L’architecte et photographe Chris Hytha, sublime la ville et ses paysages urbains à travers des images époustouflantes !
Architecture urbaine, Philadelphie, une lumière sublime et parfaitement maîtrisée, des couleurs envoûtantes et des buildings à en perdre la tête ? C’est Chris Hytha ! Rencontre avec ce talentueux artiste, architecte de formation, qui maîtrise l’art de l’image à la perfection et sublime les paysages urbains.
Pourriez-vous vous présenter auprès de nos lecteurs et nous dire comment vous vous êtes lancé dans la photographie ?
Mon nom est Christopher Hytha, j’ai grandi à Phoenixville une petite ville dans la banlieue de Philadelphie, Pennsylvanie. Mes parents sont musiciens, et ma mère a une formation en art. En grandissant, ils ont soutenu mes activités artistiques. Mon cheminement vers les arts visuels a commencé avec le dessin au début du secondaire. J’avais une fascination pour l’architecture et je dessinais des bâtiments toute la journée. Cela m’a conduit à des études d’architecture à l’Université Drexel à Philadelphie. J’y suis actuellement dans ma 5ème année d’un programme d’architecture de 6 ans. En grandissant, j’ai toujours aimé visiter la ville. Je savais que je voulais être entouré par un environnement urbain quand je suis parti pour l’école.
La photographie a débuté pour moi quand j’ai commencé à escalader les bâtiments dans le centre-ville de Philadelphie. Tout au long de mon enfance, j’ai toujours été dans les hauteurs. L’escalade et l’exploration, c’était excitant de passer au niveau supérieur dans un environnement urbain. Chaque week-end, je sortais en ville avec des amis dans le seul but d’aller le plus haut possible dans les buildings de Philadelphie. À ce moment là, j’essayais de prendre des photos sur mon smartphone, mais comme je montais toujours la nuit, ces photos ne rendaient pas justice à l’expérience. J’ai donc commencé à apprendre à faire de la photo de nuit. C’est ce qui m’a fait réaliser que j’avais besoin d’un appareil photo reflex numérique pour réaliser de longues expositions et ainsi capturer les lumières de la ville. J’ai rapidement emprunté un appareil photo à mon frère. C’est ainsi que mon aventure dans le monde de la photo a commencé. Depuis, je me suis profondément intéressé à la photographie et à l’art visuel en m’inspirant de ces moments incroyables au-dessus de la ville.
Pouvez-vous nous en dire plus sur votre travail photographique et votre façon de l’aborder ?
Dans mon travail, j’explore souvent l’émotion par le biais de l’ambiance de mes photos. Même après quatre ans de vie dans la ville, j’ai encore une excitation tangible quand je vois des nuages rouler sur les gratte-ciel, ou un coucher de soleil se reflétant sur les bâtiments. J’essaie de saisir ces moments afin de transmettre à travers mes yeux ce sentiment qu’évoque pour moi la ville.
Une autre façon que j’ai de voir mon travail, c’est avec le regard d’un jeune garçon fasciné à travers la lentille. Quand j’étais plus jeune, je regardais la ville avec tant d’émerveillement et de mystère. Un monde de l’inconnu, les lumières vives, les structures incroyablement hautes. Cela a conquis mon imagination dès le plus jeune âge, et maintenant je vise à créer des images pour répercuter ce sens de l’échelle et sublimer le mystère.
Quel est à vos yeux, le meilleur moment pour la photographie de paysage urbain ?
Personnellement, mes moments préférés pour shooter sont quand personne d’autre ne veut être dehors. J’aime photographier la ville d’une façon unique, en sublimant sa face utopique méconnue. Pour moi, cela signifie sortir pour photographier pendant les tempêtes de pluie ou les blizzards, ou les jours brumeux et froids. J’aime me promener dans les rues vides pendant que les autres s’abritent.
Quelles sont vos sources d’inspiration ?
Je suis inspiré chaque jour par d’autres photographes dans la communauté Instagram tels que @Mindz.eye , @lucancoutts et @karl_shakur. Mon photographe préféré est Fan Ho, qui est installé et travaille à Shanghai. Ses images incroyables sont composées de lumières mystérieuses et de mystère. Je recommande fortement de jeter un oeil à son travail !
Avec quel matériel travaillez-vous habituellement ?
Je travaille actuellement avec un Canon 6D Mark II. Mon objectif favori du moment est le Canon 24-105L. Dans mon sac j’ai un Tamron 15mm-30mm f1.8, un Sigma 35mm f1.4 et un Canon 70mm-300mm.
Comment travaillez la lumière et les couleurs ?
Le travail de la lumière et de la couleur commence avec l’appareil. J’essaie toujours de prendre des images au lever ou au coucher de soleil. C’est à ces moments que l’ont peut trouver la meilleure lumière douce et les couleurs dramatiques qui soulignent l’aspect éthérée, fantaisiste, et subliment le rendu de mon travail. Après avoir réalisé les images, j’édite longuement dans Adobe Lightroom et Photoshop. Souvent, lorsque je travaille avec des couleurs, je simplifie l’image en réduisant la palette de couleurs à seulement une ou deux. Cela donne une image plus convaincante qu’un grand mélange de couleurs qui peut distraire l’œil. D’autre part, limiter la palette de couleurs me permet de concentrer l’attention des spectateurs sur la qualité de la lumière. La lumière est un élément très important de mon travail et quand je sors pour shooter, c’est la première chose que je recherche.
J’aime parler de moi comme artiste numérique plutôt que photographe. Il y a un débat sur l’éthique des images Photoshoppées. Les puristes disent que ce sont de « fausses images », que cela dévalorise le travail des photographes qui capturent des moments réels. Pour moi, l’idée d’utiliser Photoshop pour des images a vraiment commencé avec l’école d’architecture. J’ai découvert le logiciel comme un outil pour la représentation architecturale, un moyen de visualiser ; grâce à des composites de photo et au rendu ; un bâtiment qui n’a pas encore été construit. Pour moi, c’est l’idée que grâce à cet outil je ne suis pas limité par la réalité. Pas comment cela est, mais comment cela pourrait être. En tant qu’artiste c’est libérateur car je peux façonner mes images pour les faire correspondre à ce que je visualise dans mon esprit. Ceci étant dit, j’aime aussi beaucoup la vraie photographie et je n’en serais pas où j’en suis sans avoir étudié les bases de la composition et de l’éclairage.
Chrys Hytha : Site – Instagram
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