C’est au travers d’un premier projet photo intitulé Cols Alpins que Graine de Photographe a fait la connaissance d’Arnaud Teicher, un photographe français basé dans le sud de la France.
Arnaud est un photographe très sensible à la montagne. Il est si attaché à ces paysages montagneux, que c’est en cela précisément que réside les particularités de son travail.

Aujourd’hui, soucieux de l’environnement et de sa préservation, c’est avec bienveillance qu’il témoigne dans sa série photo Wildfire des incendies dans le sud de la France. Plus précisément d’un évènement en date du 28 août 1989, lorsque la montage Sainte-Victoire s’est embrasée.  

Le 28 août 1989 la montagne Sainte-Victoire, s’enflamma. Le feu durera 3 jours et 3 nuits et dévastera plus de 5000 hectares de forêt, l’un des plus gros désastres écologiques dans le sud de la France au siècle dernier. Dès le lendemain, et les premières diffusions d’images montrant un massif calciné et méconnaissable, une véritable prise de conscience des pouvoirs publics et des collectivités va être à l’origine de la mise en place d’une profonde organisation pour prévenir, entretenir, équiper et aménager les massifs forestiers du département.

Avec 1,5 million d’hectares de forêt, le sud-est de la France représente à lui seul 10% de la surface forestière de la France. Son taux de boisement atteint près de 48%, ce territoire est par définition l’un des plus exposé aux incendies de toute l’Europe. Avec une sécheresse accrue ces deux dernières années, on recense entre 2016 et 2017 plus de 1300 départs de feu.

Le feu est un élément naturel et fondamental au fonctionnement de nombreux écosystèmes forestiers, pourtant cet événement reste inattendu et difficilement contrôlable, il faut souvent plusieurs jours pour arriver à maîtriser sa progression. Des recherches de lʼInra montrent que les espèces ont chacune développé leur stratégie pour résister aux flammes et renaître de leurs cendres.

Pour Arnaud, le doute ne se pose plus : l’idée d’un projet photographique s’imposa.

Alors que je découvrais avec stupeur et curiosité ces territoires incendiés,  L’émerveillement initial me questionnait. Je suis retourné sur ces lieux, souvent, pour observer et essayer de comprendre pourquoi je restais sous le charme alors que la désolation était partout. J’ai travaillé avec une chambre grand format 4×5 inch. Ce procédé photographique nécessite une mise en place plus lente qui m’a permis de réfléchir et de poser le cadre de chaque image.  – Arnaud Teicher

Après chaque incendie, la nature nous offre des paysages violents qui nous bousculent, mais comme un signe d’espoir, la végétation reprend progressivement son chemin malgré la puissance du souffle et la chaleur étouffante. La forêt résiste, lutte, pour finalement évoluer et survivre.

Cette fascination des territoires incendiés tiendrait-elle dans le fait qu’ils sont un exemple de persévérance et de courage, la capacité d’adaptation de la nature face à ces événements ne devrait-elle pas nous pousser à comprendre et appréhender notre environnement avec plus de bienveillance ?  – Arnaud Teicher

Arnaud Teicher : Site – Instagram

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