De nos jours, la Street Photography est une pratique que tout le monde connaît. Très à la mode, celle-ci permet de dévoiler une ville, son âme et de raconter les histoires hétéroclites de ses habitants. Appareil photo en main, le photographe scrute, s’efface et laisse place à la vie citadine effervescente.

Francesco Gioia excelle dans cette discipline. Plus qu’un photographe, c’est un peintre de l’urbain. Dans son travail, ce n’est pas seulement la ville et ses habitants qui sont immortalisés, mais aussi les textures, qu’il capture avec une attention délicate et les ombres, qui cachent ou révèlent soigneusement des histoires.

Son œil averti, Francesco Gioia le doit sûrement à toutes ses influences. Des grands noms de la photographie, bien sûr, comme Aenne Biermann, William Klein, ou encore André Kertész; mais aussi de domaines autres que la photographie. Le surréalisme et l’abstrait certains de son travail prennent tout leur sens quand on apprend son amour pour Sophie Tauber-Arp, Joan Miró, Piet Mondrian et même David Lynch.

Découvrez donc le travail de Francesco Gioia, un photographe inspiré et inspirant, qui nous fait découvrir le paysage urbain à travers son regard unique. Parcourez les ombres et les formes dans ces photographies et plongez vous dans cette œuvre riche pleine de symbolisme.

Comment avez-vous commencé à pratiquer la photographie ? Qu'est-ce qui vous plaît particulièrement dans ce médium ?

J’ai été confronté très tôt à la photographie, mais je ne me souviens pas exactement de l’âge auquel cela s’est produit. Enfant, je m’amusais à mettre en scène mes amis dans des pièces de théâtre et des films à l’aide d’une vieille caméra. Des années plus tard, j’ai commencé à travailler dans une agence de photojournalisme à Florence, où je vendais des photos et en faisais revivre d’anciennes. Après avoir déménagé à Londres en 2015, j’ai redécouvert ma passion pour la photographie et j’ai commencé à la poursuivre sérieusement.

Je m’intéresse à beaucoup de choses qui changent constamment. Pourtant, ces derniers temps, je me suis intéressé à la manière dont les choses se détachent et s’assemblent, en trouvant une certaine élégance dans la manière dont les humains organisent les matériaux et en cherchant des moyens magiques de faire en sorte que tout résultat soit plus que la somme de ses parties.

Lorsque je réfléchis à ce que je fais, j’essaie toujours de créer des œuvres qui sont le début et non la fin de quelque chose.

Y a-t-il une émotion ou un message que vous souhaitez faire passer à travers votre photographie ?

L’art ne devrait pas avoir pour but d’imposer une narration ou un message spécifique aux spectateurs. Au contraire, mon but est de fournir une toile pour l’interprétation individuelle. Il est fascinant de voir que les gens peuvent trouver leur propre histoire dans mes photographies et développer une connexion qui va au-delà de mes intentions, devenant quelque chose de profondément personnel.

Le pouvoir d’une image réside dans ce qu’elle fait ressentir au spectateur. Cependant, chacun s’identifiera à une œuvre d’art d’une manière différente. Il peut être difficile de créer une image qui suscite une réponse émotionnelle chez chaque personne. C’est pourquoi, en tant que créateur, je préfère développer des œuvres ouvertes. Lorsqu’une image est limitée à une étiquette ou à un concept spécifique, elle peut perdre son attrait et cesser d’être intéressante. Au contraire, je cherche à stimuler la curiosité du spectateur et à l’encourager à explorer davantage. Je cherche à créer des images visuellement frappantes et à inspirer l’imagination du spectateur.

Y a-t-il une photo particulière que vous avez prise et qui vous tient à cœur ? Si oui, pourquoi ?

La photo de l’homme debout devant la vitrine, regardant attentivement le tableau, m’a profondément marqué. La simplicité de l’instant et la posture de l’homme en font une image qui m’est chère. Ce tableau évoque le sentiment inné de solitude et de mélancolie que nous ressentons tous à un moment ou à un autre de notre vie. Cependant, l’isolement dépeint dans cette photo a quelque chose d’unique qui la distingue de la triste représentation typique de la solitude. L’homme semble en paix avec sa solitude, et son attitude contemplative suggère qu’être seul n’est pas inconfortable pour lui. Au contraire, il s’agit d’une expérience harmonieuse, tout comme la découverte de la beauté simple d’un magasin vide. Cette photo offre un petit aperçu d’un moment fragile.

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©Francesco Gioia

Francesco Gioia – SiteInstagramLivre