« Infraland », l’univers surréaliste à la lumière infrarouge de Paolo Pettigiani

Paolo Pettigiani est un photographe et directeur artistique basé à Turin, en Italie. Âgé de 31 ans, il a exploré le thème de la vision de l’invisible durant sa formation en « Design et communication visuelle ». Débuté en 2015, son projet photographique « Infraland » est réalisé à partir d’une caméra à spectre complet convertie pour la photographie infrarouge. Cette fusion de la science et de la créativité transforme des lieux ordinaires en paysages surréalistes aux nuances allant du violet au rouge. Découvrez les photographies oniriques de paysages de Paolo Pettigiani allant de New York jusqu’aux Maldives, en passant par la Slovénie ou encore la Bolivie.

La vision de l’invisible

Paolo Pettigiani a débuté la photographie à l’âge de 11 ans. Attiré par le désir de repousser les limites de la perception, ce diplômé de l’école polytechnique de Turin s’est intéressé à deux types d’approches : la géométrie dans l’espace où les formes décontextualisées des bâtiments se détachent de la réalité et le rayonnement infrarouge. En jouant avec les formes, les couleurs et les contrastes, cet artiste rend visible l’invisible et nous apporte une autre vision du monde. Ses photographies infrarouges ont notamment été reprises par de grands magazines tels que Wired ou The Washington Post.

Les photographies infrarouges

L’œil humain peut percevoir des longueurs d’onde comprises entre 400nm et 720nm (l’arc-en-ciel classique). Cependant, la longueur d’onde infrarouge se situe au-delà de 720 nm. Un film infrarouge ou un appareil photo numérique capable de la détecter utilise en général la lumière proche de l’infrarouge de 590 à 120nm. Grâce à son matériel, Paolo est ainsi à même de capter la quasi-totalité du spectre de lumière dans son viseur et ainsi dévoiler les teintes infrarouges, normalement imperceptible à l’œil nu.

 

Des paysages oniriques et surréalistes

À l’aide d’une caméra à spectre complet convertie pour la photographie infrarouge, Paolo transforme des lieux ordinaires en paysages surréalistes et oniriques. Pour lui, il s’agit avant tout de « questionner la réalité telle que nous la voyons ». Dans son travail, il met en avant la nature et les paysages urbains avec des compositions soignées et épurées. Il nous offre ainsi des couleurs cachées, que notre œil humain est incapable de percevoir.

« Infraland est une invitation à approfondir les connaissances et les relations humaines avec de nouveaux points de vue et de nouveaux regards. »

Paolo Pettigiani

Le contraste et les couleurs

En utilisant la lumière infrarouge, les éléments détectant l’émission de la chlorophylle sur l’image; (l’herbe, les feuilles et les arbres) apparaissent sous des teintes de rouged’orange, de cyan, de rose ou encore de violet. Cependant, les surfaces ne réfléchissant pas la lumière infrarouge conservent leurs couleurs d’origines (l’eau, la brume, l’asphalte, les briques…). Le contraste des couleurs sur ses images sublime la végétation luxuriante de l’environnement; la rendant éclatante de vie, de couleurs et de beauté. À travers son approche, Paolo nous invite donc à contempler le monde sous un autre jour.

Des paysages paradisiaques revisités par l’artiste

Les photographies infrarouges de Paolo nous transportent dans un univers à la fois familier et inattendu. En voyageant aux quatre coins du monde, ce photographe nous délivre une vision différente de nos destinations préférées; Dubai, le Central Park de New York ou encore les Maldives.

À travers ses paysages que l’on a déjà perçus, ou du moins en photo, le pouvoir de l’infrarouge prend tout son sens et déploie sa force d’attraction à la fois magique et psychédélique.

Paolo Pettigiani : Site – Instagram

À LIRE AUSSI : 

  • Les photos ultra-colorées de Shae DeTar (NSFW)
  • False Colours, une série full spectrum de Ludovic Mornand
  • Les photos d’architectures géométriques et colorées de Nick Frank
  • Space Raml’architecture new-yorkaise ultra colorée de Ramzy Masri
  • Le FUJIFILM X-T1 IR premier appareil hybride sensible aux Infrarouges !

Agenda Photo de l’été 2022

Agenda Photo de l’été 2022

La saison des barbecues est là, mais pas que ! En cette période estivale, une belle programmation culturelle vous attend près de chez vous. Il est temps pour vous de planifier vos vacances, vos sorties, et aussi vos expositions photo ! Entre sorties gratuites, en plein air et grands musées français, les amoureux de la photo que vous êtes ne manqueront pas d’être comblés ! Un voyage avec Robert Doisneau dans la Loire, une exposition présentant les tirages vintages de Jean-Pierre Leloir, une série photo signée Yann Arthus-Bertrand au cœur d’un vignoble à Bordeaux, et bien d’autres pépites sont à découvrir dans notre Agenda Photo de l’été 2022. Les mois de juillet et d’août sont connus pour être les plus chauds de l’année; alors pourquoi ne pas vous réfugier dans des galeries d’art lorsque la canicule pointe le bout de son nez ?

Agenda Photo de l’été 2022

Expositions photo

Le Centre Pompidou à Paris nous propose une exposition inédite d’August Sander du 11 mai au 5 septembre 2022. Cet artiste nous fait découvrir le mouvement artistique naissant en Allemagne dans les années 1920; « la Nouvelle Objectivité ».

Agenda Photo de l’été 2022
©August Sander - L’Allemagne des années 1920

Du 1er juillet au 25 septembre 2022 à la Fondation Henri Cartier-Bresson à Paris; voyageons dans le temps à travers l’objectif d’Henri Cartier-Bresson et de ses multiples périples en Europe, en Asie et en Amérique de 1930 jusqu’à 1990.

Agenda Photo de l’été 2022
©Henri Cartier-Bresson - L’expérience du paysage

La galerie Roger-Viollet à Paris nous invite pour un merveilleux voyage au large des côtes françaises à travers les œuvres des studios Léon & Lévy datant de la fin du XIXe siècle. Du 23 juin au 3 septembre 2022, (re)découvrez gratuitement la beauté et le contraste entre les plages, les mers et les côtes du Nord et du Sud de la France entre 1860 à 1900.

Agenda Photo de l’été 2022
©Léon & Lévy - L’appel du large

Avis aux fans de Madonna ! La Galerie de l’Instant à Paris vous offre une exposition inédite et gratuite pour admirer la star américaine immortalisée par Kenji Wakasugi en 1985 du 28 juin au 2 octobre 2022.

Agenda Photo de l’été 2022
©Kenji Wakasugi - Madonna 1985

Jusqu’au 12 septembre, la Factory Polka à Paris rend hommage au photographe Jean-Pierre Leloir en présentant ses tirages vintages datant des années 19501960 et 1970. Ce photographe, amoureux de la musique et ami des stars a photographié les plus grands ; Miles FavisLouis ArmstrongJacques Brel, ou encore Georges Brassens; tous passèrent à travers le viseur de Jean-Pierre Leloir.

Agenda Photo de l’été 2022
©Jean-Pierre Leloir -Mélomane

Découvrez la première exposition individuelle en France de la photographe franco-dominicaine Karla Hiraldo Voleau du 17 juin au 21 août 2022. La Maison européenne de la photographie à Paris expose son nouveau projet photographique parcourant les derniers mois de relation avec un homme; avant la découverte de la double vie de celui-ci.

©Karla Hiraldo Voleau - Another Love Story

Jusqu’au 30 novembre 2022, découvrez l’exposition gratuite du moine bouddhiste et photographe; Matthieu Ricard sur le toit de la Grande Arche de la Défense de Paris. Entre beauté spirituelle et harmonie; ses photographies vous offrent une pause zen par la découverte des rencontres et expériences enrichissantes de l’artiste.

Agenda Photo de l’été 2022
©Matthieu Ricard -Hymne à la beauté

Très engagé dans l’écologieYann Arthus-Bertrand, notre parrain de cœur et Président de la Fondation GoodPlanet échange régulièrement sur la préservation de la nature avec des artisans et vignerons. Jusqu’au 30 septembre 2022, découvrez gratuitement ses 70 portraits capturés dans l’intimité d’un vignoble familial de Blaye Côte de Bordeaux exposés dans les jardins de la Cité du Vin à Bordeaux.

Agenda Photo de l’été 2022
©Yann Arthus-Bertrand - Vignerons

Jusqu’au 30 octobre 2022, retrouvez sur la place Garibaldi de Nice, en accès libre; 52 panneaux grand format illustrant l’art de vivre niçois depuis des décennies, ses traditions et son patrimoine faisant d’elle une ville reconnue et distinguée par l’UNESCO.

Agenda Photo de l’été 2022
Nissa La Bella – Trésor de la Riviera

Du 2 juillet au 28 août 2022, découvrez l’exposition inédite et gratuite de Robert Doisneau et de son voyage dans la Loire datant de 1976. Dans la Cité des congrès à Nantes; une cinquantaine de clichés de scènes de vie quotidienne seront affichés retraçant son voyage empreint de poésie et de beauté.

Agenda Photo de l’été 2022
Robert Doisneau et la Loire

Du 1er au 30 juillet, la Maison de l’Europe à Nantes expose les clichés touchants et émouvants de Denis Meyer; illustrant le combat de ces femmes ukrainiennes qui continuent à se battre en restant dans leur pays durant la guerre.

Agenda Photo de l’été 2022
©Denis Meyer - celles qui res(is)tent

Jusqu’au 30 octobre 2022, les Jardins du Muséum à Borderouge et le Jardin botanique Henri-Gaussen à Toulouse exposent les images picturales du photographe botaniste Cédric Pollet. Découvrez ainsi les plus belles essences d’arbres immortalisées par l’artiste dans une démarche à la fois scientifique et artistique.

Agenda Photo de l’été 2022
©Cédric Pollet - Une biodiversité cachée

Découvrez la collection de photographies dont la majorité n’ont jamais été montrées issus du thème « Today and forever » par trente photographes issus de neuf pays différents jusqu’au 17 septembre 2022 au Centre de photographie Le bleu du ciel à Lyon.

Agenda Photo de l’été 2022
©Alexandre Christiaens - Vladivostock

Spectacle

Accompagnée par une prestation musicale, le spectacle Boreaélis, faisant partie du programme festivalier « Festival Paris l’été » nous emporte dans un voyage lumineux et insolite en plein cœur de Paris. Plus besoin d’aller en Finlande, en Suède ou en Alaska, découvrez ce spectacle d’aurores boréales ouvert à tous et gratuit du 30 au 31 juillet prochain sur le parvis de Notre-Dame de Paris. Accompagné par un photographe professionnel, assistez à cet évènement exceptionnel dans le cadre de notre cours photo de nuit afin de capturer ce phénomène lumineux et coloré. En plus de vous en mettre plein la vue, cette animation constituera un bon exercice pour assimiler les techniques de la photo de nuit, saisir l’exposition et les ambiances nocturnes.

Agenda Photo de l’été 2022

Librairie

« The mennonites » illustre la vie d’une communauté de protestants venus d’Europe de l’Est pour chercher du travail en Amérique. De 1990 à 1999, le photographe Larry Towell documente leur vie en les suivant à travers les fermes et les paysages habités par la poussière. Publié en 2000, le livre culte ressort désormais dans une version enrichie de 40 images inédites. Ce livre est désormais disponible à la commande aux éditions GOST Books.

©Larry Towell - he mennonites : le choc d’un temps contre un autre

Publié aux éditions Écho 119, « Je t’aime – Je t’aime » est un véritable voyage photographique au coeur d’une décennie de vie de l’artiste. Ce livre s’apparente à une déclaration d’amour aux personnes ayant côtoyé de près ou de loin la vie du photographe et qui ont laissé leurs traces; des scènes quotidiennes insolites, des éclats de souvenirs qu’il dévoile au fil des pages n’ayant ni début ni fin. « Je t’aime – Je t’aime » est désormais disponible à la commande dans la librairie Polka Factory.

Agenda Photo de l’été 2022
©Léo Berne - Je t’aime

Éric Bouvet a rejoint l’Ukraine le 28 février 2022, quelques jours après le début de l’invasion russe. Après un passage à Cracovie en Pologne, puis à Lviv à l’ouest du pays, il voyage en train vers Kyiv, où des milliers d’Ukrainiens ont fui leurs pays vers les frontières de l’Europe. Retrouvez son poignant récit en image de 48 pages désormais disponible à la commande dans la librairie Polka Factory.

Agenda Photo de l’été 2022
©Éric Bouvet - Journal d’Ukraine

Concours

La 19e édition du festival photo La Gacilly a ouvert ses portes ce 1er juin 2022 et les refermera le 30 septembre 2022. Ces quatre mois accueilleront 22 expositions sur deux thématiques. La première, Visions d’Orient met en lumière des artistes venus d’Afghanistan, d’Iran et du Pakistan. La seconde thématique quant à elle porte sur Le Monde de Demain, marqué par les enjeux environnementaux et sociétaux internationaux. Vous découvrirez 16 galeries à ciel ouvert au coeur du village de La Gacilly. Profitez d’un cadre de visite paisible pour découvrir ou redécouvrir des régions du monde parfois méconnues, ou de se questionner sur le monde d’aujourd’hui.

Agenda Photo de l’été 2022
Festival Photo La Gacilly
Agenda Photo de l’été 2022
Concours de la jeune photographie 2022

Jusqu’au 25 septembre 2022, le concours de la jeune photographie 2022 organisé par le mois de la photographie «Strasbourg art photography » recueille les travaux de jeunes photographes âgés de 8 à 18 ans. Filles et garçons de toute nationalité peuvent ainsi s’exercer et exploiter leur créativité sur un thème libre. Les photographies seront par la suite exposées lors de la remise de prix.

En souhaitant que vous trouviez votre bonheur, nous vous souhaitons de passer de très belles vacances d’été où vous pourrez réaliser vos plus beaux clichés. Nous nous retrouvons en Septembre pour l’Agenda Photo de la rentrée !


Ce que vous pouvez encore voir de nos agendas précédents


À LIRE AUSSI : 


« Sicily, the 51st State »

« Sicily, the 51st State », la vision utopique de la Sicile illustrée par Francesco Aglieri Rinella

Francesco Aglieri Rinella est un photographe italien vivant en Ombrie, région centrale de l’Italie. Originaire de Sicile, il a exploré en large et en travers sa région d’origine qu’il chérit tant, et en a réalisé une série photo. Son projet photographique s’inspire de l’époque où l’île italienne aurait pu devenir le nouvel État américain en 1943. Il nous livre alors une vision utopique de « l’île aux trois pointes » comme si cet événement s’était réellement passé, le tout dans un univers vintage et ensoleillé.

« Sicily, the 51st State »
©Francesco Aglieri Rinella

Le parcours de Francesco Aglieri Rinella vers la photographie

Après des années de prise de vue au SmartphoneFrancesco Aglieri Rinella accomplit sa volonté de capturer des moments et des émotions par l’acquisition de son premier appareil photo numérique en 2017. Ses débuts dans la photographie furent basés sur des rencontres sur la route dans différentes parties de l’Italie et des shootings de modèles nus. Durant ces expériences épanouissantes, il s’est rendu compte que la photographie lui permettait de se sentir connecté d’une manière plus intime à ces personnes à travers son objectif, que durant la vie réelle. En 2020, sa perspective de la photographie changea et son parcours prit une tournure différente. Il décida de vendre tout son matériel numérique pour s’offrir un appareil photo argentique moyen format. C’est ainsi qu’il entama son voyage vers un autre type de photographie, plus lent et plus réfléchi.

Photographie argentique et cinématographique

Le style photographique de Francesco est très reconnaissable : des lumières rougeoyantes, des tons chauds, des scènes cinématographiques, le tout sur pellicule avec une vibration rétro. Il définit sa photographie comme un « processus de ralentissement » pour mieux comprendre les situations, les lumières afin d’en capter toutes les vibrations. Il fige donc les moments ne pouvant pas être répétés, si ce n’est qu’en parcourant ses images. Le film, avec sa touche vintage et son aspect organique, lui offre une autre possibilité de vivre le moment ; parfois d’une façon différente, en ralentissant l’expérience. Durant son processus technique, il s’implique de la prise de vue jusqu’au développement et au scannage des négatifs ; lui octroyant un contrôle total de son art.

« Sicily, the 51st State »
©Francesco Aglieri Rinella

« C’est très important pour moi, car cela me donne la possibilité de voyager dans le temps, de ressentir la nostalgie ou simplement les émotions. »

Francesco Aglieri Rinella

L’inspiration de Francesco au sein de sa terre natale

Originaire du nord de la Sicile, Francesco a voyagé dans la partie sud de la Sicile. Comme une sorte d’appel des racines, Francesco a effectué un road trip de 1000 km pour découvrir une autre facette de sa terre natale. À travers ces lieux d’exception et les personnes qu’il a rencontrées; ce voyage a profondément marqué son point de vue sur la vie et sa documentation.

« Sicily, the 51st State »
©Francesco Aglieri Rinella

« Ce voyage m’a donné la possibilité de découvrir un autre type de Sicile, que j’ai beaucoup apprécié. Entre la campagne, les bords de mer lumineux et magnifiques, l’histoire et la tradition. »

Francesco Aglieri Rinella

La Sicile, terre de vestige et d’histoire antique

L’histoire de la Sicile est si vaste et ancienne que presque toutes les civilisations de la Méditerranée y ont laissé leurs empreintes. Ainsi, l’héritage culturel et historique de l’île attire des visiteurs du monde entier ; sans parler de ses plages paradisiaques et de sa gastronomie sans égale. Parmi ses cités anciennes, il y a la vallée des Temples à Agrigente, désignée comme la « divine vallée des Dieux » et construite par les Grecs en 430 avant J-C. À travers sa série photo « Sicily, the 51st State »; Francesco nous plonge ainsi dans un univers utopique inspiré par des événements historiques du temps où l’île italienne pouvait devenir le prochain État américainvers 1943. Cette perspective moderne ouvre un champ de vision différent avec une perspective d’avenir totalement différente de la nôtre ; une « Sicile américaine », influencée par la célèbre esthétique de l’Oncle Sam.

« Sicily, the 51st State »
©Francesco Aglieri Rinella

« Sicily, the 51st State »

Dans cette Sicile aux allures rétro, Francesco nous livre une vision imaginaire des paysages de l’île, au bord de ses plages aux eaux limpides, son architecture urbaine divine et ses photographies de rue. On peut donc y voir des vacanciers se prélassant sur la plage, des pêcheurs locaux et des promeneurs marchant le long de la côte méditerranéenne. Grâce à la surexposition de la pellicule; le photographe nous emporte alors dans une autre dimension culturelle de l’île aux teintes chaudes et pastels. Les photographies de Francesco sont désormais sur le marché des NFT; autrement dit des « jetons non-fongibles ». La photographie connaît un essor dans ce marché permettant de rendre la photographie 100 % unique, inchangeable et accessible grâce à une cryptomonnaie.

Découvrez ses clichés dans la galerie ci-dessous !

Nous avons demandé à Francesco Aglieri Rinella de donner un conseil aux photographes amateurs souhaitant se lancer dans cette profession. Voici ses mots :

« Si vous êtes un rêveur comme moi, mais que vous voulez faire de vos projets ou de vos photos une réalité; je vous recommande de vivre ces expériences au maximum. La photographie est un outil, mais c’est aussi un mode de vie, pour expérimenterévoluer et découvrir le monde. Continuez à travailler sur vos vues, en les amenant au niveau supérieur. »

Francesco Aglieri Rinella

« Sicily, the 51st State »
©Francesco Aglieri Rinella

Francesco Aglieri Rinella : Instagram  Twitter

Le photographe Francesco Aglieri Rinella travaille actuellement sur un nouveau projet sur l’ouest des États-Unis. Il a ainsi tourné 50 bobines de film pour documenter son voyage en Californie « on the road ». Il sera bientôt disponible !

À LIRE AUSSI : 

  • Voir Naples et mourir, une série photo de Sam Gregg
  • Les clichés sensuels et ensoleillés d’Henrik Purienne
  • Un petit tour à la plage avec le photographe Tadao Cern
  • La « Dolce Via », la célèbre série du photographe Charles H. Traub !
  • Terra IncognitaJuliet Taylor photographie les corps alanguis sur la plage


l’univers sensuel et mystérieux de Martina Matencio

Lumière sur l’univers sensuel et mystérieux de Martina Matencio

L’utilisation de la lumière naturelle

Martina Matencio a étudié la photographie artistique à l’école d’art Serra i Abella en Espagne. Elle est plus particulièrement spécialisée dans l’utilisation de la lumière naturelle et la représentation du corps humain. Pratiquant la photo avec un appareil photo numérique, elle n’utilise donc jamais le flash. Elle privilégie surtout l’éclairage naturel pour rendre une scène plus mystérieuse et naturelle. En jouant avec les rayons du soleil, elle parvient à augmenter l’intensité de ses clichés. Ses images sont principalement d’intérieur, capturant l’éclat doux et diffus de la lumière du jour à partir d’une fenêtre. La lumière utilisée est tamisée et intimiste, en parfait accord avec le thème langoureux de cette série.

 

 

 

 

« Tous mes travaux ont un air très délicat et fragile. Ce sont, probablement, la clé de mes photos, mon style »

Martina Matencio – Ignant

La beauté du corps humain révélée par Martina

Pour elle, la beauté féminine existe dans tous les corps, non pas à travers l’apparence, mais plutôt pour l’émotion qu’ils ressentent et expriment. À travers ses clichés, elle expose la délicatesse et la beauté de l’âme féminine. Durant son processus artistique, elle privilégie le calme et la tranquillité lui permettant de s’ancrer sur l’instant présent et de se laisser porter sur ce qu’elle ressent.

Un univers à la fois doux et nostalgique

Les photographies de Martina Matencio coexistent dans un univers délicat mêlant nostalgie et mélancolie. Dans son travail, Martina parvient à extraire l’essence et la vulnérabilité de l’âme en incluant toutes ses contradictions : lumière et ombre, joie et tristesse, calme et passion. Les émotions sont palpables sur ses clichés, on arrive presque à ressentir le toucher et le spectre des émotions émanant de ses photos. Qu’elles soient tristes, mélancoliques ou joyeuses, Martina parvient à faire vivre ses images de par les émotions qu’elle communique à travers elles.

 

« Peut-être que ce que je fais, c’est simplement communiquer ma sensibilité aux autres.

D’une certaine manière, mes photos sont toujours un reflet de moi-même. »

Martina Matencio

 

 

Un hymne à l’amour et au désir

Véritable célébration de l’amour, les images de Martina témoignent aussi de l’intimité et du lien entre deux âmes éprises l’une de l’autre. Sur ses clichés, deux amants prennent des selfies sensuels dans le miroir, entrelacent leurs corps nus dans un lit. En utilisant la lumière naturelle et les ombres, elle met en avant la fusion et la connexion de ces corps amoureux s’entremêlant et se livrant l’un à l’autre avec pureté et passion.

 

L’expression des émotions à travers la photographie

À travers son travail de photographe, Martina exprime ses émotions et parvient à trouver un sens sur ce qu’elle ressent. Pour elle, chacune de ses photos dessine une carte lui montrant le chemin, la « bonne voie ». Elle a conscience qu’elle a encore du chemin à parcourir, mais petit à petit, la photographie lui permet de donner un sens à sa vie. Ainsi, elle utilise sa douleur et son vécu comme une « arme de création » pour créer des œuvres aussi inspirantes que poétiques.

 

©Martina Matencio

« Les Japonais ont pour philosophie de vie une technique appelée « Kintsugi » qui consiste à réparer des pièces de céramique cassées, à les raccrocher et à les aimer encore plus qu’avant. Les ruptures font partie de l’histoire de l’objet, elles le rendent unique et définissent son identité. Ce que j’apprécie le plus, c’est l’imperfection et je pense que savoir valoriser ce qui est cassé en nous, nous donne une sérénité objective. C’est peut-être ce que je fais avec mes photographies, j’accroche mes cicatrices et je les transforme en quelque chose de beau. »

Martina Matencio – Incadaqués International Photo Festival

La lumière artificielle pour accentuer l’émotion

En utilisant une lumière artificielle sur certains de ses clichés, elle parvient à représenter sa douleur en image. La couleur rouge, symbole de passion, mais aussi du sang, permet d’illustrer ses émotions les plus profondes. Ainsi, elle prend du recul sur sa douleur et parvient à en faire rejaillir toute la beauté.

 

« Si vous ne guérissez pas de ce qui vous a blessé, vous saignerez sur des personnes qui ne vous ont pas coupé. Contrairement au style de vie qui nous est vendu où il faut avoir l’air heureux 24 heures sur 24, je n’ai pas l’intention de m’éloigner de la douleur, mais quand elle apparaît, je l’observe de près et trouve sa beauté. Le rouge, par exemple, dans cette série de photos, caresse la douleur et exprime la beauté de la scène. »

Martina Matencio – Incadaqués International Photo Festival

 

Martina Matencio : Site – Instagram

À LIRE AUSSI : 

  • Le mystérieux univers de Nick Prideaux
  • Liberté, érotisme et tranquillité : les nus de Chill
  • Les photos de corps nus et entremêlés par Daisuke Yokota
  • « Urban Love Stories », histoires d’amour en photo par Natalia Mindru
  • « Young Love » portraits photos des amours magiques de Karen Rosetzsky

 


La beauté et les contradictions de la Californie

La beauté et les contradictions de la Californie illustrées par Arnolt Smead

Le photographe belge Arnolt Smead a vécu à Los Angeles à la fin des années 2000. Bien que fasciné par la grandeur et la diversité des paysages californiens, il fut surpris de constater la transformation du territoire au fil des années. À travers sa série photo rendant hommage à la Californie; il met en lumière les paradoxes qui caractérisent cet état, où règnent vraisemblablement, le succès et la liberté. Transportez-vous au-delà des frontières pour découvrir la beauté et les contradictions de cet état, symbole du rêve américain.

©Arnolt Smead

Le parcours d’Arnolt Smead vers la photographie

Arnolt a commencé à prendre des photos dès son plus jeune âge; d’abord avec l’appareil photo analogique de son père, et ensuite avec les premiers appareils photo numériques mis en vente, à l’époque très pixelisés. Son intérêt pour la photo s’est confirmé lorsqu’il est parti vivre à Los Angeles pour un emploi dans le cinéma à la fin des années 2000. Il s’aventure alors dans les rues de cette ville gorgée de soleil, pour immortaliser son expérience au fil des mois. Il est ensuite parti à Londres, où il a obtenu un poste chez VICE; pour photographier des fêtes underground et des concerts indépendants. Ces deniers temps, il se concentre davantage sur la photographie de rue.

©Arnolt Smead

Le mythe californien confronté à la réalité

Terre de soleil et de promesses, le « Golden State » est la fois un mythe, un mode de vie et le symbole de l’American Way of Life. Associée à Hollywood et au cinéma, l’idée de vivre à Los Angeles donne souvent l’illusion que « tout est possible ». Arnolt ne connaît que trop bien ce mythe, lui qui a vécu quelque temps dans la « Cité des Anges ». Toutefois, il a pu s’apercevoir au fil du temps que derrière cette utopie, se cache une réalité que l’on ne peut nier.

©Arnolt Smead

La Californie est en effet l’état le plus riche et peuplé des États-Unis, mais il est également confronté à d’extrêmes inégalités. Derrière le glamour et le luxe, réside une pauvreté frappante aux pieds mêmes du Hollywood Walk of Fame. Il s’agit donc du lieu où s’entrechoquent des modes de vie extrêmes, partagés entre la gloire et l’indigence. C’est ce genre de paradoxe qu’Arnolt met en avant dans sa série photo, en évoquant le sentiment à la fois doux et amer que lui renvoie la Californie.

La diversité des paysages californiens

La Californie connait une étonnante diversité de paysages. Au sein d’un même état, se trouve des univers en parfaite opposition, au plus grand plaisir de ses habitants et visiteurs. Le littoral et ses plages à couper le souffle, ses déserts fascinants et uniques (à condition d’avoir une voiture climatisée), et ses immenses parcs nationaux sur des dizaines de kilomètres… Les amoureux de la nature ne peuvent qu’être conquis ! Sans parler de ses métropoles mythiques telles que San FranciscoLos Angeles ou encore Las Vegas; aux ambiances radicalement diverses. À travers ses photos de rue et ses paysages californiens; Arnolt nous livre alors sa vision de ce qu’il appelle la « beauté magnétique » de l’état, à la fois naturelle et artificielle.

©Arnolt Smead

Afin de mieux comprendre la vision du photographe sur ses paysages californiens, nous sommes partis à sa rencontre. Découvrez notre interview exclusive avec Arnolt Smead.


Comment vous est venue l’idée de réaliser cette série photo sur la Californie ?

Je suis retourné en Californie de nombreuses fois depuis que j’y ai vécu et je l’ai vue changer de manière significative. À travers les films et la télévision, je pense que chacun s’est construit une fiction idéalisée dans son esprit de ce à quoi elle ressemble. Au départ, c’est ce que je recherchais, mais j’ai ensuite commencé à remarquer ce qu’il y a sous le voile. C’était mon point de départ pour la série : examiner les tropes et les sites emblématiques que l’on associe à la Californie et faire allusion à la réalité, aux failles de cette vision.


En quoi la Californie a-t-elle une valeur particulière pour vous ?

La Californie est l’un de mes endroits préférés et je repense avec tendresse au temps que j’y ai passé, mais aussi brillantes que soient la lumière et les couleurs, il y a une certaine obscurité qui transparaît, une tristesse même. J’aime cette juxtaposition presque mélancolique.

 


En quoi constatez-vous tant de contradictions dans cet état ?

La Californie est le lieu où s’affrontent les extrêmes du rêve américain; et cela se reflète dans l’environnement naturel et urbain. Vous avez une richesse et une pauvreté incroyables, la gloire et la négligence, la croissance et la décadence, tout cela côte à côte. De vastes zones urbaines développées semblent complètement vides, les panneaux d’affichage font de la publicité aux fantômes; et des forêts luxuriantes d’une beauté rare et protégée alternent avec des vallées asséchées qui ne montrent qu’une trace de la terre fertile qu’elles étaient autrefois.

Quel sentiment voulez-vous nous communiquer à travers cette série de photos ?

Même dans les endroits apparemment les plus heureux, le doux est accompagné de l’amer.

 

©Arnolt Smead

Arnolt Smead : Instagram – Site

À LIRE AUSSI : 

  • Avec les basketteurs de rue de Venice Beach
  • Street photography au cœur de la fantaisie californienne avec Eric Davidove
  • Desert Odditiesl’âme du désert capturée par le photographe Vaughn Meadows
  • Raised By Wolves, le récit poignant de Jim Goldberg sur les adolescents sans abris
  • « Rodeo Drive, 1984 » : Portraits d’habitants de Los Angeles par Anthony Hernandez

Hong Kong sous l’objectif de Manson Yim

Hong Kong sous l’objectif du photographe Manson Yim

Manson Yim est un photographe chinois basé à Hong Kong. Particulièrement fasciné par le dynamisme de la ville et par l’architecture urbaine, il explore et revisite les recoins de sa ville de près comme de loin. Ses images au drone nous dévoilent une vision de Hong Kong sous un angle encore jamais perçu. À travers son objectif, nous survolons les rues de Hong Kong et nous sommes à même de comprendre pourquoi cette ville, aussi vibrante que dense, se prénomme « la jungle de béton ».

Un goût prononcé pour l’architecture urbaine

Attiré depuis toujours par l’environnement urbain, Manson entame un cursus universitaire dans le secteur de l’urbanisme à l’âge de 20 ans. Après l’acquisition du Canon 550D, il commence son premier voyage photographique en Australie. À son retour de Hong Kong, il comprend que la photographie a un sens particulier pour lui, et commence à explorer et photographier la ville.

La densité de Hong Kong : la jungle de béton

La ville de Hong Kong se démarque par ses paysages urbains époustouflants et pour ses gratte-ciel à n’en plus finir. Alliant tradition et modernité, la ville que l’on appelle le « Manhattan de Chine » offre un cadre exceptionnel à ses spectateurs de par la densité de son architecture contemporaine. À travers ses photographies au drone, Manson nous dévoile une vue symétrique et vibrante de la ville. Fasciné par la densité hallucinante de sa ville d’habitation, il tente de l’illustrer à travers ses clichés.

Lorsque l’on prend le temps de visualiser ces clichés capturés de loin, on peut s’apercevoir de la densité et de la concentration de population autour d’un seul et même bâtiment, ou encore d’une seule et même ville. Comme Manson le dit, « chaque fenêtre a sa propre histoire et des moments difficiles à raconter ».

Le matériel utilisé par Manson

Pour capturer ses paysages de rue et ses images d’architecture urbaine, Manson utilise un appareil photo miroir Canon 56 et un drone DJI Mavic 2 pro. De plus, il utilise les logiciels de retouche Lightroom et Photoshop pour éditer et parfaire ses images. D’un cliché à un autre, son édition peut durer quelques minutes comme plusieurs heures en fonction de la créativité qu’il souhaite exprimer sur chaque image.

« Étant l’endroit où j’ai grandi, l’environnement de vie surpeuplé de Hong Kong ne me semble pas attrayant au départ visuellement. Cependant, après l’avoir exploré plus en profondeur avec la photographie urbaine, j’ai commencé à réaliser que la densité de Hong Kong n’est pas seulement étouffante, mais aussi fascinante. Les façades des bâtiments sont uniques avec leurs motifs distincts et leurs perspectives symétriques, que je trouve extrêmement satisfaisantes à regarder et à capturer. »

Manson Yim – Interview avec Bored Panda

Son admiration pour la « Perle d’Orient »

Même si Manson admire profondément la ville où il grandit, il est tout aussi nostalgique de la voir se transformer. En effet, les bâtiments les plus anciens ont vite été remplacés par de plus grands. À travers ses clichés de Hong Kong, Manson souhaite nous livrer sa vision des rues illuminées et pleines d’énergie vibrante telle qu’il la garde dans son esprit. Le photographe a donc émis son désir de documenter la ville avant « qu’elle ne ressemble plus à l’endroit auquel il appartient ».

« À mon avis, la photographie est le meilleur moyen de m’exprimer et d’exprimer la beauté de Hong Kong. C’est aussi un moyen important de documenter et de sensibiliser les gens aux éléments traditionnels de la ville, comme les enseignes au néon et les bâtiments d’avant-guerre qui, malheureusement, s’effacent rapidement alors que la ville connaît d’importantes transitions ces dernières années. »

Manson Yim – Interview avec Bored Panda

Les couleurs et les formes géométriques

De jour comme de nuit, à l’intérieur comme à l’extérieur, Manson nous dévoile donc les multiples facettes de la ville avec ses photographies d’architecture urbaine. Ces derniers temps, il expérimente la photographie par temps ensoleillé ; en raison de la forte luminosité du ciel bleu et du contraste provoqué par l’ombre et la lumière. Il joue donc sur la couleur, les conditions météorologiques et sur l’exposition pour faire ressortir toute la splendeur de cette ville.

« Il y a de la beauté dans chaque coin de nos lotissements publics, des cours à l’architecture unique, en passant par la lumière du soleil qui frappe la façade colorée, ces endroits sont le lieu où se forment des communautés soudées et où les occasions de prendre des photos se présentent.

Manson Yim

Manson Yim : Instagram – Site

À LIRE AUSSI : 


Les murmures d’étourneaux capturés par Søren Solkær

Le photographe danois Søren Solkær capture la migration des étourneaux depuis 2017. Ce phénomène appelé « murmure » se produit lorsqu’un regroupement d’étourneaux se déplace de façon coordonnée dans le ciel créant ainsi des formes captivantes et surréalistes. Il s’est alors rendu dans les marais du sud du Danemark, un endroit où jusqu’à un million d’oiseaux se réunissent au Printemps et à l’Automne avant la migration. À travers son livre photo « Black Sun », Søren Solkær nous livre son regard sur cet incroyable ballet d’oiseau, dont le résultat est magique.

©Søren Solkær

©Søren Solkær

La carrière de Søren Solkær.

Né en 1969Søren Solkær est un artiste et photographe basé à Copenhague. Depuis 1995, il travaille à l’échelle internationale tout en restant dans son pays d’origine. Il s’est notamment fait connaître à travers ses portraits emblématiques de différentes stars de la musique et du cinéma telles qu’Amy WinehouseDavid LynchLed ZeppelinPaul McCartneyMichael Douglas et bien d’autres. Âgé de seulement 20 ans, il part en voyage pendant 18 mois et finance son premier appareil photo Reflex malgré son budget restreint. Bien que jeune et timide, son appareil photo lui a permis de se dépasser et de créer une passerelle entre les inconnus qu’il abordait durant ses voyages et lui-même ; chose qu’il n’aurait pas osé affronter sans son appareil photo autour du cou. C’est à son retour d’un voyage après ses études de littérature nordique que la photographie a pris un sens particulier dans sa vie.

©Søren Solkær

Il a donc postulé à l’académie de photographie et de cinéma de Prague où il a alors étudié pendant deux ans avant de pouvoir vivre de sa passion. Aujourd’hui, la notoriété de Søren Solkær est bien bâtie ; il a notamment publié sept livres et exposé son travail dans différents musées et galeries à travers le monde.


Les murmures d’étourneaux : un phénomène sensationnel.

Dans les années 1930, la légende voulait que les étourneaux fussent comme dotés de pouvoirs leur permettant de voler en groupe de manière coordonnée. Des décennies plus tard, un groupe italien a filmé leur migration et a reconstitué leur position en 3D ; démontrant les règles suivies par les oiseaux lorsqu’ils volent en groupe. Grâce à cette étude, nous avons compris que les étourneaux volent en fonction de la vitesse et de la direction de vol de leurs sept voisins les plus proches. Il semble de ce fait qu’il y ait des zones où ils se rapprochent et ralentissent ; et d’autres où ils accélèrent et s’éloignent. Ces volatiles développent un tel comportement dans le but de se protéger de leurs prédateurs. Ils les dissuadent d’attaquer un oiseau en particulier ; créant une confusion chez le prédateur dû à leur mouvement ondulant et tourbillonnant dans le ciel.

©Søren Solkær

Afin de mieux comprendre la démarche artistique de Søren Solkær à travers son livre photo « Black Sun », nous sommes partis à sa rencontre. Découvrez notre interview exclusive avec cet artiste talentueux.

Les formes spectaculaires des murmures d’étourneaux selon Søren Solkær.

Les étourneaux changeant de forme dans un flux sans fin : du géométrique à l’organique, du solide au fluide, de la matière à l’éthéré, de la réalité au rêve – un échange dans lequel le temps réel cesse d’exister et le temps mythique imprègne. C’est le moment que j’ai tenté de capturer – un fragment d’éternité.

©Søren Solkær

Comment vous est venue l’idée de réaliser cette série de photographies ?

En 2017, je travaillais sur un livre de portraits et une exposition rétrospective de 25 ans au château de Frederiksborg. J’ai passé en revue tous mes portraits pendant un an et j’ai décidé que je voulais faire un nouveau projet qui ne concernait pas le portrait. La première chose qui m’est venue à l’esprit était l’image d’une grande volée d’étourneaux que j’avais vue voler avec des formes intrigantes lorsque j’avais dix ans. J’ai décidé de me rendre dans la mer des Wadden, sur la côte ouest du Danemark, où des murmures d’étourneaux ont lieu au Printemps et à l’Automne. Au départ, il ne s’agissait que d’aspects pratiques, comme la localisation des oiseaux et l’étude de leur comportement.

©Søren Solkær

La septième nuit de mon séjour, j’ai assisté à l’attaque d’une grande volée d’étourneaux par un faucon pèlerin. Les formes créées par la volée pour effrayer l’oiseau attaquant m’ont époustouflé. Elles étaient magnifiques, dramatiques, ressemblant à un dessin à l’encre de Chine ou à un morceau de calligraphie. Pendant les deux années suivantes, j’ai passé mon temps dans cette zone chaque fois que les oiseaux étaient là. Après la deuxième année, j’ai commencé à suivre les oiseaux lors de leur migration vers le sud et l’ouest et j’ai donc étendu le projet à six autres pays : l’Allemagne, les Pays-Bas, l’Italie, l’Espagne, l’Irlande et l’Angleterre.

©Søren Solkær

Quel équipement et quels réglages utilisez-vous pour réaliser vos photographies ?

Il est difficile de photographier les murmures d’étourneaux, car il fait souvent assez sombre quand cela se produit – et il faut une vitesse d’obturation rapide (1/500) pour figer les mouvements des oiseaux. J’utilise des appareils photo plein format et de taille moyenne : Canon 1DX Mark III et Fujifilm GFX 100S.

©Søren Solkær

Quelle est la sensation que vous procure le phénomène que vous photographiez ?

Dans mon travail jusqu’à ce projet, j’ai toujours travaillé comme un réalisateur, un créateur. Je me chargeais de créer des concepts, des idées et des ambiances dans mes images. Avec « Black Sun », je me suis ouvert à la connexion et à la réception de la nature. J’ai ensuite utilisé mes compétences acquises précédemment dans le processus d’édition, en trouvant une expression visuelle pour les images, en choisissant le papier sur lequel imprimer les images, etc.

©Søren Solkær

Je crois que les motifs de la nature nous parlent à nous, les êtres humains, à un niveau universel profond, et que nous ressentons de la joie et de la reconnaissance lorsque nous faisons l’expérience de ces formes pures. Pour moi, ils semblent former une sorte de langage auquel, je crois, beaucoup de gens peuvent s’identifier. En fin de compte, j’espère inspirer une connexion plus profonde avec la nature – et avec nous-mêmes.

©Søren Solkær
©Søren Solkær

Livre « Black Sun »

Le livre photo « Black Sun » est actuellement disponible en commande sur le site internet de Søren Solkær.

Le photographe Søren Solkær ©Søren Solkær

Søren Solkær : Site – Instragram

À LIRE AUSSI : 

 


La saison des récoltes au Vietnam vue du ciel

La saison des récoltes au Vietnam vue du ciel par Phạm Huy Trung

Phạm Huy Trung est un photographe vietnamien basé à Hô Chi Minh-Ville. Adepte des photographies de paysage, il capture la beauté de son pays à l’aide d’un drone. Ses photographies aériennes immortalisent la vie quotidienne au Vietnam ainsi que les activités de récoltes au sein de la campagne vietnamienne. De la récolte de lys au delta du Mékong en passant par la récole de thé à Bảo Lộc, laissez-vous captiver par la beauté de ces paysages vus du ciel.

 

©Phạm Huy Trung

Le talent révélé de Phạm Huy Trung.

Avant de s’adonner à la photographie, Phạm Huy Trung était ingénieur en télécommunications. Ayant toujours été passionné par la photographie, c’est lors d’une excursion au Japon qu’il s’est lancé le défi de se former dans ce domaine en se répétant la phrase « Je peux le faire ». Au fil du temps, Phạm Huy Trung a été contraint de mettre de côté son rêve de photographie pour se concentrer sur sa carrière d’ingénieur. Un jour, il retombe sur son appareil photo et réalise qu’il n’a pas tenu sa promesse. Il décide alors de passer à l’action. Aujourd’hui, il a enfin réalisé son rêve et met à l’honneur son pays natal à travers de sublimes photographies aériennes de paysages.

©Phạm Huy Trung

Les paysages vus du ciel de Phạm Huy Trung.

Phạm Huy Trung utilise un Nikon D7200 et un drone pour réaliser ses prises de vue. Appareil photo à la main, il part à l’aventure pour capter des scènes de vie d’agriculteurs dans les campagnes vietnamiennes tout en redécouvrant la splendeur de son pays natal. Explorant avec son drone la récolte du thé à Bảo Lộc jusqu’au port de bateaux en bois de touristes à Ninh Binh, ses images reflètent la diversité et la richesse de ce pays que l’on appelle aussi le « Dragon de l’Asie » ; en référence à sa forme particulière.

« Jamais auparavant je n’aurais pensé me réveiller régulièrement avant l’aube, escalader des montagnes, vivre ces aventures… Mais ça vaut le coup ! C’est ma passion qui m’a emmené dans de nombreux endroits et, ce faisant, j’ai découvert que le Vietnam est plus beau que je ne l’imaginais. Et il y a encore beaucoup de trésors non découverts là-bas. »

©Phạm Huy Trung

Phạm Huy Trung – Interview avec The Dot Magazine

Pour réaliser ses clichés, Phạm Huy Trung peut attendre des heures avant de capturer le moment magique qu’il attendait. Il lui arrive d’ailleurs de passer des nuits entières éveillé à attendre la première goutte de rosée matinale ou le premier rayon de soleil qui rendra sa photographie parfaite. En étant patient et attentif, il parvient à créer des compositions minimalistes et symétriques. En plus de trouver l’angle parfait sur ses photographies aériennes, il doit veiller à la météo qui joue un rôle déterminant dans sa démarche artistique.

« Cela déterminera si votre projet est réussi ou non. Des facteurs comme le soleil, le vent, la rosée sont toujours des éléments à prendre en compte pour obtenir la meilleure image. »

Phạm Huy Trung – Interview avec The Dot Magazine

©Phạm Huy Trung

L’activité de récoltes dans les campagnes vietnamiennes.

Le delta du Mékong, également appelé le grenier du riz du Vietnam abrite de nombreuses richesses. Durant la saison des pluies de juin à novembre, ce labyrinthe de rivières s’inonde et laisse apparaître des paysages tout aussi captivants que photogéniques vus d’en haut. C’es à cette période que les villageois commence leur récolte annuelle. Phạm Huy Trung mêle donc paysage et tradition en nous dévoilant les rites de culture et la densité végétale du fabuleux pays qui est le sien.

©Phạm Huy Trung

Parmi ces spectaculaires photographies aériennes, nous étions curieux de savoir lesquelles ont particulièrement marqué Phạm Huy Trung durant ses prises de vue. Découvrez à présent les trois images qui ont eu le plus d’impact aux yeux du photographe.

Au milieu de la forêt de Melaleuca.

Une des images aériennes préférées du photographe est celle de la forêt de Melaleuca vue du ciel. Après avoir conduit de Saigon au beau milieu de la nuit jusqu’à l’aube, il a attendu que le soleil se lève pour immortaliser ce moment furtif ; une femme ramant dans l’herbe sauvage dans la forêt à Dong Thap. Cette image lui a valu le premier prix de la catégorie nationale aux Sony Photography Awards 2018.

 

©Phạm Huy Trung

Fleurs sur la mer.

La deuxième image dont l’artiste vietnamien est le plus fier est celle du pêcheur durant sa session de pêche aux anchois sur les eaux de Hon Yen à la tombée de la nuit. Après une semaine d’attente et de persévérance pour que le bateau sorte du port, son attente a enfin porté ses fruits L’image reflète une forme tout à fait inattendue du filet, s’assimilant à une fleur tourbillonnante ; qui offre un résultat pour le moins saisissant pour cette image aérienne.

©Phạm Huy Trung

Le village des éleveurs de homards.

Cette troisième et dernière image, ayant marqué le plus Phạm Huy Trung est tout à fait particulière. Sur celle-ci, nous pouvons apercevoir les cages utilisées pour l’écloserie de homard. Pour capturer ce moment, il a pris un vol à 5h du matin de Saigon à Tuy Hoa, pour seulement 30 minutes de prise de vue avant de retourner à Saigon. Cette image ressemblant à une peinture abstraite, lui a valu le premier prix pour la catégorie paysage des photographes amateurs au DJI Skypixel Award.

©Phạm Huy Trung

Phạm Huy Trung : Site – Instagram

À LIRE AUSSI : 


Vincennes Images Festival 2022 : les lauréats du concours

Le 22 mai dernier, le jury de la quatrième édition du Vincennes Images Festival a rendu son verdict. 15 lauréats ont à ce jour été récompensés pour leurs séries photo autour du thème « La joie est dans tout, il faut savoir l’extraire ». Créé en 2014, le VIF est une association mettant à l’honneur la photographie amateur, tout en permettant aux adeptes de la photographie de se rencontrer, de tous niveaux confondus. Partenaire du VIF depuis sa première édition; l’équipe de Graine de Photographe a répondu présente durant cet évènement autour de diverses conférences et ateliers photo.

Vincennes Images Festival 2022
©Vincennes Images Festival 2022

Véritable lieu de partage et d’échange.

Devenu le 1er rendez-vous de la photographie amateur en France, ce festival a réuni bon nombre de talents émergents du 18 au 22 mai 2022 pour échanger sur leur passion commune et s’enrichir de nouvelles œuvres photographiques. Le samedi 21 maiMarc Lavaud et Thomy Keat, président et membre de l’équipe de Graine de Photographe ont été à l’écoute des visiteurs à travers une lecture de Portfolio. Une occasion pour les photographes présentant leurs œuvres de s’exposer à un regard différent et recueillir une appréciation critique de la part d’experts. Véritable tremplin pour les photographes, ils peuvent donc échanger librement sur leurs œuvres et affiner leur technique grâce aux conseils avisés de professionnels.

Si vous aussi, vous souhaitez recueillir une opinion de la part d’un professionnel; nos photographes seront ravis de vous conseiller et de répondre à toutes vos interrogations lors d’un cours particulier.

Les lauréats du Vincennes Images Festival 2022.

Le concours de la quatrième édition du VIF s’adressait à tous les photographes amateurs de plus de 18 ans présentant une série photo de 10 clichés sur le thème de la joie ; selon la citation de Confucius « La joie est en tout, il faut savoir l’extraire ». 500 dossiers ont été envoyés lors des trois précédentes éditions et seulement 15 séries ont été sélectionnées et exposées durant le festival. Découvrez le top 3 des photographes amateurs français ainsi qu’un aperçu de leurs séries photo gagnantes.

1er prix : Aurélien Voldoire et sa série « Été ».

Vincennes Images Festival 2022
©Aurélien Voldoire

Basé à Libourne en GirondeAurélien Voldoire place le hasard comme seul maître des évènements. Sans cesse à l’affût de scènes et d’instants furtifs, son quotidien est sans « direction ». Ses nombreux voyages aux États-Unis lui ont permis de se lancer sérieusement dans la photo et de trouver l’inspiration nécessaire pour travailler sur des séries photo. Il s’oriente principalement vers des jeux d’ombre et de lumière pour obtenir le résultat souhaité sur ses clichés.

2e prix : Florian Lavie Badie et sa série « Le grand bain ».

Vincennes Images Festival 2022
©Florian Lavie Badie

Véritable rêveurFlorian Lavie Badie tente de stimuler les imaginaires à travers sa photographie humaniste. Né dans le Sud-Ouest de la France dans les années 80; il s’est initié à la photographie avec des compacts numériques. Florian a ensuite poursuivi son apprentissage avec un Réflex lors de son arrivée au sein de la Capitale. Durant son parcours, il s’est concentré principalement sur des portraits de rue, des scènes de vie et sur la photographie de lieux abandonnés, une façon pour lui de redonner vie à ces endroits.

3e prix : Jean-Claude Deladande et sa série « Quotidien ».

Vincennes Images Festival 2022
©Jean-Claude Deladande

Vivant à Bourg-la-Reine dans les Hauts-de-Seine, Jean-Claude Deladande a suivi des études de photographie en 1993 à Montreuil-sous-Bois. Il réalise d’abord ses images dans une chambre photographique puis se tourne vers le numérique à partir de 2010. Son travail repose essentiellement sur l’autoportrait et la mise en scène. Il crée alors au fil du temps une série photo de famille incluant sa compagne; son fils ainsi que d’autres membres de son entourage autour de mises en scènes de la vie quotidienne.

À LIRE AUSSI : 


L’univers pop art

L’univers pop art de Maurizio Di Iorio

Maurizio Di Iorio est un photographe italien basé à Pescara. Ancien rédacteur publicitaire, il s’inspire désormais des codes de la publicité pour créer son propre univers photographique. Fasciné par la relation que les hommes entretiennent avec les objets du quotidien, il réalise une série photo mettant en scène des objets de consommation courante dans un style pop art et hyper saturé.

De la rédaction à la photographie.

Passionné par la littérature, Maurizio s’est d’abord tourné vers le domaine de la rédaction publicitaire, le conduisant à ouvrir sa propre agence de publicité. C’est à travers ce milieu qu’il a découvert son amour pour la photographie et plus particulièrement le portrait de nature morte. Il a donc décidé d’entamer un nouveau chapitre de sa vie ; vers l’art en général à travers des formations et des études, de la peinture en premier lieu, pour en venir à la photographie.

Une vérité esthétique des objets.

Au détriment des photographies prises sur le vif, Maurizio privilégie la méditation et le contrôle de ses images. De ce fait, il ne souhaite pas transmettre de message spécifique à travers ses photographies. En illustrant des objets de la vie quotidienne, il souhaite témoigner de leurs vérités esthétiques dans un style qui lui est propre.

« J’ai un profond intérêt pour les objets du quotidien qui nous entourent : ils racontent quelque chose de notre temps. »

Maurizio Di Iorio – Interview avec Kondini’arts

L’univers pop art

Dans un monde où nous sommes sans cesse stimulés visuellement, il ne cherche pas à extrapoler l’utilisation de ces objets par rapport à leur contexte quotidien tout en rejetant toute forme d’idéalisation. Maurizio souhaite donc simplifier le plus possible le portrait de ces objets de banalité, que nous chérissons tant. En effet, ces objets n’auraient pas d’utilité sans notre présence.

« Je n’aime pas les photographies qui veulent nous transmettre un message. Qu’est-ce que l’image d’une brosse à dents géante pourrait signifier ? C’est simplement une photographie objective, dépourvue d’angoisse existentielle. »

Maurizio Di Iorio – Interview avec Kondini’arts

La surexposition de ses images.

En utilisant le flash de son appareil photo, il mêle des mises en scène ironiques des hommes et des objets de la culture de masse : brosse à dents, bougies, bouteilles ou encore fruits et légumes… Ces symboles de la consommation courante et contemporaine sont sublimés par sa propre perception artistique. En utilisant une lumière très vive sur ses images, il parvient à créer une atmosphère solaire et éclatante. Accentuée par des retouches, la surexposition et l’hyper saturation de ses images effacent progressivement la perception des détails et des textures des objets, les rendant presque illusoires et abstraits.

L’univers pop art de Maurizio Di Iorio.

En utilisant des plans resserrés et des nuances très contrastés, les images de Maurizio captent tout de suite le regard des spectateurs. Ses références esthétiques étant en partie pop, les couleurs lui permet d’accéder à des possibilités expressives sortant de l’ordinaire.

« J’ai appris à construire mon propre lexique pour créer des images riches en contrastes implicites, en essayant de faire coexister séduction et répulsion. De plus, j’ai beaucoup travaillé sur les correspondances chromatiques, sur la relation continue et conflictuelle entre deux dimensions vs trois dimensions, sur les équilibres géométriques. Enfin, une utilisation spécifique de la lumière m’aide à faire ressortir des intensités chromatiques augmentant de ce fait la tactilité des images. »

Maurizio Di Iorio – Interview avec It’s Nice That

Maurizio Di Iorio : Site – Instagram

À LIRE AUSSI : 

  • La nourriture graphique et colorée de Brittany Wright
  • Inspiration Pop Art : les mashups photo colorés de Paul Fuentes
  • Princess Cheeto, portraits colorés de chat par Hugo Martinez
  • Les compositions fun et flashy de la photographe Emily Blincoe
  • Talents Graine de Photographe 2015 : l’univers pop et coloré d’Aurely Cerise 


Charlotte Szczepaniak contre le cancer du sein

« Tant qu’on respire encore », la série photo de Charlotte Szczepaniak contre le cancer du sein

Charlotte Szczepaniak est une photographe française âgée de 23 ans. En 2018, elle imagine un projet de photographie thérapeutique contre le cancer du sein. En mettant en scène une dizaine de femmes, elle aborde le sujet lourd et complexe de la maladie et de tout ce qui en découle en image. Sa série photo « Tant qu’on respire encore » permet de redonner confiance à ces femmes atteintes de près ou de loin par la maladie en leur communiquant un message de force et d’espoir. Son projet a été exposé lors de la saison d’Octobre rose en 2018 à Lille.

Charlotte Szczepaniak contre le cancer du sein
©Charlotte Szczepaniak

La photographie thérapeutique pour soigner les maux.

Fascinée par la photographie depuis presque 10 ans, cela fait maintenant 4 ans que Charlotte vit de sa passion. Amoureuse des mises en scène, la photographie lui permet de raconter des histoires et de dépeindre ses émotions. À travers cette discipline artistique, Charlotte témoigne aussi de son engagement envers certaines causes qui lui tiennent à cœur. Son projet « Tant qu’on respire encore » a pour but de réconcilier les femmes atteintes du cancer du sein avec leurs propres corps, en changeant le regard qu’elles portent sur elles-mêmes. En parlant de ce qui dérange, la photographe confronte ses modèles à leurs propres images; leur permettant ensuite de se sentir fières et belles malgré les traces physiques et psychiques engendrées par la maladie. Pour réaliser ces portraits de femmes battantes, Charlotte s’est inspiré de plusieurs grandes œuvres ; « La liberté guidant le peuple de Delacroix », « la vénus de Milo d’Antioche », ou encore des œuvres de Frida Kahlo.

Charlotte Szczepaniak contre le cancer du sein
©Charlotte Szczepaniak

Le cancer du sein, un combat touchant 1 femme sur 8.

Le projet de Charlotte envers cette cause est lourd de sens et de vécu pour elle. En effet, la jeune photographe a été impactée de près par la maladie au sein de sa famille proche. Véritable modèle de courage, elle s’est rasé la tête pour soutenir sa mère atteinte du cancer du sein. À travers sa série de photographie thérapeutique, le travail de cette talentueuse photographe émane donc d’une volonté de sensibiliser et de soutenir les femmes porteuses de la maladie. Le cancer du sein étant le cancer le plus diagnostiqué chez la femme, la prévention est en effet primordiale. Bien que 8 cancers du sein sur 10 se déclarent après 50 ans, de plus en plus de jeunes femmes sont touchées.

Charlotte Szczepaniak contre le cancer du sein
©Charlotte Szczepaniak

Afin d’en apprendre davantage sur l’œuvre de cette photographe, nous sommes allés à sa rencontre. Découvrez notre interview exclusive avec Charlotte Szczepaniak.

Qu’est-ce qui vous a poussé à devenir photographe ?

Lorsque j’ai commencé à m’intéresser à la photographie, ce n’était qu’un amusement avec ma meilleure amie de l’époque. Nous nous prenions chacune notre tour en photos pendant des après-midis entiers. Je n’avais pas prévu d’en faire mon métier, j’avais d’ailleurs entrepris des études de médecine après l’obtention de mon bac, mais j’ai eu la chance de pouvoir vivre de ma passion alors je l’ai saisi et je ne regrette pas cette aventure !

Charlotte Szczepaniak contre le cancer du sein
©Charlotte Szczepaniak

Comment avez-vous eu l’idée de réaliser cette série photo et en quoi cette cause vous tient-elle particulièrement à cœur ?

L’idée m’est venue en mai 2018. À cette période, ma maman faisait une grave récidive et ma grand-mère paternelle apprenait qu’elle était également touchée. C’était un coup de massue pour moi et ma famille. J’ai ressenti le besoin d’en parler, de sortir toutes ces émotions que j’avais en moi. J’ai eu envie de leur donner, à elles ainsi qu’à d’autres femmes malades ou ayant été malade ; la parole, une occasion de leur prouver qu’elles sont fortes et que la maladie n’est pas une fin en soi. Le cancer du sein est une cause qui me tient particulièrement à cœur, car depuis 2014, ma maman se bat avec. Aujourd’hui, elle est en rémission ainsi que ma grand-mère.

Charlotte Szczepaniak contre le cancer du sein
©Charlotte Szczepaniak

Quel impact a eu la photographie thérapeutique dans la vie de vos modèles photo ?

Grâce à ces photos, j’ai fait de fabuleuses rencontres (que ce soit pendant la réalisation de ce projet ou après, car il continue de vivre et de faire du bien). Des dizaines de femmes se sont livrées à moi, m’ont ouvert les portes de leur intimité et m’ont appris la définition du mot « résilience ». Je sais aujourd’hui que je les ai aidées à se réapproprier leur corps, à se sentir belles et fortes et à reprendre confiance en elles.

Charlotte Szczepaniak contre le cancer du sein
©Charlotte Szczepaniak

Parmi cette série, est-ce qu’une photographie thérapeutique a une signification particulière pour vous ?

La photo la plus marquante de ma série photo est pour moi celle de ma maman brandissant son drapeau et avançant vers moi d’un pas décidé.

Charlotte Szczepaniak contre le cancer du sein
©Charlotte Szczepaniak

Avez-vous un message à faire passer à travers cette série photo ?

Si je devais faire passer un message, ce serait de ne pas attendre et de se faire dépister dès le moindre doute, car le temps compte : un cancer peut être soigné s’il est pris en charge à temps. Mais je souhaiterais également dire à toutes les femmes ainsi qu’aux hommes (car ils peuvent aussi être touchés) qui liront peut-être cet article qu’ils sont forts ; il y aura des moments difficiles, mais vous réussirez à les surmonter, il ne faut pas laisser tomber; car la vie vaut la peine d’être vécue et elle est encore plus belle après la victoire. Également, si certaines personnes n’ont pas la chance d’être entourées; elles peuvent trouver du réconfort et de précieux conseils auprès d’associations.

Charlotte Szczepaniak contre le cancer du sein
©Charlotte Szczepaniak

Charlotte Szczepaniak : Site – Instagram

À LIRE AUSSI : 

  • « Vitiligo » une série de portraits redéfinissant l’esthétisme
  • Pour sa femme malade, un homme se photographie en tutu rose
  • Les célébrités tirent la langue à la maladie pour Manuelle Toussaint
  • « Grandpa », la série au surréalisme pastel du photographe Karen Khachaturov
  • « C’est mon Koeur », une série d’Ilan Dehé pour soutenir la recherche en faveur du cancer du sein


« Lueurs cendrées »

« Lueurs cendrées », l’œuvre mélancolique au grain serré de Romann​ Ramshorn

Romann Ramshorn est un photographe français, né en 1977 à Brive-la-Gaillarde. Son livre photo « Lueurs cendrées » rassemble une centaine de photographies argentiques en noir et blanc, comme une sorte de rétrospective de ses œuvres. Cherchant à connecter ses pensées profondes avec le monde extérieur, ses images analogiques capturent les atmosphères, les climats et les humeurs dont il a été témoin durant ses grands et ses petits voyages à travers le monde entre 2004 et 2018.

Une enfance pittoresque.

Romann Ramshorn a grandi avec ses parents dans une maison isolée au milieu des bois, sans électricité ni eau courante. Cette enfance pittoresque influença fortement l’imaginaire et la perception du monde du photographe. En 1985, lorsque ses parents quittèrent la vie champêtre pour vivre de la photographie publicitaire en Corrèze, Romann a dû s’acclimater au mode de vie urbain. Ce bouleversement de mode de vie entraîna une remise en question identitaire chez Romann ; lui conférant une double identité. Le photographe étant profondément lié à la nature a su être tout autant captivé par les cultures urbaines.

« Rien n’est plus simple que de prendre une photographie. Et c’est bien là que ça se complique. Je n’ai jamais rien photographié d’autre que le squelette étrange de mon âme, ou, plus exactement, son reflet indicible errant entre les strates du monde. »

Romann Ramshorn

Le style photographique de Romann Ramshorn.

Après des études de philosophie en 1999, Romann décide finalement de se lancer dans la photographie, séduit par son impact direct et immédiat. Romann a trouvé sa place dans la photographie analogique, en développant lui-même ses films et en les numérisant avec un scanner dédié aux négatifs. Son œuvre découle de ses nombreux voyages en France, en Italie, en Espagne, en Allemagne, au Portugal ou encore aux États-Unis. Profondément marqué par ses souvenirs, le photographe dépeint un univers flou et sombre de ses voyages à travers des contrées lointaines – urbaines ou rurales – tout en simplifiant leur vision parfois complexe et abrupte.

« Pensé comme un résumé de mon cheminement en photographie, Lueurs cendrées tourne autour de petites choses, souvent anodines, mais dans lesquelles je pressens toujours un fond magique, et tragique à la fois. »

Romann​ Ramshorn – Interview avec Kiss Kiss Bank Bank

L’univers onirique et nostalgique de « Lueurs cendrées ».

L’œuvre photographique de Romann illustre les voyages sombres et silencieux de ces âmes solitaires qu’il a pu croisés durant ses voyages. Ces personnes, paraissant seules, mais pourtant liées entre elles. Lueurs Cendrées est le reflet du temps qui passe et de ces choses qui perdurent malgré cela. Ses photographies argentiques capturent des fragments de vie, des lieux et des humeurs palpables dans une ambiance parfois sombreflou et tragique. Son œuvre est décrite comme une énigme. Cependant, il ne cherche pas à la résoudre, mais simplement à en dépeindre la complexité et la beauté.

« Murs, bétons, poteaux, marches, objets inattendus, comme autant de carcasses d’heures anciennes laissées là par ceux qui les ont vécues, ciels, forêts, routes, collines tapies de ruisseaux et de prairies, Lueurs cendrées esquisse aussi parfois des âmes qui furtivement se retrouvent, puis s’enfuient. »

Romann Ramshorn

Le grain serré et l’absence de couleur.

Le caractère austère des photographies argentiques de Romann est accentué par l’absence de couleur. Le noir et blanc renforce l’aspect sombre et mélancolique de ces images, les rendant à la fois oniriques et poétiques. En jouant avec la lumière, Romann parvient à témoigner de sa contemplation face à ses paysages et ses photographies de rue. De plus, l’effet granuleux renforce l’atmosphère tant pesante que libératrice des images. Immortalisant des passagers, des objets insolites, des murs, des marches, ciels, forêts, routes et prairies; Romann expose le sentiment de liberté et de vide se dégageant de ces lieux et de ces scènes de vie.

« Se sentir intensément vivant, et tout intensément vide. Ce livre fleurit de ce dilemme, et ne cherche pas à le résoudre. Des fragments de voyage, bribes d’ombres et d’invisibles équilibres, pris à la dernière minute humide de l’automne, ou croisés sous un éclat d’été. »

Roman Ramshorn – Interview avec le blog de Fabien Ribery

« Lueurs cendrées »
© Romann Ramshorn
« Lueurs cendrées »
© Romann Ramshorn
Lueurs cendrées
© Romann Ramshorn

Romann Ramshorn : Site – Instagram

Lueurs Cendrées, imprimé en bichromie par Escourbiac dans le Tarn et publié en septembre 2021, dès à présent disponible à la commande.

À LIRE AUSSI :