Maxime Visticot est un photographe passionné depuis la tendre enfance. En parallèle de son travail de directeur artistique, il se consacre à cet art qui lui est cher. Appareil photo en main, Maxime Visticot photographie sans relâche, peu importe son environnement.
Depuis 2020, son travail est consacré à l’argentique. Comme pour beaucoup, cela a commencé avec une certaine fascination pour l’appareil photo d’un parent, prenant la poussière dans son coin. C’est ainsi que Maxime Visticot s’est trouvé charmé par l’argentique, son authenticité et le processus qui vient avec ce médium.
Très actif, Maxime Visticot nous présente aujourd’hui sa vision de la photographie à travers deux séries qu’il a réalisées. Deux séries à la fois différentes et similaires, qui résument une approche tendre pour la photographie argentique, teinte d’une passion débordante pour cet art.
Comment avez vous commencé la photographie ? Qu'est-ce qui vous plaît particulièrement avec ce médium, notamment l'argentique ?
Assez jeune, j’ai eu envie d’un bel appareil photo. J’ai eu mon premier réflex numérique Canon à l’âge de 12 ans, en cadeau de Noël. Je ne faisais rien de très artistique, mais j’aimais photographier des choses très banales à la maison, les évènements de famille ou les vacances. Je touchais un peu à tous les réglages de l’appareil et c’est comme ça que j’ai appris l’aspect technique.
J’ai commencé à en faire plus sérieusement pendant mes études supérieures. Sans grande ambition derrière la tête au départ, mais c’était quelque chose que j’aimais faire au quotidien et qui m’animait.
Concernant l’argentique, j’ai sauté le pas en 2020 avec l’ancien Minolta X-300 de mon père. Cet appareil trainait dans un placard depuis une ou deux décennies. Après un premier test dans les rues de Lille, J’ai eu un véritable coup de cœur pour tout le processus et l’importance qu’il faut accorder à chaque prise de vue. À mon sens, l’argentique permet de vraiment se concentrer sur son environnement, sur l’instant et sur chaque détail, sans s’attarder sur le rendu. Et pour réussir ses photos, il faut bien se concentrer avant de déclencher : bien réfléchir à sa prise, bien exposer, étudier la lumière.
La photo est aujourd’hui pour moi un moyen d’exprimer ma vision sur ce qui m’entoure, de capturer la beauté du quotidien, de documenter des lieux, des voyages, des villes avec un certain regard, le mien.
Quel matériel utilisez-vous ? Avez-vous une pellicule de prédilection ?
Je travaille principalement avec des appareils argentique manuels ou semi-automatique. Je trouve important dans ma pratique de pouvoir faire moi-même les réglages, ça donne plus de liberté lors des prises de vue. De même, j’utilise principalement des focales où je peux zoomer, pour être plus libre de mes compositions tout en restant en retrait de mes sujets (notamment en photo de rue). Mon boîtier de prédilection a longtemps été celui de mon père, le Minolta X-300, avec une focale 35-70mm. Aujourd’hui, j’utilise son petit frère, le Minolta X-700. Et parfois, je teste de nouveaux appareils pour le plaisir, comme des compacts Point & Shoot dénichés en brocante.
Pour ce qui est de la numérisation, le scan des négatifs est réalisé par mes soins avec un scanner de la marque Plustek.
Ma pellicule de prédilection est la Kodak Gold 200. C’est celle que j’utilise quand il y a un grand soleil à l’extérieur, mes conditions favorites pour aller en balade photo. Elle rend tellement bien hommage aux ambiances lumineuses, solaires et dorées que j’aime capturer, le tout en jouant avec les ombres et les contrastes que le soleil crée.
Pouvez-vous nous présenter vos deux séries, sur Brighton et en Dordogne ?
La série à Brighton and Hove, sur la côte anglaise, a été réalisée lors d’un séjour d’avril. J’avais pris un Ferry depuis Dieppe pour aller découvrir cette ville qu’on m’avait recommandé. J’ai effectivement eu un vrai coup de cœur : l’ambiance, l’ouverture d’esprit des gens, les ruelles et maison colorées au style anglais, le fameux Brighton Pier sur lequel est disposée une immense fête foraine et un casino… C’est comme un Los Angeles mais à l’anglaise. C’était un plaisir de capturer des scènes de vie dans ce cadre si différent et pourtant si proche de chez nous.
La série en Dordogne date de l’été dernier. Je passe depuis plusieurs années des vacances en famille dans le Périgord Noir et je suis amoureux de cette région pleine de charme et d’histoire. J’adore aller faire des balades photo et sillonner ses magnifiques villages, ses châteaux, ses jardins, capturer les balades en canoë ou les marchés.
Avez-vous une approche différente de vos sujets, et de la photographie en générale, d'une série à l'autre ?
Pas forcément. Je fonctionne beaucoup au feeling et je pars généralement faire mes balades photo dans un lieu sans vraiment avoir d’attente au préalable, sans préparer d’itinéraire précis. Je marche, parfois plusieurs kilomètres sans rien photographier. Mais aussitôt qu’une scène capte mon attention, si un lieu, un moment de vie, un détail me plaît, je vais m’arrêter. Puis je vais attendre le bon moment : la bonne silhouette, l’angle et la composition parfaite, la bonne lumière… Le délai pour déclencher peut être très vif, comment il peut prendre 15 minutes le temps d’avoir UN instant précis.
Que voudriez-vous faire ressentir au spectateur à travers vos photos ?
Je dirais qu’à travers mon travail, j’essaye d’exprimer une certaine authenticité avec un côté doux, intemporel et nostalgique. J’aime que les personnes qui découvrent mes séries d’images ressentent une certaine forme de paisibilité, qu’elles puissent imaginer le sujet documenté avec la vision onirique,
cinématographique, colorée et légère que j’ai essayé de leur apporter. J’aime aussi faire ressortir la beauté des éléments qui nous entourent ou d’instants qui peuvent sembler parfois très banals.