Matt Henry est un photographe né en 1978 au nord du Pays de Galles. Il vit actuellement à Brighton en Angleterre. Ses photographies sont inspirées de la culture et politique américaine des années 60 et sa relation avec le mode contemporain. Il s’appuie sur ses propres connaissances et de sa réflexion développées au cours de son Bachelor en politique à l’université de Nottingham et de son master qu’il a obtenu en photographie à l’université de Brighton. Son travail prend la forme de scènes fictives se déroulant dans différents endroits des Etats-Unis et du Royaume-Unis.

Récits de fiction
Henry affirme que son travail «joue avec des fragments de la photographie, du cinéma et de la littérature américains pour explorer des préoccupations idéologiques».
Il souligne qu’il y a une compréhension tacite dans la lecture de l’histoire. Et qu’on ne peut pas échapper au prisme du contexte. Il aborde ses récits de fiction autant par intuition que par la recherche. Qu’est-ce qui l’a attiré vers un sujet ou une esthétique particulière, et comment cela est-il façonné par et pertinent pour la société contemporaine ?

«Night of the hunted»
Il a passé ces deux dernières années dans le sud « profond » des Etats-Unis à créer trois histoires gothiques fictives dans trois États américains différents : la Louisiane, le Texas et la Géorgie. Ceux-ci constitueront son second livre : «Night of the hunted». Tous les trois s’inspirent de l’histoire américaine du milieu des années 1960 ainsi que du genre littéraire gothique.

La littérature gothique du Sud est née de l’effondrement du Sud américain après la guerre civile et l’abolition de l’esclavage. Il jumelait un romantisme sombre à une critique sociale qui explorait des personnages grotesques, souvent dans des communautés rurales déformées par la pauvreté, l’aliénation, la tension raciale et la violence. Il a été rendu populaire par des écrivains du XXe siècle comme Flannery O’Connor, Carson McCullers et William Faulkner.
Les exemples visuels contemporains incluent True Detective et True Blood.
Dans de nombreux États du Sud, le Ku Klux Klan avait terrorisé les communautés noires dans les années 1950 et 1960, ciblant notamment les militants des droits civiques avec violence, intimidation et assassinat…

Ces trois histoires se déroulent dans le Sud dans une période de calme relatif : 1967.
La ségrégation a pris fin en 1964 après que la loi sur les droits civils et le droit de vote aient été consacrés en 1965 après les marches de Selma à Montgomery.
Les batailles se sont ensuite dirigées vers le Nord. Mais les victoires légales ont été farouchement combattues par beaucoup dans le Sud et étaient toujours fortement ressenties par de larges pans de la population.
Chacune des trois histoires est soigneusement storyboardée image par image.

Sa pratique artistique implique de travailler avec une distribution d’acteurs pour lesquels il fournit une trame de fond de personnage ainsi qu’une intrigue scène par scène. Il leur demande d’improviser pendant qu’il effectue son travail autour d’eux.
Il utilise des vêtements d’époque, du maquillage et des cheveux, et construit des décors, en plus d’utiliser des endroits qu’il découvre lors de ses voyages.

Son livre intitulé « Night of the hunted » met en lumière ce beau travail à la fois esthétique et historiquement fascinant puisqu’il retrace l’histoire des Etats-Unis dans sa période la plus sombre. Il sera publié à l’international par Hatje Kantz en Septembre 2018 et a été l’objet d’un financement participatif lors d’une campagne Kickstarter.
Un vernissage aura lieu le mercredi 13 Septembre 2018, de 18h à 20h30 à la Polkagalerie. 12, rue Saint-Gilles à Paris.


Retrouvez l’ensemble du travail de Matt Henry sur son site, et n’hésitez pas à le suivre sur Instagram et Facebook !
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