Fervent pratiquant de street photographyGennaro Bassolino s’est aventuré sur les lignes des chemins fer de Mumbai, ville dans laquelle il a posé ses valises lors d’un voyage en 2019.

Bien connue pour ses trains bondés aux heures de pointe, la ville indienne a été perçu comme une mine d’or pour le photographe américain. Il y a vu l’occasion de capturer les émotions sur le vif des habitants, lors d’un moment bien particulier et parfois éprouvant : le voyage en transport en commun.

Voyagez tout droit vers l’Asie en découvrant l’histoire de la série Blood Lines :

gennaro bassolino blood line mumbai train
© Gennaro Bassolino

Pouvez-vous vous présenter ? Comment avez-vous commencé la photographie ?  

Je m’appelle Gennaro Bassolino et je suis un photographe originaire de Floride, aux États-Unis. Je suis marié depuis 15 ans avec l’amour de ma vie, une vie de grande aventure. Il y a environ 12 ans, ma femme et moi avons déménagé dans l’État du Michigan. Nous y avons rencontré un couple merveilleux de photographes de mariage. J’étais fasciné par leur travail et je parlais avec eux pendant des heures de photographie.

Gagnants d’un concours de photo, ils avaient reçu un reflex numérique d’entrée de gamme, le Nikon D5000. Ils me l’ont donné, et je l’ai emmené en voyage en Chine où j’ai pris des milliers de photos. Peu de temps après, ma femme et moi avons déménagé en Malaisie. Les gros appareils photos numériques m’ont découragé d’une utilisation quotidienne. J’ai ainsi laissé tomber la photo pendant quelques années. Il y a environ trois ans, j’ai repris un Fujifilm X100 d’occasion, et c’est là que ma passion pour la photographie s’est ravivée.

 

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© Gennaro Bassolino

Que préférez-vous le plus dans la street photography ?

Sans hésitation, les personnes ! Au cours de nos dix années passées à l’étranger, ma femme et moi avons appris trois langues pour mieux nous acclimater au pays. Ces langues nous ont permis d’avoir une vision plus large des gens et de leur culture. Bien que chaque personne ait des problèmes qui lui sont propres, on constate que tous les gens désirent être heureux. Lorsque vous vous rendez compte que nous sommes vraiment tous pareils, cela vous fait aimer les autres et vice versa. Donc les gens, c’est ce que j’aime dans la photographie de rue.

 

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© Gennaro Bassolino

Quelles sont vos principales inspirations et influences dans votre travail ?

Avant de réellement m’intéresser à la photographie , je regardais occasionnellement le National Geographic et d’autres publications. Je sais maintenant que beaucoup des photos qui m’ont marqué au fil du temps ont été prises par Steve McCurry. Quand j’ai réalisé que la street photography était le genre qui m’attirait vraiment, je suis tombé sur le compte Instagram @heroesforsale. J’ai vraiment aimé son point de vue sur la ruela façon dont il se concentre sur les gens et les moments individuels, en présentant toujours les gens sous un jour digne et élégant. Il m’inspire vraiment. Je ne suis pas vraiment attiré par la photographie de rue « chaotique ». J’aime que le sujet soit isolé, que la personne raconte une histoire, ou son histoire.

 

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© Gennaro Bassolino

Quel a été le processus de réalisation de votre série Blood Lines ?

Lorsque nous sommes allés en Inde en 2019, nous avons eu l’occasion de nous rendre à Mumbai car nous avions des amis dans la région. Tout le monde m’a dit de rester loin des trains locaux de Mumbai, car cela peut être oppressant pour un étranger. Mais j’aime les trains et j’ai toujours rêvé de vivre dans un endroit avec un vrai système ferroviaire. Il y avait une gare près de l’endroit où nous logions, et c’est comme ça que j’ai pu monté. Je ne sais pas si vous le savez, mais les trains locaux de Mumbai ont des portes qui ne ferment jamais. Vous pouvez donc juste rester à côté des portes ouvertes et profiter de tout l’environnement, pendant que le train gronde sur les rails. Je ne m’assois presque jamais quand je suis dans le train.

 

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© Gennaro Bassolino

Après cette première fois dans le train, je trouvais n’importe quelle excuse ou, si j’avais le temps, je prenais mon appareil photo et mon sac photo, et je me contentais de prendre des photos dans le train. Je parlais avec les gens, les Indiens sont très amicaux avec les étrangers, donc c’était une expérience tellement agréable.

La série « Blood Lines » est née de cet amour que j’avais pour les trains et les gens qui montent à bord. Lorsque vous voyez à quel point le train est bondé le matin et le soir et quelle expérience c’est de voyager à ces heures-là, vous n’avez rien d’autre que de l’admiration pour les habitants qui font ce voyage 6 fois par semaine, deux fois par jour. Ces trains sont la vie de Mumbai, ils sont les lignes de sang.

 

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© Gennaro Bassolino

Quelle est votre photo préférée de cette série ? Pouvez-vous nous raconter l’histoire qui se cache derrière ?

Celle avec une femme qui se tient à son mari. Quand le train est bien rempli, j’aime regarder dans les petits espaces, entre les gens, et voir s’il se passe quelque chose d’intéressant. J’ai vu ce couple et la femme tenait la tête de son mari contre son épaule pendant qu’il dormait. Elle regardait au loin, on aurait dit qu’ils avaient fait le voyage en train le plus long de leur vie. On pourrait dire que parfois, la vie est comme un voyage en train épuisant, mais que tout ira bien si vous êtes avec quelqu’un que vous aimez et qui a une épaule sur laquelle vous pouvez vous appuyer. J’ai pris de nombreuses photos ce jour-là, car le train était en mouvement constant. Les espaces entre les gens s’ouvraient et se fermaient constamment, mais cela en valait la peine.

 

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© Gennaro Bassolino

Quels conseils donneriez-vous à un débutant qui n’ose pas photographier des inconnus dans la rue ?

J’ai d’abord commencé par prendre en photo des personnes que je connaissais. Cela m’a aidé à me familiariser avec le fait de photographier des gens. Un des exercices que je faisais au début était de trouver un banc dans un endroit très fréquenté, et de rester immobile en laissant les gens entrer et sortir de mon cadre. Puisqu’ils allaient quelque part, ils semblaient moins faire attention à moi et ainsi je me sentais moins gêné. C’était un petit exercice de mise en confiance, juste pour m’aider à m’entrainer.

Après cela, il suffit de foncer. Si vous restez calme et détendu, cela aide les gens autour de vous à l’être également. Soyez gentil, poli et souriez avec les gens quand vous en avez l’occasion. Essayez de ne pas donner une impression négative. Traitez les gens comme vous voulez être traité. Je n’ai jamais eu d’objection à ce que les gens me prennent en photo, donc ça ne me dérange pas de prendre en photo les autres.

 

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© Gennaro Bassolino

Actuellement, je présente ma série photo « Blood Lines » sur mon compte Instagram @a_taker_of_faces.

Pour ceux qui veulent connaître la genèse de ce nom, il est tiré de la traduction grecque originale de la bible Actes 10:34. À l’origine, il disait « Now I know that God is not a taker of faces ». Dans la traduction moderne, il serait traduit comme « Dieu n’est pas partial ». Ce verset de la Bible me rappelle, à moi qui suis photographe de rue, que tous les gens sont importants pour Dieu et doivent être traités comme tels.

Gennaro Bassolino : Instagram

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