Mesdames et Messieurs, particulièrement les plus jeunes. Laissez-nous vous présenter un homme talentueux sur le plan artistique. Son nom ne vous évoque pas grand chose à première vu, mais comme Omar sy le dit dans Lupin « Vous m’avez vu, mais vous ne m’avez pas regardé ».

En effet, vous l’avez vu à travers son travail or vous n’avez jamais cherché qui était l’artiste derrière ces projets.

Si on vous dit Damso, Hatik, Loic Nottet, Bramsito, Jérémy Nadeau et d’autre encore. Ça ne vous dit toujours rien ? Alors Graine de photographe à le plaisir de vous présenter à travers cette interview. Romain Garcin un homme à la créativité sans limite, derrière les photos des pochettes de vos albums préférés.

Damso «Lithopédion» ©Romain Garcin

 

«Sale mood» ©Romain Garcin

 

-Pouvez-vous vous présenter ?

Je m’appelle Romain Garcin, j’ai 37 ans. Je suis graphiste, photographe et directeur artistique depuis un peu plus de 15 ans.

-Comment vous est venue cette passion pour la photo mais surtout pour ce type de photo en particulier ? 

Je suis arrivé dans la photo par nécessité. Graphiste de base, je voulais maîtriser mes visuels de A à Z, pour pouvoir proposer un service 360 aux artistes avec qui je travaille. J’ai toujours eu une passion pour les images bien faite et bien traitées. Cette passion provient précisément du cinéma que de la photographie. C’est surtout le travail d’image cinématographique de Kubrick qui m’aura marqué.

-Comment décririez-vous votre style  ? 

C’est assez compliqué à définir, je suis quasiment tout le temps au service d’un projet culturel. Je m’adapte a l’univers de l’artiste. Disons que mon travail consiste essentiellement a réaliser du portrait. Toujours dans le but d’emporter l’artiste hors de sa zone de confort, de l’adapter aussi à la Direction Artistique globale du projet. J’affectionne particulièrement le studio, le fait de pouvoir maîtriser la lumière et d’intégrer le sujet dans un environnement hors du temps et de l’espace, me plait énormément.

Hatik ©Romain Garcin

 

-Quelles sont les matériaux et les outils que vous utilisez ? 

Je travaille principalement avec un Canon 5D, au flash ou à la lumière continue (sky panel, Astera, etc..)

-Qui est le premier artiste que vous avez photographié  ? Et comment le premier shooting s’est passé ? 

Mon tout premier shooting était totalement improvisé. Je devais réaliser une pochette d’album pour un artiste qui s’appelle Idjal, l’album s’appelait « liberté en sursis », j’ai shooté avec un tout petit compact Kodak en 2005 sans aucune connaissance technique ou de références haha !

-Comment procédez-vous  pour faire ressortir votre univers et celui de l’artiste photographié ? 

Je pense que la clé principale est l’écoute dans un premier temps. Et en second les références adéquates. L’idée est de créer une alchimie entre ce que veux l’artiste, mes références et mon univers visuel. Il est aussi très important de créer du décalage entre tout ces aspects, pour donner à l’image finale une singularité forte.

Jäde « Météo » ©Romain Garcin

 

-Parmi tous vos clichés lequel est votre préféré et pourquoi ? 

C’est très difficile de sélectionner une de mes images, je les aime toutes. Même si je vois que certaines vieillissent plus mal que d’autres.

Une que je soulignerai c’est la photo réalisée pour la pochette de Venlo « N ». Le budget était quasi inexistant; ce qui pousse à la créativité avec peu de moyen et beaucoup d’idées.

Il s’agissait de signifier la Haine en une image. Pendant le brainstorming j’ai suggéré d’avoir une image forte, serrée sur son visage qui recevrait une giclée de sable en pleine face. Je trouvais qu’il fallait vraiment avoir beaucoup de haine pour jeter du sable dans le visage de quelqu’un. C’est un acte gratuit et douloureux. Surtout ce qui m’intéressait c’est ce que ça pouvait rendre visuellement. J’avais conscience que ce serait très aléatoire, et c’est ce que je recherchais, ‘‘l’accident heureux ». En terme d’exécution je voulais que l’image, paradoxalement, soit très douce, glossy, créer ce décalage avec l’action. Je trouve cette image assez réussie.

 

 

                                                                            Venlo « N » ©Romain Garcin

-Quel est le défi photographique que vous aimeriez réaliser à l’avenir ? 

J’ai beaucoup aimé réaliser la photo de la pochette du groupe l’Or du Commun « avant la nuit ». Ça m’a sorti de ma zone de confort. Devoir shooter une scène avec plusieurs dizaines de sujets c’est totalement différent que de devoir shooter du portrait. C’est dans cette direction que j’aimerai plus souvent aller, shooter des scènes avec des mises en scènes fortes, dans la veine de ce que propose David Lachapelle par exemple.

Dans un autre registre j’aimerai beaucoup m’essayer au photo reportage. Mais j’ai besoin de temps, si je m’y mets c’est pour m’y mettre à 100%, je n’aime pas survoler les choses. Un jour peut-être !

 

Or du commun « Avant la nuit » ©Romain Garcin

 

-Que serait votre conseil pour un photographe amateur qui n’oserait pas se lancer à 100% ? 

Je pense qu’il faut y aller progressivement. Expérimenter, trouver le genre où on se plaît le plus et dans lequel on est le meilleur. Faire aussi beaucoup de photos, se créer des opportunités, et dans le cadre du portrait d’artiste par exemple, ne jamais hésiter à se proposer spontanément.

 

 

Nessun Dorma  ©Romain Garcin

Romain GarcinInstagramSite

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