photographie de Damien Goret

Damien Goret nous dévoile sa vision de la Street Photography

En parcourant les rues, le photographe Damien Goret dévoile le potentiel graphique et artistique de l’architecture de nos villes. Ainsi, un mur coloré, une ombre bien placée et une silhouette imprévue deviennent sources d’inspiration inépuisables. Pour Damien, la Street Photography n’est pas une affaire de visages, mais surtout de lumière, d’ombre et de solitude urbaine.

Découvrez le parcours, les inspirations et le matériel de Damien Goret à travers notre interview exclusive.

photographie de Damien Goret
© Damien Goret

Pouvez-vous nous dire quelques mots sur votre parcours et ce qui vous a amené à la photographie ?

Il y a une vingtaine d’années, les aléas de la vie m’ont fait changer de profession, pour devenir journaliste. J’étais alors entouré de photographes avec qui je travaillais, et dont je trouvais les photos magnifiques. J’ai voulu comprendre comment ils arrivaient à produire de telles images. Je me suis formé de mon côté, avec mon boîtier dans la main, en regardant des vidéos, en lisant des articles, en apprenant la logique du triangle d’exposition, de la prise de vue manuelle 

Qu'est-ce que vous aimez dans la Street Photography ?

J’ai commencé à m’amuser avec de la photo de paysages mais je me suis rapidement ennuyé. Il me fallait quelque chose de plus quotidien : un endroit qui me permettrait de pratiquer tous les jours, tant photographier était devenu une obsession. Cet endroit, c’était la rue.

Jusque-là, j’avais une idée de la street photo très réductrice. Je pensais qu’elle se résumait à prendre des gens bien reconnaissables dans la rue, de manière candide ou non, un peu à la manière de Bruce Gilden. Moi, je voulais du graphisme. Je voulais que les personnes photographiées ne soient pas le sujet même de la photo. Je voulais voir les gens habiter leurs villes, je les voulais dans la solitude de leur environnement. 

J’ai “rencontré” l’univers de photographes sur Instagram ou Youtube qui m’ont montré que c’était possible, et dont j’ai adoré le style.

photographie de rue - street photography de Damien Goret
© Damien Goret

Quelles sont vos sources d'inspiration ?

Je pense avoir une culture photographique relativement pauvre, finalement. De nombreux photographes présents sur Instagram me font rêver, et ils n’ont pourtant pas la postérité de photographes connus.

Disons que parmi les photographes “connus”, je suis un fan d’Harry Gruyaerts, j’aime beaucoup Fan Ho, j’adore l’absence, l’ennui, la solitude de Grégory Crewdson, le minimalisme de Luigi Ghirri.

Mais certains réalisateurs de films, certains auteurs de bandes dessinées possèdent une science du cadrage et de la photo qui me touche et m’inspire aussi énormément. Certains peintres également, dont Edward Hopper.

Sur la grande majorité de vos photographies, nous pouvons observer des personnes au coeur de jeux d'ombre et de lumière les rendant méconnaissables. Pourquoi ce choix artistique ?

Parce que les gens ne sont pas le sujet de la photo. Le sujet de la photo, c’est la rue. La manière dont elle isole. Son graphisme, son architecture, ses couleurs, auxquelles je prête très attention, la façon dont les ombres et les lumières la transforment. La personne n’est qu’un point d’accroche du regard : c’est comme si elle donnait l’échelle dans la solitude, en quelque sorte.

Parlons un peu technique : comment réalisez-vous ces images ?

Toutes mes photos sont réalisées en RAW, uniquement en manuel et en mesure spot. Je veux maitriser entièrement mon exposition, préserver les hautes lumières, avoir des ombres et des noirs profonds. Je cherche toujours la plus grande profondeur de champ avec des réglages de base qui sont toujours sensiblement les mêmes : F8 et 1/500e de seconde minimum, pour figer le mouvement, et j’ajuste les ISO si besoin.

Est-ce uniquement des images prises sur le vif de manière intuitive ou repérez-vous les endroits en amont en attendant le bon moment ?

C’est un mélange des deux genres. En photo de rue, on dit souvent qu’on est soit chasseur, pour celui qui attend le bon moment, soit cueilleur, pour celui qui prend sur le vif. Je crois qu’un photographe de rue est toujours un peu des deux. 

photographie de rue - street photography de Damien Goret
© Damien Goret

Quel matériel utilisez-vous ?

Mon vrai compagnon de rue est un Ricoh GR, en l’occurrence un GRII. Ce petit boîtier ne me quitte quasiment jamais. Il est petit, discret, possède un piqué superlatif et dispose d’un système de mise au point assez unique. Il compte, selon moi, parmi les meilleurs boîtiers dédiés à la photo de rue dans le sens où il est toujours possible de l’avoir dans sa poche. Parce qu’en photo de rue, si je me souviens toujours parfaitement des images que j’ai prises, je me souviens tout autant des occasions que j’ai ratées, pour la simple raison que je n’avais pas d’appareil avec moi. C’est en ce sens, déjà, que le Ricoh est une merveille.

J’ai également investi dans un Sony A7 III, pour sa montée en ISO qui me sert beaucoup pour les prises de vue en basse lumière.

Avez-vous une étape de post-traitement dans votre processus créatif ?

Oui, j’utilise uniquement Lightroom. Selon moi, le post-traitement fait partie intégrante de la photo. Si la prise de vue est importante, le développement de l’image est une étape que je trouve excessivement grisante, où la photo brute se révèle encore un peu plus.

portrait en noir et blanc du photographe Damien Goret réalisé par Mathieu Le Galla
Le photographe Damien Goret © Mathieu Le Gall

Damien Goret : Instagram


Dare to be free de Maud Delaflotte série photo sur les femmes en Arabie Saoudite

Dare to be free - Un reportage photo de Maud Delaflotte sur les femmes qui osent la liberté en Arabie Saoudite

Il y a encore cinq ans, en Arabie Saoudite, les femmes n’avaient pas le droit de monter sur scène ; impossible de se produire en public, d’occuper l’espace artistique, ou même de s’asseoir aux côtés d’un homme dans une salle de spectacle. Depuis, le paysage social saoudien a entamé une lente mais néanmoins présente transformation.

À travers son reportage photo Dare to be free, la photographe Maud Delaflotte explore dans quelles mesures ces changements affectent réellement la vie des femmes au coeur de la société saoudienne. Des femmes audacieuses qui ont saisi ces nouvelles libertés pour s’émanciper, s’affirmer et investir des territoires longtemps interdits : scène de stand-up, plateau de tournage ou encore réseaux sociaux. Entre rires, luttes et résilience, ses portraits mettent en lumière ces femmes qui redéfinissent ce qu’il est possible de rêver – et de vivre – en Arabie Saoudite aujourd’hui.

Découvrez notre interview exclusive de la photographe Maud Delaflotte.

Dare to be free de Maud Delaflotte série photo sur les femmes en Arabie Saoudite
Safanh est la plus populaire des humoristes. Il y en a maintenant quatre en Arabie Saoudite, principalement à Djeddah. Safanh, qui a fait ses débuts en 2021, cumule des millions de vues sur les réseaux sociaux et est régulièrement invitée dans les pays voisins, où les habitants sont très curieux de voir des femmes saoudiennes rire sur scène. © Maud Delaflotte

Qu'est-ce qui vous a inspiré ce projet en Arabie Saoudite ?

Depuis 2016, une brèche s’est ouverte dans les libertés accordées aux femmes, en Arabie Saoudite. Le prince héritier Mohammed Ben Salmane a amorcé une ouverture express du pays dans un virage géopolitique et économique radical. Radical, mais à sa bonne volonté.

Les femmes marchent constamment sur un fil sans être complètement sûres des risques qu’elles prennent pour leur avenir. Toutefois, elles avancent, malgré les idées reçues et les traditions forcément très présentes. Toutes ont leur propre passeport suite à la fin (partielle) de la tutelle masculine, demandé en leur seul nom. Tout ceci était impensable, il y a encore 6 ans.

Dare to be free de Maud Delaflotte série photo sur les femmes saoudiennes
Farah fait de l'improvisation depuis 5 ans et elle commence à prendre son envol. Les femmes ont été autorisées à se produire sur une scène de théâtre en 2018. Lors de l'interruption des spectacles qui a duré un mois en raison de la guerre Israël/Hamas en octobre 2023, elle répète son spectacle à l'intérieur de The Club, l'un des premiers théâtres à avoir ouvert ses portes en Arabie saoudite. © Maud Delaflotte

L’objectif initial était de comprendre l’impact de la fin de la tutelle masculine sur la vie des Saoudiennes. Au-delà de l’obtention du permis de conduire, quelles sont les répercussions lorsqu’on vous dit que vous êtes libre de vous déplacer sans un homme de la famille ? Que se passe-t-il lorsqu’un régime vous permet de faire des choix entièrement nouveaux, si vous n’avez jamais eu la liberté de penser par vous-même ? Comment les jeunes parviennent-ils à s’émanciper dans une société encore largement conservatrice ?

En réalité, seule une fraction des jeunes applaudit ce gain de liberté, beaucoup expriment des inquiétudes quant au fait que les changements érodent les fondements de l’Arabie saoudite. Beaucoup des femmes croisées dans la rue portent le hijab et l’abaya noire. La grande révolution réside dans la mixité. S’adapter à la mixité des spectacles ou des fêtes devient une expérience inédite, révolutionnaire, défiant des décennies d’enseignement sur la stricte séparation des sexes en dehors du mariage.

Une fois ces barrières franchies, la nuit laisse place à une jeunesse plus sophistiquée, aisées, habituée aux voyages, à la recherche de fêtes liées à la créativité de la musique, du cinéma et de la mode.

Dare to be free de Maud Delaflotte série photo sur les femmes saoudiennes
Maha vient de se lancer dans la comédie mais a déjà joué dans un film de Guy Ritchie (dans les scènes de Jeddah). Vivre seule avec sa sœur, comme elle le fait, est encore très rare en Arabie saoudite, même si les femmes peuvent légalement partager un logement sans homme depuis 2021. Sa vie a littéralement changé depuis le reportage. Elle a obtenu un rôle principal dans une sitcom saoudienne très populaire. © Maud Delaflotte

Comment avez-vous trouvé les femmes qui ont accepté de participer ?

Cela a pris du temps ! Quelques mois pour trouver des femmes qui acceptent de m’ouvrir leur quotidien. Il s’agit encore d’un régime autoritaire, conservateur et répressif où la parole est muselée. Il est encore impossible de parler du régime, de la religion ou du sexe à des étrangers.

Suite à la lecture d’un article dans Arab News, nous avons rencontré Lana, une des première femmes à monter dans la comédie à Jeddah. Elle a écrit une pièce « I am woman » sur son divorce et les violences conjugales. Cette pièce révolutionnaire dans son pays a été jouée seulement une fois.

Les femmes que nous avons rencontrées sont des pionnières. Il y a encore 7 ans (2018), elles n’avaient pas le droit de monter sur scène. Elles ne pouvaient même pas s’asseoir à côté d’un homme dans le public. Et maintenant, Sfanh a été invitée à se produire à Riyad, à Dubaï. Edah est une star de TikTok et Maha est devenue une comédienne reconnue. Nous avons donc voulu donner la parole aux femmes pour illustrer les défis de la coexistence entre tradition et modernité.

Dare to be free de Maud Delaflotte série photo sur les femmes saoudiennes
Une étudiante déguisée pour la fête d'Halloween. Avant 2018, la police arrêtait toute personne célébrant Halloween, une fête qui n'est légale pour les Saoudiens que depuis l'année dernière. © Maud Delaflotte

Avez-vous rencontré des difficultés lors de la réalisation de ce projet ?

Non pas particulièrement. Les photographies avec un appareil photo professionnel restent interdites sans une autorisation du régime. Il faut donc être discret. Lors d’une visite d’un endroit avec de la foule, on nous a simplement demander d’arrêté de faire des photos et poussées vers la sortie.

Dare to be free de Maud Delaflotte série photo sur les femmes saoudiennes
Autrefois obligatoire pour toutes les femmes, l'abaya reste la tenue largement dominante des Saoudiennes. © Maud Delaflotte

Quel accueil avez-vous reçu concernant ce projet documentaire de la part des femmes photographiées ? Avez-vous reçu un accueil particulier, des réactions, de la part d'hommes témoins de votre projet ?

Nous avons été très bien accueillies. La situation est similaire pour les hommes, quoique moins restrictive. Ils doivent aussi respecter des codes vestimentaires et des normes comportementales strictes. Ce changement est aussi une révolution pour eux. Un homme de 30 ans nous a partagé ses premières émotions lorsqu’il a pris pour la première fois un taxi avec une femme qui n’était ni sa femme ni un membre de sa famille. Dès son plus jeune âge, on lui avait appris à ne pas parler aux femmes inconnues. Les mariages arrangés touchent aussi les hommes.

Dare to be free de Maud Delaflotte série photo sur les femmes saoudiennes
La star locale de Tiktok et l'humoriste, Ehda et Ferial, aiment conduire à Djeddah. Les femmes ont été autorisées à conduire en 2018.

Pourriez-vous partager avec nous l’un des moments les plus marquants que vous avez vécus lors de ce projet, un moment qui vous a particulièrement touchée ou qui a renforcé votre engagement envers ce sujet ?

Elles nous ont toutes confié ce qu’elles faisaient le jour où le régime a annoncé, en 2016, qu’elles pouvaient obtenir un passeport sans l’autorisation d’un homme de leur famille. Une véritable révolution dans leur vie, marquant le début d’un espoir pour la fin de la tutelle masculine.

Cependant, les confessions d’une jeune femme, lorsqu’elle a voulu récupérer son passeport au poste de police, nous ont fait comprendre les limites de cette liberté annoncée. Les pères et les frères ne sont pas toujours prêts à accorder plus de libertés à leurs filles ou à leurs épouses.

Malgré ces avancées, il est important de noter que le système de tutelle masculine persiste dans de nombreux domaines, notamment dans le secteur de la santé et pour certaines décisions importantes comme le mariage. La mise en œuvre effective de ces réformes et leur enracinement dans la société restent des défis majeurs.

Dare to be free de Maud Delaflotte série photo sur les femmes saoudiennes
Farah fait de l'improvisation depuis 5 ans et commence à prendre du galon. Mais elle a décidé de conserver son activité de cuisinière. Les femmes ont été autorisées à se produire sur une scène de théâtre en 2018. Elle enseigne également l'improvisation au centre Fennec. © Maud Delaflotte

En tant que photographe, quel impact espérez-vous avoir à travers ces images ?

L’Arabie Saoudite est un pays encore largement méconnu, un mélange complexe de traditions profondément enracinées et de modernité émergente. Les femmes saoudiennes sont au cœur d’un mouvement silencieux mais puissant pour la liberté. Elles défient les codes traditionnels et les normes culturelles. Bien que des réformes comme l’autorisation de conduire aient été mises en place, des militantes sont encore arrêtées, illustrant la nature arbitraire et contradictoire des décisions prises par les autorités.

Dare to be free de Maud Delaflotte série photo sur les femmes saoudiennes
Maha et Lana dansent dans un studio de musique lors de l'enregistrement d'une pièce de théâtre de marionnettes. Danser et jouer de la musique en public était interdit jusqu'à il y a cinq ans. Bien que des concerts géants en plein air soient désormais organisés, il n'existe pas de boîtes de nuit légales en Arabie saoudite. Le premier de ces concerts a eu lieu en 2017 : au départ, seuls les hommes étaient autorisés à entrer et la danse était toujours interdite. © Maud Delaflotte

Le pouvoir centralisé du prince héritier Mohammed ben Salmane crée un environnement imprévisible, où les annonces de réformes ne correspondent pas toujours à la réalité sur le terrain. Ces dynamiques révèlent une société en transition, mais aussi figée dans ses contradictions. D’un côté, des concerts géants sont organisés sous l’autorité du prince héritier, Mohammed ben Salmane, attirant des foules immenses et des artistes internationaux. De l’autre, les réunions mixtes dans des cadres privés, comme des soirées dans le désert, nécessitent encore des autorisations spécifiques.

Je voulais montrer la complexité de ce pays à travers ces femmes qui osent monter sur scène. Le début, d’une nouvelle ère. L’idée est de monter une analyse de ses dynamiques pour tenter de saisir la réalité de l’Arabie Saoudite aujourd’hui.

Portrait en noir et blanc de la photographe Maud Delaflotte
La photographe Maud Delaflotte

Maud Delaflotte : SiteInstagram


Eyes on you © Gurcharan Roopra

Gurcharan Roopra : une approche immersive de la photographie animalière

La photographie animalière peut prendre bien des visages et le photographe Gurcharan Roopra nous en montre un aspect des plus authentiques, fascinants et engagés. Au plus près de la faune qu’il photographie, Gurcharan Roopra nous dévoile des images incroyables, sublimant ses sujets grâce à son approche immersive. Sa série photo « Ground » nous offre en effet des angles de vue spectaculaires. Profondément proche de la nature et de la faune, Gurcharan est un artiste engagé pour leur protection, notamment au Kenya, son pays d’origine et de vie.

Découvrez notre interview exclusive du photographe Gurcharan Roopra.

Eyes on you © Gurcharan Roopra
Eyes on you © Gurcharan Roopra

Comment avez-vous débuté la photographie ?

Mon amour pour la photographie a commencé avec le Safari Rally au Kenya. C’est en voyant les images de ce rallye que j’ai eu envie de devenir photographe. Cependant, mes vraies photographies ont commencé en 2013, coïncidant avec mon retour au Kenya en 2012. Après avoir passé 10 ans loin du Kenya, mon intérêt s’est déplacé du rallye vers la faune et la flore lorsque j’ai réalisé à quel point l’Afrique et la nature me manquaient. 

Comment votre enfance à Nairobi a-t-elle façonné votre relation avec la faune et la nature ?

Je m’en suis rendu compte beaucoup plus tard dans ma vie. En grandissant à Nairobi, vous considérez la faune et la flore comme allant de soi. Il s’agissait plus de savoir avec qui vous alliez que de savoir où vous alliez. En voiture, on peut voir des animaux de plaine dans tout le pays. On peut même apercevoir des éléphants sur les routes principales. Les grands félins demandaient plus d’efforts pour être vus. Mais aujourd’hui, je me sens perdu lorsque je n’ai pas été en contact avec la nature pendant un certain temps. 

Vous êtes très impliqué dans les causes de conservation, en particulier au Kenya. Comment votre engagement en faveur de la préservation de la nature se reflète-t-il dans votre travail photographique ?

Je me concentre sur la meilleure prise de vue du sujet que mon esprit et les conditions permettent à ce moment-là. Notre cerveau est très limité par rapport à ce que la nature a à offrir. Une fois la photo prise, j’en fais don aux organisations caritatives avec lesquelles je travaille. Elles l’impriment et la vendent aux enchères afin de collecter des fonds pour leurs activités. Il est aussi arrivé que j’accompagne une cause de conservation, que je documente le voyage avec des photos et que je les partage avec eux, pour qu’ils les utilisent sur leurs panneaux d’affichage, avec leurs abonnés ou qu’ils fassent connaître les activités qu’ils mènent pour améliorer les conditions de vie des animaux. 

photographie animalière Gurcharan Roopra
© Gurcharan Roopra

D'un point de vue technique, comment produisez-vous les images de la série Ground ? Quels sont les défis que vous rencontrez lorsque vous photographiez dans la nature, en particulier lorsque vous photographiez des animaux d'aussi près ?

Cela a vraiment été un périple. J’ai fabriqué mes propres dispositifs pour assurer la sécurité de la faune et, bien sûr, celle de mon appareil photo. Je me souviens de la première « boîte » que j’ai fabriquée. Je l’ai placée sur le sol en direction d’un bubale qui marchait. Il s’est approché, a jeté un coup d’œil à mon engin, l’a contourné par un grand demi-cercle et a continué à marcher… Méga déception.

Inutile de dire que la V1 a été mise au rebut avant même d’avoir pris la moindre photo. Plusieurs mois plus tard, j’ai essayé la V2, qui a été partiellement réussie, mais la V3 est la meilleure depuis de nombreuses années. Les nouveaux appareils sont de plus en plus sophistiqués, mais la simplicité reste la clé.

Photographier vers le ciel a été un défi, en essayant de multiples options de réglages de l’appareil photo et de styles d’édition pour surmonter les sujets sombres et les ciels lumineux. Mais rien de tout cela n’est utile à moins de pouvoir placer la caméra au bon endroit, pointée dans la bonne direction. Cela a été une courbe d’apprentissage énorme, mais j’y ai pris beaucoup de plaisir. Se connecter avec le sujet, apprendre son comportement, a été un défi, mais d’un autre côté, un véritable plaisir une fois que vous avez compris comment faire.

Qu'espérez-vous transmettre à travers vos photographies ?

Je veux obtenir la meilleure pose, la meilleure lumière, les compositions les plus étonnantes, faire en sorte que plusieurs éléments s’assemblent pour obtenir la meilleure photo possible. C’est une question d’évolution ; au fur et à mesure que l’on progresse, on pense à d’autres idées et à d’autres plans. La photographie est quelque chose que je fais pour mon cœur et mon âme. Je fais ce qu’il faut pour me rendre heureux. Je n’ai pas d’autre message à transmettre que mon cheminement vers le bonheur. 

Dans cette série, certaines images sont prises au plus près de la faune, en contrebas, aux pieds des animaux... Ainsi, on se sent vraiment dans le paysage, dans la nature. On se met presque à la place de ces animaux, à leur échelle. Nous sommes un jeune éléphant dans son groupe, un bébé rhinocéros avec sa propre famille... Comment expliquez-vous ce sentiment ? Est-ce votre intention de créer ce sentiment ?

Oui, c’était bien mon intention. J’ai commencé à prendre des photos à basse altitude, à distance, à l’aide d’un monopode. Elles étaient belles, mais elles n’avaient pas ce rapport de proximité avec le sujet.
C’est une échelle qu’il n’est pas réaliste de capturer avec un appareil photo à la main. L’aspect émotionnel de la réussite de ces clichés est phénoménal, et ensuite de les partager, en observant les émotions du spectateur, c’est quelque chose de vraiment spécial.

Vous mentionnez que vos photos ont été utiles pour des projets de conservation. Pouvez-vous nous parler d'un projet particulier pour lequel vos images ont eu un impact concret ?

J’ai brièvement abordé ce sujet plus tôt. J’ai beaucoup travaillé avec Amboseli Trust for Elephants (ATE), où, avec Miakora, nous sommes allés prendre des photos des éléphants. À partir de ces images, nous avons vendu des écharpes, dont un pourcentage des ventes a été reversé à ATE. Des photos ont également été imprimées et vendues aux enchères, et tous les fonds ont été reversés à l’association. Nous avons aussi fourni de nouveaux réservoirs d’eau pour aider les équipes à avoir de l’eau dans leur camp de recherche. C’est un projet que j’ai beaucoup apprécié.

Actuellement, je suis l’ambassadeur photographique de la Solio Game Reserve. Je fais tout ce que je peux avec eux, de la promotion de la réserve à l’aide apportée récemment à la lutte contre les feux de brousse. Je suis heureux de me salir les mains. J’ai travaillé avec des équipes pour documenter des sauvetages et des traitements d’animaux, par exemple le Mara Elephant Project et le rhinocéros de Loisaba Conservancy.

Gurcharan Roopra : SiteFacebookInstagram


exposition de Emeline Sauser

Agenda photo avril 2025

Maintenant que le changement d’heure nous a officiellement rapprochés de l’été, il est temps de profiter des jours qui rallongent et des week-ends printaniers pour se consacrer à la photographie. Et entre deux stages photo, pourquoi ne pas profiter d’une exposition photo d’un photographe dont vous admirez le travail ou découvrir de nouveaux talents grâce à un festival photo incontournable ?

Découvrez notre sélection d’expositions et événements photo près de chez vous en avril 2025.

Expositions photo

Refuges de Émeline Sauser

À l’occasion de la seconde édition du Mois de la Photo à Bordeaux, la Maison Bourbon exposera les travaux de nombreux photographes. Parmi eux, Émeline Sauser présentera son travail documentaire Refuges, du 4 au 27 avril 2025. Ce projet, découpé en plusieurs chapitres, aborde la reconstruction à travers des histoires singulières. La photographe rencontre ses sujets au gré du hasard, principalement en faisant du stop et en errant dans les villes.

« Ce que je veux raconter ici, c’est l’après-tempête, le moment où il faut réunir ses forces pour ne pas sombrer. Comment se reconstruit-on ? » – Émeline Sauser

Rencontre avec Émeline Sauser le vendredi 4 avril à 19h30

Lieu : Cdanslaboite | Maison Bourbon, Bordeaux

exposition de Emeline Sauser
Refuges © Émeline Sauser
exposition retrospective Dennis Morris à la maison europeenne de la photographie en avril 2025
Dennis Morris, Babylon by van, Londres, 1973 © Dennis Morris

Music + Life de Dennis Morris

Jusqu’au 18 mai 2025, la MEP dévoile Music + Life, la première rétrospective consacrée à l’artiste Dennis Morris en France. Cette exposition nous plonge dans la relation intime que Dennis Morris a entretenu avec les légendes qu’il a photographiées. Parmi celles-ci, Bob Marley, les Sex Pistols, les Stone Roses, Oasis, etc. Bien plus qu’une simple relation photographe-sujet, Morris capte la confiance et l’intensité de ses sujets, révélant des aspects méconnus de leurs personnalités. Ses photographies racontent l’histoire d’une Angleterre multiculturelle et postcoloniale, marquée par l’immigration et les nouvelles identités culturelles, tout en mettant en lumière la culture noire britannique.

Lieu : Maison Européenne de la Photographie, Paris 04

Love Hotel  de François Prost

Jusqu’au 18 mai 2025, découvrez l’exposition Love Hotel de François Prost sur les murs de la Galerie du Jour agnès b. Cette série, réalisée en 2023 lors d’un voyage en voiture reliant Tokyo à l’île de Shikoku, réunit de fascinantes photographies de façades de Love Hotel japonais. Le photographe François Prost offre ainsi un portrait unique du Japon. Il explore les bords de routes où se trouvent des enseignes vieillissantes et des architectures fantasques, tout en interrogeant les dynamiques sociales et intimes du pays. Les Love Hotels, conçus pour offrir discrétion et intimité aux couples, reflètent une réalité sociale où l’acte amoureux peine à s’intégrer dans le cadre domestique. À travers ses images, Prost nous emmène dans des paysages variés, des grandes villes aux campagnes, capturant l’évolution des rapports humains et de l’esthétique japonaise.

Lieu : Galerie du Jour – agnès b., Paris 13

François Prost, HOTEL BABY KISS, Himeji, 2023 love hotel japon exposition photo avril 2025 à paris
François Prost, HOTEL BABY KISS, Himeji, 2023
"F150", San Francisco, Etats-Unis, 2024 © Claire Guarry

Somewhere, It's Still Summer de Claire Guarry

Du 21 mars au 17 mai 2025, découvrez l’exposition Somewhere, It’s Still Summer de Claire Guarry à la Factory Polka. La photographe, installée à San Fracisco avec sa famille, documente le quotidien de ses enfants qui grandissent sous la douceur du soleil californien. À travers ses images à l’esthétique vintage, elle saisit la légèreté et la tranquillité de l’enfance.

Lieu : Factory Polka, Paris 03

Chaos Calme de Paolo Pellegrin

La Galerie de L’instant vous présente le travail de Paolo Pellegrin avec l’exposition Chaos Calme, du 27 mars au 18 juin 2025. Photoreporter, Paolo Pellegrin construit également une oeuvre qui s’attache à la photographie d’art. Des images puissantes, d’une sensibilité et d’une empathie qui font de Paolo Pellegrin un artiste unique.

Lieu : Galerie de l’Instant, Paris 03

© Paolo Pellegrin, Beyrouth exposition photo avril 2025 Galerie de l'Instant Paris
© Paolo Pellegrin, Beyrouth
Le bonheur tue © Rima Samman
Le bonheur tue © Rima Samman

L'amour se porte autour du cou, Le bonheur tue de Rima Samman

Jusqu’au 2 juin 2025, découvrez l’exposition de l’artiste Rima Samman au Centre culturel Saint-Cyprien à Toulouse. L’exposition L’amour se porte autour du cou, Le bonheur tue regroupe deux projets de l’artiste. Le premier, L’amour se porte autour du cou regroupe des photos de famille de Rima Samman qu’elle a colorié à la main représentant pour la majorité des membres disparus de la famille de l’artiste franco-libanaise, notamment durant les différentes guerres qui ont marqué le Liban. Le second, Le bonheur tue, montre des photos de presse représentant le Liban à travers le temps en créant un dialogue entre passé et présent.

Lieu : Centre Culturel Saint-Cyprien, Toulouse

Montre tes yeux de Mathieu Farcy

Jusqu’au 24 avril 2025, plongez dans le regard de l’artiste Mathieu Farcy, exposé chez Stimultania. L’exposition Montre tes yeux rassemble quatre projets nés ces cinq dernières années : Saints Loups ; d’amour et de rage ; Asiles et Les alliances animales. Mathieu Farcy donne une grande importance à la parole et à la place d’autrui dans la société, ce qui se reflète dans sa photographie.

« Tous les travaux que je mène depuis prennent racines dans les rencontres humaines, avec l’idée que l’art est une manière de prendre soin de l’autre. Travailler avec celles et ceux qui ne se pensent pas capables de création ou de culture et penser ensemble des œuvres commes des amulettes, dans lesquelles se raconter. Ces travaux se situent toujours sur un fil ténu, au carrefour du désir de chacun. » – Mathieu FacryFarcy

Lieu : Stimultania, Strasbourg

Saints Loups © Mathieu Farcy
Saints Loups © Mathieu Farcy
affiche exposition collective marseille avril 2025

À l'oeuvre - Exposition collective

À partir du 4 avril 2025 et pendant un mois, découvrez l’exposition collective À l’oeuvre au Centre Photographique Marseille, qui pour la 4ème année consécutive présente le travail d’artistes engagé.e.s dans des pratiques diverses de la photographie contemporaine. Vous plongerez dans l’univers artistiques singuliers de 18 artistes qui, à travers leur oeuvre, ont fait écho à des enjeux sociaux et artistiques tels que la transmission, le lien social, l’échange ou encore les rencontres.

Vernissage le 4 avril 2025 à partir de 18h.

Lieu : Centre Photographique Marseille, Marseille

Festival Circulation(s)

Le Festival de la jeune photographie européenne revient pour sa 15ème édition du 5 avril 2025 au 1er juin 2025 au CENTQUATRE-PARIS. Le festival Circulation(s) présentera cette année 23 artistes de 13 nationalités différentes et leurs visions artistiques singulières. Comme chaque année, le festival met à l’honneur, dans le cadre de son focus, une scène photographique européenne émergente particulière. Pour cette nouvelle édition, l’invitation est donnée à la Lituanie, avec la présentation des séries de quatre artistes.

Lieu : CENTQUATRE, PARIS 19

affiche festival Circulation(s) 2025

Événement

Imaginez découvrir une exposition photo sur les nuits festives berlinoises et enchaîner avec une fête de 30h au Futur, le club situé quelques étages plus bas ? C’est ce que vous propose la Cité de la Mode du vendredi 18 au dimanche 20 avril 2025. L’occasion de voir une expo photo originale et de continuer les festivités jusqu’au bout de la nuit. L’exposition Nachts est signée Mischa Fanghaenel, ancien videur du Berghain, également photographe de talent qui capture depuis plus de vingt ans des portraits en noir et blanc de fêtards anonymes et des artistes qui ont animé ces soirées berlinoises.

Lieu : Cité de la Mode, Paris 13

exposition Cité de la mode avril 2025
© Mischa Fanghaenel

Mois de la Photo à Bordeaux

Jusqu’au 30 avril 2025, c’est le Mois de la Photo à Bordeaux ! Pour l’occasion, la Ville de Bordeaux a ressemblé de nombreux acteurs culturels, artistes et collectifs. Le Mois de la Photo s’installe dans la ville à travers un parcours souhaitant « mettre en valeur la diversité des propositions artistiques professionnelles et amateurs implantées sur le territoire bordelais. » Partez ainsi à la découverte de photographes émergents et d’artistes talentueux grâce à des expositions et événements durant tous le mois !

Lieu : Bordeaux

affiche mois de la photo avril 2025 à bordeaux

Ce que vous pouvez encore voir de nos agendas précédents


© Roxana Albu-Mercié

Rencontre : Roxana Albu-Mercié animera la Grainedephoto Academy

Roxana Albu-Mercié, photographe indépendante chez Graine de Photographe, animera la prochaine Grainedephoto Academy débutante qui débutera en mai 2025. Nous en avons alors profité pour en apprendre plus sur son parcours, ses projets et sa volonté de transmettre sa passion et son savoir.

La Grainedephoto Academy est une formation longue pour apprendre les bases de la photo à Paris, avec une exposition des photos des élèves à la clef. Vous êtes photographe amateur, débutant ou intermédiaire ? Cette formation de 6 mois s’adresse à vous !

Découvrez sans plus attendre la photographe Roxana à travers notre interview exclusive et rentrez dans son univers :

© Roxana Albu-Mercié
© Roxana Albu-Mercié

Peux-tu nous parler de ton parcours ? Qu’est-ce qui t’a amené à la photo ?

La photo est rentrée tôt dans ma vie. Avec son Smena8, mon père a immortalisé mon enfance ainsi que toute notre vie de famille et celle du village où je suis venue au monde. C’était une chose assez rare de posséder un appareil photo dans les années ’70 dans ce village perdu dans la plaine du Nord du Danube. Avec mes sœurs, j’ai grandi sous l’œil curieux de son objectif. Aujourd’hui, on appellerait ces photos « lifestyle ». Lorsque je suis partie dans ma première colonie de vacances à 7 ans, mon père m’a prêté son appareil pour qu’à mon tour j’immortalise cette première. La curiosité avec laquelle je contemplais le monde venait de trouver un allié et une voix d’expression. 

C’est bien des années plus tard que j’ai compris qu’être derrière l’objectif c’était ce qui me convenait le plus. Avec mon premier reflex dans les mains, j’ai pris mes premiers cours de techniques photo chez Graine de photographe.

Qu’est-ce que tu préfères en photographie ?

Née à la campagne, je me suis passionnée longtemps pour la nature. Puis, je suis arrivée à la nature morte et petit à petit j’ai commencé à flirter avec le minimalisme. J’avais du mal à photographier les gens. Certainement, en raison d’une grande timidité. Pourtant, j’aimais beaucoup observer les expressions des visages. Aujourd’hui, je prends plaisir à faire des portraits et à surprendre des scènes de la vie quotidienne. Le mouvement des corps, les expressions de joie ou de douleur, l’agitation de la rue, les traces laissées par le temps, les formes, les lumières sont autant de sujets que mon œil guette derrière l’objectif.

As-tu un projet personnel en cours dont tu aimerais nous parler ?

Il y a un an, lorsque j’ai rendu visite à mes parents après 3 ans d’absence, j’ai fait une découverte douloureuse pour moi. Mon village, que j’avais connu prospère, était en train de… s’effacer. Ce n’est pas vraiment une disparition. Les gens que j’ai côtoyés dans ma jeunesse n’habitent plus leurs belles maisons colorées, mais le cimetière du village. Tous ces visages que j’avais scrutés enfant me regardent aujourd’hui du haut d’une croix. 

À partir des photos prises par mon père et gardées précieusement dans une boite à chaussures devenue « archive familiale », j’ai commencé à reconstituer la vie du village. Telle que je l’avais connue. Grâce à la photo, j’espère continuer ce que mon père a fait et documenter cette tranche de vie. Laisser une trace de ce lieu et des gens qui l’ont rendu vivant.

C’est un projet de longue haleine. 

© Roxana Albu-Mercié
© Roxana Albu-Mercié

Quel matériel préfères-tu utiliser ?

Je travaille en numérique. J’ai commencé avec un réflex de la gamme Nikon, puis un second, plus performant. Depuis peu, j’utilise deux autres appareils de la marque Sony, un compact et un hybride. Mais ma préférence reste pour les reflex. 

Ayant hérité du Smena8, je caresse l’idée de me (re)mettre un jour à l’argentique.

© Roxana Albu-mercié
© Roxana Albu-mercié

Si tu devais choisir un spot photo à Paris que tu aimes particulièrement, lequel ce serait ? (et pourquoi ?)

Difficile de choisir un seul spot dans une ville aussi grande et belle que Paris. Une ville n’existe que grâce à ceux qui l’habitent. Dans la photo de rue j’aime imaginer et surprendre les gens comme une prolongation du décor, tel que des personnages se détachant d’une fresque. Des quartiers à l’architecture graphique tels que la Défense, la Bibliothèque François Mitterrand ou la Villette, des lieux tels que le musée du Quai d’Orsay ou le Grand Palais, ou encore les rues du 13ème arrondissement, où on peut trouver de très belles fresques de street-art, ce sont autant de terrains de jeu pour l’œil d’un photographe. 

Qu’est-ce que tu préfères enseigner chez Graine ? Pourquoi ?

J’aime autant les cours techniques que les cours créatifs. Il y a deux piliers importants dans la photo : les réglages et la composition. Ce sont deux choses différentes, mais complémentaires. Voire indissociables. La partie que je préfère lors d’un cours est l’analyse des photos prises lors de la mise en pratique.  

Ma préférence va pour le cours de photographie et de stylisme culinaire, un véritable challenge de par sa complexité. 

© Roxana Albu-Mercié
© Roxana Albu-Mercié

Qu’est-ce qui te motive à animer la Grainedephoto Academy ?

La transmission et le partage. C’est un aspect important pour moi. Partager nous permet de grandir. De plus, une académie c’est un cycle complet, un chemin qui mène vers quelque chose d’abouti. Pas juste une étape.

Peux-tu nous citer, selon toi, une qualité qu'un.e photographe doit posséder ?

La curiosité. Contempler, observer le monde avec des yeux d’enfants, se laisser émerveiller, scruter en permanence.

© Roxana Albu-Mercié
© Roxana Albu-Mercié

Quels conseils donnerais-tu à quelqu’un qui débute (matériel, techniques…) ?

Faire de son appareil photo son meilleur allié. Bien connaître son matériel c’est un gage de réussite. Les meilleures photos naissent de l’alliance entre le/la photographe et son appareil photo. 

Roxana Albu-Mercié : Instagram


photographie aérienne réalisée par le photographe Andro Loria

La photographie aérienne par Andro Loria : un regard sur les trésors naturels

La photographie aérienne est une discipline fascinante qui offre une perspective unique sur notre planète. On découvre alors des paysages à couper le souffle, qu’il est exceptionnel d’observer sous cet angle. Après des années de travail dans le domaine scientifique, Andro Loria a su allier son amour pour la nature et ses compétences techniques pour capturer des paysages d’une beauté rare depuis les airs. La photographie aérienne est aujourd’hui sa spécialité, même s’il a auparavant expérimenté de nombreux pans de la photographie. Son approche mêle rigueur technique et sensibilité artistique, offrant des vues spectaculaires qui révèlent la grandeur de la nature sous un angle inédit.

Avec ces images, Andro Loria partage également son lien avec la nature et aspire à le transmettre, ainsi que l’envie de la préserver et la protéger. Selon lui, « Si des personnes commencent à aimer la nature davantage, il y a une chance qu’elles la protègent davantage, car nous avons tendance à prendre soin de ce que nous aimons.« 

Découvrez notre interview exclusive du photographe Andro Loria : immersion dans la pratique de la photographie aérienne. 

photographie aérienne réalisée par le photographe Andro Loria
© Andro Loria

Qu'est-ce qui vous a attiré vers la photographie ?

C’est une longue histoire… Je pense qu’il serait préférable de dire que la photographie (telle que je la pratique aujourd’hui) m’a trouvé et est finalement entrée dans ma vie au bon moment, après quelques tentatives moins réussies 🙂

J’ai grandi à une époque où la photographie était analogique. Je me souviens d’avoir eu un petit appareil photo à objectif fixe, que j’utilisais avec une pellicule noir et blanc pour photographier mes amis, ce qui est à peu près la même chose que ce que font les gens avec leur smartphone aujourd’hui.

C’était amusant de photographier, mais encore plus de développer les films, de les projeter sur du papier photo et de fixer les tirages. Voir une image apparaître à partir de « rien » a toujours eu un côté un peu « magique ». Je n’ai pas beaucoup photographié pendant mes études, même si j’emportais un petit appareil photo avec quelques rouleaux de pellicule lors de mes excursions en kayak sur de longues distances. Le fait d’être limité à l’utilisation de pellicules m’empêchait de m’engager davantage dans la photographie.

Laboratoires scientifiques et biologie structurelle : une porte d’entrée vers la photographie ?

À l’époque, mes activités de photographie et de traitement d’images se limitaient à l’environnement des laboratoires scientifiques : prise de photos de gels d’ADN, exposition/développement de films radiographiques pour lire des séquences d’ADN, etc.

Je suis ensuite passé au domaine de la biologie structurelle. Et j’ai fait beaucoup d’analyses en 3D de machines protéiques qui protègent notre intégrité génomique. Je suppose que cela m’a aidé à développer une sorte de vision 3D, c’est-à-dire comment voir un objet sous différents angles et choisir quel angle serait le meilleur pour le représenter.

J’avais déjà une certaine formation dans ce domaine grâce à une formation au dessin technique pendant mes études, à une formation à la topographie et à la navigation lors de mes voyages, mais mon travail scientifique m’a permis de passer au niveau supérieur. J’ai également beaucoup appris sur l’imagerie numérique et sur les capacités des capteurs numériques haut de gamme.

À un moment donné de ma vie, il m’est apparu clairement que j’aimerais avoir un peu plus que mes souvenirs visuels des endroits que je visite. Alors il y a environ 12 ans, je me suis procuré quelques appareils photo sans miroir, dont je suis rapidement tombé amoureux. De plus, mes travaux scientifiques entrant dans une période où l’expérimentation est moins présente, la photographie est devenue mon nouveau débouché créatif supplémentaire, voire primordial. Un nouveau champ d’exploration, d’observation et de réflexion.

photographie aérienne réalisée par le photographe Andro Loria
© Andro Loria

Quel est votre lien avec la nature et qu'est-ce qui vous a donné envie de la photographier ?

Eh bien, nous sommes tous liés à la nature d’une manière ou d’une autre. Nous en faisons partie. Je suppose que c’est le biologiste en moi qui parle. 🙂

Quand j’étais enfant, j’ai grandi dans une petite ville située sur la rive vallonnée d’une rivière avec de superbes paysages tout autour. Il y avait un parc national de l’autre côté de la rivière et les animaux sauvages passaient souvent de notre côté. Ainsi, certains matins d’hiver, il était amusant de voir qui était venu nous rendre visite en lisant les traces des animaux dans la neige.

Je rentrais souvent à la maison après l’école pour faire une promenade en forêt au printemps et à l’automne, ou pour faire du ski dans les bois voisins avec le chien de la famille en hiver. Et bien sûr pour passer des journées entières dans les bois en été, avec ma famille ou mes amis. Je suppose qu’après des décennies de voyages dans les régions subarctiques et dans diverses montagnes, toujours en camping sauvage, j’ai un lien très fort avec la nature. On apprend à vivre dans la nature, à la respecter et à l’aimer.

Voir des panoramas incroyables depuis les montagnes ou faire du rafting ou du kayak sur des rivières d’eau vive procure un sentiment d’émerveillement d’une part, mais aussi le sentiment d’en faire partie, de bouger avec elle, de la respirer, de la ressentir de multiples façons. En outre, il est difficile de ne pas voir les changements que subit notre planète, de vastes zones se transformant radicalement au cours de notre vie en raison du changement climatique et de l’activité humaine.

Je ne pense pas qu’il y ait quelque chose qui m’ait « poussé » à photographier la nature.

J’ai photographié beaucoup de choses quand j’ai commencé, l’architecture, des portraits en noir et blanc, quelques années de photographie de rue, même les mariages de mes amis ! Mais peu à peu, on en est arrivé au point où, comme pour toute chose dans la vie, on commence à faire plus (ou à essayer de faire plus) de ce qu’on préfère. Et pour moi, c’était la photographie de nature, et plus particulièrement la photographie de paysages aériens.

Ce qui fait que depuis 7 ou 8 ans, je ne cesse de faire de la photographie aérienne. Photographier la nature m’éloigne des gens (c’est-à-dire de trop de gens). Voler me procure une sorte de « méditation », si l’on veut. Bien que la surcharge visuelle que l’on reçoit lorsqu’on photographie depuis un avion ou un hélicoptère en mouvement puisse difficilement être décrite comme un état zen, avec un tapis roulant sans fin d’images kaléidoscopiques qui vous arrivent de tous les côtés.

photographie aérienne réalisée par le photographe Andro Loria
© Andro Loria

Voler offre la possibilité de voir des vues incroyables venues d’un autre monde, d’avoir une perspective unique, de voir des choses et des endroits d’une manière différente et inédite, la liberté, la paix et de rencontrer des personnes formidables partageant les mêmes idées, aussi bien des pilotes que des photographes.

À la fin de la journée, je suppose que nous (en tant qu’êtres humains) essayons de protéger et de prendre soin de ce que nous aimons. Donc, même si les images que je crée sont principalement destinées à mettre en valeur la beauté de ces vues, elles représentent aussi une manière de les protéger et de les préserver telles qu’elles sont, sous forme de documentaire, dans notre monde en constante évolution, et en espérant que certaines personnes puissent se rapprocher de ces lieux et nouer des liens avec eux.

Si elles commencent à aimer la nature davantage, il y a une chance qu’elles la protègent davantage, car nous avons tendance à prendre soin de ce que nous aimons aussi.

Dans votre interview pour Fujifilm, vous expliquez que vous établissez un plan de vol précis, soit en fonction des lieux que vous avez déjà visités et repérés -par exemple lors de randonnées- soit lorsqu'il s'agit de lieux que vous ne connaissez pas, grâce à des images satellites. Comment choisissez-vous ces lieux ?

Oui, c’est vrai, il faut beaucoup planifier, même si ces plans ne tiennent pas toujours. 🙂

Tout commence par une idée de l’endroit où j’aimerais aller. Ensuite, je consulte les images et les descriptions de la région faites par d’autres personnes (s’il y en a) pour avoir une meilleure idée des changements et des schémas saisonniers.

La plupart de mes recherches sont faites avec Google-Earth, en identifiant d’abord les zones d’intérêt et les points spécifiques qui pourraient être intéressants. Cela permet d’esquisser une trajectoire de vol potentielle, pour en voir autant que possible et à la meilleure lumière et/ou niveau de marée. Ce qui peut ensuite être utilisé pour estimer la longueur du vol et donc le carburant/le temps nécessaire pour le faire de manière à inclure quelques boucles de 360 degrés (tours) au-dessus de chaque point d’intérêt. Quatre heures est un temps de vol typique. Cinq à six heures, voire sept heures, sont possibles avec une pause et un ravitaillement en carburant. Tout cela est ensuite communiqué au pilote pour qu’il l’évalue et le modifie en fonction de sa connaissance des vents, des schémas météorologiques et des prévisions.

Nous avons toujours deux ou trois options de vol différentes à choisir en fonction de la météo. L’une d’entre elles doit être choisie la veille ou tôt le jour du vol en fonction de la météo – vents, pluie, heure des marées, couverture nuageuse (couche de base des nuages, etc.). J’ai mentionné que le pilote aura le dernier mot en ce qui concerne le lieu et la manière de procéder, quel que soit le plan choisi. Ce qui signifie que le pilote aura le dernier mot en ce qui concerne la décision de voler ou non dans une zone le jour du vol.

Il y a des zones que nous avons dû survoler, ou plutôt essayer de survoler plus d’une fois, deux ou trois fois dans certains cas. Même avec des prévisions parfaites, vous pouvez découvrir que le point d’intérêt de votre destination est complètement couvert de nuages. Ou que le niveau de base des nuages est trop bas pour obtenir une bonne prise de vue de haut en bas. Ce qui vous amène à changer de plan et de zone.

photographie aérienne réalisée par le photographe Andro Loria
© Andro Loria

La photographie aérienne est un travail d’équipe étroit avec le pilote.

Vous vous mettez d’accord sur les mots et les gestes de communication à utiliser. Vous discutez avant le vol de ce qui vous attend lorsque vous survolez un point d’intérêt, etc. Le pilote prend la décision finale de savoir si l’on vole ou non, si l’on entre dans la zone d’intérêt. Le choix des lieux se fait en fonction de ce que je vois sur les images satellites, de ce que je pense voir d’après mon expérience après avoir volé/randonné dans la région et réfléchi à la manière de la capturer d’une manière différente. Par exemple la poudreuse de neige fraîche, la poussière battue par la pluie fraîche qui fait ressortir les couleurs plus vives des rochers… Mais je n’opte jamais pour une photo spécifique que j’ai en tête. C’est toujours un livre ouvert ; je n’aime pas trop y réfléchir.

Comme nous le disons en science, nous planifions les expériences, mais pas les résultats. C’est quelque chose qu’il faut voir et découvrir une fois sur place. Les endroits que je choisis sont ceux qui présentent des motifs agréables et des caractéristiques paysagères qui permettent un rendu en 3D avec des ombres et des lumières. J’essaie actuellement de revisiter certains endroits en Islande à différentes saisons, pour les voir sous une lumière et des couleurs différentes.

Lorsque je reviens d’un vol et que je découvre de nouveaux endroits, j’essaie toujours d’en apprendre davantage sur la géologie et la nature de la région, d’essayer de mieux les comprendre, d’apprendre pourquoi les rivières ou les rochers ont des couleurs spécifiques, quelles sont les variations de motifs dans la région dues à l’activité géothermique, aux changements saisonniers, etc.

Qu'est-ce qui attire votre attention et vous fait penser que c'est l'endroit idéal pour prendre ces photos ?

C’est une très bonne question, et la réponse est : c’est très changeant… Cela dépend beaucoup du moment, de mon humeur, de la lumière, etc. Notre façon de voir les choses (et la mienne) évolue avec le temps et l’expérience. Il m’est arrivé si souvent, alors que je volais dans la région pour photographier des sites ou des vues préétablies, de faire des photos totalement inattendues et de les apprécier davantage. Et encore plus sur le chemin vers ces zones.

La photographie aérienne est très réactive, vous ne pouvez pas avoir une « vision en tunnel » et rechercher un cliché spécifique dans votre tête. De cette manière, vous raterez beaucoup de prises de vue, y compris les meilleures possibles. Il est intéressant de noter que je trouve que la photographie aérienne ressemble un peu à la photographie de rue en termes de réaction à ce que l’on voit. Vous ne planifiez pas une image à l’avance. Vous volez, vous explorez, vous réfléchissez et vous réagissez avec votre appareil photo.  

Votre appareil photo est toujours prêt, à côté de votre œil. Vous anticipez la situation, votre esprit apprend à « prévoir ». Qu’il s’agisse d’une combinaison de lumières, de couleurs et de silhouettes dans une scène de rue, ou de lumières et de motifs dans une vue aérienne, de haut en bas ou de biais, en sentant le cadre avec la géométrie élémentaire apparemment chaotique, mais naturellement équilibrée de la nature. Souvent, cet élément supplémentaire est une volée d’oiseaux qui entre soudainement dans le cadre pour le rendre moins organisé et plus naturel, en y apportant un peu de vie. Bien qu’il soit un peu abstrait pour la plupart des gens, car nous ne regardons généralement pas d’oiseaux en vol vus d’en haut. En général, ces meilleures images restent dans votre esprit à partir du moment où vous les voyez et appuyez sur l’obturateur. Lorsque tout s’emboîte et que vous le sentez.

photographie aérienne réalisée par le photographe Andro Loria
© Andro Loria

Les paysages que vous photographiez depuis le ciel apparaissent comme abstraits. Qu'est-ce qui vous plaît dans ce rendu ?

Il est vrai que les images prises à partir d’un avion, en particulier les prises de vue de haut en bas, sont très différentes, car elles perdent toute référence à l’échelle, aux lignes d’horizon et au sens de la perspective. Cependant, le terme d’abstraction n’est probablement pas correct, car ces images existent, mais nous ne voyons pas ces vues et ces paysages. Ils sont parfaitement normaux pour les oiseaux, reflètent la réalité existante et ne semblent « abstraits » que pour nous, les humains. Car ils ne reflètent pas notre façon typique de voir les choses dans une perspective latérale.

Il en va de même pour les images scientifiques, qui sont si éloignées de notre façon habituelle de voir les choses, et pourtant la beauté des mondes macro et microscopiques existe bel et bien. Ce que j’aime dans cette façon inhabituelle de voir et d’imager, c’est qu’elle vous permet de voir la beauté invisible du monde, de la capturer pour que tout le monde puisse la voir et de vous sentir comme un explorateur d’un monde différent avec des images étonnantes qui changent constamment devant vos yeux et votre appareil photo. Et tout cela en plus du vol lui-même, qui est déjà extraordinaire.

D'un point de vue technique, y a-t-il beaucoup de post-production dans vos images ?

J’essaie de ne pas passer beaucoup de temps à éditer les images. Je passe le plus clair de mon temps à décider quelle(s) image(s) je considère comme la meilleure avant de les éditer. Un grand nombre d’images sont le résultat de quelques tours de piste au-dessus d’un sujet. Il y a donc inévitablement des répétitions, ou du moins des images qui sont similaires les unes aux autres. Certaines images pourraient être affectées par une forte réflexion de l’eau ou de la glace, donc à moins que je ne les trouve intéressantes, elles sont rejetées.

Sur les 2000 à 3000 images que je rapporte d’un voyage, avec environ 1 000 images réalisées en un vol, je m’efforce de conserver environ 10 % des plus fortes, ce qui est bien supérieur à ce qui peut être fait sur le terrain dans ce laps de temps. Je dirais qu’il faut quelques minutes de post-traitement par image, juste pour ajuster la balance des blancs – je prends toujours des photos sur carte couleur et j’incorpore délibérément les ailes de l’avion (qui sont généralement blanches) dans certaines images, afin d’avoir une référence pour les conditions de luminosité avec lesquelles je travaille.

photographie aérienne réalisée par le photographe Andro Loria
© Andro Loria

Je sous-expose généralement d’un ou deux diaphragmes en fonction de la lumière. C’est facile avec un appareil photo numérique, car je peux suivre l’histogramme en direct dans mon viseur. Il peut y avoir un léger dégradé dans le haut du cadre pour compenser le ciel (s’il y en a un) et/ou une partie du cadre légèrement plus lumineuse en raison de la différence de réflexion de la lumière (perspective aérienne), parfois un léger recadrage/rotation – j’essaie généralement de ne pas retirer plus de 5 à 10 % du cadre. Dans la plupart des cas, cela se produit lorsqu’une partie de l’aile ou de la roue entre dans le cadre en raison de turbulences ou d’un mouvement inattendu de l’avion et/ou de l’appareil photo.

Je n’ai pas besoin de modifier la netteté – les objectifs que j’utilise sont incroyables, mais je l’ajusterais pour l’impression en fonction de la taille de sortie de l’impression. Personnellement, je préfère le format 4:3, c’est ainsi que je vois les choses et cela fonctionne très bien pour les prises de vue aériennes, donc j’utilise rarement, voire jamais, d’autres types de cadres. Je me tiens à l’écart des objectifs grand angle, car je trouve que tout ce qui est plus large qu’une longueur focale de 40 à 50 mm est trop large. Je préfère prendre des photos avec un téléobjectif court, entre 60 et 70 mm, afin de ne pas avoir de problèmes de distorsion du paysage qui devraient être corrigés. Lorsque je photographie des vues de haut en bas, je prends des photos à 70-90 mm. Là encore, il n’est pas nécessaire de corriger les distorsions.

Je prépare les fichiers pour l’internet, mais je passe plus de temps à préparer certains fichiers pour l’impression avec le profilage du papier, etc. J’utilise les logiciels Adobe Lightroom et Capture One pour le post-traitement.

Y a-t-il un lieu que vous avez photographié qui vous a particulièrement fasciné ou marqué ? Si oui, pourquoi ?

J’ai en tête une longue liste d’endroits qui m’ont plus étonné que d’autres. Il s’agit notamment du glacier Múlajökull et de ses lacs de kettle glaciaire ; des kettles glaciaires du Mirdalsjökull ; des motifs de mousse presque luminescents (techniquement, il s’agit de lichen) sur les hauts plateaux islandais ; des motifs étonnants des rivières glaciaires tressées le long de la côte sud, en particulier au sud de Skaftafell ; de la zone volcanique de Grímsvötn sur la calotte glaciaire de Vatnajökull et des lacs alcalins (comme Magadi) dans le sud du Kenya.

Tous ces endroits avaient quelque chose qui dépassait mes attentes, que ce soit les couleurs vives des lacs glaciaires, l’énormité et l’échelle pure de la merveille du paysage à Múlajökull et Grímsvötn ou les couleurs et la lumière intenses au Kenya.

En général, l’Islande est un endroit extraordinaire pour voler et photographier, car sa taille compacte vous permet de voir tous les types de paysages possibles et imaginables en l’espace de quelques heures. C’est comme un continent en miniature, avec des possibilités infinies de trouver de nouvelles vues et de nouvelles façons de les photographier.

J’espère pouvoir voler et photographier au Groenland et en Amérique du Sud, de sorte que la liste des endroits étonnants continuera de s’allonger et qu’il y aura bien sûr d’autres endroits à explorer en Afrique, en Australie et en Amérique du Nord.

Portrait de Andro Loria réalisé par Gurcharan Roopra
Andro Loria © Gurcharan Roopra

Andro Loria : SiteInstagram


© Fatoma Coulibaly exposition collective Un autre Mali dans un autre monde en mars 2025

Agenda photo mars 2025

Le mois de mars 2025 s’annonce riche en découvertes pour les passionnés de photographie ! Avec l’arrivée du printemps, les galeries et musées se parent de nouvelles expositions photo à ne pas manquer. Que vous soyez amateur de photographie documentaire ou de portraits saisissants, ce mois vous invite à explorer des univers visuels fascinants. Ces prochaines semaines, découvrez des expositions qui vous porteront à travers le monde et les cultures : architecture italienne, rencontre avec ces femmes pionnières du stand up en Arabie Saoudite, richesse de la photographie malienne, immersion dans les communautés ouvrières du Pays de Galles et bien plus…

Découvrez notre sélection d’expositions et événements photo près de chez vous en mars 2025.

Les expositions photo

Just my Luck de Cécile Hupin et Katherine Longly

Jusqu’au 5 juillet 2025, l’Institut pour la photographie présente Just My Luck au Théâtre du Nord, un projet réalisé par les artistes belges Cécile Hupin et Katherine Longly, explorant l’univers des jeux de hasard. À travers des archives et des témoignages de gagnants et de perdants ainsi que leur entourage, l’exposition confronte le rêve à la réalité et interroge la relation entre chance et malchance. Elle met en lumière nos aspirations, croyances et rapport à l’argent.

Visite en présence des artistes le samedi 8 mars 2025 à 17h.

Lieu : Institut pour la photographie, Lille

exposition just my luck de cécile Hupin et Katherine Longly
affiche de l'exposition de Patrizia Mussa en mars 2025 à Paris

Patrizia Mussa. Théâtralités

Jusqu’au 4 avril 2025, l’Institut culturel italien de Paris présente l’exposition Patrizia Mussa. Théâtralités à l’Hôtel de Galliffet. À travers 50 images, l’artiste explore la théâtralité de l’architecture italienne, des premiers théâtres non provisoires de Vicence, Sabbioneta et Parme, aux grands théâtres historiques tels que La Scala, San Carlo, La Fenice… L’artiste rehausse les détails de ses images avec des pastels de couleurs, sortant ainsi du cadre purement photographique. Entre photographie et peinture, son travail offre une vision sensible et immersive du théâtre comme lieu de rassemblement et d’émotion.

Lieu : Institut culturel italien, Paris 07

Percevoir de Philippe Durand

La Galerie Binome vous invite à découvrir la première exposition de Philippe Durand jusqu’au 12 avril 2025. L’exposition Percevoir réunit quatre corpus, d’une série réalisée à la fin des années 90 aux oeuvres plus récentes. L’artiste explore la perception à travers le mouvement, le relief ou encore le prisme de couleur.

Lieu : Galerie Binome, Paris 04

exposition Percevoir de Philippe Durand
© Philippe Durand, Dedans 01, 2020
Exposition Osez la liberté ! les pionnières d'un rire saoudien de la photographe Maud Delaflotte en mars 2025
© Maud Delaflotte

Osez la liberté ! Les pionnières du rire saoudien de Maud Delaflotte

Du 4 mars au 29 mars 2025, la Grange aux Belles vous propose de découvrir les images de la photographe Maud Delaflotte issues de son projet Osez la liberté ! Les pionnières du rire saoudien. Aux côtés de la journaliste Cécile Bontron, Maud Delaflotte a rencontré des femmes en Arabie Saoudite, un pays où, depuis 2016, des avancées ont été observées concernant les libertés féminines. Parmi ces avancées, le stand-up féminin a vu le jour il y a deux ans. Farah, Edah, Lana et Sfanh sont les premières à investir la scène pour aborder la condition des femmes, malgré un environnement conservateur et des traditions profondément ancrées. Leur engagement demeure un défi, mais elles prouvent qu’un changement est toujours possible dans la société.

Vernissage de l’exposition le jeudi 6 mars de 19h à 21h.

Lieu : Centre Paris Anim’ Grange aux Belles, Paris 10

Meanwhile (After Daido) de Isabelle Bonjean

Du 6 mars 2025 au 4 avril 2025, découvrez l’exposition Meanwhile (After Daido) de la photographe Isabelle Bonjean à la galerie Madé. Cette exposition est une réponse à une période difficile de maladie, pendant laquelle l’idée de ce projet a émergé. Avec cette exposition, Isabelle Bonjean rend hommage à l’influence du photographe japonais Daido Moriyama sur son travail. Le spectateur est invité à découvrir un univers visuel intime et fort, où la résonance des images de Moriyama se mêle à la recherche personnelle de l’artiste.

Vernissage le jeudi 6 mars 2025.

Lieu : Galerie Madé, Paris 06

© Isabelle Bonjean
© Isabelle Bonjean
© Fatoma Coulibaly exposition collective Un autre Mali dans un autre monde en mars 2025
© Fatoma Coulibaly

Un autre Mali dans un autre monde - Exposition collective

Du 7 mars au 1er juin 2025, l’exposition Un autre Mali dans un autre monde prend place sur les murs du Quai de la Photo. Cette exposition, regroupant une soixante d’oeuvres de 14 photographes, est dédiée à la richesse et à l’évolution de la photographie malienne. Des créations historiques aux plus contemporaines, les photographies exposées seront accompagnées d’un récit de Françoise Huguier, fondatrice de la Biennale de Bamako en 1994, et de Seydou Camara, formateur et fondateur du centre de formation Yamarou à Bamako.

Vernissage le jeudi 6 mars 2025 à partir de 18h.

Lieu : Quai de la Photo, Paris 13

TA-RA de Sebastián Bruno

La galerie VU’ vous invite à découvrir l’exposition TA-RA du photographe hispano-argentin Sebastián Bruno du 7 mars 2025 au 11 avril 2025. Sebastián Bruno a photographié pendant 9 ans les communautés ouvrières du sud du Pays de Galles. À travers cette série, le photographe traduit « l’appréhension du quotidien de ces vies ordinaires, à la merci des aléas économiques et politiques ».

« Ce travail est un voyage à travers les gens, le territoire, les textures qui composent le tissu quotidien du lieu, révélant une interprétation alternative et ouverte d’un pays en plein changement » – Sebastián Bruno

Vernissage en présence de l’artiste le jeudi 6 mars 2025.

Lieu : Galerie VU’, Paris 09

© Sebastián Bruno
© Sebastián Bruno
affiche exposition Until the end of the world galerie parallax en mars 2025

Until the end of the world de Florence D'elle et Estelle Lagarde

Jusqu’au 26 avril 2025, la Galerie Parallax réunit Florence D’elle et Estelle Lagarde pour un dialogue photographique avec l’exposition Until the end of the world. Florence D’elle nous emmène en Norvège avec sa série Opprinnelsen qu’elle considère comme « un périple vers les origines ». Estelle Lagarde propose également un voyage avec sa série Les pionniers, née d’une trilogie réalisée dans trois lieux sur trois ans : l’Islande (2020), l’Aubrac (2021) et l’Île d’Aix (2022).

Lieu : Galerie Parallax, Aix-en-Provence

The Other End of the Rainbow de Kourtney Roy

À partir du 29 mars 2025, découvrez l’exposition The Other End of the Rainbow de la photographe Kourtney Roy à La Chambre, à Strasbourg. Cette série oscille entre artistique et documentaire et illustre les disparitions de femmes et de jeunes filles, principalement issues de communautés indigènes, le long de la Highway 16 dans le nord de la Colombie-Britannique, depuis plus de 40 ans. À travers un regard à la fois subjectif et artistique, la photographe explore ces tragédies souvent ignorées.

Vernissage de l’exposition le vendredi 28 mars à partir de 18h.

Lieu : La Chambre, Strasbourg

First Snowfall © Kourtney Roy, 2017 exposition The other end of the rainbow en mars 2025
First Snowfall © Kourtney Roy, 2017

Ce que vous pouvez encore voir de nos agendas précédents


Photographie en noir et blanc réalisée par Katya Kalyska

L'univers doux et poétique de Katya Kalyska

Katya Kalyska est une photographe professionnelle indépendante basée à Minsk, en Biélorussie. La photographie a toujours fait partie de sa vie, plus ou moins présente au fil des ans, mais toujours en toile de fond. Ses images sont le reflet de sa personnalité, réfléchie, sensible, empathique. À travers son objectif, la photographe souhaite mettre en lumière des sujets importants, qui lui tiennent à coeur, tels que la connexion humaine, l’acceptation du corps tel qu’il est. Katya Kalyska nous dévoile une photographie à la fois délicate et profonde, poétique et sincère.

Découvrez l’univers artistique de Katya Kalyska à travers son parcours et son processus créatif. 

Photographie en noir et blanc réalisée par Katya Kalyska
© Katya Kalyska

Une passion devenue un métier à temps plein

Katya Kalyska découvre la photographie dès l’enfance par le biais de son père qui lui transmet sa passion. Une transmission dont elle lui est toujours reconnaissante après toutes ces années. Elle grandit à Radun, une petite ville de Biélorussie d’environ 3000 habitants où elle vit entourée par la nature. Enfant unique, elle passe beaucoup de moments seule, ce qui a forgé son imaginaire et et nourri son intérêt pour le mystère et les nuances de la vie. Ce sont des éléments qui se reflètent aujourd’hui dans sa photographie. 

« Je me souviens très bien de la première fois que j’ai pris son appareil photo Pentax vers l’âge de 10 ans. J’étais totalement fasciné par sa capacité à figer le temps, à préserver un moment que je pouvais revisiter quand je le souhaitais. » – Katya Kalyska

Photographie en noir et blanc réalisée par Katya Kalyska
© Katya Kalyska

Alors âgée de 13 ans, sa mère lui offre son premier appareil photo, un Pentax K100D Super d’occasion. À compter de ce jour, Katya, plonge dans l’univers de la photographie. Autodidacte, elle apprend surtout grâce à ses erreurs, sa curiosité et son intuition. Elle quitte Radun pour la Pologne en 2017 afin d’étudier la communication promotionnelle. À ce moment, elle a l’opportunité de travailler en tant que photographe pour le magazine étudiant Suplement, notamment grâce à l’une de ses camarades de classe Wiktoria qui l’a encouragée à franchir le pas.

Cette période est un véritable tournant pour Katya, qui comprend qu’elle veut faire de la photographie son métier à temps plein. Cette activité bénévole lui a permis de s’immerger dans le monde du journalisme et de la photographie événementielle et de couvrir des événements importants tels que l’Eurovision Junior 2019, l’EDxKatowice et des festivals de musique. 

« Les gens me décrivent souvent comme quelqu’un de réfléchi, de gentil et de sensible. Je suis quelqu’un qui remarque les petits détails – la façon dont la lumière touche un visage, les petits gestes qui en disent long, la beauté tranquille des moments ordinaires de la vie. Je ne considère pas les choses comme acquises et je trouve toujours de quoi et de qui je peux être reconnaissante. Je suis profondément curieuse des gens et de leurs histoires, c’est pourquoi j’aborde mon travail avec un profond sentiment d’empathie et d’attention. » – Katya Kalyska

Photographie en noir et blanc réalisée par Katya Kalyska
© Katya Kalyska

« En dehors de la photographie, je trouve de la joie dans les petites choses qui nourrissent mon âme : le jazz, la philosophie, les voyages, faire du vélo et chanter mes chansons préférées, boire du café noir, caresser les chats, être au bord d’une mer déchaînée dans des vêtements chauds ou marcher avec un parapluie sous la pluie. J’aime passer du temps avec des personnes chères, tenir un journal chaque jour, passer de longues heures dans des bibliothèques et des musées, explorer et expérimenter la vie sous toutes ses formes. Je rêve de voir des pingouins en Antarctique et de découvrir les paysages du Groenland. » – Katya Kalyska

Réflexion, technique et intuition

Le processus créatif de Katya s’effectue en plusieurs étapes, allant de la réflexion à la prise de vue puis à l’édition. Dans un premier temps, Katya accorde une grande place à la réflexion et à l’observation ce qui lui permet de se connecter profondément au sujet ainsi qu’à ses propres émotions. Cette immersion lui permet de poser les bases émotionnelles de l’image. Vient ensuite une planification technique : choix de l’éclairage, de la composition et des couleurs. 

« Je réfléchis soigneusement à la manière dont chaque élément contribuera au résultat final. Je crée souvent des moodboards [planches d’inspirations] où je rassemble des documents de référence provenant de diverses sources – cinéma, art, théâtre ou musique – pour m’assurer que les éléments techniques s’alignent avec le ton émotionnel que je souhaite transmettre et l’objectif que je veux atteindre. » – Katya Kalyska

Lors de la prise de vue, bien qu’elle ait minutieusement réfléchit aux détails, Katya laisse une place importante à la spontanéité. Elle se laisse guidée par son instinct qui a toujours consisté en un élément central pour elle. 

« Il m’arrive de perdre la trace de tout ce qui m’entoure et de me laisser absorber par le processus. C’est là que la vraie magie opère – lorsque je fais confiance à ma voix silencieuse et que je laisse le sujet guider la prise de vue. J’ai découvert que mes images les plus percutantes sont le résultat de ma confiance en mon intuition. » – Katya Kalyska

Enfin, l’édition se fait dans un cadre intime et calme, le plus souvent dans sa chambre au rythme de Tchaïkovski, où chaque détail est ajusté pour correspondre à sa vision initiale. Ainsi, son processus équilibre réflexion, technique et intuition pour créer des images puissantes et émotionnelles.

Photographie en noir et blanc réalisée par Katya Kalyska
© Katya Kalyska

Mettre en lumière ce qui est important

Les images de Katya sont à la fois douces et profondes, transmettant une émotion et une énergie. Avec ses photographies, Katya souhaite mettre en lumière des sujets sociétaux importants qui selon elle méritent notre attention. 

« La photographie a la capacité unique de mettre l’accent sur ce qui passe souvent inaperçu, d’attirer l’attention sur les choses qui comptent vraiment – et je veux en tirer parti. J’écoute attentivement les personnes que je photographie, ainsi que celles que je rencontre en personne ou par le biais de commentaires en ligne – leurs inquiétudes, leurs expériences, ce qui les émeut et les dérange – et je me connecte à leurs histoires. Les thèmes récurrents de mon travail – les mains, la connexion humaine, le rejet des retouches lourdes et l’acceptation du corps tel qu’il est – émergent à la fois de mes propres expériences de vie et de mes observations du monde qui m’entoure. » – Katya Kalyska 

Photographie en noir et blanc réalisée par Katya Kalyska
© Katya Kalyska

« Mon espoir le plus profond est que ma photographie apporte quelque chose de positif au monde, en encourageant les gens à apprécier leur singularité, à remarquer la beauté tranquille qui les entoure et à trouver du réconfort dans la vulnérabilité. Je veux que mon travail leur rappelle que l’essence de la vie est de ressentir profondément, de laisser tomber la recherche de la perfection et de se reconnecter avec les choses qui comptent vraiment – les moments simples et significatifs comme la connexion humaine. » – Katya kalyska

Cette dimension émotionnelle et poétique se retrouve également dans le choix de Katya de réaliser des images en noir et blanc. Selon elle, le monochrome offre quelque chose de plus intime et l’absence de couleur nous invite à nous concentrer davantage sur l’image et ses détails. 

Une image qui lui tient à coeur

Nous avons demandé à Katya si l’une de ses images lui tenait particulièrement à coeur. Voici sa réponse :

« Oui, il y a une photo que j’ai prise avec mon téléphone en 2022. Elle représente la main de ma grand-mère bien-aimée, Maria, et d’un chat nommé Busa, avec lequel j’ai passé mon enfance. Tous deux ont disparu. J’ai pris cette photo spontanément et, avec le temps, elle a pris une signification plus profonde. C’est ce que le temps fait à une photo, et c’est si puissant. Ma grand-mère se reposait dans son lit, lisant un journal à travers ses lunettes, tandis que le chat dormait à ses côtés. Elles me manquent toutes les deux profondément, et cette image m’aide à me reconnecter avec un moment que je ne peux plus vivre, sauf dans mes rêves. » – Katya Kalyska

© Katya Kalyska
© Katya Kalyska

Katya Kalyska : SiteInstagram


Voyage photo à Madagascar avec Photographes du monde avec Rémy Pinaton

Voyage photo à Madagascar : une expérience inoubliable

Madagascar est une destination de rêve pour les passionnés de photographie. Entre paysages spectaculaires, rencontres humaines riches et biodiversité unique, ce pays insulaire offre une infinité de sujets à capturer. Un voyage photo à Madagascar permet d’explorer une nature luxuriante, des villages authentiques et une faune exceptionnelle, le tout sous une lumière magique. Et quoi de mieux pour découvrir un pays que de l’appréhender avec son appareil photo aux côtés d’un photographe expert de ces lieux ?

Découvrez ce que Madagascar peut vous offrir avec un voyage photo inoubliable.

Voyage photo à Madagascar avec Photographes du monde avec Rémy Pinaton
© Remy Pinaton

Deux circuits pour découvrir Madagascar

Madagascar recèle de nombreux trésors, véritables joyaux pour un voyage photo. En parcourant le pays, vous devenez témoins de la richesse de ses paysages, de l’hospitalité reconnue de ses habitants et de la beauté de sa faune et sa flore. Pour découvrir Madagascar à travers votre objectif, Photographes du Monde vous emmènent à travers deux circuits d’exception.

Le parcours RN7

La Route Nationale 7 (RN7) est un itinéraire incontournable pour les photographes. S’étirant sur près de 1 000 km, elle relie Antananarivo à Tuléar, offrant une immersion totale dans la diversité des paysages malgaches. En parcourant cette route, on ne manque pas d’occasion de capturer des scènes uniques et variées.

Parmi les incontournables du voyage : le « petit train » des falaises. Ici, les voyageurs sont immergés dans le quotidien des habitants, observant les allées et venues des vendeurs ambulants et les paysages pittoresques qui défilent sous leurs yeux. Le massif d’Andringitra, quant à lui, est un véritable trésor naturel abritant une flore et une faune endémiques, offrant un terrain de jeu idéal pour les amateurs de photographie de nature.

La vallée de Tsaranoro, avec ses panoramas à couper le souffle, permet de capturer des clichés impressionnants où la végétation luxuriante contraste avec les montagnes rocheuses.

Le laboratoire photo de Pierrot Men, photographe malgache renommé, plonge les voyageurs dans l’univers fascinant de la photographie locale.

Le village des « bergers blancs », aux traditions singulières, est une étape parfaite pour immortaliser des portraits authentiques et remplis d’émotion. Plus loin, la forêt d’Ifaty, peuplée de majestueux baobabs, constitue un décor unique et typique de Madagascar.

Le centre de Madagascar

Le centre de l’île réserve également de magnifiques opportunités photographiques. Entre formations rocheuses insolites et faune exotique, on y trouve une variété de paysages à immortaliser.

Les rivages paradisiaques, bordés de plages de sable blanc, contrastent magnifiquement avec le rouge vif des terres intérieures, formant un tableau naturel spectaculaire. Le  Parc National du Tsingy de Bemaraha, classé au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1990, avec ses impressionnantes cheminées de fée, offre un décor surréaliste, où l’érosion a sculpté des formations calcaires aux formes étonnantes.

À Morondava, l’allée des baobabs constitue un incontournable, surtout au coucher du soleil, où les silhouettes des arbres se découpent majestueusement dans le ciel orangé.

Une croisière en chaland sur le fleuve Tsiribihina dévoile une perspective unique sur la faune locale, tandis qu’une descente en pirogue dans les gorges de Manambolo permet de photographier des paysages impressionnants aux eaux calmes et mystérieuses.

Enfin, le charme pittoresque des villages de pêcheurs, avec leurs pirogues colorées et leurs marchés animés, constitue un sujet idéal pour des clichés imprégnés de la culture locale.

Madagascar : un lieu riche pour la photographie

Des paysages grandioses

Madagascar est une véritable mosaïque de paysages : des montagnes escarpées aux plages de sable blanc, en passant par les forêts tropicales et les déserts de pierres. Chaque région offre des contrastes saisissants, parfaits pour des prises de vue spectaculaires.

Des rencontres humaines authentiques

Les Malgaches sont reconnus pour leur hospitalité. Leur quotidien, leurs marchés colorés et leurs traditions ancestrales sont une source infinie d’inspiration pour les photographes en quête d’authenticité.

Voyage photo à Madagascar avec Photographes du monde avec Rémy Pinaton
© Rémy Pinaton

Une faune et une flore endémiques à photographier

Madagascar abrite de nombreuses espèces endémiques. Photographier ses lémuriens, ses caméléons multicolores et ses baobabs millénaires est une expérience unique pour tout passionné de nature.

Voyage à Madagascar : partez avec un photographe professionnel

Pour réaliser des clichés exceptionnels et s‘immerger totalement dans la vie du pays, rien de tel que d’être accompagné par un expert des lieux, surtout lorsqu’il est photographe professionnel !

Rencontrez le photographe Rémy Pinaton

Rémy est un photographe-voyageur passionné, qui se consacre depuis plus de vingt ans à capturer les histoires des peuples qu’il rencontre et à les conter en images. Son travail, qui allie Street Photography et ethnographie visuelle, est un hommage à la dignité humaine et aux traditions menacées. À travers son objectif, il raconte la beauté brute et la complexité des vies quotidiennes, mettant en lumière la résilience et l’humanité des « invisibles ».

Son lien particulier avec Madagascar, où il a passé plus de dix ans, se reflète dans ses images, empreintes d’une grande sensibilité et d’une forte dimension humaine. Rémy privilégie la proximité avec ses sujets, utilisant son appareil photo pour saisir des instants de vérité où lumière et ombre se rencontrent. Ses photographies, souvent accompagnées de récits personnels, témoignent de son engagement à préserver la mémoire des cultures en voie de disparition et à sensibiliser le monde à la richesse de ces patrimoines.

Parmi les souvenirs marquants liés à Madagascar, Rémy nous raconte : « On peut dire que globalement, mon meilleur souvenir est quand je reviens distribuer mes photos sur papier aux gens que j’ai rencontré lors de mes voyages.« 

S’il y avait un lieu à ne pas manquer en tant que photographe selon Rémy, ce serait la vallée de Tsaraonoro.

« Un endroit que je trouve intéressant à visiter pour un photographe est la vallée de Tsaraonoro avec ses paysages des plus photogéniques et sa population qui est restée traditionnelle. Un délice pour le photographe de se promener dans cette vallée et rencontrer ses habitants accueillants. » – Rémy Pinaton

Le photographe Rémy Pinaton

Formez-vous à la photographie et perfectionnez votre technique avant de partir en voyage photo

Pour allier passion et progression, Photographes du monde vous offre un cours photo Graine de Photographe, dans la limite de 109€, pour toute réservation d’un voyage photo à Madagascar. Cette offre est valable pour les deux circuits proposés à Madagascar. Une opportunité unique d’explorer ce joyau de l’océan Indien tout en améliorant votre pratique de la photographie !

Prêts à capturer la beauté de Madagascar ?

Que vous soyez amateur ou photographe confirmé, un séjour à Madagascar vous garantit des images inoubliables et une immersion totale dans un monde de contrastes et d’émotions. Alors, préparez votre appareil et laissez-vous séduire par l’île Rouge !


Photo réalisée par l'un des participants d'une formation avec un photographe professionnel.

Pourquoi suivre une formation avec un photographe professionnel ?

La photographie est un art qui s’apprend avec le temps, la pratique… et surtout les bons conseils ! Que vous soyez photographe débutant ou amateur passionné, suivre une formation en présentiel encadrée par un photographe professionnel peut faire toute la différence dans votre progression. Nos formations en photographie sont animées par des photographes professionnels en activité qui ont à coeur de partager leur expérience et leur savoir-faire.

Découvrez pourquoi s’entourer d’experts de l’image est la meilleure manière d’améliorer votre technique et de révéler votre créativité !

Photo réalisée par l'un des participants d'une formation avec un photographe professionnel.

Bénéficier de l’expérience et du savoir-faire d’un photographe professionnel pour votre formation en présentiel

Se former avec un photographe en activité présente de nombreux avantages. Vous bénéficiez alors de son expérience et d’astuces précieuses qu’une vidéo en ligne ou un tutoriel photo ne peuvent vous offrir. Le photographe, en plus de maîtriser les aspects techniques, tels que les réglages, les différents modes, la lumière ou encore la composition, vous fera profiter de sa vision artistique et de son approche du métier. Fort de son expérience de terrain, il connaît parfaitement son sujet, ce qui lui permet de transmettre de précieux conseils pratiques.

Obtenir un retour personnalisé sur ses photos

Regarder des tutoriels ou lire des guides techniques, c’est bien. Mais rien ne remplace un regard expert sur vos propres images ! Lors d’une formation encadrée, le photographe professionnel analyse votre travail et vous donne un retour constructif pour progresser. Il peut identifier vos points forts, mais aussi les axes d’amélioration spécifiques à votre style et votre niveau. Cette interaction directe vous permet de comprendre vos erreurs et d’ajuster votre approche immédiatement.

Photographie réalisée pendant une formation photo avec un photographe professionnel chez Graine de Photographe

Découvrir des techniques photographiques et du matériel professionnel

Travailler avec un photographe professionnel, c’est aussi l’occasion d’en apprendre davantage sur le matériel et les techniques avancées. Par exemple, si vous êtes intéressés par la photographie en studio mais que vous préférez vous former et tester avant d’investir, le photographe vous guidera dans votre découverte de l’environnement professionnel d’un studio. Vous souhaitez approfondir une thématique particulière ou perfectionner vos compétences ? Formez-vous aux côtés de photographes dont c’est la spécialité !

Photographie réalisée par l'un des participants de notre formation Studio Pro
Photographie réalisée par l'un des participants de notre formation Studio Pro

Partager une expérience enrichissante avec d’autres passionnés et gagner en confiance

Suivre une formation photo en présentiel, c’est aussi rejoindre une communauté de passionnés ! Lors d’une formation en groupe, vous avez l’opportunité d’échanger avec d’autres participants, de comparer vos clichés et d’apprendre ensemble. Ces moments de partage sont non seulement motivants, mais aussi inspirants, car ils vous permettent de découvrir d’autres regards et sensibilités photographiques.

Apprendre seul peut être décourageant, surtout lorsqu’on bloque sur certains aspects techniques. Être encadré par un professionnel vous aide à prendre confiance en vos capacités, à oser expérimenter et à progresser plus sereinement. Grâce à un accompagnement bienveillant, vous dépassez vos doutes et gagnez en assurance !

photographie de participants à des formations photo chez Graine de Photographe

Prêt à passer au niveau supérieur ?

Se former auprès d’un photographe professionnel, c’est l’assurance d’un apprentissage structuré, efficace et stimulant. Chez Graine de Photographe, nous proposons des formations encadrées par des professionnels passionnés, prêts à vous transmettre leur savoir et leur amour de l’image. Alors, pourquoi attendre ? Il est temps de donner un nouvel élan à votre pratique photographique !


Parfois, seules les queues des baleines franches australes sont visibles, péninsule de Valdés, Argentine, 2004 © Sebastião Salgado exposition photo février 2025

Agenda photo février 2025

Le froid de février vous invite à rester bien chaud ? Et si vous en profitiez pour vous réchauffer dans une galerie le temps d’une exposition photo ? Ce mois de février 2025 s’annonce riche en découvertes pour les passionnés de photographie ! Que vous aimiez la photographie documentaire, la nature et les paysages ou encore les portraits qui fascinent, les semaines qui arrivent vous réservent des événements à la hauteur de vos attentes. Préparez-vous à plonger dans un univers où chaque image raconte une histoire, et laissez-vous surprendre par ces rendez-vous incontournables de l’hiver.

Découvrez notre sélection d’expositions et événements photo près de chez vous en février 2025.

Les expositions photo

Photographie de Franck Desplanques pour l'exposition photo Hommage en février 2025
Hommage © Franck Desplanques

Hommage de Franck Desplanques

Jusqu’au 28 février 2025, le Quai de la Photo présente l’exposition Hommage du photographe et rédacteur en chef de l’émission Rendez-vous en terre inconnue, Franck Desplanques. L’exposition est une plongée visuelle et humaine dans la vie de six communautés autochtones. À travers Hommage, le photographe révèle la richesse culturelle, les luttes et la singularité de ces peuples. Les images sont présentées en diptyques et sont accompagnées de témoignages poignants de ces communautés.

Lieu : Quai de la Photo, Paris 13

Orbis Terrarum de Benjamin Deroche

La Galerie Leica Paris vous invite à découvrir l’exposition Orbis Terrarum du photographe Benjamin Deroche jusqu’au 22 mars 2025. Plongez au coeur de la forêt, devenue lieu mystique devant l’objectif de Benjamin Deroche, à la frontière entre le réel et l’imaginaire.

Lieu : Galerie Leica, Paris 08

Photographie dans la forêt par Benjamin Deroche
© Benjamin Deroche
Exposition photo
© Laure D'Utruy

L'autre Famille de Laure D'Utruy

Du 21 janvier au 28 février 2025, le Centre Paris Anim’ Grange aux Belles présente l’exposition de la photographe Laure D’Utruy, L’autre Famille. Ce projet, débuté en 2014, suit la vie de trois enfants porteurs de trisomie 21 et de leur mère adoptive dans leur parcours d’intégration dans la société française, notamment dans l’éducation et la santé.

Lieu : Centre Paris Anim’ Grange aux Belles, Paris 10

Photographies de Mikiya Takimoto

Jusqu’au 15 mars 2025, la Galerie Clémentine de la Féronnière expose les images du photographe et cinéaste Mikiya Takimoto. L’artiste est connu pour son approche contemplative de l’espace et la nature. Inspiré par le principe du mujo, qui évoque l’impermanence de toute chose, Takimoto capture des paysages naturels et urbains où l’absence humaine accentue l’émotion et la contemplation. À travers des œuvres inédites réalisées sur les six continents, l’exposition invite à un voyage sensoriel. Plus qu’une simple représentation, ses photographies deviennent un espace de réflexion sur le temps et la solitude.

Lieu : Galerie Clémentine de la Féronnière, Paris 04

Lumière © Mikiya Takimoto
Lumière © Mikiya Takimoto
Parfois, seules les queues des baleines franches australes sont visibles, péninsule de Valdés, Argentine, 2004 © Sebastião Salgado exposition photo février 2025
Parfois, seules les queues des baleines franches australes sont visibles, péninsule de Valdés, Argentine, 2004 © Sebastião Salgado

Genesis Platinum de Sebastião Salgado

L’exposition Genesis de Sebastião Salgado, présentée à la galerie Polka à partir du 24 janvier 2025 jusqu’au 15 mars 2025, célèbre l’œuvre magistrale du photographe, explorant la beauté intacte et la fragilité de notre planète. Réalisée entre 2004 et 2012, cette série rassemble des centaines de photographies capturant des paysages et des communautés préservés, invitant à réfléchir sur notre lien à la Terre. En exclusivité, la galerie dévoile l’édition 4/16 du portfolio Genesis au platine-palladium, un procédé rare offrant une richesse de tons et une profondeur inégalée.

Lieu : Galerie Polka, Paris 03

Silence is Speaking de Chia Huang

À partir du 5 février 2025, le Studio de la MEP présente Silence is Speaking de la photographe Chia Huang, lauréate du Prix Dior de la Photographie et des Arts Visuels 2024. Pendant 6 mois, la photographe a été témoin du quotidien de A-ce et A-zhan, deux frères autistes quasi incapables de communiquer verbalement, vivant seuls avec leur père malade d’un cancer à Taïwan. Bien que n’utilisant pas la parole, les deux frères s’exprime à travers le dessin, qui recouvre les murs du domicile familial.

Lieu : La MEP, Paris 04

Photographie de Chia Huang pour son exposition photo Silence is Speaking exposée à la MEP en février 2025
Regard à travers le poisson © Chia Huang
Gastone n19 © Kourtney Roy, Prix Swiss Life à 4 mains, 2024
Gastone n19 © Kourtney Roy, Prix Swiss Life à 4 mains, 2024

Prix Swiss Life à 4 mains - Kourtney Roy et Mathias Delplanque

Du 7 au 28 février 2025, découvrez l’oeuvre photographique et musicale inédite des lauréats du Prix Swiss Life à 4 mains 2024-2025 au Jeu de Paume. Le projet Last Paradise, porté par la photographe Kourtney Roy et le compositeur Mathias Delplanque, les dernières vacances d’un personnage féminin singulier dans un univers balnéaire déserté à Rimini en Italie. Dans le rôle principal, Kourtney Roy se met en scène et se photographie dans une atmosphère cinématographique aux allures pop et rétro. Au son, Mathias Delplanque s’inspire de la côte adriatique et se plonge dans un univers vintage aux diverses inspirations.

Lieu : Jeu de Paume, Paris 01

Symphonie en Blanc Majeur de Viktor Balaguer

L’Est Galerie met en lumière le travail du photographe Viktor Balaguer du 13 au 19 février 2025. Le photographe de rue, installé à Saint-Pétersbourg depuis 2014, trouve l’inspiration dans l’hiver glacial du pays et dans ses nuits blanches de l’été. L’artiste dévoile une première exposition en France, offrant un voyage entre Paris et Saint-Pétersbourg.

Lieu : Est Galerie, Paris 11

affiche exposition photo Viktor Balaguer
exposition photo Sanlé Sory Volta Photo

Volta Photo de Sanlé Sory

Jusqu’au 15 février 2025, la galerie Arrêt sur l’image à Bordeaux expose l’oeuvre de Sanlé Sory, photographe originaire du sud-ouest du Burkina Faso. Sory débute la photographie comme apprenti en 1957 puis il ouvre son premier studio photographique en 1960, le Studio Volta Photo, aidé par son cousin. À travers sa photographie, Sanlé Sory suit l’évolution des moeurs et des modes des habitants de Bobo-Dioulasso, capitale économique et culturelle du pays.

Lieu : Arrêt sur l’image galerie, Bordeaux

Faire Face. Histoires de violences conjugales de Camille Gharbi

À partir du 7 février 2025, découvrez l’exposition « Faire face. Histoires de violences conjugales » de Camille Gharbi à la item Galerie. Cette exposition est le fruit d’un projet au long court réalisé par la photographe entre 218 et 2022, constitué de trois séries photographiques. La première série, « Preuves d’amour », dénonce la banalité des féminicides conjugaux. La deuxième série, « Les monstres n’existent pas », questionne quant à elle « la déconstruction de son rapport à la violence lorsqu’on en a été l’auteur », réalisé en prison avec des détenus incarcérés pour violences conjugales ou féminicides. Enfin, la troisième série, « Une chambre à soi », a été réalisée dans un foyer d’hébergement pour femmes âgées de 18 à 25 ans, « fuyant des situations de violences conjugales, intra familiales et / ou sexuelles. »

Vernissage jeudi 6 février 2025, à partir de 18h30.

Présence de la photographe le samedi 8 février 2025.

Lieu : item Galerie, Lyon

Affiche de l'exposition photo
exposition photo collective Affluents

Affluents - Exposition collective

La galerie Le Bleu du Ciel vous invite à découvrir l’exposition collective Affluents jusqu’au 8 mars 2025. Cette exposition regroupe le travail des photographes Pierre Suchet, Jacques Revon, Bastien Doudaire et Pierre Vallet. Affluents croise les regards et les recherches de ces quatre artistes autour de l’eau et de l’architecture.

Conférence avec Pierre Vallet le samedi 8 février 2025.

Lieu : Le Bleu du Ciel, Lyon

Wild Rose de Gabrielle Duplantier

Du 1er février 2025 au 23 mars 2025, découvrez la série photo Wild Rose de Gabrielle Duplantier exposée à La Chambre à Strasbourg. La photographe puise son inspiration dans la nature, le territoire et les gens qui l’entourent et développe son travail artistique autour de sujets tels que la féminité et l’intime.

Lieu : La Chambre, Strasbourg

Gabrielle Duplantier, Zoé, série Wild Rose, 2019
Gabrielle Duplantier, Zoé, série Wild Rose, 2019

Ce que vous pouvez encore voir de nos agendas précédents


Moon of conscious love © Lucas Garcete lauréat des Monovisions Awards 2024

Lucas Garcete : entre poésie et photographie, sa série primée aux Monovisions Awards 2024

Lucas Garcete, photographe et poète, crée un dialogue entre les mots et les images dans une approche artistique unique. Lauréat des Monovisions Awards 2024, il a été récompensé pour sa série Hymnes à la nuit, une réinterprétation visuelle des écrits de Novalis, poète allemand. À travers des compositions oniriques et symboliques, Lucas Garcete explore la nuit comme un état d’âme, mêlant influences romantiques, gothiques et cinématographiques. Son travail en noir et blanc joue avec les ombres et les silhouettes pour créer une esthétique intemporelle et surnaturelle. 

Découvrez l’univers envoûtant de Lucas Garcete, où chaque image devient une porte ouverte sur l’invisible.

Moon of conscious love © Lucas Garcete lauréat des Monovisions Awards 2024
Moon of conscious love © Lucas Garcete

Pouvez-vous nous parler un peu de votre parcours et de ce qui vous a amené à la photographie ?

Je suis né à Ciudad del Este, au Paraguay, en 2000, mais je vis en Espagne depuis mon enfance. J’ai commencé à explorer la photographie à l’adolescence d’abord de manière académique pendant les premières années, puis de manière plus autodidacte et solitaire, comme moyen d’exprimer visuellement mes préoccupations littéraires.

C’était un chemin naturel, aligné sur mon expérience poétique, qui m’a permis de fusionner mon obsession de la mort et de la métaphysique avec la création d’un univers visuel qui m’était propre. Au fil du temps, ce dialogue entre photographie et poésie s’est renforcé. Pour moi, la création photographique naît du contact avec la réalité et les choses, un processus similaire à celui de la poésie, puisque la création est le seul moyen d’assumer l’expérience de la réalité. La poésie m’a conduit à la photographie, et les deux disciplines se nourrissent l’une l’autre ; cependant, je suis conscient que toute photographie ne contient pas de poésie, et que toute réalité n’en contient pas non plus.

D'où provient l'idée de cette série ? Pouvez-vous nous en dire quelques mots ?

La série Hymnes à la nuit est née d’une réinterprétation visuelle du livre de Novalis, une œuvre qui m’a toujours captivé par sa vision de la nuit comme quelque chose de bien plus profond que l’absence de jour. Pour Novalis, la nuit est un espace chargé d’introspection, de transformation spirituelle et de connexion avec le transcendant. Cette idée a été le point de départ pour traduire cet univers symbolique en photographie. Mon objectif était d’explorer la nuit comme un état de l’âme, un lieu de réflexion sur des thèmes universels tels que l’amour, la mort et l’éternité, qui sont inhérents à l’expérience humaine.

Par ailleurs, je souhaitais réhabiliter la valeur de l’imaginaire et du symbolique, surtout à une époque où ces concepts semblent s’estomper face à l’essor de l’IA. Dans ce contexte, le travail avec la photographie et la manipulation de cette réalité capturée m’ont permis de créer un véhicule pour explorer la dualité entre l’amour, la vie et la mort. La série cherche à offrir un espace intime et surréaliste, où le spectateur peut se confronter à l’expérience nocturne d’une perspective plus profonde et plus émotionnelle.

Alliance © Lucas Garcete

Quelles sont vos sources d'inspiration ?

Mon inspiration vient de la tradition romantique, à la fois littéraire et artistique, en particulier de sa préoccupation pour la dissolution de la réalité dans l’infini. L’imagerie de mon travail cherche à réinterpréter les motifs gothiques et symboliques de l’héritage esthétique sombre de l’ère victorienne, une période profondément influencée par l’exploration du macabre, du surnaturel et de la fragilité de l’existence.

Je trouve également mon inspiration dans le cinéma classique, l’expressionnisme allemand et même le jeu vidéo Limbo. Je suis également influencé par des peintres tels que Frantisek Kobliha et René Magritte.

Sur le plan de la composition, le travail de la cinéaste Lotte Reiniger, avec son utilisation magistrale des silhouettes et de l’espace visuel, a considérablement influencé ma narration visuelle.

Dans mon travail, je cherche à réinterpréter ces influences d’un point de vue contemporain, en utilisant des techniques modernes pour les adapter à un contexte contemporain. Même si, pour être honnête, il n’y a pas grand-chose d’« actuel » dans ces images, et j’en suis fier : elles sont intemporelles.

Qu'est-ce qui vous a décidé à participer au concours photo ?

J’ai toujours été très sceptique à l’égard des prix de photographie. J’ai participé aux Monovisions Awards sans grandes attentes car, ayant vu les séries gagnantes des années précédentes, je pensais que je n’aurais aucune chance et que mon style susciterait des doutes. Or, c’est le contraire qui s’est produit : cela a suscité le dialogue et, aujourd’hui encore, je continue à recevoir des éloges. J’ai été agréablement surpris d’apprendre que ma série Hymnes à la nuit avait été primée. Une impulsion pour ma carrière, ou pour toute autre voie de la photographie : la recherche de la révélation, dans chaque pièce, du symbolisme caché dans le plus immédiat du quotidien et de l’éphémère, destiné à disparaître.

Sleepless pearl © Lucas Garcete
Sleepless pearl © Lucas Garcete

D'un point de vue technique, comment créez-vous vos images ? Quel est le processus créatif qui permet d'obtenir le résultat final ?

Avant de commencer, je m’imprègne du sujet que je veux traiter et je développe une narration émotionnelle. J’utilise mon appareil photo numérique ou même l’appareil photo de mon smartphone pour capturer tous les éléments que j’utiliserai par la suite (c’est pourquoi certaines photographies ont une résolution plus faible). Tout cela découle de ma volonté de créer une composition onirique à partir d’une réalité durement photographiée.

Je travaille avec des techniques photographiques numériques, sans l’intervention de l’intelligence artificielle (comme on me l’a injustement reproché). Mes sujets peuvent être des cages, des lunes, des statues, des arbres, des amis déguisés, etc. Je me photographie même. Lorsque je les capture, j’aime le faire à contre-jour pour jouer avec les ombres et générer des atmosphères dramatiques. Lorsque je n’ai pas de vrais visages de profil qui me plaisent, je prends des photos de statues dans les cimetières ou j’imprime des portraits du XIXe siècle et je les photographie sous forme de papier découpé, ce qui ajoute une nuance victorienne à mes compositions.

Dans mon flux de travail, j’utilise Photoshop en conjonction avec un plug-in qui simule l’aspect analogique. Je travaille avec des calques, simulant un processus de collage dans lequel j’intègre tous ces clichés photographiques, en cherchant toujours à conserver l’essence de l’image originale. Photoshop m’offre des outils pour diriger la lumière et renforcer l’aspect dramatique de la scène, tout en ajoutant cet aspect analogique qui renforce l’intemporalité de mes compositions.

En bref, je dirais que c’est tout.

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Portrait du photographe Lucas Garcete
Portrait du photographe Lucas Garcete