Vous aimez les randonnées ? Dans ce cas on vous propose de nous rejoindre pour une promenade inédite !

Si vous souhaitez admirer des paysages hors du commun, alors, enfilez vos meilleures chaussures et n’oubliez pas votre bouteille d’eau ! Direction les montagnes (presque) fantastique ! C’est le photographe Pierre Lonchampt qui nous offre cette visite guidée exceptionnelle. Découvrez en exclusivité son interview et ses clichés au sein de cet article !

Pouvez-vous vous présenter ?  

Pierre Lonchampt j’ai 31 ans. Cela fait une dizaine d’années que je pratique de la photographie de paysage. Et bientôt 6 ans à titre professionnel, consacrée en très grande partie à la photo de paysage de montagne.

Les montagnes de Pierre Lonchampt
©Pierre Lonchampt

Comment vous est venue cette passion pour la photo mais surtout pour ce type de photo en particulier ? 

Baigné dès mon enfance dans le monde de la photographie, mon attrait pour cette dernière s’est accrue à l’adolescence. Surtout avec l’achat de mon premier « vrai » appareil photo. Pourvu d’une grande sensibilité pour la nature, les grands espaces et les paysages de montagne, c’est tout naturellement que ces deux passion se sont rencontrées et ont fusionnées.

Les montagnes de Pierre Lonchampt
©Pierre Lonchampt
Les montagnes de Pierre Lonchampt
©Pierre Lonchampt

Quels sont les photographes qui vous inspirent le plus ? 

Je ne suis pas certain que le terme « inspirer » soit le plus adapté à mon travail photographique. J’essaye au mieux d’avoir mon propre style qui reflète ma vision de la montagne, au fil de mes émotions et de ma vision esthétique du moment. En revanche, j’admire le travail d’un bon nombre de photographes, plus ou moins célèbres, et dont le domaine de prédilection varie énormément.

Je pourrais citer un Grand du paysage de noir et blanc, Sebastião Salgado, dont le travail photographique m’impressionnera toujours. Je pense notamment à son grandiose projet Genesis dont les compositions sont d’une force incroyable à mon sens.

Dans un registre tout autre, je citerai Jérémie Villet, photographe animalier français. Là où Salgado joue avec de très fort contrastes et une teinte noire prédominante, Villet voue ses compositions au blanc et au minimalisme. En résulte une extrême pureté dans ses photographies. Très graphiques, elles peuvent laisser penser à des dessins. Les animaux sont ainsi sublimés de la meilleure des manières.

Les montagnes de Pierre Lonchampt
©Pierre Lonchampt

Selon vous, quelle est la meilleure saison pour prendre des clichés ?

Pour un photographe de montagne, cette question est difficile tant les saisons sont marquées et différentes dans ces paysages montagnards. Je dirais que j’apprécie de très courtes périodes de l’automne et de l’hiver, où respectivement les couleurs sont très marquées et où, à l’inverse, la neige fraiche fait disparaitre toute trace de couleur dans le paysage. Mais j’ai également un faible pour la fin du printemps, qui signe une véritable renaissance de la Nature au coeur des paysages de montagne.

Quelle(s) est/sont la/les difficultée(s) rencontrée(s) lors de vos séances photo ?

La patience. C’est mon maître-mot. Une patience qui est liée à plusieurs aspects. Ma « séance photo » ne commence pas au moment où je pose le pied sur le « spot » à photographier. Elle s’initie bien avant, avec un long travail de repérage, tout d’abord virtuel avec la lecture de carte IGN, de vues satellites, de cartes de positionnement du soleil selon le jour, de récolte d’informations sur des forums et d’autres sites. S’en suit souvent, un repérage physique pour confirmer ma récolte d’information. Tous ces facteurs font qu’une photo n’est « capturable » qu’à un moment précis de l’année, selon des conditions bien précise. Et c’est là toute la difficulté. Je patiente dès fois plusieurs années pour obtenir la photo rêvée.

Les autres difficultés rencontrées peuvent être liées aux difficultés mêmes de la montagne…longue marche d’approche, enneigement trop conséquent, etc.

Les montagnes de Pierre Lonchampt
©Pierre Lonchampt

Quelle séance photo vous a le plus marquée et pourquoi ? 

La photographie en milieu montagnard est étroitement liée aux conditions météorologiques. Je me rappelle de cette sortie en hiver, je me dirige dans le Vercors avec une idée en tête, photographier la face ouest du Grand Veymont au crépuscule. Au fil des kilomètres, je me retrouve dans un brouillard assez épais. Arrivée à destination de ma randonnée, toujours ce brouillard. C’est mal parti. En attendant, j’en profite pour marcher en sous-bois où la visibilité est toujours meilleure.

Finalement, je me dirige tout de même au spot que j’avais repéré. Brouillard, toujours. Dans 30 minutes, le soleil sera couché. Sans grand espoir, je mets quand même mon trépied et mon appareil photo en place. Le thermomètre affiche -11°C. Il n’y pas de vent mais l’atmosphère est glaciale, surtout en étant statique. Je grelotte. Je sens que la couche de brouillard est fine et qu’il suffit de peu pour une éclaircie. J’attends mais rien ne semble bouger. A moins de 5 minutes du coucher de soleil, j’ai plus beaucoup d’espoir. Je commence à ranger mon appareil. Et c’est finalement lorsque je le soleil s’est couché que la brume s’est dispersée offrant un paysage d’une beauté incroyable.

Les montagnes de Pierre Lonchampt
©Pierre Lonchampt

Quels matériaux utilisez-vous ? 

Je travaillais jusqu’à peu, avec un réflex plein-format de chez Nikon avec un large panel d’objectifs. Les avancées fulgurantes des hybrides et la volonté de m’alléger m’ont fait basculer dans le monde de Sony avec l’acquisition d’un Alpha 7RIII accompagné de quelques objectifs, allant du 24 mm au 400 mm. Et bien sûr des accessoires dont l’indispensable trépied.

De nombreux photographes de paysages travaillent avec des objectifs ultra grand angles, je pense notamment aux séries 14-24 mm. Je suis plutôt adepte des grands angles plus standard, 24 à 35 mm. Et j’ai également un faible pour la composition au téléobjectif.

Combien de temps ça vous prend d’éditer vos photos ?

Contrairement à ce que l’on pourrait penser, je passe beaucoup plus de temps à préparer mes sorties photos (comme je l’expliquais plus haut), qu’à éditer mes photos. Je réalise ce travail assez rapidement, uniquement en traitement sur Lightroom. L’astuce que je suis donné est de procéder en deux étapes. Je réalise une première vague d’édit. Je laisse décanter plusieurs heures ou jours je reviens pour une seconde vague, ce qui me permet d’avoir une vision plus précise du résultat que je souhaite avoir.

Quels sont vos objectifs photographiques pour l’année 2023 ? 

Au fil des années, j’ai un objectif récurrent, à savoir réussir à réunir les conditions pour capturer les paysages et sommets que j’ai sur ma longue liste. Plus spécifiquement sur cette année 2023, j’essaye de monter une série dédiée à une vision minimaliste de la nature.

Les montagnes de Pierre Lonchampt
©Pierre Lonchampt

Quels seraient vos conseils pour un amateur photo qui souhaiterait réaliser ce type de photo ?

Je lui conseillerai de ne pas s’attarder trop longuement sur les aspects matériels et techniques de prise de vue mais plutôt d’apprendre à connaître et maitriser son terrain de jeu. A mon sens, une photo réussie passe avant tout par une anticipation de sa prise. Après, on n’est jamais à l’abri d’une belle surprise. Autre conseil, je lui dirai de réaliser des compositions qui lui sont propres et de ne pas se laisser tenter par l’uniformisation de la photo, que l’on peut ressentir sur les réseaux sociaux par exemple. Composer avant tout pour soi, en respect de ses convictions.

Pierre Lonchampt : SiteInstagram 

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