Paris France 2014 © Cyrille Druart
Paris France 2014 © Cyrille Druart

Le photographe Cyrille Druart est né en 1980 à Paris. Architecte de formation, il focalise son travail sur les grandes villes du monde et leurs habitants. C’est au cours de nombreux voyages, mais aussi à Paris, que ce street photographe parisien réalise la majorité de ses photos.

Le travail de Cyrille Druart se compose quasi exclusivement d’images en noir et blanc. Des photographies argentiques à la composition travaillée, où les jambes des femmes se mêlent à l’architecture urbaine.

Découvrez Cyrille Druart et son travail à l’occasion de notre Interview :

Ramatuelle France 2016 © Cyrille Druart
Ramatuelle France 2016 © Cyrille Druart


– Quel est votre parcours photographique ?

J’ai toujours aimé regarder des images. Avant même de commencer sérieusement la photographie, vers 23 ans, j’étais très attiré par ce medium et l’idée que je m’en faisais. J’ai commencé par faire du noir et blanc car nous avions des agrandisseurs et du matériel à disposition dans mon école de design (ESAG Penninghen – académie Julian à Paris). J’ai très vite acheté mon propre matériel, ce qui me permettait de travailler à mon rythme et de faire mes expériences.

Depuis, je voyage dans les grandes mégapoles pour faire des images. Je pars en général seul et plusieurs jours. Je me déplace au maximum à pied car c’est la meilleure façon de découvrir une ville à mon sens. Cela permet d’être en contact avec les choses et de travailler à petite échelle. Je compte beaucoup sur le hasard des rencontres. Et je provoque les choses aux maximum. Je me faufile, je fouille et je repars.

Mon travail regroupe mes thèmes de prédilection, mais comme mon sujet reste la vie dans sa totalité, je ne pense pas pouvoir catégoriser mon travail.

Ecosse Royaume-Uni 2014 © Cyrille Druart
Ecosse Royaume-Uni 2014 © Cyrille Druart

 

Ecosse Royaume-Uni 2014 © Cyrille Druart
Ecosse Royaume-Uni 2014 © Cyrille Druart

 

– Vos photos sont principalement en noir et blanc, pouvez-vous nous dire ce que vous affectionnez tout particulièrement dans ce rendu ?

Le noir et blanc a quelque chose d’obsédant. Son caractère atemporel en fait un medium de choix pour créer des images fortes et marquantes.

Je me retrouve entièrement dans le noir et blanc, et je ne me pose jamais la question de savoir si ma prochaine image sera monochrome ou non. La part de mystère y est très présente, et c’est quelque chose que je recherche. La symbolique du noir est vieille de plusieurs millénaires, c’est l’inconnu, le gouffre, le vide.

J’aime beaucoup cette imagerie. La pénombre inquiète les enfants, fascine et dérange les adultes. Elle a quelque chose de repoussant et de très attractif. L’ombre retient les détails, ne dévoile pas tout. Elle permet à l’imagination de travailler. C’est peut-être la chose la plus importante pour moi. De cette façon le spectateur devient acteur, il pénètre l’image et en crée sa propre construction.

J’aime particulièrement lorsque quelqu’un regarde mes images et pousse un petit soupir. C’est la plus grande récompense qui soit. Alors l’image est réussie.

Hong Kong China 2013 © Cyrille Druart
Hong Kong China 2013 © Cyrille Druart
Tokyo Japon 2011 © Cyrille Druart
Tokyo Japon 2011 © Cyrille Druart
Paris France 2003 © Cyrille Druart
Paris France 2003 © Cyrille Druart

– Quelles sont vos inspirations ? 

La vie en général. J’aime beaucoup entrer dans l’intimité des gens. Je suis très curieux par nature et j’aime assez donner un côté voyeur à mes images. J’adore voler des instants et les fixer sur la pellicule. En cela, la photographie illustre la vie mais est directement reliée à la mort. C’est un acte romantique et j’aime le voir de cette façon. C’est ce qui fait sa beauté et sa préciosité. Et le fait de travailler en argentique renforce ce sentiment car le film en lui-même devient un objet sensible, qui réagit au temps. Ce n’est pas un medium analytique comme le numérique, qui donne une image directe du réel, sans plus.

A mon sens, la photographie est une des plus grandes inventions de l’Histoire, et si aujourd’hui la technologie est plus démocratisée que jamais et utilisée de façon décomplexée par tous, il ne faut pas sous-estimer son pouvoir. Une image n’a pas de barrière linguistique, si utilisée de façon adéquate, elle transmet instantanément un message similaire à toutes les cultures.

New Jersey USA 2015 © Cyrille Druart
New Jersey USA 2015 © Cyrille Druart
Venise Italie 2002 © Cyrille Druart
Venise Italie 2002 © Cyrille Druart
Hong Kong China 2013 © Cyrille Druart
Hong Kong China 2013 © Cyrille Druart

– Avez-vous des projets à venir ?

Je continue à photographier ce qui m’entoure de façon quasi-quotidienne. Je travaille en flux continu, cela sera donc le projet d’une vie, avec les aléas de la vie elle-même.

Je suis en contact avec plusieurs éditeurs afin de réaliser un livre. Nous avons dû repousser le projet mais je compte bien le concrétiser lorsque nous serons prêts. Je travaille également sur un projet en rapport avec les lieux de cultes. Ce travail s’étalera sur plusieurs années, et évoluera donc au fur et à mesure. En parallèle, mon galeriste (Galerie Philia) s’occupe de la vente de mes tirages et de la relation au marché de l’art.

France 2017 © Cyrille Druart
France 2017 © Cyrille Druart
France 2016 © Cyrille Druart
France 2016 © Cyrille Druart
Bangkok Thailand 2013 © Cyrille Druart
Bangkok Thailand 2013 © Cyrille Druart
Bangkok Thailand 2013 © Cyrille Druart
Bangkok Thailand 2013 © Cyrille Druart

 

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