vous ! ».
C’est un jeu de mots sur le rendez-vous amoureux, la rencontre et surtout le « Rendez-vous! », baissez les armes, l’acceptation en fait de se rendre, de capituler, surrender

Et ensuite, par rapport à d’autres images que je peux aimer, il y en a en fait beaucoup d’autres. Il y a plein d’images, de poésie… Cela dépend des jours, de mon humeur. Je pense que l’image est le reflet de ce qu’on est, de l’humeur du jour.

Aujourd’hui, ce serait peut-être une des images que j’ai faites à Marseille d’un garçon qui court nu dans un espèce de petit passage dans une forêt, dans les Calanques. Ou alors l’image de ce même garçon dans le ciel bleu avec des pins, comme s’il y avait une constellation.
Après, demain, je vous dirai une toute autre image.
Ça dépend de l’état du jour. 

Pour admirez toutes les photos de ce brillant projet nous vous invitons à découvrir sans attendre le livre Rendez-vous ! publié aux éditions Rizzoli mais aussi à visiter les expositions dédiées.

Le livre : Rendez-vous ! 

Expositions :

du 2 au 17 avril
galerie OFR
20, rue Dupetit-Thouars 75003 Paris

à partir du 20 juin
Concert Store Jogging
107 Rue Paradis, 13006 Marseille

Sonia Sieff : Site Instagram

 

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Collection de mains Collecting Hands Monaris

Les saisissantes photographies de mains de Monaris

La photographe Monaris présente sa collection de photographies de mains. Une exploration captivante où chaque cliché révèle bien plus que ce que l’on voit à première vue. Avec un style cinématographique saisissant, elle transforme chaque image en une véritable œuvre d’art. Elle fait le portrait de ces inconnus, sans même nous montrer leurs visages. Laissant leurs mains nous raconter des histoires uniques et émouvantes. Une simple paire de mains peut ainsi révéler une richesse insoupçonnée, à travers ses gestes et les objets qu’elle tient, et offrir une perspective profonde sur l’humanité.

Collecting Hands

Collecting Hands est une série de photos en cours qui se concentre sur les détails et les textures de la main humaine. Chaque paire de mains raconte l’histoire unique d’une vie – nos réalisations, nos luttes, notre travail acharné et nos sacrifices. Beaucoup de ces histoires peuvent être racontées par les différentes nuances dans les vêtements, les tons de peau et même les objets que le sujet tient dans ses mains. En assemblant cette série, je me rappelle la beauté simple de l’humanité dans ces cadres.

Cette série est une invitation à se fonder sur le fait qu’aucune paire de mains ne partage ou ne raconte la même histoire, mais d’une manière ou d’une autre, malgré nos différentes expériences dans la vie, nous sommes capables de nous relier les uns aux autres sur un terrain commun : la vie. – Monaris

Quand et où avez-vous début la série photo de collection de mains ?

Au cours des sept dernières années, je me suis plongée dans l’art de collectionner les mains aux quatre coins du monde. Ce qui a commencé comme une simple habitude d’observation s’est rapidement transformé en une profonde fascination pour cet aspect unique du comportement humain.

Les photos qui composent cette série sont-elles prises sur le vif ?

Toutes les images de cette collection sont entièrement spontanées. Je trouve beau de capturer les gens tels qu’ils sont naturellement, sans aucune modification ni pose. J’ai toujours préféré cette approche, car elle me permet de documenter des moments authentiques. Ainsi, qu’il s’agisse de cette collection ou de la plupart de mes autres photographies, elles sont toutes capturées spontanément, dans l’instant, sans aucune intervention ou direction de ma part.

Monaris

Pouvez-vous nous en dire plus sur vous. Comment avez-vous débuté la photographie ?

Mon voyage dans la photographie a commencé comme un passe-temps, immédiatement après avoir téléchargé Instagram en 2014. Toutefois, il s’est rapidement transformé en une passion qui a changé ma vie d’une manière que je n’aurais jamais pu imaginer.
Née à Porto Rico, j’ai toujours eu un amour profond pour la narration visuelle, et à travers mon objectif, je vise à capturer les moments qui nous entourent, en les transformant en scènes de films qui n’existent pas encore. Au cours des sept dernières années, j’ai eu le privilège de travailler avec de nombreuses marques, ce qui m’a permis de perfectionner mes compétences et d’affiner ma vision artistique. En tant qu’ambassadrice de Lightroom et de Sony, j’ai eu l’occasion de présenter mon travail et d’inspirer d’autres personnes à poursuivre leurs passions créatives.

La narration est un élément clé sur lequel je mets l’accent dans mon travail personnel et professionnel. Grâce à une composition soignée et à la théorie des couleurs, je m’efforce de créer des images qui évoquent des émotions et transportent les spectateurs dans de nouveaux mondes. Dans l’ensemble, la photographie a été pour moi bien plus qu’une simple carrière : elle a été un voyage de découverte de soi et de transformation. Je suis reconnaissante des opportunités qu’elle m’a offertes et impatiente de continuer à repousser les limites de la narration visuelle dans les années à venir.

La photographe Monaris
La photographe Monaris

Camo : La Série Photo Révolutionnaire de Thandiwe Muriu

Camo : la série photo révolutionnaire de Thandiwe Muriu

Thandiwe Muriu, une des photographes les plus suivies de la scène contemporaine africaine, nous transporte dans un monde de couleurs et de réflexions à travers sa série photographique « Camo« . En utilisant des textiles africains et des objets du quotidien, elle crée des portraits saisissants qui remettent en question les notions d’identité et d’émancipation féminine. Cette série de portraits ; fruit d’une réflexion profonde sur la place des femmes dans la société kenyane et sur sa propre perception ; marque un tournant dans la carrière de Thandiwe Muriu.

Camo : La Série Photo Révolutionnaire de Thandiwe Muriu
© Thandiwe Muriu/Institute

Née et élevée à Nairobi, au Kenya, Thandiwe a découvert la photographie à l’âge de 14 ans, en expérimentant avec le vieil appareil photo Nikon de son père. Autodidacte, elle s’est plongée dans les livres et les tutoriels vidéo, apprenant de toutes les ressources qu’elle pouvait trouver. Le Kenya ne disposait pas d’écoles de photographie formelles. À l’âge de 17 ans, elle est déjà professionnelle, et à 23 ans, elle réalise sa première campagne publicitaire solo. En 2019, elle photographie des campagnes pour certaines des plus grandes entreprises d’Afrique de l’Est.

En tant que seule femme évoluant dans l’industrie de la photographie publicitaire, dominée par les hommes au Kenya, Thandiwe a été confrontée à maintes reprises aux questions sur le rôle des femmes dans la société. Ces expériences ont inspiré son premier travail, la série Camo, un projet de réflexion culturelle. Camo a été le catalyseur qui l’a poussée à repousser les limites de sa photographie.  L’entraînant ainsi dans un voyage artistique profondément personnel.

Camo : La Série Photo Révolutionnaire de Thandiwe Muriu
© Thandiwe Muriu/Institute

À travers l’utilisation habile de tissus et d’accessoires, Thandiwe Muriu explore le concept de camouflage et crée des illusions surréalistes qui défient les attentes. Chaque image est une composition soigneusement élaborée. Les photos sont ensuite imprimées sur un papier spécial pour donner l’illusion de peintures plutôt que de simples photographies.

Loin d’être de simples retouches numériques, les œuvres de Thandiwe Muriu sont des mises en scène physiques qui intègrent des objets de la vie quotidienne au Kenya et subliment la femme.

Au Kenya, un objet peut avoir de multiples usages au-delà de sa destination initiale ; comme l’explique Muriu, « Quand vous avez peu, vous le transformez et le réutilisez. »

Des proverbes africains, judicieusement choisis, accompagnent chaque image, ajoutant une dimension supplémentaire de sagesse et de réflexion à cette série captivante.

« Camo » n’est pas seulement un livre d’art, c’est un témoignage de l’audace créative et de la vision unique de Thandiwe Muriu. C’est un hommage vibrant à la culture africaine et à la force des femmes, capturé à travers l’objectif d’une photographe passionnée, engagée et de grand talent !

© Thandiwe Muriu/Institute

CAMO : LE LIVRE

Thandiwe Muriu : SiteInstagram

 

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Bulle de savon violette en macrophotographie par © Baptiste de Izarra

Conseil - Quel matériel choisir pour la macrophotographie ?

La macrophotographie, cette discipline fascinante qui nous permet de capturer des détails imperceptibles à l’œil nu, requiert un équipement spécifique pour exprimer tout son potentiel. Si vous êtes prêts à explorer ce monde merveilleux à travers votre objectif, voici quelques conseils pour choisir le matériel idéal en macrophotographie.

1. L'objectif macro

Au cœur de votre matériel pour la macrophotographie se trouve l’objectif, conçu pour une mise au point extrêmement proche du sujet. Évitez les zoom, qui souvent ne permettent pas une véritable macrophotographie. Privilégiez plutôt un objectif à focale fixe pour des résultats optimaux.

Voici quelques exemples d’objectifs macro réputés :

Ces objectifs macro offrent une netteté exceptionnelle et une mise au point précise pour capturer les détails les plus fins de vos sujets.

Bulle de savon violette en macrophotographie par © Baptiste de Izarra

2. La bonnette ou les filtres « close-up »

Si vous recherchez une option plus économique pour démarrer, la bonnette ou les filtres « close-up » peuvent être une alternative intéressante.

Ces accessoires permettent d’augmenter le rapport de grossissement de votre objectif sans trop compromettre la qualité de l’image.

3. La bague d’inversion

Pour des perspectives uniques en macrophotographie, envisagez l’utilisation d’une bague d’inversion.

La bague d’inversion, parfois appelée bague à rallonge, est un accessoire peu coûteux mais efficace. Elle vous permet de monter votre objectif à l’envers, augmentant ainsi la distance de mise au point et offrant des possibilités créatives uniques.

Macrophotographie par © Baptiste de Izarra

4. Les flashs

Pour éclairer vos sujets en macro, différents types de flashs sont disponibles. Les flashs annulaires ou ring flash, placés devant l’objectif macro, offrent un éclairage homogène et optimal.

Ces flashs offrent un éclairage uniforme et doux pour mettre en valeur les détails de vos sujets sans créer d’ombres indésirables.

Le + : Différence entre la proxy et la macro

Saviez-vous qu’il existe une différence entre la macrophotographie et la proxyphotographie ? La proxyphotographie implique un rapport de grossissement de 1:10 à 1:1, tandis que la macrophotographie varie généralement de 1.1 à 10.1 en termes de rapport de grossissement. Bien que similaires, la proxy reste plus accessible en termes de matériel et d’équipement.

Pour en savoir plus et découvrir toutes les subtilités de la macrophotographie, rejoignez-nous lors d’un cours d’initiation dédié ! Explorez votre créativité et plongez dans un univers où chaque détail compte.

Papillon en proxyphotographie par © Baptiste de Izarra

En conclusion, que vous optiez pour un objectif macro dédié ou des accessoires plus polyvalents, le matériel que vous choisissez déterminera la qualité et la créativité de vos images en macrophotographie. Avec de la patience et de la pratique, vous serez émerveillés par les résultats que vous pourrez obtenir.

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Le groupe de Nadège Le Lezec présente

Grainedephoto Academy - Les participants de notre formation photo 6 mois exposent !

Toute l’équipe de Graine de Photographe est fière de vous présenter la nouvelle exposition Grainedephoto Academy. La Grainedephoto Academy, est une formation photo de 6 mois, dans notre galerie sur l’île Saint-Louis à Paris.

Face au succès de cette 18ème édition, nos photographes débutants ont été divisés en deux groupes encadrés chacun par une photographe professionnelle.

Le premier groupe, supervisé par la photographe Nadège Le Lezec a travaillé sur le thème Paris et ses habitants. Les élèves ont ainsi pu immortaliser à leur manière les parisiens et la capitale. La photographe Roxana Albu-Mercié et son groupe ont fait le choix d’un sujet laissant libre court à la créativité et l’interprétation de chacun avec Pour la forme.

Vous êtes débutant ou d’un niveau intermédiaire ? Vous êtes curieux de percer tous les mystères de la photographie ? Rejoignez vous aussi notre Grainedephoto Academy : Débutant , une formation photo complète de six mois encadrées par des photographes professionnels, qui culminera avec l’exposition de vos propres œuvres. Ouvert à tous les niveaux et aspirations, rejoignez-nous pour maîtriser l’art de la capture d’images ou approfondir vos compétences à travers une diversité de thèmes :

VERNISSAGE LE JEUDI 21 MARS
Toutes les photos sont exposées à la galerie grainedephotographe.com, sur l’île Saint-Louis à Paris
du 21 mars au 24 avril 2024
14 Quai de Béthune 75004 Paris
(Visites sur demande les lundi, mercredi et vendredi, de 10h à 18h.
Veuillez nous contacter au 09 80 39 42 35 pour prévoir votre venue).

VOTRE INVITATION

Vous avez un niveau avancé en photographie ? Vous souhaitez en apprendre plus et développer votre créativité ? Découvrez notre formation photo 6 mois Grainedephoto Academy : Avancé

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The Rover © The Rocketgirl Chronicles d’Andrew Rovenko

The Rocketgirl Chronicles : les aventures d'une astronaute de 4 ans

En plein confinement à Melbourne, le photographe Andrew Rovenko, cherche comment occuper Mia sa fille de 4 ans toujours demandeuse d’aventure. Ensemble, ils vont se lancer à la conquête de (l’espace) des rues quasi-désertes de la ville australienne.

De ces aventures, naîtra une belle et magique série « The Rocketgirl Chronicles » immortalisée à l’argentique sur Fuji Pro 400H.

La colorimétrie et le style rétro de ce projet à l’ambiance cinématographique nous ont tout de suite séduits. C’est donc avec grand plaisir que nous avons pu échanger avec Andrew Rovenko pour en savoir plus sur cette jeune astronaute égarée dans les rues de Melbourne.

The Rover © The Rocketgirl Chronicles d’Andrew Rovenko
The Rover © Andrew Rovenko

Bonjour Andrew, pouvez-vous vous présenter ? Comment avez-vous commencé la photographie ?

Je suis né et j’ai grandi en Ukraine, mais j’ai déménagé en Australie il y a plus de 18 ans et je vis maintenant à Melbourne.

Ma carrière de photographe a commencé vers 2022, lorsqu’un collègue a vu certaines de mes photos d’amateur. Il m’a dit qu’elles étaient meilleures que les images de produits réalisées pour eux par des professionnels, ce qui était très flatteur à entendre. L’instant d’après, je me suis mis à faire toutes les photos pour notre entreprise. J’ai ensuite été invitée à travailler en free-lance comme photographe de magazine. Cette expérience a été la meilleure école pratique que l’on puisse souhaiter. Je recevais toutes sortes de missions et j’ai dû apprendre à réfléchir très vite et à m’adapter à toutes sortes d’environnements et de situations.

De nombreuses expériences photographiques ont suivi, du mariage à la publicité, mais cela n’est jamais devenu un travail à plein temps. J’ai découvert que la photographie commerciale ; avec des exigences et des délais spécifiques pour les clients ; est rarement compatible avec l’expression créative. C’est la raison pour laquelle j’aimais la photographie à l’origine.
Et si vous devez le faire tout le temps, il est très facile de s’épuiser.

C’est pourquoi j’ai réduit mes activités à des projets personnels en utilisant l’appareil photo argentique, afin de pouvoir en profiter pour moi-même… Mais d’une manière ou d’une autre, ce projet a trouvé un écho auprès d’un grand nombre de personnes, bien au-delà de mon travail commercial.

Comment vous est venue l’idée et l’envie de réaliser la série « The Rocketgirl Chronicles »?

Le plus drôle, c’est qu’au départ, ce n’était même pas censé être un projet photographique.
Au plus fort de la pandémie mondiale, Melbourne a connu six périodes de confinement. Pour un total de plus de 240 jours de restrictions.
Lorsque le sixième confinement nous a frappé de plein fouet et que notre petite Mia, âgée de 4 ans, s’est de nouveau retrouvée coincée entre les mêmes quatre murs, nous avons ainsi dû inventer quelque chose pour occuper son esprit toujours curieux. Nous avons donc profité des deux précieuses heures d’exercice en plein air auxquelles nous avions le droit pour faire vivre de nouvelles expériences dans notre rayon d’action de 5 km.

Et comme Mia a toujours été obsédée par tout ce qui touche à l’espace, le thème était déjà défini pour nous. Ainsi s’amuser autour de son centre d’intérêt semblait être une victoire facile.
Heureusement, ma femme Mariya a obtenu un diplôme de costumière de théâtre il y a de nombreuses années. On ne sait jamais quand une compétence peut s’avérer utile.
La toute première étape a donc été un projet de création en familial avec notre enfant de 4 ans aidant activement (ou perturbant, selon le point de vue) à la création de la combinaison spatiale et du casque en papier mâché.

Ensuite, la petite astronaute a commencé à explorer le quartier. Je n’avais même pas d’appareil photo lors de nos premières expéditions. Mais comme de nombreux passe-temps sont revenus à la vie après avoir été confiné, mon vieux Mamiya moyen format a commencé à faire son apparition pour capturer quelques souvenirs de famille.
Une fois que j’ai développé certains de ces films, les images ont semblé assez surréalistes, si bien que l’appareil photo est devenu un compagnon régulier, mais ce n’est pas la raison principale de nos aventures.

Comment avez-vous pris vos photos ? Quel type de matériel avez-vous utilisé ?

“The Rocketgirl Chronicles” a été photographié avec un avec Mamiya RZ67. Il est assez lourd, encombrant et ne possède pas de système de mesure ou d’autofocus intégré. Toutes ces choses qui pourraient être considérées comme des inconvénients par beaucoup, j’essaie de les utiliser en ma faveur. Ainsi elles m’obligent à ralentir et à prendre le temps de réfléchir à ce que je capture et à la manière dont je le fais. De plus, il est doté d’un excellent objectif 110 mm F2.8, qui est l’un de mes préférés.


Malheureusement, un autre élément clé de mon setup n’est plus disponible. Le film Fuji Pro 400H  ; que j’adore pour son rendu unique des couleurs ; a été abandonné il y a quelque temps, ce qui rend chaque photo encore plus précieuse.

Y a-t-il une ou deux photos qui vous tiennent particulièrement à cœur ? Pour quelles raisons ?

Il y a des choses à retenir derrière presque chaque cliché.  Simplement parce que l’exploration de nouveaux lieux apporte toujours de nouvelles expériences.

L’un des souvenirs les plus marquants qui me vient à l’esprit est ce moment sur le quai flottant de la photo : Mariner Mission.
C’était une belle nuit calme et le ciel n’arrêtait pas de changer de couleur, devenant rouge vif alors que je n’avais déjà plus de pellicule. Et nous restions là à profiter de la vue spectaculaire.
Puis, sorti de nulle part, cet énorme porte-conteneurs est passé tout près de nous, changeant complètement l’échelle du monde devant nous.
C’était un moment très surréaliste que de se tenir au niveau de l’eau et de regarder ce géant imposant qui se dirigeait vers une terre lointaine. Je me suis vraiment senti comme un petit enfant, complètement émerveillé par la grandeur de cette rencontre inattendue.

Mariner Mission © The Rocketgirl Chronicles d’Andrew Rovenko
Mariner Mission © Andrew Rovenko

Face au succès rencontré par son projet, Andrew Rovenko travail actuellement à la réalisation du livre de The Rocketgirl Chronicles. Une sortie qu’on attend avec impatience !

Andrew Rovenko : SiteInstagram

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Photo de l'année 2023 World Press Photo of the Year Mariupol Maternity Hospital Airstrike Evgeniy Maloletka, Ukraine, Associated Press

World Press Photo 2023 : les lauréats et la photo de l'année

Les lauréats du World Press Photo 2023 ont été annoncés ! Le World Press Photo est un concours annuel qui récompense les meilleurs photojournalistes et photographes documentaires du monde entier, mettant en lumière leur travail incroyable et leur capacité à capturer des moments clés de l’histoire contemporaine.

Pour cette nouvelle édition ce sont plus de 4000 participations qui ont été enregistrées pour tenter de remporter le 1er prix des catégories : Photo de l’année, Histoire, Projet à long terme et Format Libre.

Découvrez sans plus attendre les 4 grands gagnants de cette 66 ème edition du World Press Photo.

World Press Photo 2023 : la Photo de l’année

Mariupol Maternity Hospital Airstrike
Evgeniy Maloletka, Ukraine, Associated Press

Alors que la guerre en Ukraine fait constamment la une de l’actualité, la photo de l’année est attribuée à Evgeniy Maloletka pour son image saisissante du siège de Marioupol, qui capture parfaitement en une seule image les souffrances humaines causées par l’invasion de l’Ukraine par la Russie. worldpressphoto.org

Evgeniy Maloletka était l’un des rares photographes à documenter les évènements de Marioupol à l’époque. Cette photo de l’année, montre Iryna Kalinina, une femme enceinte de 32 ans évacuée suite à une frappe aérienne russe qui a touché le maternité le 9 mars 2022. Le bébé nommé Miron (d’après le mot qui signifie « paix ») est mort-né et Iryna Kalinina est, elle décédée 30min après.
Plus d’un an plus tard, la guerre fait toujours rage et la ville Marioupol est toujours sous occupation Russe.

Photo de l'année 2023 World Press Photo of the Year Mariupol Maternity Hospital Airstrike Evgeniy Maloletka, Ukraine, Associated Press
Mariupol Maternity Hospital Airstrike © Evgeniy Maloletka / World Press Photo

World Press Photo : Prix Histoire de l’année 2023

The Price of Peace in Afghanistan
Mads Nissen, Denmark, Politiken/Panos Pictures

The Price of Peace in Afghanistan (en français Le prix de la paix en Afghanistan) de Mads Nissen remporte le World Press Photo Story of the Year.

Après le retrait des forces américaines et alliées d’Afghanistan en août 2021, les talibans sont revenus au pouvoir. En réaction, d’autres pays ont cessé de fournir une aide étrangère et ont gelé des milliards de dollars de réserves gouvernementales déposées à l’étranger. Les sécheresses intenses de 2022 ont exacerbé la crise économique ; actuellement, la moitié de la population du pays ne mange pas à sa faim et plus d’un million d’enfants souffrent de malnutrition sévère, selon les Nations unies.

Mads Nissen a déclaré : « J’espère surtout que ce travail permettra non seulement de sensibiliser, mais aussi d’impliquer les millions d’Afghans qui ont désespérément besoin de nourriture et d’aide humanitaire à l’heure actuelle. » worldpressphoto.org

Cette histoire de l’année qui se compose de 9 photographies réalisées en 2022, nous invite à ne pas oublier le peuple afghan qui vit depuis sous le pouvoir des Talibans.

World Press Photo 2023 : Prix du Projet à long terme

Battered Waters
Anush Babajanyan, Armenia, VII Photo/National Geographic Society

Anush Babajanyan remporte le prix du projet long-terme de l’année avec Battered Waters. Ce travail réalisé pendant de nombreuses années autour du problème de l’eau en Asie Centrale depuis la fin de l’Union Soviétique.

La photographe a documenté la résilience des habitants de cette région, qui s’occupent des problèmes de gestion de l’eau depuis de nombreuses années. Elle a déclaré :

« L’eau fait partie intégrante de leur vie : « L’eau fait partie intégrante de leur vie. La vie des gens change aussi parce que le climat change et qu’ils doivent s’y adapter. Je voulais capturer cet esprit puissant. L’une des raisons pour lesquelles je suis heureuse que ce projet ait été primé est que cela signifie que je peux partager cette histoire avec un public plus large. Les histoires de l’Asie centrale ne sont pas suffisamment couvertes ». worldpressphoto.org

World Press Photo : Prix Format Libre 2023

Here, The Doors Don’t Know Me
Mohamed Mahdy, Egypt

Le prix du format libre est décerné au photographe Mohamed Mahdy. Pour réalisé « Here, The Doors Don’t Know Me » il a collaboré avec les habitants du quartier d’Al Max, à Alexandrie, en Égypte. Ce projet à pour but de préserver la mémoire de ce village de pêcheurs en voie de disparition rapide. Nous vous invitons d’ailleurs à vous rendre sur le site afin de vivre cette expérience interactive.

Depuis des générations, les habitants d’Al Max vivent et travaillent sur le canal qui mène à la mer Méditerranée. En 2020, le gouvernement égyptien a commencé à expulser certaines parties d’Al Max et à reloger les habitants à plusieurs kilomètres des canaux, démolissant non seulement les maisons, mais mettant également en péril les souvenirs collectifs et la culture locale ancrés dans le quartier. Les histoires présentées ici témoignent de la précarité des personnes qui, partout dans le monde, s’efforcent d’être reconnues dans un contexte de bouleversements économiques et environnementaux. Utilisant des images trouvées et les propres photographies de l’artiste, le projet de Mahdy présente une élégie à un mode de vie communautaire sur le point de disparaître.

« Mon projet parle de la perte de mémoire, de notre culture et de notre identité qui s’estompent », a déclaré le photographe. worldpressphoto.org

L’exposition des World Press Photo débutera le 22 avril à Amsterdam avant sa tournée mondiale

Retrouvez l’ensemble des photos et toutes les informations sur l’exposition sur le site Wolrd Press Photo

 

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© Edgard Martins, Portugal, Photographe de l'année, Compétition professionnel, Portrait, Sony World Photography Award 2023

Sony World Photography Awards 2023 : les lauréats du concours photo

Les Sony World Photography Awards, un des plus importants concours photo du monde, viennent d’annoncer leurs lauréats.

Pour cette 16ème édition, 416 000 clichés provenant de plus de 200 pays ont été soumis au jury du célèbre concours. En plus du concours professionnel, il était également possible de concourir pour les compétitions : Student, Youth, National & Regional, Latin America Professional, Alpha Female et Open. Cette dernière a d’ailleurs fait parler d’elle.

En effet, le lauréat du prix Créatif du concours Open Sony World Photography Awards 2023, Boris Eldagsen est devenu le premier gagnant d’un concours international avec une image entièrement générée par Intelligence Artificielle. Un point que le jury photo n’avait vraisemblablement pas remarqué.

A noter que le photographe a refusé son prix pour son oeuvre Pseudomnesia : The Electrician, déclarant lors de la cérémonie :

« Merci d’avoir sélectionné mon image et d’en avoir fait un moment historique, car il s’agit de la première image générée par l’IA à remporter un prix dans un prestigieux concours international de photographie, a déclaré l’artiste sur son site officiel. Les images créées par l’intelligence artificielle et la photographie traditionnelle ne devraient pas être en concurrence dans un prix comme celui-ci. Ce sont des entités différentes. L’IA n’est pas la photographie. Par conséquent, je n’accepterai pas le prix. »

Image réalisée avec une IA © Boris Eldagsen, Allemagne, 1er prix, Open Competition, Creatif, 2023 Sony World Photography Awards
© Boris Eldagsen, Allemagne, 1er prix, Open Competition, Creatif, 2023 Sony World Photography Awards

Sony World Photography Awards 2023 : le photographe de l’année

Le photographe portugais Edgar Martins remporte le prix du photographe de l’année SWPA 2023 pour sa série Our War.

« En 2011, mon cher ami et photojournaliste Anton Hammerl s’est rendu en Libye pour couvrir le conflit entre les forces pro-régime et anti-Kadhafi. Le 5 avril, il a été enlevé de force et tué par des milices gouvernementales. Frustré par l’absence de progrès dans l’enquête visant à retrouver sa dépouille, j’ai pris les choses en main et me suis rendu en Libye en 2022.

Cette œuvre inédite est structurée comme un autoportrait d’Anton Hammerl à travers les personnes qu’il a photographiées et rencontrées, et d’autres personnes impliquées dans le conflit (combattants de la liberté ou leurs descendants, ex-miliciens, résidents locaux, loyalistes de Kadhafi ou sosies, et ainsi de suite). Ils ont été sélectionnés parce qu’ils lui ressemblaient, qu’ils avaient des idées et des croyances similaires ou qu’ils m’ont fait penser à lui à différents stades de notre amitié. Ce projet dépeint une histoire complexe, déformée par l’absence, qui parle de la difficulté de documenter, de témoigner, de se souvenir, d’honorer et d’imaginer. – Edgar Martins

Les lauréats du concours professionnel Sony World Photography Awards 2023

Pour cette 16ème éditions des SWPA, les photographes professionnels du monde entier ont pu soumettre une série de 5 à 10 photos pour chacune des 10 catégories suivantes : architecture et design, créativité, projet documentaire, environnement, paysage, portfolio, portrait, sport, nature morte, et vie sauvage et nature.

Découvrez sans plus attendre ces dix gagnants et un aperçu des finalistes.

Catégorie Architecture urbaine et Design

C’est le photographe chinois Fan Li et sa série Cement Factory qui remportent le premier prix de la catégorie Architecture et Design des SWPA 2023.

© Fan Li, Chine Continentale, 1ere place, Compétition professionnel, Architecture et Design, Sony World Photography Awards 2023
© Fan Li, Chine Continentale, 1ere place, Compétition professionnel, Architecture et Design, Sony World Photography Awards 2023

Catégorie Projet documentaire

Le célèbre photojournaliste Hugh Kinsella Cunningham remporte le 1er prix avec sa série The Women’ s Peace Movement in Congo.

© Hugh Kinsella Cunningham, Royaume-Uni, 1ere place, Compétition professionnel, Projet Documentaire, Sony World Photography Awards 2023
© Hugh Kinsella Cunningham, Royaume-Uni, 1ere place, Compétition professionnel, Projet Documentaire, Sony World Photography Awards 2023

Catégorie Environnement

Les photographes Marisol Mendez et Federico Kaplan remportent le premier prix de la catégorie environnement des Sony World Photography Awards 2023 pour leur série photographique Miruku.

© Marisol Mendez et Federico Kaplan, Bolivie, 1ere place place, Compétition professionnel, Environnement, Sony World Photography Awards 2023
© Marisol Mendez et Federico Kaplan, Bolivie, 1ere place place, Compétition professionnel, Environnement, Sony World Photography Awards 2023

Catégorie Paysage

Event Horizon, la série de photos aériennes du photographe polonais Kacper Kowalski est la grande gagnante de la catégorie paysage.

© Kacper Kowalski, Pologne, 1ere place place, Compétition professionnel, Paysage, Sony World Photography Awards 2023
© Kacper Kowalski, Pologne, 1ere place place, Compétition professionnel, Paysage, Sony World Photography Awards 2023

Catégorie Portfolio

James Deavin et son portfolio composé de photographies faites en Arabie Saoudite remportent le premier prix.

© James Deavin, Royaume-Uni, 1ere place, Compétition professionnel, Portfolio, Sony World Photography Awards 2023
© James Deavin, Royaume-Uni, 1ere place, Compétition professionnel, Portfolio, Sony World Photography Awards 2023

Portrait

Edgar Martins, élu photographe de l’année, est le gagnant de la catégorie Portrait des SWAP 2023 pour sa série Our War.

© Edgard Martins, Portugal, Photographe de l'année, Compétition professionnel, Portrait, Sony World Photography Award 2023
© Edgard Martins, Portugal, Photographe de l'année, Compétition professionnel, Portrait, Sony World Photography Award 2023

Sport

Al Bello est le gagnant de la catégorie sport de cette 16ème édition des Sony World Photography Awards avec sa série Female Pro Baseball Player Succeeds in All Male Pro League (Une joueuse de baseball professionnelle réussit dans une ligue professionnelle exclusivement masculine). 

© Al Bello, Etats-Unis, 1er prix, Compétition Professionnel, Sport, Sony World Photography Awards 2023
© Al Bello, Etats-Unis, 1er prix, Compétition Professionnel, Sport, Sony World Photography Awards 2023

Nature morte

Kechun Zhang et les arbres suspendus de sa série The Sky Garden, remportent le premier prix de la catégorie nature morte.

© Kechun Zhang, Chine continentale, 1er prix, Professional competition, Nature Morte, Sony World Photography Awards 2023
© Kechun Zhang, Chine continentale, 1er prix, Professional competition, Nature Morte, Sony World Photography Awards 2023

Vie Sauvage et nature

Le premier prix de la catégorie Vie sauvage et nature a été remis à Corey Arnold pour sa série Cities Gone Wild.

© Corey Arnold, Etats-Unis, 1er prix, Professional competition, Vie sauvage et nature, Sony World Photography Awards 2023
© Corey Arnold, Etats-Unis, 1er prix, Professional competition, Vie sauvage et nature, Sony World Photography Awards 2023

L’exposition des Sony World Photography Awards se déroule à la Somerset House de Londres entre le 14 avril et le 1er mai 2023.

Retrouvez la liste complètes et les photographies des finalistes des Sony World Photography Awards 2023

 

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Scampia non solo Gomorra : Découvrez le quartier de Naples à travers un livre photo engagé

Scampia non solo Gomorra : Découvrez le quartier de Naples à travers un livre photo engagé

« Scampia non solo Gomorra » est bien plus qu’un simple livre photo. C’est un projet photographique qui offre un regard unique sur le quartier de Scampia à Naples, rendu célèbre par la série télévisée « Gomorra ».  À travers les clichés captivants du photographe belge Olivier Calicis ; cet ouvrage met en lumière la réalité complexe et souvent méconnue de ce quartier marqué par la pauvreté, le chômage endémique et le trafic de drogue.

« Scampia non solo Gomorra », c’est également l’histoire d’une rencontre, celle entre Olivier Calicis et Davide Cerullo, un ancien membre de la Camorra devenu écrivain-éducateur après une longue incarcération. Cerullo s’est énormément investi dans son quartier, où il s’occupe des enfants et se bat pour changer l’image négative véhiculée par la série « Gomorra ». Il a notamment ouvert une bibliothèque et une ludothèque pour offrir des alternatives positives aux jeunes des Vele.

Olivier Calicis photographie le quartier Scampia de Naples
© Olivier Calicis

Ce projet offre ainsi un regard authentique et engagé sur la Scampia, en mettant en avant les aspects méconnus de ce quartier, au-delà de sa réputation liée à la série télévisée. Les images de Calicis nous plongent dans la vie quotidienne du quartier napolitain, en montrant la réalité de ses habitants, leurs défis, leurs espoirs et leurs luttes pour un avenir meilleur. À travers des photographies saisissantes, la série d’Olivier Calicis dévoile un autre visage, loin des clichés habituels, et nous invite à porter un regard nuancé sur cette réalité complexe.

Plongez au cœur de ce quartier complexe à travers les pages de « Scampia non solo Gomorra » publié aux éditions Images Plurielles et découvrez une vision authentique et engagée de cette réalité méconnue à travers notre interview du photographe Olivier Calicis.

Scampia non solo Gomorra : Découvrez le quartier de Naples à travers un livre photo engagé
Scampia non solo Gomorra de Olivier Calicis publié aux éditions Images Plurielles

Qu’est-ce qui vous a poussé à vous lancer dans ce projet ? Et pourquoi avoir choisi de mettre en avant les habitants de Scampia qui sont loin d’être seulement ceux représentés dans l’imaginaire collectif par la série Gomorra ?

J’aime travailler sur le fait que derrière les décisions politiques (et pour moi, la Camorra est une organisation politique en ce sens qu’elle influence grandement la vie de la cité.) il y a des gens qui, au quotidien, doivent faire avec et en subir les conséquences. Bien plus que ceux qui organisent. 

Scampia non solo Gomorra Olivier Calicis
© Olivier Calicis

Comment avez-vous fait la connaissance de Davide Cerullo et en quoi cela a-t-il influencé votre projet ?

Davide et moi avons présenté des photos lors d’une exposition à Charleroi en Belgique. Tout de suite, malgré la barrière de la langue, une fraternité est née. Je l’ai ensuite invité à montrer son travail au centre culturel de l’université de Namur et puis il m’a invité à aller chez lui à Scampia. J’ai surtout été interpellé par sa volonté à montrer une autre voie aux enfants de Scampia, mais sans jugement exprimé envers ceux qui depuis des générations maintenant font de cet endroit ce qu’il représente dans l’imaginaire commun. Je suis donc allé à la rencontre du Scampia de Davide, pas de celui de Roberto Saviano et Matteo Garrone – celui qui dit “Scampia non solo Gomorra“.

Scampia non solo Gomorra : Découvrez le quartier de Naples à travers un livre photo engagé Olivier Calicis et Davide Cerullo
© Olivier Calicis

Comment avez-vous travaillé ? Êtes-vous allé à la rencontre des habitants ou êtes-vous plutôt resté un “spectateur” ?

C’est une question difficile pour un photographe, car la rencontre naît de notre statut de spectateur, de voyeur… Certes privilégié. Et donc, en suivant les conseils de Bernard Plossu, je me suis promené à Scampia avec l’énorme chance que Davide pouvait m’ouvrir quasiment toutes les portes.
Comme je l’ai mentionné plus haut, je ne parle malheureusement pas italien et donc le vecteur de rencontre doit passer par une autre forme de langage. Principalement pour moi, un regard fait d’humilité et de respect.

Scampia non solo Gomorra : Découvrez le quartier de Naples à travers un livre photo engagé Olivier Calicis
© Olivier Calicis

Il y a-t-il une photo qui vous tient particulièrement à cœur dans ce projet ? Si oui laquelle ?

La photo qui est au dos de la couverture du livre est très significative pour moi.
Qu’au bout de deux minutes où des phrases basiques aient été échangées, la personne prenne l’initiative (à la surprise même de Davide) d’ôter son tee-shirt pour me montrer ce magnifique tatouage était vraiment un énorme cadeau.

Scampia non solo Gomorra Olivier Calicis
© Olivier Calicis

Olivier Calicis : Instagram

Scampia non solo Gomorra aux éditions Images Plurielles 

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Exposition photo avril 2023 à Aix-en-Provence snezhana von Budingen-Dyba Meeting Sofie

Agenda des expositions photos en avril 2023

Ce mois-ci, nous avons rassemblé pour vous les expositions et évènements photo à ne pas manquer en avril 2023 dans cinq villes de France : Paris, Nantes, Lille, Strasbourg et Aix-en-Provence.

Que vous soyez passionné de photographie ou simple curieux, il y en aura pour tous les goûts. Des expositions d’artistes reconnus aux évènements de découvertes pour les jeunes talents, en passant par un film documentaire à ne manquer, le mois d’avril 2023 s’annonce riche en découvertes et en émotions.

Suivez-nous pour un tour d’horizon des évènements à venir et préparez-vous à être inspiré par la beauté et la diversité de l’art photographique.

Les expositions photos à voir en avril 2023 à Paris

Exposition photo avril 2023 Paris Ken Domon, le maître du réalisme japonais

Ken Domon

le maître du réalisme japonais

Du 26 avril au 13 juillet 2023, découvrez la première exposition en France consacrée au pionner de la photographie réaliste : Ken Domon.

L’occasion de découvrir les deux reportages qui traduisent le réalisme social caractéristique de son travail : Hiroshima (1958) et Les Enfants de Chikuhô (1960), une série photographique qui témoigne de la pauvreté qui ronge les villages miniers du sud du pays, en se focalisant sur la vie des enfants des rues.

Lieu : Maison de la culture du Japon à Paris, Paris 15e  – Entrée Gratuite

NOTRE-DAME, VERSAILLES, LA CITÉ DES 4000

Secrets de notre patrimoine par Jean-Gabriel Barthélemy

Lieu : La Grande ArcheEntrée : de 8 à 16€

Exposition photo La Grande Arche NOTRE-DAME, VERSAILLES, LA CITÉ DES 4000 - SECRETS DE NOTRE PATRIMOINE — JEAN-GABRIEL BARTHÉLEMY
Exposition photo Thomas Boivin « Belleville » à La Maison de la Photographie Robert Doisneau

Thomas Boivin

Belleville

En s’inspirant de la photographie américaine Thomas Boivin a réalisé son « portrait de quartier » : c’est la physionomie de la ville et de ses habitants qui est ici à l’oeuvre, une physionomie contemporaine renouvelée par un regard actuel qui sait justement s’attarder sur les détails et qui sait approcher ses semblables. Thomas Boivin redonne vie à un genre, celui de la photographie de rue.

Lieu : Maison de la Photographie Robert Doisneau (Gentilly) – Entrée Gratuite

Le film à ne pas louper

Toute la beauté et le sang versé

de Laura Poitras

En salle depuis le 15 mars, ce film documentaire réalisé par Laura Poitras (Oscar du meilleur documentaire pour Citizenfour, 2014) nous plonge dans l’univers de Nan Goldin, son travail et ses combats. 

Photographe majeure de sa génération, reconnue aujourd’hui dans le monde entier, Nan Goldin  s’est toujours acharnée à révéler au monde le vrai, l’intime, les réalités souvent cachées: la dépendance à la drogue et à l’alcool, les violences sexistes, les ravages du sida.

Le film nous embarque au cœur de son œuvre, et aussi au plus près du parcours militant qu’elle a mené en parallèle de sa vie de photographe, concernant la crise des opiacés aux Etats-Unis.

 

Lauréat d’un Lion d’Or à la 79e édition du festival de Venise, il a également reçu une nomination aux Oscars 2023 dans la catégorie meilleur documentaire

Retrouvez les séances près de chez vous. 

Affiche du film documentaire Toute la beauté et le sang versé Nan Goldin

Les expositions photo du mois d’avril à Aix-en-Provence

Meeting Sofie

Lieu : Centre Franco-Allemand de Provence Entrée Gratuite

Exposition photo avril 2023 à Aix-en-Provence snezhana von Budingen-Dyba Meeting Sofie
Exposition photo à Aix-en-Provence avril 2023 Jean-Paul Olive Athènes et ses îles

Athènes et ses îles

Jean-Paul Olive

Depuis 50 ans, le photographe professionnel Jean-Paul Olive parcourt le monde. Entre 1983 et 2018 son regard s’est posé à maintes reprises sur la Grèce. Du 4 avril au 20 mai 2023 venez découvrir une trentaine de tirages argentiques uniques sur papier baryté ainsi que son livre publié aux éditions Images Plurielles.

Vernissage et dédicace le vendredi 7 avril à 19h.

Lieu : La mezzanine – Provence Photo Vidéo  – Entrée Gratuite

Votre sortie photo du mois d’avril à Lille

Lieu : Musée de l’Hospice ComtesseEntrée : de 4 à 6€

L’atelier Pasquero, une aventure photographique lilloise Exposition photo avril 2023 à Lille

LE PRINTEMPS À L'INSTITUT

Expositions, ateliers, évènements

L’Institut pour la photographie de Lille vous invite, du 07 avril au 18 juin 2023 à une exploration de la diversité des formes de la photographie à travers une programmation printanière autour de huit projets inédits. Au programme, des expositions de Katrien de Blauwer, Bertrand Gadenne, Harry Gruyaert, Hideyuki Ishibashi, Hugo Clarence Janody, William Klein, Marine Leleu, Jean-Louis Schoellkopf.

Lieu : L’Institut pour la photographie – Entrée Gratuite

L’exposition photo du mois d’avril 2023 à Nantes

Exposition photo avril 2023 à Nantes Lalibela Marta Rossignol

Lalibela

pèlerinage avec les chrétiens d’Ethiopie

Jusqu’au 26 avril, cette exposition de 25 photographies en noir et blanc vous invite à découvrir la spiritualité millénaire des chrétiens d’Éthiopie, capturée par la photographe Marta Rossignol, au cœur du sanctuaire de Lalibela.

Lieu : Passage Sainte-Croix  – Entrée Gratuite

Vos sorties photo du mois d’avril à Strasbourg

Impair, rouge et passe

 Nicolas Comment

Lieu : Galerie la pierre large – Entrée Gratuite

Exposition photo à Strasbourg en avril 2023 « Impair, rouge et passe » de Nicolas Comment
Les interstices de Frédéric Stucin Exposition Photographie Stimultania Strasbourg

Les interstices

Frédéric Stucin

Pendant un an, le photographe Frédéric Stucin s’est installé dans la cafétéria accolée au service psychiatrique de l’hôpital de Niort pour y observer les « interstices », photographiant patients et soignants. En résulte un doux ensemble de photographies sur ces lieux de soin souvent stigmatisés. À découvrir jusqu’au 15 avril 2023.

Lieu : Stimultania  – Entrée Gratuite


Des roses sous les épines de Oriane Zérah

Des roses sous les épines par Oriane Zérah

Oriane Zérah partage sa vie entre la France et l’Afghanistan depuis plus de dix ans. A travers l’ouvrage « Des roses sous les épines« , elle nous offre une fascinante série de portraits avec comme fil conducteur : la passion que les afghans vouent aux fleurs et qui contraste tant avec la violence qui règne dans le pays.

« Chaque maison afghane est décorée de fleurs : en pots, semées dans un jardin, vraies ou artificielles », explique-t-elle. « Même les check-points policiers ou militaires sont souvent décorés de fleurs. »

Elle souhaite montrer le pouvoir des roses au-delà de leurs épines et offrir une vision inhabituelle d’un pays déchiré par la guerre depuis plus de quarante ans.

A l’occasion de la parution « Des roses sous les épines » publié aux éditions Images Plurielles le 17 mars dernier, Oriane Zérah a accepté de répondre à quelques questions dans le cadre d’une interview à découvrir ci-dessous.

Des roses sous les épines de Oriane Zérah

Qu’est-ce qui vous a poussé à vous tourner vers l‘Afghanistan en 2011 ? Et qu’est-ce qui vous a poussé à y rester ?

En fait, je me considère toujours comme une voyageuse avant d’être photographe ou écrivain ou quoi que ce soit d’ailleurs et j’ai beaucoup voyagé dans le monde. J’ai principalement été en Inde, beaucoup au Pakistan également, et j’avais une fascination pour l’Afghanistan. Un jour, j’ai franchi la frontière et c’était fait.

J’ai eu une sorte du coup de cœur pour ce pays. J’y ai passé un mois, puis je suis revenu quelques mois après pour trois mois et j’y suis finalement restée trois ans et demi. Je ne suis pas la première, mais j’avais une fascination qui était nourrie par des photos que j’avais vues ; sans doute par Les cavaliers de Joseph Kessel. Voilà, après la réalité s’est avérée être différente, mais différente dans le sens où j’ai aimé ce pays pour des raisons qui sont devenues les miennes. Et non plus à cause de cet imaginaire et de ce que j’avais pu projeter en voyant les photos des autres, en lisant des livres.

Après, je n’arrive toujours pas à expliquer pourquoi j’aime autant l’Afghanistan et j’aime laisser une part de mystère et ne pas pouvoir mettre des mots. Il y a quelque chose pour moi qui est de l’ordre de l’amour, et en amour il y a quelque chose d’inexplicable.

Des roses sous les épines de Oriane Zérah
© Oriane Zérah

Des roses sous les épines, cette opposition entre la douceur des fleurs et la violence qui règne dans le pays est très étonnante. Avez-vous rencontré des difficultés en tant que femme ?

Je n’ai pas rencontré de difficulté en tant que femme. Car il faut savoir qu’en tant que femme étrangère je n’ai pas du tout le même statut que les femmes afghanes. Ce n’était pas le cas avant les talibans et cela l’est encore moins à présent. Cela l’est encore moins dans le sens où il y a beaucoup plus de restrictions pour les femmes afghanes depuis que les talibans sont au pouvoir. Donc mon statut dénote d’autant plus, mais c’était déjà le cas. Je n’ai ni le statut d’une femme ni celui d’un homme. Je suis ce troisième genre que connaissent bien les journalistes, les photo-journalistes ou les photographes qui ont voyagé dans des pays où sont présents des systèmes patriarcaux, très forts et avec très peu de femmes dehors. En fait, nous ne sommes pas considérés comme un homme bien sûr, mais pas considérés comme une femme non plus. On ne rentre absolument pas dans “ce que devrait être une femme”. Enfin dans les critères de ce que devrait être une femme dans ces pays, là notamment en Afghanistan. Cela m’a donc toujours plus aidé d’être une femme. J’ai accès au monde des femmes et j’ai aussi accès au monde des hommes. Évidemment en étant très couverte, en posant les choses assez clairement dès le début et en mettant une distance.

J’ai remarqué une sorte de curiosité chez les hommes qui tout d’un coup ont la possibilité d’échanger avec une femme qui n’est ni leur mère, ni leur sœur, ni leur femme, ni leur fille. Donc mon statut de femme, et encore une fois de femme étrangère, j’ai conscience à quel point c’est un statut privilégié. D’autant plus aujourd’hui. Moi, j’ai le droit de faire mon travail. Je peux continuer à voyager seule. Ce qui n’est plus le cas des femmes afghanes.

Des roses sous les épines de Oriane Zérah
© Oriane Zérah

Comment vous y êtes-vous prise pour réaliser ce projet ? Comment avez-vous abordé les personnes que vous avez photographiées ? Connaissiez-vous ces personnes ?

C’est un projet qui s’est fait très en douceur et très simplement. Les hommes afghans adorent poser. C’est d’ailleurs pour ça qu’il y a peu de femmes afghanes dans le livre.

Les femmes afghanes, c’est très difficile de les avoir et d’autant plus dans l’espace public. Les quelques femmes que j’ai fait poser, je les connaissais presque toutes alors que les hommes, je pouvais en aborder certains dans la rue. Je me baladais avec des fleurs et dès que je voyais un fond, dès que je sentais qu’il y avait une photogénie, une belle lumière, un moment de grâce, j’arrêtais des gens et ils posaient pour moi. Il y a également des personnes que je connaissais, mais peu.

En fait, la majorité des hommes qui ont posé pour moi, je ne les connaissais pas. Dès que je leur parlais de ce projet, ils étaient touchés et assez heureux. Car l’image que l’on donne de leur pays est toujours – et pour cause – sombre et souvent le réduit le pays à ses tragédies qui sont malheureusement nombreuses. Là, je leur parlais de quelque chose qui touchait profondément à la culture afghane.

Cet amour des fleurs, ce n’est pas une chose que j’ai inventée. C’est une des réalités du pays. D’ailleurs dans les portfolios de tous les photographes qui sont allés en Afghanistan – tels que Roland et Sabrina Michaud qui m’ont inspiré, mais aussi Steve McCurry, Michel Setboun – il y a des photos d’Afghans avec des fleurs. Ce sont souvent une ou deux photos perdues dans le lot alors que moi, j’ai décidé de me concentrer sur cette réalité et d’en faire le sujet de ce livre.

Des roses sous les épines de Oriane Zérah
© Oriane Zérah

Il y a-t-il un portrait qui vous tient particulièrement à cœur dans ce projet ? Si oui lequel ?

C’est celui qui est sur la quatrième de couverture. C’est le portrait qui me tient le plus à cœur, car c’est le premier portrait que j’ai réalisé pour ce projet. C’est d’ailleurs une personne que je connais depuis 12 ans et qui fait partie de ma famille. Je lui ai d’ailleurs offert le livre dès qu’il a été imprimé, il y a quelques mois. J’avais réussi à le faire venir de Paris à Kaboul pour le lui offrir.
On m’a déjà posé cette question et je dois avouer que je suis incapable d’avoir du recul. Il y a tellement de photos qui raconte des histoires et qui me renvoient à des souvenirs différents que je ne pourrais pas vous dire.
En fait, c’est vraiment cette photo de Khan Agha sur ce fond rose que celle à laquelle je tiens particulièrement. C’était le début de ce projet et je ne savais pas du tout où j’allais. Je savais que je voulais parler de l’Afghanistan à travers la relation que les Afghans ont avec les fleurs. Ce qui était extrêmement flou au début et finalement ce projet a pris corps et puis m’a prise moi au cœur, et il est devenu un des axes centraux de ma vie.

Des roses sous les épines de Oriane Zérah
© Oriane Zérah

Souhaitez-vous nous faire part d’une anecdote au sujet de Des roses sous les épines ?

Une anecdote étonnante, c’était sans doute le questionnement de savoir si oui ou non, j’inclurai les talibans dans ce projet. Car quand je suis revenue à Kaboul après avoir été évacuée (j’ai été évacué trois semaines et je suis revenue parce qu’il n’y avait pas de guerre civile et que c’était possible d’être là et de travailler.) j’ai croisé des talibans la fleur au fusil.

Ça a donc été une vraie question : est-ce que je les inclus ou non dans ce projet ? J’en ai parlé à mes amis autour qui m’ont dit “prends les photos, mets les dans tes archives, tu réfléchiras après”. J’ai donc réfléchi longuement. Et la réponse a été simple : ce travail est sur les Afghans et les fleurs, et les talibans sont des Afghans et ils aiment les fleurs.

Et un jour, une amie journaliste a posté une histoire sur Instagram d’un taliban avec une fleur, je lui ai demandé où elle l’avait photographié, et je suis allée le trouver dans Kaboul. C’était quelques semaines après la prise de la capitale. Ses amis postés au même check point, et qui étaient des jeunes combattants qui venaient de débarquer à Kaboul m’ont demandé pourquoi je le cherchais Je leur ai donc montré ce travail sur Instagram qu’ils ont trouvé très beau. Ils sont allés chercher le taliban que la journaliste avait pris en photo. La fleur qu’il avait accrochée à son arme était totalement fanée. Mais il m’a dit de venir le lendemain car il accrochait une fleur fraiche tous les matins. Je suis arrivée le lendemain et ils m’attendaient tous, lui et ses compagnons d’armes, avec des fleurs pour poser. Et c’était un moment totalement surréaliste.

Donc j’ai pris des photos que je n’ai jamais partagées sur les réseaux sociaux, parce que je ne veux pas évidemment faire de la propagande, ou que cela soit mal interprété ou blesser mes amis afghans notamment. Mais cela fait partie des moments où on ne sait plus trop dans quelle réalité on est et on a beaucoup de certitude qui se brise aussi. Et c’est sans doute une des raisons pour lesquelles j’aime l’Afghanistan. Car ce pays ne laisse pas la place aux certitudes.

Des roses sous les épines de Oriane Zérah
© Oriane Zérah

Oriane Zérah : SiteInstagram

Des roses sous les épines aux éditions Images Plurielles 

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Olivier Ouadah capture la majesté des arbres en noir et blanc

Olivier Ouadah capture la majesté des arbres en noir et blanc

Nous avons eu le plaisir de pouvoir échanger avec le talentueux photographe Olivier Ouadah qui nous a présenté sa très belle série de photographies d’arbres en noir et blanc.

Diplomé de l’ETPA dont il reçoit le Grand Prix en 1995, Olivier Ouadah est également lauréat du Kodak European Gold Award 1995 et il travaille depuis de nombreuses années avec de grandes institutions telles que la Fondation Cartier pour l’Art Contemporain ou le Musée du Louvre Paris. 

Cette série met en lumière la beauté et la majesté des arbres à travers des clichés saisissants et captivants. Avec un regard unique et une maîtrise technique remarquable, il nous transporte dans un univers poétique où la nature est mise à l’honneur.

Olivier Ouadah, pourriez-vous vous présenter et nous dire comment vous avez débuté la photographie ? 

J’ai grandi dans un petit village du Sud-Ouest de la France avec mes grands-parents.

Mon intérêt pour la photographie est né d’une insatiable curiosité. Aussi loin que je me souvienne, assis dans mon coin, j’ai toujours aimé me plonger dans les magazines, les livres et tout ce qui me tombait sous la main. Le sujet pouvait être aussi bien un compte-rendu de fouilles archéologiques que le principe de fonctionnement d’un moteur de voiture.

Dans le même temps, je m’ennuyais à l’école et je ne voulais pas reproduire le même type de vie que les adultes de mon entourage.

À la fac ; à l’heure de choisir mon « avenir » est arrivé mon premier appareil photo ; je me suis plongé dans la presse spécialisée à la bibliothèque au lieu de réviser mes cours.

Des connaissances ont commencé à me passer de petites commandes, je me suis rendu compte que par ce biais des portes s’ouvraient sur des lieux et des contacts que je n’aurai pas soupçonné. 

J’ai laissé tomber le DEUG pour un CAP en apprentissage, ai enchaîné avec une école photo et l’assistanat de photographe, quitté la province pour Paris.

J’ai finalement réussi à faire de la photographie mon quotidien avec toujours l’enthousiasme d’aborder chaque matin comme un nouveau jour. Je suis photographe professionnel depuis une trentaine d’années maintenant.

Vous êtes spécialisé dans le portrait et réalisez des travaux pour des institutions telles que le Musée du Louvre. Qu’est-ce qui vous a poussé à « portraitiser » des arbres ?

J’apprécie les contraintes de la commande qui poussent à s’adapter, à évoluer. Je suis aussi très heureux et honoré de travailler avec des institutions de renom, sources inestimables de savoir et de talent. Pendant des années, les yeux ouverts sur les réalisations des autres, je n’ai pas développé de travail personnel.

Il y a quelque temps, j’ai traversé une ennuyeuse période de convalescence. Ma fenêtre ouvrait sur une place plantée de platanes centenaires. J’ai passé des heures à observer ces géants biscornus.

Remis sur pied, je me suis mis à les photographier, et puis je suis allé voir d’autres arbres, sans autre but que le plaisir, j’ai redécouvert et cultivé cet espace de liberté qui est de photographier pour soi.

J’ai plusieurs séries en cours sur le thème de l’arbre, celle-ci est la première que je dévoile. 

Pour certains, l’arbre est un objet du décor, pour d’autres une source de matière première exploitable, pour moi, c’est un être vivant et le regarde en tant que tel. 

Le fait est que le tronc, l’écorce, la forme des branches nous racontent leurs histoires, comme notre corps d’humain donne à voir la nôtre. Sous cet angle, on peut effectivement considérer que ces photographies sont un genre de portraits, celui d’êtres vivants, soumis aux lois du temps qu’il fait et du temps qui passe.

Cette série a-t-elle un nom et est-elle achevée ? 

J’estime ne pas avoir fait le tour du sujet pour le moment. Je souhaite la confronter aux regards des autres pour enrichir ma réflexion et la faire évoluer.

Chacune de vos photographies a une ambiance bien particulière, je dirais même mystérieuse. Comment choisissez-vous l’arbre et comment procédez-vous pour effectuer ces photos qui mettent parfaitement en avant celui-ci ? Avez-vous réalisé toutes ces photos dans la même « zone » ?

Je les ai réalisées dans un petit périmètre autour de la maison de mon enfance, redevenue aujourd’hui ma résidence principale, un retour aux sources, à mes racines.

Je suis passé devant certains de ces arbres probablement un nombre incalculable de fois sans leur prêter attention. Aujourd’hui, je le fais avec plus d’intérêt.

Lors de déplacements, je les cherche. Quand l’un attire mon attention, je repasse le voir à l’aurore, sous la brume d’hiver et je mets un petit coup de projecteur sur sa présence. 

Ces conditions aléatoires ne sont réunies que quelques jours par an. Il me faut être patient.

Il y  a-t-il une photo qui vous tient à coeur dans cette série. Si oui, pourquoi ? 

Si je devais mettre une photo en avant, ce serait la première. Celle de l’arbre qui, par sa singularité, m’a donné envie de la souligner et a initié cette série. (voir photo ci-dessous)

Olivier Ouadah capture la majesté des arbres en noir et blanc
© Olivier Ouadah

Quel est le défi photographique que vous aimeriez réaliser à l’avenir ? 

L’idée de défi photographique n’évoque rien pour moi, arriver à faire une bonne photo est une sorte de défi, non ?

Olivier Ouadah : SiteInstagram

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