"Boys", Une série de portraits redéfinissant l'esthétisme masculin
« La photographie devient de l’art quand elle dévoile l’âme et révèle l’authenticité du sujet. » – Monique Moreau
Rosie Matheson
Rosie Matheson est une photographe basée entre Brighton et Londres au Royaume-Uni.
Depuis son plus jeune âge, elle baigne dans une culture photographique. En effet, son grand-père travaillait pour Kodak et un ami proche de ses parents, Zed Nelson, est un photographe ayant réalisé plusieurs documentaires primés.
La photographie était par conséquence un concept assez naturel par cet artiste qui avait l’habitude de voir le monde qui l’entourait à travers un objectif.
Cependant, elle ne débuta sérieusement la photographie qu’à partir de ses 17 ans lors de ses premiers passages dans la chambre noire de son université. Elle nous révèle que c’est à ce moment-là qu’elle développa une véritable passion pour ce domaine.
BOYS
Elle entama sa série photographique « Boys » à partir de décembre 2015. Cette dernière n’était pas supposée être un projet à ses balbutiements, mais s’est pratiquement développée toute seule. L’artiste a une appétence pour photographier les hommes, pour leur attitude à la fois décontractée et vulnérable quand ils se retrouvent face caméra.
En effet, elle est fascinée par cette antinomie dans leur caractère. Elle souligne que nous sommes habitués aux stéréotypes et à l’image de ce que devrait être un homme dans la société.
À force de se confronter à ces sujets, elle en a conclu qu’il existe autant de personnalités différentes qu’il existe d’hommes. On peut donc en conclure que l’opinion toute faite de l’image de l’homme en société est profondément réductrice.
Le portrait
Le style photographique qui la caractérise le mieux est bien évidemment le portrait. Disposant d’une nature timide à la base, cet exercice était une bonne excuse pour sortir de sa zone de confort et rencontrer toutes sortes de gens. Avoir un appareil photo entre ses mains lui a permis d’accroître son assurance et de parler à un large spectre de personnes(musiciens, mannequins, inconnus…) qu’elle n’aurait jamais osé aborder sans ce prisme. Elle adore tout particulièrement les portraits qui réunissent des personnes issus de milieux opposés comme par exemple des politiciens posant avec des rappeurs.
90 % du temps, Rosie Matheson travaille avec un éclairage naturel et un réflecteur quand elle ne travaille pas seule. Disposant de multiples talents, elle n’est pas seulement cantonnée à la photographie et dès qu’elle a un peu de temps libre s’adonne au filmage et à la réalisation de courts-métrages.
Son rêve pour les prochaines années à venir est que son projet « Boys » devienne global. Par l’intermédiaire de sa série, elle veut découvrir le monde avec comme résultante finale l’édition d’un livre portant sur cette thématique et la production d’un documentaire.
Retrouvez l’ensemble du travail de Rosie Matheson sur son site, et n’hésitez pas à la suivre sur Instagram et Twitter !
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"Night of the Hunted", une Amérique des années 60 dépeinte par le photographe Matt Henry
Matt Henry est un photographe né en 1978 au nord du Pays de Galles. Il vit actuellement à Brighton en Angleterre. Ses photographies sont inspirées de la culture et politique américaine des années 60 et sa relation avec le mode contemporain. Il s’appuie sur ses propres connaissances et de sa réflexion développées au cours de son Bachelor en politique à l’université de Nottingham et de son master qu’il a obtenu en photographie à l’université de Brighton. Son travail prend la forme de scènes fictives se déroulant dans différents endroits des Etats-Unis et du Royaume-Unis.
Récits de fiction
Henry affirme que son travail «joue avec des fragments de la photographie, du cinéma et de la littérature américains pour explorer des préoccupations idéologiques».
Il souligne qu’il y a une compréhension tacite dans la lecture de l’histoire. Et qu’on ne peut pas échapper au prisme du contexte. Il aborde ses récits de fiction autant par intuition que par la recherche. Qu’est-ce qui l’a attiré vers un sujet ou une esthétique particulière, et comment cela est-il façonné par et pertinent pour la société contemporaine ?
«Night of the hunted»
Il a passé ces deux dernières années dans le sud « profond » des Etats-Unis à créer trois histoires gothiques fictives dans trois États américains différents : la Louisiane, le Texas et la Géorgie. Ceux-ci constitueront son second livre : «Night of the hunted». Tous les trois s’inspirent de l’histoire américaine du milieu des années 1960 ainsi que du genre littéraire gothique.
La littérature gothique du Sud est née de l’effondrement du Sud américain après la guerre civile et l’abolition de l’esclavage. Il jumelait un romantisme sombre à une critique sociale qui explorait des personnages grotesques, souvent dans des communautés rurales déformées par la pauvreté, l’aliénation, la tension raciale et la violence. Il a été rendu populaire par des écrivains du XXe siècle comme Flannery O’Connor, Carson McCullers et William Faulkner.
Les exemples visuels contemporains incluent True Detective et True Blood.
Dans de nombreux États du Sud, le Ku Klux Klan avait terrorisé les communautés noires dans les années 1950 et 1960, ciblant notamment les militants des droits civiques avec violence, intimidation et assassinat…
Ces trois histoires se déroulent dans le Sud dans une période de calme relatif : 1967.
La ségrégation a pris fin en 1964 après que la loi sur les droits civils et le droit de vote aient été consacrés en 1965 après les marches de Selma à Montgomery.
Les batailles se sont ensuite dirigées vers le Nord. Mais les victoires légales ont été farouchement combattues par beaucoup dans le Sud et étaient toujours fortement ressenties par de larges pans de la population.
Chacune des trois histoires est soigneusement storyboardée image par image.
Sa pratique artistique implique de travailler avec une distribution d’acteurs pour lesquels il fournit une trame de fond de personnage ainsi qu’une intrigue scène par scène. Il leur demande d’improviser pendant qu’il effectue son travail autour d’eux.
Il utilise des vêtements d’époque, du maquillage et des cheveux, et construit des décors, en plus d’utiliser des endroits qu’il découvre lors de ses voyages.
Son livre intitulé « Night of the hunted » met en lumière ce beau travail à la fois esthétique et historiquement fascinant puisqu’il retrace l’histoire des Etats-Unis dans sa période la plus sombre. Il sera publié à l’international par Hatje Kantz en Septembre 2018 et a été l’objet d’un financement participatif lors d’une campagne Kickstarter.
Un vernissage aura lieu le mercredi 13 Septembre 2018, de 18h à 20h30 à la Polkagalerie. 12, rue Saint-Gilles à Paris.
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"Scotland", une série photo retraçant les paysages d'Écosse
« Le véritable voyage de découverte ne consiste pas à chercher de nouveaux paysages, mais à avoir de nouveaux yeux. » – Marcel Proust
Agathe Monnot est une photographe et illustratrice française disposant d’une véritable culture graphique et visuelle et d’une passion pour les images.
Elle a débuté la photographie lorsqu’elle étudiait le design graphique aux beaux-arts de Rennes. En effet, elle nous confie qu’elle passait plus de temps au labo et à scanner des pellicules qu’à faire de la mise en pages.
Pour cette raison-là, Agathe Monnot décide d’effectuer un stage auprès d’un photographe une fois son diplôme en poche.
Elle est devenue par la suite photographe de studio et a commencé à faire des prises à l’aide d’un argentique de manière intensive au cours de différents périples.
Elle suit beaucoup de photographes sur Instagram pour tout ce qui est considéré comme de l’«outdoor photography ». Cependant et paradoxalement, ses principales inspirations proviennent d’artistes qui stylistiquement sont opposés à ce qu’elle produit comme Diane Arbus, Cindy Sherman, Martin Parr, Viviane Sassen ou en encore Vivian Maier.
Le cinéma a également joué un grand rôle dans sa culture visuelle (Jeff Nichols, Paul Thomas Anderson…).
Scotland
Comme précisé précédemment, l’« outdoor photography » est le style de photo qui la caractérise le mieux.
Elle vit actuellement à Glasgow en Ecosse et ce depuis presque deux ans. À travers sa série « Scotland », elle documente ses divers voyages à l’intérieur du pays.
Mais cette série, qui met en avant l’esthétisme des paysages d’Ecosse, est une thérapie pour cette photographe française.
Effectivement, vivre à l’étranger, peu importe les similarités avec son pays d’origine n’est pas un simple processus. Photographier l’Écosse lui permet donc d’apprivoiser et de s’approprier ce territoire, de passer de simple touriste à habitante de ce pays.
En termes d’équipements, elle utilise principalement pour ses projets personnels un Canon AE1, un objectif 50 mm et elle varie le type de film en fonction de ses envies(le plus souvent du Kodak Portra). Pour le travail, elle utilise un Canon 6D avec des objectifs 24-105 ou 50mm F1,4.
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"America untitled", Une série de paysages en noir et blanc de l'Amérique de l'ouest
“Les paysages nous attirent dans la mesure où ils sont le miroir de notre perception intérieure. ”- Hélie de Saint Marc
Adrian Otero est un photographe américain d’origine hispanique. Sa passion pour la photographie a débuté lorsqu’il s’est installé dans l’Oregon. En effet, happé par la beauté des paysages présents dans cette région des Etats-Unis, il s’est mis à photographier ces derniers. Il est convaincu que la photographie n’est pas seulement un art, mais qu’elle peut être considérée comme un véritable artisanat. C’est la raison pour laquelle la plupart de ces images proviennent de films découlant d’un long processus qui permet d’aboutir à une impression.
America Untitled
Adrian Otero est toujours en vadrouille. Il se déplace entre les Etats-Unis et l’Europe afin de découvrir le monde qui l’entoure et d’en donner une vision singulière.
Sa dernière série, « America untitled », qu’il exposera dans plusieurs galeries en Espagne, souligne les paysages naturels des États-Unis. Une nature sauvage qu’il a décidé de traiter en noir et blanc.
En octobre 2017, il décide de vendre toutes ses affaires dans le but de faire un road-trip de plus de 15 000 kilomètres dans l’ouest des Etats-Unis qu’il a traversé de part en part. Il est accompagné de sa caméra fétiche de format moyen : une Bronica SQ-AI pour ramener avec lui ses plus beaux souvenirs.
Au cours de ce voyage, il a été émerveillé par les différents paysages naturels : l’arc volcanique des cascades s’étendant de la province du canada à la Californie, le mont Whitney au centre de cette dernière, le bassin de Badwater dans la vallée de la mort…
C’est une vision globale de la nature imposante, impressionante et surréelle par sa diversité de l’Amérique de l’ouest qui est dépeinte par Adrian Otero.
Sous le prisme des films qu’il a tournés lors de son périple, il a ensuite transformé ses prises en photos.
Ce processus complexe permet de voir à travers les yeux du photographe et d’être le témoin de ce fantastique parcours que l’on suit de paysage en paysage.
Ces photos sont désormais des réminiscences de ses émotions à un moment donné, ravivées à chaque fois qu’il pose le regard sur l’une d’entre elles.
Retrouvez l’ensemble du travail de Adrian Otero sur son site, et n’hésitez pas à la suivre sur Instagram et Facebook !
"Nos racines", une exposition photo plongeant au cœur du naturel
« La nature est le premier des artistes. » – Antoine Claude Gabriel Jobert
Graine de Photographe invite le photographe Pascal Bourguignon dans la volonté de mettre en lumière son travail tournant autour de la nature et de sa symbolique.
Né à Paris, il s’éloigne très vite des sentiers urbanisés et prend son envol pour aller photographier ce qui le passionne : la nature
Photographe professionnel depuis 1983, passionné par la photo animalière (oiseaux et mammifères en particulier), il est maintenant spécialiste de la photo de paysage. Amoureux des airs, il pilote un paramoteur, qui lui permet une totale liberté pour les prises de vues aériennes, en France comme à l’étranger. Il utilise aussi un drone.
Lauréat du Wildlife Photographer of the year en 1994, 1999 et 2015, il est l’auteur de plusieurs livres sur sa région. Gérant de la société Déclic Éditions, spécialisée dans les tirages photo grand format d’exposition et les tirages d’art, il est l’un des créateurs du Festival International de photo animalière et de nature de Montier en Der qui se tiendra du 15 au 18 novembre 2018.
Ambassadeur X PREMIUM , il est soutenu par la société Fujifilm depuis plusieurs années.
Au-delà des commandes de prises de vues aériennes, généralement pour des réserves, parcs naturels ou offices de tourisme, il réalise, à titre personnel, dans sa région et lors de ses voyages, des images plus graphiques, voire abstraites, de ce que la nature nous offre à admirer.
VERNISSAGE jeudi 13 septembre à 18h
en présence des artistes qui sont au cœur de cette exposition
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Pour son exposition « Nos Racines » Pascal Bourguignon est revenu aux origines de la photographie en utilisant la prise de vue à la chambre et le tirage platine palladium. Il parcourt aujourd’hui la France à la recherche d’arbres remarquables.
Les arbres, ces témoins du temps, sont autant de récits sur la nature que sur nous-même. Ses photographies sensibles mettent en scène la matière de l’écorce, la structure des branches et des racines. Tout comme le temps, la nature est omniprésente et peut être lieu de mémoires.
En effet, elle peut agir sur les individus telle une madeleine de Proust et raviver des souvenirs. Elle peut être personnifiée et représenter le miroir de nos émotions. La nature apparaît comme toute-puissante, à la fois supérieure à l’homme et résiliante au temps.
Face au temps qui passe inéluctablement, la nature est un refuge, car elle seule peut garder intacts les souvenirs d’un individu.
À l’inverse de l’homme, qui dispose d’une présence limitée et d’un caractère éphémère, la nature, elle, est immuable et ne subit pas les effets du temps.
Torturés, majestueux, noueux, feuillus, droits ou tordus, les arbres sont l’image de la diversité et le symbole de la richesse de notre patrimoine.
L’exposition présentera aussi des grands formats d’arbre et de nature vue du ciel pour donner à voir la vision unique de ceux qui savent voler.
Lors du vernissage, le jeudi 13 septembre à partir de 18h Pascal Bourguignon sera présent et dédicacera son dernier livre le « Lac du Der, histoires d’arbres ».
L’exposition se tiendra dans les locaux de Graine de Photographe
au 14 quai de Béthune, 75004 Paris
du 13 septembre au 21 octobre 2018
Retrouvez l’ensemble du travail de Pascal Bourguignon sur son blog !
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Une vision nocturne de la nature par le photographe Morgan Maassen
Morgan Maassen est un photographe qui est né et vit à Santa Barbara en Californie. En grandissant, il s’est découvert une passion pour la vidéo et s’amusait à tourner des courts-métrages dans son adolescence. Vers l’âge de 19 ans, il s’est naturellement tourné vers la photographie. Ce fut un véritable coup de cœur!
À partir de ce moment, Morgan Maassen s’est lancé corps et âme dans la photographie afin de pouvoir emmener son appareil photo partout avec lui et photographier le monde qui l’entourait. Son but était évidemment d’explorer le monde et d’en ramener des traces.
« Night » est une série photo se focalisant sur la nature, mais sous le prisme de la nuit.
Cette idée lui est venue juste après l’achat de son premier appareil un mois auparavant. Il était sur son vélo pour rentrer chez lui quand les attaches qui tenaient son boîtier se sont décrochées. En effet, il s’agit d’un tableau combinant l’esthétisme et surréalisme par les couleurs amenées par ces prises. L’appareil allait bien, mais les réglages comportaient des anomalies : même s’il faisait encore jour, il a pointé l’appareil à l’horizon sur l’océan et a usé de la fonction d’obturation lente. Il a décidé de faire un panoramique sur la photo, et c’est ainsi qu’il a pris cette première image floue.
À partir de ce moment, il a commencé à expérimenter avec des volets plus lents, en explorant comment ces derniers pouvaient repenser le mouvement, les couleurs et les compositions. Morgan Maassen est passionné par la nuit qui apporte à ses yeux une atmosphère à la fois belle et étrange. Ils considèrent que les photos de nuit sont « une fenêtre vers un espace-temps rarement mis en avant et rempli de mystères ! »
Photographier la nuit
Prendre des photos la nuit est un exercice qui s’avère complexe. Les chances d’obtenir un instant de qualité réduisent énormément, en raison de l’obturateur qui met plus de temps à s’activer. De plus, la stabilisation de l’appareil photo n’est pas un problème à minimiser. En termes de matériels et pour pallier à ces problèmes techniques récurrents, Morgan Maassen s’accompagne d’un trépied fiable, de certaines lentilles à focale fixe, d’un minuteur et de son appareil Nikon D5. Il précise qu’une main stable aide toujours pour les prises de vue panoramiques.
Le photographe s’investit sur de nombreux projets et nous confie que la multiplication de ces derniers, l’empêche de les achever proprement. Ses projets tournent principalement autour de courts-métrages, de publicités, mais aussi de voyages.
La série photo sur le "Teen spirit" New-yorkais par Louise Carrasco
« La jeunesse est chose si légère, cueillons quand il est temps cette fleur passagère. » – François Poissard
Louise Carrasco est une photographe née en 1993 à Paris. Son amour de la photographie découle de sa mère avec qui elle se promène jeune dans les rues de Paris pour réaliser ses premières prises. À l’âge de 15 ans, on lui offre son premier appareil photo.
Disposant d’une double nationalité franco-Chilienne, cette dernière lui a permis de développer une grande ouverture d’esprit et une curiosité à toute épreuve qui la poussent à vouloir rencontrer le monde qui l’entoure.
Sa série « Last sun for Fashion Grunge » est la métaphore du « Teen spirit » New-yorkais. D’une part, soulignée à la fois par des couleurs vives et un traitement « vieilli », cette collection de photos mise sur un côté stylistique correspondant à la jeunesse des années 90. D’autre part, l’arrière-plan urbain est fourni en connotations et nous fait immerger dans le quartier d’Harlem à New-york. En conclusion, Louise Carrasco, à travers ses photos, arrive par nostalgie à remonter le temps à l’aide d’un style marqué : des couleurs éclatantes et des marques emblématiques comme leitmotiv de la jeunesse. De plus, elle nous rappelle que les tendances sont sujettes au resurgissement. En effet, l’effet de mode « streetwear » actuel tend vers un retour aux années 90.
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The Playground, une série photo métaphore du passage à l'âge adulte
Voici mon secret. Il est très simple : on ne voit bien qu’avec le cœur. L’essentiel est invisible pour les yeux. – Antoine de Saint-Exupéry, Le Petit Prince
Felicia Simion est une photographe de 23 ans qui est née et qui vit actuellement à Bucarest en Roumanie.
Elle est diplômée de l’université nationale d’art de Bucarest en photographie. Elle poursuit désormais des études d’ethnologie et d’anthropologie culturelle et du folklore à l’université de Bucarest. Felicia a découvert la photographie à l’âge de 13 ans en tombant amoureuse du travail effectué par les photographes de l’agence Magnum. Elle nous précise cependant avoir aussi été inspirée par des artistes émergents.
Son univers photographique est constitué du paradoxe entre fantasme et réel, disposant à la fois d’un œil pour percevoir le vu et l’invisible de l’autre.
Sa série « The Playground » est la représentation de son passage de l’enfance à l’âge adulte.
En effet, à 19 ans elle s’est retrouvée à faire face à la fin de son enfance. Elle a alors été confrontée à de vraies responsabilités. Cela a provoqué une véritable scission dans laquelle elle a dû réapprendre à se connaître. Pour essayer de comprendre sa propre « maturité », elle décide de se documenter sur les changements et les actions de son petit cousin de 4 ans Félix. (à l’époque des photos). Il a grandi dans un petit village en Roumanie considéré comme le « chez-soi » de la famille de la photographe depuis des générations. Dans ce coin paisible de la Roumanie, sujet à la transition et au vieillissement de la population, Felix passe ses vacances à vivre avec la grand-mère de Felicia; qui ne quitte pratiquement jamais le village.
Son enfance n’a pas été altérée par la technologie et à l’inverse, Felix a été bercé et a grandi d’une manière plus traditionnelle. Plutôt que de passer des heures à fixer un écran, il trouve son amusement dans un bac à sable ou à nager dans une piscine gonflable. Il a proposé à sa cousine Felicia de lui apprendre à faire du vélo. Il trouve la voie lactée fascinante les nuits d’été. Les autres personnes du village, elles, préfèrent traîner dans les allées poussiéreuses pour une récurrente nuit de beuverie avec leurs voisins.
Le chemin vers l’épanouissement de sa vie d’adulte
En regardant la façon dont jouait Felix et de voir sa réaction de l’inconnu et de la nouveauté, Felicia Simion a redécouvert peu à peu son chemin dans cet âge transitoire entre l’enfance et son épanouissement vers sa vie d’adulte. Dans un effort de vouloir retrouver le côté brut et l’esprit inaltérable que l’on peut retrouver chez les enfants.
Dans cette série en noir et blanc, elle joue le rôle du photographe, c’est-à-dire le conteur d’histoire. Son petit cousin Félix, lui, joue des personnages variées : une petite fille blonde nommée Lola, un chien, un cow-boy, jeune garçon de ferme…. Ces situations imaginaires permettent de mettre en lumière le temps perdu ou gagné et l’angoisse de l’attente qui est soulignée par ces différentes mises en scène.
Pour conclure
Cet instant de vie partagé avec Félix a permis à la photographe Felicia Simion de se forger un monde dans lequel se protéger des contraintes et des précipitations de notre monde « hyper connecté » n’est pas une utopie. Le fait de se « déconnecter » pendant un court instant lui a donné la chance d’entrevoir le silence et la solitude autosuffisants et se construire en tant qu’individu pour ainsi trouver sa véritable identité.
Elle perçoit désormais la vie d’une façon positive. Elle en préfère sa luminescence dont elle se nourrit à son obscurité amenant avec elle son lot d’angoisses. La vie est devenue son terrain de jeu !
Felicia Simion : site – Instagram – Facebook !
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"Vitiligo" une série de portraits redéfinissant l'esthétisme
« Seul celui qui possède une grande beauté intérieure, perçoit toute la beauté du monde. » – Vincente A. Salaverri
Brock Elbank est un photographe anglais qui vit actuellement à Londres. Il adore capturer la particularité des individus et leur singularité à travers des portraits.
Si on peut penser au premier abord qu’un portrait « réussi » est celui qui s’éloigne au plus des « imperfections » esthétiques, il redéfinit et réinvente l’idée de perfection dans un portrait en n’essayant pas de lisser mais au contraire de mettre en lumière les « défauts ».
Transformer une faiblesse en force est le terrain de jeu de Brock Elbank qui à travers ses photographies cherche à sublimer ces aspérités.
Sa dernière série « Vitiligo » met en lumière des individus touchés par ce trouble de la pigmentation.
Derrière la maladie, se cache une volonté de démocratiser la diversité physique.
L’insécurité peut être de diverses natures, tant internes qu’externes. On est tous en proie à des difficultés liées à nos dits « défauts » ayant comme résultante une baisse d’estime de soi.
Brock Elbank souhaite casser les standards de la « beauté » en prescrivant aux individus qui posent pour lui d’assumer leurs particularités physiques.
De nombreuses personnes ont ressenti à la suite de leur « shooting » une certaine plénitude puisqu’en posant pour lui, elles ont eu une sensation de « lâcher-prise ».
En effet, certaines personnes ayant participé à ce projet se sont senties rejetées par les autres voire marginalisées par leur différence.
Le fait de mettre en avant ce qui justement les gênait a permis à ces derniers de prendre en assurance et de considérer ces « défauts » non plus comme un frein mais comme un moyen d’affirmer son individualité.
Pour conclure, Brock Elbank diffuse un message clair et inspirant qui prend racine dans l’acceptation de son corps et de soi et qui vise à s’accepter « imparfaitement » parfait !
Brock Elbank : Site – Instagram – Facebook
À LIRE AUSSI :
- La célébration des imperfections par Peter DeVito
- Keith Oshiro, l’art de sublimer la diversité par la photographie
Série photo mêlant nature et nudité par Dennis Swiatkowski
« La forme de la femme a été créée pour l’expression la plus sublime de la beauté composée, beauté du corps et beauté de l’âme » – Alphonse Toussenel
Dennis Swiatkowski est un photographe autodidacte hollandais vivant actuellement à Amsterdam. Il a débuté la photographie en 2011 dans la volonté d’être autonome pour ainsi échapper aux dictats et à l’opinion de la société. Sa dernière série photo « Chasing Dreams », se présente sous la forme d’un livre qui a été édité par Prestel Publishing. Cette oeuvre se focalise sur le lien immuable et la synthèse de l’esthétisme du corps humain et de la nature.
Cette immixtion à la fois portée sur les courbes voluptueuses du corps humain et de la nature, urbaine et sauvage, apporte un paradoxe étrange à la série.
En effet, même si les sujets traités sont diamétralement opposés, ils sont à ce titre complémentaires voire dépendants afin de tirer le meilleur l’un de l’autre.
Tendance, subtile, touchant à la fois à la sensibilité artistique et à la sensualité, cette série dépeint une réalité à la fois rêvée mais bien réelle.
Il s’agit ainsi de fragments d’une imagination prise sur le vif !
Dennis Swiatkowski touve son inspiration dans les vieux films, magazines et la musique traditionnelle. À cela s’ajoutent ses visites culturelles, les rencontres et le fait d’interagir avec les individus. Les éléments qui touchent de près ou de loin à son imagination sont consciemment ou inconsciemment incorporés dans ses projets.
Matériel et processus créatif
En termes de matériel, Dennis Swiatkowski est accompagné de plusieurs caméras de types (argentique, analogique et numérique) et de marques différentes (Canon, Nikon, Contax, Pentax).
Concernant les retouches , Dennis Swiatkowski utilise le logiciel Adobe Lightroom CS.
Pour lui, l’appareil ne fait pas le photographe et peu importe le matériel qu’on utilise. Si l’œil y est ou la volonté de vouloir photographier, l’univers devient alors un terrain de jeu.
Il nous expose ainsi une vision positive de démocratisation de la photographie qui est accessible à tout intéressé et nous précise que ce qui est primordial et qui passe avant le reste est l’objet de la photo c’est-à-dire ce que l’on cherche à capturer.
La couleur peut varier sur un large spectre selon ce que l’on photographie.
Retrouvez l’ensemble du travail de Dennis Swiatkowski sur son site, et n’hésitez pas à le suivre sur Instagram !
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Les célébrités tirent la langue à la maladie pour Manuelle Toussaint
Cueillez dès aujourd’hui les roses de la vie – Ronsard
Manuelle Toussaint est une photographe née en 1963 et vivant actuellement à Paris. Elle a débuté sa carrière en tant que photographe de presse en 1987 dans des agences telles que Gamma, Sipa et Starface, cependant elle décide de se mettre à son compte en 1999. Spécialisée dans le portrait (personnalités du monde du spectacle, de la télévision, du cinéma, de la politique, des médias, de la littérature…), elle travaille aussi bien pour les médias, les productions audiovisuelles que pour les entreprises ou les particuliers.
Sa dernière série « Même pas peur, tirons la langue à la maladie » a été exposée au Grand palais le 7 octobre 2017 en collaboration avec l’association Michel Fugain.
Elle est une proche de la famille Fugain depuis de très nombreuses années et a accompagné Stéphanie Fugain dans son combat contre la maladie qui a emporté sa fille Laurette en mai 2002.
Un soutient de personnalités publiques
En 2001, alors qu’elle prenait des photos pour sa toute nouvelle carrière d’actrice, elle a fait le portrait de Laurette Fugain tirant la langue. Manuelle Toussaint avait déjà commencé une série « impertinente » avec d’autres artistes. Elle a eu l’idée de ressortir cette photo et de demander à de nombreuses personnalités d’oser tirer la langue, pour soutenir l’association. Avec le slogan : « même pas peur, tirons la langue à la maladie ! ». Pendant presque 4 ans, à côté de son travail, elle a photographié dans cette posture avec un vieil appareil stéréo russe « Spoutnik », des artistes, écrivains, chanteurs, animateurs, journalistes… Tels que Muriel Robin et Christophe Maé…
Combattre la maladie
Bien que le sujet soit assez sensible, Manuelle Toussaint arrive à nous faire passer des larmes au rire en prenant à contrepied la maladie. Ici, elle est détournée afin de faire passer un message. Ce n’est pas parce que l’on est malade que l’on ne peut pas profiter de la vie. Malgré les aléas de cette dernière il faut se montrer courageux, se battre et sourire !
Il s’agit d’un discours positif et inspirant qui nous prescrit d’apprécier la vie au jour le jour et d’une vision qui tend toujours à voir le verre à moitié plein !
Le projet de livre et d’expo est réalisé au profit de l’association Laurette Fugain qui lutte contre la leucémie.
Le crowfunding du projet est désormais terminé, toutefois il est toujours possible de participer en envoyant un chèque directement à : Manuelle Toussaint, 56 rue de la fédération, 75015 Paris, en stipulant bien la contrepartie que vous souhaitez (par exemple le livre pour 39€), vos coordonnées postales, votre mail et un numéro de portable.
Retrouvez l’ensemble du travail de Manuelle Toussaint sur son site, et n’hésitez pas à la suivre sur Instagram et Facebook !
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« Le média n’est pas important, seul compte le ressenti qui en découle. »
Une histoire de nature
Originaire des Alpes du sud, Lionel Prado est un explorateur qui aime s’aventurer sur des territoires sauvages, encore préservés de la modernité.La photographie lui permet de valoriser un équilibre entre l’homme et la nature.
Ses projets visent à replacer l’homme dans son environnement naturel en le connectant de nouveau à l’essentiel.
– Comment êtes vous venu à la photographie ?
« Le besoin de créer et d’intensifier mon mode de vie ».
J’ai débuté sérieusement la photographie en 2012, je m’intéressais à la vidéo et j’avais emprunté le reflex d’un ami…
De caractère plutôt introverti, faire des images m’a poussé à sortir de chez moi, à provoquer des moments et à créer des liens avec les personnes que je voulais photographier.
En bref, à intensifier ma façon de vivre en portant un regard neuf sur le monde qui m’entoure.
Happé par un besoin de solitude, je me suis très vite orienté vers le milieu alpin (où j’ai d’ailleurs tourné mon premier film : Introspection). Je suis alors revenu à ma plus grande passion, celle de mon enfance : la nature.
Au fil des années, j’ai avancé dans mes travaux et j’ai continué mes explorations sur de plus grands territoires. Dans la chaîne himalayenne et plus récemment au Canada (Yukon) et en Alaska.
La photographie est depuis devenu un outil indispensable afin de partager une harmonie entre l’homme et la nature.
Mes recherches comblent aussi ma curiosité et approfondissent mes connaissances pour plus tard m’installer loin des villes. Pour l’instant, je suis basé à Paris, où j’ai trouvé un équilibre pour vivre de ma passion.
Je veux développer à travers mes projets, une façon inspirante de cohabiter avec les milieux sauvages. Une manière d’intégrer la nature dans nos sociétés actuelles.
Mes reportages et récits de voyage me permettent de partager un condensé de mes expériences, avec ceux qui se posent aussi des questions concernant notre rapport au vivant, aujourd’hui en 2018.
– Quelles sont vos influences ?
Vous l’aurez surement compris mais tout ce qui touche à la nature me passionne. Étonnamment, avant de partir vivre des aventures où je suis souvent coupé du monde, je passe beaucoup de temps au préalable sur le web. Je trouve mes inspirations pas seulement dans la photographie.
Mon travail est axé sur une quête de sens et une soif de découverte naturaliste.
Les créations d’Eric Valli dans l’Himalaya m’ont donné envie de me pencher sur la culture tibétaine. L’esthétisme naturaliste de Vincent Munier qui m’a d’ailleurs remis une bourse afin de réaliser un reportage dans l’Himalaya indien, au Ladakh (j’ai passé trois mois dans cette région, dans le but d’étudier la cohabitation entre les hommes et la vie sauvage. J’ai eu le privilège d’observer la magnifique panthère des neiges et des loups du Tibet. J’ai également passé pas mal de temps avec les bergers nomades qui vivent sur les plateaux arides du Changtang – reportage complet).
Les aventures de Jack London, qui touchent à toute l’effervescence de la conquête de l’ouest, les ouvrages de Marcel Pagnol dans les collines d’Aubagne, ont construit mes rêves d’enfance.
Les écrits de Sylvain Tesson sont également une belle source d’inspiration. Il y a aussi, des réalisations cinématographiques comme celles de Malick, Iñárritu, Nolan, Dolan & Miyazaki. L’histoire d’Alexander McCandless m’a beaucoup inspiré dans le lancement de mes aventures.
J’ai de la mélancolie pour les années Brel, Gainsbourg et Ferré. Une époque folle où il y avait de l’audace.
Je pense que tous ces artistes ont contribué à forger mon caractère et à affiner la vision, que j’expose dans mes reportages.
– Quel style photo vous caractérise le mieux ?
J’aime créer des images sobres à partir de moments fugaces. Je veux que mes images amènent le voyage et sortent du conventionnel. Je dois dire que mes clichés sont assez sombres, surement un reflet d’une part de ma personnalité.
Je suis toujours à la recherche de lumières assez subtiles : des lumières qui m’apaisent. Ce qui m’amène à explorer durant les lueurs ou par des conditions climatiques originales. J’évite les ciels bleus et le soleil de plomb.
J’ai une plage de focales assez large car j’aime diversifier la matière de mes reportages en alliant paysages, portraits et animaux.
– Comment se nomme votre dernière série et de quoi parle-t-elle ?
Elle se nomme « S’abandonner au sauvage ». C’est une série qui illustre une aventure de deux jeunes qui partent au fin fond du Grand Nord pour se reconnecter à la nature et vivre un rêve de môme. Elle amène à la réflexion sur notre manière de vivre avec la nature, notamment de prélever sa nourriture. C’est une aventure que j’ai partagée avec le photographe Antonin Charbouillot(http://www.lionelprado.com/diary/sabandonner-au-sauvage/).
– Quels genres d’équipements utilisez-vous ?
Pour cette série, j’ai utilisé du matériel Canon : un boitier 5D III avec des focales fixes (35mm, 85mm, 300mm).
Pour mes films, je travaille essentiellement en équipe et j’ai recours à des caméras embarquées (GoPro) et du drone (DJI Mavic ou Phantom) afin de diversifier les points de vue.
Retrouvez l’ensemble du travail de Lionel Prado sur son site, et n’hésitez pas à le suivre sur Instagram et Facebook ! (https://introspection.okast.tv/)
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