photographie de Clara Delarue

Clara Delarue, photographe de l'intime et de l'abstrait

Qu’est-ce qui pousse une personne à photographier ? Le besoin de raconter, de capturer, de sublimer ? Pour Clara Delarue, la photographie devient bien plus qu’un simple médium et l’appareil photo plus qu’un simple outil ; c’est une réelle thérapie, un langage intime, une forme de résistance. L’artiste nous dévoile un regard sensible et poétique, s’épanouissant dans l’abstrait de ses compositions. On y retrouve des corps, des courbes, des instants éphémères et une douce mélancolie. Ses images ne cherchent pas à tout dire, mais à suggérer, à toucher sans imposer, à ouvrir un espace entre le visible et l’invisible.

Rencontre avec la photographe Clara Delarue à travers notre interview exclusive.

photographie de Clara Delarue
© Clara Delarue

Vous dévoilez que la photographie est arrivée dans votre vie par le biais de votre formation de styliste dans un premier temps. Comment la photographie s'est-elle petit à petit installée dans votre quotidien ?

Après ma formation de styliste, le désir d’une indépendance créative s’est imposé à moi. Je ne voulais plus que mes collections soient uniquement interprétées à travers le regard d’autres personnes. C’est ainsi que j’ai décidé de suivre une formation approfondie en photographie. À cette époque, la photographie n’était pour moi qu’un moyen de mettre en valeur mes créations de mode.

Mais au milieu de la vingtaine, un événement bouleversant a marqué ma vie : la perte soudaine de mon père – celui-là même qui m’avait initiée à la photographie – m’a plongée dans une période de vulnérabilité psychique. À cette époque, je souffrais de crises de panique régulières, notamment dans des environnements bruyants, surpeuplés ou visuellement saturés.

C’est alors que j’ai pris conscience de la puissance que recèle la photographie. Regarder à travers l’objectif – en me concentrant sur une intention créative – m’a aidée à traverser cette période difficile. L’appareil photo est devenu un repère stabilisateur ; il m’a littéralement et symboliquement ramenée à l’extérieur, vers la vie.

Aujourd’hui, je ne souffre plus de ces crises. La photographie m’a profondément aidée à les surmonter. Elle est bien plus qu’un moyen d’expression artistique – elle est devenue une part essentielle de ma résilience personnelle et de mon bien-être retrouvé.

Pour quelle(s) raison(s) - artistiques ou autres - réalisez-vous des images partiellement ou totalement abstraites ?

Ce qui m’attire dans la photographie abstraite, c’est qu’elle échappe à une lecture immédiate et univoque. Il ne s’agit pas pour moi de montrer quelque chose de manière évidente, mais plutôt de rendre visibles des ambiances, des structures ou des mouvements.

L’abstraction ouvre un espace à l’interprétation : les spectateurs y projettent leurs propres pensées et émotions, et c’est précisément cette ouverture qui me fascine. Pour moi, il en résulte un langage visuel qui ne s’impose pas, mais suggère – et qui, de ce fait, peut toucher bien plus profondément qu’une image purement documentaire.

J’aime photographier ce qui se trouve entre les choses : le fragmentaire, l’éphémère, ce qui semble banal ou insignifiant. C’est justement dans la réduction que je perçois une forme particulière d’expression.

Dans ma pratique photographique, je renonce aussi consciemment à montrer des visages reconnaissables, car le respect de la vie privée et de l’autodétermination informationnelle me tient particulièrement à cœur. Une fois publiées en ligne, les images sont presque impossibles à effacer complètement – je trouve cet aspect très délicat, surtout lorsqu’il s’agit de visages. Le choix de motifs abstraits est donc pour moi non seulement artistique, mais aussi éthique : je ne souhaite pas immortaliser des personnes numériquement sans leur consentement explicite.

Si des visages apparaissent malgré tout ponctuellement sur mon profil Instagram, il s’agit exclusivement de commandes – notamment dans le domaine publicitaire – pour lesquelles les personnes représentées ont donné leur accord formel.

La quasi totalité des sujets de vos images sont des femmes. Comment l'expliquez-vous ? Y a-t-il un lien avec votre activité en tant qu'éducatrice ?

Mes portraits naissent donc souvent de manière très spontanée – parfois par simple ennui, mais souvent aussi à partir de pensées et de thèmes liés à mon travail avec de jeunes femmes. La suicidabilité, l’automutilation, les agressions sexuelles, la colère ou encore les lacunes du système scolaire – tout cela me touche profondément. Dans les moments turbulents de ma vie, la photographie me permet de créer une forme de structure et de mettre de l’ordre dans mes pensées.

Dans ces instants-là, je me tourne vers ce qui m’est immédiatement accessible : moi-même, ma créativité, et mon appareil photo. C’est pourquoi la majorité de mes œuvres sont des autoportraits.

En même temps, j’ai en tête des idées d’images que je souhaite réaliser de manière intentionnelle. Il s’agit souvent de cadrages très intimes du corps, qui explorent la proximité, la vulnérabilité ou l’identité. Il m’est plus facile de réaliser ce type de prises de vue avec des personnes féminines – peut-être parce que je me reconnais davantage en elles, ou parce qu’une forme particulière de confiance et d’ouverture se crée entre nous. Cela n’a donc pas de lien direct avec le fait que je travaille avec de jeunes femmes.

Quel message souhaitez-vous faire passer à travers vos images ?

J’utilise la photographie comme un moyen de rendre visible l’invisible – non pas par la clarté, mais par la suggestion. Ce sont les ambiances, les fragments et les nuances qui m’intéressent – et non ce qui est immédiatement évident.

L’abstraction me permet de développer un langage visuel qui laisse place à l’interprétation et invite les spectateur·/rices à y projeter leurs propres expériences.

Mon objectif est de créer des images qui n’imposent rien, mais qui ouvrent – à l’intérieur comme à l’extérieur.

Techniquement, comment réalisez-vous vos images ? Quel est le processus créatif pour arriver au résultat final ?

Ce qui me fascine particulièrement dans la photographie, c’est le processus créatif. Ce sont la composition, la couleur, la gestion de la lumière, etc., qui m’intéressent. La technique, pour moi, n’est qu’un moyen au service de l’idée – un outil nécessaire pour concrétiser ma vision artistique.

Je travaille avec une grande variété d’appareils : Nikon, Hasselblad, Fujifilm – et parfois tout simplement avec mon téléphone portable. Selon la situation, j’utilise un système de flash externe ou d’autres sources lumineuses que j’intègre consciemment dans mon langage visuel.

À chaque séance photo, j’apporte un sac rempli de matériaux qui peuvent m’être utiles sur le plan créatif : rubans adhésifs colorés, prismes, filtres de couleur, vaseline, bombes fumigènes, feuilles plastiques – et bien d’autres choses encore. Ce que j’utilise concrètement se décide souvent sur le moment, en fonction de l’intuition et de la situation.

La retouche et la finition de mes images se font principalement avec Photoshop.

Souhaitez-vous nous parler d'un projet en préparation ?

Je suis très heureuse qu’au cours de l’année 2025, l’occasion me soit donnée d’exposer mes photographies à Paris. Je ne peux pas encore en dire plus à ce stade.

Un autre souhait qui me tient profondément à cœur est de réaliser une exposition photographique avec mes élèves. Le thème central en serait la santé mentale des jeunes femmes. À travers ce projet, je souhaite contribuer à briser les tabous entourant les difficultés psychiques – tout en offrant aux jeunes femmes un espace dans lequel elles peuvent rendre visibles, par les mots et par l’image, leurs perspectives, leurs inquiétudes et leurs vécus.

Ce que j’espère, c’est qu’elles ne soient pas seulement entendues, mais aussi véritablement vues – en tant qu’individus dotés de force, de profondeur et d’une place légitime dans cette société.

photographie de Clara Delarue
© Clara Delarue

Clara Delarue : SiteInstagram


photographie trompe l'oeil Dudi Ben Simon

Les images trompe-l'oeil et insolites de Dudi Ben Simon

Le photographe Dudi Ben Simon se joue de notre perception et use de son imagination pour réaliser des images trompe-l’oeil, aussi insolites que réussies. L’artiste voit en chaque objet ordinaire du quotidien, une opportunité créative et artistique extraordinaire. Issu du domaine de la publicité, Dudi a souhaité repousser les limites de sa créativité au-delà de celles imposées par sa profession. Et c’est grâce à la photographie qu’il y parvient parfaitement !

Découvrez comment l’ordinaire devient extraordinaire en image grâce au regard de l’artiste Dudi Ben Simon.

photographie trompe l'oeil Dudi Ben Simon
© Dudi Ben Simon

Pouvez-vous nous dire quelques mots sur votre parcours ? Comment avez-vous débuté la photographie ?

J’ai passé de nombreuses années en tant que Créatif Senior dans le monde de la publicité, dirigeant des campagnes prestigieuses et influentes. Mais parallèlement à cela, une part de moi – l’artiste – a toujours voulu s’émanciper et créer sans brief, sans client, sans les multiples processus marketing et opinions qui jalonnent le parcours.

Bien que j’adore la publicité, j’ai ressenti le besoin d’un espace où la création est entièrement la mienne, sans filtre.

Je ne me définis pas comme photographe au sens traditionnel du terme, car la photographie n’est qu’un élément d’un processus créatif plus vaste. Je me considère avant tout comme un artiste, doté d’un langage visuel personnel auquel je suis profondément attaché – et qui, au fil du temps, a commencé à me reconnaître. C’est presque comme une image de marque : une identité visuelle qui se construit au fil du temps et qui devient partie intégrante de moi.

Dans mon processus, je fais presque tout moi-même : du concept au casting, en passant par la réalisation et le stylisme, jusqu’à la photographie elle-même. Je ne suis pas très technique en matière d’éclairage, contrairement à un photographe classique. Je suis attiré par la lumière naturelle ; je n’ajoute jamais d’éclairage artificiel. J’essaie plutôt de comprendre la lumière existante, de travailler avec elle et d’en tirer le meilleur parti, d’une manière qui me semble juste et honnête.

Comment trouvez-vous l'inspiration pour vos images ?

Mon inspiration vient du quotidien, des petits moments de calme. Je ne suis pas attiré par les choses « extraordinaires », mais plutôt par les détails naturels, discrets et souvent négligés. Mon travail est étroitement lié à ces moments où la réalité elle-même m’offre une idée de manière inattendue, et cela peut arriver à tout moment.

Par exemple, dans l’œuvre avec le manteau tortilla : je conduisais lorsque j’ai aperçu une femme traverser la rue, vêtue d’un manteau blanc cassé qui l’enveloppait d’une manière très particulière. Pendant une fraction de seconde, j’ai perçu le concept avec une telle clarté, comme si l’idée m’était apparue. Il ne me restait plus qu’à la réaliser et à la photographier.

La nature – et notamment le calme de la mer – et certains types de personnes m’inspirent aussi. Des personnes subtiles, qui ne cherchent pas à attirer l’attention. Je ne recherche pas le drame, je recherche la vérité.

photographie trompe l'oeil Dudi Ben Simon
© Dudi Ben Simon

Souhaitez-vous transmettre quelque chose à travers vos images ? Une émotion, un sentiment... ?

Pour moi, une bonne œuvre possède une sorte de magie qui doit se manifester immédiatement, en quelques secondes. Sinon, j’ai l’impression d’avoir raté mon objectif.

Beaucoup de gens me disent que lorsqu’ils découvrent mon travail dans leur fil d’actualité du matin, cela commence leur journée avec un sourire ou les touche émotionnellement – et ils se sentent souvent obligés de me remercier pour ce moment. Cela me touche toujours profondément.

Lorsqu’une œuvre ne rencontre pas un écho satisfaisant, je réalise généralement que j’étais trop enfermé dans mon propre monde, trop introverti, et qu’elle n’a pas vraiment touché les gens. C’est une leçon importante pour moi, car ce processus m’apprend non seulement à me connaître, mais aussi à connaître mon public.

Cet apprentissage fait de moi un meilleur professionnel créatif en publicité – plus précis, plus sensible et plus ancré dans la réalité.

Pour moi, une bonne œuvre possède une sorte de magie qui doit se manifester immédiatement, en quelques secondes. Sinon, j’ai l’impression d’avoir raté mon objectif.

Beaucoup de gens me disent que lorsqu’ils découvrent mon travail dans leur fil d’actualité du matin, cela commence leur journée avec un sourire ou les touche émotionnellement – et ils se sentent souvent obligés de me remercier pour ce moment. Cela me touche toujours profondément.

Lorsqu’une œuvre ne rencontre pas un écho satisfaisant, je réalise généralement que j’étais trop enfermé dans mon propre monde, trop introverti, et qu’elle n’a pas vraiment touché les gens. C’est une leçon importante pour moi, car ce processus m’apprend non seulement à me connaître, mais aussi à connaître mon public.

Cet apprentissage fait de moi un meilleur professionnel créatif en publicité – plus précis, plus sensible et plus ancré dans la réalité.

Techniquement parlant, comment produisez-vous vos images ? Quel est le processus créatif pour parvenir au résultat final ?

Pour créer une image forte, je dois d’abord ressentir un lien réel, soit avec le produit que je photographie, soit, dans certains cas, avec une photographie imprimée que j’intègre à mon travail. Je ne recrée ni ne photographie une image existante : je prends un tirage physique, comme une carte postale, et je l’utilise comme objet visuel dans ma composition. C’est comme photographier une photographie, mais dans un contexte et une signification nouveaux.

Une fois connecté, je garde l’objet ou l’image près de moi dans mon espace de travail : je le laisse reposer, je l’absorbe, je vis avec. Dès que des idées émergent, je les teste immédiatement en réalisant des croquis avec mon téléphone. Cela m’aide à comprendre si le concept tient la route visuellement. S’il ne me semble pas assez convaincant, je le laisse de côté et j’attends une nouvelle idée.

Lorsque je sens que le concept fonctionne, je passe à la production

Pour moi, c’est souvent l’étape la plus exigeante. Il s’agit de trouver les éléments parfaits pour donner vie à l’idée : le bon modèle, la bonne lumière, le bon support.

Par exemple, pour l’œuvre où j’ai créé un foulard à partir de nachos, j’avais une image très précise en tête : un modèle dans une certaine pose, dans une atmosphère particulière et sous une lumière naturelle. Je ne suis pas attiré par les looks trop soignés. Je préfère les personnes qui semblent authentiques, avec peut-être même une légère imperfection qui donne du caractère et de la présence. Après avoir trouvé l’image idéale, j’ai dû chercher les nachos parfaits – en termes de forme, de texture et de couleur. J’en ai acheté plusieurs types et les ai testés pour voir ce qui fonctionnait le mieux sur la photo.

Mon plus grand défi créatif est de créer quelque chose qui trouve un écho auprès d’un large public. D’une certaine manière, il est plus facile de créer des œuvres d’avant-garde ou de haut niveau, pleines de théorie et d’abstraction. Mais créer quelque chose d’intelligent et de captivant visuellement, tout en étant accessible émotionnellement à des personnes extérieures au monde de l’art, voilà mon véritable défi.

Dudi Ben Simon : Instagram


Lost and Found © Elsa & Johanna exposition été 2025

Votre agenda photo de l'été 2025

L’été 2025 s’est installé, avec son lot de journées allongées, de chaleurs estivales et d’envies d’évasion. C’est la saison des pauses bienvenues, des promenades au soleil et des moments volés à la routine. L’occasion rêvée de se reconnecter à soi — mais aussi à l’art, à la beauté et aux regards d’ailleurs. Alors cet été, pourquoi ne pas profiter d’une parenthèse photographique en découvrant le travail de photographes d’hier et d’aujourd’hui ?

Découvrez tout de suite notre sélection d’événements photo près de chez vous pour l’été 2025 !

Les expositions photo

Lost and Found © Elsa & Johanna exposition été 2025
Lost and Found © Elsa & Johanna

Lost and Found de Elsa & Johanna

Du 6 juin au 27 septembre 2025, le Centre Photographique Marseille expose Lost and Found du duo Elsa & Johanna dans le cadre du Grand Arles Express des Rencontres d’Arles. L’exposition revisite l’ensemble des séries précédentes des artistes autour de sujets tels que la nostalgie, la solitude, la féminité et la masculinité, etc.

Lieu : Centre Photographique Marseille, Marseille

Peuple boréal, la culture mystique du froid de Natalya Saprunova

Jusqu’au 30 août 2025, la photographe Natalya Saprunova, membre de l’équipe Graine de Photographe, dévoile une exposition chez Côté Galerie Maupetit, à Marseille. Son exposition, Peuple boréal, la culture mystique du froid, nous plonge dans l’immensité des territoires arctiques et sibériens aux côtés des peuples autochtones et de leurs traditions millénaires.

Lieu : Côté Galerie Maupetit, Marseille

exposition photo été de la photographe Natalya Saprunova à Marseille
© Natalya Saprunova
Philippe Chancel L'empire des signes exposition photo été 2025
© Philippe Chancel

L'empire des signes de Philippe Chancel

Jusqu’au 27 septembre 2025, le photographe Philippe Chancel expose L’empire des signes sur les murs de la galerie Le Bleu du Ciel à Lyon. Ce travail documentaire s’inscrit dans une démarche de déconstruction de l’imaginaire africain des occidentaux en travaillant l’image de façon « non-extractive ». Philippe Chancel y met en lumière l’omniprésence de signes, qui nous emportent au-delà de notre imaginaire.

« L’Afrique parle une langue bien au-delà du langage, on y trouve dans les architectures ou les costumes, dans les publicités ou les masques les signes des héritages coloniaux, ceux des traditions ancestrales, ceux de la mondialisation… » – Michel Poivert, commissaire de l’exposition

Lieu : Le Bleu du Ciel, Lyon

Dans ma cuisine - exposition collective

Jusqu’au 31 juillet 2025, découvrez la cuisine comme vous ne l’avez jamais vu. Pièce maîtresse de nos maisons, la cuisine inspire depuis des décennies les artistes. À travers cette exposition collective proposée par Les Douches la Galerie, les artistes vous invitent à regarder autrement toutes sortes d’objets du quotidien, a priori sans valeur esthétique.

Lieu : Les Douches la Galerie, Paris 10

exposition photo été 2025 dans ma cuisine
Elizabeth Lennard, Flower Mold, Red, 2010 © Elizabeth Lennard / Courtesy Galerie Pixi Marie-Victoire Poliakoff / Les Douches la Galerie, Paris
exposition photo 2025 Raymond Depardon Magnum Photos été 2025
Sable blanc. Nouveau-Mexique, États-Unis. 1982. Toutes les images © Raymond Depardon / Magnum Photos

Passages de Raymond Depardon

La Galerie Magnum à Paris dévoile, jusqu’au 26 juillet 2025, une nouvelle exposition dédiée à Raymond Depardon et son travail, à la fois en noir et blanc et en couleur. Vous découvrirez plus de 40 tirages du célèbre photographe français, provenant d’une dizaine de séries majeures de sa carrière dont Errance, La France, Communes, Correspondance new-yorkaise. Cette exposition met en lumière la diversité humaine et géographique du travail de Raymond Depardon.

Lieu : Galerie Magnum, Paris 11

City Space de Clarissa Bonet

Jusqu’au 26 juillet 2025, découvrez la première exposition personnelle en Europe de l’artiste américaine Clarissa Bonet à La Galerie Rouge. Dans sa série City Space, la photographe repense la photographie de rue en proposant des mises en scène à partir de scènes vécues ou imaginées, à la manière des compositions d’Edward Hopper. Son travail interroge la place des individus dans la ville contemporaine.

Lieu : La Galerie Rouge, Paris 04

exposition photo City Space de Clarissa Bonet été 2025
Perpetual Shadow, série City Space, 2014 © Clarissa Bonet
exposition photo Polka Galerie été 2025
Óbidos, 1958 © Gérard Castello-Lopes

Le regard de mon père  de Gérard Castello-Lopes

Jusqu’au 26 juillet 2025, la Polka Galerie expose le travail du célèbre photographe portugais Gérard Castello-Lopes, reconnu comme l’un des grands photographes du XXème siècle pour sa photographie humaniste en noir et blanc. L’exposition est organisée par son fils, David Castello‑Lopes, qui a sélectionné des tirages d’époque, y compris des pièces uniques et des grands formats. Sans chercher à expliquer l’oeuvre de son père, David entend seulement lui redonner sa place dans le paysage photographique.

Lieu : Polka Galerie, Paris 03

L'Afrique et elle de Françoise Huguier

Polka Galerie vous invite à plonger dans l’objectif de Françoise Huguier à l’occasion de la sortie de son ouvrage Afrique émoi (Éditions Odyssée, 2025), rassemblant plus de vingt ans de travail en Afrique subsaharienne, principalement des portraits réalisés au Mali, au Soudan, au Burkina Faso, en Guinée, entre autres. L’exposition, ouverte jusqu’au 26 juillet 2025, révèle des êtres dans leurs univers intimes, avec pudeur, respect et une mise en scène qui interroge l’identité, l’espace et la mémoire.

Lieu : Polka Galerie, Paris 03

exposition photo
Petite fille Oromo, Harar, Ethiopie, 1990 © Françoise Huguier
exposition photo été 2025 Marie-Laure de Decker MEP Paris
Marie-Laure de Decker, Combattants du Frolinat, Tibesti, Tchad, 1976 © Marie-Laure de Decker

L'image comme engagement de Marie-Laure de Decker

Du 4 juin au 28 septembre 2025, la Maison Européenne de la Photographie présente la première grande rétrospective consacrée à la photographe Marie-Laure de Decker, rendant ainsi hommage à cette figure majeure du photojournalisme, humaniste et engagé. L’exposition L’image comme engagement propose une redécouverte d’un regard sensible et courageux, entre grande Histoire et émotions personnelles.

Lieu : Maison Européenne de la Photographie, Paris 04

Berlin de Diane Meyer

Jusqu’au 26 juillet 2025, découvrez la première exposition personnelle de Diane Mayer en France, Berlin, à la galerie Sit Down à Paris. L’artiste mêle la photographie à la broderie dans cette exposition sensible et conceptuelle, qui réinvente le regard posé sur le Mur de Berlin. Chaque photographie brodée devient un petit monument — mémoire visible, cicatrice esthétique — qui interroge notre relation au souvenir et à l’effacement.

Lieu : Sit Down, Paris 03

exposition photo été 2025 Diane Mayer
Tränenpalast, 2024 © Diane Mayer courtesy galerie Sit Down
exposition photo L'Envol été 2025

L'Envol - Exposition collective

Découvrez l’exposition collective L’Envol jusqu’au 14 septembre 2025 à la Galerie de l’Instant. Cette exposition met en lumière des photographies de nombreux photographes ayant capturé des instants hors du temps, suspendus, où seul le langage du corps s’exprime, à travers la danse, sur scène et au-dehors. L’Envol rend hommage à la suspension poétique du corps, telle qu’on la perçoit dans un saut, un geste retenu, une posture figée dans l’instant.

Lieu : La Galerie de L’Instant, Paris 03

Photowalk au Béthune Rétro Festival avec notre photographe Pidz

Une balade photo dans un décor coloré et hors du temps, ça vous tente ? Alors venez jouer avec la communauté Graine de Photographe Lille lors d’un photowalk avec le photographe Pidz, au coeur du Béthune Rétro Festival le samedi 30 août 2025 de 10h à 13h. L’occasion parfaite pour partager, rencontrer et échanger autour d’une passion commune : la photographie ! Appareil photo numérique, smartphone, appareil argentique, tous sont les bienvenus.

Plus d’infos ici

Béthune Rétro Festival - Photo © Pidz
Béthune Rétro Festival - Photo © Pidz

Festival photo

Arles – Les rencontres de la photographie

Du 7 juillet au 5 octobre 2025, les Rencontres de la photographie d’Arles reviennent dans le sud de la France avec une édition placée sous le thème « Images Indociles ». Parmi les temps forts : Futurs ancestraux, qui revisite l’héritage colonial brésilien ; On Country, un hommage aux liens spirituels des peuples autochtones d’Australie avec leur terre ; ou encore US Route 1, un road trip photographique au cœur des fractures de la société américaine. Une programmation dense, engagée et sensible — et bien d’autres expositions à découvrir…

Plus d’information ici.

Affiche officiel Festival photo 2025 Les Rencontres de la photographie Arles 2025
Photo: Tony Albert, David Charles Collins et Kieran Lawson, Super-héros de Warakurna #1, 2017. Design: ABM Studio

Festival La Gacilly Photo

Du 1er juin au 5 octobre 2025, La Gacilly donne rendez-vous aux passionnés de photographie pour une nouvelle édition de son festival photo en plein air. Cette année, cap sur le Royaume-Uni avec un thème résolument « So British! ». À l’honneur : des photographes britanniques qui posent un regard incisif, décalé ou poétique sur les paradoxes de notre époque. Parmi eux, des figures majeures comme Don McCullin, Martin Parr, Anna Atkins ou Peter Dench.

Plus d’information ici.

Affiche festival photo 2025 La Gacilly 2025

Ce que vous pouvez encore voir de nos agendas précédents


livre photo portrait Photoweb

5 idées photo à transformer en livre photo pour sublimer vos souvenirs

À l’ère du numérique, nos souvenirs photo s’accumulent sur nos smartphones et disques durs… souvent oubliés au fil du temps. Pourtant, il existe un moyen simple, esthétique et émotionnellement fort de les faire revivre : le livre photo. Plus qu’un simple objet, le livre photo rassemble vos plus beaux instants, une façon de raconter une histoire et de la transmettre. La création d’un livre photo, c’est aussi un moment de partage et de créativité, le moment de concevoir un objet sur-mesure, qui vous ressemble. Et comme c’est l’été, et que vous partez probablement très bientôt en vacances, pourquoi ne pas penser à un souvenir mémorable avec un album photo voyage retraçant votre dernière escapade ?

Voici 5 idées inspirantes pour transformer vos clichés en véritables œuvres personnelles. À offrir, à conserver, à feuilleter sans modération !

livre photo Photoweb

Un carnet de voyage photographique

Revivez vos escapades, city trips ou évasions lointaines à travers un album qui mêle images, cartes, anecdotes et émotions. L’idée ici est de recréer l’atmosphère d’un journal de bord visuel, où chaque page raconte une étape de votre aventure.

Vous pouvez y intégrer par exemple des paysages grandioses, des scènes de rue et des portraits, ou encore des détails insolites découverts en chemin. Enrichissez l’ensemble avec quelques mots griffonnés : le nom d’un plat dégusté, une impression fugace, un lieu imprévu, une rencontre marquante…

👉 On vous recommande : un livre souple au format paysage, type carnet de bord, qui se glisse facilement dans une bibliothèque ou un sac.

livre photo voyage Photoweb

Un livre photo 100% Noir et Blanc

Les clichés en noir et blanc possèdent un charme intemporel. En éliminant la couleur, on met l’accent sur les émotions, les contrastes, les textures et la lumière. C’est un excellent moyen de sublimer vos images, que ce soit des portraits monochromes, des scènes urbaines ou des photographies d’architecture. 

Ce type de livre photo se prête parfaitement à une approche artistique. Choisissez une mise en page sobre, épurée, pour laisser la photographie parler d’elle-même.

👉 On vous recommande : un livre photo rigide Premium, pour un rendu proche d’une exposition en galerie.

livre photo Premium rigide Noir et Blanc Photoweb

Une année en famille, en 12 chapitres photo

Chaque mois de l’année est rempli de petits et grands moments qui méritent d’être célébrés et capturés. Pourquoi ne pas en faire un album structuré comme un calendrier ? De janvier à décembre, retracez les anniversaires, les sorties, les fêtes, les vacances, les premières fois…

C’est une magnifique façon de documenter la vie de famille, de voir les enfants grandir, les habitudes évoluer et les liens se renforcer. C’est également une excellente idée cadeau pour vos proches !

Côté mise en page, vous pouvez organiser chaque double-page autour d’un mois, ou regrouper les moments marquants de chaque saison.

👉 On vous recommande : un album chronologique mois par mois, facile à structurer et très émouvant à partager avec ses proches.

Livre photo calendrier Photoweb

Une collection de portraits à thème

Les visages racontent mille choses : la tendresse, l’humour, la complicité, parfois même la mélancolie. Réalisez un album centré sur les portraits en choisissant un fil conducteur. Cela peut être les membres de votre famille, les générations qui se croisent, des portraits de rue réalisés lors d’un voyage, ou encore un projet autour des regards.

Pensez à soigner la cohérence visuelle et à mettre en avant votre signature artistique : même traitement colorimétrique, cadrage similaire, fond neutre ou uniforme… Une série bien pensée renforce l’impact émotionnel de chaque image.

👉 On vous recommande : un livre photo avec une mise en page épurée, pour que l’émotion soit au cœur du récit.

livre photo portrait Photoweb

Un projet créatif personnel : 365 ou 52 photos

Si vous aimez les défis créatifs, pourquoi ne pas compiler une photo par jour (365 images) ou par semaine (52 images) pendant une année entière ? C’est l’occasion de documenter votre quotidien, de faire évoluer votre regard photographique, et de capturer l’inattendu.

Ce type d’album affiche une progression au fil du temps. On y voit les saisons défiler, les émotions changer, les moments ordinaires prendre une nouvelle saveur. Vous pouvez ajouter des légendes ou des pensées personnelles pour renforcer la narration.

👉 On vous recommande : un format compact mais dense – comme un mini-livre ou un format portrait – qui donne envie de le feuilleter régulièrement.

livre photo personnalisé Photoweb

Transformer ses images en livre photo, c’est bien plus qu’un simple geste esthétique. C’est une façon d’immortaliser, de redécouvrir la beauté des instants vécus, et de leur offrir une seconde vie. Que ce soit pour vous-même ou pour offrir à vos proches, un livre photo raconte bien plus qu’un simple album numérique : il devient un objet précieux, témoin d’émotions partagées.

Prenez le temps de sélectionner vos images, choisissez un format adapté à votre projet, et amusez-vous avec la mise en page que vous pouvez personnaliser. Vos souvenirs méritent bien ça, non ?

Article publi-rédactionnel


Affiche du festival photo LES FEMMES S'EXPOSENT. Photo : Natalie Keyssar

Le festival photo, un rendez-vous à ne pas manquer

Ne manquez pas les festivals photo parmi les plus prestigieux de la scène photographique mondiale, qui font leur retour en même temps que les beaux jours ! Un festival est une belle occasion de découvrir de nouveaux artistes, de plonger dans l’actualité à travers des photographies saisissantes et bouleversantes, de s’émerveiller devant la beauté saisie en images et de se laisser guider par les regards de photographes du monde entier.

Rythmés par les festivals photo qui s’installent en France dans les prochains mois, découvrez vos rendez-vous photographiques de l’année 2025 !

Festival Street Photography du Collectif Loop

Du 14 juin au 31 août 2025, la Street Photography s’installe dans la capitale à travers un festival photo dédié à la photographie de rue et signé le Collectif Loop. Au programme : festival photo, exposition photo et Masterclass exceptionnelle ! Engagé dans la transmission, le collectif organise le Festival de Street Photography à Paris, une occasion unique d’explorer l’art de photographier la rue en apprenant à anticiper ses images, composer avec l’environnement et affiner son regard.

affiche exposition photo street photography du collectif loop

LES FEMMES S'EXPOSENT

Du 6 juin au 2 septembre 2025, le festival photo LES FEMMES S’EXPOSENT, consacré à la photographie féminine, revient pour sa huitième édition ! Cette année encore, le festival propose une programmation intergénérationnelle et internationale, offrant un regard pluriel sur le monde. Les femmes photographes présentées abordent des sujets de société variés et actuels, tels que la mémoire collective, le changement climatique, la douleur, l’intime et la beauté, et bien plus encore…

  • Du 6 juin au 2 septembre 2025
  • 12 expositions, 2 prix et 3 bourses pour récompenser des travaux sur des thèmes variés
  • À Houlgate en Normandie
  • Toutes les infos ici

Affiche du festival photo LES FEMMES S'EXPOSENT. Photo : Natalie Keyssar
Affiche du festival LES FEMMES S'EXPOSENT. Photo : Natalie Keyssar

Festival La Gacilly Photo

Du 1er juin au 5 octobre 2025, La Gacilly accueille son festival photo annuel! Cette année, le festival photo vous propose de traverser la Manche avec son thème « So British ! ». C’est en effet le Royaume-Uni qui est mis à l’honneur cette saison, à travers le regard de photographes britanniques jouant avec les contrastes et les absurdités de notre époque. Parmi ceux-là, des artistes connus et reconnus pour leur style singulier : Don McCullin, Martin Parr, Anna Atkins ou encore Peter Dench, entre autres. Au programme, découvrez également des expositions sur le thème de la mer, ses beautés et ses enjeux et sur l’écologie positive à travers l’objectif de photographes internationaux.

Affiche festival photo 2025 La Gacilly 2025

Les rencontres d'Arles

Du 7 juillet au 5 octobre 2025, les prestigieuses Rencontres d’Arles s’installent dans le sud de la France pour une nouvelle saison sur le thème « Images Indociles« . Au programme, un dialogue engagé entre mémoires collectives et récits intimes, de l’exposition Futurs ancestraux sur l’héritage colonial au Brésil à On Country : photographie d’Australie, hommage aux liens spirituels des peuples autochtones australiens à leur terre, en passant par le projet US Route 1, qui interroge les fractures contemporaines des États-Unis. Et beaucoup, beaucoup, plus à découvrir…

Affiche officiel Festival photo 2025 Les Rencontres de la photographie Arles 2025
Photo: Tony Albert, David Charles Collins et Kieran Lawson, Super-héros de Warakurna #1, 2017. Design: ABM Studio

Visa pour l'image

Du 30 août au 14 septembre 2025, Perpignan accueille, comme chaque année, son festival international du photojournalisme, Visa pour l’image. Cette édition présentera pas moins d’une vingtaine d’expositions, accessibles à toutes et tous. Lors de ce festival, de nombreuses récompenses seront remises, dont des Visa d’Or, des bourses et des prix. Les lauréats seront sélectionnés parmi tous les sujets vus dans l’année par un jury international d’exception. Découvrez la sélection des meilleurs sujets photojournalistiques du monde entier.

affiche visa pour l'image 2025 festival photo 2025

Paris Photo 2025

Du 13 au 16 novembre 2025, Paris Photo revient au Grand Palais pour sa 28e édition ! Rendez-vous incontournable de la photographie, la célèbre foire accueille les meilleures galeries internationales et françaises, le tout, dans un environnement unique au coeur de la capitale.

« Cette 28e édition de Paris Photo affirme notre volonté de proposer au marché une vision artistique exigeante et ouverte. Plus affirmée, plus diverse, plus internationale, cette édition réunit des galeries et artistes venus de tous les continents confirmant le rôle central de Paris comme lieu de visibilité, de réflexion et de valorisation du médium.» – Florence Bourgeois, directrice de Paris Photo

paris photo 2025

Montier Festival Photo

Du 20 au 23 novembre 2025, le Montier Festival Photo sera de retour pour sa 28e édition et vous dévoilera les plus belles photographies animalières et de nature de l’année ! Devenu un événement incontournable pour tous les amoureux de la nature, le festival accueille chaque année des grands noms de la photographie française et internationale ainsi que des personnalités d’horizons différents. Au programme, plus de 100 expositions, des conférences, des tables rondes, des forums et des découvertes artistiques et des rencontres mémorables !

affiche festival photo Montier en Der
Affiche 2025 à venir

Affiche Salon de la photo 2025

Téléchargez votre invitation gratuite pour le Salon de la Photo 2025

Nous sommes heureux de vous annoncer le retour du Salon de la Photo à l’automne 2025 ! Comme chaque année, de nombreuses nouveautés et surprises attendent les passionnés de photographie. Cette année, le Salon de la Photo se teindra du 9 au 12 octobre 2025 dans la Grande Halle de la Villette, à Paris. Au programme : des rencontres photographiques, des conférences enrichissantes, des nouveautés irrésistibles et des surprises qui en raviront plus d’un.e !

Alors à vos agendas, bloquez la date et préparez votre venue en téléchargeant votre invitation gratuite dès maintenant !

affiche salon de la photo 2025

Durant 4 jours, la Grande Halle de la Villette vibrera au rythme de la photographie, pour notre plus grand plaisir ! Attendez-vous à des rencontres et des découvertes, des expositions et des conférences, et bien plus… L’équipe Graine de Photographe sera une nouvelle fois au rendez-vous pour vous accueillir sur son stand. Et cette année, Graine de Photographe partagera son stand avec son partenaire Photographes du Monde, spécialiste du voyage photo, pour encore plus de possibilités photographiques !

Téléchargez dès à présent votre invitation gratuite directement sur le site officiel du Salon de la Photo 2025 ! Pour cela, rien de plus simple, il suffit d’utiliser notre code invitation FF25. Sélectionnez la Billetterie Grand Public, puis choisissez un billet plein Tarif. En dessous du prix total, vous trouverez la mention « Vous avez un code de réduction ? Cliquez-ici ». Une fois que vous aurez cliqué il ne vous reste plus qu’à renseigner le code FF25 puis cliquer sur « appliquer ».

Ce qui vous attend au Salon de la Photo 2025

Les visiteurs du salon auront l’occasion de participer à des ateliers photo animés par les photographes de notre équipe ! L’occasion parfaite de découvrir la photographie argentique ou de s’exercer à la photo au smartphone dans le cadre du Salon de la Photo 2025.

Découvrez le planning des ateliers ici.

Découvrez prochainement les conférences qui vous attendent sur notre stand et les surprises que l’on vous réserve !

Il nous tarde de vous retrouver sur notre stand où notre équipe aura le plaisir de vous accueillir !


affiche exposition photo street photography du collectif loop

Le Collectif Loop vous invite à la 7e édition de son festival de Street Photography

Et si vous profitiez de l’été pour découvrir l’univers de la Street Photography aux côtés du Collectif Loop ? Au programme : festival photo, exposition photo et Masterclass exceptionnelle ! Rendez-vous du 14 juin au 31 août 2025 pour la 7ème édition du festival parisien de Street Photography organisé cette année par le Collectif Loop.

affiche exposition photo street photography du collectif loop

Festival de Street Photography

Le Collectif Loop, c’est six photographes passionnés de street photography, mêlant approche artistique et documentaire. Chacun apporte au groupe sa vision personnelle, enrichissant un univers visuel cohérent centré sur l’humain et la ville. Parmi les membres du collectif, retrouvez Thomy Keat et Roxana Albu Mercié, photographes de notre équipe qui ont à coeur de transmettre leur savoir-faire au quotidien. Engagé dans la transmission, le collectif organise le Festival de Street Photography à Paris, une occasion unique d’explorer l’art de photographier la rue en apprenant à anticiper ses images, composer avec l’environnement et affiner son regard.

Profitez d’une exposition photo signée par le Collectif Loop à l’occasion du festival photo. L’exposition prend place sur les grilles du Square des Batignolles et du Pont Cardinet du 14 juin au 31 août 2025.

festival photo street photography collectif loop

Masterclass Street Photography

Vous souhaitez découvrir l’univers de la Street Photography et apprendre les bases de cette discipline auprès des membres du Collectif Loop ? Participez à une Masterclass Photo exceptionnelle le samedi 26 juillet 2025 à Paris.

>> Infos et réservations <<<

Vivez une immersion unique dans l’effervescence de Paris avec notre Masterclass consacrée à la Street Photography. Accompagné·e des photographes du Collectif Loop, vous aiguiserez votre regard pour capturer l’instant présent et révéler la poésie du quotidien urbain. Au fil de cette expérience, vous apprendrez à repérer le moment décisif, à composer des images fortes et à affirmer votre style photographique.

Bénéficiez d’un tarif EARLY BIRD jusqu’au 14 juin avec 20% de remise avec le code EARLY20.

street photography collectif loop
© Collectif Loop

photographie architecture minimaliste Klaus Micke

Simplicité et minimalisme : la photographie d'architecture de Klaus Micke

Le photographe Klaus Micke nous transporte dans son univers photographique coloré et minimaliste. Devant son objectif, l’architecture urbaine dévoile tout son potentiel artistique. Sensible aux lumières, aux lignes et aux couleurs, le photographe sublime le banal et l’ordinaire en images. Les détails architecturaux, qui pourraient alors passer inaperçus, se révèlent à nous. C’est donc à travers des compositions simples et bien pensées, que le photographe nous fait apprécier toute la beauté de l’environnement urbain qui nous entoure.

Découvrez notre interview exclusive du photographe Klaus Micke.

photographie architecture minimaliste Klaus Micke
© Klaus Micke

Pouvez-vous nous parler de votre parcours et de ce qui vous a amené à la photographie ?

Je suis photographe professionnel depuis 50 ans. J’ai étudié la photographie et le cinéma et j’ai travaillé comme journaliste photographe pour un grand journal allemand, les 10 dernières années en tant que chef photographe. En 2019, j’ai commencé mon activité sur Instagram, pour montrer les photos qui sont les plus importantes pour moi. Depuis, je publie une photo par jour. En 2021, le New York Times a recommandé mon compte Instagram dans un article intitulé « Cinq comptes artistiques à suivre sur Instagram maintenant ». À l’heure actuelle, mon compte principal compte 21 000 followers. En 2023, j’ai ouvert un deuxième compte Instagram avec des photos en noir et blanc. 

Qu'aimez-vous dans la photographie d'architecture ? Vous semblez être un minimaliste, avec un intérêt particulier pour les couleurs vives (quand vous ne faites pas du noir et blanc) et les formes. Comment expliquez-vous ce style ?

Pour moi, la photographie minimaliste est une forme de méditation visuelle. Je me promène sans trop réfléchir et je photographie tout ce qui attire mon attention. J’utilise mes compétences acquises et développées pour explorer et réagir au moment présent. C’est de la créativité spontanée. 

La plupart de mes photos sont des détails architecturaux. Mais ce n’est pas tant l’architecture qui m’intéresse. Les couleurs vives, les textures, les motifs et la lumière sont mes sujets de prédilection. Je suis plus heureux dans un environnement urbain avec un temps ensoleillé. Le plus souvent dans des zones industrielles. Je cherche des sujets cachés dans les ruelles et loin des foules. 

Pour moi, ce type de photographie consiste à trouver la beauté dans le banal ou l’ordinaire. Mon intention est de montrer la beauté d’objets banals qui autrement resteraient inaperçus et de les rendre extraordinaires. Dans le monde d’aujourd’hui, nous essayons toujours de rendre les choses plus compliquées. J’essaie de trouver une simplicité optimale dans mes photos. J’essaie de créer des compositions simples et d’éliminer tout ce qui est gênant. Cela mène au minimalisme. Lorsque j’ai une scène complexe, je retire des éléments de la scène jusqu’à ce que je n’aie plus que l’essentiel.

Justement, travaillez-vous ces images en post-production ? Quel est votre processus créatif pour parvenir au résultat final ?

Les aspects techniques de ma post-production dans Lightroom sont très simples. La lumière du soleil donne des couleurs vives à mes photos et j’ai rarement besoin de plus de 3 minutes pour une seule photo. Mais l’édition est à nouveau un processus créatif. C’est la partie analytique de mon travail. Les photos que j’ai prises sont des rectangles, celles que je publie sont des carrés. Je dois donc les encadrer à nouveau. Le cadrage, c’est tout. 

photographie architecture minimaliste Klaus Micke
© Klaus Micke

Techniquement, comment réalisez-vous ces photographies ? Quel matériel utilisez-vous ?

Je dois me déplacer beaucoup pour prendre mes photos et je n’aime pas les équipements lourds. C’est pourquoi l’équipement de ma photographie minimaliste est également simple. Un appareil photo et un objectif. J’utilise un Nikon Z7 II avec un objectif 24-200 mm.

Quelles sont vos inspirations ?

Ma principale inspiration est de sortir, de me promener et de découvrir de nouveaux endroits pour prendre des photos. Bien sûr, j’admire certains artistes. J’aime beaucoup les photographes Saul Leiter, Ralph Gibson et Michael Kenna, ainsi que les peintres Mark Rothko, Lyonel Feininger et Piet Mondrian.

photographie architecture minimaliste Klaus Micke
© Klaus Micke

Klaus Micke : SiteInstagram


photographie de Emeline Sauser pour son projet photographique documentaire Refuges

Refuges, le projet photographique signé Emeline Sauser

À travers une série de portraits intimes, la photographe Emeline Sauser donne la parole à celles et ceux qui, après avoir traversé des épreuves, cherchent à s’en sortir et trouvent refuge – en eux-mêmes, chez les autres, dans un lieu. « L’après tempête ». Ce projet photographique, à la fois documentaire et profondément humain, est une série de chapitres nés de rencontres imprévues, d’histoires partagées, de fragments de vie confiés à son objectif. Refuges explore ces lieux visibles ou invisibles où l’on se reconstruit après l’épreuve.

Découvrez ce projet photographique à travers les mots de la photographe Emeline Sauser.

photographie de Emeline Sauser pour son projet photographique documentaire Refuges
© Emeline Sauser

Naissance d'une vocation

Avant de débuter le projet photographique « Refuges » , Emeline Sauser a suivi différents chemins. Elle est issue d’un parcours littéraire (hypokhâgne, khâgne, et licence d’histoire qu’elle termine au Chili). « Rien à voir avec la photo » explique-t-elle. Pourtant, une graine est déjà là, tapie dans son intérêt pour les expositions photo et les livres de photographie documentaire.

Elle débute réellement la photographie en achetant son premier appareil photo numérique d’occasion, un « vieux Nikon ». Désireuse d’aller plus loin, elle envoie une candidature spontanée à Caravan Magazine, un magazine dédié à la photographie documentaire et au reportage en Inde. Sans réponse, Emeline prend la décision de tenter le tout pour le tout et s’envole pour l’Inde.

photographie de Emeline Sauser pour son projet photographique documentaire Refuges
© Emeline Sauser

Sur place, une éditrice accepte de la rencontrer et lui offre une première opportunité. Emeline va alors vivre une expérience de terrain dans un contexte particulièrement difficile. À cette période (janvier 2019), des soulèvements populaires ont lieu à New Delhi et dans toute l’Inde en réponse à une loi anti-musulmans qui divise alors le pays entre musulmans et hindouistes. En couvrant ce sujet, Emeline comprend qu’elle ne souhaite pas poursuivre dans le reportage d’actualité. Ce qu’elle cherche, c’est une proximité, une écoute, une narration au long cours. “Les émotions, c’est universel”, dit-elle, et c’est précisément ce qu’elle veut photographier.

« Suite à cette expérience, j’ai un peu compris que je ne voulais pas faire du reportage très loin. En fait, je débarquais dans un pays où je ne parlais pas la langue, je ne comprenais pas la culture, je n’avais pas les bases nécessaires pour bien faire le job. Et ensuite, je me suis rendue compte que je voulais faire des choses en France, plus intimes, plus universelles, moins du reportage au sens où je l’entends. » – Emeline Sauser

photographie de Emeline Sauser pour son projet photographique documentaire Refuges
© Emeline Sauser

Refuges, un projet photographique au long cours

En intégrant l’EMI-CFD, formation professionnalisante en photographie reportage et documentaire à Paris, Emeline développe et affine son approche de la photographie. Durant cette formation de huit mois, les étudiants participent à une semaine « hors les murs » où chacun doit trouver son sujet personnel dans une ville commune au groupe. Pour Emeline et sa promo, la ville imposée est Brest. Lors de cette semaine, Emeline rencontre par hasard Adèle, une jeune fille à la rue qui souhaite s’en sortir. Cette rencontre deviendra le premier chapitre de son projet Refuges.

« C’est cette rencontre avec Adèle qui m’a permis aussi de comprendre que c’était ça que je voulais faire, c’est-à-dire raconter la reconstruction, l’après. » – Emeline Sauser

photographie de Emeline Sauser pour son projet photographique documentaire Refuges
© Emeline Sauser

Le projet Refuges débute donc pendant la formation et se construit petit à petit par la suite, lorsque Emeline intègre le mentorat de l’agence Vu’ grâce auquel elle obtient un accompagnement tant sur les questions de financement, de bourse etc. que sur l’axe photographique pour construire une narration, construire son projet.

C’est notamment grâce à des bourses et des prix qu’Emeline a pu se consacrer à temps plein à ce projet : la bourse Laurent Troude, la bourse Mark Grosset-SAIF, le Prix Canon avec le Student Development Programme, le Prix Mentor. 

Le projet se structure par chapitres, chacun dédié à une personne ou un duo, rencontrés au gré du hasard, notamment grâce à de l’auto-stop.

« J’avais postulé en disant que je voulais continuer Refuges avec plusieurs chapitres. C’est durant cette année en mentorat, que j’ai aussi compris que je voulais continuer à faire de l’auto-stop en France, continuer avec cette question de rencontre au hasard. Parce que ça marche en fait. C’est-à-dire que si on se rend disponible et qu’on écoute les gens, beaucoup nous racontent leur vie et racontent des choses assez fortes. Et ça c’est fou. En faisant du stop et en prenant le temps dans les villes, je me suis rendue compte qu’il y a beaucoup de gens qui étaient hyper partants. » – Emeline Sauser

photographie de Emeline Sauser pour son projet photographique documentaire Refuges
© Emeline Sauser

Chaque chapitre de Refuges se réalise en plusieurs mois.

Emeline retourne régulièrement voir les personnes photographiées, prend part à leur quotidien et crée une relation de confiance avec elles. Mais avant même de débuter le projet, il faut trouver ces personnes.

“C’est un équilibre fragile. Il faut que leur histoire soit actuelle, qu’ils soient disponibles, et que moi je le sois aussi. Et puis, il faut que ça matche, qu’on ait envie de continuer ensemble.” – Emeline Sauser

Malgré de nombreuses rencontres lui livrant des histoires personnelles, très peu peuvent faire partie intégrante du projet. Le critère principal consiste notamment à savoir si l’histoire racontée est actuelle ou non. Ensuite, Emeline doit s’assurer que la vie de ces personnes est actuellement stable et qu’il y a de la place pour ce projet dans leur vie.

« Je me rappelle d’une histoire où il y avait un monsieur qui était héroïnomane, entre autre, et qui avait accepté de faire partie du projet. Il voulait bien être photographié. Mais vu sa consommation qui était encore hyper présente dans sa vie, je n’arrivais pas à me faire une place dans sa vie. Il y a plein de choses comme ça, où les gens sont partants, moi je suis partante, mais il y a un manque de place et un manque de disponibilité. Et du coup je pense qu’il ne faut pas forcer. » – Emeline Sauser

photographie de Emeline Sauser pour son projet photographique documentaire Refuges
© Emeline Sauser

Lors de ces rencontres, Emeline sait rapidement s’il sera possible ou non de travailler ensemble. Lorsque c’est le cas, elle passe énormément de temps avec les personnes qu’elle photographie. Une réelle relation de confiance s’installe, une certaine amitié également.

« Je pense qu’à la fin, je deviens un peu amie avec les gens que je photographie, à force de venir chez eux et qu’on se raconte nos vies… Je suis toujours la photographe pour les gens, mais ils m’invitent aux anniversaires, ce genre de choses… Cette relation est dure à mettre dans une case, car je serai toujours la photographe, je serai toujours extérieure je ne ferai jamais partie de la famille ou de leur vie parce que je finis toujours par partir. Mais à la fois on se raconte des choses quand même qui sont assez fortes et qui créent un lien. » – Emeline Sauser

photographie de Emeline Sauser pour son projet photographique documentaire Refuges
© Emeline Sauser

Un processus créatif long et minutieux

Au cours de ces mois de prises de vue, des centaines voire des milliers d’images sont réalisées, pour seulement une dizaine de retenues au final. Une sélection drastique et réfléchie, afin conserver seulement des images parlantes. L’éditing et la sélection des images se fait en trois temps.

Premièrement, Emeline réalise un tri seule où elle conserve les images suffisamment fortes individuellement. Ensuite, elle partage sa sélection avec ses proches et des personnes du métier afin de réaliser une seconde sélection et d’obtenir un regard extérieur. Enfin, une ultime sélection est réalisée avec les personnes photographiées elles-mêmes, qui donnent leur avis sur les images sélectionnées et qui donnent leur accord sur leur place dans le projet.

photographie de Emeline Sauser pour son projet photographique documentaire Refuges
© Emeline Sauser

Avec un sujet si personnel, Refuges interroge les limites de la photographie documentaire. Ici, la photographe se demande notamment que penseront les personnes photographiées de ces images dans quelques années ?

“Je me demande souvent ce que ces gens penseront des images dans deux ou trois ans”, confie Emeline. “Est-ce qu’ils voudront toujours que ça existe ?” Une interrogation constante sur la responsabilité du regard et sur le droit à l’oubli, qui traverse toute sa démarche. Consciente de ces questions, Emeline sait qu’il arrivera peut-être un jour où elle devrait supprimer des chapitres.

photographie de Emeline Sauser pour son projet photographique documentaire Refuges
© Emeline Sauser

Refuges : évolution et suite

Grâce à la visibilité de plus en plus accrue du projet, Emeline a fait évoluer son processus créatif. Dernièrement, elle a mis de côté l’autostop pour tenter une nouvelle approche. Elle a mis en place un système de pancarte qu’elle utilise dans les villes. Avec cette approche, ce sont les gens qui viennent à elle naturellement. Emeline confie beaucoup aimer cette méthode, qui lui apporte une autre expérience que le stop.

Actuellement, et grâce à la pancarte, Emeline a rencontré Elodie et Romain ainsi que leurs 4 enfants. Il s’agit du dernier chapitre en cours de Refuges. Pour la suite, Emeline a des sujets en tête qu’elle souhaiterait aborder. Notamment la fin de vie, pour lequel elle n’a pas encore trouvé de personnes.

« Je cherche une dernière histoire sur la fin de vie cette fois. Je n’ai pas encore trouvé. J’aimerais beaucoup faire un chapitre de Refuges sur la fin de vie et trouver un couple (amical ou amoureux d’ailleurs), dont l’un des deux est en fin de vie et que du coup le refuge soit ce couple. J’aimerais beaucoup traiter la mort comme sujet. » – Emeline Sauser

Refuges sera exposé à Paris prochainement. Vous pourrez retrouver le projet et différents chapitres à l’occasion des Rencontres Photographiques du 10e (du 4 octobres au 10 novembres 2025) et lors des Rencontres Photographiques de Boulogne-Billancourt, dont le Prix de l’Intime RPBB x Photo Doc 2025 a été attribué à Emeline SAUSER pour son travail Refuges.

photographie de Emeline Sauser pour son projet photographique documentaire Refuges
© Emeline Sauser

Emeline Sauser : SiteInstagram


photographie de Damien Goret

Damien Goret nous dévoile sa vision de la Street Photography

En parcourant les rues, le photographe Damien Goret dévoile le potentiel graphique et artistique de l’architecture de nos villes. Ainsi, un mur coloré, une ombre bien placée et une silhouette imprévue deviennent sources d’inspiration inépuisables. Pour Damien, la Street Photography n’est pas une affaire de visages, mais surtout de lumière, d’ombre et de solitude urbaine.

Découvrez le parcours, les inspirations et le matériel de Damien Goret à travers notre interview exclusive.

photographie de Damien Goret
© Damien Goret

Pouvez-vous nous dire quelques mots sur votre parcours et ce qui vous a amené à la photographie ?

Il y a une vingtaine d’années, les aléas de la vie m’ont fait changer de profession, pour devenir journaliste. J’étais alors entouré de photographes avec qui je travaillais, et dont je trouvais les photos magnifiques. J’ai voulu comprendre comment ils arrivaient à produire de telles images. Je me suis formé de mon côté, avec mon boîtier dans la main, en regardant des vidéos, en lisant des articles, en apprenant la logique du triangle d’exposition, de la prise de vue manuelle 

Qu'est-ce que vous aimez dans la Street Photography ?

J’ai commencé à m’amuser avec de la photo de paysages mais je me suis rapidement ennuyé. Il me fallait quelque chose de plus quotidien : un endroit qui me permettrait de pratiquer tous les jours, tant photographier était devenu une obsession. Cet endroit, c’était la rue.

Jusque-là, j’avais une idée de la street photo très réductrice. Je pensais qu’elle se résumait à prendre des gens bien reconnaissables dans la rue, de manière candide ou non, un peu à la manière de Bruce Gilden. Moi, je voulais du graphisme. Je voulais que les personnes photographiées ne soient pas le sujet même de la photo. Je voulais voir les gens habiter leurs villes, je les voulais dans la solitude de leur environnement. 

J’ai “rencontré” l’univers de photographes sur Instagram ou Youtube qui m’ont montré que c’était possible, et dont j’ai adoré le style.

photographie de rue - street photography de Damien Goret
© Damien Goret

Quelles sont vos sources d'inspiration ?

Je pense avoir une culture photographique relativement pauvre, finalement. De nombreux photographes présents sur Instagram me font rêver, et ils n’ont pourtant pas la postérité de photographes connus.

Disons que parmi les photographes “connus”, je suis un fan d’Harry Gruyaerts, j’aime beaucoup Fan Ho, j’adore l’absence, l’ennui, la solitude de Grégory Crewdson, le minimalisme de Luigi Ghirri.

Mais certains réalisateurs de films, certains auteurs de bandes dessinées possèdent une science du cadrage et de la photo qui me touche et m’inspire aussi énormément. Certains peintres également, dont Edward Hopper.

Sur la grande majorité de vos photographies, nous pouvons observer des personnes au coeur de jeux d'ombre et de lumière les rendant méconnaissables. Pourquoi ce choix artistique ?

Parce que les gens ne sont pas le sujet de la photo. Le sujet de la photo, c’est la rue. La manière dont elle isole. Son graphisme, son architecture, ses couleurs, auxquelles je prête très attention, la façon dont les ombres et les lumières la transforment. La personne n’est qu’un point d’accroche du regard : c’est comme si elle donnait l’échelle dans la solitude, en quelque sorte.

Parlons un peu technique : comment réalisez-vous ces images ?

Toutes mes photos sont réalisées en RAW, uniquement en manuel et en mesure spot. Je veux maitriser entièrement mon exposition, préserver les hautes lumières, avoir des ombres et des noirs profonds. Je cherche toujours la plus grande profondeur de champ avec des réglages de base qui sont toujours sensiblement les mêmes : F8 et 1/500e de seconde minimum, pour figer le mouvement, et j’ajuste les ISO si besoin.

Est-ce uniquement des images prises sur le vif de manière intuitive ou repérez-vous les endroits en amont en attendant le bon moment ?

C’est un mélange des deux genres. En photo de rue, on dit souvent qu’on est soit chasseur, pour celui qui attend le bon moment, soit cueilleur, pour celui qui prend sur le vif. Je crois qu’un photographe de rue est toujours un peu des deux. 

photographie de rue - street photography de Damien Goret
© Damien Goret

Quel matériel utilisez-vous ?

Mon vrai compagnon de rue est un Ricoh GR, en l’occurrence un GRII. Ce petit boîtier ne me quitte quasiment jamais. Il est petit, discret, possède un piqué superlatif et dispose d’un système de mise au point assez unique. Il compte, selon moi, parmi les meilleurs boîtiers dédiés à la photo de rue dans le sens où il est toujours possible de l’avoir dans sa poche. Parce qu’en photo de rue, si je me souviens toujours parfaitement des images que j’ai prises, je me souviens tout autant des occasions que j’ai ratées, pour la simple raison que je n’avais pas d’appareil avec moi. C’est en ce sens, déjà, que le Ricoh est une merveille.

J’ai également investi dans un Sony A7 III, pour sa montée en ISO qui me sert beaucoup pour les prises de vue en basse lumière.

Avez-vous une étape de post-traitement dans votre processus créatif ?

Oui, j’utilise uniquement Lightroom. Selon moi, le post-traitement fait partie intégrante de la photo. Si la prise de vue est importante, le développement de l’image est une étape que je trouve excessivement grisante, où la photo brute se révèle encore un peu plus.

portrait en noir et blanc du photographe Damien Goret réalisé par Mathieu Le Galla
Le photographe Damien Goret © Mathieu Le Gall

Damien Goret : Instagram


Dare to be free de Maud Delaflotte série photo sur les femmes en Arabie Saoudite

Dare to be free - Un reportage photo de Maud Delaflotte sur les femmes qui osent la liberté en Arabie Saoudite

Il y a encore cinq ans, en Arabie Saoudite, les femmes n’avaient pas le droit de monter sur scène ; impossible de se produire en public, d’occuper l’espace artistique, ou même de s’asseoir aux côtés d’un homme dans une salle de spectacle. Depuis, le paysage social saoudien a entamé une lente mais néanmoins présente transformation.

À travers son reportage photo Dare to be free, la photographe Maud Delaflotte explore dans quelles mesures ces changements affectent réellement la vie des femmes au coeur de la société saoudienne. Des femmes audacieuses qui ont saisi ces nouvelles libertés pour s’émanciper, s’affirmer et investir des territoires longtemps interdits : scène de stand-up, plateau de tournage ou encore réseaux sociaux. Entre rires, luttes et résilience, ses portraits mettent en lumière ces femmes qui redéfinissent ce qu’il est possible de rêver – et de vivre – en Arabie Saoudite aujourd’hui.

Découvrez notre interview exclusive de la photographe Maud Delaflotte.

Dare to be free de Maud Delaflotte série photo sur les femmes en Arabie Saoudite
Safanh est la plus populaire des humoristes. Il y en a maintenant quatre en Arabie Saoudite, principalement à Djeddah. Safanh, qui a fait ses débuts en 2021, cumule des millions de vues sur les réseaux sociaux et est régulièrement invitée dans les pays voisins, où les habitants sont très curieux de voir des femmes saoudiennes rire sur scène. © Maud Delaflotte

Qu'est-ce qui vous a inspiré ce projet en Arabie Saoudite ?

Depuis 2016, une brèche s’est ouverte dans les libertés accordées aux femmes, en Arabie Saoudite. Le prince héritier Mohammed Ben Salmane a amorcé une ouverture express du pays dans un virage géopolitique et économique radical. Radical, mais à sa bonne volonté.

Les femmes marchent constamment sur un fil sans être complètement sûres des risques qu’elles prennent pour leur avenir. Toutefois, elles avancent, malgré les idées reçues et les traditions forcément très présentes. Toutes ont leur propre passeport suite à la fin (partielle) de la tutelle masculine, demandé en leur seul nom. Tout ceci était impensable, il y a encore 6 ans.

Dare to be free de Maud Delaflotte série photo sur les femmes saoudiennes
Farah fait de l'improvisation depuis 5 ans et elle commence à prendre son envol. Les femmes ont été autorisées à se produire sur une scène de théâtre en 2018. Lors de l'interruption des spectacles qui a duré un mois en raison de la guerre Israël/Hamas en octobre 2023, elle répète son spectacle à l'intérieur de The Club, l'un des premiers théâtres à avoir ouvert ses portes en Arabie saoudite. © Maud Delaflotte

L’objectif initial était de comprendre l’impact de la fin de la tutelle masculine sur la vie des Saoudiennes. Au-delà de l’obtention du permis de conduire, quelles sont les répercussions lorsqu’on vous dit que vous êtes libre de vous déplacer sans un homme de la famille ? Que se passe-t-il lorsqu’un régime vous permet de faire des choix entièrement nouveaux, si vous n’avez jamais eu la liberté de penser par vous-même ? Comment les jeunes parviennent-ils à s’émanciper dans une société encore largement conservatrice ?

En réalité, seule une fraction des jeunes applaudit ce gain de liberté, beaucoup expriment des inquiétudes quant au fait que les changements érodent les fondements de l’Arabie saoudite. Beaucoup des femmes croisées dans la rue portent le hijab et l’abaya noire. La grande révolution réside dans la mixité. S’adapter à la mixité des spectacles ou des fêtes devient une expérience inédite, révolutionnaire, défiant des décennies d’enseignement sur la stricte séparation des sexes en dehors du mariage.

Une fois ces barrières franchies, la nuit laisse place à une jeunesse plus sophistiquée, aisées, habituée aux voyages, à la recherche de fêtes liées à la créativité de la musique, du cinéma et de la mode.

Dare to be free de Maud Delaflotte série photo sur les femmes saoudiennes
Maha vient de se lancer dans la comédie mais a déjà joué dans un film de Guy Ritchie (dans les scènes de Jeddah). Vivre seule avec sa sœur, comme elle le fait, est encore très rare en Arabie saoudite, même si les femmes peuvent légalement partager un logement sans homme depuis 2021. Sa vie a littéralement changé depuis le reportage. Elle a obtenu un rôle principal dans une sitcom saoudienne très populaire. © Maud Delaflotte

Comment avez-vous trouvé les femmes qui ont accepté de participer ?

Cela a pris du temps ! Quelques mois pour trouver des femmes qui acceptent de m’ouvrir leur quotidien. Il s’agit encore d’un régime autoritaire, conservateur et répressif où la parole est muselée. Il est encore impossible de parler du régime, de la religion ou du sexe à des étrangers.

Suite à la lecture d’un article dans Arab News, nous avons rencontré Lana, une des première femmes à monter dans la comédie à Jeddah. Elle a écrit une pièce « I am woman » sur son divorce et les violences conjugales. Cette pièce révolutionnaire dans son pays a été jouée seulement une fois.

Les femmes que nous avons rencontrées sont des pionnières. Il y a encore 7 ans (2018), elles n’avaient pas le droit de monter sur scène. Elles ne pouvaient même pas s’asseoir à côté d’un homme dans le public. Et maintenant, Sfanh a été invitée à se produire à Riyad, à Dubaï. Edah est une star de TikTok et Maha est devenue une comédienne reconnue. Nous avons donc voulu donner la parole aux femmes pour illustrer les défis de la coexistence entre tradition et modernité.

Dare to be free de Maud Delaflotte série photo sur les femmes saoudiennes
Une étudiante déguisée pour la fête d'Halloween. Avant 2018, la police arrêtait toute personne célébrant Halloween, une fête qui n'est légale pour les Saoudiens que depuis l'année dernière. © Maud Delaflotte

Avez-vous rencontré des difficultés lors de la réalisation de ce projet ?

Non pas particulièrement. Les photographies avec un appareil photo professionnel restent interdites sans une autorisation du régime. Il faut donc être discret. Lors d’une visite d’un endroit avec de la foule, on nous a simplement demander d’arrêté de faire des photos et poussées vers la sortie.

Dare to be free de Maud Delaflotte série photo sur les femmes saoudiennes
Autrefois obligatoire pour toutes les femmes, l'abaya reste la tenue largement dominante des Saoudiennes. © Maud Delaflotte

Quel accueil avez-vous reçu concernant ce projet documentaire de la part des femmes photographiées ? Avez-vous reçu un accueil particulier, des réactions, de la part d'hommes témoins de votre projet ?

Nous avons été très bien accueillies. La situation est similaire pour les hommes, quoique moins restrictive. Ils doivent aussi respecter des codes vestimentaires et des normes comportementales strictes. Ce changement est aussi une révolution pour eux. Un homme de 30 ans nous a partagé ses premières émotions lorsqu’il a pris pour la première fois un taxi avec une femme qui n’était ni sa femme ni un membre de sa famille. Dès son plus jeune âge, on lui avait appris à ne pas parler aux femmes inconnues. Les mariages arrangés touchent aussi les hommes.

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La star locale de Tiktok et l'humoriste, Ehda et Ferial, aiment conduire à Djeddah. Les femmes ont été autorisées à conduire en 2018.

Pourriez-vous partager avec nous l’un des moments les plus marquants que vous avez vécus lors de ce projet, un moment qui vous a particulièrement touchée ou qui a renforcé votre engagement envers ce sujet ?

Elles nous ont toutes confié ce qu’elles faisaient le jour où le régime a annoncé, en 2016, qu’elles pouvaient obtenir un passeport sans l’autorisation d’un homme de leur famille. Une véritable révolution dans leur vie, marquant le début d’un espoir pour la fin de la tutelle masculine.

Cependant, les confessions d’une jeune femme, lorsqu’elle a voulu récupérer son passeport au poste de police, nous ont fait comprendre les limites de cette liberté annoncée. Les pères et les frères ne sont pas toujours prêts à accorder plus de libertés à leurs filles ou à leurs épouses.

Malgré ces avancées, il est important de noter que le système de tutelle masculine persiste dans de nombreux domaines, notamment dans le secteur de la santé et pour certaines décisions importantes comme le mariage. La mise en œuvre effective de ces réformes et leur enracinement dans la société restent des défis majeurs.

Dare to be free de Maud Delaflotte série photo sur les femmes saoudiennes
Farah fait de l'improvisation depuis 5 ans et commence à prendre du galon. Mais elle a décidé de conserver son activité de cuisinière. Les femmes ont été autorisées à se produire sur une scène de théâtre en 2018. Elle enseigne également l'improvisation au centre Fennec. © Maud Delaflotte

En tant que photographe, quel impact espérez-vous avoir à travers ces images ?

L’Arabie Saoudite est un pays encore largement méconnu, un mélange complexe de traditions profondément enracinées et de modernité émergente. Les femmes saoudiennes sont au cœur d’un mouvement silencieux mais puissant pour la liberté. Elles défient les codes traditionnels et les normes culturelles. Bien que des réformes comme l’autorisation de conduire aient été mises en place, des militantes sont encore arrêtées, illustrant la nature arbitraire et contradictoire des décisions prises par les autorités.

Dare to be free de Maud Delaflotte série photo sur les femmes saoudiennes
Maha et Lana dansent dans un studio de musique lors de l'enregistrement d'une pièce de théâtre de marionnettes. Danser et jouer de la musique en public était interdit jusqu'à il y a cinq ans. Bien que des concerts géants en plein air soient désormais organisés, il n'existe pas de boîtes de nuit légales en Arabie saoudite. Le premier de ces concerts a eu lieu en 2017 : au départ, seuls les hommes étaient autorisés à entrer et la danse était toujours interdite. © Maud Delaflotte

Le pouvoir centralisé du prince héritier Mohammed ben Salmane crée un environnement imprévisible, où les annonces de réformes ne correspondent pas toujours à la réalité sur le terrain. Ces dynamiques révèlent une société en transition, mais aussi figée dans ses contradictions. D’un côté, des concerts géants sont organisés sous l’autorité du prince héritier, Mohammed ben Salmane, attirant des foules immenses et des artistes internationaux. De l’autre, les réunions mixtes dans des cadres privés, comme des soirées dans le désert, nécessitent encore des autorisations spécifiques.

Je voulais montrer la complexité de ce pays à travers ces femmes qui osent monter sur scène. Le début, d’une nouvelle ère. L’idée est de monter une analyse de ses dynamiques pour tenter de saisir la réalité de l’Arabie Saoudite aujourd’hui.

Portrait en noir et blanc de la photographe Maud Delaflotte
La photographe Maud Delaflotte

Maud Delaflotte : SiteInstagram


Eyes on you © Gurcharan Roopra

Gurcharan Roopra : une approche immersive de la photographie animalière

La photographie animalière peut prendre bien des visages et le photographe Gurcharan Roopra nous en montre un aspect des plus authentiques, fascinants et engagés. Au plus près de la faune qu’il photographie, Gurcharan Roopra nous dévoile des images incroyables, sublimant ses sujets grâce à son approche immersive. Sa série photo « Ground » nous offre en effet des angles de vue spectaculaires. Profondément proche de la nature et de la faune, Gurcharan est un artiste engagé pour leur protection, notamment au Kenya, son pays d’origine et de vie.

Découvrez notre interview exclusive du photographe Gurcharan Roopra.

Eyes on you © Gurcharan Roopra
Eyes on you © Gurcharan Roopra

Comment avez-vous débuté la photographie ?

Mon amour pour la photographie a commencé avec le Safari Rally au Kenya. C’est en voyant les images de ce rallye que j’ai eu envie de devenir photographe. Cependant, mes vraies photographies ont commencé en 2013, coïncidant avec mon retour au Kenya en 2012. Après avoir passé 10 ans loin du Kenya, mon intérêt s’est déplacé du rallye vers la faune et la flore lorsque j’ai réalisé à quel point l’Afrique et la nature me manquaient. 

Comment votre enfance à Nairobi a-t-elle façonné votre relation avec la faune et la nature ?

Je m’en suis rendu compte beaucoup plus tard dans ma vie. En grandissant à Nairobi, vous considérez la faune et la flore comme allant de soi. Il s’agissait plus de savoir avec qui vous alliez que de savoir où vous alliez. En voiture, on peut voir des animaux de plaine dans tout le pays. On peut même apercevoir des éléphants sur les routes principales. Les grands félins demandaient plus d’efforts pour être vus. Mais aujourd’hui, je me sens perdu lorsque je n’ai pas été en contact avec la nature pendant un certain temps. 

Vous êtes très impliqué dans les causes de conservation, en particulier au Kenya. Comment votre engagement en faveur de la préservation de la nature se reflète-t-il dans votre travail photographique ?

Je me concentre sur la meilleure prise de vue du sujet que mon esprit et les conditions permettent à ce moment-là. Notre cerveau est très limité par rapport à ce que la nature a à offrir. Une fois la photo prise, j’en fais don aux organisations caritatives avec lesquelles je travaille. Elles l’impriment et la vendent aux enchères afin de collecter des fonds pour leurs activités. Il est aussi arrivé que j’accompagne une cause de conservation, que je documente le voyage avec des photos et que je les partage avec eux, pour qu’ils les utilisent sur leurs panneaux d’affichage, avec leurs abonnés ou qu’ils fassent connaître les activités qu’ils mènent pour améliorer les conditions de vie des animaux. 

photographie animalière Gurcharan Roopra
© Gurcharan Roopra

D'un point de vue technique, comment produisez-vous les images de la série Ground ? Quels sont les défis que vous rencontrez lorsque vous photographiez dans la nature, en particulier lorsque vous photographiez des animaux d'aussi près ?

Cela a vraiment été un périple. J’ai fabriqué mes propres dispositifs pour assurer la sécurité de la faune et, bien sûr, celle de mon appareil photo. Je me souviens de la première « boîte » que j’ai fabriquée. Je l’ai placée sur le sol en direction d’un bubale qui marchait. Il s’est approché, a jeté un coup d’œil à mon engin, l’a contourné par un grand demi-cercle et a continué à marcher… Méga déception.

Inutile de dire que la V1 a été mise au rebut avant même d’avoir pris la moindre photo. Plusieurs mois plus tard, j’ai essayé la V2, qui a été partiellement réussie, mais la V3 est la meilleure depuis de nombreuses années. Les nouveaux appareils sont de plus en plus sophistiqués, mais la simplicité reste la clé.

Photographier vers le ciel a été un défi, en essayant de multiples options de réglages de l’appareil photo et de styles d’édition pour surmonter les sujets sombres et les ciels lumineux. Mais rien de tout cela n’est utile à moins de pouvoir placer la caméra au bon endroit, pointée dans la bonne direction. Cela a été une courbe d’apprentissage énorme, mais j’y ai pris beaucoup de plaisir. Se connecter avec le sujet, apprendre son comportement, a été un défi, mais d’un autre côté, un véritable plaisir une fois que vous avez compris comment faire.

Qu'espérez-vous transmettre à travers vos photographies ?

Je veux obtenir la meilleure pose, la meilleure lumière, les compositions les plus étonnantes, faire en sorte que plusieurs éléments s’assemblent pour obtenir la meilleure photo possible. C’est une question d’évolution ; au fur et à mesure que l’on progresse, on pense à d’autres idées et à d’autres plans. La photographie est quelque chose que je fais pour mon cœur et mon âme. Je fais ce qu’il faut pour me rendre heureux. Je n’ai pas d’autre message à transmettre que mon cheminement vers le bonheur. 

Dans cette série, certaines images sont prises au plus près de la faune, en contrebas, aux pieds des animaux... Ainsi, on se sent vraiment dans le paysage, dans la nature. On se met presque à la place de ces animaux, à leur échelle. Nous sommes un jeune éléphant dans son groupe, un bébé rhinocéros avec sa propre famille... Comment expliquez-vous ce sentiment ? Est-ce votre intention de créer ce sentiment ?

Oui, c’était bien mon intention. J’ai commencé à prendre des photos à basse altitude, à distance, à l’aide d’un monopode. Elles étaient belles, mais elles n’avaient pas ce rapport de proximité avec le sujet.
C’est une échelle qu’il n’est pas réaliste de capturer avec un appareil photo à la main. L’aspect émotionnel de la réussite de ces clichés est phénoménal, et ensuite de les partager, en observant les émotions du spectateur, c’est quelque chose de vraiment spécial.

Vous mentionnez que vos photos ont été utiles pour des projets de conservation. Pouvez-vous nous parler d'un projet particulier pour lequel vos images ont eu un impact concret ?

J’ai brièvement abordé ce sujet plus tôt. J’ai beaucoup travaillé avec Amboseli Trust for Elephants (ATE), où, avec Miakora, nous sommes allés prendre des photos des éléphants. À partir de ces images, nous avons vendu des écharpes, dont un pourcentage des ventes a été reversé à ATE. Des photos ont également été imprimées et vendues aux enchères, et tous les fonds ont été reversés à l’association. Nous avons aussi fourni de nouveaux réservoirs d’eau pour aider les équipes à avoir de l’eau dans leur camp de recherche. C’est un projet que j’ai beaucoup apprécié.

Actuellement, je suis l’ambassadeur photographique de la Solio Game Reserve. Je fais tout ce que je peux avec eux, de la promotion de la réserve à l’aide apportée récemment à la lutte contre les feux de brousse. Je suis heureux de me salir les mains. J’ai travaillé avec des équipes pour documenter des sauvetages et des traitements d’animaux, par exemple le Mara Elephant Project et le rhinocéros de Loisaba Conservancy.

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