Félix Vollmann, sa série au Kenya entre reportage et introspection
Félix Barth-Vollmann est un photographe allemand qui se définit comme un « photographe documentaire de reportage et de portrait (de rue) – photographe des paysages sociaux ».
Sensibilisé aux arts tels que la musique, la danse ou encore la photographie, il développe une passion pour la photographie vers l’âge de 18 ans. Une passion qu’il va exercer de manière sporadique jusqu’à l’âge de 23 ans, en particulier parce qu’il étudie également les relations internationales et la diplomatie. C’est à l’issue de ses études universitaires que la photographie prend une place importante dans sa vie et s’y installe définitivement.
La photographie comme un métier-passion
Félix était passionné par l’art et la photographie, mais comme beaucoup d’enfants, sa première passion était le sport. C’est ainsi, d’une certaine façon, que le futur photographe allemand interagit pour la première fois avec la photographie.
“L’une des influences a pu être la photo en noir et blanc que ma mère m’a offerte lorsque j’étais adolescent. Elle montre un homme en train de smasher un ballon de basket, il crie, et la photo est prise en gros plan depuis le dessus de la bordure. Je ne sais pas exactement de qui il s’agit (malheureusement, ce n’est pas écrit sur l’affiche), mais j’ai toujours été impressionné par la composition, l’angle et les émotions du cri, le sentiment de tension que la photo transmettait.” – Félix Vollmann
Un ressenti face à cette photographie qui s’avérera être marquant puisqu’elle va se transposer sur son travail personnel aujourd’hui.
“Je peux littéralement entendre la photo” – Félix Vollmann
Cette phrase de Félix Vollmann, qui exprime ses réflexions à propos du cliché que sa mère lui a offert, reflète parfaitement sa vision professionnelle actuelle. Il désire que ses photos communiquent avec ceux qui les visionnent. Il cherche à susciter un sentiment chez le spectateur ainsi qu’une émotion.
“J’aime quand quelqu’un dit qu’une photo lui rappelle quelque chose, un moment de sa vie, un amour perdu ou une époque révolue, qu’elle le rend heureux ou parfois même triste. Ce qui me rend alors triste aussi. C’est tellement difficile à dire.” – Félix Vollmann
Ses expériences passées à l'origine de son approche de la photographie
Son approche de la photographie, il la doit aussi à ses expériences passées, notamment grâce à ses études. À 23 ans, il s’installe au Kenya pour pouvoir poursuivre ses études et y finir son mémoire. Lors d’un stage dans le service diplomatique du ministère des Affaires Étrangères, à l’ambassade d’Allemagne au Kenya, il reprend son appareil photo et réenclenche le processus photographique dont il est passionné. Il va ensuite travailler pour les Nations Unies en tant que photographe, puis dans des ONG où il réalisera des documentaires audiovisuels, dont un au Kenya, pour une organisation kenyane qui milite pour le droits des hommes dans le pays.
Il va ensuite beaucoup voyager, dans de nombreux pays marqués par les séquelles de la guerre, du colonialisme, des catastrophes naturelles, ou des difficultés pour y rentrer comme le Belize, la Tanzanie, les Comores, São Tomé e Príncipe, le Mozambique, le Burkina Faso, l’Afrique du Sud, le Viêt Nam et la Chine.
Félix Vollmann explique que toutes ses expériences lui ont été bénéfiques, tant sur un plan professionnel que personnel :
“ Mon séjour à l’étranger a été d’une grande valeur pour ma carrière de photographe. Mes perspectives se sont considérablement élargies et mes capacités à saisir la diversité des gens et la complexité du monde se sont approfondies. Près de dix ans plus tard, j’ai quitté Nairobi pour retourner à Berlin. Mon retour a été marqué par de riches expériences, tant par les photos que j’ai prises que par celles que je n’ai pas pu faire. “ – Félix Vollmann
Sa série “Mambo - Lamu”, un désir devenu réalité
“Je n’ai pas vraiment choisi le Kenya – c’est le Kenya qui m’a choisi, en quelque sorte” nous confie Félix. Une partie de sa famille est originaire du Kenya et après s’y être rendu à l’âge de 22 ans pour y voir sa tante pendant quelques semaines, à son retour à Berlin, il est prit d’un étrange sentiment, comme un besoin d’y retourner.
“Un mélange de beaucoup de choses et d’émotions comme la curiosité, l’amour, la nouveauté, l’ennui (de Berlin), une nouvelle ère dans la vie, essayer d’apprendre et de comprendre un nouveau monde, de nouvelles personnes et apprendre une nouvelle langue, et bien d’autres choses encore que les mots ne peuvent pas décrire” – Félix Vollmann
Après avoir vécu plus de 10 ans au Kenya, Félix connaissait Lamu, une petite ville à l’est du pays ouverte sur l’océan Indien, sans pour autant s’y être déjà rendu malgré sa volonté de la découvrir. Il quitte le Kenya en 2021 mais y retourne en 2023 car il est missionné avec une équipe de tournage pour réaliser un reportage documentaire sur l’impact du changement climatique à Lamu. Une aubaine pour le photographe allemand.
Il en profite alors pour photographier les rues de Lamu, à l’aide de son Leica M10 Monochrom et du Leica M6 datant de 1984.
“L’objectif principal était de comprendre comment les gens se déplacent, travaillent et vivent à Lamu”- Félix Vollmann
Une volonté de décrire avec authenticité et réalisme la vie des locaux à travers la photographie.
Pour cela, il errait tout simplement dans les rues, passait de longs moments à observer, à regarder le monde bouger autour de lui, tout en shootant ces fragments de vie.
“Une déambulation sans but. Marcher, s’asseoir et se tenir debout aux coins des rues, pendant des heures, de jour comme de nuit. Marcher dans les rues étroites, en faisant attention aux ânes. Parler aux gens et apprendre à connaître les quartiers. Pratiquer mon swahili perdu et photographier, photographier, photographier”. – Félix Vollmann
Avec ses heures de déambulation comme il le dit, Félix avait un but bien précis : “Montrer que les personnes sur les photos ont gardé leur dignité.” Cela s’impose comme un point d’honneur pour lui au sein de ses productions. Malgré leur mode de vie différent des occidentaux, Félix veut transmettre une réalité dans ses photos et montrer la fierté de ces derniers.
“J’aimerais que les spectateurs essaient de regarder mes photos sans les juger, tout comme j’essaie de regarder les photos sans les juger. Ce qui m’intéresse, c’est la réalité.” – Félix Vollmann
En se référant à ses débuts dans le domaine de la photographie, cette affiche du joueur de basket que sa mère lui a offerte lui permettait « d’entendre la photographie » . C’est aussi ce qu’il désire d’une certaine façon. Son objectif est de transmettre une émotion et de stimuler l’imagination du spectateur. Que ce dernier s’interroge sur le modèle de la photo, tout en se questionnant lui-même.
Félix Vollmann : Site internet – Instagram
Votre agenda photo de l'été 2024
Cet été 2024, laissez-vous transporter par une série d’expositions photographiques et de festivals qui célèbrent l’évasion, la détente et la découverte. Dans une atmosphère estivale propice aux escapades, les galeries et musées présentent des œuvres capturant la beauté des paysages, l’intensité des rencontres, l’esprit des vacances et du sport en cette période de Jeux Olympiques. Que ce soit sur les vagues paisibles, les bords de Seine ou les paysages australiens, chaque exposition vous invite à un voyage visuel inoubliable. Préparez vos valises artistiques et plongez dans un univers de clichés qui éveilleront votre désir d’aventure, et de savoir.
Découvrez les festivals et les expositions à ne pas manquer durant cette période !
Les expositions photo
Chromie - SergDady
Jusqu’au 11 septembre 2024, SergDady alias Adrien Lahaye expose ses clichés chez Graine de Photographe. Une exposition placée sous le signe du surf et de son environnement de prédilection marin. Des plages californiennes aux plages vendéennes, SergDady exploite la lumière et les courbes naturelles de l’océan pour sublimer la discipline sportive née aux États-Unis.
Lieu: Graine de Photographe, Paris 04
André Steiner - Le corps entre désir et dépassement
Rendez-vous au MahJ (Musée d’art d’Histoire du Judaïsme) jusqu’au 22 septembre pour admirer l’œuvre d’André Steiner qui expose des photographies d’athlètes gymnastes. Une commémoration du mouvement et du corps, avec l’expertise du photographe hongrois. En tant qu’athlète de haut niveau dans les années 30, il met en valeur le mouvement dans ses clichés, tout en accordant une grande importance au corps, notamment avec son attrait pour les photos de nus. Tout au long de sa vie, la nudité a fait partie intégrante de ses images, que ce soit en 1928 avec la conception de nus pour Léa Sasson (sa future épouse), ou encore pour le magazine à succès « VU », dans les années 1930.
Lieu : Musée de l’art et de l’Histoire du Judaïsme, Paris 03
"À nous les stades ! Une histoire du sport au féminin"
La culture sportive est largement présente dans les expositions photographiques de la capitale pendant cette période de Jeux Olympiques. « A nous les stades » en est le meilleur exemple. Effectivement, entre le 22 mai 2024 et le 13 octobre 2024, vous aurez la possibilité de visiter la BNF. Les avancées observées dans le sport féminin seront exposées à travers la photographie. Des évolutions de la mode, aux évolutions sociales des sports, en passant par la trajectoire récemment connue par le sport féminin. Une réelle introspection photographique de l’histoire du sport et des femmes.
Lieu : Bibliothèque François-Mitterrand – Allée Julien Cain, Paris 13
"Composition pour un ensemble, ou L’Esprit des Jeux " - Clive Holden
Jusqu’au 8 septembre 2024, le cinéaste et artiste numérique canadien Clive Holden expose ses œuvres au centre culturel canadien.
Son travail sera centré autour de la réalisation numérique, vidéographique et photographique qui représentent des images d’archives des Jeux Olympiques et Paralympiques, mêlées à des images d’intervenants de l’ombre dans le monde du sport. On entend ici les médecins, les préparateurs physiques, ou bien les coachs qui sont essentiels au succès des sportifs aujourd’hui.
Par son aspect inédit et original, cette exposition sera bel et bien à l’image des Jeux de Paris 2024.
Lieu : Centre culturel canadien, Paris 8
Les belles images - Thomas Mailaender
Du 12 juin 2024, jusqu’au 29 septembre 2024, rendez-vous à la MEP (Maison Européenne de la Photographie) pour y retrouver l’exposition deThomas Mailaender.
Au travers d’un corpus de 11.000 images recueillies sur Internet, l’artiste français explore l’absurdité des comportements humains avec leur utilisation du numérique. Le tout pour se remettre en question sur notre propre utilisation de cet outil, tout en se questionnant sur l’utilisation de l’image en tant que telle et sa réappropriation, son détournement qu’on y apporte.
Lieu : MEP, Paris 4
Expositions "La Seine, la Seine"
Le Quai de la Photo met la Seine au premier plan, avec une exposition du 5 juin 2024 au 8 septembre 2024. Vous pourrez y observer deux expositions en une, autour du thème du fleuve.
Tout d’abord, « Rive droite, Rive gauche », en collaboration avec la galerie Roger Viollet, qui présente plus de 80 photographies datant du milieu du XIX jusqu’à 1960, elles vont retracer les avancées et les changements qu’ont connus les quais de Seine parisiens. Sera aussi présente l’exposition du photographe Frédéric Stucin, « La Source », qui est un voyage tout au long de la Seine, en se penchant ici sur les locaux qui vivent au quotidien avec le fleuve. Entre témoignages et portraits, que vous pourrez retrouver sur la partie extérieure du « Quai de la photo ».
Lieu : Quai de la Photo, Paris 13
Les musiciens de Brême - Yveline Loiseur
Yveline Loiseur présente son exposition « Les musiciens de Brême » au sein de la galerie d’expositions « le Bleu du Ciel » à Lyon, du 13 juillet 2024 au 27 juillet 2024.
Une exposition qui représente de manière « plastique » la vision de l’artiste sur la vie collective. Au travers de photographies, elle va illustrer un récit imagé, de la construction du réel et de la composition d’un imaginaire. L’ensemble de son œuvre est vu comme la « réinvention d’une autre société. »
Lieu: Le Bleu du Ciel, Lyon
Paradis naturistes
Sur une période de 6 mois, vous pourrez retrouver l’exposition « Paradis Naturistes », disponible au MUCEM du 3 juillet 2024 au 9 décembre 2024.
On peut y observer une ode aux différentes formes du naturisme et à ses potentiels bienfaits sur la santé, avec une question centrale, qui est « comment la France est-elle devenue le paradis du naturisme ? ». Le tout accompagné de plus de 600 photographies, des livres, des revues, des sculptures ou encore des dessins et des peintures.
Lieu : MUCEM, Marseille
Sous les sunlight - exposition collective
Stimultania Strasbourg rassemble 6 artistes pour une exposition collective, du 17 mai 2024 au 21 septembre 2024, placée sous le signe de l’insouciance, de la convivialité et des fêtes populaires. On pourra y retrouver les travaux de Théo Combes, qui présente la surexploitation des littoraux de Valras-Plage.
Ensuite, le travail de Julie Glassberg sera aussi exposé. Il dresse le portrait de ces seniors qui ont choisi de continuer une vie mouvementée malgré l’âge de la retraite et des petits enfants.
On pourra retrouver aussi les photos de Cha Gonzalez et sa série « Abandon », qui retrace la vie festive de la jeunesse libanaise depuis les années 2010.
Laurent Moynat et ses travaux sont aussi exposés, avec ses natures mortes de table à manger. Elles représentent des problèmes de sociétés, tels que la question de la nourriture trop chère en France.
Enfin, ce sont les travaux respectifs de Théophile Trossat et de Mathias Zwick qui sont aussi présentés, l’utilisation de « la cave » revisitée après la covid pour l’un, l’utilisation multiple de la voiture chez les jeunes pour l’autre.
Lieu : Stimultania, Strasbourg
Anne-Lou Buzot - La théorie de l'horizon incliné
Du 11 juillet 2024 au 31 août 2024, rendez-vous à la galerie « Le Château d’eau » à Toulouse afin de pouvoir observer les œuvres d’Anne-Lou Buzot.
Grâce à la trouvaille d’une boite d’archives appartenant à une société savante du XXe siècle, elle s’est interrogée sur les lignes de perspectives et l’inclinaison de l’horizon dans la photographie. Elle a donc décidé d’exposer ses images, dans le but de révéler un pan de l’histoire de la photographie encore inconnu.
Lieu : Galerie Château d’Eau, Toulouse
Festivals
Les rencontres d'Arles
Du 1er Juillet 2024 au 29 Septembre 2024, les Rencontres d’Arles ouvrent leurs portes au grand public pour l’édition 2024. Des photographes, artistes et commissaires explorent différentes visions, leurs histoires, qui, comme notre histoire de l’humanité n’a cessé d’avoir des points de vue contraires et opposés.
Un entremêlement, une superposition de récits, qui donnent une multitude d’interprétations possibles au sein de cette nouvelle édition du festival.
Lieu : Les Rencontres d’Arles, à Arles
LES FEMMES S'EXPOSENT
A partir du 7 Juin 2024, et ce jusqu’au 1er Septembre 2024, rendez-vous à Houlgate, en Normandie, pour un évènement immanquable. Le festival « LES FEMMES S’EXPOSENT » ouvre ses portes et on pourra y retrouver des artistes féminines du monde entier ainsi que leurs photos. Cet évènement est placé sous le signe de la lutte contre l’inégalité, du breakdance, du dérèglement climatique et des conséquences de l’épisode colonial.
Lieu : Houlgate – Normandie
Festival La Gacilly
Sur une période s’étalant du 21 Juin 2024 au 3 Novembre 2024, le festival de la Gacilly présente plusieurs expositions photo sur le thème « Australie & Autres regards ». Une occasion unique, dans un lieu unique, pour passer un très bon moment culturel. Un rendez-vous à ne pas manquer !
Lieu : La Gacilly – Morbihan (56)
Ce que vous pouvez encore voir de nos agendas précédents
- Beware: Carte blanche à Ari Marcopoulos – Musée d’Arts Moderne de Paris, Paris 16
- Véhiculaire et Vernaculaire – Fondation Henri Cartier Bresson, Paris 03
- So far so close de Julien Mignot – Galerie Esther Woerdehoff, Paris
- Des lignes et des corps de Yasushiro Ishimoto – Le Bal, Paris 18
- L’Odysée, une étape d’horizons d’eaux – Les Abattoirs, Toulouse
- SURFER SUR LA VAGUE – Musée Regards de Provence, Marseille
- Oreille coupée de Julien Coquentin – La Chambre, Strasbourg
- Championnes ! Une histoire du sport féminin dans l’entre-deux guerre – Galerie Roger Viollet, Paris 06
Blaise Arnold, des clichés aux histoires singulières
“J’ai toujours eu des photographes autour de moi, j’y ai été sensibilisé très tôt.” Tels sont les mots de Blaise Arnold pour décrire son intégration dans le milieu de la photographie. Après avoir été bercé dans le monde du petit objectif, il entreprend des études d’arts graphiques. Par la suite, son parcours professionnel se résume à 5 années en tant qu’assistant pour des photographes, avant de réellement se lancer et commencer son activité personnelle.
“STORIES”, des retranscriptions picturales et imaginatives du passé
Passionné de cinéma et des époques antérieures, Blaise Arnold a décidé de combiner deux de ses passions, en les alliant à son autre vocation qu’est la photographie.
Des portraits d’époque, mêlant réalisme profond et qui suscitent l’imagination de ceux qui les regardent. Un travail léché qui présente une grande difficulté à la réalisation.
“La difficulté pour réaliser ces images est probablement aussi un moteur, cela me permet d’apprendre sur chaque période, d’apprendre les usages, mais aussi l’architecture, le design, le graphisme, la mode….” – Blaise Arnold
Un travail de recherche pointilleux, qui lui permet à la fois de décupler ses connaissances, tout en essayant de rester le plus fidèle possible aux caractéristiques de l’époque, rendant ses clichés d’un réalisme saisissant.
“Je fais des recherches assez poussées sur les périodes représentées et quand j’ai des lacunes (sur les périodes militaires par exemple), j’interroge des amis ou des spécialistes qui ont les connaissances nécessaires.” – Blaise Arnold
Des éléments qui augmentent le réalisme
Des détails de la photo, aux légendes qui les accompagnent, les images cherchent à véhiculer une cohérence tant historique que réaliste. Des noms sont attribués à chaque personnage, ce qui rend la série d’autant plus prenante et imaginaire.
“Le choix des noms n’est jamais fait par hasard. Parfois, ce sont des gens que j’ai connus, parfois des noms de personnages de film (ou approchant), de temps à autres des gens qui se sont comportés de manière exemplaire et c’est une manière de leur rendre hommage.” – Blaise Arnold
Un hommage réussi à certaines personnes de l’entourage de Blaise, qui ont traversés les époques, comme il le dit lui même: “Le lien (avec les époques choisies), c’est que j’ai connu personnellement des gens qui ont traversé les périodes représentées , y compris le début du XXème siècle !!”
Une volonté de faire ressentir des émotions
À travers chaque photographie, l’amas de détails, de possibilités d’interprétations, et la manière dont le portrait est orchestré, donne l’impression d’avoir une histoire sous les yeux disponible en un seul et même cliché. Cette interprétation, c’est exactement ce que le photographe français cherche à susciter comme il nous le confie,
“J’aime l’idée que le lecteur de l’image soit capable de s’interroger sur l’état d’esprit du personnage, quelle est son histoire avant la photo et quelle est la suite après cette photo.” – Blaise Arnold
Une volonté gagnante pour Blaise, car ses clichés titillent vraiment notre interprétation et notre sensibilité. D’autant plus que l’expression des sentiments intérieurs est le but premier recherché par le photographe : “S’il s’intéresse, s’il a de l’empathie ou de l’admiration ou un autre sentiment alors j’aurais réussi…”
Pour conclure, “STORIES” est une ode à l’aspect cinématographique, à la photographie, aux époques d’antan et à la poésie. D’autant plus que tous les portraits sont remplis de références et de sens cachés qui vous feront à la fois rêver et réfléchir !
Vous pouvez retrouver le travail de Blaise Arnold sur son site personnel, sur son instagram, ou sur son Facebook. Nous avons aussi publié un autre article sur le photographe (« Red Lights », photographies authentiques de bistrots français)
Ciro Pipoli, l’enfant de Naples photographie sa ville
Ciro Pipoli est un photographe italien, originaire de Naples. Il photographie sa ville dans les moindres recoins. Que ce soit au niveau de l’architecture, de l’ambiance, ou encore les émotions des locaux de la ville aux 500 coupoles, rien n’échappe à l’objectif de l’artiste napolitain.
L’arrivée du numérique comme une aubaine
Alors qu’il n’a que 16 ans, Ciro s’intéresse à la photographie. Il nous confie d’ailleurs que les plateformes numériques ont joué un vrai rôle sur la découverte de sa nouvelle passion. Notamment Instagram :
“ Je venais de télécharger Instagram et l’impact sur la photographie a été immédiat. À l’époque, il s’agissait d’un réseau social qui me parlait et ne montrait que de la photographie, et j’étais enchanté de découvrir cet art noble “ – Ciro Pipoli
Une découverte bénéfique pour le jeune napolitain puisqu’il n’a jamais lâché sa passion : “ alors pour le plaisir j’ai commencé à prendre des photos moi-même, puis je n’ai jamais arrêté depuis.”
Naples, comme une évidence
Comme évoqué précédemment, Ciro est un pur produit napolitain. Il en va de soi que son premier terrain de jeu pour prendre ses clichés fut sa ville natale, celle dans laquelle il a toujours vécu. Il voit cela comme une redevance envers Naples.
“ J’ai toujours eu le plaisir de vivre au cœur de cette ville, qui m’a tant apporté en tant qu’enfant.” – Ciro Pipoli
Un enfant de Naples, qui, sans la photographie, n’aurait surement pas eu la même approche de sa ville , et la même passion qui ressort de ses photographies.
“ Je dois beaucoup à la photographie, car j’étais déterminé à prendre de nouvelles photos et j’ai commencé à me promener dans toute ma ville et j’ai découvert des endroits incroyables et des personnes spéciales.” – Ciro Pipoli
D’une certaine manière, la renommée du travail photographique de Ciro ne réside pas seulement dans l’ambiance folklorique des rues napolitaines, et dans la passion des habitants de cette ville. Mais elle réside aussi dans l’intimité de Ciro, son regard aguerri et développé au fur et à mesure des années sur l’environnement qui l’entoure. C’est ce qui rend ses clichés intimistes et vivants.
Ciro nous explique que : “ Le sujet principal de mes photos est la vie, le quotidien et la beauté des petits gestes “. Un résumé clair de ce qu’on peut percevoir en contemplant les clichés du photographe napolitain. Nous avons une vraie représentation de ce qu’est la vie à Naples, et de ce qu’est cette ville pour Ciro.
Issu d’une famille modeste, où ses parents devaient travailler dur pour subvenir aux besoins de la famille, Ciro poursuit en expliquant que sa manière de prendre des photos réside dans la simplicité et la gratitude (en l’occurrence envers ce que la ville de Naples lui a donné durant sa vie) :
“Mes parents ont toujours travaillé dur et m’ont transmis beaucoup de simplicité et de gratitude, et c’est peut-être ce que je recherche dans mes photos.” – Ciro Pipoli
Une volonté de véhiculer l'énergie positive
Grâce à ses clichés, Ciro dépeint l’atmosphère de Naples, et l’expose d’une manière très positive. Cela contraste notamment avec tout ce qu’on peut entendre de négatif à propos de la ville.
Il n’y a donc rien de mieux que d’observer les œuvres d’un natif de Naples, qui présente sa ville sous l’angle le plus objectif et réaliste possible. Une ville heureuse, joyeuse et rayonnante malgré les difficultés auxquelles elle fait face. Ciro veut montrer que les napolitains transpirent la joie de vivre, et que sa ville a beaucoup à offrir, tant au point de vue social, que visuel.
“ J’essaie de montrer la beauté de la vie et qu’il y a tant de belles choses autour de nous que nous ne regardons souvent pas, parce que notre société nous oblige à aller toujours plus vite. Mais il est parfois important de s’arrêter et de regarder la beauté de la vie qui nous entoure.” – Ciro Pipoli
Le travail de Ciro, tout comme sa manière de voir les choses, est d’une authenticité profonde, et c’est notamment grâce à cette qualité qu’il a eu l’opportunité de photographier des campagnes de publicités pour de grandes marques, comme Dolce Gabbana.
Il a aussi eu le privilège, et l’honneur, de réaliser le rêve de tout napolitain, prendre des clichés de la célébration du sacre du Napoli (équipe de football de la ville), alors vainqueur de la première division italienne lors de la saison 2022-2023.
Ciro Pipoli : Instagram – site personnel.
Daniel Ramos, un regard digne sur l'immigrant
Daniel Ramos est un photographe américano-mexicain qui vit entre New-York et Monterrey. Il possède une forte double culture et identité qui lui est propre, puisqu’elle participe pleinement à l’élaboration de ses clichés photographiques.
Issu d’une famille modeste et de parents qui sont venus du Mexique aux Etats-Unis, il souhaite raconter l’histoire des immigrants à travers ses photos.
“J’ai toujours été intéressé par la réalisation d’images des laissés-pour-compte. J’ai la passion de photographier les membres de ma communauté dont l’histoire est à peine racontée, de notre point de vue à tous.” – Daniel Ramos
Un changement de voie bénéfique
Sa passion pour la photographie s’est développée au fil de ses années universitaires. D’abord étudiant dans le domaine cinématographique, il s’entretient avec un conseiller d’orientation, qui lui évoque de changer de voie pour la photographie.
“J’avais l’impression de ne jamais pouvoir communiquer suffisamment bien avec mes mots, c’est pourquoi mon conseiller académique m’a suggéré d’étudier la photographie” – Daniel Ramos
Il a, par la suite, rencontré de nombreuses personnes, qui ont confirmé son intérêt pour la discipline, et l’ont poussé à persévérer dans cette voie, à l’instar de Dawoud Bye, qui deviendra son “mentor” comme il nous l’explique. Daniel s’inspire de certains styles, notamment (aussi étonnant que cela puisse paraître) des films muets russes : “ J’ai été fortement influencé par le travail des réalisateurs de films muets russes, en particulier Dziga Vertov et son frère Mikhail Kaufman” comme il l’explique.
La poursuite de son travail, et son envie de représenter les “laissés pour compte” l’ont emmené dans différents lieux du continent américain, et du monde entier. Que ce soit dans les Caraïbes, en Russie, ou encore en Afrique, toujours accompagné de son appareil 4×5, et de ses films argentiques.
L’Ouganda, entre amour et retranscription de la vie locale
Au travers d’une histoire d’amour avec son ancienne compagne, Daniel Ramos s’installe en Ouganda en 2006. Cependant, il est contraint de repartir afin de poursuivre une maîtrise en beaux-arts à San Francisco.
En sachant qu’il ne reverrait pas sa femme pendant un long moment, et qu’il ne reviendrait surement pas en Ouganda. Il se décide à partir du pays en prenant un maximum de clichés afin de se souvenir de ce territoire qui l’a marqué, malgré le peu de temps qu’il y est resté. C’est aussi une volonté de perpétuer un souvenir de sa femme de la même manière.
“Je voulais emporter avec moi le plus grand nombre possible de souvenirs du temps passé avec elle et de son pays, afin de pouvoir les regarder lorsque je serai parti.” – Daniel Ramos
Ces suites de clichés nous donnent alors une introspection dans le quotidien de personnes qui vivent dans un pays méconnu du public occidental, une œuvre tant touchante de par l’authenticité des portraits, que par l’histoire qu’elle contient.
Une volonté de montrer l’immigration sous un autre jour
Comme dit auparavant, Daniel est issu d’une famille modeste, ancré dans la classe ouvrière, qui a migré vers les Etats-Unis afin d’espérer un cadre de vie meilleur. C’est pourquoi son objectif à travers sa série sur l’Ouganda est de montrer le cadre de vie, et l’histoire de personnes qui lui ressemblent.
“Je veux rompre avec la tradition qui veut que des photographes pénètrent dans les quartiers pour photographier des personnes issues de communautés qui leur sont étrangères, j’ai réalisé des portraits d’individus avec lesquels je partage une culture et une classe similaires.” – Daniel Ramos
Il souhaite modifier la perception des individus de ce qu’est « l’étranger », et mettre en évidence la réalité, souvent difficile, de quitter ses proches, ses biens, sa terre natale, dans l’espoir de trouver un environnement de vie meilleur pour continuer sa vie. Comme il nous le dit : “Je veux que l’histoire de l’immigrant et des minorités soit mieux représentée.”
En conclusion, Daniel Ramos met en évidence que même si son objectif est de susciter de l’empathie chez les individus à l’égard de ces portraits, il est important qu’elle ne compromette pas la fierté et la dignité des personnes photographiées. “Les portraits que je réalise ont un regard digne”, c’est d’ailleurs le mot d’ordre qui ressort lorsqu’on observe ses clichés.
Pour retrouver le travail de Daniel Ramos : rendez vous sur son instagram et sur son site personnel.
Steven Lillis, des photographies pour lutter contre les armes dans le Bronx
Natif de New-York, Steven Robert Lillis se passionne pour la photographie dans son adolescence. Féru de skate, il commence à mettre en images la scène locale du sport qu’il pratique grâce à l’appareil Olympus 12mp et au caméscope RCA de sa mère. C’est la découverte d’une réelle passion pour lui, qui va se développer et s’affirmer lors de ses années universitaires.
Alors étudiant, il était dans une situation peu confortable. “À l’époque, je dormais dans une voiture derrière un restaurant local tout en travaillant comme coursier à vélo à New York pour essayer d’obtenir mon diplôme.” nous explique t-il. Mais c’est à ce moment-là qu’il a décidé de se mettre beaucoup plus sérieusement à la photographie, accompagné cette fois-ci d’un Nikon D3100 légué par sa sœur. Vient ensuite un épisode déterminant de sa vie qui s’avérait pourtant être assez hasardeux comme il nous le confie :
“Pendant cette période, je skatais un jour à New York avec mon meilleur ami lorsque nous avons vu un type qui faisait ouvertement pipi sur le trottoir et qui effrayait tout le monde. J’ai entamé une conversation avec l’homme et j’ai fini par prendre un tas de portraits de lui dans la rue à ce moment-là. Cette interaction a tout changé pour moi. {…} À partir de ce moment-là, j’ai été attiré par le travail de portrait et par les histoires qui se cachent derrière la narration typique d’une photo.” – Steven R. Lillis
Un besoin de représenter une culture alternative
La série de photographies de Steven Lillis représente des combats clandestins dans des hangars au fin fond du Bronx. Des pratiques illégales qui représentent une sous-culture et une cause collective, qui est très chère pour Steven.
Lors de notre entretien, le slogan « Guns Down, Gloves Up » est souvent revenu. C’est l’idée principale de ce mouvement et c’est ce que Steven Lillis veut mettre en avant dans ses clichés. Une façon pour ces jeunes hommes de régler leurs contentieux, sans utiliser d’armes à feu. Une problématique centrale aux Etats-Unis, avec notamment les affrontements de plus en plus présents et le nombre de morts qui augmente.
“Je sais que certaines personnes ne seront probablement pas d’accord avec cette forme de résolution des conflits, mais certaines de ces personnes viennent d’un endroit que la plupart des gens ne comprendraient pas” – Steven R. Lillis
Une volonté de capturer la vision crue du climat social actuel qui repose sur les conflits armés et le port d’armes à feu aux USA. Son but est donc d’exposer au maximum, et avec la plus forte ampleur, les solutions possibles et celles déjà existantes pour réduire le nombre de morts dans les rues et les règlements de compte à base d’armes lourdes. “À mon avis, moins il y a de gens dans les cercueils, mieux c’est.” s’exprime t-il, en apportant son “soutien” à ces organisations de combats illégaux.
“Guns Downs, Gloves Up”
Des combats qui se déroulent d’une manière certes cachée et illégale, mais qui sont aussi organisés et qui représentent bel et bien une réelle solution contre l’accroissement de la violence armée dans les rues du Bronx.
“La genèse du projet repose sur un engagement commun à réorienter l’agression, en offrant une alternative pour résoudre les conflits au sein de la communauté du Bronx.” – Steven R. Lillis
Ce projet photographique met donc en lumière, à travers le portrait, la dure réalité de la résolution des conflits de rue à travers le combat. Au delà de la volonté d’informer sur ce qui se passe dans les hangars du nord de New-York, Steven veut transmettre des émotions, dépeindre un climat tendu et la brutale réalité, qu’est le problème de santé publique des armes à feu aux États-Unis.
“L’importance de ces photographies va au-delà de la simple documentation ; elles encapsulent des moments figés de résilience urbaine. Dans l’ombre de la société, ces images donnent un aperçu rare d’une sous-culture inconnue de la majorité. Dans une société confrontée à une escalade de la violence, ces images constituent un témoignage puissant de l’importance des récits alternatifs.” – Steven R. Lillis
Pour finir, Steven veut surtout ajouter une nouvelle facette qui ferait réfléchir les gens différemment sur la situation. En ne retirant pas que le négatif à chaque fois, mais aussi en voyant les solutions que ces jeunes gens mettent en place pour éviter d’empirer la situation. C’est avec des mots remplis d’espoir et d’une grande volonté de faire avancer les choses que Steven conclu notre entretien :
“Dans l’ensemble, je souhaite que ce travail incite la société à revoir ses perspectives et à adopter des approches non conventionnelles mais puissantes de la résolution des conflits, en mettant en lumière le potentiel de transformation des jeunes hommes issus de milieux difficiles.” – Steven R.Lillis
Pour retrouver l’ensemble du travail de Steven R. Lillis, rendez-vous sur son Instagram .
Votre agenda photo de juin 2024
Un mois de Juin sous le signe de la photographie en prévision. Entre expositions et festivals, Juin s’annonce chargé, et il y en a pour tous les goûts ! L’équipe de Graine de Photographe vous a préparé une liste des évènements à ne surtout pas manquer en ce début de période estivale. Alors sortez vous perdre dans les galeries et musées afin de découvrir de nouveaux horizons qui vous feront voyager.
Découvrons ensemble les sorties culturelles immanquables de ce mois de Juin 2024
Les expositions photo
Beware: Carte blanche à Ari Marcopoulos
Jusqu’au 25 Août 2024, le Musée d’Arts Moderne de Paris offre la possibilité de venir à la rencontre de l’univers plongé dans les rues new yorkaises des années 1980 perçues par le photographe Ari Marcopoulos. A travers l’essor des contre-cultures dans la Big Apple, celui qui a côtoyé Basquiat, Warhol et Penn nous offre une immersion au sein de sa vision de la jeunesse américaine de l’époque. Une exposition placée sous le signe du mouvement, du corps et de l’architecture qui caractérisent l’essence même des sociétés urbaines d’aujourd’hui et d’antan. Le photographe greco-hollandais s’est vu livrer carte blanche par le MAM, vous pourrez donc retrouver son travail auprès d’œuvres d’autres artistes qu’il a lui-même sélectionné, et qui présente une cohérence claire avec sa ligne directrice.
Lieu : Musée d’Arts Moderne de Paris, Paris 16
Le hasard funambule - Juanan Requena
Depuis le 17 Mai 2024, et ce jusqu’au 28 Juin 2024, n’hésitez surtout pas à jeter un coup d’œil à la Galerie VU’ où vous pourrez observer et admirer le merveilleux travail de JUANAN REQUENA et de sa série “Le Hasard funambule”. De petits tirages uniques, qui éveillent tant la curiosité que l’imaginaire, tout en titillant nos yeux, à travers des semblants de paysages apocalyptiques. L’artiste espagnol transcrit la poésie en photo, le temps d’un instant.
Lieu : Galerie VU’, Paris 9
Championnes ! Une histoire du sport féminin dans l’entre-deux guerres
L’arrivée des Jeux Olympiques dans la capitale s’y prête bien, puisque l’exposition “Championnes!” sera accessible du 13 Juin au 14 Septembre 2024 dans les locaux de la Galerie Roger Viollet. En association avec le journal l’Equipe, le sport féminin dans l’entre deux-guerre est mis à l’honneur. Au programme, retour sur une époque où les femmes ont commencé à s’insérer dans le milieu sportif au même titre que les hommes. Une série de 70 photographies présentent différentes disciplines et nombreuses athlètes qui auront dû lutter contre les stéréotypes pour faire valoir leurs talents et leurs passions aux yeux du grand public. L’exposition se poursuit aussi en plein air, avec un complément de 20 clichés grand format disponibles sur les bords de Seine.
Lieu : Galerie Roger Viollet, Paris 06
Véhiculaire & Vernaculaire de Stephen Shore
Le 1er Juin 2024, la Fondation Henri Cartier Bresson inaugure l’exposition à l’effigie de l’artiste américain Stephen Shore. Elle retrace les différents travaux photographiques du natif de New-York, de ses grandes séries Uncommon Places et American Surfaces, à ses photographies de drones effectuées en 2021, en passant par l’exposition Signs of Life à laquelle il a participé en 1976. Un voyage intemporel qui retrace l’approche photographique du paysage américain, dont Shore est un des principaux instigateurs. Ses photographies à travers différents moyens de transports, dépeignent les avancées américaines au cours du XXe siècle, et l’importance de ces dernières sur le soft power américain aujourd’hui.
Une exposition tant esthétique que culturelle, disponible jusqu’au 15 Septembre 2024
Lieu : Fondation Henri Cartier Bresson, Paris 03
So far so close de Julien Mignot
Du 06 Juin 2024 au 07 Septembre 2024, la Galerie Esther Woerdehoff expose les travaux de Julien Mignot, artiste et photographe français contemporain. On pourra y retrouver des clichés qui combinent verticalité et abstrait, tout en mettant à l’épreuve notre imagination. Après son doctorat en Géographie, le beauvaisien s’interroge à travers l’Art sur les limites de l’espace, et les codes liés au découpage structurel d’une composition classique. Sa série “Airlines” fera donc l’objet de l’exposition temporaire du 36 Rue Falguière.
Lieu : Galerie Esther Woerdehoff, Paris
DES LIGNES ET DES CORPS de YASUHIRO ISHIMOTO
La photographie japonaise est mise en avant dans le 18è arrondissement, du 20 Juin 2024 au 31 Août 2024, au sein de l’espace d’exposition “Le Bal”. C’est le remarquable travail de l’artiste américano-japonais Yasuhiro Ishimoto qui va ponctuer ces 2 mois d’exposition. Une double culture qui lui a permis de fournir un regard ambivalent sur l’après-guerre et l’opposition marquée entre sa terre natale et sa terre d’origine. Un regard jugé “bilingue” de par sa capacité à vraiment mettre en avant les problématiques ethniques et sociales de l’époque. C’est au total plus de 180 photographies qui seront exposées et qui vont permettre aux curieux d’explorer une période historique tragique à travers un esthétisme et une clairvoyance marquante.
Lieu : Le Bal, Paris 18
L'Odyssée: une étape d'Horizons d'eaux
L’Eau fascine depuis le début de l’Humanité, tant admirée que source de méfiance pour les Hommes. Mais l’importance de cette ressource pose question au sein des communautés contemporaines, c’est pourquoi l’Or Bleu est mise à l’honneur au Musée Les Abattoirs à Toulouse, jusqu’au 25 Août 2024. Une exposition qui mêle les problématiques centrales vis-à-vis de l’eau, mais aussi le côté mystérieux et imaginaire des Océans. On y retrouve les travaux de Dove Allouche, Hicham Berrada, Julie Chaffort, Olivier Debré, Jochen Lempert, Marie Losier, N55 et de Maya Rochat.
Lieu : Les Abattoirs, Toulouse
La honte d’être un homme à la BM de la Part-Dieu
Atlas en mouvement de Mathieu Pernot
Jusqu’au 1er Juillet 2024, il est possible de venir se perdre dans les allées de la Bibliothèque municipale Part-Dieu afin de venir voir l’exposition de Mathieu Pernot. Sont exposées ses photographies sur un thème qu’il explore depuis plus de 10 ans maintenant, le sujet tumultueux et encore très flou des “migrants”. A travers différents lieux, différents pays, de Mossoul à Calais, Mathieu Pernot traduit en photo le quotidien et la situation dans laquelle se trouvent ses jeunes hommes, femmes et enfants. Une exposition poignante, qui éveille notre sensibilité. Un rendez-vous lyonnais à ne pas manquer.
Lieu : Bibliothèque municipale Part- Dieu, Lyon 03
SURFER SUR LA VAGUE
En ces beaux jours et en cette période de Jeux Olympiques, direction Marseille, au Musée Regards de Provence, où sera exposée jusqu’à fin Septembre 2024, l’exposition SURFER LA VAGUE. Cette exposition est un regroupement de 19 artistes de tous horizons qui présenteront des œuvres en rapport direct avec l’influence du surf sur le façonnement de la société urbaine. On pourra notamment y retrouver Sylvain Cazenave, Nicolas Mallaret ou encore Bernard Plossu, qui sont des références de taille en termes de photographies de sports extrêmes aquatiques.
Lieu : Musée Regards de Provence, Marseille
Oreille coupée de Julien Coquentin
A travers un regard écologique et sociétal, Julien Coquentin évoque le retour du loup dans les alentours du Massif Central. Son reportage s’articule autour de clichés en tout genre, portraits d’agriculteurs, paysages ruraux ou de forêts. “Oreille cassée” symbolise la jeune louve présente en Aveyron, qui est vue ici comme le fil rouge de son exposition et qui présente les questions qui planent autour des loups en France. Entre adulation et méfiance permanente, Julien Coquentin nous emmène dans un voyage photographique mélancolique au centre du territoire. Ses travaux seront exposés au public strasbourgeois du 29 Juin 2024 au 1er Septembre 2024 à l’espace d’exposition “La Chambre”.
Lieu : La Chambre, Strasbourg
Festivals
Mesnographies 2024 (4ème édition)
Du 1er Juin 2024 au 14 Juillet 2024, c’est le retour de Mesnographie. Pour la 4ème édition, la recette est toujours aussi efficace : une vingtaine de photographes qui se verront exposés au Parc de Les Menuls dans les Yvelines (78). Vous pourrez aussi profiter du focus annuel organisé par le festival. Cette année, c’est le thème de l’infertilité qui sera mise en photographie par Florianne de Lassée.
Lieu : Parc de les Menuls – Les Menuls (78)
LES FEMMES S'EXPOSENT
A partir du 7 Juin 2024, et ce jusqu’au 1er Septembre 2024, rendez-vous à Houlgate, en Normandie, pour un évènement immanquable. Le festival « LES FEMMES S’EXPOSENT » ouvre ses portes et on pourra y retrouver des artistes féminines du monde entier ainsi que leurs photos. Cet évènement est placé sous le signe de la lutte contre l’inégalité, du breakdance, du dérèglement climatique et des conséquences de l’épisode colonial.
Lieu : Houlgate – Normandie
Festival La Gacilly
Sur une période s’étalant du 21 Juin 2024 au 3 Novembre 2024, le festival de la Gacilly présente l’exposition photo sur le thème de « l’Australie & des autres regards ». Une occasion unique, dans un lieu unique, pour passer un très bon moment culturel. Un rendez-vous à ne pas manquez !
Lieu : La Gacilly – Morbihan (56)
Projection événement
À l’occasion des 15 ans du film Home de Yann Arthus-Bertrand, la Fondation GoodPlanet organise une projection-rencontre exceptionnelle le dimanche 2 juin 2024 en présence de toute l’équipe du film. L’occasion de (re)voir ce documentaire dont on estime qu’il a été vu par plus d’un milliard de personne à travers de le monde. La projection est tout public et gratuite, mais il est fortement conseillé de réserver votre place !
Ce que vous pouvez encore voir de nos agendas précédents
-
Silence de Julien Magre – Galerie le Réverbère
- Exposition sur Hannah Villigier – Centre Pompidou
- De l’autre côté de Susanne Wellm – Galerie XXI
- La France sous leurs yeux – Bibliothèque Nationale de France
- Le Monde de l’invisible de Florian Ruiz – Galerie Sit Down
- Retratistas do Morro* Les portraitistes de la colline de João Mendes et Alfonso Pimenta – Le Théâtre du Nord
- Lost in Camargue de Romain Boutillier – Cinéma Artplexe Canebière
- Ailleurs en France – Jardin du Luxembourg
- Le Rajasthan en mouvement, par l’Agence Brunet – Monié – Raddisson Blu Hôtel (Nantes)
- Shapes of Namibia de Michaël Portillo – Graine de Photographe
À LIRE AUSSI
- La culture du skate dans les années 70 par le photographe Hugh Holland
- L’art de la raquette par la photographe de tennis Corinne Dubreuil
- Au coeur de la nuit avec Sébastien Fortin
- SINK / RISE – Nick Brandt illustre la menace de la montée des eaux aux Fidji
- Photographe de guerre, le travail d’une vie pour ces femmes et ces hommes
- Le festival LES FEMMES S’EXPOSENT dévoile sa 7ème édition
David Delaplace : L'homme de l'ombre du rap français
Il se cache derrière les pochettes de vos rappeurs préférés, de Jazzy Bazz à Jok’Air, en passant par Heuss l’Enfoiré. Qui est l’homme derrière certaines des covers qui ont fait la renommée de plusieurs grands artistes de la scène musicale urbaine française. On vous propose un focus sur David Delaplace, une des références en matière de photographie dans le milieu du rap.
Une passion révélée sur le tôt
Originaire de Vigneux, c’est assez tôt que David Delaplace prend goût à l’image. C’est par l’intermédiaire de son frère qu’il commence à réellement shooter, afin de lui faire des portraits d’artiste. “C’était un rappeur indépendant, inconnu au bataillon, mais à ce moment-là, j’ai pris goût à l’image” nous confie-t-il.
Une réelle passion qui s’affirme de plus en plus au fil des années, puisqu’il poursuit dans le milieu du rap, en devenant photographe pour “deux petits artistes”. Comme il le dit lui-même “Le temps a coulé, j’ai amélioré mon œil et travaillé avec de plus en plus d’artistes.” C’est ainsi que le natif du 91 débute sa carrière prometteuse.
La place du photographe au sein de l’industrie musicale
On le sait, aujourd’hui, l’aspect audiovisuel compte énormément dans la direction artistique d’un artiste, que ce soit au niveau de sa communication personnelle, mais aussi des visuels qu’il renvoie. Notamment au niveau des clips vidéo ou des pochettes d’albums.
Ce métier, longtemps tapi dans l’ombre, se voit de plus en plus reconnu à sa juste valeur, d’autant plus depuis l’avènement du numérique. On peut par exemple citer le prix de la meilleure cover qui est attribué lors de la cérémonie des Flammes, que Romain Garcin a remporté cette année.
David est très lucide sur la place de sa profession au sein de l’industrie du disque, et il l’exprime avec justesse : “La musique et notamment le rap, c’est quelque chose de très imagé. La photographie a toujours été importante, mais peut-être encore plus aujourd’hui à l’air des réseaux sociaux.” En effet, la place de l’image et de son sens au sein des réseaux sociaux possèdent une place importante à ne surtout pas négliger pour les artistes.
Cela, David l’a très bien compris, et il n’hésite pas à faire preuve de créativité pour se renouveler et proposer un contenu toujours plus de qualité : “Dans un cadre professionnel, comme celui de la musique, le public étant constamment nourri d’images , il y a un fort besoin de se démarquer. Ce qui rend ce milieu peut-être plus intéressant artistiquement qu’un autre, c’est qu’aucun artiste ne souhaite faire la même pochette d’album qu’un autre. Ça pousse à la créativité”.
Retour sur ces clichés qui font la renommée de David Delaplace
"Le Visage du rap": une encyclopédie pour les amoureux de rap
Connu pour ses pochettes, David Delaplace est avant tout un photographe. Il a sorti un ouvrage en 2017 nommé “Le Visage du Rap: Portraits du mouvement”, 4 kilos et plus de 400 pages de portraits de rappeurs qui ont participé de prêt ou de loin à l’implantation de ce genre musical depuis les années 1980. Au sein de cette « bible » photographique pour tout amateur de rap, on peut y retrouver des clichés d’époques différentes, allant d’Oxmo Puccino ou Sinik, en passant par Fianso et SCH. David a aussi dernièrement sorti un deuxième ouvrage “LES OFF” qui retrace plus de 8 ans de ses photographies dans le milieu du rap.
"Nuit" de Jazzy Bazzy, une consécration
Un autre aspect, et pas des moindres, qui participe à la renommée de David Delaplace dans le milieu musical, ce sont les pochettes d’albums. C’est ce que le grand public retient le plus d’ailleurs. Cependant, c’est un aspect qui mériterait plus de mise en lumière, car elle participe inconsciemment au succès d’un projet.
Pour David, la cover dont il est le plus fier est celle de “Nuit” pour Jazzy Bazz, “C’est la première pochette d’album que j’ai pu réaliser en entièreté, direction artistique, création du décor, lumière, tout a été pensé par moi-même.” nous explique t-il. Une consécration pour le photographe, puisqu’en complément l’album a été bien reçu par le public et la cover très appréciée.
Une cover particulièrement marquante
Plus récemment, il a eu l’occasion d’être à la réalisation de la cover de l’album “La vie de Roni” pour Heuss l’Enfoiré. Une expérience qui l’a grandement marquée de par la présence de la légende du football brésilien, Ronaldinho.
Enfin, David souligne un aspect qui prouve une fois de plus que son métier est avant tout une passion: “C’est très difficile comme question (Quel est la réalisation de cover qui vous a le plus marqué ?), j’ai beaucoup de pochettes qui m’ont marqué, tant par les défis techniques que par les expériences humaines.” C’est notamment grâce à cette envie, cette détermination et cet amour pour le rap et la photographie que le nom de David Delaplace sonne aujourd’hui comme une référence en la matière.
Son futur dans le milieu de la photographie
Pour lui, les covers ne s’arrêteront pas de sitôt, “Je pense continuer un bon moment à réaliser des pochettes d’album. Tant que les artistes me font confiance et que je peux m’amuser artistiquement.” En complément, il vient d’ouvrir un plateau de tournage de plus de 380m2, qui vont lui permettre de continuer à s’expandre dans la profession et de mener à bien ses futurs projets.
En parlant de futurs projets, David commence à collaborer avec des artistes hors de la métropole, “Je ne sais pas si j’ai une collaboration de rêve, mais cette année, nous avons commencé à travailler avec quelques artistes internationaux, Italiens, Marocains , Canadiens, Portugais. J’aimerais continuer à développer des projets internationaux.” nous raconte t-il. Mais son rêve, son ambition ultime serait de tirer le portrait d’un rappeur américain. Ce qui pourrait être la consécration de son travail avec une reconnaissance outre-atlantique.
Retrouver David Delaplace sur Instagram et sur son site personnel.