Fabio Catanzaro : L’architecture minimaliste et colorée

L’architecture minimaliste et colorée de Fabio Catanzaro

L’architecture minimaliste et colorée de Fabio Catanzaro

Né à Venise, Fabio Catanzaro est un photographe italien dont le style photographique se démarque par son minimalisme architectural. Jouant avec les lignes, la lumière et les couleurs, Fabio parvient à faire ressortir la beauté de l’ordinaire en se concentrant sur les détails de ce qu’il voit autour de lui. Passionné par l’architecture urbaine, il nous livre sa vision minimaliste et épurée des lieux qu’il visite.

Des bords, des ombres et des lignes.

Les photographies d’architecture urbaine de Fabio nous livrent sa vision simple et minimaliste des milieux urbains qu’il parcourt. En se concentrant sur l’essentiel, ce photographe parvient à créer des compositions intéressantes grâce à plusieurs éléments ; des murs, des ombres, des couleurs et des formes géométriques. Son travail combine donc essentiellement des éléments colorés et géométriques d’une part et de l’autre, l’architecture urbaine. Prises à la fin de l’été 2020 – lors de l’assouplissement des restrictions anti-pandémie – ses photographies d’architecture urbaine lui communiquent un vaste sentiment de liberté.

« Bien que de nombreux artistes et photographes puissent s’inspirer, ma vision est déterminée par ma propre volonté d’observer et de capturer le monde qui se trouve devant moi, tel qu’il est. Les photos sont les « cases » pour voir réellement à quoi ressemblent un élément, ses détails, ses formes. J’ai toujours essayé de voir la beauté dans les choses du quotidien. »

Fabio Catanzaro

Les photographies d’architecture urbaine et de lampadaires.

Utilisant particulièrement les ombres marquées, les couleurs vives et les motifs géométriques sur ses images, Fabio a porté cette fois-ci son attention sur les lampadaires. En jouant sur l’ombre et la lumière, il tente d’éviter toutes intersections avec d’autres éléments en donnant un angle visuel unique à son spectateur. Toujours à la recherche du cadre le plus net possible, ses photographies d’architecture urbaine marquent un esthétisme soigné et une approche minimaliste raffinée.

« Les lampadaires sont pleinement insérés dans n’importe quel contexte urbain, plantés dans le sol. La plupart d’entre nous ne remarquent même pas leur présence. Ces hautes constructions métalliques qui s’illuminent la nuit, mais restent éveillées le jour, veillant sur tout le territoire — j’y vois un cas rare où l’esthétique dépasse l’utilité.

Fabio Catanzaro – Interview avec Seen Magazine

Fabio Catanzaro : L’architecture minimaliste et colorée
©Fabio Catanzaro

Fabio Catanzaro : Site – Facebook

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L’esthétisme humain exploré par Ben Olive

L’esthétisme humain exploré par Ben Olive sous un angle cinématographique

Ben Olive est un photographe basé à Londres. Adepte de la photographie analogique, il se concentre essentiellement sur des portraits conceptuels dans un univers cinématographique. Capturant des moments intimes sur pellicule, ses images s’apparentent à des scènes de filmsAutodidacte, il couvre une grande variété de thèmes et de styles différents à travers son travail. Toutefois, ses images transposent principalement l’intimité du genre humain dans toute sa splendeur sous un angle surréaliste.

L’esthétisme humain exploré par Ben Olive
©Ben Olive

Une passion pour la photographie analogique.

Ben Olive s’est toujours intéressé à la photographie. Le jour de son 21e anniversaire, il a reçu un appareil photo argentique. C’est à partir de ce moment qu’il a pu pratiquer sa passion en capturant des moments nostalgiques sur pellicule. Même s’il est vrai que l’argentique redevient tendance pour les jeunes photographes souhaitant s’essayer à cette pratique rétrograde, Ben choisit aujourd’hui cette technique non pas pour « l’effet de mode », mais pour l’étendue de ce qui est exploitable aujourd’hui sur pellicule.

L’esthétisme humain exploré par Ben Olive
©Ben Olive

« La photographie analogique est tout simplement trop amusante ! De la même manière que la plupart des gens sont attirés par l’évasion du vintage, je suis moi aussi coupable de faire partie de la foule. Pour moi, cela m’a toujours semblé plus « old school » et pour cette raison plus cool que le numérique. »

Ben Olive – Interview avec Bubblegum Club

L’esthétisme humain exploré par Ben Olive
©Ben Olive

L’immédiateté et les clichés en rafale du numérique ne font donc pas toujours unanimité chez les jeunes photographes préférant prendre leur temps pour saisir l’instant et réfléchir davantage à leur prise de vue. Ainsi, il capture ses portraits conceptuels à l’aide de films 35mm et 120.

L’esthétisme humain exploré par Ben Olive
©Ben Olive

L’univers cinématographique de ses clichés.

Avant même de se lancer dans la photographie, Ben a toujours été fasciné par le cinéma et par l’idée de tourner un film un jour. Le culte qu’il entretient pour le 7e art l’a donc conduit à parcourir ce voyage artistique et se reflète aujourd’hui sur ses clichés proches de l’imagerie que l’on trouve dans les œuvres cinématographiques classiques. Étant très inspiré par les personnes et l’esthétisme humain, il explore les formes les plus intimes et profondes du genre humain sous un angle surréaliste. Il place donc ses modèles en position de vulnérabilité, en souhaitant se rapprocher des moments où les individus apparaissent sous leur forme la plus intime. Ses portraits conceptuels s’apparentent donc comme une célébration de l’expérience humaine et son esthétisme.

L’esthétisme humain exploré par Ben Olive
©Ben Olive

« Je souhaite pouvoir faire des images cinématographiques surréalistes qui ressemblent à des moments en pause dans le temps ; pas posé, mais plutôt comme des photos de scènes d’un film. Des images auxquelles un spectateur peut sentir qu’il s’identifie. Pour cette raison, oui, l’intimité est certainement quelque chose que je priorise dans ma photographie, tout comme le poids émotionnel et l’humeur de l’image. J’aime les vêtements formels sombres et les moments de chagrin, ainsi que le surréalisme et le malaise qui les accompagnent. La nudité est aussi certainement quelque chose avec laquelle j’aimerais travailler davantage. J’aime l’idée d’avoir des figures nues placées dans des endroits auxquels elles ne devraient pas être. »

Ben Olive – Interview avec Bubblegum Club

L’interprétation de son message à travers ses portraits conceptuels.

Ben Olive ne conceptualise pas le sens de ses photographies avant de les capturer. Observant constamment les personnes comme à travers le viseur de son appareil photo, il immortalise seulement ce qu’il aime, sans attribuer un sens ou une lecture particulière à ses images.

« Le but de ma photographie est de communiquer, non pas une idée, ou un message, ni même un sentiment, mais de transmettre un désir désespéré de créer ; que tout le monde puisse voir ce que je vois, et que cela soit pris en compte. »

Ben Olive – Interview avec Bubblegum Club

L’esthétisme humain exploré par Ben Olive
©Ben Olive
L’esthétisme humain exploré par Ben Olive
©Ben Olive

Ben Olive : Site – Instagram

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Les diptyques monochromes d’Alicja Brodowicz

Les diptyques monochromes d’Alicja Brodowicz illustrant les similitudes entre l’Homme et la nature.

Originaire de Cracovie, Alicja Brodowicz est une photographe polonaise. Dans son projet photographique « Visual Exercises », elle fait le lien entre le corps humain et la nature à travers une série de diptyques monochromes. Fascinée par les multiples similitudes existantes entre l’espèce humaine et la nature, elle nous pousse à nous questionner sur notre relation avec cette dernière. Découvrez ses fascinants Diptyques en noir et blanc.

Les diptyques monochromes d’Alicja Brodowicz
©Alicja Brodowicz
Les diptyques monochromes d’Alicja Brodowicz
©Alicja Brodowicz

Le parcours d’Alicja Brodowicz vers la photographie.

Diplômée à l’Université d’Utrecht aux Pays-Bas, Alicja est traductrice de profession. La photographie étant au centre de ses passions, elle a ensuite suivi une formation à l’Institut de photographie créative à Opava en République tchèque. Dans ses débuts en photographie, elle se concentrait principalement sur son environnement proche pour capturer des moments, notamment ses amis et sa famille. Avec le temps, elle s’est spécialisée dans la photographie documentaire subjective et artistique. De ce fait, ses œuvres laissent libre cours à l’interprétation et l’imagination. Son travail a été publié dans plusieurs webmagazines notamment L’Oeil de Photographie et Monovisions.

Les diptyques monochromes d’Alicja Brodowicz
©Alicja Brodowicz
Les diptyques monochromes d’Alicja Brodowicz
©Alicja Brodowicz

Sa série de diptyques monochromes « Visual Exercises ».

La première fois qu’Alicja a été frappée par les similitudes entre le corps humain et la nature, c’est lorsqu’elle a observé le dos de son petit ami. En prêtant attention aux plis sur son dos, elle a de suite imaginé la pente ondulée d’une colline. Cet exemple n’a pas été mis en image, mais il lui a valu le déclic pour se pencher sur cette idée de série photo. Elle a alors commencé à effectuer des “exercices visuels” ; d’où le nom de la série, pour repérer tous les éléments physiques pouvant être comparés à ceux de la nature. Elle a commencé à prêter attention à des éléments qu’elle ignorait auparavant en observant la nature sous un autre angle. Elle s’est donc mise à repérer toutes les analogies possibles et intéressantes entre le corps physique et l’environnement qui nous entoure.

« Je photographie le corps humain et ses fragments : cheveux, cicatrices, texture de la peau, rides. Je m’intéresse aux particularités individuelles en recherchant les traits distinctifs et les irrégularités. Les imperfections sont mes préférées. Je photographie la nature, le macrocosme : les surfaces d’eau, l’herbe, l’écorce des arbres, les feuilles sèches. Ensuite, je combine les deux images, à la recherche de lignes convergentes, de textures, de similitudes dans le design et d’analogies dans la composition entre le microcosme et le macrocosmeJe cherche l’unité entre le corps humain et la nature. »

Alicja Brodowicz – Interview avec Cultura Inquieta

Les diptyques monochromes d’Alicja Brodowicz
©Alicja Brodowicz
Les diptyques monochromes d’Alicja Brodowicz
©Alicja Brodowicz

Le caractère brut du noir et blanc dans ses œuvres.

La quasi-totalité de ses œuvres étant en noir et blanc, l’absence de couleur permet de revenir à l’essentiel et de ne pas se perdre avec des détails futiles. Le caractère monochrome de ses images lui permet de mieux s’exprimer; en faisant ressortir le contraste et la composition de ses diptyques monochromes.

“En ce qui concerne cette série, je pensais qu’elle fonctionnerait mieux en noir et blanc – je voulais me concentrer sur les textures, les lignes et les formes et il me semblait que la couleur aurait été une distraction inutile.”

Alicja Brodowicz

Les diptyques monochromes d’Alicja Brodowicz
©Alicja Brodowicz
Les diptyques monochromes d’Alicja Brodowicz
©Alicja Brodowicz

Notre lien avec l’environnement qui nous entoure.

En se lançant sur ce projet, Alicja n’avait pas prémédité le message à faire passer sur ses images. Elle cherchait simplement les ressemblances. C’est au fur et à mesure que le projet avançait, qu’elle a commencé à réfléchir davantage sur la connexion que les hommes ont avec la nature et à quel point nous dépendons d’elle. À travers ses diptyques monochromes, elle a alors prouvé que nous faisons partie intégrante de la nature en tant qu’espèce vivante et que la Terre; elle-même est aussi un gigantesque corps vivant.

« En retraçant l’unité des éléments formels, des compositions, des lignes et des formes sous forme de diptyques, l’interrelation du corps humain et de la nature devient apparente. »

Alicja Brodowicz

Les diptyques monochromes d’Alicja Brodowicz
©Alicja Brodowicz
Les diptyques monochromes d’Alicja Brodowicz
©Alicja Brodowicz

La parfaite imperfection du corps humain.

Le second aspect sur lequel Alicja s’est penché lors de la réalisation de son œuvre est l’acceptation du corps humain tel qu’il est, avec ses imperfections. La photographe a voulu témoigner de son opposition face à l’impact des standards esthétiques sur notre estime de soi. Le fait de penser que le corps humain ressemble à celui d’un mannequin en couverture de magazine sur papier glacé étant totalement destructeur ; elle nous pousse à nous confronter à différents aspects du corps humain, que nous souhaitons ignorer. En comparant le corps humain avec la nature, qui est universellement considérée comme belle, et qui n’est pas impactée par les normes canoniques de la beauté, elle nous permet de poser un regard différent sur ce que l’on croit normalement laid, vieux, flasque et imparfait.

« Dans la nature, les arbres peuvent être déformés, pliés de façon bizarre, et ils restent beaux. L’éloignement de la nature a conduit à l’abus de l’environnement et du corps. Seule une reconnexion avec la nature permet de retrouver l’amour de soi et de rendre le corps imparfait à nouveau parfait. »

Alicja Brodowicz

Les diptyques monochromes d’Alicja Brodowicz
©Alicja Brodowicz
Les diptyques monochromes d’Alicja Brodowicz
©Alicja Brodowicz

Alicja Brodowicz : Site – Instagram

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Raised By Wolves

Raised By Wolves, le récit poignant de Jim Goldberg sur les adolescents sans abris

Jim Goldberg, né en 1953 est un photographe américain. Pratiquant principalement de la photographie documentaire, il explore plusieurs formes narratives à travers ses œuvres. S’attachant à représenter les populations délaissées et marginalisées, son œuvre phare « Raised By Wolves » illustre le quotidien des adolescents vivant dans les rues de San Francisco et de Los Angeles entre 1985 et 1995. Découvrez les Polaroids inédits de Jim Goldberg narrant le récit poignant de cette jeunesse à la dérive.

Raised By Wolves
©Jim Goldberg

Entre la fiction narrative et le documentaire.

À travers son livre photo « Raised By Wolves » paru en 1995, Jim Goldberg expose les populations négligées et à risque qu’il a pu rencontrer dans les grandes villes sud-californiennes. Dans la plupart de ses œuvres, il met en avant la réalité sur les mythes américains et les notions de classes, de pouvoir ou de bonheur. Jim octroie alors une voix et une visibilité à ces adolescents abandonnés et effacés de la conscience collective. La notion d’individualité étant omniprésente dans son œuvre, il permet à ses sujets de contrôler la narration de leur récit. Entre le mythel’identité et l’histoire, ce photographe expose la vérité de ces adolescents; qui n’aurait jamais été entendue autrement. Jim précise que « Raised By Wolves » n’est pas une œuvre de photojournalisme; mais elle se situe plutôt entre la fiction documentaire et narrative – « une œuvre de fiction qui est complètement vraie », comme il l’a dit.

Les Polaroids inédits de son œuvre « Raised By Wolves ».

« Raised By Wolves » a été décrite comme un « déchirant roman en images » par le Washington Post. Les Polaroids retracent 10 ans d’images mêlant photographies de rueportraits et confidences rédigées par les sujets eux-mêmes. Ces images, pour la plupart en noir et blanc accompagnées de notes manuscrites proclament ainsi l’identité, les défis et les rêves de ces adolescents laissés pour compte, tout en relatant la triste réalité de la rue. En 2021, Jim sort la suite de sa série d’archives en publiant son livre « Fingerprint » avec des images ayant servi de brouillons pour des photos capturées plus tard pour « Raised By Wolves ».

Raised By Wolves
©Jim Goldberg

La jeunesse marginalisée californienne des années 80-90.

En partant à la rencontre de ces adolescents sans-abri, Jim a pu accéder aux pensées de cette jeunesse tourmentée et foudroyée par la dépendancel’exploitation et la violence. En les côtoyant, il a cherché à comprendre ce qui se déroulait sous ses yeux durant des années en se positionnant en tant que spectateur.

« J’ai eu le privilège d’être à la fois témoin et narrateur. L’intimité, la confiance et l’intuition guident mon travail. »

Jim Goldberg – Interview avec Henri Cartier Bresson

La recherche d’une vie meilleure dans les grandes villes.

Ces adolescents, avides d’espoir et de liberté ont aussi une histoire à raconter. Certains viennent en ville pour se construire un avenir meilleur, attirés par la liberté de l’anonymat et la possibilité de se réinventer. D’autres s’y installent pour fuir un passé douloureux ; mais par manque de moyens, se retrouvent piégés dans un cercle infernal, et finissent par s’y perdre. Après avoir étudié plusieurs types de groupes sociaux : les plus aisés – les moins aisés – les personnes âgées, Jim eut un point de vue différent en étudiant la jeunesse la moins aisée.

« Je pensais à ma propre adolescence et à mon enfance, et à d’autres personnes que je connaissais qui étaient souvent désignées comme boucs émissaires, qui n’étaient pas appréciées ou qui n’avaient pas de chance. Je voulais regarder ces gens qui étaient des étrangers, comme je sentais que je l’étais. »

Jim Goldberg – Interview avec Magnum Photos

La rencontre avec Tweaky Dave et Echo.

Les deux protagonistes de l’œuvre sont Tweaky Dave et Echo ; deux jeunes fugueurs, bien que charismatiques, mais profondément troublés dont les vies se sont entremêlées. Il a ainsi noué des liens d’amitié avec ces antihéros en les suivant autour de Los Angeles. Il a également hébergé la mère biologique d’Echo lorsque cette dernière était enceinte. Les textes, les photographies et les personnages ont marqué les esprits par leur authenticité ; bien que leurs histoires soient parfois des demi-vérités ou des récits entièrement fabriqués.

Raised By Wolves
©Jim Goldberg - Tweaky Dave et Echo
Raised By Wolves
©Jim Goldberg - Tweaky Dave et Echo
Raised By Wolves
©Jim Goldberg - Tweaky Dave et Echo

« Les histoires qu’ils ont créées sur eux-mêmes étaient basées sur Hollywood, le Rock and roll et les histoires d’amour. Leur famille dans la rue était un film en soi. Ils étaient aussi à Hollywood et à San Francisco. Ils allaient et venaient, et étaient les nouveaux James Deans ou Johnny Rottens. »

Jim Goldberg – Interview avec Magnum Photos

L’impact de l’œuvre Raised By Wolves.

En 2016, l’œuvre fait encore parler d’elle, mais cette fois-ci à la une des journaux. En effet, lors d’un évènement, Kanye West avait porté la réplique d’une veste de Tweaky Dave figurant dans le livre de Jim. Il a ensuite vendu une veste imitant son style pour 400$ lors d’une collection de mode publiée en soutien à un nouvel album. « Il n’avait aucune idée d’où cela venait. Il pensait que c’était juste un article de mode » a affirmé Jim Goldberg. L’auteur de l’œuvre s’est en effet senti frustré du manque de connaissances et de respect envers Dave, aujourd’hui mort d’une insuffisance rénale. Il a perçu cet acte comme une occasion manquée de sensibiliser la population sur les enfants sans-abri, lors de la vente de cette copie de veste ne mentionnant ni Dave ni l’œuvre de Jim.

Raised By Wolves
©Jim Goldberg - La veste de Dave

Le designer ayant créé la réplique de la veste pour Kanye a cependant reconnu son origine, étant lui-même un fan incontestable du travail de Jim Goldberg, en postant une photographie de la veste sur Instagram avec la légende « RIP Dave ». Cette reprise d’une partie de l’œuvre de Jim fait écho à la manière dont les modes de vie marginaux sont arrachés de leur contexte. Ces éléments, fort d’histoire et de vécu sont réduits à des produits reconditionnés pour les consommateurs, n’ayant aucune idée de la provenance des looks qu’ils se crées. Le photographe souligne ainsi l’importance d’un projet tel que le sien, étant le miroir du combat quotidien auquel tant de personnes sont confrontées dès leur adolescence.

Raised By Wolves
©Jim Goldberg

Jim Goldberg : Site – Instagram

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Les photographies new-yorkaises en noir et blanc

Les photographies new-yorkaises en noir et blanc d’Alexander Zalokar

Alexander Zalokar est un photographe autrichien résident à Vienne. Adepte de Street Photography, il ne se limite pas à un style photographique. Combinant plusieurs techniques de prise de vue, Alexander parvient à créer une atmosphère particulière et propre à lui sur ses clichés urbains. En jouant sur la perceptive et la lumière naturelle dans des lieux bondés ou sans affluence, il parvient à créer un univers sombre reflétant pourtant la réalité de la ville. Découvrez ses photographies de rue en noir et blanc à New York.

Les photographies new-yorkaises en noir et blanc
©Alexander Zalokar

Un goût prononcé pour l’art.

Même si Alexander a suivi et obtenu son Master en économiel’art a toujours constitué une part importante de sa vie. Curieux et attentif, toute forme d’expression et d’art attire son attention. Il s’est lancé dans la photographie il y a 5 ans, profitant désormais de ses voyages citadins pour capturer des instants de vie fugaces, des portraits et des photographies d’architecture urbaine.

La ville comme champ d’action.

À l’affût de scènes de vie furtives, Alexander aime photographier des personnes dans la rue, reflétant le quotidien mouvementé des citadins. Prenant la ville comme terrain de jeu, ce photographe capte des instants sur le vif dans des décors débordants de vie et d’énergie. Combinant plusieurs modes de prise de vue, il capture également des clichés d’architecture urbaine, dans des espaces bondés ou des lieux déserts où figure une présence humaine.

« Idéalement, je mélange tout ensemble. Un modèle dans un groupe motopropulseur perdu. Un modèle dans une centrale électrique perdue ou une petite danseuse à New York. »

Alexander Zalokar

Les portraits en milieu urbain.

Il réalise également des portraits de modèles, en utilisant toujours l’environnement urbain comme décor. Le caractère brut de ses photographies monochromes renforce l’émotion dégagée par les sujets. Nous sommes captés directement par la composition et le contraste de l’image en nous attardant sur le regard du modèle.

Ses photographies de rue en noir et blanc.

Le noir et blanc permet de revenir à l’essentiel, en nous concentrant sur l’émotion brute émanant de ses photographies de rue, les rendant ainsi plus fortes. L’absence de couleurs permet de faire ressortir la lumière en renforçant le caractère parfois austère de ses photographies de rue. Il parvient ainsi à trouver l’équilibre entre la représentation de la réalité et sa sombre réputation. Ayant une approche subtile dans sa démarche, il utilise également la perspective pour créer une dimension supplémentaire à ses photographies de rue en noir et blanc.

« La perspective est importante dans mon travail. J’utilise beaucoup d’objectifs grand angle. »

Alexander Zalokar

L’éclairage particulier sur ses photographies de rue en noir et blanc.

Concernant l’atmosphère, il est toujours à la recherche des bons éclairages et des bonnes conditions météorologiques pour donner à ses images l’aspect souhaité. Ainsi, il privilégie les heures dorées et bleues pour capturer ses clichés, c’est-à-dire juste avant et après le coucher du soleil.

« Je fais ce qu’il me plaît. Si une personne aime mes photographies, ça me rend heureux. Je veux seulement raconter des histoires et montrer ma vision des choses. »

Alexander Zalokar

Alexander Zalokar : Instagram 

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  • Le regard de Vincent Bourchot sur la photo de rue en noir et blanc


Agenda photo mai 2022

Agenda Photo Mai 2022

Un nouveau mois, un nouvel agenda ! Comme chaque mois, nous vous avons concocté une sélection des expositions photo incontournables près de chez vous. Au programme : une galerie photo en hommage à la disparition de l’actrice légendaire Romy Schneider, un retour dans le temps avec les images mythiques de Tony Frank sur la vie de Serge Gainsbourg, une exposition photographique monochrome de Nikos Aliagas à la Seine Musicale, et bien d’autres à découvrir de quoi attiser votre curiosité artistique. Alors ce mois de mai, faites donc ce qu’il vous plaît !

Agenda Photo Mai 2022

Expositions photo

En plus d’enrichir votre culture artistique, une exposition photo vous fera vivre un moment unique en son genre. Seul(e) ou à plusieurs, la découverte de nouvelles œuvres photographiques est avant tout un plaisir aux yeux et un moyen de voir le monde sous un autre jour. Découvrez ce qui vous attend ce mois de mai près de chez vous.

En ce mois de mai 2022, cela fait 40 ans que Romy Schneider nous a quittés. La Galerie de l’Instant à Paris rend hommage à cette actrice iconique, ayant marqué plusieurs générations. Jusqu’au 16 mai 2022, laissez-vous submerger par l’émotion se dégageant de ces images à la hauteur de la beauté et de la sensualité de cette femme ; que l’on ne peut oublier.

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Romy, la vie et le cinéma

Jusqu’au 15 juin 2022, découvrez les photos d’archives des 14 photographes de l’Agence NOOR à la Bibliothèque Nationale de France à Paris mettant en lumière des lieux d’histoire et des populations tombées dans l’oubli. À l’approche des 15 ans de l’Agence, découvrez ses tirages à l’image de la devise de Stansley Greene, l’un des fondateurs du groupe ; « Certaines choses ont simplement besoin d’être vues ».

Agenda Photo Mai 2022
Ce monde qui nous regarde : 15 ans de l’Agence NOOR

Du 30 mars au 12 juin 2022, retrouvez « Lovesody », la première exposition de l’artiste Motoyuki Daifu à la Maison européenne de la photographie à Paris. Sa série photo dresse le portrait émouvant de son histoire d’amour fulgurante avec une jeune mère célibataire. Empreintes de tendresse, ces photographies respirent l’amour et la nostalgie d’une idylle qui n’a duré que six mois alors qu’il était âgé de 23 ans.

Agenda Photo Mai 2022
©Motoyuki Daifu - Lovesody

L’animateur télé et photographe français Nikos Aliagas expose ses nouvelles photographies en noir et blanc à la Seine Musicale à Paris. Jusqu’au 3 novembre 2022, admirez l’intensité de ces portraits inédits d’artistes français et internationaux qu’il a pu capturer en plateau et en coulisses durant ses diverses émissions télévisées.

Agenda Photo Mai 2022
©Nikos Aliagas - egards Miroirs, l’exposition de Nikos Aliagas à la Seine Musicale

Retrouvez les œuvres du talentueux photographe américain Joël-Peter Witkin du 23 avril au 4 juin 2022 à la Galerie PJ à Metz. « Madonnas » expose les corps de femmes meurtris en les plaçant au rang d’icône de l’art et de femmes vénérées.

Agenda Photo Mai 2022
©Madonnas par Joël-Peter Witkin

Du 25 mai au 3 septembre 2022, découvrez l’exposition « Theaters » Romain Meffre et Yves Marchand à la Galerie Polka à Paris. Leurs photographies capturent des salles de cinéma américain laissées à l’abandon dans un décor triomphant d’influence baroque et Art déco.

Agenda photo mai 2022
©Yves Marchand et Romain Meffre - Theaters

Pour célébrer l’ouverture de la Maison de Serge Gainsbourg à Paris, la Galerie de l’Instant à Nice nous dévoile les clichés intimes de Serge Gainsbourg capturés par le photographe Tony Frank. Jusqu’au 16 mai 2022, découvrez les portraits mythiques de l’artiste durant son quotidien ; chez lui, sur scène, au travail, en famille et avec les grands amours de la vie : Jane ou encore Bambou.

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©Tony Frank - Serge Gainsbourg

La Galerie 21 à Toulouse présente l’exposition de Patrick Betbeder sur le thème de la Street Photography jusqu’au 31 mai 2022. Arpentant les villes, ce photographe aime enquêter sur tout. Captant des instants de vie, il nous dévoile ainsi ce qui nous échappe, mais qui est pourtant visible de tous.

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©Patrick Betbeder - Instants de rue

Les Archives Municipales de Lyon présentent jusqu’au 1er octobre 2022 une rétrospective consacrée aux œuvres photographiques de Philippe Schuller. Ces compositions émouvantes témoignent d’histoires, de rencontres, de gestes, de regards, de couleurs, de paysages ou encore de rêves.

Agenda Photo Mai 2022
©Philippe Schuller -Rétrospective

Jusqu’au 29 mai 2022, le Muséum de Bordeaux présente les natures mortes à l’éclairage clair-obscur de Patrick Buschhorn. Développant une fascination pour les créations artistiques de la nature, ce photographe nous pousse encore à changer notre regard sur le monde. Un zoom sur ses collections en fluide nous permet de nous sensibiliser sur la fragilité de la vie terrestre.

Agenda photo mai 2022
©Patrick Buschhorn - Perdus dans l’espace

Jusqu’au 28 mai 2022, la Médiathèque Luce-Courville de à Nantes expose les portraits afghans de Jahida Sahar Elham. Cette artiste illustre le portrait de la vie quotidienne des habitants de Kaboul entre 2016 et 2019. Pour cette photographe afghane ayant fui la guerre dans son pays pour vivre en Inde, la photographie représente un moyen d’expression et une façon de voir les personnes et les lieux sous un angle différent.

Agenda photo mai 2022
Jahida Sahar Elham - Portraits afghans

Du 29 avril au 28 août 2022, le musée Granet à Aix-en-Provence présente l’exposition photographique de Bernard Plossu sur le thème de l’Italie des années 70 à 2017. La couleur mat au charbon qu’il utilise donne un rendu doux et granuleux à ses clichés de Rome.

Agenda Photo Mai 2022
©Bernard Plossu - Italia Discreta

Jusqu’au 4 juillet 2022, découvrez les photographies de reportages dans le bassin Minier de Lens par Robert Doisneau au Musée du Louvre à Lens. À travers ses clichés d’après-guerre pris entre 1945 et 1963, il pose un regard bienveillant et complice sur le quotidien des mineurs en documentant la dureté du travail, mais aussi sur de simples moments de camaraderie.

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©Robert Doisneau et les mineurs

Concours Photo

Cette année, Graine de Photographe soutient la 12e édition du Marathon Photo à Lille organisé par le Photo Club de Lille. Inscrivez-vous sur le site pour participer du 20 au 21 mai 2022, et arpentez les rues de Lille en interprétant à votre manière 10 thèmes photo originaux. De nombreux lots gagnants liés à la photographie sont en jeu… Surprise !

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Marathon Photo Lille

Monovisions Photo Awards

Monovisions Photography Awards est ouvert aux photographes de tous niveaux utilisant le noir et blanc dans leur démarche artistique. L’utilisation de techniques numériques comme traditionnelles est acceptée. Le prix attribué aux meilleurs photographes monochromes correspond à une somme de 5000$. Deux catégories sont disponibles : Black and White Photo of the Year 2022 and Black and White Series of the Year 2022. L’édition 2022 est ouverte aux inscriptions jusqu’au 15 mai 2022.

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Monovisions Photo Awards

Canon et Visa pour l’Image offrent une bourse de 8000$ à une femme photojournaliste émérite, dans le but de financer un nouveau projet de photojournalisme. Cette bourse est ouverte à toutes les femmes photojournalistes proposant un projet à visée sociale, économique, politique ou culturel. Les demandes aux bourses sont ouvertes jusqu’au 17 mai 2022.

Dodho Magazine recherche 6 photographes talentueux souhaitant évoluer dans leur carrière. Jusqu’au 31 mai, inscrivez-vous en sélectionnant vos meilleures photographies et projets. Les grands gagnants auront la chance d’obtenir de nombreuses opportunités de carrière. Leur visibilité s’étendra donc jusqu’aux directeurs des meilleurs Galeries, festivals et agences du monde entier.

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Bourse Canon de la Femme Photojournaliste
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Dodho Magazine : Appel à candidatures

Ne manquez pas le Festival de la jeune photographie européenne : Circulation(s) !

« Circulation(s)« , le Festival européen dédié à la jeune photographie prend place actuellement au Centquatre à Paris jusqu’au 29 mai 2022. Chaque année, cet évènement invite la jeune génération créative à se réunir. Celui-ci étant une occasion de faire circuler autant d’images que d’idées autour de leurs projets artistiques. Lieu d’effervescence de talents et de rencontres passionnantes, ce festival ne manquera pas de surprendre les jeunes photographes.

Nous vous souhaitons un excellent mois de mai, rythmé de découvertes captivantes et de prises de vues réussies !

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Agenda Photo Mai 2022
©Silvia Rosa - Encounter

Les expositions que vous pouvez encore voir en mai dans nos agendas précédents


L’univers envoûtant et psychédélique

L’univers envoûtant et psychédélique des photographies de Neil Krug

Photographe américain de renommée mondiale, Neil Krug est aujourd’hui l’un des créateurs les plus demandés de pochettes d’album. Se distinguant pour son style audacieux et son approche vintage, ce photographe passionné des années 60/70 s’est rapidement fait un nom dans la photographie musicale moderne. Collaborant avec de nombreux artistes tels que Lana Del ReyA$AP RockyTame Impala ou encore Justice, son style psychédélique et onirique ne laisse personne indifférent.

L’univers envoûtant et psychédélique
© Neil Krug - Shooting pour le morceau « Music to Watch Boys To » de Lana Del Rey

Le Pulp Art à travers ses œuvres.

Âgé de 38 ans, Neil Krug est un artiste autodidacte. C’est à partir de 2010, après la diffusion de son premier livre photo « Pulp Art Book » que son travail commence à faire parler de lui. Capturées avec d’anciens polaroïds et des pellicules périmées, ses images s’inspirent des « pulp magazines », des films de série B et des Western Spaghetti des années 70. Dans son livre, il met en scène son ex-femme Joni Harbeck dans des rôles particuliers s’assimilant à BonnieJackie Kennedy ou encore à une femme amazone. Insufflant un vaste sentiment de liberté, les images de « Pulp Art Book » capturent la nostalgie d’une époque appartenant au passé.

L’univers envoûtant et psychédélique

Sa collaboration avec l’artiste Lana Del Rey.

Le style de Neil Krug a par la suite attisé la curiosité de la chanteuse Lana Del Rey. Ayant reçu le livre en cadeau par un ami, elle a tout de suite été captivée par l’univers vintage de l’artiste dépeignant la vision d’une Amérique révolue. Se découvrant de multiples inspirations mutuelles avec lui, leur collaboration a donc pris sens immédiatement. Celle-ci a donné naissance à de nombreuses œuvres à la fois poétiques et envoûtantes ; dont la pochette d’album « Ultraviolence » de la chanteuse.

« J’ai vu l’un des clichés qu’il a pris de moi, et j’ai senti qu’il devait être la couverture de l’album. Cette photo m’a influencée pour changer la liste des morceaux. »

Neil Krug – Interview avec Lana Del Rey – texte de Joe Zadeh

Sa place dans l’industrie de la photographie musicale.

Le parcours de Neil vers la photographie d’album n’était pas prémédité. Toutefois, la musique a toujours été une forte source d’inspiration dans sa vie. Il définit ses meilleurs projets comme ceux où l’impact musical est immédiat. En s’imprégnant de l’univers du groupe ou du chanteur; le photographe est donc capable de visualiser les images en amont dans sa tête. Il peut ensuite les retranscrire dans l’artwork de sa/leur couverture d’album. Se basant en premier lieu sur les impressions de son auditeur, il tente de projeter son expérience sur image.

« Je laisse la musique me dire ce qu’elle veut, comme une sorte de méditation. Ensuite, je complète cette image dans mon esprit avant de m’asseoir à mon bureau et de la créer. Si je n’ai pas le sentiment que cela fonctionne, je commence à gribouiller sur un papier. Je divague sur mon ordinateur jusqu’à ce que cela prenne la forme de quelque chose sur laquelle je souhaite travailler en profondeur. Rien n’est jamais planifié. »

Neil Krug – Interview avec Dum Dum pour sa pochette d’album « Young Hearts » par l’artiste STAL

L’univers envoûtant et psychédélique
© Neil Krug - Couverture de l’album « Fragments » de l’artiste Bonobo

Sa pochette d’album fascinante pour le groupe Tame Impala : « The Slow Rush ».

Les ambiances dépeintes sur chaque couverture d’album étant uniques pour chaque artiste; Neil parvient tout de même à traiter communément de l’aspect émotionnel et de l’émerveillement dans ses œuvres. Le point commun de ses réalisations est un style surréaliste, semblant venir d’un autre monde.

Une des œuvres mémorables de l’artiste a été sa pochette d’album « The Slow Rush » réalisée pour le groupe de rock psychédélique Tame ImpalaKevin, compositeur du groupe lui suggérant le thème de l’échappatoire par la fuite du temps, le photographe s’est donc rendu en Namibie avec lui, dans un lieu abandonné insolite, enseveli par le sable du désert. Il tente ainsi d’illustrer la force impénétrable de la nature, qui « reprend ses droits ». Il parvient donc à représenter la question de la dureté du temps et de la défaite des humains face à la nature, comme le souhaitait le groupe, dont les paroles des morceaux évoquaient principalement ce sujet. En utilisant de forts contrastes de couleurs, la dimension surréaliste de la pochette prend effet en un coup d’œil.

L’univers envoûtant et psychédélique
© Neil Krug - Couverture de l’album « The Slow Rush » du groupe Tame Impala

La dimension psychédélique et nostalgique de ses images.

S’inspirant de l’art expressionniste et de l’anime, il aime dépeindre des paysages désertiques et des portraits hauts en couleur. Le désert californien aidant à obtenir un rendu lumineux intéressant; il sait parfaitement manier couleurs et lumière. En utilisant principalement de l’argentique, il peint manuellement ses images une fois celles-ci tirées. À travers ses paysages désertiques et ses portraits rétrogrades; il nous insuffle l’idée que la redécouverte du passé nous apporte une nouvelle perspective du présent. Étant particulièrement sensible aux films d’exploitation des années 1960 qu’il a dévorés durant sa jeunesse, il aime dépeindre un monde désorienté, évoquant le mirage de la Californie d’antan.

« C’est quelque chose qui n’existe plus, mais c’est une place dans nos esprits, et c’est présent dans les œuvres que j’ai réalisées au fil des ans. »

Neil Krug – Interview avec BuildHollywood pour sa série photo Phantom: Stage One

L’univers envoûtant et psychédélique
© Neil Krug - La série photo « Phantom: Stage One »

Neil Krug : Site – Instagram

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  • Les nus psychédéliques de Dani Olivier
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La folie consumériste du monde

La folie consumériste du monde illustrée par Cristiano Volk

Le photographe italien Cristiano Volk illustre de façon troublante les effets pervers du capitalisme sur les comportements humains. À travers sa série de photographies satiriques « Laissez-faire », il expose les symboles de notre société consumériste dans un univers dystopique et menaçant à l’influence cyberpunk. Décrite par Cristiano comme « une hallucination unique aux teintes de néon », son œuvre dénonce l’impact de la technologie et du capitalisme sur notre façon de vivre.

La folie consumériste du monde
©Cristiano Volk

Un photographe reporter engagé

Vivant à Venise, Cristiano Volk a effectué une partie de ses études au Spazio Labo’ de Bologne. Il a ensuite travaillé avec des artistes tels que Federico Clavarino et Massimo Mastrorillo à l’Académie D.O.O.R. Ses projets font souvent l’objet de satires autour de divers thèmes sociauxpolitiques et culturels. Le sujet de l’aliénation des êtres humains se retrouve souvent au cœur de ses œuvres. Il pousse sa réflexion plus particulièrement sur la relation que l’homme entretient avec l’espace géographique et culturel dans lequel il vit.

La folie consumériste du monde
©Cristiano Volk

Une vie passée derrière les écrans

À travers ses photographies satiriques, le regard critique de Cristiano témoigne d’une volonté de nous confronter à notre propre réalité. Il nous montre de quelle manière la technologie et le capital se sont liés pour changer notre perception du monde. Profondément ancrée dans nos vies, la technologie a bousculé nos habitudes, façonnant notre existence terrestre. Elle est même parvenue à briser tous nos repères en termes d’espace et de temps en s’immisçant dans chaque sphère de nos vies : jour et nuit, intérieure et extérieureprivée et publiquepersonnelle et professionnelle. Ainsi, il illustre la façon dont notre société est amenée à désirer ce qui n’est qu’à la surface des choses.

Les photographies satiriques de Cristiano exposent parfaitement la dépendance numérique des individus ; connectés à leur téléphone mais déconnectés du monde qui les entoure. Il tente de démontrer la façon dont ces personnes concentrent leur regard vers l’intérieur, inconsciente du monde extérieur. Ses images ont été capturées entre 2018 et 2020 dans de nombreux pays ; les Émirats arabes unis, les États-Unis, la France, l’Allemagne, l’Autriche, l’Angleterre, la République tchèque, la Pologne, l’Espagne et la Croatie.

La folie consumériste du monde
©Cristiano Volk

La vie électronique qui pulse dans la ville n’est ni plus ni moins que nos propres désirs projetés vers nous-même, nous tenant sous le charme du plus captivant des cauchemars.

Eugenie Shinkle – autrice des écrits de l’œuvre « Laissez-faire »

La métaphore de la « main invisible »

S’inspirant de la métaphore énoncée par l’économiste Adam Smith, il choisit le titre « Laissez-faire » pour représenter son œuvre. Selon cette théorie, l’action égoïste d’un individu pour la quête de son propre bonheur suffit à garantir la prospérité économique de toute la société. Les photographies satiriques de Cristiano nous démontrent que même si l’idéologie de Smith date du XVIIIe siècle ; elle semble pourtant toujours ancrée dans notre société actuelle.

La folie consumériste du monde
©Cristiano Volk

Au lieu de la liberté, le capital – et les formes de marchandises à travers lesquelles il circule – est devenu un moyen de distraire et d’enivrer, de créer des désirs insatisfaisants et de transformer la nature du bonheur lui-même d’une qualité existentielle en une qualité transactionnelle.

Eugenie Shinkle – autrice des écrits de l’œuvre « Laissez-faire »

La ville, au cœur des nouvelles technologies optiques

Ses photographes dépeignent la ville comme étant le théâtre d’un flux d’images ininterrompu, où la frontière entre les hommes et la technologie s’efface progressivement. À travers ses photos de nuit et ses paysages urbains, il semble que les notions de « réel » et de « virtuel » se confondent.

Les câbles, les nœuds et les réseaux qui relient notre monde ressemblent aux veines et aux artères d’un corps cyborg collectif, où l’expérience humaine – nos vies, nos actions, nos soi-disant libertés – est transformée en données et exploitée pour le profit.

Eugenie Shinkle – autrice des écrits de l’œuvre « Laissez-faire »

Découvrez ci-dessous sa galerie !

Le style des photographies satiriques de Cristiano

Le photographe utilise des couleurs vives et des lignes chaotiques pour illustrer la distance qui nous éloigne de la réalité et de nous-mêmes. La palette chromatique et les choix structurels de l’artiste font écho au contexte socioculturel auquel nous sommes tous confrontés. En effet, il peut sembler que ses photographies sont futuristes, mais l’auteur nous fait comprendre qu’il s’agit de notre présent. Les images baignées de couleurs et de néons semblent menaçantes, comme si elles reflétaient un avenir incertain.

Imaginez l’aliénation collective de milliards de sujets joints dont le seul but est d’agir comme véhicules pour l’échange de marchandises. Cela peut sembler un avenir dystopique, mais c’est notre présent.

Eugenie Shinkle – autrice des écrits de l’œuvre « Laissez-faire »

Cette œuvre a remporté de nombreuses récompenses comme le prix Levallois. Elle a également été sélectionnée parmi les lauréats de l’appel New Visions de Cortona on the Move et du Helsinki Photo Festival. Edité par FW, le livre photo « Laissez-faire » de 216 pages et disponible à l’achat.

La folie consumériste du monde
©Cristiano Volk

Cristiano Volk Site – Instagram

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Couchers de soleil et mélancolie

Couchers de soleil et mélancolie : découvrez l’univers d’Eva Bowan

Vivant à Brighton, Eva Bowan est une artiste polonaise. Passionnée dès son plus jeune âge par les arts visuels, elle est aujourd’hui une artiste audiovisuelle expérimentale. Excellant dans de nombreuses disciplines artistiques, Eva produit des œuvres visuelles et sonores à la fois surréalistes et mélancoliques.

Eva pratique de nombreuses disciplines artistiques telles que la photographie, la musique, la vidéographie, la peinture et le collage. Par la combinaison de ces divers supports artistiques, elle tente d’offrir l’expérience la plus holistique possible à ses spectateurs.

Couchers de soleil et mélancolie
©Eva Bowan

Une artiste aux multiples talents

Née à Cracovie en Pologne, Eva a déménagé au Royaume-Uni en 2011. Elle a suivi une formation en psychologie, en musique et en design graphique. Elle travaille généralement en indépendante sur de nombreux projets en tant que designer et directeur créatifSa passion pour la photographie s’est manifestée à l’âge de 11 ansLes thèmes qu’elle aime aborder à travers ses œuvres sont les rêvesl’évasion et la nature. Elle puise son inspiration dans tout ce qui peut l’aider à s’échapper du quotidien et de la réalité. L’apprentissage permanent de nouvelles compétences faisant partie intégrante de son travail, Eva a une soif d’apprendre et d’essayer de nouvelles choses la poussant toujours plus loin dans la démarche artistique de ses projets.

Couchers de soleil et mélancolie
©Eva Bowan

Des créations aux vertus libératrices

Ses réalisations ont une dimension onirique et surréaliste, reflétant sa propre perception du monde, ou plutôt du monde tel qu’elle voudrait qu’il soit. Elle aime donner l’impression de pénétrer un rêve (ou un cauchemar) lors de la découverte de ses œuvres. En combinant souvent des techniques analogiques et numériques, Eva crée sur ses images des impressions oniriques reflétant ses propres états émotionnels changeants. À la fois surréalistes et abstraites, ses œuvres offrent libération et apaisement à ses spectateurs dans des environnements souvent méditatifs.

« J’aime autant la photographie numérique que la photographie analogique, mais j’ai tendance à donner à toutes mes photos l’aspect d’une pellicule parce que celle-ci accentue l’impression de rêve. »  Eva Bowan

Des photographies oniriques et mélancoliques

Son univers est captivant et invite à un voyage introspectif. Outre le rêve, ses clichés témoignent de fantasmes cachés, de peurs obsédantesd’observation de la nature, d’analyse de notre propre monde intérieur ainsi que du monde extérieur dans toute sa splendeur. Véritable amoureuse des couchers de soleil, Eva sait s’y prendre pour faire rejaillir de mille feux les couleurs flamboyantes du soleil sur ses clichés capturés sur la plage de Brighton. Les couleurs récurrentes sur ses images sont souvent un dégradé de violet, de Magenta et d’orange virant au rouge. De temps à autre, elle inclut une présente humaine sur ses images créant davantage un sentiment de solituded’évasion et de contemplation face à la nature.

Je trouve beaucoup de réconfort dans la nature. Je veux partager la beauté de ce que je vois autour de moi, mais à travers mon propre prisme, en créant mes propres histoires. 

Eva Bowan

Le processus artistique d’Eva pour créer ses photographies oniriques

Eva aime expérimenter de nombreuses techniques pour ses photographies oniriques. En travaillant de façon différente tous les jours, elle parvient à trouver le juste équilibre entre les couleurs et l’exposition en utilisant plusieurs logiciels de retouche photo. En utilisant des pellicules périmées et des filtres de nuances différences comme des Psychedelic BluesLomo Purple ou Cokin de couleur orange ou irisée, Eva parvient à créer l’univers surréaliste souhaité pour ses photographies oniriques. Les pellicules permettent à ses images de profiter de couleurs plus vives, d’obtenir du grain supplémentaire tout en apportant cet effet « rétro » recherché.

Les couleurs représentent l’écart par rapport à la réalité telle que nous la connaissons. C’est une réalité où les émotions et les humeurs dominent la perception. Elles représentent le fait de ressentir au lieu de voir. C’est très évocateur et réconfortant pour moi.

Eva Bowan

Nous avons demandé à Eva si certaines de ses photographies ont pour elle une signification particulière ou une histoire à raconter. Voici sa réponse en mots et en image.

Couchers de soleil et mélancolie
©Eva Bowan

Beaucoup d’entre elles ont une signification particulière pour moi, mais cette image est l’une des premières photos analogiques que j’ai prises. J’avais environ 12 ans et c’est le toit au-dessus de la maison de ma famille en Pologne, elle a été prise probablement peu de temps après mon déménagement. Ma mère a conçu la maison elle-même, elle est donc le fruit de son travail acharné. J’ai toujours aimé l’aspect éthéré du ciel et le caractère inattendu de cette photo. Je me souviens d’avoir récupéré le film après le développement et d’avoir été hypnotisée. Cette photographie m’a suivie dans chaque maison depuis que j’ai déménagé et elle se trouve actuellement au-dessus de mon lit dans mon nouvel appartement. Elle est d’autant plus spéciale que ma mère est décédée il y a quelques années. Ma sœur vit toujours dans cette maison.

Eva Bowan

Eva Bowan : Site – Instagram

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« Ambulance Anti War Convoy »

« Ambulance Anti War Convoy », l’initiative humanitaire pour l’Ukraine immortalisé par Nicolas Billiaux

Nicolas Billiaux, photographe indépendant à Metz s’est porté volontaire pour participer au projet « Ambulance Anti War Convoy » ; une initiative permettant à des associations de livrer plus d’une quarantaine de véhicules de secours pour venir en aide à l’Ukraine.

Depuis le 20 février 2022, la guerre opposant l’Ukraine à la Russie a éclaté obligeant la population ukrainienne à quitter le pays depuis l’invasion des troupes russes. À cette heure, plus de 3 millions d’Ukrainiens ont fui leur pays. Cependant, pour aider les Ukrainiens toujours sur place en situation de danger dans ce contexte de guerre, un mouvement de solidarité s’impose.

« Ambulance Anti War Convoy »
©Nicolas Billiaux

Spécialisé dans la photographie reportage depuis 3 ans, Nicolas se déplace où il peut pour photographier ses sujets. Fortement intéressé par les sujets sociétaux, Nicolas s’engage dans certaines causes et participe à de nombreuses manifestations. C’est en discutant avec un « street medic » lors d’un rassemblement qu’il a appris qu’un convoi humanitaire se préparait vers la frontière ukrainienne. Il a alors décidé d’y participer.

« Ambulance Anti War Convoy »
©Nicolas Billiaux

Une initiative collective : « Ambulance Anti War Convoy »

Un projet humanitaire consistant à mobiliser des véhicules sanitaires équipés de matériel de premier secours grâce aux dons récoltés pour des associations. Outre les véhicules, il fallait également des volontaires pour conduire les ambulances en Ukraine. Plus de 50 à 80 personnes furent présentes le lundi 7 mars pour ce convoi en Ukraine. Bon nombre d’ambulanciers, de chauffeurs de taxi de la Meuse et d’autres bénévoles ont répondu à l’appel pour venir en aide aux Ukrainiens.

Le départ du convoi vers l’Ukraine

Nicolas, notre photographe messin nous a ainsi fait part de son expérience à travers ses mots et ses images :

Lundi 7 mars 2022, tôt le matin, au soleil levant, un convoi d’une quarantaine de véhicules médicaux et paramédicaux a pris la route vers l’Ukraine au départ de la Meuse. Les voitures étaient affectées par binôme. Mon chauffeur Amor est un ancien militaire au parcours incroyable. Notre trajet a été une véritable découverte de nos vies. Une étape dans le froid dans la vieille Pologne où nous avons passé la première nuit, avec la légendaire hospitalité polonaise. Un changement d’itinéraire par mesure de sécurité en Slovaquie pour faire transiter le convoi par les monts Tatra au nord des Carpates.

Nicolas Billiaux

La dernière étape était la ville de Kosice pour arriver à la ville frontière Vysne Nemecke. Dans cette ville devenue un camp de transit pour les Ukrainiens, majoritairement occupée par des femmes et des enfants attendant une connexion vers un pays européen ou vers des proches qui pourront les héberger. Tous le disent, ils veulent retourner en Ukraine.

Nicolas Billiaux

« Ambulance Anti War Convoy »
©Nicolas Billiaux

Les véhicules sanitaires arrivés en Ukraine pour l’initiative « Ambulance Anti War Convoy »

Après plus de 3000 km de voyages, c’est mission accomplie ; les véhicules sont presque tous arrivés à la frontière Slovaque, et ont pu être remis aux contacts d’une association Ukrainienne, qui les ont dirigés vers leurs lieux d’utilisation. Le reste transitera les jours suivants. Le passage de la frontière a duré une journée. Les colis ont été acheminés et permettront aux Ukrainiens de résister.

Nicolas Billiaux

Le retour en France a été effectué dans un autocar affrété par l’organisation du convoi qui attendait Nicolas et les autres bénévoles pour un long trajet jusqu’en France après une dernière nuit en Pologne.

Évidemment, c’est une guerre, et il y a deux parties, mais je retiendrai l’effort d’ un groupe de personnes pour apporter son soutien a une population victime de cette guerre, comme a justement été nommé le projet Ambulance ANTIWAR Convoy.

Nicolas Billiaux

« Ambulance Anti War Convoy »
©Nicolas Billiaux - Portrait

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Les photographies artistiques sous l’eau

Les photographies artistiques sous l’eau d’Alison Bounce

Photographe Aquatique résidant à Hyères, Alison Bounce est experte en photographie de mariage et en prise de vue subaquatique sociale. Dans ce monde sous-marin défiant toute gravité, elle plonge ses modèles dans un univers onirique parallèle. Plaçant l’être humain au cœur de son processus de création, sa démarche est purement artistique.

Les photographies artistiques sous l’eau
©Alison Bounce

Le choix de la photographie aquatique

Autrefois Nomade digitale, Alison est une amoureuse d’aventure et de nature. Aujourd’hui photographe aquatique et de mariage, c’est à la suite d’un voyage aux Philippines que la photographie sous-marine a pris son sens pour Alison. Elle s’est donc jetée à l’eau en 2014 dans un domaine assez méconnu à l’époque. Même si la photographe est aujourd’hui très à l’aise dans l’eau, cela n’a pas toujours été le cas. En effet, elle a longtemps été aquaphobe. En 2009, elle dépassa sa peur de l’eau en prenant des cours de natation ; c’est alors que l’eau devint son « antidote contre le chaos ». Sous l’eau, elle se sent loin de tout et peut contempler la vie sous-marine bercée par le son du clapotis.

Aujourd’hui, Alison Bounce fait partie des meilleurs photographes de mariage au monde et excelle dans sa discipline de photographie sous-marine. Elle a notamment été nommée en 2018 Ambassadrice France de la marque Ikelite et a été nommée jurée du 1er concours organisé par Mon Bébé Bonheur pour la catégorie Photo Aquatique.

Les photographies artistiques sous l’eau
©Alison Bounce

Son immersion dans la photographie aquatique

Le monde aquatique présente des risques dont il faut se prémunir. Pour pouvoir photographier en toute sécurité, elle a pris des cours d’apnée pour devenir autonome sous l’eau. De plus, elle a dû s’équiper pour la photo subaquatique documentaire pour développer ses techniques personnelles de prise de vue aquatique. L’investissement d’un caisson étanche a donc était indispensable pour protéger son appareil photo numérique durant ses shootings Underwater.

Les photographies artistiques sous l’eau
©Alison Bounce

L’ambiance aquatique

Photographier dans l’eau offre à Alison la possibilité de créer des images poétiques avec un style très pictural par les couleurs, les lumières et la gestuelle du modèle. Sa spécialité est la photographie de femmes enceintes leur permettant de se créer un souvenir unique de leurs grossesses par des photos à la fois délicates et poignantes. Certains clichés détiennent un détail décalé et d’autres sont intentionnellement privées d’éléments aquatiques ; ce que la photographe appelle l’esthétisme surréaliste. En effet, Alison propose également des séances photo plus atypiques. Certains modèles souhaitent se plonger dans la peau d’un nouveau personnage en incarnant le mythe le plus connu des fonds marins ; la sirène. Des accessoires, des costumes et des décors permettant de produire des photos mystiques et surréalistes, appartenant à un autre monde.

Les photographies artistiques sous l’eau
©Alison Bounce

Son processus de création

L’accompagnement et la direction de ses modèles sont au cœur du travail d’Alison. S’intéressant fortement à l’Humain, le partage et l’échange font partie intégrante de son travail. Que ça soit pour une future maman, un coupleune famille ou un bébé nageur, elle prend le temps de s’intéresser à tous ses modèles avant de les immortaliser sous l’eau. Leur histoire est le point de départ de sa prise de vue.

Les photographies artistiques sous l’eau
©Alison Bounce

À la différence des clichés pris sur le vif, les portraits Underwater d’Alison ne laissent pas de place au hasard. Avant chaque shooting, un entretien est prévu en amont avec les modèles pour connaître leur aisance aquatique. D’après cet élément, les besoins sont définis, l’ambiance qu’ils souhaitent créer pour leurs clichés, l’emplacement ; en bassin ou en mer et enfin la question de l’habillage et du stylisme. Un accompagnement personnalisé est également pensé pour assurer une sécurité et un confort optimal aux modèles notamment avec un maître nageur et une sage femme dans le cas d’un shooting avec une future maman.

Les photographies artistiques sous l’eau
©Alison Bounce

Le processus de création des photographies Underwater

Après le shooting, le post-production reste une partie très importante dans le processus de création d’Alison. En effet, sous l’eau, il y a moins de lumière et certains filtres de couleur se perdent. Les photographies brutes sous l’eau sont donc en général verdâtres et bleutées. La conservation de couleurs chaudes comme le rouge devient donc difficile. Chaque cliché doit être retravaillé sur Lightroom pour obtenir l’atmosphère particulière souhaitée par le client. La photographe travaille notamment avec des « lumières créatives » lui permettant d’aller plus loin dans sa création. Grâce à ces lumières supplémentaires, elle peut créer des silhouettes grâce à des éclairages en contre-plongées de façon à faire ressortir le modèle davantage.

Alison Bounce : Site – Instagram

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Les habitudes du confinement illustrées par Ines Vansteenkiste-Muylle

De la thésaurisation du papier toilette, à l’achat compulsif de vélos et à la préparation du pain à la banane… La photographe Ines Vansteenkiste-Muylle et la styliste belge Eveline Briand ont décidé de rendre hommage à nos habitudes absurdes du confinement à travers cette série de photographie documentaire.

Les habitudes du confinement
©Ines Vansteenkiste-Muylle

Le parcours d’Ines Vansteenkiste-Muylle

Inès est une photographe belge de 24 ans. Durant son enfance, elle disait vouloir devenir créatrice de mode quand elle serait grande. En grandissant, elle s’est rendu compte que la couture n’était pas faite pour elle. Un jour, en feuilletant les pages d’un magazine de mode, elle a pris conscience des photographies illustrées. C’est de là que sa passion pour la photographie est née. Au lycée, en étudiant les sciences humaines, elle a découvert sa fascination pour les personnes et les comportements humains ce qui l’a poussé à réaliser de la photographie documentaire. Lorsqu’elle se promène, elle est toujours à la recherche de nouveaux visages et de personnes intéressantes à photographier.

Les habitudes du confinement
©Ines Vansteenkiste-Muylle

Dans son travail, elle s’inspire notamment de certains réalisateurs et photographes comme Axel Morin, Nadine Ijewere et Pat Martin. Enfin, son inspiration ressurgit également en observant le monde tel qu’il est ainsi que les personnes qui le composent.

Les habitudes du confinement
©Ines Vansteenkiste-Muylle

La rencontre avec ses sujets

Elle a suivi une formation de photographie à la Luca School of Arts Brussels à 2015. Toujours passionnée par la mode, elle s’intéresse de ce fait aux vêtements, aux différentes cultures et aux êtres humains qu’elle transpose dans son travail d’artiste. Le contact et la relation humaine font partie intégrante de son travail. De cette façon, son style photographique se positionne comme étant entre l’art, la mode et le documentaire social. Lorsqu’elle fait de la Street Photography, elle n’est pas du genre à se ruer sur ses modèles pour les prendre en photo. Elle s’assure qu’ils se sentent à l’aise, elle discute avec eux avant de les photographier.

Les habitudes du confinement
©Ines Vansteenkiste-Muylle

Une collaboration évidente

Ines et Eveline se connaissaient déjà avant leur collaboration pour ce projet. Elles ont décidé de créer cette série photo basée sur nos habitudes étranges, mais toutefois universelles durant la première quarantaine de mars 2020. Après que la styliste ait parlé de cette idée de projet à la photographe, elle a tout de suite trouvé cela intéressant d’unir leurs forces. Eveline voulait réaliser la série photo en Studio mais la photographe a privilégié une approche plus documentaire de ses sujets. En effet, même si le confinement a causé pas mal de dégâts, il a par ailleurs été une source d’inspiration pour bon nombre de créatifs. C’est ainsi qu’Inès a commencé sa série de photographie documentaire sur le confinement.

Les habitudes du confinement
©Ines Vansteenkiste-Muylle

« Cette série photo est un reflet de nous-mêmes : comment on a abordé la vie pendant le confinement, comment on a lutté pour le traverser, mais aussi comment, dans une période aussi imprévisible, on a pensé et on s’est comporté tou·tes de la même façon. »

Eveline Briand – Vice.

Les habitudes du confinement
©Ines Vansteenkiste-Muylle

Les habitudes absurdes des confinés

Eveline s’est donc inspirée des tendances de masse que nous avions tous suivies durant cette période à vide. L’obsession pour le banana bread sur Instagram, les ventes de vélos de course qui ont doublés, et le retour des patins à roulettes des années quatre-vingt-dix.

Les habitudes du confinement
©Ines Vansteenkiste-Muylle

« Pendant le premier confinement, tout le monde voulait être la meilleure version de soi-même, moi y compris, mais j’ai dû acheter plein de matos pour ce shooting, donc je me suis retrouvée dans cette frénésie des supermarchés. À un moment donné, mon couloir était rempli de 20 boîtes de bananes et de 40 paquets de papier toilette. Du coup, maintenant, on n’a plus à se soucier de ça ; heureusement. »

Eveline Briand – Vice

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Les habitudes du confinement
©Ines Vansteenkiste-Muylle

Inès a fini par choisir 7 profils différents et représentatifs de la réalité : « le touriste de la boîte à réfrigérateur », « le cyclotouriste », « les personnes âgées qui bafouent les règles du confinement », « les apprenti.es pâtissier.es » etc. Dans un style très coloré et kitsch, elle a voulu mettre en avant le côté absurde du confinement où le bon sens a vite laissé place au ridicule. Si elle devait s’identifier à un personnage dans sa série de photographie documentaire, elle choisirait le motard ou la dame sur le banc qui veut toujours s’asseoir même en période de confinement.

Les habitudes du confinement
©Ines Vansteenkiste-Muylle

« J’ai trouvé que le style d’Eveline était à nouveau super cool, et cela m’a inspiré à photographier les types de confinement dans le cadre où vous les rencontreriez normalement pendant le confinement. Pensez : une femme qui prend un bain de soleil sur un banc devant son propre immeuble ou les patineurs à roulettes colorés sur une place où vous pouvez vraiment bien patiner. »

Ines Vansteenkiste-Muylle – Marie Claire

Les habitudes du confinement
©Ines Vansteenkiste-Muylle

Le choix des modèles photo pour sa série de photographie documentaire sur nos habitudes du confinement.

De nombreux modèles ont été dénichés parmi les contacts de la famille proche de la styliste. De plus, la photographe garde toujours en plus une liste de personnes sur Instagram qui l’inspirent à qui elle pourrait envoyer un DM. Inès a particulièrement apprécié le choix d’Eveline concernant les modèles photo. La styliste a en effet choisi des personnes qui ne sont pas des modèles professionnels, mais qui aimaient le stylisme et qui voulaient être photographiées. En travaillant avec des personnes qui ne posent pas souvent, la photographe a voulu leur prouver qu’ils sont photogéniquesmême s’ils croyaient le contraire. Pour réaliser cette série, elle s’est équipée d’un Hasselblad H1 et un film Kodak Portra 400 (120 mm). Elle a ensuite scanné ses photos avec un Espon V850.

Les habitudes du confinement
©Ines Vansteenkiste-Muylle

« Pour cette série, j’ai vraiment parcouru toutes les friperies d’Anvers. En attendant, je les connais de fond en comble. Deux semaines avant le tournage, j’allais aussi quotidiennement chez Albert Heijn pour récupérer des boîtes de Chiquita. Au bout d’un moment, l’homme du rayon ‘fruits & légumes‘ m’a déjà reconnu, mais 20 cartons se sont avérés insuffisants et j’ai couru dans trois supermarchés à la dernière minute le jour du tournage. »

Eveline Briand – Marie Claire

Les habitudes du confinement
©Ines Vansteenkiste-Muylle

Photographie : Ines Vansteenkiste-Muylle – Stylisme : Eveline Briand – Maquillage & Coiffure : Ana Japson

Ines Vansteenkiste-Muylle : Site – Instagram

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