À travers sa série No Lone Zone, c’est non seulement une entrée dans le monde longtemps bien gardé du nucléaire militaire, mais aussi et surtout un voyage dans le temps que nous propose le photographe américain Adam Reynolds qui cherche ici à nous faire réfléchir sur notre présent et notre avenir.

Combinaisons de protection, silo de missile Titan II, Titan Missile Museum Tuscon, Arizona par Adam Reynolds
Combinaisons de protection, silo de missile Titan II, Titan Missile Museum Tuscon, Arizona © Adam Reynolds

Photographe documentaire diplômé en beaux-arts ainsi qu’en journalisme et sciences politiques de l’Université d’Indiana, Adam Reynolds a débuté sa carrière en tant que photographe freelance en couvrant le Moyen-Orient en 2007.
Si son travail se focalise sur les conflits politiques contemporains – avec une attention particulière portée sur le Moyen-Orient -, son projet No Lone Zone, réalisé en argentique avec une chambre Tachihara Field, nous replonge en pleine Guerre Froide et par là même au paroxysme de la course à l’armement nucléaire.

L’idée de la série, cette fois-ci réalisée sur le territoire américain, vient en réalité du précédent projet d’Adam : « Architecture of an Existential Threat » – littéralement Architecture d’une menace existentielle – qui s’intéressait aux différents abris anti-bombes que l’on trouve à travers Israël et les territoires occupés.
A l’opposé, dans No Lone Zone les lieux présentés ne sont autre que les deux derniers sites de lancement de missiles balistiques intercontinentaux encore ouverts au public et permettant de découvrir les dits missiles.

A travers cette étude architecturale d’infrastructures humaines propres et endémiques aux conflits politiques – ici des silos à missiles donc -, Adam mêle créativité photographique et démarche de fidélité journalistique afin de restitué au mieux l’atmosphère si particulière de ces installations. Désormais, ces vestiges témoignent des tensions d’hier à l’heure où la menace nucléaire refait plus que jamais surface…

Je pense que d’une certaine manière les armes nucléaires et la Guerre Froide étaient synonymes dans l’esprit de la majeure partie des gens et avec la fin de la Guerre Froide, la menace que représentait ces armes a rapidement reculé dans nos consciences. Pourtant, étant donné la trajectoire qu’a pris la prolifération nucléaire depuis la fin de la Guerre Froide, cette menace est toujours belle et bien réelle.

Dans cette perspective de témoignage, Adam espère d’ores et déjà poursuivre son projet en y incluant d’autres sites américains de missiles désactivés maintenant à l’abandon ou réaménagés.

Le photographe Adams Reynolds

Adam Reynolds : Site – Instagram

 

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