Le photographe Klaus Micke nous transporte dans son univers photographique coloré et minimaliste. Devant son objectif, l’architecture urbaine dévoile tout son potentiel artistique. Sensible aux lumières, aux lignes et aux couleurs, le photographe sublime le banal et l’ordinaire en images. Les détails architecturaux, qui pourraient alors passer inaperçus, se révèlent à nous. C’est donc à travers des compositions simples et bien pensées, que le photographe nous fait apprécier toute la beauté de l’environnement urbain qui nous entoure.
Découvrez notre interview exclusive du photographe Klaus Micke.
Pouvez-vous nous parler de votre parcours et de ce qui vous a amené à la photographie ?
Je suis photographe professionnel depuis 50 ans. J’ai étudié la photographie et le cinéma et j’ai travaillé comme journaliste photographe pour un grand journal allemand, les 10 dernières années en tant que chef photographe. En 2019, j’ai commencé mon activité sur Instagram, pour montrer les photos qui sont les plus importantes pour moi. Depuis, je publie une photo par jour. En 2021, le New York Times a recommandé mon compte Instagram dans un article intitulé « Cinq comptes artistiques à suivre sur Instagram maintenant ». À l’heure actuelle, mon compte principal compte 21 000 followers. En 2023, j’ai ouvert un deuxième compte Instagram avec des photos en noir et blanc.
Qu'aimez-vous dans la photographie d'architecture ? Vous semblez être un minimaliste, avec un intérêt particulier pour les couleurs vives (quand vous ne faites pas du noir et blanc) et les formes. Comment expliquez-vous ce style ?
Pour moi, la photographie minimaliste est une forme de méditation visuelle. Je me promène sans trop réfléchir et je photographie tout ce qui attire mon attention. J’utilise mes compétences acquises et développées pour explorer et réagir au moment présent. C’est de la créativité spontanée.
La plupart de mes photos sont des détails architecturaux. Mais ce n’est pas tant l’architecture qui m’intéresse. Les couleurs vives, les textures, les motifs et la lumière sont mes sujets de prédilection. Je suis plus heureux dans un environnement urbain avec un temps ensoleillé. Le plus souvent dans des zones industrielles. Je cherche des sujets cachés dans les ruelles et loin des foules.
Pour moi, ce type de photographie consiste à trouver la beauté dans le banal ou l’ordinaire. Mon intention est de montrer la beauté d’objets banals qui autrement resteraient inaperçus et de les rendre extraordinaires. Dans le monde d’aujourd’hui, nous essayons toujours de rendre les choses plus compliquées. J’essaie de trouver une simplicité optimale dans mes photos. J’essaie de créer des compositions simples et d’éliminer tout ce qui est gênant. Cela mène au minimalisme. Lorsque j’ai une scène complexe, je retire des éléments de la scène jusqu’à ce que je n’aie plus que l’essentiel.
Justement, travaillez-vous ces images en post-production ? Quel est votre processus créatif pour parvenir au résultat final ?
Les aspects techniques de ma post-production dans Lightroom sont très simples. La lumière du soleil donne des couleurs vives à mes photos et j’ai rarement besoin de plus de 3 minutes pour une seule photo. Mais l’édition est à nouveau un processus créatif. C’est la partie analytique de mon travail. Les photos que j’ai prises sont des rectangles, celles que je publie sont des carrés. Je dois donc les encadrer à nouveau. Le cadrage, c’est tout.
Techniquement, comment réalisez-vous ces photographies ? Quel matériel utilisez-vous ?
Je dois me déplacer beaucoup pour prendre mes photos et je n’aime pas les équipements lourds. C’est pourquoi l’équipement de ma photographie minimaliste est également simple. Un appareil photo et un objectif. J’utilise un Nikon Z7 II avec un objectif 24-200 mm.
Quelles sont vos inspirations ?
Ma principale inspiration est de sortir, de me promener et de découvrir de nouveaux endroits pour prendre des photos. Bien sûr, j’admire certains artistes. J’aime beaucoup les photographes Saul Leiter, Ralph Gibson et Michael Kenna, ainsi que les peintres Mark Rothko, Lyonel Feininger et Piet Mondrian.