Le photographe Vincenzo Barone, originaire d’Italie, nous dévoile son univers photographique où ombres et lumières créent de superbes contrastes. Particulièrement attiré par la Street Photography, Vincenzo fait de la rue son terrain de jeu photographique. La particularité des images présentées dans cet article (appartenant aux séries photo Shell et Anatomy of the Void) est que nous ne distinguons jamais les visages des sujets. Volonté du photographe pour diverses raisons, ce choix artistique laisse place à l’imagination du spectateur et ajoute au mystère de la scène de rue capturée.
Découvrez notre interview exclusive du photographe Vincenzo Barone.
Pouvez-vous nous dire quelques mots sur votre parcours et ce qui vous a mené à la photographie ?
Je suis italien et, suite à une série de circonstances étranges, je me retrouve en France depuis 2011. Mes principales passions ont toujours été le cinéma, la musique et la littérature : j’ai utilisé ces médiums pour m’exprimer tout au long de ma vie. La photographie s’est présentée comme une autre pièce du puzzle dans ma recherche d’expression. Celle-ci a retenu mon attention pour son immédiateté grâce à la photographie numérique. J’ai commencé en juillet 2020. Dès le début, j’ai été particulièrement attiré par la photographie de rue. J’ai consacré la première année à m’entraîner méticuleusement, à apprendre les bases et à expérimenter au maximum. J’ai alors immédiatement eu envie de participer à différents concours (certains gagnés et d’autres avec des classements appréciables) et d’exposer dans différents pays. Je collabore actuellement avec la galerie d’art « Gallery A », située à Lille.
Qu'est-ce que vous aimez dans la Street Photography ?
Ma recherche photographique trouve son point central dans la rue, parmi les gens, dans le chaos tranquille de la vie quotidienne et la surprise de la routine. Tout ce qui est ambigu, caché dans la lumière du soleil et dans l’ombre, peut me fasciner. La présence humaine est essentielle dans mes photos. Ce qui ne se voit pas et surtout ce qui est perçu de manière nébuleuse représente la véritable essence de ma recherche. En photographie de rue, j’aime l’excitation provoquée par un bon cliché, tout comme la frustration de ne pas pouvoir prendre une photo décente pendant des mois.
Pourquoi cette volonté de masquer les visages dans la majorité des images de ce projet Shadows, composé notamment des séries "Shell" et "Anatomy of the Void" ?
Sauf s’il s’agit d’un projet de photographie documentaire, je n’aime pas montrer les visages des sujets. Ils sont souvent obscurcis par les ombres, cachés derrière des chapeaux ou partiellement masqués. Principalement parce que cela me dérangerait d’être photographié dans la rue et donc, par souci de cohérence, je l’évite dans la plupart des cas. Mais ce choix est évidemment aussi fait pour ajouter un élément de mystère supplémentaire aux photos que je prends.
Que représentent pour vous ces ombres et ces contrastes ? Y a-t-il une signification allant au-delà de l'esthétique ?
La dichotomie entre la lumière et l’ombre m’a toujours fasciné visuellement. Ce que nous ne pouvons pas voir clairement, ce qui est caché, met en mouvement notre perception personnelle : cette obscurité est-elle effrayante ou rassurante ? Fondamentalement, le contraste et la dualité ont toujours fait partie de ma personnalité et cette technique me permet d’exprimer cette facette de moi grâce aux surprises et aux scénarios que la rue me réserve.