Présentation de l’artiste
Natasha Wilson, alias De Anastacia, est une enfant du désert américain. Elle évolue entre photo de mode, lifestyle et portrait, le tout dans un univers très féminin, poétique et coloré.
Touchée par la détresse de l’association Animal Tracks, un refuge pour animaux californien, la photographe a réalisé une superbe série de portraits intitulée Where the Wild Things Are. Beaucoup d’animaux sauvages, souvent en voie de disparition, sont arrachés à la nature par l’homme puis vendus ou abandonnés, privés de leur instinct de survie. Animal Tracks les sauve du marché noir et tente tant bien que mal de les aider à retrouver leur liberté.
Natasha Wilson nous parle de sa série Where the Wild Things Are dans cette interview exclusive !
– Qu’est-ce qui vous a poussée à réaliser la série Where the Wild Things Are ?
J’ai contacté le refuge Animal Tracks fin mai pour leur demander l’autorisation de photographier quelques uns de leurs animaux pour mon compte. Le lendemain, ils me demandaient de passer visiter le refuge et rencontrer les animaux. Ce jour-là, j’ai appris l’histoire de chacun de ces animaux et de leur arrivée au refuge (marché noir, possession illégale d’animaux, etc), et comment Animal Tracks participait quotidiennement à leur réadaptation. Ils m’ont expliqué que leur organisation à but non lucratif avait du mal à faire venir les gens et à collecter des dons et que Stacy, la directrice de l’association, payait de sa poche pour maintenir le refuge en bon état.
À la fin de ma visite, j’ai su que mon projet devait aller plus loin qu’une simple série photo animalière personnelle. Je voulais aider Animal Tracks et favoriser la prise de conscience générale, encourager le travail extraordinaire accompli par les bénévoles sauvant ces animaux. Pour monter ce grand projet, j’ai dû réunir 19 modèles, 4 make up artists, 2 coiffeurs, 2 designers, 1 fleuriste, 1 tapissier, et quelques amis en guise d’assistants. La suite, c’était plus simple !
– Comment avez-vous choisi quelle modèle allait poser avec tel ou tel animal ?
La plupart des gens ont leurs préférences. Je voulais que les modèles se sentent le plus à l’aise possible. Quand les modèles ont été confirmées, je leur ai donné le choix parmi trois compagnons qui, selon moi, allaient avec leur style et leur physique. Elles ont pu choisir avec lequel poser et ça m’a facilité les choses ; je n’ai pas eu à coller un python dans les bras de n’importe qui ! (rires)
– Pourquoi avez-vous réalisé ces photos dans un studio avec des fonds imprimés, et pas dans la nature, comme on aurait pu s’y attendre ?
Le « studio » était en fait à l’extérieur ! On a simplement suspendu des tapis faits-main et des tapisseries en guise de fonds. J’étais assez limitée par l’espace mis à ma disposition parce que le refuge est une sorte de ranch et que j’aurais eu à faire des démarches coûteuses pour obtenir l’autorisation de photographier les animaux ailleurs – sans compter que le déplacement des animaux dans un nouvel environnement aurait constitué un risque en plus d’une perte de temps. On a monté ce studio improvisé au centre du ranch, et chaque animal pouvait se promener autour où rentrer dans l’espace du shooting à sa guise.
– Dans la même idée, pourquoi avoir choisi un maquillage aux couleurs vives et non pas un maquillage nude, plus naturel ?
J’accorde une grande importance à la palette de couleurs. En général, j’essaie de rester sur une palette de 2 à 3 couleurs pour une seule et même image. Comme je savais que j’allais utiliser des tapis marocains imprimés et une tapisserie luxuriante en fond, j’étais consciente que le tout allait être très coloré. Je voulais que le style des modèles soit à la fois cohérent et unique. Je pense que ces couleurs néons ont créé une certaine harmonie entre les différentes modèles, tout en leur permettant de ne pas rester dans l’ombre de leurs petits compagnons.
– Avez-vous rencontré des difficultés avec les animaux ?
Seuls deux animaux se montraient hésitants à participer, mais nous avions anticipé ce risque et tout s’est bien passé. La truie, Sarah Jessica Porke, hésitait à se rendre dans une zone clôturée (notre studio improvisé). On ne l’a pas forcée à venir et on l’a laissée tranquille. On l’a remplacée par les kinkajous (photo ci-dessus). Le renard, Shy, était lui aussi intimidé par le studio et n’osait pas rentrer non plus. On a fini par shooter avec cet adorable singe-écureuil qui sautait partout sur les membres de l’équipe (photo-ci dessous).
– De toute la série Where the Wild Things Are, avez-vous une préférence pour une photo en particulier ? Pourquoi ?
Je n’ai aucune préférence, je pense que toutes les photos de la série se complètent parfaitement. On peut voir que chaque animal correspond à la personnalité de sa co-modèle. Je n’oublierai jamais la connexion unique qui s’est établie ce jour-là entre les modèles, l’équipe et les animaux.
Retrouvez l’ensemble du travail de Natasha Wilson (@deanastacia) sur son site et n’hésitez pas à la suivre sur Facebook et Instagram pour découvrir l’histoire de chacun de ces animaux ! Plus d’informations sur le refuge Animal Tracks ici.
Et, comme Natasha, apprenez à créer votre propre studio en extérieur avec un cours Studio mobile strobist !
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