Tom Hegen - Greenhouse

Tom Hegen, photographe de l'Anthropocène

Depuis les airs et à travers ses photographies aériennes, le photographe allemand Tom Hegen nous interroge sur l’impact de l’Homme et de ses activités sur son environnement à l’heure de l’anthropocène.

Spécialisé dans la photographie aérienne, Tom Hegen a développé au fil des années une démarche à la fois singulière et fascinante. Après-tout, les photos de paysages édulcorés et épurés fleurissant par millions sur les réseaux-sociaux représentent-elles réellement notre environnement ?

Tom Hegen - Greenhouse
© Tom Hegen

Le photographe allemand à décidé de s’interroger sur la notion même de paysage ou plutôt de « landscape » – en anglais. Etymologiquement, « land » est un mot d’origine germanique désignant en son sens premier la notion de terre. Le suffixe « -scape », ou « -schaffen » en allemand, se réfère quant à lui au verbe « shaping » qui signifie « façonner ».
« Landscape », au sens de « landscaping » (littéralement « aménagement paysager » en français), désigne donc une activité modifiant de manière visible les caractéristiques d’une zone donnée : « En conséquence, j’ai commencé à voir la photographie de paysage comme une manière de documenter non plus une nature vierge et intacte, mais plutôt les endroits modifiés par l’humain. » – Tom Hegen.

C’est donc l’aménagement du territoire par l’Homme et par extension le concept d’Anthropocène qui se retrouve au coeur de The Greenhouse Serie ici présentée.

« L’une des principales problématiques au regard de notre avenir sur Terre concerne notre alimentation : comment allons-nous nourrir une population mondiale en constante croissance alors même que nos ressources vont se raréfier ? […] Ces fermes intérieures sont des prototypes créés en vue de tester comment il est possible d’accroître le rendement agricole tout en cultivant avec des ressources limités et un espace réduit. » – Tom Hegen.

Tom Hegen - Greenhouse
© Tom Hegen

Curieux de voir à quoi pouvait bien ressembler ces serres recouvertes de LED, Tom s’est rendu aux Pays-Bas afin de pouvoir les observer depuis les airs et de nuit ! Des champs de LED, parfois qualifiés « d’aurores boréales de l’agriculture » – notamment en Bretagne où de telles installations ont également vu le jour afin de produire des tomates à longueur d’année -, s’étalent alors sous nos yeux.

Si ce surnom plutôt flatteur rend parfaitement compte de l’esthétique qui se dégage de ces serres une fois la nuit tombée, les clichés de Tom Hegen ne soulignent pas seulement leur étendue. Ils montrent aussi à voir leur nocivité : l’intensité des LED est telle que leur éclairage dépasse allègrement celui des centres-ville. Sans parler de l’énergie nécessaire à leur fonctionnement, la pollution lumineuse engendrée par ces éclairages impacte directement et profondément les écosystèmes.

Tom Hegen - Greenhouse
© Tom Hegen

« La photographie aérienne est un moyen incomparable en vue de documenter l’intervention humaine sur les environnements naturels car elle permet d’en prendre la mesure. Je suis également fasciné par l’abstraction provenant du changement d’échelle ; le fait de voir quelque chose de familier d’un nouveau point de vue totalement inhabituel. J’utilise d’ailleurs cette abstraction, comme un langage afin d’inspirer les gens. Car ils doivent décoder ce qu’ils sont en train de regarder, ce changement d’échelle leur offre un moyen de s’engager plus profondément dans le sujet qu’ils observent. » – Tom Hegen.

Tom Hegen : Site - Instagram

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portrait femme en lumière naturelle par Ilan Dehé

Rencontrez Ilan Dehé, notre talentueux photographe niçois

Membre de l’équipe Graine de Photographe depuis 2014 et l’ouverture des cours photo à Nice, Ilan Dehé est un photographe passionné par la transmission de ses connaissances et de son savoir-faire. Si vous n’avez pas encore suivi de cours à ses côtés, vous avez peut-être déjà découvert son travail à travers sa série « C’est mon Koeur », son exposition « Regard(s) sur le sport » ou encore le voyage Graine de Photographe sur les glaces du Lac Baikal en 2019.

Touche-à-tout, il ne cache pas pour autant son fort attrait pour le portrait que l’on peut admirer sur Instagram où il travaille, notamment, pour des personnalités comme L’atelier de Roxane ou DouzeFevrier. Découvrez sans plus attendre son interview !

© Thomy Keat

Qu’est-ce qui t’a amené à la photo ?

Le journalisme. C’est d’abord en suivant une formation en journalisme que j’ai eu mes premiers cours de photographie. J’ai rapidement compris que j’aimais l’image au sens large. Par la suite, j’ai fait de nombreuses connections avec mon enfance et mon adolescence et je me suis alors rendu compte que la photographie avait toujours été très présente pour moi. Je n’en avais simplement pas encore pris conscience.

Qu’est-ce que tu préfères en photo ? 

Que ce soit sur mes projets perso ou pro, j’adore le portrait. J’ai fait beaucoup de styles différents, j’ai expérimenté la photographie de paysage, de concert, la street photography, le reportage, le studio. Mais aujourd’hui ce qui me plait le plus c’est vraiment le portrait. La relation qui se créer entre moi, le photographe, et la personne photographiée, c’est à chaque fois différent, à chaque fois unique et je trouve ça passionnant !

© Ilan Dehé

Est-ce que tu as un projet photo perso en cours ?

Plusieurs ! Il y a mon projet en faveur de la lutte contre le cancer du sein, pour lequel je photographie des femmes qui luttent contre cette maladie afin de montrer que l’on peut rester belle, féminine et cela avec ou sans cheveux. Ce projet restera toujours ouvert.

© Ilan Dehé

Puis j’ai également des projets qui relèvent de l’artistique pur dans lesquels je travaille le flou et la couleur.
Et là je suis en train de préparer pour cet hiver un shooting Winter Wedding. Le mariage constitue aussi une part de mon activité professionnelle.

© Ilan Dehé

Quel matériel préfères-tu utiliser ?

Alors je suis un fan inconditionnel des focales fixes. Puis en boitier j’adore utiliser mon appareil photo moyen format Fujifilm. Mais j’aime aussi mon petit Fuji x100f pour sa compacité et sa qualité d’image sans compromis.

Quels sont tes spots photo préférés à Nice ? Est-ce que tu as des endroits un peu cachés à nous présenter ?

Hahaha, les spots cachés ! Non je n’en ai pas vraiment. En fait, le plus important à mes yeux c’est surtout la lumière. La façon dont elle va révéler le lieu et rendre le moment spécial et unique. J’adore quand une personne regarde une photo et se demande à quel endroit la photo a été prise et que, finalement, le lieu est connu.

© Ilan Dehé

Comment as-tu connu Graine de Photographe ?

Pour le coup, c’est Graine de Photographe qui m’a connu! Oui, ils m’ont trouvé sur internet puis contacté et ça a « matché ». Et je suis tellement heureux et fier de travailler avec eux ! Je me retrouve complètement dans leur philosophie, dans leur approche de la photo et leur pédagogie.

Qu’est-ce que tu préfères enseigner chez Graine de Photographe ? Pourquoi ? 

J’ai deux cours que j’adore partager. D’abord, le cours Exposition et mode manuel car je trouve que c’est avec ce cours-là (après avoir suivi Vitesse et mouvement et Profondeur de champ) qu’on ouvre d’un coup d’immenses et d’innombrables possibilités photographiques. Et les participants le touchent clairement du doigt.
Le second atelier que j’aime particulièrement assurer, c’est celui Composition. C’est un cours quasi philosophique pour moi. C’est une formation durant laquelle je transmets le fait de voir les éléments autrement, de se placer différemment aussi pour s’ouvrir de nouvelles perspectives.

© Ilan Dehé

As-tu une anecdote de cours avec Graine de Photographe à raconter ?

Ce n’est pas vraiment une anecdote, mais plusieurs participants ont suivi tous les cours avec moi à Nice. Je suis vraiment heureux de savoir que certains sont passés pro et vivent aujourd’hui de leurs photos !

Quels conseils donnerais-tu à quelqu’un qui débute ?

Il y a tellement de conseils à donner, ça dépend de la personnalité et des objectifs de chacun. Mais quoiqu’il arrive : amusez-vous, prenez du plaisir à shooter ! Ensuite, prenez le temps de regarder et d’analyser vos images (comme on le fait en cours). Et si ça vous plait venez suivre des cours avec nous, vous allez gagner un temps fou ! Puis en plus c’est toujours sympa 🙂

Le photographe Ilan Dehé
Le photographe Ilan Dehé

Ilan Dehé : Instagram

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La fragilité de la paternité par Troy Colby : l’intimité en noir et blanc

En noir et blanc, Troy Colby nous fait entrer dans l’intimité de sa relation paternelle.

Troy Colby est né en 1975 dans le Kansas rural et vit actuellement à Lawrence. Son travail et ses recherches explorent le délicat équilibre de la famille et de la paternité. Aujourd’hui père de 4 enfants, Troy photographie sa propre famille en vue de comprendre les qualités émotionnelles qui se développent avec la paternité.
La photographie est alors devenue son moyen de compréhension par lequel il créer en même temps sa propre interprétation de l’album de famille idéal à travers de touchants portraits en noir et blanc.

© Troy Colby

Comment avez-vous débuter la photographie ?

Je suis tombé amoureux de la photographie dans la fin des années 80 alors que j’étais un ado fou de skateboard. En prenant du recul, j’ai réévalué mes priorités dans la vie. J’ai choisi de retourner à l’école afin d’apprendre le montage vidéo. C’est ainsi que j’ai eu l’opportunité d’utiliser un 35mm lors d’un travail, je me rappelle encore à quel point j’ai tout de suite adoré la photographie. J’ai donc décidé de suivre quelques cours de photo et des années plus tard, j’ai obtenu mon MFA (Master of Fine Art) en photographie.

© Troy Colby

Qu’est-ce qui vous a amené à ce projet ? Aviez-vous au départ  une idée précise de celui-ci ?

Ce projet est venu de manière organique. Nous venions tout juste de déménager de l’autre côté de l’Etat et je perdais alors les paysages ruraux reculés qui composaient une grande partie de mes précédents travaux. En cherchant à comprendre ma connexion et ma relation à ce nouvel environnement, j’ai remarqué les difficultés auxquelles mon plus jeune fils faisait face. J’ai pris quelques images et avant même de le savoir, une série était née autours de ses migraines. Depuis lors, il y a presque 4 ans déjà, cela s’est mêlé à mon rôle de père.
Ce travail montre également l’immobilité et les luttes de la vie domestique. Le temps nous dira comme tout cela fonctionne ensemble, mais je vois mes derniers travaux comme une continuation de chacun. Peut-être qu’un jour tout cela finira en un seul gros livre ?

© Troy Colby

Quelle est pour vous votre relation entre famille et photographie ?

Il est devenu difficile pour moi de séparer les deux, particulièrement lorsqu’il s’agit de partager mon travail. C’est très personnel et en même temps je sens que j’ouvre les portes de notre vie privée dans une certaine mesure et ce, bien que chacune photo est uniquement l’instantané d’un moment. Photographier ma famille est un combat car lorsque je les photographie je me sens extérieur d’un point de vue de la compréhension. C’est devenu une manière de faire face à mes démons. Je sens que la photographie me permet finalement d’être un meilleur père et un meilleur mari.

© Troy Colby

Diriez-vous que travailler avec votre fils a eu un impact sur votre relation avec lui ?

Effectivement. Je me suis rendu compte que je suis devenu plus patient envers tout le monde à la maison. Je pense que cela à voir avec le fait d’être attentif et la recherche de quiétude dans une famille qui bouge et change constamment. C’est mon plus jeune et probablement dernier enfant. J’espère que nous pourrons chérir ces moments en vieillissant.

© Troy Colby

Troy Colby : Site – Instagram

 

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Photographie aérienne de la mer en islande

Les paysages vus du ciel du photographe Zack Seckler

Zack Seckler est né à Boston. Après avoir étudié la psychologie à l’Université de Syracuse, il part seul en voyage dans le nord de l’Inde avec un petit appareil photo compact. C’est au cours de ce voyage que naît son amour pour les arts visuels. A son retour aux Etats-Unis, il suit des cours de photographie dans la prestigieuse Newhouse School. Une fois diplômé en 2003, il commence à travailler en tant que photo-journaliste, mais dès 2008 il se lance dans des projets publicitaires en parallèle de ses projets personnels artistiques.

Photographie aérienne au Botswana avec des zèbres
© Zack Seckler, “Wanderlust,” 2009, Archival pigment print, Courtesy of ClampArt, New York City

Sa première série, Botswana, a été photographiée en 2009. Présent dans le pays dans le cadre d’un contrat, Zack Seckler demande conseil à son client pour occuper ses journées libres. Il est alors introduit auprès d’un pilote avec qui il survole finalement le désert de sel au nord du pays dans un appareil ultra-léger : “c’était juste moi et le pilote, assis l’un à côté de l’autre, nos genoux se touchant pratiquement. Il n’y avait pas de vraie porte, pas de fenêtres, uniquement un pare-brise, un moteur et des ailes”.

Ce n’est qu’en novembre 2015, soit 6 ans plus tard, que l’artiste s’envole de nouveau dans les airs pour photographier. Zack fait alors cap au sud de l’Islande d’où il reviendra avec de sublimes images offrant un point de vue bien différents de ces paysages nordiques sauvages.

Aux volcans et glaciers qui symbolisent désormais l’Islande dans l’imaginaire collectif, se substituent les photo aériennes oniriques de Zack Seckler. Des tableaux aux nuances bleues glacées, le photographe nous plonge dans un univers que l’on pourrait croire imaginaire mais dans lequel otaries, lions de mer et oiseaux marins viennent nous rappeler qu’il s’agit bien de notre planète Terre.

Photographie aérienne de la mer en islande
© Zack Seckler, “Glacial Melt,” 2015, Archival pigment print, Courtesy of ClampArt, New York City

Ses photographies abstraites nous offrent une perspective extraordinaire de certains des endroits les plus reculés et difficiles d’accès de la planète :

« Entre 15 et 150 mètres, les paysages survolés oscillent entre le réel reconnaissable et l’abstrait. C’est exactement ce qui m’attire vers ce fil où l’on se balance entre réalité et abstraction » – Zack Seckler.

En évitant délibérément l’horizon et en photographiant le plus souvent depuis la fenêtre de l’appareil suivant un angle perpendiculaire au sol, Zack renforce le sentiment de désorientation qui se dégage de ses prises.

« Être dans cet avion vous permet de voir le monde depuis une perspective complètement différente et largement cachée du regard humain. D’une certaine façon cette vue simplifie les paysages tout en révélant leur complexité. Il s’agit de notre planète, mais également d’un nouveau monde. Cette expérience est puissante, et j’espère qu’une partie de ce sentiment se transmet à travers mes photos » – Zack Seckler.

Photographie aérienne de la mer en islande avec des oiseaux
© Zack Seckler, “Delta Divide,” 2015, Archival pigment print, Courtesy of ClampArt, New York City

Zack Seckler : SiteInstagram

 

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Photo de rue à Brasilia par Gustavo Minas

La street photography par le photographe brésilien Gustavo Minas

Brasilia, la street photography dans les rues de la capitale brésilienne par le journaliste et photographe brésilien Gustavo Minas

Journaliste et photographe freelance, Gustavo « Minas » Gomas – de son nom complet – s’est installé à Brasilia en 2014. S’il a commencé à photographier au lycée puis à l’Université – où il a appris la technique et à travailler en chambre noire -, Gustavo s’est lancé pleinement dans la pratique photographique en 2007.
A cette époque, il travaille alors d’arrache-pied pour un journal de Sao-Paulo. Les horaires sont interminables et les journées harassantes. Pour s’évader de ce quotidien qui le poursuit trop souvent les weekends, Gustavo fait l’acquisition d’un appareil photo numérique. Immédiatement, il prend en photo tout ce que croise son regard.

En 2009, désireux de reprendre le contrôle de sa vie professionnelle, il décide de rejoindre une formation de deux ans aux côtés de Carlos Moreira, un maitre de la photographie brésilienne qui change alors sa vie en lui faisant changer de regard sur la photographie :

« Il a changé ma vie en me parlant de photographie comme d’un moyen d’expression personnel et comme d’un moyen de connaître non seulement le monde, mais aussi soi-même. A travers mon métier, je suis entré en contact avec des coloristes tels que Harry GruyaertAlex Webb ou Gueorgui Pinkhassov, ce qui m’a aidé à forger mon regard » – Gustavo Minas

Gustavo ne s’arrête jamais vraiment de photographier et capture tout ce qui attire son attention. Tout naturellement, la street photography s’impose à lui comme une pratique de prédilection qui lui permet de s’aérer l’esprit : « C’est un procédé très méditatif. J’essaye d’avoir l’esprit aussi vide que possible lorsque je photographie » – Gustavo Minas

Equipé de son Fujifillm X-T2 et d’un objectif 27mm f2.8, Gustavo cherche à extraire de la fiction du quotidien. Ses clichés sont contrastéscoloréslumineux, parfois très sombres. Couleurs et lumières ; c’est principalement avec ces deux composants et en jouant sur leur équilibre qu’il nous donne à voir l’extraordinaire dans l’usuel d’apparence si souvent banale.

En général je chasse la lumière, les couleurs, les personnages intéressants. Je ne m’intéresse pas à décrire les choses tel qu’elles sont. A mes yeux, la street photography c’est créer de la fiction à partir de faits du quotidien. Pour y parvenir il est possible d’utiliser la lumière, les couleurs, les postures, des reflets ou en déclenchant lorsque qu’un élément présent dans le cadre suggère une histoire différente qui n’est pas nécessairement conforme à la réalité.
– Gustavo Minas

Il confie par ailleurs volontiers que la lumière est ce qui attire son regard au premier coup d’oeil, car au-delà de son empreinte esthétique évidente, elle a le pouvoir de « révéler une certaine aura, de faire briller les choses autrement ».

© Gustavo Minas

Avant de vous laisser admirer cette série capturée dans les rue de Brasialia, Gustavo a un conseil pour les amoureux de street photography qui ont peur de se lancer car craignant la réaction des inconnus qu’il chercheront à photographier :

Juste, allez-y ! La plupart des gens s’en fichent, certains apprécient même ! Je suis quelqu’un de timide et ça n’a jamais été un problème. Ecoutez votre musique avec vos écouteurs vissés sur les oreilles, cela aide. Et si vous avez à le faire, dites aux gens que vous étudiez la photographie, ce qui sera toujours vrai.
– Gustavo Minas

© Gustavo Minas

 Gustavo Minas : Site – Instagram

 

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portrait d'une femme style urbain par Louis Maniquet

L’esthétique urbaine à travers le regard de Louis Maniquet

Installé à Limoges, Louis Maniquet a découvert la photographie dès son plus jeune âge. Aujourd’hui âgé de 21 ans, c’est il y a maintenant 3 ans et suite à un séjour de plusieurs mois à Londres qu’il se prend véritablement de passion pour cette pratique artistique.
De retour en France, il ne s’est depuis jamais arrêté de shooter !

Jeune designer, Louis est également un photographe au style déjà bien affirmé. Entre photo de rue et portraits, l’esthétique urbaine est au centre de son univers photographique.

© Louis Maniquet

Ce qui est étonnant c’est que j’ai vécu une grande partie de ma vie à la campagne ; en réalité j’y ai même grandi. De plus, je n’habite pas dans une ville où l’art urbain est particulièrement présent. Cependant, je pense que les lignes, les couleurs, ou encore les perspectives que l’on retrouve dans les grandes villes sont une grande source d’inspiration ; elles permettent généralement une composition de photo plutôt réussie.

– Louis Maniquet

© Louis Maniquet

Les clichés de Louis font la part belle à une lumière particulièrement soignée, jouant fréquemment les premiers rôles. Le plus souvent naturelle et douce, Louis lui accorde une attention particulière dès la prise de vue et jusqu’au post-traitement.

À chaque photo, j’essaye de me demander comment je vais faire ressortir le sujet principal. Cette question se pose aussi bien pour les photos de paysage que pour les portraits […] Je travaille au maximum la lumière sur le terrain pour qu’elle soit exploitable, puis je la retravaille en post-production. Il n’y a pas forcément de traitement différent pour les portraits, tout dépend de l’ambiance que je souhaite donner.

Il s’en dégage une atmosphère envoutante reposant sur un jeu subtil de contrastes. Marqué tout en étant diffus, cet équilibre entre ombres et lumière vient adoucir l’aspect brut des lignes et matériaux caractéristiques des milieux urbains.

© Louis Maniquet

“Amoureux” des objectifs grands-angle et de son 10-20mm avec lequel il réalise la plupart de ses clichés, Louis shoot ses portraits au 50mm.
Son appétence pour la création visuelle ne se borne pas qu’à la photographie. Exerçant le métier d’UI designer dans une agence de communication, Louis s’est récemment équipé d’un Sony Alpha 7III car il souhaite explorer sérieusement le domaine de la vidéo.

© Louis Maniquet

Louis Maniquet : Site – Instagram

 

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Paysage du Kirghizistan

Open Land, découvrez le Kirghizistan grâce à David Schermann

David Schermann est un photographe de 27 ans installé à Vienne. S’il a débuté la photographie il y a plus de 9 ans, il ne vit pas pour l’instant de sa passion qui l’anime tant. Il a donc fait le choix d’étudier la géographie et la psychologie à l’Université de Vienne.
C’est dans le cadre de ses études en géographie qu’il s’est rendu au Kirghizistan ; pays d’Asie centrale à l’authenticité pour l’instant préservée des flux massifs de touristes.

Cavaliers kirghizes dans la steppe
© David Shermann

De ses pérégrinations dans cette région du monde à l’activité tectonique intense – raison initiale de son voyage -, David a tiré une sublime série de photos argentiques qu’il a tout naturellement nommée Open Land :

Je n’avais pas réalisé à quel point il s’agit d’un pays immense ! C’est vaste et les routes ne sont pas très bien aménagées, ce qui rend les déplacements parfois très longs. Je ne vois pas ça comme un aspect négatif, mais plutôt comme un aspect typique de cette région du monde. C’est d’ailleurs pourquoi j’ai appelé ma série Open Land […] Les vastes plaines et les immenses chaînes de montagnes lointaines en arrière plan sont des paysages que je n’oublierai jamais !

– David Schermann

Chameau dans les montagnes du Kirghizistan
© David Shermann

De retour à Vienne et après développé ses clichés, une photo le marque plus particulièrement. Pas tant pour le résultat obtenu, mais davantage pour les souvenirs qui s’y sont ancrés :

Il s’agit d’une photo prise lors d’une randonnée dans le parc national d’Ala Archa. Le sentier de randonnée que nous avons suivi nous a mené à 3500m d’altitude, au pied du glacier d’Ak Sai. Nous avons marché environ 5h. C’était assez épuisant pour moi. La photo en elle-même n’a rien de très spécial au premier regard, mais les efforts qu’il y a derrière la rendent vraiment spéciale pour moi.

– David Schermann

Paysage du Kirghizistan
© David Shermann

Bien plus qu’une simple lubie répondant d’une mode « rétro » résolument en vogue ces dernières années, David Schermann voit en la photo argentique un processus créatif bien spécifique, plus lent et plus réfléchie que le numérique :

Photographier en argentique est un processus particulier, à mes yeux plus lent et qui me plait énormément. Vous n’avez que 36 photos sur une pellicule, alors chacune d’entre elles compte ! Vous devez alors prendre votre temps, pensez à ce qui vous motive à déclencher, à l’angle, au cadrage, etc. Ou tout simplement vous devez vous demander si cette photo vaut vraiment la peine d’être prise.

David Schermann

Le grain de la photographie argentique vient souligner l’authenticité naturelle et culturelle de l’ancienne république soviétique qui se révèle sous nos yeux et à travers ceux de David.

Paysage du Kirghizistan
© David Shermann

Paysage du Kirghizistan
© David Shermann

Paysage avec yourtes du Kirghizistan
© David Shermann

David Schermann : Site – Instagram

 

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Découvrez les lauréats du National Geographic Photo Contest 2018

Le célèbre magazine National Geographic vient de dévoiler le palmarès de son concours annuel, le National Geographic Photo Contest.

C’est le photographe Jassen Todorov qui a décroché le Grand Prix du concours avec sa photo « Unreal ». Son titre souligne à merveille l’aberration que l’auteur a voulu mettre en image : celle d’un cimetière de voitures Audi et Volkswagen en plein Désert des Mojaves en Californie. Souvenez-vous, il y a 3 ans, en septembre 2015 éclatait le scandale du dieselgate. Des millions de véhicules des deux marques allemandes sont concernés par une fraude lors des tests anti-pollution. Après les révélations de l’Agence Américaine de Protection de l’Environnement (EPA), des milliers de véhicules sont rappelés par la marque aux Etats-Unis avant d’être entreposés en plein désert. Une aberration écologique de plus pour le groupe Volkswagen, que le photographe a voulu dénoncer.

Grand Prix 

Grand Prix National Geographic Photo Contest, Unreal par Jassen Todorev
Grand Prix – Unreal

Derrière chacun des clichés récompensés se cache une histoire : celle de l’amour d’un père pour son nouveau né, des affres de la guerre en Syrie à travers les ruines d’Homs, ou encore la beauté de la vie sauvage pourtant plus que jamais en péril.

Découvrez ci-dessous les lauréats des trois catégories  du concours !

  • Catégorie « Vie Sauvage »

Premier Prix Wildlife National Geographic Photo Contest, Flying At the Crossing par Pim Volker
Premier Prix « Wildlife » – Flying At the Crossing

Second Prix Wildlife National Geographic Photo Contest, Deep Snow par Jonas Beyer
Second Prix « Wildlife » – Deep Snow

Troisième Prix Wildlife National Geographic Photo Contest, A New Look par Alison Langevad
Troisième Prix « Wildlife » – A New Look

  • Catégorie « Personnes »
Premier Prix People National Geographic Photo Contest, Sunday Best at Weekend Studio par Mia Collis
Premier Prix « People » – Sunday Best at Weekend Studio

 

Second Prix People National Geographic Photo Contest, Roadside Motel Todd Kennedy
Second Prix « People » – Roadside Motel

Troisième Prix People National Geographic Photo Contest, Love of Life par Avishek Das
Troisième Prix « People » – Love of Life

 

  • Catégorie « Lieux »

 

Second Prix Places National Geographic Photo Contest, Thunderbird in the Dust par Nicholas Moir
Second Prix « Places » – Thunderbird in the Dust

Troisième Prix Places National Geographic Photo Contest, Road to Ruin par Christian Werner
Troisième Prix « Places » – Road to Ruin

 

Pour découvrir les histoires dernière chaque photo ainsi que les prix du public, rendez-vous sur le site National Geographic dédié au concours !


Above the Polar Bear par Forian Ledoux, cliché désigné « Photo de l’année » par les Drone Awards 2018

Découvrez le palmarès des Drone Awards 2018

Above the Polar Bear par Forian Ledoux, cliché désigné « Photo de l’année » par les Drone Awards 2018
Above the Polar Bear par Forian Ledoux, cliché désigné « Photo de l’année » par les Drone Awards 2018

Nouveau projet de la Art Photo Travel Association – qui organise les prestigieux Siena International Photography Awards -, les Drone Awards ont fait leur apparition cette année. Cette première édition 2018 qui a attiré des photographes du monde entier ainsi que des milliers de participations a vu le français Florian Ledoux être récompensé par le prix de la Photo de l’année. Déjà lauréat du Grand Prix des SkyPixel Photo Contest 2017, son cliché « Above the Polar Bear » est donc une nouvelle fois récompensé.

Répartis dans 6 catégories, nous vous présentons ici les vainqueurs de chacune d’entre-elles ainsi que leurs dauphins.

Catégorie Abstrait

“Weather Snake” par Ovi D. Pop. Vainqueur de la catégorie Abstrait
“Weather Snake” par Ovi D. Pop. Vainqueur de la catégorie Abstrait

Catégorie Nature

“Mada’in Saleh” par Gabriel Scanu. Vainqueur de la catégorie Nature
“Mada’in Saleh” par Gabriel Scanu. Vainqueur de la catégorie Nature
“Entrance to Hell” par Xiaoxiao Liu. Second de la catégorie Nature
“Entrance to Hell” par Xiaoxiao Liu. Second de la catégorie Nature

Catégorie People

“Pilgrimage of Millions of People” par Qinghua Shui. Vainqueur de la catégorie People
“Pilgrimage of Millions of People” par Qinghua Shui. Vainqueur de la catégorie People
« Honors Day » par Xiaoxiao Liui. Second de la catégorie People
« Honors Day » par Xiaoxiao Liui. Second de la catégorie People

Catégorie Sport

“Skating Shadows” par Vincent Riemersma. Vainqueur de la catégorie Sport
“Skating Shadows” par Vincent Riemersma. Vainqueur de la catégorie Sport
“El Angel” par Luis Alonso Jimenez Silva. Second de la catégorie Sport
“El Angel” par Luis Alonso Jimenez Silva. Second de la catégorie Sport

Catégorie Wildlife

“Blacktip Shark” par Adam Barker. Vainqueur de la catégorie Wildlife
“Blacktip Shark” par Adam Barker. Vainqueur de la catégorie Wildlife
“Big Shadow” par Thomas Vijayan. Second de la catégorie Wildlife
“Big Shadow” par Thomas Vijayan. Second de la catégorie Wildlife

Catégorie Urban

“Assisi Over the Clouds” par Francesco Cattuto. Vainqueur de la catégorie Urbain
“Assisi Over the Clouds” par Francesco Cattuto. Vainqueur de la catégorie Urbain
“Warehouse Fire” par Byron du Bois. Second de la catégorie Urbain
“Warehouse Fire” par Byron du Bois. Second de la catégorie Urbain

Les photos lauréates seront rassemblées et présentées lors d’une exposition à Sienne. Intitulée “Sky is the Limit”, elle se déroulera du 26  octobre au 2 décembre 2018.

Pour découvrir l’ensemble des photos primées, rendez-vous sur le site des Drone Awards !

Et rejoignez-nous pour un cours de retouche photo sur Lightroom ou Photoshop pour donner encore plus de cachet à vos images !


autoportrait par Johanna Simon-Deblon

Construction identitaire : 13, l'intime série par la photographe Johanna Simon-Deblon

Jeune photographe de mode indépendante, Johanna Simon-Deblon a d’abord laissé parler sa créativité à travers le dessin. C’est une fois son premier appareil photo entre les mains, à 14 ans, qu’intervient le déclic ! Décidée à faire de la photographie son métier, Johanna poursuit alors ses études dans cette direction en intégrant l’école de Condé de Nancy d’où elle sort diplômée il y a maintenant un an.

Dès son plus jeune âge Johanna s’intéresse à la mode et au design textile et ce, avant même de commencer la photographie :

« Je me souviens avoir collectionné très tôt les pages de publicités des magazines, je les découpais pour les garder dans un carnet d’images. Les photos de mode offraient un univers complètement décalé et fantasmé qui m’attirait beaucoup ».
Johanna Simon-Deblon

autoportrait par Johanna Simon-Deblon
© Johanna Simon-Deblon

Inspiré par cet univers, l’approche photographique que Johanna développe s’oriente naturellement vers la création de mise en scène ainsi que vers l’autoportrait qui reste à ce jour un de ses sujets de prédilection.

À côté de la photo de mode et de portrait qui lui permet d’allier ses passions, elle continue à travailler sur des projets personnels mêlant bien souvent les mêmes thématiques qui lui tiennent à cœur. A travers ses séries, elle explore et questionne ainsi la notion de féminité, la construction identitaire ou encore le rapport au corps.

Ce sont des thématiques qui sont récurrentes dans mon travail. En travaillant pendant ces quelques années en autoportrait, j’ai appris à développer des sujets qui me sont à la fois intimes mais qui sont aussi communs à toute une génération.

C’est le cas de 13, série qu’elle nous présente aujourd’hui. À travers ses clichés, Johanna nous plonge dans le regard qu’elle porte sur la transition de l’adolescence vers l’âge adulte. Ici, la complexité caractéristique de ce moment d’exploration est notamment symbolisée à travers la tension entre rappels à l’enfance et le choix de la teinte rouge, couleur du sang.

Composée principalement d’autoportraits, 13 mobilise une symbolique qu’affectionne particulièrement la photographe qui ne compte pas délaisser ses sujets de prédilection. Et pour cause :

Je pense que j’ai encore beaucoup de choses à explorer de ce côté là et j’ai quelques idées qui fleurissent dans ma tête. Avant 13 j’ai eu une autre série – split – qui abordait déjà ces thématiques. En grandissant ma vision de la féminité évolue, ainsi que mon rapport au corps, je pense qu’il peut être intéressant de continuer à travailler dessus pour marquer cette évolution et pour comprendre.

Johanna Simon-Deblon : Site – Instagram

 

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Désert de sel en Bolivie, photo par Kevin Faingnaert

Les contrastes de la Bolivie selon le photographe Kevin Faingnaert

Kevin Faingnaert vous propose de découvrir la Bolivie et ses contrastes à travers son regard !

Passionné par la dimension sociale de notre monde, par les gens, par ce qui les fait vivre ensemble et interagir, Kevin Faingnaert a dans un premier temps étudié la sociologie à l’université.  Après avoir travaillé comme étudiant-assistant pendant deux ans, il se lance enfin pleinement à la poursuite de son rêve : devenir photographe.
Tout naturellement, c’est vers la photographie documentaire qu’il se tourne afin de lier ses passions. Ainsi, Kevin s’intéresse principalement a de petits groupes d’individus ou à des communautés en retrait de la culture dominante.

En 2016, le jeune photographe s’est rendu trois mois en Amérique du Sud, notamment en Bolivie. Il en a ramené la très belle série qu’il nous présente aujourd’hui et dont nous avons discuté avec lui.

Cavalier bolivien devant les montagnes, photo par Kevin Faingnaert
©️ Kevin Faingnaert

Comment avez-vous commencé la photographie ?

J’avais 14 ans quand j’ai eu mon premier appareil photo avec lequel je photographiais surtout mes amis qui faisait du skate à l’époque. Plus tard j’ai commencé à prendre des photos lors de weekends que je passais à l’étranger à randonner et escalader avec mes amis. Je voulais simplement montrer à ma famille et d’autres amis là où j’allais et ce que j’y faisais.
Désormais, je travaille surtout sur des projets personnels traitant de sujets dont je suis vraiment passionné ! Entant qu’ancien sociologue, ce qui m’intéresse ce sont les gens et les structures qui les lient.

Qu’est ce qui vous a amené en Bolivie et qu’y avez vous découvert et vécu ?

En réalité, j’ai passé trois mois dans les Andes, en plein cœur de l’Amérique du Sud – d’octobre à décembre 2016. Ma manière d’échapper au froid de l’hiver Bruxellois. J’ai donc photographié mon parcours à travers les paysages sud-américains : de la rudesse extrême des Andes péruviennes, en passant par le plus grand désert de sel au monde en Bolivie, jusqu’à l’authentique nature de la Patagonie en Argentine. J’ai longtemps rêvé de ce voyage !  En ce qui concerne la Bolivie, j’y ai passé un mois.
La Bolivie est un pays plein de contrastes saisissants à presque tous les points de vue : sa nature, sa politique, ses écarts de richesse, etc. De l’Amazonie aux montagnes andines, la Bolivie offre une infinie variété de paysages, de climats, de faune et de flore : des hautes chaines de montagnes, les plaines sans fins de l’Altiplano, l’Amazonie avec ses rivières boueuses et ses vallées tropicales, l’hypnotisant désert de sel, les lagons colorés d’altitude avec leurs foules de flamands roses, la région des canyons au sud et bien sûr le Lac Titicaca  le plus haut lac navigable au monde ! Le contraste est aussi frappant entre les petits villages composés de maisons en boue, l’énorme métropole qu’est La Paz – moderne et indienne à la fois – et les charmantes villes coloniales comme Sucre. La Bolivie est un magnifique spectacle de contrastes.

Votre série se compose de paysages naturels, urbains, aussi de portraits. Qu’est-ce que vous préférez photographier ?

Je me sens en phase avec n’importe quel type de photos. Ce n’est pas une seule photo qui permet de raconter une histoire, mais un ensemble, une série. La photo d’une maison est simplement la photo d’une maison, mais accompagnée d’un portrait ou d’une nature morte elle peut être tellement plus.

A travers vos photos, qu’est-ce que vous souhaitiez avant tout partager de ce voyage ?

Je n’ai pas prévu de raconter une histoire particulière, elle est venue plus tard, après mon retour. Il n’y avait pas de feuille de route. J’espérais simplement observer, écouter et capturer la vie dans le désert et les forêts luxuriantes, dans les hautes altitudes et les villes vibrantes. Avec cette série j’espère réussir à assembler de vastes merveilles naturelles avec des portraits et des aperçus de la vie quotidienne. C’est ma lettre d’amour à la Bolivie, au Pérou et à l’Argentine.

Quelle est votre photo préférée de cette série ? Pouvez-vous nous raconter l’histoire qu’il y a derrière elle ?

J’ai beaucoup apprécié toutes les cholitas près de La Paz que j’ai pu photographier et avec qui j’ai pu discuter. C’est la première chose qui vous frappe quand vous visitez la Bolivie, les femmes cholitas avec leurs chapeaux melon. Elles sont partout et la plupart des femmes portent ces chapeaux perchés sur leurs longues tresses brunes. Cette mode cholita est une source de fierté. C’est en quelque sorte une tradition mêlée à une fierté que je n’ai jamais ressentie ailleurs. Ça m’a particulièrement intrigué quant à la culture bolivienne. C’est définitivement le pays le plus traditionnel d’Amérique du sud.

Quel équipement utilisez-vous quand vous partez en voyage ?

Je shoote en numérique mais aussi en argentique. J’ai acheté un appareil Mamiya 7 II avec un seul objectif et un Canon 5D markIII avec deux objectifs.

Avez-vous des projets en cours ou futurs ?

Je serai en mission au Sénégal, en Argentine et en Espagne plus tard dans l’année. Pour l’instant je finis un nouveau projet documentaire sur une vallée minière en Roumanie. Et en Juin je vais commencer un nouveau projet personnel en Laponie Finlandaise !

Kevin Faingnaert : Site – Instagram

 

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femme dans un caddie de supermarché par Ali Sahba

Grâce au photographe Ali Sahba, l'ennui ne vous aura jamais autant séduit

« Penseur visuel », c’est en ces termes que se définit Ali Sahba, jeune artiste installé à Hambourg, dont l’univers artistique s’exprime à travers différents médium.  Au-delà de la photographie par laquelle il a commencé, les créations visuelles d’Ali s’articulent autour de plusieurs moyens d’expression, parmi lesquels la vidéo, le graphisme ou encore la 3D GCI. Ce n’est donc pas par hasard qu’il étudie actuellement la Motion Design à l’Université d’art et de design d’Hambourg !

femme endormie à plat ventre sur un banc public
I was bored on a monday, and then every day ©️ Ali Sahba

Ali a débuté son voyage dans le monde des arts visuels par la photographie sans trop savoir où il mettait les pieds, ni même sans trop s’en rendre compte.

Pour être honnête, je ne saurai pas vraiment dire quand j’ai commencé la photographie. C’est un processus qui prend du temps et vous commencez la photographie avant même de savoir ce que vous êtes en train de faire. Je dirais que j’ai commencé la photo quand j’étais enfant. Evidemment, à l’époque je n’avais aucune idée de ce qu’était la photographie, mais ça m’a aidé à me familiariser avec ce médium.

– Ali Sahba

Désormais fort de son expérience et d’un stylé bien à lui qui conjugue le plus souvent esthétique minimaliste et couleurs chatoyantes, Ali nous présente son dernier projet photographique en date.

Poutrant, avec sa série « I was bored on a Monday, and then every day » – littéralement « Je m’ennuyais un lundi et ensuite tous les jours » -, Ali n’en est pas à son coup d’essai !

L’idée ne m’ait pas venue d’un seul coup. J’ai commencé le projet avec une esthétique et un récit complètement différents. L’idée principale était certes la même, mais j’ai commencé par raconter l’histoire différemment. Après avoir réalisé ce premier projet qui s’appelle « After known », j’ai pris conscience de ses faiblesses et j’ai essayé de faire un meilleur travail avec la série « I was bored on a Monday, and then every day ».

– Ali Sahba

Se détachant de tout sentiment de de nostalgie ou de tristesse, l’ennui n’est pas pour autant la cause créatrice de ces photos. Ali n’a pas non plus cherché à pointer du doigt un ennui particulier, mais plutôt celui qui amène à nous sentir perdu dans notre quotidien. Une routine en quelque sorte.

Vous avez toujours votre travail, des responsabilités, des impératifs, mais vous vous ennuyez constamment, ce qui peut être vraiment très frustrant et peut même parfois vous rendre triste. Mais je ne veux pas être mélancolique dans mes photos, enfin pas pour l’instant, peut-être plus tard, qui sait ? (rires)

– Ali Sahba

L’histoire elle, est davantage à chercher dans le long titre de la série qu’Ali a souhaité « à l’image de ces journées qui s’étirent au point de ressentir l’impression qu’elles ne finiront jamais« .

Ainsi, pour parler de cet ennui, Ali a principalement puisé son inspiration dans son environnement urbain et dans les moments de tous les jours, même les plus simples. Qu’il aille faire les courses ou qu’il prenne le train, Ali n’hésite pas à sortir son appareil afin de capturer les idées visuelles qui lui viennent. Passionné par les nouvelles technologies, il nous confie également adorer photographier en numérique et suivre le travail partagé par des photographes sur Instagram, Flicker, 500px ou encore Behance.

Afin de gagner en mobilité et pour déclencher rapidement, Ali est équipé de son Sony Alpha 7II muni d’un 35mn Zeiss. Déterminé a poursuivre ce projet qu’il souhaite continuer à explorer, il nous laisse pour l’heure apprécier la poésie minimaliste et décalée de cet intriguant projet à la légèreté touchante.

Une très belle découverte !

Ali Sahba : Site – Instagram500pxBehance

 

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