L’essor du cadrage vertical : les réseaux redéfinissent nos images

Il y a encore quelques années, poster une photo ou une vidéo en cadrage vertical pouvait presque faire sourire. « C’est pas dans le bon sens », disaient certains. Et pourtant… aujourd’hui, ce format est partout. Dans les stories, les Reels, les TikToks, bref, sur tous nos écrans. Alors, pourquoi ce changement ? Et qu’est-ce que ça dit de notre façon de voir (et de montrer) le monde ?

Le cadrage vertical, c’est d’abord un réflexe tout simple : on tient notre téléphone à la verticale. Résultat : ce qu’on filme ou photographie suit ce format, sans y penser. Et les plateformes ont vite compris l’intérêt d’exploiter ce plein écran naturel. C’est immersif, ça capte l’attention tout de suite, et surtout… on n’a pas à tourner l’écran.

Ce format a aussi changé notre manière de raconter des histoires. Moins de plans larges, plus de visages, de mains, de regards. On est dans l’instant, dans la proximité. On filme comme on respire, souvent à l’improviste, avec une spontanéité qui donne du charme aux images.

Pour les photographes ou vidéastes habitués au format horizontal, ça bouscule un peu les repères. Néanmoins ça pousse aussi à réinventer la composition, à chercher des lignes verticales, à centrer autrement.

Ce qui frappe surtout, c’est la relation directe que crée le format vertical. Quand on regarde une story ou un TikTok, on a l’impression que la personne nous parle à nous. C’est plus intime, plus vivant. Et en communication, c’est un atout énorme, c’est ce lien de proximité qui fait que le message passe.

Le format vertical ne se limite pas aux écrans, il a aussi une vraie histoire en photographie argentique. Et c’est là qu’interviennent les appareils photo demi-format. Historiquement, ce type de boîtier (comme les Olympus Pen) permettait d’exposer le film 35 mm en format 18 x 24 mm au lieu du traditionnel 24 x 36 mm. Résultat : deux fois plus d’images par pellicule, pour deux fois plus de créativité.

Ce format invite donc naturellement à composer verticalement, et revient aujourd’hui sur le devant de la scène avec une touche de modernité… grâce à un tout nouveau venu.

Le Pentax 17, annoncé en juin 2024, marque un tournant. Ce compact argentique demi-format a été conçu pour capturer des images en cadrage vertical, directement inspiré de l’usage des smartphones. Son format 17 x 24 mm (sur film 35 mm) permet de shooter jusqu’à 72 photos sur une pellicule de 36 poses. Pentax vise ici un public jeune, curieux de l’argentique mais habitué aux logiques du scroll vertical.

Le plus intéressant, c’est que ce format demi-cadre vertical n’est plus seulement une contrainte : il devient un vrai choix esthétique, pleinement en phase avec notre manière actuelle de cadrer et de raconter.

Pas forcément. Chaque format a ses forces. Le horizontal reste idéal pour les vidéos longues, les documentaires, les photos de paysages ou les projections. Mais si vous créez du contenu pour Instagram, TikTok ou LinkedIn, le vertical devient vite indispensable.

Du TikTok capturé à l’improviste à la photo argentique soigneusement pensée en demi-format, le cadrage vertical est devenu bien plus qu’un effet de mode. C’est un langage. Un rapport direct à l’image, plus immédiat, plus intime.

Et avec des outils aussi variés que nos smartphones ou un Pentax 17, on redécouvre que photographier, c’est aussi choisir son cadre… et son époque.

Néanmoins l’idée, ce n’est pas d’abandonner un format au profit d’un autre. C’est simplement de s’adapter au support, et au public. Parce qu’au fond, cadrer, c’est choisir comment on raconte.