La série photo sur le "Teen spirit" New-yorkais par Louise Carrasco
« La jeunesse est chose si légère, cueillons quand il est temps cette fleur passagère. » – François Poissard

Louise Carrasco est une photographe née en 1993 à Paris. Son amour de la photographie découle de sa mère avec qui elle se promène jeune dans les rues de Paris pour réaliser ses premières prises. À l’âge de 15 ans, on lui offre son premier appareil photo.
Disposant d’une double nationalité franco-Chilienne, cette dernière lui a permis de développer une grande ouverture d’esprit et une curiosité à toute épreuve qui la poussent à vouloir rencontrer le monde qui l’entoure.
Sa série « Last sun for Fashion Grunge » est la métaphore du « Teen spirit » New-yorkais. D’une part, soulignée à la fois par des couleurs vives et un traitement « vieilli », cette collection de photos mise sur un côté stylistique correspondant à la jeunesse des années 90. D’autre part, l’arrière-plan urbain est fourni en connotations et nous fait immerger dans le quartier d’Harlem à New-york. En conclusion, Louise Carrasco, à travers ses photos, arrive par nostalgie à remonter le temps à l’aide d’un style marqué : des couleurs éclatantes et des marques emblématiques comme leitmotiv de la jeunesse. De plus, elle nous rappelle que les tendances sont sujettes au resurgissement. En effet, l’effet de mode « streetwear » actuel tend vers un retour aux années 90.

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The Playground, une série photo métaphore du passage à l'âge adulte
Voici mon secret. Il est très simple : on ne voit bien qu’avec le cœur. L’essentiel est invisible pour les yeux. – Antoine de Saint-Exupéry, Le Petit Prince

Felicia Simion est une photographe de 23 ans qui est née et qui vit actuellement à Bucarest en Roumanie.
Elle est diplômée de l’université nationale d’art de Bucarest en photographie. Elle poursuit désormais des études d’ethnologie et d’anthropologie culturelle et du folklore à l’université de Bucarest. Felicia a découvert la photographie à l’âge de 13 ans en tombant amoureuse du travail effectué par les photographes de l’agence Magnum. Elle nous précise cependant avoir aussi été inspirée par des artistes émergents.
Son univers photographique est constitué du paradoxe entre fantasme et réel, disposant à la fois d’un œil pour percevoir le vu et l’invisible de l’autre.

Sa série « The Playground » est la représentation de son passage de l’enfance à l’âge adulte.
En effet, à 19 ans elle s’est retrouvée à faire face à la fin de son enfance. Elle a alors été confrontée à de vraies responsabilités. Cela a provoqué une véritable scission dans laquelle elle a dû réapprendre à se connaître. Pour essayer de comprendre sa propre « maturité », elle décide de se documenter sur les changements et les actions de son petit cousin de 4 ans Félix. (à l’époque des photos). Il a grandi dans un petit village en Roumanie considéré comme le « chez-soi » de la famille de la photographe depuis des générations. Dans ce coin paisible de la Roumanie, sujet à la transition et au vieillissement de la population, Felix passe ses vacances à vivre avec la grand-mère de Felicia; qui ne quitte pratiquement jamais le village.

Son enfance n’a pas été altérée par la technologie et à l’inverse, Felix a été bercé et a grandi d’une manière plus traditionnelle. Plutôt que de passer des heures à fixer un écran, il trouve son amusement dans un bac à sable ou à nager dans une piscine gonflable. Il a proposé à sa cousine Felicia de lui apprendre à faire du vélo. Il trouve la voie lactée fascinante les nuits d’été. Les autres personnes du village, elles, préfèrent traîner dans les allées poussiéreuses pour une récurrente nuit de beuverie avec leurs voisins.

Le chemin vers l’épanouissement de sa vie d’adulte
En regardant la façon dont jouait Felix et de voir sa réaction de l’inconnu et de la nouveauté, Felicia Simion a redécouvert peu à peu son chemin dans cet âge transitoire entre l’enfance et son épanouissement vers sa vie d’adulte. Dans un effort de vouloir retrouver le côté brut et l’esprit inaltérable que l’on peut retrouver chez les enfants.
Dans cette série en noir et blanc, elle joue le rôle du photographe, c’est-à-dire le conteur d’histoire. Son petit cousin Félix, lui, joue des personnages variées : une petite fille blonde nommée Lola, un chien, un cow-boy, jeune garçon de ferme…. Ces situations imaginaires permettent de mettre en lumière le temps perdu ou gagné et l’angoisse de l’attente qui est soulignée par ces différentes mises en scène.

Pour conclure
Cet instant de vie partagé avec Félix a permis à la photographe Felicia Simion de se forger un monde dans lequel se protéger des contraintes et des précipitations de notre monde « hyper connecté » n’est pas une utopie. Le fait de se « déconnecter » pendant un court instant lui a donné la chance d’entrevoir le silence et la solitude autosuffisants et se construire en tant qu’individu pour ainsi trouver sa véritable identité.
Elle perçoit désormais la vie d’une façon positive. Elle en préfère sa luminescence dont elle se nourrit à son obscurité amenant avec elle son lot d’angoisses. La vie est devenue son terrain de jeu !

Felicia Simion : site – Instagram – Facebook !
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"Vitiligo" une série de portraits redéfinissant l'esthétisme
« Seul celui qui possède une grande beauté intérieure, perçoit toute la beauté du monde. » – Vincente A. Salaverri
Brock Elbank est un photographe anglais qui vit actuellement à Londres. Il adore capturer la particularité des individus et leur singularité à travers des portraits.
Si on peut penser au premier abord qu’un portrait « réussi » est celui qui s’éloigne au plus des « imperfections » esthétiques, il redéfinit et réinvente l’idée de perfection dans un portrait en n’essayant pas de lisser mais au contraire de mettre en lumière les « défauts ».

Transformer une faiblesse en force est le terrain de jeu de Brock Elbank qui à travers ses photographies cherche à sublimer ces aspérités.
Sa dernière série « Vitiligo » met en lumière des individus touchés par ce trouble de la pigmentation.

Derrière la maladie, se cache une volonté de démocratiser la diversité physique.
L’insécurité peut être de diverses natures, tant internes qu’externes. On est tous en proie à des difficultés liées à nos dits « défauts » ayant comme résultante une baisse d’estime de soi.
Brock Elbank souhaite casser les standards de la « beauté » en prescrivant aux individus qui posent pour lui d’assumer leurs particularités physiques.
De nombreuses personnes ont ressenti à la suite de leur « shooting » une certaine plénitude puisqu’en posant pour lui, elles ont eu une sensation de « lâcher-prise ».
En effet, certaines personnes ayant participé à ce projet se sont senties rejetées par les autres voire marginalisées par leur différence.
Le fait de mettre en avant ce qui justement les gênait a permis à ces derniers de prendre en assurance et de considérer ces « défauts » non plus comme un frein mais comme un moyen d’affirmer son individualité.
Pour conclure, Brock Elbank diffuse un message clair et inspirant qui prend racine dans l’acceptation de son corps et de soi et qui vise à s’accepter « imparfaitement » parfait !
Brock Elbank : Site – Instagram – Facebook
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