Photographe portugais basé en Europe du Sud, Henri Prestes est un être solitaire. Dans sa nouvelle série empreinte de mystère et de mélancolie, il retranscrit l’expression de sa véritable nature sous un angle cinématographique. Chacun de ses clichés met en scène des êtres solitaires dans un univers à la fois étrange et surréaliste. En retournant dans le village où il a grandi, il expose les impressions de ses souvenirs d’enfance dans ces endroits qu’il a chéris étant enfant.
Le parcours artistique d’Henri Prestes
Henri a commencé à apprendre la photographie il y a 7 ans. À travers son travail, il crée des récits imaginaires en capturant des moments fugaces et cinématographiques. Grand passionné du 7e art, il s’est d’abord orienté dans la voie de la cinématographie pour tenter de vivre de sa passion. Tout en cherchant une forme d’art dans lequel il pourrait s’exprimer, il a d’abord travaillé sur des productions locales. Il a ensuite découvert le potentiel narratif que peuvent délivrer les images et s’est tourné vers le milieu de la photographie.
Henri décrit son style photographique comme étant le résultat final de nombreuses expérimentations, d’essais et d’erreurs. Il n’avait pas forcément l’intention de se diriger vers un style particulier. Il a cependant puisé son inspiration à travers différents cinéastes et peintres pour faire évoluer son idée de la photographie. Aujourd’hui, il traduit donc son style photographique de « paysage narratif ». En s’intéressant particulièrement à la narration, il expose des indices subtils sur chaque image de l’histoire qu’il veut raconter.
L’histoire de sa série photo « The Velvet Kingdom »
The Velvet Kingdom est une série de scènes narratives imaginées dans le village de Guarda au Portugal où le photographe a grandi. Henri Prestes a donc voulu créer une série de moments impressionnistes dans les lieux qui ont marqué son enfance. Il utilise donc ces champs et montagnes qu’il traversait avec sa famille étant enfant comme arrière-plan de sa série de paysages.
Un univers mélancolique et surréaliste
Le mot « Kingdom » fait référence au fait de décrire une sorte de cadre fermé qui semblerait contenu dans un certain endroit. Un univers majestueux qui serait relié à ces endroits ; mais qui aurait pu être photographié dans n’importe quelle partie du monde. Très inspiré par le travail de David Lynch et les atmosphères mystérieuses de ses films, « Velvet » est un clin d’œil à son film « Blue Velvet ». De plus, il fait référence aux palettes de couleurs utilisées dans sa série ayant un certain aspect pictural et doux.
Pour créer cet atmosphère surréaliste, il se sert du brouillard et de la lumière du soleil pour donner une certaine impression de peinture à ses clichés. Il devient alors le scénariste de ces moroses récits photographiques dans ces lieux qu’il ne peut oublier.
L’atmosphère mystique découlant de ces photos fait également référence au temps très instable et changeant marqué par cette région qui est l’endroit où il s’est senti le plus à l’aise. Marqué par ses souvenirs d’enfance où il traversait ces montagnes et ces champs avec sa famille, il a voulu dépeindre la solitude, mais aussi la beauté qui habitent ces lieux.
L’aspect cinématographique de ses images
En s’inspirant des peintures et des films, son objectif principal est d’intensifier l’émotion découlant de ses images en choisissant les bonnes couleurs à utiliser. Tout en ayant conscience que les couleurs peuvent être interprétées différemment pour chaque spectateur, il qualifie son approche comme étant similaire à celle d’un peintre. Il utilise les couleurs et les nuances à des degrés différents jusqu’à obtenir le rendu désiré pour sa photo. Une fois la base de couleur établie, il peut se passer des semaines jusqu’à ce qu’il trouve l’ajustement adéquat avant d’arriver au montage final de sa photo.
En utilisant des teintes et lumières originales pour ses photos, il tente de les rendre plus dramatiques. De cette façon, il peut transmettre son intention initiale au moment où il les a photographié. Au détriment de la perfection technique, les éléments qu’ils privilégient pour ses images sont la lumière et la composition.
En travaillant de manière très organique, ses photos sont improvisées. Il se décrit comme un photographe documentaire lorsqu’il réalise ses séries photo. Durant le processus, il expérimente donc ses photos sous tous les angles et tous les endroits possibles. Il se contente de ressentir le moment et ce qu’il vit devant l’objectif. Il se concentre sur la partie la plus consciente du processus une fois les prises de vues réalisées. C’est lorsqu’il se met à regrouper chaque image qu’il choisit dans quel univers il veut les placer. Ainsi, il peut modeler sa série cinématographique particulière avec son empreinte d’artiste.
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