Raphaelle Monvoisin est une jeune photographe française qui aime faire rêver son public. Elle réside en région parisienne et est designer de formation, la photographe travaille également pour Blizzard entertainment.
Sa série “Tales of Nowhere” nous transporte dans un monde fantastique digne des plus beaux contes de fées. Nymphes, princesses égarées et autres créatures mystérieuses peuplent ces douces images de rêves oubliés.
Au bord des lacs et au coeur des forêts, hommes et animaux semblent vivre en harmonie totale avec la nature. Des animaux bien réels et une magie sublimée par Lightroom et Photoshop. Entre onirisme et introspection, on se surprend à rêver d’un ailleurs pas si lointain…
Raphaelle Monvoisin nous en dit plus sur son mystérieux univers dans cette interview :
– Pourriez-vous vous présenter en quelques mots ? Quel est votre parcours ?
Je m’appelle Raphaelle, j’ai 27 ans et je vis en région parisienne, à proximité des belles forêts de la Vallée de Chevreuse dans les Yvelines. Designer de formation, je travaille aujourd’hui dans une boîte de jeux vidéos en tant que visual designer et photographe. En parallèle, j’exerce également en tant que freelance attelée à l’élaboration d’image de marque d’entreprises, artisans et créateurs au travers de mes designs et photographies.
Ma rencontre avec la photographie s’est faite au cours d’un “projet 52” en 2012 : une photo par semaine sur un thème donné pendant un an. Je venais alors de recevoir mon premier reflex que je n’avais utilisé jusque-là que pour capturer des souvenirs de vacances. Ce projet aux thématiques très variées m’a permis de me confronter à des domaines et techniques que je n’aurais pas nécessairement approchés spontanément. Au fil des expérimentations, j’ai su définir vers quoi orienter ma photographie et mes inspirations se sont affinées. C’est à ce moment-là que la passion s’est révélée, la photographie était devenue un nouveau medium d’expression. Aujourd’hui elle occupe une place très importante dans mon quotidien, et je ne peux imaginer aller quelque part sans emporter mon appareil photo, et un petit carnet de note pour coucher sur le papier les pensées qui m’accompagnent.
– Si vous deviez définir votre style en trois mots à nos lecteurs… Lesquels choisiriez-vous ?
Spontanément, j’évoquerais ma passion et ma fascination pour la Nature, la subtilité du lien qui se tisse entre l’Homme et la Nature, mais aussi l’imaginaire et les errances de l’âme et de l’esprit. Ainsi je choisirais ces mots : Nature, introspection, storytelling.
– Quelles sont vos principales sources d’inspiration ?
J’ai grandi auprès d’une nature florissante au coeur des forêts des Landes, où je me suis tant promenée en solitaire, voyageant aux pieds des cimes de pins dansants, dans les bois couverts de bruyères et de fougères verdoyantes. J’y ai découvert la beauté et l’éclat d’une nature sauvage et brute qui n’a de cesse de m’inspirer et de me fasciner. Le murmure du vent dans les feuillages, les rayons du soleil qui réchauffent les profondeurs des sous-bois, les senteurs des fleurs sauvages aux doux soirs de printemps… C’est un royaume au sein duquel je m’épanouis et compose mon univers. A ces inspirations s’ajoutent les errances et découvertes musicales ou littéraires, l’oeuvre d’artistes variés, peintres, photographes, vidéastes, dont le travail fait écho à mon imaginaire. L’inspiration est partout…
– Comment trouvez-vous tous ces lieux et tenues qui semblent tout droit sortis de contes de fées ?
Au détour de mes projets, j’ai rencontré beaucoup de créateurs, maquilleurs et coiffeurs qui ont apporté leur talent sur de nombreux shootings. Ce travail en équipe m’a permis d’élaborer des projets d’envergure et de donner vie à des mises en scène fantastiques, tout en ayant l’opportunité de vivre un instant de partage, d’échanger nos idées, nos visions, et étoffer ainsi encore un peu plus le rendu final de mes images.
Cependant, réunir une telle équipe demande énergie et organisation, laissant moins de place à la spontanéité et aux expérimentations, et je ressens parfois le besoin de vagabonder simplement en solitaire dans une forêt pour créer les images qui me tiennent à coeur, pour lesquelles je n’ai pas besoin d’autre artifice que la beauté de l’instant. C’est d’ailleurs en explorant les alentours de ma région mais aussi lors de mes voyages que je découvre des petits coins inspirants et paisibles que j’aime à dévoiler dans mes images. Certains lieux se révèlent magiques dès lors qu’ils sont effleurés par une lumière subtile, à certains moments de la journée ou suivant les saisons. J’en note alors précieusement la localisation et ais plaisir à y revenir dès que l’occasion se présente.
– Vous êtes également graphiste et créez beaucoup de magie dans vos images : est-ce que vos créations finales sont toujours réfléchies à l’avance, comme Per Aspera ad Astra, ou vos idées vous viennent-elles aussi pendant/après les séances photo ?
J’aime travailler autour de concepts qui résonnent avec mes inspirations, mon imaginaire et mes introspections. Parfois élaborées en amont, parfois spontanées, mes séances ne suivent pas toujours le même schéma.
Lorsque je souhaite créer des visuels précis, je prépare quelques croquis dans un petit carnet, de manière à projeter mes idées de poses et de mises en scène pour m’assurer qu’elles fonctionnent. Ainsi, le jour du shooting, j’ai une base sur laquelle étoffer ma pensée et la magie peut opérer. Dans le cas de Per Aspera ad Astra, les préparatifs furent assez longs avec l’équipe de ce shooting pour un résultat à la hauteur de nos attentes : coudre la robe qui nous servirait de base pour parer l’ensemble de partitions imprimées et vieillies à la main, partir en quête de vieux bouquins à disposer aux pieds de la modèle, peaufiner les subtilités du maquillage… Un vrai travail d’équipe !
Aussi il m’arrive parfois de simplement m’aventurer en forêt un appareil photo à la main sans idée précise si ce n’est de me laisser surprendre par une lumière poétique, la découverte d’un lieu qui m’est encore inconnu ; l’inspiration vient alors plus spontanément. La nature occupe une place importante dans mes images, et j’aime à composer en donnant une place à l’environnement, placer l’humain au coeur de la nature et questionner ainsi sur l’osmose qui se dégage.
Quelques fois, je redécouvre mes images avec un regard nouveau au moment de la retouche, quelques jours voire quelques mois plus tard. Une symbolique qui se révèle, une histoire qui se crée dans mon esprit, et c’est une nouvelle vague d’inspiration qui me submerge.
– Quel matériel / logiciels utilisez-vous principalement ?
Je travaille avec un Canon 6D et un panel de plusieurs objectifs, tous en focale fixe : 35, 50, 85 et 135mm. Je suis très attachée aux focales fixes car cela nécessite de composer ses images de manière réfléchie et en bougeant pour trouver le meilleur angle de vue. Aussi les grandes ouvertures que ces focales offrent permettent de jouer avec lumière et bokeh tout en subtilité. Quant aux logiciels, je travaille principalement avec Lightroom et Photoshop, les deux étant pour moi vraiment complémentaires dans ma démarche.
– Souhaitez-vous nous faire part d’une anecdote au sujet de Tales of Nowhere ?
Fascinée par le loup depuis mon enfance, j’ai eu envie d’apporter ce caractère animal et sauvage à certains de mes projets photos. J’ai eu la chance de rencontrer des éleveurs et maîtres de chien-loups avec qui j’ai sympathisé et qui m’ont confié leurs protégés le temps de shootings photo. Parmi eux, Velkan, un chien-loup de Saarloos dont j’ai rencontré la maîtresse alors que je souhaitais moi-même poser avec un chien-loup pour une photographe bien avant de commencer mon chemin en tant que photographe. C’est tout naturellement vers lui que je me suis tournée lorsque j’ai créé certaines de mes images. Plus tard, Velkan a été l’heureux papa d’une portée de petits louveteaux, et son fils Toboe est devenu à son tour l’un des petits museaux égéries de mes photos. Travailler au contact d’animaux est quelque chose de très intéressant et inspirant, j’espère continuer de conter de belles histoires avec eux !
Portrait de la photographe Raphaelle Monvoisin par Solenne Jakovsky
Retrouvez l’ensemble du travail de Raphaelle Monvoisin sur son site, et n’hésitez pas à la suivre sur Facebook, Instagram et 500px !
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