Daniel Ramos est un photographe américano-mexicain qui vit entre New-York et Monterrey. Il possède une forte double culture et identité qui lui est propre, puisqu’elle participe pleinement à l’élaboration de ses clichés photographiques.
Issu d’une famille modeste et de parents qui sont venus du Mexique aux Etats-Unis, il souhaite raconter l’histoire des immigrants à travers ses photos.
“J’ai toujours été intéressé par la réalisation d’images des laissés-pour-compte. J’ai la passion de photographier les membres de ma communauté dont l’histoire est à peine racontée, de notre point de vue à tous.” – Daniel Ramos
Un changement de voie bénéfique
Sa passion pour la photographie s’est développée au fil de ses années universitaires. D’abord étudiant dans le domaine cinématographique, il s’entretient avec un conseiller d’orientation, qui lui évoque de changer de voie pour la photographie.
“J’avais l’impression de ne jamais pouvoir communiquer suffisamment bien avec mes mots, c’est pourquoi mon conseiller académique m’a suggéré d’étudier la photographie” – Daniel Ramos
Il a, par la suite, rencontré de nombreuses personnes, qui ont confirmé son intérêt pour la discipline, et l’ont poussé à persévérer dans cette voie, à l’instar de Dawoud Bye, qui deviendra son “mentor” comme il nous l’explique. Daniel s’inspire de certains styles, notamment (aussi étonnant que cela puisse paraître) des films muets russes : “ J’ai été fortement influencé par le travail des réalisateurs de films muets russes, en particulier Dziga Vertov et son frère Mikhail Kaufman” comme il l’explique.
La poursuite de son travail, et son envie de représenter les “laissés pour compte” l’ont emmené dans différents lieux du continent américain, et du monde entier. Que ce soit dans les Caraïbes, en Russie, ou encore en Afrique, toujours accompagné de son appareil 4×5, et de ses films argentiques.
L’Ouganda, entre amour et retranscription de la vie locale
Au travers d’une histoire d’amour avec son ancienne compagne, Daniel Ramos s’installe en Ouganda en 2006. Cependant, il est contraint de repartir afin de poursuivre une maîtrise en beaux-arts à San Francisco.
En sachant qu’il ne reverrait pas sa femme pendant un long moment, et qu’il ne reviendrait surement pas en Ouganda. Il se décide à partir du pays en prenant un maximum de clichés afin de se souvenir de ce territoire qui l’a marqué, malgré le peu de temps qu’il y est resté. C’est aussi une volonté de perpétuer un souvenir de sa femme de la même manière.
“Je voulais emporter avec moi le plus grand nombre possible de souvenirs du temps passé avec elle et de son pays, afin de pouvoir les regarder lorsque je serai parti.” – Daniel Ramos
Ces suites de clichés nous donnent alors une introspection dans le quotidien de personnes qui vivent dans un pays méconnu du public occidental, une œuvre tant touchante de par l’authenticité des portraits, que par l’histoire qu’elle contient.
Une volonté de montrer l’immigration sous un autre jour
Comme dit auparavant, Daniel est issu d’une famille modeste, ancré dans la classe ouvrière, qui a migré vers les Etats-Unis afin d’espérer un cadre de vie meilleur. C’est pourquoi son objectif à travers sa série sur l’Ouganda est de montrer le cadre de vie, et l’histoire de personnes qui lui ressemblent.
“Je veux rompre avec la tradition qui veut que des photographes pénètrent dans les quartiers pour photographier des personnes issues de communautés qui leur sont étrangères, j’ai réalisé des portraits d’individus avec lesquels je partage une culture et une classe similaires.” – Daniel Ramos
Il souhaite modifier la perception des individus de ce qu’est « l’étranger », et mettre en évidence la réalité, souvent difficile, de quitter ses proches, ses biens, sa terre natale, dans l’espoir de trouver un environnement de vie meilleur pour continuer sa vie. Comme il nous le dit : “Je veux que l’histoire de l’immigrant et des minorités soit mieux représentée.”
En conclusion, Daniel Ramos met en évidence que même si son objectif est de susciter de l’empathie chez les individus à l’égard de ces portraits, il est important qu’elle ne compromette pas la fierté et la dignité des personnes photographiées. “Les portraits que je réalise ont un regard digne”, c’est d’ailleurs le mot d’ordre qui ressort lorsqu’on observe ses clichés.
Pour retrouver le travail de Daniel Ramos : rendez vous sur son instagram et sur son site personnel.