femme dans un caddie de supermarché par Ali Sahba

Grâce au photographe Ali Sahba, l'ennui ne vous aura jamais autant séduit

« Penseur visuel », c’est en ces termes que se définit Ali Sahba, jeune artiste installé à Hambourg, dont l’univers artistique s’exprime à travers différents médium.  Au-delà de la photographie par laquelle il a commencé, les créations visuelles d’Ali s’articulent autour de plusieurs moyens d’expression, parmi lesquels la vidéo, le graphisme ou encore la 3D GCI. Ce n’est donc pas par hasard qu’il étudie actuellement la Motion Design à l’Université d’art et de design d’Hambourg !

femme endormie à plat ventre sur un banc public
I was bored on a monday, and then every day ©️ Ali Sahba

Ali a débuté son voyage dans le monde des arts visuels par la photographie sans trop savoir où il mettait les pieds, ni même sans trop s’en rendre compte.

Pour être honnête, je ne saurai pas vraiment dire quand j’ai commencé la photographie. C’est un processus qui prend du temps et vous commencez la photographie avant même de savoir ce que vous êtes en train de faire. Je dirais que j’ai commencé la photo quand j’étais enfant. Evidemment, à l’époque je n’avais aucune idée de ce qu’était la photographie, mais ça m’a aidé à me familiariser avec ce médium.

– Ali Sahba

Désormais fort de son expérience et d’un stylé bien à lui qui conjugue le plus souvent esthétique minimaliste et couleurs chatoyantes, Ali nous présente son dernier projet photographique en date.

Poutrant, avec sa série « I was bored on a Monday, and then every day » – littéralement « Je m’ennuyais un lundi et ensuite tous les jours » -, Ali n’en est pas à son coup d’essai !

L’idée ne m’ait pas venue d’un seul coup. J’ai commencé le projet avec une esthétique et un récit complètement différents. L’idée principale était certes la même, mais j’ai commencé par raconter l’histoire différemment. Après avoir réalisé ce premier projet qui s’appelle « After known », j’ai pris conscience de ses faiblesses et j’ai essayé de faire un meilleur travail avec la série « I was bored on a Monday, and then every day ».

– Ali Sahba

Se détachant de tout sentiment de de nostalgie ou de tristesse, l’ennui n’est pas pour autant la cause créatrice de ces photos. Ali n’a pas non plus cherché à pointer du doigt un ennui particulier, mais plutôt celui qui amène à nous sentir perdu dans notre quotidien. Une routine en quelque sorte.

Vous avez toujours votre travail, des responsabilités, des impératifs, mais vous vous ennuyez constamment, ce qui peut être vraiment très frustrant et peut même parfois vous rendre triste. Mais je ne veux pas être mélancolique dans mes photos, enfin pas pour l’instant, peut-être plus tard, qui sait ? (rires)

– Ali Sahba

L’histoire elle, est davantage à chercher dans le long titre de la série qu’Ali a souhaité « à l’image de ces journées qui s’étirent au point de ressentir l’impression qu’elles ne finiront jamais« .

Ainsi, pour parler de cet ennui, Ali a principalement puisé son inspiration dans son environnement urbain et dans les moments de tous les jours, même les plus simples. Qu’il aille faire les courses ou qu’il prenne le train, Ali n’hésite pas à sortir son appareil afin de capturer les idées visuelles qui lui viennent. Passionné par les nouvelles technologies, il nous confie également adorer photographier en numérique et suivre le travail partagé par des photographes sur Instagram, Flicker, 500px ou encore Behance.

Afin de gagner en mobilité et pour déclencher rapidement, Ali est équipé de son Sony Alpha 7II muni d’un 35mn Zeiss. Déterminé a poursuivre ce projet qu’il souhaite continuer à explorer, il nous laisse pour l’heure apprécier la poésie minimaliste et décalée de cet intriguant projet à la légèreté touchante.

Une très belle découverte !

Ali Sahba : Site – Instagram500pxBehance

 

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photographie de gorille au congo © Shannon Hinson-Witz

Dans les yeux des gorilles du Virunga, par la photographe Shannon Hinson-Witz

Ce qui n’était au départ qu’un loisir et un moyen d’immortaliser des souvenirs de voyage est rapidement devenu une véritable passion. Bien qu’amatrice, la photographie occupe désormais une part très importante de la vie de Shannon Hinson-Witz, photographe animalière installée à Chicago. Depuis sa plus tendre enfance, l’artiste voue une fascination sans pareil au continent africain, à sa faune, sa flore et à ses habitants. Il n’est alors pas étonnant d’apprendre que Shannon s’y est rendue à de nombreuses reprises. Son dernier projet l’a amenée à plusieurs reprises dans le Parc National du Virunga – en République Démocratique du Congo – sur les traces des gorilles de montagnes – ou dos argentés -, une espèce rarissime en grand danger d’extinction. Accompagnée par les rangers du parc – héros du film documentaire Virunga que nous vous conseillons vivement -, Shannon nous plonge dans le regard et l’intimité de nos grands cousins éloignés.

Rencontre avec la photographe !

portrait de gorille par la photographe Shannon Hinson-Witz
© Shannon Hinson-Witz

Shannon, comment avez-vous commencé la photographie ?

J’ai eu mon premier appareil fin 2014, un Canon 70D, que j’ai acheté à l’occasion d’un voyage en Tanzanie. A chaque fois que je rentrais de voyage je voulais raconter les merveilles que j’avais vues, mais j’échouais misérablement à chaque fois. La photographie procure les images que mes mots ne peuvent transmettre.

Au départ il s’agissait juste d’un moyen de capturer des souvenirs à montrer à mes amis, un loisir en quelque sorte. Mais par la suite, c’est devenu bien plus. J’ai remarqué un intérêt sincère pour mes photos, aussi bien de la part d’amis que d’inconnus. Les gens voulaient en savoir plus sur les lieux et les animaux. C’était à la fois assez surprenant et inattendu.

C’est là que j’ai finalement pris conscience du potentiel que la photographie peut avoir sur les efforts de conservation de l’environnement et de la faune. Désormais, la photographie est bien plus qu’un loisir ! Ça a changé ma façon de penser et ma manière de voir le monde.

Il semble que vous avez beaucoup voyagé en Afrique, qu’est ce qui vous a mené plus particulièrement au Congo ?

Mes amis disent qu’un voyage en Afrique c’est l’expérience d’une vie… à moins que vous ne soyez moi et que cela devienne une expérience renouvelée trois fois par ans !
En grandissant, j’ai développé une passion pour deux choses : la nature et les voyages, particulièrement les voyages en Afrique. J’ai très tôt soupçonné que ma fascination pour ce continent était un effet secondaire de mon amour pour les animaux. J’ai alors commencé à lire chaque livre, chaque magazine, chaque article même, que je trouvais au sujet de l’Afrique et de sa vie sauvage, mais ce n’était toujours pas suffisant. Il fallait que j’aille voir cet endroit par moi-même.

En ce qui concerne le Congo, je pense qu’une part de moi a toujours été attirée par les zones de conflits et de changement. Je ne suis pas sûre de la raison. Peut-être est-ce parce que peu de personnes veulent voyager dans de tels endroits ? Ou peut-être est-ce plus simplement quelque chose comme l’envie de croire en une fin heureuse ? Quelque soient les raisons, c’est finalement les imageries de Mike “Nick” Nichols et Brent Stirton qui ont fini de me convaincre de faire ce long voyage au Congo pour visiter le Parc National du Virunga.

Mes expériences au Congo m’ont apprises bien plus sur moi même et la vie que ce que j’aurais pu imaginer ! Elles ont fait de moi une meilleure personne ainsi qu’une meilleure photographe. Je pense donc que ce qui m’y fait revenir à davantage à voir avec la véritable envie d’une fin heureuse pour un pays qui m’a tant donné.

photographie de gorille au congo © Shannon Hinson-Witz
© Shannon Hinson-Witz

Vous faites principalement de la photographie animalière, qu’est ce qui vous plait tant dans cette pratique ?

J’adore être dans la nature au milieu de la vie sauvage. C’est là que je suis la plus heureuse et où je suis complètement dans le moment. Les animaux, petits ou grands, m’émeuvent tout simplement… C’est un privilège d’être en leur compagnie.

La photographie animalière rime souvent avec inattendu. De manière générale, comment se déroulent vos séances ?

C’est une question intéressante. ! La définition de quelque chose de sauvage c’est justement qu’elle est incontrôlable, déchaînée, naturelle, désinhibée. Ce sont les mots que j’utiliserais pour décrire mes sessions de photo. Je veux que mes photos évoquent des émotions. Je veux qu’elles soient intimes et naturelles alors j’essaie simplement de me fondre dans le décor et de laisser les choses se produire.

Vous planifiez vos sorties ?

Je sais que je suis censée dire que je planifie tout et la planification est essentielle pour prendre la bonne photo. Mais je ne le fais pas car ça ne fonctionne pas pour moi. Ça ne veut pas dire que je n’étudie pas les comportements des animaux et que je n’apprends pas tout ce qu’il y a à savoir sur eux ; je le fais. Cette étape est primordiale ! Mais je ne me réveille pas en me disant « Ok, je veux photographier un lion pendant qu’il chasse ». Je fais le contraire. Je me réveille et je me dis : « C’est parti, allons trouver quelque chose d’intéressant avec une belle lumière ».

Il me semble que c’est justement le fait d’être capable de lâcher prise et de laisser faire la nature qui rend la photographie animalière si agréable. Je veux que les animaux soient en totale confiance et qu’ils en oublient ma présence afin de pouvoir révéler l’intimité de la nature aux yeux des gens.

photographie de gorille au congo par la photographe Shannon Hinson-Witz
© Shannon Hinson-Witz

Qu’est-ce qui était spécifique à photographier des gorilles  ?

Pour être tout à fait honnête c’était le challenge et l’idée même d’aller au Congo. Les gorilles des montagnes sont difficiles à photographier pour plein de raisons. La première d’entre elles, c’est qu’il n’en reste que 900 dans le monde, voir moins. Ils n’existent nulle part ailleurs qu’au Congo, au Rwanda et en Ouganda, pas même dans un zoo. Pour les photographier vous devez donc d’abord les trouver.

Pour moi, ça signifiait 22 heures d’avion depuis Chicago vers Kigali – la capitale du Rwanda voisin -, puis 5 heures de route afin de traverser la frontière à Goma où j’ai rencontré des gardes armés qui m’ont à leur tour conduit pendant près de 4h sur des routes faites de roches volcaniques et pleines d’énormes nids-de-poule. Après quelques heures de repos, les gardes me rejoignent à 7 heures du matin et nous conduisons encore 1 à 2 heures jusqu’à Bukima où les randonnées commencent.

Les treks peuvent durer entre 2 et 6 heures.

Il fait terriblement chaud, l’humidité est à 100% et je parcours une forêt très dense qui me fait penser à un rideau. Les Rangers dégagent le chemin à la machette alors que j’avance, mais les plantes et les feuilles semblent repousser avant que j’ai le temps de passer – parfois elles se fixent sur mes vêtements comme si quelque chose sortie tout droit d’un film d’horreur venait me tirer dans la forêt. Je grimpe sur d’énormes bûches, esquivant des trous, et pataugeant dans de l’urine d’éléphant. Parfois, la famille de gorilles que je suis en train de suivre est en mouvement, alors je dois zigzaguer à travers la forêt ou de long en large, le long d’un volcan en sommeil. Tout ça en portant un sac à dos plein d’équipement !

Il y a eu des moments où je me suis demandé si tout ça en valait la peine. Je me trouve dans une forêt à l’est du Kivu avec des rebelles d’un côté et un volcan très actif de l’autre. Trempée de sueur, je n’ai plus qu’une bouteille d’eau. Je suis debout dans de l’urine d’éléphant et je suis couverte de taons. Mais alors que j’étais prête à jeter l’éponge, les gardes partis plus tôt ce matin pour suivre les gorilles surgissent de nulle part et me disent de mettre mon masque. Les gorilles sont proches !

Les rangers commencent à couper la végétationet je m’enfonce alors un peu plus profondément dans la forêt. Sous mes yeux se déroule le spectacle le plus étonnant que je ne verrai jamais, qui me mettra aux larmes à chaque fois : une gorille femelle adulte tenant un bébé de 8 semaines alors qu’un dos argenté joue avec un enfant en bas âge.

C’était un véritable défi qui finalement se transforme alors en une joie pure !

C’est un immense privilège que de voir ces êtres magnifiques dans leur habitat naturel. Être face à face avec un gorille ne ressemble à rien d’autre dans ce monde. Il n’y a tout simplement pas de mots pour décrire cette expérience.

gorille de la famille Humba, parc national du virunga république démocratique du congo © Shannon Hinson-Witz
© Shannon Hinson-Witz

Comment travaillez vous la lumière et quel équipement utilisez-vous ?

J’évalue toujours la lumière et j’attends que l’éclairage soit optimal pour prendre une photo. L’éclairage est essentiel et très difficile à maîtriser lorsque je photographie les gorilles, donc j’ajuste souvent mes mesures et je fais presque toujours des prises de vue avec un ISO faible. Mes images ont tendance à être sous-exposées. J’aime le drame qu’une image sous-exposée crée – surtout lorsque vous photographiez dans la jungle qui est naturellement privée de lumière.

Quant à mon équipement, je photographie avec du matériel Canon à l’exception d’un objectif Sigma. Actuellement, mes appareils principaux sont des Canon 5D Mark III et 1D X Mark II. Lorsque je photographie les gorilles, mes objectifs principaux sont l’EF 70-200 mm f / 2,8L de Canon et l’EF 24-70 mm f / 2,8L II.

Avez-vous déjà des projets futurs ?

Oui. Je retourne au Congo en juin pour photographier les gorilles de montagne. Si la situation sur le terrain le permet, je me rendrai également à Garumba pour photographier le parc et ses rangers. Garumba est un parc important qui a été dévasté par le braconnage. J’aimerais documenter et sensibiliser les efforts des hommes et des femmes qui tentent de sauver les derniers éléphants dans cette région.

Retrouvez les sublimes photos de gorilles et l’ensemble de du travail de Shannon Hinson-Witz sur son site.

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Regard(s) sur le sport, la nouvelle exposition photo d'Ilan Dehé

Ilan Dehé, membre de l'équipe Graine de Photographe, vous présente «Regard(s) sur le sport», sa nouvelle exposition photo à Nice.

affiche de l'exposition Regard(s) sur le sport du photographe Ilan Dehé

Photo-reporter de formation, photographe globe trotteur installé à Nice, Ilan travaille notamment autour du sport.
Fidèle à son travail de photo-reportage, Ilan à couvert l'Iron Man de Nice et le triathlon de Cap d'Ail. Il est également photographe officiel de l'OGC Nice Handball. Témoin des événements de l'équipe, il cherche ainsi à en capturer les moments forts, avant, après et pendant les matchs, aussi bien sur le terrain que sur le banc.

Bâche photo de l'OGN Nice handball équipe féminine
Bâche photo de l'OGN Nice handball ©Ilan Dehé
Bâche photo de l'OGN Nice handball équipe féminine
Bâche photo de l'OGN Nice handball ©Ilan Dehé

Toujours dans cette démarche de reportage et de témoignage, Ilan suit et photographie également des athlètes de street-workout afin de mettre en lumière cette nouvelle pratique sportive.

L'athlète de street workout Antoine Lacotte devant la mer à Nice
Antoine Lacotte ©Ilan Dehé
L'athlète de street workout Léa Depagneux devant la mer à Nice
Léa Depagneux ©Ilan Dehé
Les athlètes de street workout Léa Depagneux et Antoine Lacotte devant la mer à Nice
Léa Depagneux & Antoine Lacotte ©Ilan Dehé

D'autre part, Ilan qui pratique également la photo en studio a eu l'opportunité de réaliser des portraits de sportifs ou d'anciens sportifs - comme Frédérick Bousquet, Jérôme Alonzo ou encore Cléopâtre Darleux - qu'il a choisi d'axer sur leurs regards...

Portrait du nageur français Frédérick Bousquet
Frédérick Bousquet ©Ilan Dehé
Portrait noir et blanc de l'athlète Marie-France Garreau
Marie-France Garreau ©Ilan Dehé
Portrait noir et blanc de l'ancienne volleyeuse Victoria Ravva
Victoria Ravva ©Ilan Dehé

Le photographe Ilan Dehé membre de l'équipe Graine de Photographe à Nice
Le photographe Ilan Dehé

L’exposition est à voir du lundi 12 mars au vendredi 27 avril 2018 à la Bibliothèque Universitaire et sur le campus STAPS de l'Université de Nice Sophia Antipolis, au 261 Boulevard du Mercantour à Nice.

N'hésitez pas à suivre Ilan Dehé sur Instagram et Facebook !

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Maison dans le midwest américain par Michael Knapstein

L'authenticité du Midwest monochrome de Michael Knapstein

Ode à la région qui l’a vu naître et grandir, à ses vastes plaines, ses champs et ses cieux chargés, la série « Midwest Memoir » – littéralement Mémoire du Midwest – découle de la volonté du photographe Michael Knapstein de faire découvrir d’une nouvelle manière et au plus grand nombre cette région des Etats-Unis.

J’ai créé « Midwest Memoir » comme un moyen d’aider les gens à voir le Midwest d’une nouvelle manière ; le Midwest qui m’a vu grandir, le Midwest qui a façonné mon expérience et mon esthétique artistique, le Midwest tel que je m’en souviendrais toujours même si celui-ci ne cesse de changer.
– Michael Knapstein

Maison dans le midwest américain par Michael Knapstein
After The Storm © Michael Knapstein

Michael découvre la photographie adolescent. Dès le lycée, il commence à prendre des photos pour des agences de presse, mais aussi des portraits ou des photos de mariage. La photo lui permet alors de payer ses études universitaires, puis de voyager à travers l’Europe et l’Asie entant qu’étudiant. Finalement, après l’obtention de son diplôme il est approché par une agence publicitaire ; c’est le début d’une carrière de plus de 30 ans pendant laquelle, trop occupé, il met de côté sa passion et range alors son appareil.
En 2010, Michael qui a depuis fondé sa propre agence revend cette derrière afin de retourner à son premier amour : la photographie.

Particulièrement attaché à son Wisconsin natal, c’est naturellement qu’il se lance dans ce projet une fois le temps retrouvé. Prises en lumière naturelle, souvent tôt le matin ou tard dans l’après-midi, les photos de cette série nous invitent à un voyage monochrome dans cette partie rurale des Etats-Unis. « Midwest Memoir » nous offre alors merveilleusement à voir l’authenticité et le caractère des paysages en noir et blanc capturés par Michael.

Bien que nos programmes télévisés et nos films montrent majoritairement la vie dans les grandes villes des côtes Est et Ouest, je pense sincèrement que c’est le Midwest qui incarne la véritable expérience américaine […] Je prends certaines de mes images en couleur, mais pour ce projet, j’ai senti que le noir et blanc était la meilleure façon de capturer le côté classique et traditionnel de la nature du Midwest.
– Michael Knapstein

Maintenant équipé d’un Nikon D800e – et plus récemment d’un D850 -, Michael n’a pas pour autant oublié ses débuts en argentique. Toujours avec cette volonté de témoigner et de retransmettre l’authenticité des terres qu’il parcourt, il a décidé d’adopter un traitement d’image particulier :

Initialement, ces images sont en couleur. Je les ai converties en monochrome avant d’ajouté un traitement personnalisé split-tone afin de me rapprocher de mes anciens tirages argentiques au platinium. Je les imprime sur un papier mat et tons chauds. Désormais le rendu de la qualité d’impression est même meilleur que ce que j’arrivais à obtenir auparavant en tirage argentique.
– Michael Knapstein

Projet de cœur et de longue haleine, Michael ne compte pas s’arrêter en si bon chemin et espère poursuivre aussi longtemps que possible ce beau témoignage, d’autant plus que ses clichés sont exposés partout dans le monde !

J’espère que ce projet continuera à faire partie de ma vie pendant encore un moment […] Cette série s’est avérée particulièrement gratifiante. J’ai toujours aimé pouvoir partager mon travail avec un public venant du monde entier car de la sorte, ils peuvent partager un peu de ce qui rend le Midwest Américain si particulier !
– Michael Knapstein

Néanmoins, il n’est pas question pour le photographe de se reposer sur ses lauriers. Il travaille actuellement sur plusieurs projets totalement différents, parmi lesquels un livre conjuguant photos de nature en couleur et citations de célèbres naturalistes ayant vécu dans le Wisconsin – notamment Jonh Muir et Aldo Leopold.

Le photographe Michael Knapstein
Le photographe Michael Knapstein

Michael Knapstein : Site – Instagram

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photographie Calypso Mahieu

Esthétique rétro et lumière sublimée, la photographie de mode par Calypso Mahieu

Esthétique résolument rétro, lumière remarquablement travaillée avec précision et délicatesse, le travail photographique de Calypso Mahieu est particulièrement réfléchi. La jeune photographe française, qui vit aujourd’hui entre Paris et Lausanne, a développé son univers bien à elle qui met en valeur corps et attitudes. Bien plus que de simples photos de mode, les clichés de Calypso sont le fruit d’une fascination pour les décennies passées, la lumière et les corps des femmes qu’elle photographies.

Au détour d’un entretien avec l’artiste, celle-ci s’est confiée sur ses influences, ses inspirations ou encore ses projets futurs. Interview à découvrir sans plus attendre !

Phone Game © Calypso Mahieu

Célia Bruneau © Calypso Mahieu

  • Pourriez-vous vous présenter ; comment avez-vous commencé la photographie ?

Je suis née à Paris en 1993, puis j’ai déménagé à mon adolescence dans le sud de la France, près d’Avignon. C’est dans le sud que je me suis ouverte, dans un premier temps à l’art et au design, puis plus tard à la photographie. J’ai toujours apprécié la photo que je regardait essentiellement dans les magazines féminins. Plutôt de la photographie de mode. J’étais surtout fascinée par les corps, les lumières, les attitudes des modèles ; plus que par la mode elle-même.

Mon goût pour l’image ne faisant que accroître, j’ai ensuite étudié la photographie à l’ECAL – l’École Cantonale d’Art de Lausanne – d’où je suis sortie diplômée en 2016. Je me suis inscrite à l’ECAL à l’aveugle, sans trop savoir ce qu’était la photographie. Ça a été pour moi une vraie révélation !

 

photographie de mode prise par Calypso Mahieu
Nouvelle Vague © Calypso Mahieu
  • Comment décriez-vous votre style, l’esthétique qui compose votre travail ?

Je dirais que mes photographies viennent d’une autre époque et ont des vibes rétro. Je ne suis définitivement pas une personne nostalgique. J’aime la période dans laquelle je vis. Je la trouve très inspirante et pleine de merveilleuses recherches et innovations. Cependant, j’ai pu entendre un jour une phrase qui disait « Nous sommes toujours fascinés par la décennie passée ». Je suis une enfant des années 90, fascinée par les années 80, 70 et même encore avant. J’aime m’approprier ces époques et leurs styles très spécifiques. J’aime l’idée que mes photographies pourraient être prises en ces temps là.

Nouvelle Vague © Calypso Mahieu

Nouvelle Vague © Calypso Mahieu

  • Quelles sont vos influences ?

Il y a deux influences majeures qui me poursuivent toujours dans mon travail et qui sont de vraies références pour moi.

Pour la première, il s’agit de la photographie occulte ou photographie transcendantale. Ce type d’images a émergé au début du XIXème siècle, dans les prémices de la photographie. Les gens pensaient alors que l’appareil photographique était une sorte d’outil magique permettant de capturer le monde invisible et l’Au-delà. Aujourd’hui nous savons parfaitement que cette imagerie occulte était réalisée à l’aide d’effets propres à la photographie tels que les photomontages, les doubles expositions, le flou, etc. Je reste néanmoins profondément attirée par l’esthétique de ces images et leur aspect surréaliste.

Je suis également très influencée par la femme que mettaient superbement en scène les photographes Guy Bourdin et Helmut Newton. J’aime leur vision de la femme : libre et affirmée sexuellement, sûre d’elle et déterminée. Je cherche définitivement à tendre vers des modèles façon Bourdin/Newton dans mes photographies de mode, tout en y apportant mon regard et mes aspirations personnelles.

Célia Bruneau © Calypso Mahieu

Célia Bruneau © Calypso Mahieu

Célia Bruneau © Calypso Mahieu

  • De manière générale comment travaillez-vous la lumière sur vos clichés ?

Lorsque j’ai commencé la photographie, j’ai compris, comme tout photographe, que la lumière est l’essence même de l’image. La photographie analogique est, selon moi, la meilleure manière d’appréhender ce phénomène que je trouve magique : c’est une réaction chimique entre la lumière et le négatif. Pour la photographie en noir/blanc, ce qui est mis en lumière dans votre scène brûlera votre négatif et donnera des teintes de blanc/gris à votre image. À l’inverse, les parties ombrées conserveront votre négatif intact et ressortiront noires sur votre photo. Pour moi, tout dépend de la lumière. Elle peut saccager ou complètement sublimer une image. Elle raconte différentes choses en fonction de la façon dont on la travaille.

La lumière me permet de transmettre une émotion, un sentiment, une atmosphère dans mes photographies. Elle est primordiale et varie en fonction de ce que je souhaite raconter. Néanmoins, je ne cache pas ma passion pour les clairs/obscurs et les lumières très dessinées des photographes constructivistes. Ce sont des ambiances qui me parlent beaucoup et auxquelles je reviens le plus souvent.

La Piscine © Calypso Mahieu

La Piscine © Calypso Mahieu

  • Avez-vous des projets pour le futur ?

Je développe, parallèlement à mes projets éditoriaux, un travail personnel traitant de notre rapport à la mort à l’ère du digital. Ce projet tranche radicalement avec ma pratique éditoriale, aussi bien esthétiquement que sémantiquement. Il s’agit d’une réflexion liée à des études réalisées par le réseau social Facebook. En effet, en 2065, Facebook estimerait le nombre de morts supérieur à celui de vivants. Ce phénomène pose la question du souvenir et de la mémoire. Notre existence virtuelle perdure-t-elle au-delà de notre propre vie? Qu’advient-il de ce profil que nous façonnons à notre image le jour où nous trépassons? À travers ce projet, j’explore ces profils fantômes de personnes disparues continuant à être taguées, pokées, notifiées, recevant toujours des demandes d’amitié et des messages privés. Ce travail sera par ailleurs présenté lors des Journées Photographiques de Bienne 2018, festival important de Photographie en Suisse.

Pour conclure, je dirais que la question du lien étroit entre la photographie et la mort m’a toujours profondément fascinée. Mes aspirations pour la photographie occulte en sont d’ailleurs assurément liées.

En me donnant le passé absolu de la pose (aoriste), la photographie me dit la mort au futur. […] Que le sujet en soit déjà mort ou non, toute photographie est cette catastrophe. […] Il y a toujours en elle un écrasement du Temps : cela est mort et cela va mourir. [R.Barthes, La Chambre Claire : note sur la photographie, Gallimard, Paris, 1980, p.150]

La Piscine © Calypso Mahieu

La Piscine © Calypso Mahieu

La Piscine © Calypso Mahieu

Vivid Dreams of Talking Objects © Calypso Mahieu

Nouvelle Vague © Calypso Mahieu

Retrouvez l’ensemble du travail de Calypso Mahieu sur son site, et n’hésitez pas à la suivre sur Instagram et Facebook !

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femme au Louvre devant la Joconde Grégoire Huret

Instantanéité et authenticité, la street photography par Grégoire Huret

La street photography selon le photographe Grégoire Huret c’est avant tout capturer l’instant et retranscrire l’authenticité des scènes qui se présentent à lui afin d’en transmettre l’émotion. S’il nous raconte bien des histoire à travers ses photos, cette philosophie qui le guide l’amène à ne pas mettre en scène les sujets de ses clichés. Passionné d’argentique et utilisant essentiellement des films noir et blanc il se sert du grain et des contrastes pour parvenir à ses fins.
Rencontre et discussion avec l’artiste !

femme au Louvre devant la Joconde Grégoire Huret
© Grégoire Huret

  • Pourriez-vous vous présenter ; comment avez-vous commencé la photographie ?

Je m’appelle Grégoire Huret, j’ai 32 ans et je vis à Paris. Je prends des photos de gens ou de situations, dans la rue dès que je peux… J’ai travaillé 8 ans en tant que consultant en programmation architecturale pour une grande société d’ingénierie du bâtiment à Paris. Courant 2016 j’ai décidé de tout arrêter et de me lancer dans un nouveau défi plus excitant !
J’ai toujours baigné dans la photographie de par mon père, c’est d’ailleurs lui qui m’a transmis le virus en me donnant son 1er appareil compact, un petit Rollei 35 SE. Entre temps le numérique est passé par là, et c’est en 2013 lors de mon 1er voyage à New York que j’ai eu le déclic. Ma passion pour la photographie de rue et la photographie argentique a réellement débuté à cet instant.

  • Qu’est-ce qui vous pousse à shooter en argentique ?

Lors de mon premier voyage à New-York justement, j’avais décidé d’alterner mes prises de vue, un jour/un appareil. Shooter avec le Rollei avait quelque chose d’incertain qui me poussait à aller plus loin dans mes prises de vues. J’aime le grain de l’argentique, j’aime également la démarche lente de la prise de vue avec ce genre d’appareils, du coup je dois shooter 90% de film et le reste du temps un peu de numérique.

  • Comment décririez-vous votre travail ?

Ce que j’aime c’est prendre des photos sur le vif. Ma seule obsession est que leur lecture soient évidente et qu’elle suscite de l’émotion, peu importe qu’elle soit positive ou négative. Je suis à 100% dans le concret. Mes photos ne sont pas conceptuelles, elle n’ont pas de prétention poétique ; au contraire, je les souhaites accessibles pour tout le monde. Ce que j’aime c’est raconter des histoires à travers les clichés : je suis capable de raconter tout ce qui c’est passé, avant, pendant et après chacune de mes photos !
Malgré tout ce que je lis ou je vois autour de la photographie, mes plus grandes émotions restent provoquées par les photos de Garry Winogrand. J’aime sa simplicité, tout est clair et limpide. Il donne à voir et après chacun se fait son film dans sa tête… Et bien sûr, par dessus tout, elles sont d’une beauté qui me touche beaucoup.

  • On sait que la street photography c’est beaucoup d’imprévu et de rencontres, vous avez surement des anecdotes qui vous viennent à l’esprit concernant ces photos que vous nous présentez ? 

J’ai des anecdotes sur chacune, mais celle qui me vient directement à l’esprit c’est le portrait d’un punk, place de la République à Paris. Il venait pour me taxer une pièce ou une clope, du coup j’en ai profité pour lui proposer un échange. Il a été adorable, il a tout de suite été emballé par l’idée que je le prenne en photo. Il me parlait de son chien, et que peut être il pourrait mettre la photo sur son Facebook.
Je n’ai pas vraiment de règle quand je prends une photo, souvent je ne demande pas. Quand je sens que ça va être compliqué je peux demander mais il est fréquent que je me fasse rembarrer. Ce que j’ai appris c’est que ce n’est pas forcément les gens auxquels on pense qui sont les plus retissant. Apres j’ai plein d’histoires de gens mécontent mais on apprend à faire la part des choses.

  • Quel matériel utilisez-vous principalement pour réaliser vos photos ?

 J’ai toujours le petit Rollei 35 SE de mon père, il est toujours chargé. Depuis je me suis fait la main sur un Olympus OM1, puis avec un Contax RTS et son 35mm Zeiss, quelques compacts AF (très pratiques en soirée ou dans le métro) et puis on m’a offert un Leica M6 qui ne me quitte plus. Enfin, en discutant autour de moi, je me suis décidé à développer moi-même mes pellicules, ce qui constitue une avancée supplémentaire dans mon « voyage » argentique.

  • Avez-vous des projets pour le futur ?

En 2017 je m’étais fixé comme objectif de montrer mes photos, et pas seulement aux amis. Alors j’ai réalisé ma première exposition. En 2018 je souhaite réitérer l’expérience avec un peu plus de contenu et de savoir-faire. Je suis actuellement en train de démarcher des lieux pour exposer. Aussi j’aimerais bien faire un livre mais c’est davantage un projet à long terme.

Le photographe Grégoire Huret
Le photographe Grégoire Huret

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Combinaisons de protection, silo de missile Titan II, Titan Missile Museum Tuscon, Arizona par Adam Reynolds

Retour vers le futur avec le photographe Adam Reynolds

À travers sa série No Lone Zone, c’est non seulement une entrée dans le monde longtemps bien gardé du nucléaire militaire, mais aussi et surtout un voyage dans le temps que nous propose le photographe américain Adam Reynolds qui cherche ici à nous faire réfléchir sur notre présent et notre avenir.

Combinaisons de protection, silo de missile Titan II, Titan Missile Museum Tuscon, Arizona par Adam Reynolds
Combinaisons de protection, silo de missile Titan II, Titan Missile Museum Tuscon, Arizona © Adam Reynolds

Photographe documentaire diplômé en beaux-arts ainsi qu’en journalisme et sciences politiques de l’Université d’Indiana, Adam Reynolds a débuté sa carrière en tant que photographe freelance en couvrant le Moyen-Orient en 2007.
Si son travail se focalise sur les conflits politiques contemporains – avec une attention particulière portée sur le Moyen-Orient -, son projet No Lone Zone, réalisé en argentique avec une chambre Tachihara Field, nous replonge en pleine Guerre Froide et par là même au paroxysme de la course à l’armement nucléaire.

L’idée de la série, cette fois-ci réalisée sur le territoire américain, vient en réalité du précédent projet d’Adam : « Architecture of an Existential Threat » – littéralement Architecture d’une menace existentielle – qui s’intéressait aux différents abris anti-bombes que l’on trouve à travers Israël et les territoires occupés.
A l’opposé, dans No Lone Zone les lieux présentés ne sont autre que les deux derniers sites de lancement de missiles balistiques intercontinentaux encore ouverts au public et permettant de découvrir les dits missiles.

A travers cette étude architecturale d’infrastructures humaines propres et endémiques aux conflits politiques – ici des silos à missiles donc -, Adam mêle créativité photographique et démarche de fidélité journalistique afin de restitué au mieux l’atmosphère si particulière de ces installations. Désormais, ces vestiges témoignent des tensions d’hier à l’heure où la menace nucléaire refait plus que jamais surface…

Je pense que d’une certaine manière les armes nucléaires et la Guerre Froide étaient synonymes dans l’esprit de la majeure partie des gens et avec la fin de la Guerre Froide, la menace que représentait ces armes a rapidement reculé dans nos consciences. Pourtant, étant donné la trajectoire qu’a pris la prolifération nucléaire depuis la fin de la Guerre Froide, cette menace est toujours belle et bien réelle.

Dans cette perspective de témoignage, Adam espère d’ores et déjà poursuivre son projet en y incluant d’autres sites américains de missiles désactivés maintenant à l’abandon ou réaménagés.

Le photographe Adams Reynolds

Adam Reynolds : Site – Instagram

 

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Max Leitner, photographe illusionniste !

Tromper notre regard en jouant avec les perspectives et les cadres, c’est ce que le talentueux photographe allemand Max Leitner s’est évertué a faire de part son projet « Misleading lines » – littéralement « lignes trompeuses ».

Accompagné par le gymnaste urbain Benni Grams  présent sur tous les clichés dont certains sur lesquels il semble en pleine lévitation -, Max a parcouru les rues de Varsovie à la recherche des bâtiments les plus inspirants pour nous livrer une magnifique collection de photos mêlant architecture urbaine et acrobaties.

Bien plus que Benni, c’est également notre regard qui se retrouve en équilibre au grès des lignes et des courbes composant les photos de l’artiste. Souvent symétriques, toujours renversants, voici les clichés de la capitale polonaise capturés par Max :

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© Max Leitner


Alexis Rateau portraits animaliers

Alexis Rateau, l'art de sublimer la faune en photo

Bien souvent majestueux, parfois mystérieux, toujours envoûtant, les portraits animaliers que nous propose le jeune photographe tourangeau Alexis Rateau ne vous laisserons certainement pas indifférents !
Au gré de ses rencontres, aussi bien dans les forêts de la Loire que de l’autre côté du globe, Alexis immortalise ces instants fugaces qu’il partage avec la faune locale. Si la pratique photographique est assez récente pour lui, univers et identité artistique sont clairement définis et travaillés, faisant de lui un photographe à suivre.

Après avoir plongé notre regard dans ceux de ces animaux et nous être laissé emporter par l’atmosphère froide et ensorcelante de ces clichés, nous avons souhaité lui poser quelques question…

Alexis Rateau portraits animaliers
© Alexis Rateau

Pourriez-vous vous présenter, nous dire comment avez-vous commencé la photographie ?

Je m’appelle Alexis Rateau je suis originaire de Tours. J’ai commencé la photographie par hasard il y a 2 ans lors de mes voyages. On m’a prêté un Reflex et j’ai tout de suite voulu en acheter un, notamment pour faire des photos de nuit et de la voie lactée. Depuis ce moment j’ai toujours essayé de faire de mon mieux et j’ai acheté plus de matériel.

Qu’est ce qui vous a attiré vers la photographie animalière ?

J’ai commencé par prendre un peu tout en photo jusqu’à finir par me focaliser sur la nature, et la photo animalière. J’aime observer les animaux dans leur habitat naturel et immortaliser mes rencontres. C’est un peu un challenge, on ne sais jamais vraiment à l’avance ce qu’on va pouvoir photographier. J’aime être tranquille lorsque je fais des photos, passer du temps tout seul en forêt ou dans les champs à chercher des animaux me convient donc parfaitement.

On sait que la photo animalière rime bien souvent avec imprévu, mais de manière générale, comment se déroulent vos excursions photographiques ? Les préparez-vous à l’avance ?

Je prépare rarement mes sorties photo à l’avance, mais mon matériel est toujours prêt.
J’habite près des bords de Loire et de grandes forêts ce qui me permet de faire un tour rapide n’importe quand, selon mon humeur. En général je fais mes photos avant la tombé de la nuit. Je fais très peu d’affût, je me balade discrètement en tenu de camouflage jusqu’à ce que je repère des animaux. C’est à ce moment là que je deviens immobile. Je suis les déplacements pour repérer les habitudes des animaux.
Les imprévus qui me dérangent le plus sont les rencontres avec d’autres promeneurs car ils peuvent mettre un terme à la séance photo en faisant fuir les animaux. Mais ça reste assez rare, le plus souvent je fais mes photos par mauvais temps !

Alexis Rateau portraits animaliers
© Alexis Rateau

Si vous deviez décrire votre travail et ce que vous chercher à transmettre en trois mots, lesquels seraient-ils ?

Pour parler de mon travail en trois mots, je dirais : nature, ambiance, émotion. Mais je ne suis pas vraiment sûr de ces mots, c’est difficile pour moi de décrire mon travail…

Comment travaillez-vous la lumière sur vos clichés ?

J’essaie de faire le maximum lors de la prise de vue. Ensuite j’édite mes photos avec Lightroom.
J’aime beaucoup jouer avec les hautes lumières et les ombres pour en accentuer l’effet. Beaucoup de mes photos d’animaux ou de paysages sont faites par mauvais temps, dans cette ambiance assez sombre.

Alexis Rateau portraits animaliers
© Alexis Rateau
Alexis Rateau portraits animaliers
© Alexis Rateau

Quel matériel utilisez-vous principalement pour réaliser vos photos ?

Actuellement j’utilise un Canon 6D avec le 70-200mm f4 L USM Canon. J’utilise aussi le 50mm f/1.8 Canon. Je suis sur le point d’acquérir un drone pour varier un peu les prises de vue !

Avez-vous des projets pour le futur ?

Pour le moment la photo est un passe temps, je pense tout de même ouvrir un site internet et vendre quelque tirages en nombre limité. Je pense aussi faire des expositions !

Alexis Rateau : Instagram

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Homme avec un pélican au Sénégal par Jussi Puikkonen

Virée photographique au Sénégal avec Jussi Puikkonen

Pour bien commencer cette nouvelle année chez grainedephotographe.com on a eu envie de soleil et d’ailleurs… C’est pourquoi cette série du photographe finlandais Jussi Puikkonen tombe à merveille !

En voyage l’année dernière au Sénégal, Jussi en a rapporté de très beaux clichés sentant bon l’été qu’il partage aujourd’hui avec nous. Pour cette occasion, nous avons souhaité lui poser quelques questions :

lutteurs sur une plage au Sénégal par Jussi Puikkonen
© Jussi Puikkonen

Qu’est-ce qui vous a amené au Sénégal ? Qu’y avez-vous trouvé et qu’est-ce que vous y avez vécu ?

J’ai toujours beaucoup voyagé car pour moi, voir et faire l’expérience de quelque chose de nouveau est une grande motivation ! Je suis fasciné par les grandes villes africaines comme Dakar mais je n’étais jamais allé au Sénégal avant. C’est vraiment complètement différent de notre mode de vie européen. Visuellement, Dakar est incroyable ! La beauté de ce pays n’est pas classique, ce n’est pas ce qu’on trouverai lors de vacances relaxantes. C’est une beauté de l’aléatoire qui peut par exemple prendre la forme d’un pélican marchant à côté de toi dans la rue. En même temps, la beauté réside dans le contraste des paysages accidentés et des détails très bien entretenus des tissus et des motifs.

Cette série est un projet personnel. Photographiquement parlant, qu’est-ce que cela change pour vous par rapport à un projet disons « professionnel » ?

Quand je travaille sur un projet personnel je recherche simplement à satisfaire mes propres intérêts, ma curiosité. Généralement ce sont les projets qui retiennent le plus l’attention et ils permettent ainsi de promouvoir mon travail. Quand je travaille pour une commande je ne choisis pas le sujet et bien souvent il s’agit simplement d’illustrer certains articles ou campagnes publicitaires.

Quel équipement utilisez-vous le plus souvent ?

J’utilise tout un tas de matériel. La plupart du temps je me sers d’un Sony 7Rii. Mon Canon G1x est aussi un appareil à avoir sur soi en plus de mon iPhone. Quand je tourne un film j’utilise une Mamiya RZ. Au sein d’un même projet je fais en sorte de mixer tous ces formats.

Vous avez de futurs projets déjà en tête ?

J’ai longtemps travaillé pour un projet traitant de la culture finlandaise du sauna pour lequel j’ai notamment organisé une exposition itinérante « Sauna Folk » qui a visité 5 villes européennes en 2017 ! Maintenant, je suis très heureux de me consacrer à un projet de livre sur le même thème avec Garret Publications. Le livre va sortir dans le courant de l’année 2018.

Le photographe Jussi Puikkonen
Le photographe Jussi Puikkonen

Jussi Puikkonen : Site – Instagram – Facebook

 

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Découverte - Xavier Piron, photographe et globe-trotter

©Xavier Piron

Originaire de Wavre en Belgique, Xavier Piron est un jeune photographe indépendant de talent. S'il nous confie principalement gagner sa vie grâce à la photographie d'événements et de hockey sur gazon, ce globe-trotter se construit depuis plusieurs années une très belle collection de photos de voyage, mais aussi et surtout de photographies animalières.

Des Etats-Unis à la Nouvelle-Zélande, en passant par la Namibie, l'Afrique du Sud et le Botswana, dont il revient tout juste, Xavier parcours le monde avec l'envie de nous faire partager ses découvertes et son émerveillement.

Amoureux des animaux, c'est tout naturellement qu'il prend un plaisir particulier à observer et photographier nos amis les bêtes. C'est d'ailleurs en photographiant la faune sous-marine qu'il débute dès l'âge de douze, bien avant de savoir qu'il ferait de sa passion son métier.

©Xavier Piron
©Xavier Piron

- Parlez-nous de vous, quel est votre parcours ?

Je m'appelle Xavier, j'ai 29 ans et je viens de Wavre, pas très loin de Bruxelles. J'ai terminé mes études de photographie à l'Inraci, à Bruxelles justement où j'ai eu la chance de pouvoir encore développer de l'argentique. Ensuite, je me suis un peu perdu en chemin pour finir par me mettre photographe indépendant. Plusieurs clients me demandaient si je serais capable de faire une vidéo de leurs événements alors j'ai donc fait 3 ans en audiovisuel à l'Ifapme, à Bruxelles également. Tout en restant indépendant.
Au terme de ces études j'ai beaucoup voyagé et c'est la que j'ai commencé la photographie animalière et où j'ai réellement pu commencer ma bibliothèque de photos de paysage. De retour, j'ai eu l'idée de vouloir guider et de faire des workshops photo à l'étranger. Pour l'instant, je termine ma formation en tourisme pour essayer de devenir guide photo privé.

©Xavier Piron
©Xavier Piron

- Pouvez-vous nous dire quelques mots sur votre rapport à la photographie de paysage / animalière ?

J'aimerais le faire de manière régulière, mais pour l'instant c'est occasionnel. Pour gagner ma vie je fais des photos de hockey sur gazon/sport ou d'évènements. J'ai toujours fait de la "photo de paysage", en vacances surtout et ça s'est amélioré naturellement au fil des années.
La photographie animalière c'est une autre histoire. J'en fais depuis tout jeune, en fait au début j'ai commencé avec de la photographie animalière sous-marine. Mes vacances étant axées sur la plongée, je ne voyais que rarement des animaux sauvages en dehors de l'eau. Dès l'âge de 12 ans, avec un argentique encore à l'époque, j'ai commencé à photographier la faune sous-marine pour terminer avec mon caisson actuel : j'ai un Canon 550D avec 2 flashs Sea&Sea avec soit mon 8-15mm ou alors mon 105 macro.
Ensuite, j'ai commencé à voyager sans plonger et j'ai découvert une autre faune. En Australie d'abord, ce pays est un vrai zoo ! Chaque jour j'avais la chance de croiser des animaux, des plus petits comme des fourmis géantes aux plus grands du style chevaux sauvages, aigles, kangourous, etc... Et j'ai souvent été aux Etats-Unis où c'est un vrai régal pour photographier les bisons, cerfs, ours, etc... Cette année j'ai voulu me faire un portfolio "faune". Donc, pour étoffer cette partie, j'ai été en Afrique faire de la photographie animalière. J'ai traversé l'Afrique du Sud, le Botswana, la Namibie et une pointe au Mozambique pour voir les baleines.

©Xavier Piron
©Xavier Piron
©Xavier Piron

- Qu'est ce que vous aimez le plus dans la photographie de paysage / animalière ?

Dans la photographie de paysage j'essaye tout simplement de rendre la beauté de la nature. Je retouche relativement peu mes photos par rapport à certaines photos que je vois parfois passer sur des sites ou magazines ! Pas tout le monde a conscience de la beauté de notre planète. Et je cherche, de la plus simple manière possible, à faire voyager les gens.
La photographie animalière c'est là où je prends vraiment mon pied ! De base je suis dingue d'animaux, et j'adore les observer. Mais il y a dans la photographie animalière quelque chose qu'il n'y a pas dans toutes les catégories et que je retrouve également dans le sport. C'est la vitesse (de photographier) et l'inconnu. Souvent une rencontre avec un animal se joue à rien : on se lève un peu plus tard, on fait demi-tour à un moment, on ne sait pas pourquoi, on change les plans pour le bivouac, etc... A quelques minutes près on rate l'animal, mais on verrait peut-être autre chose, c'est ça les animaux sauvages !
Quand on va au Grand Canyon pour faire des photos, certes on ne sait pas prévoir le temps, ni la lumière. Mais le Grand Canyon est là, ce n'est pas une surprise, on sait à quoi s'attendre. Quand on part sur de l'animalier, on ne sait pas quelles photos on aura à la fin de la journée. Il y a cette excitation que je n'ai pas quand je fais d'autres photos. Rouler en Namibie et croiser une caracal qui traverse la route, sur un naviguer au Mozambique à photographier des baleines qui sautent hors de l'eau avec un 600 mm à main levée sur un zodiac et des vagues de 2 mètres, approcher des coyotes à 30 mètres en train de manger dans la neige par -20°C et sentir sa cagoule geler sur son visage... Souvent ces rencontres ne durent que quelques minutes, voir secondes et il faut avoir les bons réglages, et bien cadrer. Une vraie bouffée d'adrénaline !

©Xavier Piron
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Ghost stories : découvrez les photos de Liu Bolin

©Liu Bolin

Déjà un mois et demi que le travail du sculpteur, photographe et performeur chinois Liu Bolin est mis à l'honneur sur les murs de la galerie Paris-Beijing et de la Maison Européenne de la Photographie qui organise, pour sa part, la première rétrospective française consacrée à l'artiste.

Intitulée Ghost Stories, cette dernière retrace plus d'une décennie de créativité et de performances à travers lesquelles Liu Bolin exprime son engagement en faveur de la liberté d'expression. C'est en se camouflant que l'artiste critique silencieusement, mais avec force et symbolisme nos sociétés de consommation ou encore la censure. Ironie du sort, le sculpteur de formation est donc devenu lui-même statue de ses propres œuvres.

©Liu Bolin

Si d'aucuns y voient l'effacement de l'Homme, l'artiste entend bien faire du paysage, de l'environnement et de ses composants, les véritables premiers plans :

J'ai décidé de me fondre dans l'environnement. Certains diront que je disparais dans le paysage ; je dirais pour ma part que c'est l'environnement qui s'empare de moi - Liu Bolin

©Liu Bolin

C'est dans cette logique que l'exposition Revealing Disappearance - accueillie par la galerie Paris-Beijing - nous confronte, quant à elle, à notre triste réalité écologique : celle de la destruction, par l'Homme lui même, de son environnement.

Entre mise en scène et naturalisation, Liu Bolin cherche à exercer notre regard, au propre comme au figuré. Subversif, engagé, mais aussi ludique, il nous demande tout en l'observant lui, de nous interroger sur nous même, sur notre rapport au monde et sur notre place dans la société...

©Liu Bolin
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Liu Bolin - son site

 

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