Portrait Culture queer asiatique par Kévin Tran

Culture queer : faisons taire les préjugés avec le photographe Kévin Tran

Nous vivons dans un monde où nos différences ne devraient pas être synonymes de faiblesses. Et pourtant, en ce début de XXIème siècle, les préjugés et jugements sont omniprésents, rabaissant ainsi les personnes qui ne rentrent pas dans le moule imposé par la société. En permanence les gens collent des étiquettes et accablent ce qui semblent pour eux des contradictions.

Portrait Culture queer par Kévin Tran
© Kévin Tran

À l’heure où la société tolère une ignorance qui demeure palpable dans l’esprit du grand public, Kévin Tran, photographe originaire de St Nom la Bretèche dans les Yvelines, condamne les jugements, et honore les différences des uns et des autres. Il célèbre un univers auquel il appartient : le monde Queer.

Par le biais de ses portraits, il dépeint à la fois avec grâce et subtilité toutes les dissemblances de notre société, et en fait une force.  Tantôt européen, tantôt asiatique, tantôt homme, tantôt femme… Kévin fait tomber les codes dictés par une société encore dans le flou sur la culture Queer. Un milieu qui laisse malheureusement perplexe plus d’un.

Entrez dans son intimité, et laissez-vous séduire par un univers sublime, hors du commun.

Bonjour Kevin ! Peux-tu te présenter en quelques mots ? Comment ton amour pour la photographie est-il né ?

Mes parents sont issus de la génération où la photographie a connu un essor démocratique fulgurant. La révolution est venue avec la naissance des premiers jetables. C’était une époque incroyable. Les familles les plus modestes ont eu accès à des outils abordables pour produire des images et des souvenirs. Pendant toute mon enfance, mon père comme ma mère m’ont mitraillé sous tous les angles.  Lamaison était pleine d’albums photos légendés, de pochettes Kodak remplies de tirages et de négatifs.

En primaire, j’ai reçu mon tout premier jetable pour une excursion au zoo de Thoiry. Tout excité, j’ai pris des photos des animaux depuis le car qui traversait le parc. Un jetable et les secousses du car ne faisant pas bon ménage. Les photos étaient toutes ratées. Pendant toute mon adolescence, mon intérêt pour la photographie s’est atténué. Mais j’ai continué à me gaver d’images à travers la télé, les jeux vidéos et surtout les clips de musique et le cinéma. J’étais fasciné par l’image en mouvement et l’esthétique de certains réalisateurs.

A l’âge de 19 ans, je suis allé passé deux mois au Vietnam et au Cambodge avec ma famille. Mon père m’avait acheté un appareil hybride numérique. Sur le chemin d’une visite pour les temples d’Angkor, j’ai remarqué un papillon bleu inerte sur le chemin de terre. J’ai aussitôt dégainé mon appareil pour le prendre en photo et à ce moment précis, un petit mendiant est venu ramasser le papillon pour me le tendre. Il m’a regardé droit dans l’objectif et sans réfléchir j’ai cliqué. C’est ce premier cliché qui a tout déclenché.

Peux-tu nous expliquer ton univers ? Pourquoi mélanger un style très asiatique ? Existe-t-il un message que tu souhaites transmettre aux personnes qui vont admirer tes photos ?

Mon univers se rattache au mouvement queer et underground, car c’est essentiellement dans ces milieux que j’ai commencé à graviter et où j’ai pris une grande quantité de mes clichés. J’aime la simplicité des instants pris sur le vif, en soirée. Je suis fasciné par les gens qui dansent. C’est un lien social incroyablement fort auquel je suis profondément attaché. Paradoxalement, lorsqu’il s’agit de séries plus personnelles, plus travaillées, j’ai tendance à être très baroque dans mon approche. J’aime la surabondance, travailler le détail et la richesse visuelle.

Mon travail consiste à désacraliser tout type d’institutions et d’instances, à bousculer les vieilles traditions qui nous aliènent et qui empêchent le progrès social. Cela passe par la création de nouveaux symboles, de nouvelles représentations, qui je l’espère à travers la force de l’image, finiront par s’imprimer dans les mentalités en lieu et place des anciennes. L’art, c’est pour moi un combat social. En tant que créateurs de symbole nous avons une responsabilité, celui d’ouvrir le monde sur des possibles, de corriger la vision biaisée du réel.

Mes modèles de prédilection sont issus des minorités et des marginalisés. La femme forte et émancipée, l’homme féminin, vulnérable, la beauté de tous les corps, le genderfluid, etc. La liste des combats est longue, mais ce sont des sujets que nous défendons corps et âme avec mes collègues du collectif sansgene !

J’ai commencé depuis un an un grand chantier à travers ma série « GINSANG ». C’est une série très personnelle et intime où je dépeins toute ma construction en tant qu’eurasien queer, issu d’un milieu modeste. J’ai dû me construire en tant qu’asiatique dans un pays occidental, à travers un regard occidental, c’est à dire avec tous ses clichés, tout son racisme et ses préjugés qu’il sous-tend. Je me suis gavé de mangas, de dramas et d’animés. J’ai saigné tout le cinéma chinois, hongkongais, coréen et japonais, dévoré la littérature contemporaine japonaise. J’ai mélangé le tout avec l’héritage de mes racines vietnamiennes et j’en ai tiré une identité hybride composée d’une multitude de cultures d’adoption. Tout ça donne « GINSANG », une sorte d’épopée onirique et fantasmé.

On vit une époque inspirante pour tous ceux qui sont issus des minorités sous-représentées : La rapidité des outils de diffusion de l’information fait qu’on nous donne petit à petit une voix d’expression. A travers ce projet, je veux représenter à mon échelle cette minorité à laquelle je m’identifie qui est une minorité non seulement asiatique mais aussi queer et underground. Dans l’imaginaire collectif des gens, l’asiatique est un modèle de réussite scolaire et de discrétion. Il y a une certaine part de vérité dans ces clichés, l’éducation et les traditions asiatiques sont basés sur le respect des aînés et sur l’humilité. Ce qui m’intéresse, c’est de parler de ces autres asiatiques, ces queers qui ont décidé de briser les tabous et les clichés de leur propre communauté, ces asiatiques marginalisés qui ont décidé de ne pas rentrer dans le moule, qui se sont dressés contre l’absurdité de certaines traditions.

Parlons technique! Quel appareil photo utilises-tu ?

Je suis principalement au Canon A1 depuis que je me suis mis à l’argentique, j’ai pas mal utilisé l’Olympus 35 RC également. Sinon, j’affectionne beaucoup le jetable et j’utilise parfois un Canon 700D lorsque je fais du digital.

Concernant les modèles : tes amis sont une véritable source d’inspiration, n’est-ce-pas ? Peux-tu m’en dire davantage ?

C’est naturel pour un photographe de commencer par photographier ses proches, ils sont la matière la plus accessible, la première source d’inspiration. Le tout premier modèle que j’ai photographié, c’était mon frère et encore aujourd’hui il reste très présent dans mes photos. L’avantage de photographier ses amis, son amoureux ou sa famille c’est qu’on les connaît intimement, en profondeur. Lorsqu’on les photographie, on peut aller chercher directement un sourire en coin, une moue, un tique qu’on connaît par cœur. On va déclencher instinctivement. J’ai appris à aimer la différence quand j’ai appris à ne plus avoir honte de la mienne. Malgré tout ce que j’ai pu me prendre dans la gueule plus jeune. C’est tout naturellement que je m’entoure de gens qui s’affirment dans leur différence.  on a les mêmes blessures, les mêmes traumatismes mais on en a chacun retiré une singularité particulière. C’est cette singularité que j’essaye de sublimer chez eux.

Kévin Tran : Instagram et Tumblr

► Découvrez le collectif sansgene, dans lequel Kévin et ses amis se battent pour que le mot « différence » prenne un sens positif ◀︎

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The Lonely Astronaut par le photographe Karen Jerzyk

Voyage dans le temps : un retour sur Terre en 3019 avec Karen Jerzyk

Voyage dans le temps : nous sommes en 3019 après J.C, lorsque les terriens vivent désormais sur Mars. De temps à autre, ils reviennent sur notre planète aujourd’hui désertée, explorer les vestiges d’un autre temps…

Bienvenue dans un monde où le sentiment d’appartenance n’existe plus, où seulement la solitude règne paisiblement.Bien sûr, tout cet univers n’est que le fruit de l’imagination d’une photographe britannique, Karen Jerzyk, animée d’un désir de mettre en lumière ses sentiments les plus intimes, par le biais d’une série photo originale : The lonely astronaut.
Une série photo qui est à la fois une jolie combinaison de son amour pour l’exploration, et de ses émotions ressenties.

Rencontrez sans plus attendre Karen, une talentueuse artiste tourmentée à cause d’une société dans laquelle l’isolement et l’individualisme la fragilise de plus en plus. Plongez dans un témoignage émouvant, et dans les coulisses d’une série photo qui exprime son confinement sur la Terre qui est pourtant encore peuplée…

The Lonely Astronaut par le photographe Karen Jerzyk
© Karen Jerzyk

Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ? Comment votre amour pour la photographie est-il né ?

J’ai grandi en lisant et en regardant autant de films que possible. J’étais obsédée par les films de Jim Henson (Labyrinth, The Dark Crystal). Je suis toujours tombée amoureuse du costume et de la scénographie que je retrouvais dans les films que je regardais.

En vieillissant, j’ai commencé à devenir une grande fan de certains réalisateurs. Stanley Kubrick, Tim Burton, David Lynch et Andrei Tarkovsky étaient des réalisateurs dont je devais absolument regarder les films. Ils avaient tous une qualité si étrange et si distincte. J’étais intriguée par la façon dont leurs films me faisaient ressentir des choses. Je voulais créer un art qui fasse que les autres ressentent la même chose.

J’ai commencé à photographier des portraits en 2009 après avoir passé des années à photographier des concerts. Cela a commencé à devenir ennuyeux pour moi. N’ayant pas d’argent pour travailler en studio, j’ai décidé de faire preuve de créativité et d’utiliser des décors étranges et abandonnés.

Ma vie et mon art se sont transformés en 2011 après la mort subite de mon père. Je me suis plongée plus profondément dans mes photographies et j’ai commencé à utiliser mes images comme un exutoire pour partager tout ce que je ressentais à l’intérieur. Tout le monde m’a suggéré d’aller parler à un thérapeute, mais tout ce que je voulais, c’était créer des images. C’était la seule activité qui m’a fait me sentir mieux.

J’ai appris à contrôler ce que je ressentais et à l’intégrer à mes idées. J’ai finalement appris à faire le lien entre images et émotions et, pour une fois dans ma vie, j’étais satisfaite et fière de ce que je créais.

The Lonely Astronaut par le photographe Karen Jerzyk
© Karen Jerzyk

Comment vous ai venu l’idée de réaliser votre série photo « The Lonely Astronaut » ?

Je pense que le monde est un endroit effrayant en ce moment, pour tout le monde. Je sais que c’est le cas pour moi. J’ai toujours eu affaire à de l’anxiété sociale et à un sentiment de non-appartenance. Au fil des ans (peut-être à cause de la technologie ?), la situation s’est aggravée. Tout le monde est toujours à l’affût. Les gens ne se soucient pas des autres. C’est difficile pour moi de laisser les gens s’approcher de moi. Quand je le fais, je me rends compte que ce que je pensais voir n’était en fait pas la vérité.

Les actions d’autres personnes ont provoqué une grande dépression dans mon âme. Presque insupportable par moments. Cela m’a fait penser que j’ai parfois l’impression de traverser cette terre seule. Il y a encore de la beauté à voir, mais je sens que je partage tout qu’avec moi-même. J’ai l’impression parfois d’être la seule personne sur Terre, à explorer encore des paysages et de vieux bâtiments.

Ensuite, j’ai imaginé la Terre dans mille ans. Les humains seront-ils toujours là ? Devront-ils tous quitter la Terre parce qu’ils l’ont détruite ? Puis, j’ai pensé à un astronaute humain qui visitait la Terre depuis Mars, par exemple, et à quel point il serait triste et beau pour eux d’explorer cette terre, tout comme moi. C’est là que j’ai eu l’idée de l’astronaute.

The Lonely Astronaut par le photographe Karen Jerzyk
© Karen Jerzyk

 

The Lonely Astronaut par le photographe Karen Jerzyk
© Karen Jerzyk

Parlez-nous de ce fameux astronaute. Pourquoi avoir choisi de le mettre en scène plus particulièrement ?

Je pense que les gens peuvent comprendre l’imagerie d’un astronaute : une personne courageuse, intelligente et en quête d’aventure. Je pense qu’à un moment donné de notre vie, nous avons pensé à quel point il serait incroyable de devenir astronaute. Ce sont les explorateurs ultimes. J’ai toujours aimé les images de films de science-fiction et de l’espace et je suis fascinée par les voyages dans l’espace et dans l’univers. Je pense que même si les gens ne font pas de lien émotionnel avec les photos de mes astronautes, ils les apprécieront toujours esthétiquement.

The Lonely Astronaut par le photographe Karen Jerzyk
© Karen Jerzyk

The Lonely Astronaut par le photographe Karen Jerzyk
© Karen Jerzyk

Comment avez-vous réalisé cette série photo, d’un point de vue technique ?

J’ai économisé de l’argent pendant quelques années et j’ai finalement pu acheter un costume vintage d’astronaute. C’est assez lourd et encombrant de l’emmener dans certains endroits. J’ai photographié des personnes en costume d’astronaute partout aux États-Unis, dans des hôpitaux et maisons abandonnées dans le désert de Mojave.

J’essaie d’obtenir autant d’environnements différents que possible sur les photos. Cette série n’est pas encore complète. Je cherche toujours des lieux et souhaite toujours voyager avec le costume. Je prévois d’aller en Islande avec en septembre par exemple.

De nombreuses photos n’ont pris que quelques secondes à prendre, en raison des conditions météorologiques extrêmes. Dans les endroits où j’ai la permission d’aller, je suis capable d’obtenir un peu plus de conceptualisation des photos. Par exemple, utiliser des papillons ou faire flotter l’astronaute. J’ai même fait quelques photos dans mon studio, dans la ville où je vis.

The Lonely Astronaut par le photographe Karen Jerzyk
© Karen Jerzyk

Souhaitez-vous partager avec nous d’autres projets que vous avez en cours ?

Je travaille sur des tas de projets en ce moment. Un de mes préférés est une série d’ombres, où je juxtapose des personnes avec des ombres différentes. L’ensemble de mes séries sont accessibles librement sur mon site.

Karen Jerzyk : SiteInstagram

 

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Omniphone par Charlotte Parenteau-Denoel

L'omniprésence du téléphone par la photographe Charlotte Parenteau-Denoel

N’avez-vous jamais levé vous-mêmes les yeux de votre smartphone pour constater avec effroi (et non sans surprise), que tout le monde a le nez rivé dessus, dans le métro comme ailleurs ?
Le téléphone, aujourd’hui greffé comme un membre à part entière à notre corps, est un petit objet familier aux yeux de tous. Un petit objet aujourd’hui incontournable, que chacun utilise dans son quotidien, et sans modération. Et pour cause, ce petit appareil a désormais perdu de sa fonction première : téléphoner.
De surcroit, le téléphone, ou appelé plus communément de nos jours smartphone, a dépassé de loin sa fonction première. Avec ce dernier, on peut lire, utiliser un GPS, prendre des photos, regarder des recettes de cuisine, et il possède bien d’autres fonctions encore.

Mais cela ne soulève-t-il pas un problème ? Entre prise de conscience et parfois déni, la photographe Charlotte Parenteau-Denoel, a jugé qu’il était grand temps de pointer du doigt l’omniprésence en permanence, de cet objet, dans notre quotidien.

Rencontrez sans plus attendre Charlotte Parenteau-Denoel, une photographe Française, qui a su retranscrire avec brio un phénomène de société qui, à l’heure actuelle, n’échappe à personne…

Omniphone par Charlotte Parenteau-Denoel
Walk man 2.0 © Charlotte Parenteau-Denoel

Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ? Qu’est ce que vous aimez dans la photographie particulièrement ?

Je suis une photographe amatrice, la trentaine, française. Des études en histoire de l’art et en architecture d’intérieure m’ont permis de développer mon goût pour l’art au sens large.

Plus récemment, je me suis faite happer par la photographie. En parallèle de mon emploi, éloigné du domaine de l’art, je réalise ce que j’appelle des « créations artistiques photogéniques« .

Ce que j’aime dans la photographie : J’aime faire des « expériences » photographiques, j’aime casser les codes, interroger. J’aime jouer avec les images. Je m’inspire des courants surréalistes (notamment de Magritte), mais aussi conceptuels (Chema Madoz pour ne citer qu’un artiste). L’idée d’associer les choses, les objets de façon inhabituelle et de créer des jeux de mots, des jeux d’esprit m’amuse beaucoup.

 

Omniphone par Charlotte Parenteau-Denoel
Smartphone au plat © Charlotte Parenteau-Denoel

 

Pourquoi avoir choisi de mettre en scène un iPhone au coeur d’une série photo ? Y-a-t-il un message caché dans ces clichés ?

L’idée n’est pas tant de mettre un iPhone en avant mais, un téléphone portable. La marque m’importe peu. Je me sers de mon propre téléphone et il s’avère que c’est un iPhone. C’est un hasard.

A travers ces clichés, je souhaite mettre en évidence, grâce à la photographie, l’omniprésence du téléphone portable dans notre quotidien. L’idée m’est venue en m’apercevant qu’il était comme greffé à moi. Non pas à mon oreille comme il aurait été logique de l’imager, mais à ma main, telle une continuité de mon anatomie.

En voulant effectuer des tâches simples (faire la cuisine, me servir un verre, etc.), je me suis vite rendu compte qu’il me manquait une main. En effet, cette main était déjà prise par LUI, mon téléphone portable. Son omniprésence m’est alors apparue comme envahissante.

Je le regardais davantage LUI dans « l’écran », que mon conjoint dans les yeux. Sachant que la lutte serait terrible j’ai pris l’initiative de me servir de ce « gourou » et de mettre en scène, à ma façon, sa pseudo utilité d’assistant inutile dans mon quotidien.

 

Omniphone par Charlotte Parenteau-Denoel
Connection sans fin © Charlotte Parenteau-Denoel

 

D’ailleurs pouvez-vous expliquer le sens du nom de la série « Omniphone » ?

D’où le nom de la série « Omniphone », mot qui n’est qu’une contraction des mots « omniprésence » et « téléphone ».

 

Omniphone par Charlotte Parenteau-Denoel
Transparence © Charlotte Parenteau-Denoel

 

Votre série photo « Omniphone » est faites d’illusions très réussies ! Pouvez-vous nous donner des détails sur la façon dont vous avez procédé ?

Je me suis beaucoup amusée à créer des illusions. J’aime tromper le spectateur. En effet, les gens pensent que j’utilise la retouche photo et le photomontage, pourtant ce n’est pas le cas. Je prends une première photo avec le téléphone en question, ensuite je prends une seconde photo avec mon appareil photo (un Pentax K-30).

Il peut m’arriver de devoir « bricoler » afin d’obtenir un résultat visuel intéressant. Par exemple, j’ai dû couper une fourchette pour ma photo « Repas rapide ».

Il y a du travail en amont pour créer l’illusion recherchée et une certaine normalité dans la photo. L’idée est de donner l’impression que c’est naturel. Certaines personnes ne remarquent même pas au premier abord le téléphone.

Charlotte Parenteau-Denoel : SiteInstagramTwitterFacebook

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Exposition Once Upon a Time de Miryam Tirler et Olivia Creed

Exposition - Once Upon a Time par les photographes Myriam Tirler et Olivia Creed

La liberté du voyage, une aventure unissant deux amies, une complicité sans frontière…

Once upon a time, wicked sisters story fragments on the road before the very last day. Tel est le nom symbolisant cette série photo mise à l’honneur, lors d’une nouvelle exposition photo inédite.

Graine de Photographe a le plaisir de vous inviter à rencontrer Myriam Tirler et Olivia Creed, les photographes proposant cette série photo ayant pour sujet l’aventure entre deux « soeurs » aux Etats-Unis !

Exposition Once upon a Time Myriam Tirler

 

Myriam Tirleret Olivia Creed se sont rencontrées en 1999, à l’école de photographie de Vevey en Suisse. De cette amitié est né le projet d’un voyage photo entre Chicago et San Francisco. En 2010, elles sautent le pas et réalisent cette belle aventure en voiture.

Un road trip photo de 7201km, dans lequel est raconté l’Amérique traditionnelle, mis en scène par Myriam et interprété par Olivia. Et de surcroit : Myriam saisi les fragments de leur histoire aux Etats-Unis avec son appareil photo, et Olivia en tant que modèle, interprète avec brio un personnage sorti tout droit d’un film américain.

© Myriam Tirler

Ensemble, elles traversent des villes comme Santa Fe, Albuquerque, Tulsa, Oklahoma City… Et bien d’autres encore. Myriam immortalise des portraits, des couchers de soleil sur la route, des grattes-ciels, des paysages à couper le souffle… On retrouve les clichés et symboles tant connus qui caractérisent l’Amérique.

Cette complicité qui lie les deux femmes donnera naissance à un livre, retraçant toute leur escapade sur le sol américain.

Après avoir été diplômée de l’école de photographie de Vevey en Suisse en 2002, Myriam Tirler s’installe à Paris où elle poursuit un travail photographique artistique tout en travaillant pour différents magazines et collaborant avec d’autres artistes.
Elle fait principalement des portraits pour la presse tout en travaillant pour d’autres institutions. Elle développe différentes séries photographiques dans la durée : un sujet sur les gardiens de musées, un autre sur les sœurs d’un couvent, et bien d’autres encore. Et surtout, Myriam transmet tout son savoir autour de la photographie chez Graine de Photographe !

C’est en 2012 qu’elle publie le livre Once upon a time.
Olivia Creed, amie de Myriam depuis les bancs de l’école de photographie en Suisse, est pendant ce voyage aux Etats-Unis, son modèle, son interprète.

L’exposition se tiendra dans les locaux de Graine de Photographe

au 14 quai de Béthune, 75004 Paris
du 16 février 2018 au 11 mars 2019

Myriam Tirler : SiteInstagram

 

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L'univers mélancolique et poétique d'Enemyl

Enemyl, est une jeune photographe de 27 ans, installée à Nantes. Passionnée par l’art de la photographie depuis sa tendre enfance, elle reçu son premier appareil photo à l’âge de 8 ans. A cet instant, la photographie devient partie intégrante de sa vie. C’est à ses yeux un véritable moyen d’expression qui réveille en elle ses sentiments les plus enfouis.

Peu à peu, elle s’est créée un univers mélancolique et surréel en photographiant l’humain.

Son univers repose sur le corps humain qu’elle met en scène en pleine nature de manière neutre, en jouant avec les formes et les courbures.

Découvrez sans plus attendre, la célébration du corps humain.

Univers mélancolique Mylene Tillier, corps nu dans la nature
© Enemyl

Univers mélancolique Mylene Tillier corps nu dans la nature
© Enemyl

Les photographies d’Enemyl sont assez personnelles. Elles reflètent essentiellement son vécu, son enfance, mais aussi son rapport avec le monde qui l’entoure. En d’autres termes, ses photos sont comme une pièce d’identité, qui elle est.

J’ai eu une période où je prenais beaucoup de modèles visage caché. C’était un moment de ma vie où j’étais très mal, je me renfermais sur moi-même, j’étais dans ma bulle… – Enemyl

C’est à ce moment spécifique de sa vie qu’elle s’est construit cet univers assez mélancolique avec une pointe de surréel, mais surtout de poésie.

Je ne parlais pas mais mes photographies parlaient d’elles même. – Enemyl

Univers mélancolique Mylene Tillier corps nu dans la nature
© Enemyl

Univers mélancolique Mylene Tillier corps nu dans la nature
© Enemyl

Elle choisi de briser les tabous et de casser les codes, trop longtemps dictés par une société bridée. C’est pourquoi elle choisit de mettre en scène des corps nus, de les célébrer.

Nous sommes des millions à ne pas s’accepter physiquement, la photographie peut être un moyen de s’aimer un peu plus, de se voir autrement. De voir ses défauts comme quelque chose de beau, et non comme quelque chose d’affligeant pour soi. – Enemyl

Univers mélancolique Mylene Tillier corps nu dans la nature
© Enemyl

Univers mélancolique Mylene Tillier corps nu dans la nature
© Enemyl

Univers mélancolique Mylene Tillier corps nu dans la nature
© Enemyl

Elle aime la nature sous toutes ses formes. Plus particulièrement de confronter la nature à la nudité. Elle place les corps de façon à ce qu’ils se fondent dans le décor pour ne faire plus qu’un avec l’environnement.

Son approche sur ce projet photo est de redonner au corps sa neutralité, ne pas lui définir un genre.

Elle amène les personnes qui contemplent ses photos à se poser les bonnes questions : qu’est-ce qu’un corps quand on lui enlève son sexe ? Peut-on regarder un corps sans jugement, en toute insouciance ?

Univers mélancolique Mylene Tillier corps nu dans la nature
© Enemyl

Univers mélancolique Mylene Tillier corps nu dans la nature
© Enemyl

Ni sexe, ni genre. Ni femme, ni homme. Le corps reprend son état naturel en se courbant avec douceur. La simplicité de ces formes est la seule chose que nos yeux perçoivent.

univers mélancolique et poétique Mylene Tillier, corps nu dans un lit
© Enemyl

Enemyl : SiteInstagram

 

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Le coeur du Japon artisanal par le photographe Roman Jehanno

INTERVIEW - Le coeur du Japon artisanal par le photographe Roman Jehanno

Le coeur du Japon artisanal par le photographe Roman Jehanno
WORKING PEOPLE © Roman Jehanno

Roman Jehanno est un photographe, basé sur Paris. Indonésie, Afrique, Norvège, Etats-Unis... Roman est un artiste qui n'hésite pas à explorer les quatre coins de notre planète, pour en capturer ses richesses.
Mais cela ne s'arrête pas seulement à la beauté des paysages, c'est aussi aux personnes qui vont croiser sa route. En effet, au fil de ses voyages, Roman fait des rencontres. Des rencontres toutes aussi riches les unes que les autres. Et pour cause ! Notre Monde se compose de tellement de cultures qui diffèrent. C'est en cela que repose l'essence du travail de Roman : dresser des portraits à travers le monde. 

Working People, la série photo qui fait notre sujet aujourd'hui, retrace le voyage de Roman Jehanno au Japon, où il a dressé de nombreux portraits relatifs au savoir-faire, plus précisément l'artisanat japonais.

Sans plus attendre, découvrez Roman Jehanno ainsi que les coulisses de son incroyable série photo à l’occasion de notre Interview ! 

 

Le coeur du Japon artisanal
WORKING PEOPLE © Roman Jehanno

Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ? Comment est né votre amour pour la photo ?

Je m’appelle Roman Jehanno, je suis photographe à Paris. J’ai commencé à expérimenter la photographie quelques années avant d’intégrer l’école des Gobelins. Au quotidien, je travaille pour différentes agences de publicité et clients directs, et en parallèle d’autres projets perso.
C’est depuis 2014 que je développe cette série de portraits d’artisans, ouvriers et artistes à travers le monde.

Le coeur du Japon artisanal par le photographe Roman Jehanno
WORKING PEOPLE © Roman Jehanno

Avez-vous des inspirations particulièrement ? Est-ce que ces inspirations tiennent une place importante dans votre travail ?

Les gens sont ma principale inspiration. Chaque portrait est davantage guidé par la personne que je photographie que par des inspirations picturales spécifiques. En revanche si je devais n’en citer qu’une, il s’agirait d’August Sander dont l’approche de l’humain m’a vraiment influencé dans ma démarche.

Le coeur du Japon artisanal par le photographe Roman Jehanno
WORKING PEOPLE © Roman Jehanno

 

Le coeur du Japon artisanal
WORKING PEOPLE © Roman Jehanno
Le coeur du Japon artisanal
WORKING PEOPLE © Roman Jehanno

Votre série photo est très spécifique, s’articulant autour de l’artisanat japonais. Pouvez-vous nous en dire plus ? Pourquoi avoir choisi ce thème ?

Le thème de cette série englobe l’artisanat, l’art et le travail ouvrier. J’ai commencé ce projet en 2014 après avoir été l’un des vainqueurs du Hasselblad Masters. Nous devions chacun d’entre nous travailler sur le thème Evolve. J’ai décidé de commencer une série de portraits d’artisans pour l’occasion. Lorsque le livre est sorti j’ai décidé de continuer le travail un peu partout dans le monde.

 

Le coeur du Japon artisanal par le photographe Roman Jehanno
WORKING PEOPLE © Roman Jehanno

Vous avez eu l’occasion de rencontrer des hommes et des femmes pour réaliser cette série photo. Sont-ils entrés dans les détails sur leurs vies, le travail qu’ils réalisent pour vivre ?

Oui, bien sûr, c’est même le nerf de ce projet.

Prendre le temps de discuter avec chacun est crucial pour le portrait. Je passe généralement une à deux heures de temps à discuter avec eux puis je fais leur portrait en 10 à 15min maximum. Ils m’expliquent leur parcours, leur approche, leurs expériences, parfois leurs techniques artisanales.

Lorsque le courant passe bien, je prends également le temps de les interviewer et de les filmer pendant qu’ils travaillent. 6 films sont d’ailleurs en montage et devraient sortir au printemps.

Le coeur du Japon artisanal par le photographe Roman Jehanno
WORKING PEOPLE © Roman Jehanno

 

Le coeur du Japon artisanal
WORKING PEOPLE © Roman Jehanno

 Y a-t-il une photo qui vous a touché particulièrement dans cette série ?

Pour être honnête chaque rencontre fut touchante. J’ai bien un coup de cœur esthétique pour le portrait de Mitsue Nakamura (Sculptrice de masques de Noh), mais ces portraits ont réellement tous à leur manière été des rencontres exceptionnelles.

Le coeur du Japon artisanal par le photographe Roman Jehanno
Portrait de Mitsue Nakamura WORKING PEOPLE © Roman Jehanno

 

Le coeur du Japon artisanal
WORKING PEOPLE © Roman Jehanno

J’ai pu remarquer que votre projet « Working People » était également orienté vers d’autres pays du Monde. Pouvez-vous m’en citer quelques-uns ?

Jusqu’à présent j’ai eu l’occasion d’arpenter l’Afrique du Sud, le Swaziland, Bali, l’Ouest de Java (Kawah Ijen), le grand Ouest Américain, et la France essentiellement. Ainsi que le Japon bien sûr.
Les prochains objectifs et envies sont Cuba, l’Éthiopie, l’Amérique Latine et le Grand Nord.
Je compte d’ailleurs rassembler tous ces portraits dans un livre pour la fin 2019.

Le coeur du Japon artisanal par le photographe Roman Jehanno
WORKING PEOPLE © Roman Jehanno

 

Le coeur du Japon artisanal
WORKING PEOPLE © Roman Jehanno

 

Roman Jehanno : SiteInstagram

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WILDFIRE © Arnaud Teicher

Quand le feu fait des montagnes ses victimes par le photographe Arnaud Teicher

C’est au travers d’un premier projet photo intitulé Cols Alpins que Graine de Photographe a fait la connaissance d’Arnaud Teicher, un photographe français basé dans le sud de la France.
Arnaud est un photographe très sensible à la montagne. Il est si attaché à ces paysages montagneux, que c’est en cela précisément que réside les particularités de son travail.

Aujourd’hui, soucieux de l’environnement et de sa préservation, c’est avec bienveillance qu’il témoigne dans sa série photo Wildfire des incendies dans le sud de la France. Plus précisément d’un évènement en date du 28 août 1989, lorsque la montage Sainte-Victoire s’est embrasée.  

Le 28 août 1989 la montagne Sainte-Victoire, s’enflamma. Le feu durera 3 jours et 3 nuits et dévastera plus de 5000 hectares de forêt, l’un des plus gros désastres écologiques dans le sud de la France au siècle dernier. Dès le lendemain, et les premières diffusions d’images montrant un massif calciné et méconnaissable, une véritable prise de conscience des pouvoirs publics et des collectivités va être à l’origine de la mise en place d’une profonde organisation pour prévenir, entretenir, équiper et aménager les massifs forestiers du département.

Avec 1,5 million d’hectares de forêt, le sud-est de la France représente à lui seul 10% de la surface forestière de la France. Son taux de boisement atteint près de 48%, ce territoire est par définition l’un des plus exposé aux incendies de toute l’Europe. Avec une sécheresse accrue ces deux dernières années, on recense entre 2016 et 2017 plus de 1300 départs de feu.

Le feu est un élément naturel et fondamental au fonctionnement de nombreux écosystèmes forestiers, pourtant cet événement reste inattendu et difficilement contrôlable, il faut souvent plusieurs jours pour arriver à maîtriser sa progression. Des recherches de lʼInra montrent que les espèces ont chacune développé leur stratégie pour résister aux flammes et renaître de leurs cendres.

Pour Arnaud, le doute ne se pose plus : l’idée d’un projet photographique s’imposa.

Alors que je découvrais avec stupeur et curiosité ces territoires incendiés,  L’émerveillement initial me questionnait. Je suis retourné sur ces lieux, souvent, pour observer et essayer de comprendre pourquoi je restais sous le charme alors que la désolation était partout. J’ai travaillé avec une chambre grand format 4×5 inch. Ce procédé photographique nécessite une mise en place plus lente qui m’a permis de réfléchir et de poser le cadre de chaque image.  – Arnaud Teicher

Après chaque incendie, la nature nous offre des paysages violents qui nous bousculent, mais comme un signe d’espoir, la végétation reprend progressivement son chemin malgré la puissance du souffle et la chaleur étouffante. La forêt résiste, lutte, pour finalement évoluer et survivre.

Cette fascination des territoires incendiés tiendrait-elle dans le fait qu’ils sont un exemple de persévérance et de courage, la capacité d’adaptation de la nature face à ces événements ne devrait-elle pas nous pousser à comprendre et appréhender notre environnement avec plus de bienveillance ?  – Arnaud Teicher

Arnaud Teicher : Site – Instagram

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La photographie 360° : une nouvelle perception du monde par Vlad Moldovean

La photographie 360° : une nouvelle perception du monde par Vlad Moldovean

Rencontre avec Vlad Moldovean, un artiste qui a grandi à Brasov, en Roumanie. Une charmante ville qui remonte au Moyen-Âge, nichée dans une vallée étroite et bordée de forêts.

Son travail photographique repose essentiellement sur le portrait. Photographe toujours en quête de nouvelles façons d’explorer son environnement, Vlad Moldovean découvre il y a un an la photographie à 360 degrés.

Avec la 360°, vous pouvez capturer des images qui sont fondamentalement impossibles et surtout, vous pouvez obtenir une nouvelle perspective sur des endroits que vous avez vus 1000 fois auparavant. – Vlad Moldovean

De son point de vue, il estime que la photographie de paysage ainsi que de paysage urbain ne peuvent généralement pas transmettre un message profond. Mais avec ce projet 360, il essaye de faire pression afin d’obtenir une vision plus créative des lieux que nous voyons tous les jours. Une façon étonnante de redécouvrir des villes comme des paysages !

En ce qui concerne l’aspect technique, Vlad Moldovean confie utiliser une Xiaomi mi sphere. Il s’agit d’une caméra 360°. Toutefois pour arriver à un tel résultat, il explique devoir utiliser jusqu’à 7 applications !

Mon processus prend beaucoup de temps et cela est assez technique. L’image finale est un mélange de 360, de photographie numérique, beaucoup de Photoshop et surtout avec un peu de créativité en plus. – Vlad Moldovean

Vlad Moldovean : Site Instagram – Facebook 

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© Christian Lipovan paysages Roumanie

Christian Lipovan nous emmène en balade dans la campagne roumaine

Rencontre avec Christian Lipovan, un artiste âgé de 36 ans, originaire de Gherla, en Transylvanie. La photographie étant une véritable passion depuis sa plus tendre enfance, c’est en 2010 qu’il passe aux choses sérieuses en se procurant son tout premier appareil photo reflex numérique. Par la suite, il prit un cours photo à Cluj-Napoca en Roumanie, où il vit actuellement.

© Christian Lipovan paysages Roumanie
© Christian Lipovan

Un artiste à plusieurs facettes

Un artiste à plusieurs facettes, et de surcroît : Christian capture tout aussi bien la beauté de son environnement comme il capture la tristesse d’un lieu abandonné. Maîtrisant la composition brillamment, il n’hésite pas à se déplacer dans des villes dévastées et inoccupées du monde entier comme Tchernobyl et Pripyat pour y saisir toutes les nuances que le temps a su figer à tout jamais.

Nature et Voyages

Son amour pour la nature ainsi que les voyages l’ont amené dans les endroits les plus pittoresques de son pays, où il parvient à saisir la beauté et la pureté du village roumain. La plupart des images sont réalisées de manière spontanée, dans différentes régions de la Roumanie. Ainsi, Christian a pu saisir de magnifiques clichés représentatifs de la campagne roumaine. En grande majorité il capture ces paysages lorsque le soleil se lève ou se couche, au moment où la lumière est propice à procurer une atmosphère des plus particulière.

Les paysages de Roumanie étant trop souvent méconnus, Christian s’efforce de conquérir les personnes qui vont regarder ses clichés et littéralement tomber amoureux de son pays.

« Nous avons un très beau pays et nous ne savons pas comment le mettre en valeur. Ceci est mon message : venez découvrir mon pays. » – Christian Lipovan

Christian Lipovan : site – Instagram


La rue devient le terrain de jeu d'une danseuse par la photographe Sayuri Ichida

C’est de l’autre côté de l’Atlantique, à New-York, que vit Sayuri Ichida, une artiste d’origine japonaise. Née en 1985 à Fukuoka au Japon, Sayuri était une collégienne qui avait une obsession pour les jolies cartes postales, et en faisait la collection.

C’est de cette passion qu’est né son amour pour la photographie. Au lycée, elle se lança pleinement dans la photo, en espérant recréer ce qui lui plaisait tant dans les cartes postales.

Au fur et à mesure que les années passèrent, elle affirma davantage son style. Un style qui se veut subtil, parfois épuré, mettant en avant la beauté de certains paysages, urbain ou non.

MAYU © Sayuri Ichida

Toutefois la série « Mayu » semble un peu différente dans son approche. En effet, Sayuri souhaite célébrer une danseuse de ballet qui comme elle, est une immigrante japonaise basée à New York. Au travers de ces images, elle la traite délibérément comme un objet dans un cadre, et la défie de sortir de sa zone de confort.

Elle exprime dans cette série l’expérience partagée d’une femme célibataire vivant loin de son pays d’origine. Il s’agit d’un réel mélange entre deux univers qui se rencontrent : celui de la danse classique, et celui de la photographie.

La combinaison d’une ballerine et d’un paysage en plein air donne à la série un air quelque peu anormal, ce qui rappelle nos expériences partagées. Je n’arrêtais pas de lui demander d’exprimer quelque chose de différent de la belle danse de ballet formelle. – Sayuri Ichida

Sayuri s’est amusée à jouer avec les couleurs, parfois les ombres. Comparé aux clichés classiques où une danseuse sera mise en avant par sa grâce et sa beauté, Sayuri convoite au contraire l’aspect décalé ainsi qu’un esprit léger. Elle conserve toutefois la technique que l’on retrouve dans la danse.

D’habitude, une danseuse va effectuer des pas de danse de manière raffinée et tout en finesse. Moi je lui ai demandé de ne pas être aussi belle dans ses mouvements.Sayuri Ichida

Sayuri Ichida : SiteInstagram

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Le Cri du Loup - Crying Animals © Julien Nonnon

CRYING ANIMALS - L'incroyable série photo projetée dans la nature par Julien Nonnon

Le Cri du Loup - Crying Animals © Julien Nonnon
Le Cri du Loup - Crying Animals © Julien Nonnon

Agé de 37 ans, Julien Nonnon, que nous avons pu déjà découvrir par une autre de ses séries photos intitulée le Baiser, Graphic Designer de métier, a toujours été fasciné par le pouvoir des images. C’est à tout juste 14 ans que son amour pour la photo naît, lorsqu’il reçoit en cadeau son tout premier appareil photo.

Julien Nonnon est continuellement à la recherche de nouvelles inspirations afin de nourrir son travail. Il confie avoir un attrait particulier pour certains maîtres de la Renaissance comme Michel-Ange, ou encore Le Caravage pour leur travail de la lumière ainsi que la composition.

« Mes photos me permettent de communiquer des choses bien plus fortes que des mots » – Julien Nonnon

Crying Animals

Sa série Crying Animals, est un thème qui lui tient à cœur et qu’il avait en tête de réaliser depuis plusieurs années. Armé de puissants projecteurs, Julien Nonnon souhaite nous faire prendre conscience, par le caractère éphémère de ses fresques lumineuses, que la présence de ces animaux dans ces espaces naturels, est réellement menacée.

Il nous sensibilise au problème de la possible disparition des animaux emblématiques de nos montagnes. Des espèces qui sont devenues vulnérables dans cet éco-système fragilisé. Plus qu’un coup de projecteur, au sens propre, c’est un cri du cœur appelant à sauver et à mettre en valeur la beauté du monde qui nous entoure.

« C’est l’image d’un cerf hurlant son désespoir face à l’imminence d’un feu de forêt dévastateur… Tristement d’actualité en Californie. » – Julien Nonnon

Vous pouvez également voir en vidéo les coulisses de CRYING ANIMALS…

Julien Nonnon : Instagram – site internet


Agenda photo de janvier 2024 article blog

ECLIPSE - Street photography à Nice : Jeu d'ombres et de lumière par Fanny Genoux

Née à Lyon en 1982, Fanny Genoux est une photographe qui construit son travail au gré de ses pérégrinations, des rues, et des gens qui croise son chemin au travers de la street photography.

article Fanny Genoux
ECLIPSE © Fanny Genoux

Je photographie sur le vif, cherchant à capter l’instant, à raconter une histoire en photographiant des petits détails. Mon regard est attiré par la géométrie que dessinent les villes et les paysages, par les scènes qu’offre la rue. – Fanny Genoux

Nombreux sont les projets qu’elle réalise en mettant en avant la composition graphique. Les jeux d’ombres et de lumière sont à ses yeux un moyen de sculpter les images, c’est un élément qui compte dans se choix, et que l’on retrouve dans son travail.

article Fanny Genoux
ECLIPSE © Fanny Genoux

article Fanny Genoux
ECLIPSE © Fanny Genoux

La série Eclipse est son travail le plus récent. Il s’agit de photographies très colorées, contrastées, et composées. Habitant aujourd’hui à Nice, elle a fait de sa ville, son terrain de jeu pour la réalisation de cette série.

Cette série est née de l’envie de peindre avec les ombres profondes, de combiner la lumière intense de la région, les ruelles étroites de la vieille ville, les façades colorées de Nice avec la géométrie et les formes, la rue et ses passants. – Fanny Genoux

L’ensemble de ses photos est composée de manière frontale, à partir d’aplats colorés et d’ombres qui les sculptent, à la limite de l’abstraction.
Le contraste est tel que, les passants qui figurent sur les clichés, sont réduits à des ombres chinoisesBaladant ses yeux dans les rues qui l’entourent, et restant à l’affut ; la photographe, prête à dégainer son appareil photo et saisir l’instant parfait où, un passant contrasterait l’arrière plan coloré qu’elle avait choisi préalablement.   

Pour l’exposition, je me base sur les hautes lumières afin de boucher les noirs et les ombres, et je ferme le diaphragme. – Fanny Genoux

article Fanny Genoux
ECLIPSE © Fanny Genoux

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ECLIPSE © Fanny Genou

 

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Fanny Genoux – SiteInstagram

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