Un abord décomplexé de la nudité
Sébastien Barriol est un photographe français situé à Saint-Étienne, dans la région Rhône-Alpes.
Sa série de photos Eve in Eden est une véritable ode à la nature et la femme. Figures à la fois fragiles et puissantes, presque mythiques, ces femmes nues faisant face à l’immensité viennent compléter et sublimer le cadre. Célébrant cette symbiose par des images spectaculaires, Sébastien Barriol poétise le nu en composant avec le paysage.
Pour en découvrir plus sur le photographe et sur sa superbe série Eve in Eden, lisez notre interview !
Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ? Quel est votre parcours ?
Je suis « photographe » autodidacte depuis une quinzaine d’années maintenant. Un peu par accident, parce que mon frère s’était acheté un reflex et que ça m’avait donné l’envie d’essayer aussi. J’ai appris un peu tout seul, j’apprends toujours d’ailleurs… Une communauté de photographes (planetpowershot ou PPS pour les intimes) très active à l’époque m’avait énormément aidé à progresser. La photo ne reste qu’un loisir pour moi, il peut m’arriver d’avancer plusieurs projets en parallèle en quelques semaines et de ne rien faire pendant 6 mois.
Si vous deviez définir votre style à nos lecteurs… quels seraient les mots qui vous viennent à l’esprit ?
Je ne pense pas avoir de style bien marqué en fait, j’apprécie tous les styles de photos. C’est souvent la remarque que l’on me fait ou la question que l’on me pose. Quel style de photo faites-vous ? Je répondrai que je fais d’abord des images, j’essaie de reproduire des idées ou envies qui me trottent en tête le plus souvent. Mais je remarque que la nature ressort souvent dans mes travaux, tout comme le nu.
Quel matériel utilisez-vous ?
Je travaille avec un reflex Canon depuis le début. Actuellement un 5D Mark III qui couvre l’ensemble de mes besoins. L’argentique me faisant de l’œil et l’envie de revenir aux fondamentaux étant plus qu’une évidence, je me suis équipé d’un Mamiya C330 pour explorer l’univers du moyen format. Univers que j’explore depuis 6 mois maintenant tel un vrai novice et gamin devant son coffre à jouets.
Qu’est-ce qui a inspiré la réalisation de cette série ?
Cette série est née de mon amour pour la nature et des randos matinales improbables. J’ai toujours aimé associer une présence humaine dans mes photos de paysages. Souvent éloignée, celle-ci donne de la grandeur à cette nature que nous ne respectons pas comme il se doit.
Pourriez-vous nous en dire plus sur vos modèles ? Comment les choisissez-vous ?
La scénographie est-elle réfléchie au préalable ou est-ce plutôt spontané ?
La scénographie du lieu est « réfléchie » dans le sens où elle est toujours plus ou moins en lien avec une lecture symétrique. Je cherche les lieux qui se prêtent à ce genre de lecture. Excepté la première photo faite, les lieux ont toujours étés visités, une fois, plusieurs fois même, avant de me lancer dans la prise de vue définitive. Il n’y a effectivement aucune spontanéité dans cette série, mais ce n’est pas le but, ici.
Votre série est-elle définitivement terminée ou toujours en cours ?
J’avais arrêté cette série il y a presque 2 ans, d’abord parce que beaucoup trop de monde ne venait vers moi que pour cela alors que ce n’est qu’une partie de mes travaux parmi tant d’autres, mais aussi parce que je ne souhaitais pas reproduire ce format à l’infini. Ce n’est pas le but et c’est rentrer dans la facilité photographique, à mon sens.
J’avance aussi à petits pas, sur des recherches un peu plus oniriques, souvent axées sur du nu en studio, milieu urbain ou décors naturels. Ça permet de se gratter la tête et de ne pas rester dans la facilité visuelle.