Vous aimez la Street Photography ? Alors installez-vous confortablement car vous êtes sur la bonne page ! Graine de Photographe à le plaisir de vous présenter Viktor Balaguer un artiste exceptionnel ! A travers cette interview, vous ferez la connaissance d’un street photographer aux clichés cinématographiques et délicat à la fois. Il nous livre en exclusivité les coulisses de son travail.

Pouvez-vous vous présenter et nous décrire votre parcours ? 

Je suis un Français expatrié en Russie depuis 2014. J’ai commencé la photographie de rue quand je suis arrivé à Saint-Pétersbourg, je suis tombé amoureux de la ville dès le premier jour et j’ai de suite eu l’envie de prendre des photos. Avant la photographie je travaillais en architecture, j’ai définitivement choisi la photographie fin 2019 comme activité principale.

J’ai besoin de voir et ressentir l’ambiance générale de l’endroit où de la culture avant de commencer à travailler, pour moi c’est une méthode qui fonctionne bien. Sinon pour des reportages simples (portraits ou entreprise) je prépare des idées pour avoir une base de photos solide mais je laisse toujours une place à l’imprévisible, un des points fort de faire la photographie de rue et donc de marcher dans les rues de jour ou de nuit de différentes villes et pays c’est que ensuite sur des reportages on est rarement déstabilisé par une situation ou une lumière. Je dis souvent pendant mes cours de photos que la photographie de rue c’est 90% de problèmes que l’on doit régler tout seul.

Qui sont les personnes qui vous inspirent le plus au quotidien ?

Au quotidien, difficile à dire mais en photographie j’admire le travail de Fan Ho, Elliott Erwitt, Saul Leiter, William Klein, Robert Frank et Fred Herzog. Il y a aussi des peintres comme Edgar Degas, Toulouse-Lautrec, Ilya Repin et d’autres. J’aurais vraiment voulu voir les grands peintres avec un appareil photo dans les rues de Paris, certaines peintures de Degas sont vraiment de la photographie de rue.

Comment procédez-vous pour trouver vos idées de photos ? Avez-vous des critères précis ?

Pour la photographie de rue je ne prépare rien. J’ai toujours des idées de photographie mais je ne force rien, il y a trop d’imprévus en photographie de rue. Avoir une idée précise en photo de rue c’est le meilleur moyen d’être frustré par le résultat. Je travaille au feeling certains jours, je peux revenir avec de très bonnes photos et à l’inverse passer des semaines sans résultat . Pour les reportages de voyage c’est différent il faut des résultats. Je passe toujours une ou deux journées sans prendre de photos (j’ai toujours mon appareil au cas où).

Dans la majorité de vos photos les sujets ne dévoilent pas leur visage pourquoi ce choix ?

Premièrement le plus souvent pour moi le sujet ce n’est pas la personne dans le cadre mais la ville/rue/voiture , la personne va être dans le cadre pour donner la dimension des choses autour ou alors pour avoir un point d’accroche sur la photo pour les personnes qui vont regarder la photo, si la personne et de dos je vais juste avoir une silhouette entourée par mon sujet, sur un paysage urbain très vaste comme à Saint-Pétersbourg ou Moscou une simple silhouette perdu sur la photo va montrer l’espace de la scène et aussi donner un style cinématique à la photographie. C’est aussi peut-être à cause de toutes mes visites dans les musées ou les personnes dans les peintures que j’apprécie sont rarement de face.

Quel est le matériel que vous utilisez ? Et comment procédez-vous pour la post-production ?

Pour mon matériel j’ai un Fujifilm x100f qui me surprend toujours, je suis resté assez longtemps avec un Fujifilm xpro1 et des objectifs Canon FD (que j’ai toujours) 28mm et 50mm. Depuis 2018 je travail avec des marques comme Leica ou Ricoh/Pentax donc j’ai souvent avec moi le Leica Sl2 ou Leica Q2, dernièrement je suis partie au Dagestan (région sud de la Russie)avec mon Fujifilm x100f et le Ricoh Gr3 par exemple.

Pour la post-production production je suis passé sur Capture One après des années à utiliser Lightroom. Le plus gros du travail c’est les couleurs, généralement j’ai mon édition déjà en tête quand je prends des photos.

Quelle est la photo qui a suscité le plus de réactions auprès du public ? 

Toujours compliqué à dire car le plus de réactions c’est rarement les meilleurs mais je pense que c’est une photo que j’apprécie vraiment , prise sur L’avenue Nevsky à Saint-Pétersbourg, j’ai utilisé une ancienne voiture soviétique (une Volga) pour faire un cadrage ou un homme traverse de l’autre côté de la voiture, la lumière de fin d’après-midi était vraiment belle.

Viktor Balaguer Street Photographer cinématographique
©Viktor Balaguer

Quel est le défi/projet photographique que vous aimeriez réaliser à l’avenir ?

L’année 2022 a été compliquée pour moi, pratiquement tous mes projets (Livres/expo photos/gros projet de voyage) ont dû être stoppés à cause de la situation actuelle.

J’aimerai continuer à réaliser des livres photos/road trip qui sont actuellement en attente, comme mon album photo zine « Teriberka » sorti en 2021 sur mon voyage dans le cercle Arctique Russe.

A l’avenir je vais aussi continuer de donner des cours de photographie de rue et continuer de faire et créer des photos tour/workshop ou je pars avec des groupes dans le cercle Arctique ou dans d’autres régions de Russie pour découvrir la photographie dans des endroits insolites, avec des cultures et des repères différents. Donner des cours de photographie de rue à un groupe venant de différents pays avec des températures de -30 degré dans des villes pratiquement abandonnées du cercle Arctique Russe c’est vraiment exceptionnel !

Viktor Balaguer Street Photographer cinématographique
©Viktor Balaguer
Viktor Balaguer Street Photographer cinématographique
©Viktor Balaguer
Viktor Balaguer Street Photographer cinématographique
Viktor Balaguer

Viktor Balaguer : SiteInstagram  

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