La photographe Anamaria Chediak est née à Quito, en Équateur. Elle a d’abord étudié la publicité et le marketing à Boston avant de se consacrer à la photo à Madrid. Voilà maintenant 30 ans qu’elle exerce la photographie. Ce parcours multiculturel n’a fait que nourrir sa curiosité et son envie de partager sa vision du monde à travers des histoires visuelles. Son projet photo «Memories Through the Liquid Desert Waves» s’inscrit comme une sorte de métaphore de la nature reprenant ses droits sur ses territoires. Portant un intérêt tout particulier aux lieux abandonnés ; Anamaria explore le rôle de la mémoire et la manière dont nos souvenirs sont organisés dans notre esprit. À travers ses images, la photographe s’engage pour l’environnement, les communautés et les écosystèmes. Plus que de la photographie d’art, son travail apparaît comme un outil de sensibilisation et d’engagement politique.

©Anamaria Chediak

Un parcours qui a nourrit sa curiosité

Ayant grandie en Équateur, Anamaria considère avoir la chance qu’on lui ait permis de découvrir son environnement ; de vagabonder au gré de ses envies. Riche en biodiversité et diversité culturelle, l’Équateur a offert à Anamaria de pouvoir cultiver son intérêt pour le monde naturel et les manifestations identitaires et culturelles.

La nature est entrée dans ma peau, inconsciemment, comme par magie. Mais j’ai aussi eu la chance qu’on m’apprenne à apprécier le monde naturel, avec son infinie variété, son incroyable ingéniosité et sa sublime simplicité. Au cours de ma vie ; en traversant plus de soixante pays sur cinq continents ; j’ai eu le privilège d’être témoin des endroits sauvages les plus étonnants.

– Anamaria Chediak

Une photographie engagée

En étant immergée dans les milieux naturels qu’elle explore ; Anamaria se rend bien compte de l’impact de l’Homme sur les écosystèmes et des changements qui s’opèrent sous nos yeux. Preuve du passage et de l’empreinte de l’Homme, ces décors autrefois vierges et sauvages apparaissent aujourd’hui industriels et citadins. Afin de retrouver des espaces naturels authentiques, Anamaria porte un intérêt tout particulier aux lieux abandonnés. Les lieux où la nature se réapproprie ses territoires. Avec ces images, nous comprenons dans quelles mesures l’Homme a impacté ces lieux, où à la place des étendues désertiques et sablonneuses, siègent aujourd’hui des murs qui ont fait leur temps.

© Anamaria Chediak

Le temps presse. Nous vivons une crise environnementale avec des changements sans précédent. Je souhaite que ma photographie soit un rappel de la responsabilité que nous avons tous en travaillant ensemble, en tant qu’entité, pour protéger les espèces sauvages vulnérables de l’extinction, restaurer les écosystèmes menacés et préserver les communautés avec leurs traditions uniques et diverses en tant qu’héritage culturel.

– Anamaria Chediak

© Anamaria Chediak

Un engagement envers la conservation renforcé

Au cours des quinze dernières années, mon engagement envers la conservation s’est renforcé. Mon travail photographique est à la fois un effort très personnel et silencieux pour conserver mon sentiment d’admiration pour ce monde, notre monde, et un appel passionné pour que nous le respections, le chérissions et l’apprécions. Alors que je voyage à la recherche d’environnements vierges, il m’arrive de retourner dans des endroits où je suis déjà allée. Et où j’ai malheureusement constaté que là où la nature était autrefois présente. L’homme l’a détruite en construisant des villes, des usines, des activités minières et en détruisant la nature. J’ai un intérêt particulier pour les lieux abandonnés. Là où la nature, de mon point de vue émotionnel, se réapproprie et reprend ses territoires. Dans ma perspective, la mémoire joue un rôle très important dans cette rencontre sauvage.

– Anamaria Chediak

© Anamaria Chediak

La nature reprend ses droits

La nature a repris ce qui lui appartenait, se moquant de l’orgueil humain. Le désert est sans pitié, il ne reconnaît aucune nationalité, aucune frontière, aucune barrière, seulement sa force irrépressible. Il s’écoule par les fenêtres, par les portes béantes, remplissant chaque coin, chaque recoin, dans des vagues qui semblent presque liquides, et pourtant composées d’un nombre inconcevable de grains, qui coulent, râpent, étouffent, soumettent, noient.

– Anamaria Chediak

© Anamaria Chediak

Le processus créatif derrière ces images

Techniquement, ces images sont les plus compliquées qu’Anamaria a eu à réaliser. Elles sont en effet le résultat de la composition de dizaines de clichés différents ; minutieusement assemblés dans le studio de la photographe. Les espaces étaient difficiles à photographier en une seule prise. Anamaria a donc travaillé des images panoramiques. Les difficultés liées à la lumière intérieur et extérieur, ainsi que son soucis du détail qui la pousse à obtenir une mise au point parfaite sur chaque élément ; ont obligé la photographe à réaliser de nombreuses prises de vue.

© Anamaria Chediak

Ce processus créatif de (re)composition ressemble au sentiment éphémère que j’ai ressenti ces jours-là dans le désert. Je me suis battu pour donner un sens à ces aperçus fugaces d’un monde désormais disparu. J’ai dû y relever le défi de capturer, par le clic mécanique d’un obturateur, un moment qui me semblait déjà passé.

Anamaria Chediak

© Anamaria Chediak

 

© Anamaria Chediak

 

La photographe Anamaria Chediak
La photographe Anamaria Chediak

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