Depuis 2010, le photographe américain Brad Wilson travaille sur une impressionnante et magnifique série photo animalière : Affinity. Ce projet, qui se décline aujourd’hui en 3 parties, met en avant la beauté et la force de ces animaux, mais également l’amour de ce photographe pour le milieu naturel. Afin de mener à bien son travail, il collabore fréquemment avec des zoos et des sanctuaires américains. Du chimpanzé, à l’éléphant d’Afrique, en passant par les vipères, Brad a réalisé une multitude de portraits. Ses portraits d’animaux sont apparus et apparaissent encore dans un grand nombre de médias, que ce soit la presse ou des entreprises comme Microsoft ou Sony.
Découvrez les secrets de cette série photo dans notre interview de Brad Wilson et également une vidéo en fin d’article.
-
Pouvez-vous vous présenter ? Comment avez-vous commencé la photographie ?
Je suis un photographe professionnel d’art et je travaille également en tant que photographe dans la publicité. Je vis actuellement à Santa Fe, Nouveau Mexique aux Etats-Unis. C’est lors de ma dernière année universitaire (vers mes 21 ans) que j’ai commencé à m’intéresser plus sérieusement à la photographie. Je savais que je souhaitais évoluer dans une profession créative, et j’avais déjà suivi plusieurs cours en studio et en histoire de l’art. Quand j’ai commencé à explorer la photographie, tous ces cours ont eu une nouvelle signification pour moi et ils m’ont aidé à transformer ma vision.
-
Pouvez-vous m’en dire plus sur ce projet ? Quelles sont vos principales inspirations pour cette série ?
Tous les animaux ont été photographiés en studio – que je loue ou que je crée sur place dans le sanctuaire ou le zoo où ils vivent. La lumière, les appareils, et les ordinateurs sont tous soigneusement installés à l’avance puis chaque sujet est emmené individuellement. Un emplacement est créé où les animaux sont en sécurité et où ils ont ainsi de l’espace pour pouvoir se déplacer. Ce qui arrive après est toujours un peu mystérieux et imprévisible. Je peux seulement vous décrire le processus d’un shooting comme une sorte de méditation au milieu d’un chaos organisé.
Les animaux se balladent n’importe où pendant 1 à 3h chacun. Si j’ai 1 à 3 minutes de bonnes avec eux durant ce laps de temps, je suis heureux. En général, j’attends juste patiemment qu’un moment rare arrive – un moment où quelque chose de plus profond se révèle. Pour moi, cette connexion est aussi évasive qu’éphémère, mais c’est très inspirant de poursuivre ce but.
Ma principale inspiration pour la série, ce sont les animaux eux-mêmes. Pour moi, ils représentent un monde que nous, en tant qu’humains, avons largement abandonné – un lieu d’instinct, d’intuition et de conscience du moment présent – un monde entièrement naturel, distinct des paysages qui nous entoure et qui sont de plus en plus urbanisés et numérisés. Au milieu de notre civilisation humaine moderne, avec toutes ses complexités technologiques, les animaux restent les symboles profonds d’une région sauvage perdue et d’une vie plus simple. Peut-être que mes images peuvent se présenter comme un testament de cet autre monde qui décline, et nous rappeler, malgré le sentiment d’isolement prononcé qui caractérise trop souvent notre existence contemporaine, que nous ne sommes pas seuls, nous ne sommes pas séparés – nous faisons partie d’une diversité merveilleusement riche et connectée de la vie.
-
Combien de temps avez vous mis pour réaliser la série complète ?
Cela fait à présent 7 ans que je travaille sur la série Affinity. Le projet est toujours en cours. Je veux encore enrichir la série et me pencher vers de nouvelles directions créatives de travail.
-
Quel équipement avez-vous utilisé pour cette série ?
J’utilise un appareil photo argentique Hasselblad H1 avec un dos numérique Phase One P65+. Tous les systèmes d’éclairage sont Profoto.
-
Pouvez-vous nous parler de votre travail de post-production ?
J’effectue un gros travail de retouche sur Photoshop – habituellement plusieurs heures (ou plus) par image. Principalement, je retire la saleté, les particules de nourriture, et d’autres choses comme les poils ou plumes flottants afin que celui qui regarde l’image puisse voir l’animal sans aucune distraction. Ce qui permet de créer une connexion plus forte et direct avec chaque sujet.
Brad Wilson est représenté par les galeries Photo Eye à Santa Fe et Doinel Gallery à Londres
À LIRE AUSSI :
- Hestur, à la rencontre des chevaux islandais avec le photographe Samy Berkani
- Les adorables portraits de chiens de refuge d’Emma O’Brien
- Les chats artistes du Théâtre de Kuklachev photographiés par Alexander Khokhlov et Veronica Ershova