Erinn Springer est une photographe originaire de Dunn County dans le Wisconsin. Elle est actuellement installée à Duluth dans le Minnesota et passe régulièrement à Brooklyn dans l’état de New York. C’est cependant sur sa terre d’origine qu’Erinn a basé son ouvrage « Dormant Season », comme un hommage pour le lieu où sa famille habite depuis sept générations. En déménagent dans le Wisconsin rural durant la pandémie, la photographe a renoué avec ses racines. Elle s’est alors mise à photographier ses amis, sa famille et des inconnus des environs. Entre photojournalisme et album de famille, « Dormant Season » illustre la vie à la campagne avec honnêteté et tendresse.
Une approche tendre et sensible de son sujet
La moitié des personnes que nous pouvons voir sur ces images sont les amis et la famille d’Erinn Springer, photographiés dans l’intimité de leur quotidien. Pour le reste, la photographe dresse le portrait d’inconnus. Mais sauriez-vous reconnaître parmi ces images quels sont les proches et quels sont les étrangers ? C’est impossible. La photographe met en effet la même tendresse, pose le même regard sur chaque personne, sur chaque scène. Il est de ce fait impossible de déterminer sa relation avec ses sujets, tous étant détendus et à l’aise devant l’objectif. Ce projet est sa manière de participer à la vie en communauté. Il lui est même arrivé d’échanger ses services à la ferme contre quelques photos.
« L’étincelle initiale a été la tension que j’ai ressentie face aux réalités coexistances de mon pays d’origine. Le livre illustre ces contrastes : les liens et l’isolement, la beauté et l’obscurité, la vie et la mort. » Erinn Springer pour The New Yorker
Laisser place à l'imagination
Erinn Springer a fait le choix du noir et blanc pour Dormant Season. Elle illustre ainsi une certaine nostalgie représentative de la vie rurale. Les images ne comportent ni titre, ni légende. La photographe fait alors appel à notre curiosité et ouvre au questionnement. Chacun interprète l’image à sa façon, selon son propre regard et sa sensibilité. Tout en laissant la place à l’imagination de chacun, Erinn Springer ne manque pas de capturer des éléments de l’architecture rurale. Elle nous plonge au beau milieu d’une ferme, crée la rencontre avec une vache occupant la parcelle, parsème ses images de silos, granges et brefs moments du quotidien. Pour ce qui ce cache derrière chaque photographie, Erinn Springer laisse notre imagination jouer sa partie…