Diana Cheren Nygren est originaire de Boston, Massachusetts. Elle explore, par la photographie, la relation entre l’Homme et son environnement, qu’il soit urbain ou naturel. La photographie a toujours plus ou moins fait partie de sa vie, mais aujourd’hui elle en fait un art. Avec When the Trees Are Gone, Diana combine trois sujets qui lui tiennent à cœur ; les gens à la plage, les paysages urbains et les ciels dramatiques. Cette série, débutée un peu par hasard et par curiosité, a fini par raconter une histoire pour tous ceux qui la regardent. Elle nous offre une réflexion sur la place de la nature dans nos villes et nos vies.

When the Trees Are Gone
Mars Invasion © Diana Cheren Nygren

Une photographie artistique

Même si la photographie fait partie de sa vie depuis ses 16 ans, ce n’est que récemment qu’elle la pratique en tant que forme artistique. Étudiante en histoire de l’art à l’université, elle porte un intérêt tout particulier aux femmes photographes. Elle s’inspire notamment des travaux de Diane Arbus et Cindy Sherman.

Après l’université, j’ai échappé à mon travail quotidien sans âme en suivant des cours et en travaillant dans la chambre noire de la New England School of Photography le soir. Non seulement la pratique de la photographie, mais aussi la communauté qui l’entoure, sont rapidement devenues mon refuge.

Diana Cheren Nygren

When the Trees Are Gone
Bottled Water © Diana Cheren Nygren

C’est une fois ses enfants grands et davantage de temps libre que Diana se consacre exclusivement à la photographie. Sans savoir exactement où elle va, elle découvre rapidement qu’elle aime travailler avec des images photographiques pour en créer des nouvelles. Elle aime ainsi créer quelque chose de nouveau, pouvant avoir un impact social plus important.

Elle s’est alors demandé ce que donnerait la combinaison de ses trois sujets favoris, les gens à la plage, les décors urbains et les ciels dramatiques. Diana commence ainsi à photographier sur la plage, elle n’y va jamais sans son appareil photo. Elle insère par la suite, grâce à Photoshop, ses décors et ses ciels. Si les premières compositions ont un fort côté humoristique et absurde, elles ont peu à peu raconté leur histoire. L’ensemble de l’œuvre disait progressivement quelque chose d’important et de compliqué sur le changement climatique.

When the Trees Are Gone
Rooftop Pool Number 2 © Diana Cheren Nygren

Une composition minutieuse

Techniquement, la photo se compose de trois images distinctes. Diana photographie les paysages urbains des villes dans lesquelles elle voyage ou lors de ses promenades à Boston. Les personnes présentes sur ses photos, prises à la plage, sont placées hors de leur contexte dans ces paysages urbains.

Photographier les gens à la plage est à peu près mon activité préférée. Dans l’ensemble, ils sont heureux, inconscients, détendus, chacun dans un monde indépendant et autonome. Je pense que l’expérience de passer du temps sur la plage, de communier avec l’océan et de respirer l’air salin, est vraiment profonde. C’est ce qui a motivé en partie ce travail. Que se passe-t-il si vous prenez ces personnes détendues et inconscientes et que vous ne changez rien d’autre que leur cadre ? Si vous les placez en ville, ont-ils l’air différent ou se sentent-ils différents ?

Diana Cheren Nygren

When the Trees Are Gone
Loading Dock © Diana Cheren Nygren

Quant aux ciels, ils sont généralement pris depuis le porche du troisième étage, à côté de son bureau. Ils sont insérés en dernier dans l’image. Chaque photo est prise assez spontanément, au fil des rencontres de Diana, des paysages qu’elle sillonne et des ciels dont elle est témoin. En revanche, la construction de l’image par la suite est une étape minutieusement réfléchie et travaillée. Il faut essayer des combinaisons entre des milliers d’images pour trouver la bonne, celle qui fera la photo parfaite.

Une sorte de version floue de mes archives photographiques vit dans ma tête. Ainsi, je regarde la photo d’une personne sur la plage et je me souviens d’une photo urbaine que j’ai particulièrement aimée et qui ferait un bon décor. Et il y a beaucoup d’essais et d’erreurs. Il m’arrive de devoir essayer une personne sur la plage dans trois ou quatre scènes urbaines différentes avant de trouver la bonne.

Diana Cheren Nygren

When the Trees Are Gone
Posers © Diana Cheren Nygren

Une réflexion sur notre société, la ville et la nature

À travers When the Trees Are Gone, c’est une introspection sur notre sociéténotre avenir et le climat qui s’impose à nous. Cette série a eu un impact sur la photographe mais pousse également le spectateur à la réflexion. Comment la ville et la nature peuvent s’allier pour enrayer le changement climatique ? Que sera notre avenir dans une société faite pratiquement exclusivement de béton et de goudron ? Cette série a poussé la photographe à réfléchir à ce qui peut changer dans la vie urbaine. Mais également à être plus attentif à l’impact de chacun de nos choix sur le climat.

Ces deux dernières années, en vivant avec ce travail mais aussi en faisant l’expérience de la pandémie, en réfléchissant à la vie urbaine et à sa relation avec le monde naturel, et en lisant beaucoup sur le changement climatique, ma perception a changé si complètement qu’il est difficile de se rappeler ce que je pensais lorsque j’ai commencé ce travail. Mais l’ensemble du processus a eu un impact profond sur moi.

Diana Cheren Nygren

When the Trees Are Gone
Into The Green © Diana Cheren Nygren
portrait Diana Cheren Nygren
La photographe Diana Cheren Nygren

Diana Cheren Nygren : SiteInstagramFacebook

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