autoportrait par Johanna Simon-Deblon

Construction identitaire : 13, l'intime série par la photographe Johanna Simon-Deblon

Jeune photographe de mode indépendante, Johanna Simon-Deblon a d’abord laissé parler sa créativité à travers le dessin. C’est une fois son premier appareil photo entre les mains, à 14 ans, qu’intervient le déclic ! Décidée à faire de la photographie son métier, Johanna poursuit alors ses études dans cette direction en intégrant l’école de Condé de Nancy d’où elle sort diplômée il y a maintenant un an.

Dès son plus jeune âge Johanna s’intéresse à la mode et au design textile et ce, avant même de commencer la photographie :

« Je me souviens avoir collectionné très tôt les pages de publicités des magazines, je les découpais pour les garder dans un carnet d’images. Les photos de mode offraient un univers complètement décalé et fantasmé qui m’attirait beaucoup ».
Johanna Simon-Deblon

autoportrait par Johanna Simon-Deblon
© Johanna Simon-Deblon

Inspiré par cet univers, l’approche photographique que Johanna développe s’oriente naturellement vers la création de mise en scène ainsi que vers l’autoportrait qui reste à ce jour un de ses sujets de prédilection.

À côté de la photo de mode et de portrait qui lui permet d’allier ses passions, elle continue à travailler sur des projets personnels mêlant bien souvent les mêmes thématiques qui lui tiennent à cœur. A travers ses séries, elle explore et questionne ainsi la notion de féminité, la construction identitaire ou encore le rapport au corps.

Ce sont des thématiques qui sont récurrentes dans mon travail. En travaillant pendant ces quelques années en autoportrait, j’ai appris à développer des sujets qui me sont à la fois intimes mais qui sont aussi communs à toute une génération.

C’est le cas de 13, série qu’elle nous présente aujourd’hui. À travers ses clichés, Johanna nous plonge dans le regard qu’elle porte sur la transition de l’adolescence vers l’âge adulte. Ici, la complexité caractéristique de ce moment d’exploration est notamment symbolisée à travers la tension entre rappels à l’enfance et le choix de la teinte rouge, couleur du sang.

Composée principalement d’autoportraits, 13 mobilise une symbolique qu’affectionne particulièrement la photographe qui ne compte pas délaisser ses sujets de prédilection. Et pour cause :

Je pense que j’ai encore beaucoup de choses à explorer de ce côté là et j’ai quelques idées qui fleurissent dans ma tête. Avant 13 j’ai eu une autre série – split – qui abordait déjà ces thématiques. En grandissant ma vision de la féminité évolue, ainsi que mon rapport au corps, je pense qu’il peut être intéressant de continuer à travailler dessus pour marquer cette évolution et pour comprendre.

Johanna Simon-Deblon : Site – Instagram

 

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Désert de sel en Bolivie, photo par Kevin Faingnaert

Les contrastes de la Bolivie selon le photographe Kevin Faingnaert

Kevin Faingnaert vous propose de découvrir la Bolivie et ses contrastes à travers son regard !

Passionné par la dimension sociale de notre monde, par les gens, par ce qui les fait vivre ensemble et interagir, Kevin Faingnaert a dans un premier temps étudié la sociologie à l’université.  Après avoir travaillé comme étudiant-assistant pendant deux ans, il se lance enfin pleinement à la poursuite de son rêve : devenir photographe.
Tout naturellement, c’est vers la photographie documentaire qu’il se tourne afin de lier ses passions. Ainsi, Kevin s’intéresse principalement a de petits groupes d’individus ou à des communautés en retrait de la culture dominante.

En 2016, le jeune photographe s’est rendu trois mois en Amérique du Sud, notamment en Bolivie. Il en a ramené la très belle série qu’il nous présente aujourd’hui et dont nous avons discuté avec lui.

Cavalier bolivien devant les montagnes, photo par Kevin Faingnaert
©️ Kevin Faingnaert

Comment avez-vous commencé la photographie ?

J’avais 14 ans quand j’ai eu mon premier appareil photo avec lequel je photographiais surtout mes amis qui faisait du skate à l’époque. Plus tard j’ai commencé à prendre des photos lors de weekends que je passais à l’étranger à randonner et escalader avec mes amis. Je voulais simplement montrer à ma famille et d’autres amis là où j’allais et ce que j’y faisais.
Désormais, je travaille surtout sur des projets personnels traitant de sujets dont je suis vraiment passionné ! Entant qu’ancien sociologue, ce qui m’intéresse ce sont les gens et les structures qui les lient.

Qu’est ce qui vous a amené en Bolivie et qu’y avez vous découvert et vécu ?

En réalité, j’ai passé trois mois dans les Andes, en plein cœur de l’Amérique du Sud – d’octobre à décembre 2016. Ma manière d’échapper au froid de l’hiver Bruxellois. J’ai donc photographié mon parcours à travers les paysages sud-américains : de la rudesse extrême des Andes péruviennes, en passant par le plus grand désert de sel au monde en Bolivie, jusqu’à l’authentique nature de la Patagonie en Argentine. J’ai longtemps rêvé de ce voyage !  En ce qui concerne la Bolivie, j’y ai passé un mois.
La Bolivie est un pays plein de contrastes saisissants à presque tous les points de vue : sa nature, sa politique, ses écarts de richesse, etc. De l’Amazonie aux montagnes andines, la Bolivie offre une infinie variété de paysages, de climats, de faune et de flore : des hautes chaines de montagnes, les plaines sans fins de l’Altiplano, l’Amazonie avec ses rivières boueuses et ses vallées tropicales, l’hypnotisant désert de sel, les lagons colorés d’altitude avec leurs foules de flamands roses, la région des canyons au sud et bien sûr le Lac Titicaca  le plus haut lac navigable au monde ! Le contraste est aussi frappant entre les petits villages composés de maisons en boue, l’énorme métropole qu’est La Paz – moderne et indienne à la fois – et les charmantes villes coloniales comme Sucre. La Bolivie est un magnifique spectacle de contrastes.

Votre série se compose de paysages naturels, urbains, aussi de portraits. Qu’est-ce que vous préférez photographier ?

Je me sens en phase avec n’importe quel type de photos. Ce n’est pas une seule photo qui permet de raconter une histoire, mais un ensemble, une série. La photo d’une maison est simplement la photo d’une maison, mais accompagnée d’un portrait ou d’une nature morte elle peut être tellement plus.

A travers vos photos, qu’est-ce que vous souhaitiez avant tout partager de ce voyage ?

Je n’ai pas prévu de raconter une histoire particulière, elle est venue plus tard, après mon retour. Il n’y avait pas de feuille de route. J’espérais simplement observer, écouter et capturer la vie dans le désert et les forêts luxuriantes, dans les hautes altitudes et les villes vibrantes. Avec cette série j’espère réussir à assembler de vastes merveilles naturelles avec des portraits et des aperçus de la vie quotidienne. C’est ma lettre d’amour à la Bolivie, au Pérou et à l’Argentine.

Quelle est votre photo préférée de cette série ? Pouvez-vous nous raconter l’histoire qu’il y a derrière elle ?

J’ai beaucoup apprécié toutes les cholitas près de La Paz que j’ai pu photographier et avec qui j’ai pu discuter. C’est la première chose qui vous frappe quand vous visitez la Bolivie, les femmes cholitas avec leurs chapeaux melon. Elles sont partout et la plupart des femmes portent ces chapeaux perchés sur leurs longues tresses brunes. Cette mode cholita est une source de fierté. C’est en quelque sorte une tradition mêlée à une fierté que je n’ai jamais ressentie ailleurs. Ça m’a particulièrement intrigué quant à la culture bolivienne. C’est définitivement le pays le plus traditionnel d’Amérique du sud.

Quel équipement utilisez-vous quand vous partez en voyage ?

Je shoote en numérique mais aussi en argentique. J’ai acheté un appareil Mamiya 7 II avec un seul objectif et un Canon 5D markIII avec deux objectifs.

Avez-vous des projets en cours ou futurs ?

Je serai en mission au Sénégal, en Argentine et en Espagne plus tard dans l’année. Pour l’instant je finis un nouveau projet documentaire sur une vallée minière en Roumanie. Et en Juin je vais commencer un nouveau projet personnel en Laponie Finlandaise !

Kevin Faingnaert : Site – Instagram

 

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femme dans un caddie de supermarché par Ali Sahba

Grâce au photographe Ali Sahba, l'ennui ne vous aura jamais autant séduit

« Penseur visuel », c’est en ces termes que se définit Ali Sahba, jeune artiste installé à Hambourg, dont l’univers artistique s’exprime à travers différents médium.  Au-delà de la photographie par laquelle il a commencé, les créations visuelles d’Ali s’articulent autour de plusieurs moyens d’expression, parmi lesquels la vidéo, le graphisme ou encore la 3D GCI. Ce n’est donc pas par hasard qu’il étudie actuellement la Motion Design à l’Université d’art et de design d’Hambourg !

femme endormie à plat ventre sur un banc public
I was bored on a monday, and then every day ©️ Ali Sahba

Ali a débuté son voyage dans le monde des arts visuels par la photographie sans trop savoir où il mettait les pieds, ni même sans trop s’en rendre compte.

Pour être honnête, je ne saurai pas vraiment dire quand j’ai commencé la photographie. C’est un processus qui prend du temps et vous commencez la photographie avant même de savoir ce que vous êtes en train de faire. Je dirais que j’ai commencé la photo quand j’étais enfant. Evidemment, à l’époque je n’avais aucune idée de ce qu’était la photographie, mais ça m’a aidé à me familiariser avec ce médium.

– Ali Sahba

Désormais fort de son expérience et d’un stylé bien à lui qui conjugue le plus souvent esthétique minimaliste et couleurs chatoyantes, Ali nous présente son dernier projet photographique en date.

Poutrant, avec sa série « I was bored on a Monday, and then every day » – littéralement « Je m’ennuyais un lundi et ensuite tous les jours » -, Ali n’en est pas à son coup d’essai !

L’idée ne m’ait pas venue d’un seul coup. J’ai commencé le projet avec une esthétique et un récit complètement différents. L’idée principale était certes la même, mais j’ai commencé par raconter l’histoire différemment. Après avoir réalisé ce premier projet qui s’appelle « After known », j’ai pris conscience de ses faiblesses et j’ai essayé de faire un meilleur travail avec la série « I was bored on a Monday, and then every day ».

– Ali Sahba

Se détachant de tout sentiment de de nostalgie ou de tristesse, l’ennui n’est pas pour autant la cause créatrice de ces photos. Ali n’a pas non plus cherché à pointer du doigt un ennui particulier, mais plutôt celui qui amène à nous sentir perdu dans notre quotidien. Une routine en quelque sorte.

Vous avez toujours votre travail, des responsabilités, des impératifs, mais vous vous ennuyez constamment, ce qui peut être vraiment très frustrant et peut même parfois vous rendre triste. Mais je ne veux pas être mélancolique dans mes photos, enfin pas pour l’instant, peut-être plus tard, qui sait ? (rires)

– Ali Sahba

L’histoire elle, est davantage à chercher dans le long titre de la série qu’Ali a souhaité « à l’image de ces journées qui s’étirent au point de ressentir l’impression qu’elles ne finiront jamais« .

Ainsi, pour parler de cet ennui, Ali a principalement puisé son inspiration dans son environnement urbain et dans les moments de tous les jours, même les plus simples. Qu’il aille faire les courses ou qu’il prenne le train, Ali n’hésite pas à sortir son appareil afin de capturer les idées visuelles qui lui viennent. Passionné par les nouvelles technologies, il nous confie également adorer photographier en numérique et suivre le travail partagé par des photographes sur Instagram, Flicker, 500px ou encore Behance.

Afin de gagner en mobilité et pour déclencher rapidement, Ali est équipé de son Sony Alpha 7II muni d’un 35mn Zeiss. Déterminé a poursuivre ce projet qu’il souhaite continuer à explorer, il nous laisse pour l’heure apprécier la poésie minimaliste et décalée de cet intriguant projet à la légèreté touchante.

Une très belle découverte !

Ali Sahba : Site – Instagram500pxBehance

 

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Maison dans le midwest américain par Michael Knapstein

L'authenticité du Midwest monochrome de Michael Knapstein

Ode à la région qui l’a vu naître et grandir, à ses vastes plaines, ses champs et ses cieux chargés, la série « Midwest Memoir » – littéralement Mémoire du Midwest – découle de la volonté du photographe Michael Knapstein de faire découvrir d’une nouvelle manière et au plus grand nombre cette région des Etats-Unis.

J’ai créé « Midwest Memoir » comme un moyen d’aider les gens à voir le Midwest d’une nouvelle manière ; le Midwest qui m’a vu grandir, le Midwest qui a façonné mon expérience et mon esthétique artistique, le Midwest tel que je m’en souviendrais toujours même si celui-ci ne cesse de changer.
– Michael Knapstein

Maison dans le midwest américain par Michael Knapstein
After The Storm © Michael Knapstein

Michael découvre la photographie adolescent. Dès le lycée, il commence à prendre des photos pour des agences de presse, mais aussi des portraits ou des photos de mariage. La photo lui permet alors de payer ses études universitaires, puis de voyager à travers l’Europe et l’Asie entant qu’étudiant. Finalement, après l’obtention de son diplôme il est approché par une agence publicitaire ; c’est le début d’une carrière de plus de 30 ans pendant laquelle, trop occupé, il met de côté sa passion et range alors son appareil.
En 2010, Michael qui a depuis fondé sa propre agence revend cette derrière afin de retourner à son premier amour : la photographie.

Particulièrement attaché à son Wisconsin natal, c’est naturellement qu’il se lance dans ce projet une fois le temps retrouvé. Prises en lumière naturelle, souvent tôt le matin ou tard dans l’après-midi, les photos de cette série nous invitent à un voyage monochrome dans cette partie rurale des Etats-Unis. « Midwest Memoir » nous offre alors merveilleusement à voir l’authenticité et le caractère des paysages en noir et blanc capturés par Michael.

Bien que nos programmes télévisés et nos films montrent majoritairement la vie dans les grandes villes des côtes Est et Ouest, je pense sincèrement que c’est le Midwest qui incarne la véritable expérience américaine […] Je prends certaines de mes images en couleur, mais pour ce projet, j’ai senti que le noir et blanc était la meilleure façon de capturer le côté classique et traditionnel de la nature du Midwest.
– Michael Knapstein

Maintenant équipé d’un Nikon D800e – et plus récemment d’un D850 -, Michael n’a pas pour autant oublié ses débuts en argentique. Toujours avec cette volonté de témoigner et de retransmettre l’authenticité des terres qu’il parcourt, il a décidé d’adopter un traitement d’image particulier :

Initialement, ces images sont en couleur. Je les ai converties en monochrome avant d’ajouté un traitement personnalisé split-tone afin de me rapprocher de mes anciens tirages argentiques au platinium. Je les imprime sur un papier mat et tons chauds. Désormais le rendu de la qualité d’impression est même meilleur que ce que j’arrivais à obtenir auparavant en tirage argentique.
– Michael Knapstein

Projet de cœur et de longue haleine, Michael ne compte pas s’arrêter en si bon chemin et espère poursuivre aussi longtemps que possible ce beau témoignage, d’autant plus que ses clichés sont exposés partout dans le monde !

J’espère que ce projet continuera à faire partie de ma vie pendant encore un moment […] Cette série s’est avérée particulièrement gratifiante. J’ai toujours aimé pouvoir partager mon travail avec un public venant du monde entier car de la sorte, ils peuvent partager un peu de ce qui rend le Midwest Américain si particulier !
– Michael Knapstein

Néanmoins, il n’est pas question pour le photographe de se reposer sur ses lauriers. Il travaille actuellement sur plusieurs projets totalement différents, parmi lesquels un livre conjuguant photos de nature en couleur et citations de célèbres naturalistes ayant vécu dans le Wisconsin – notamment Jonh Muir et Aldo Leopold.

Le photographe Michael Knapstein
Le photographe Michael Knapstein

Michael Knapstein : Site – Instagram

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Combinaisons de protection, silo de missile Titan II, Titan Missile Museum Tuscon, Arizona par Adam Reynolds

Retour vers le futur avec le photographe Adam Reynolds

À travers sa série No Lone Zone, c’est non seulement une entrée dans le monde longtemps bien gardé du nucléaire militaire, mais aussi et surtout un voyage dans le temps que nous propose le photographe américain Adam Reynolds qui cherche ici à nous faire réfléchir sur notre présent et notre avenir.

Combinaisons de protection, silo de missile Titan II, Titan Missile Museum Tuscon, Arizona par Adam Reynolds
Combinaisons de protection, silo de missile Titan II, Titan Missile Museum Tuscon, Arizona © Adam Reynolds

Photographe documentaire diplômé en beaux-arts ainsi qu’en journalisme et sciences politiques de l’Université d’Indiana, Adam Reynolds a débuté sa carrière en tant que photographe freelance en couvrant le Moyen-Orient en 2007.
Si son travail se focalise sur les conflits politiques contemporains – avec une attention particulière portée sur le Moyen-Orient -, son projet No Lone Zone, réalisé en argentique avec une chambre Tachihara Field, nous replonge en pleine Guerre Froide et par là même au paroxysme de la course à l’armement nucléaire.

L’idée de la série, cette fois-ci réalisée sur le territoire américain, vient en réalité du précédent projet d’Adam : « Architecture of an Existential Threat » – littéralement Architecture d’une menace existentielle – qui s’intéressait aux différents abris anti-bombes que l’on trouve à travers Israël et les territoires occupés.
A l’opposé, dans No Lone Zone les lieux présentés ne sont autre que les deux derniers sites de lancement de missiles balistiques intercontinentaux encore ouverts au public et permettant de découvrir les dits missiles.

A travers cette étude architecturale d’infrastructures humaines propres et endémiques aux conflits politiques – ici des silos à missiles donc -, Adam mêle créativité photographique et démarche de fidélité journalistique afin de restitué au mieux l’atmosphère si particulière de ces installations. Désormais, ces vestiges témoignent des tensions d’hier à l’heure où la menace nucléaire refait plus que jamais surface…

Je pense que d’une certaine manière les armes nucléaires et la Guerre Froide étaient synonymes dans l’esprit de la majeure partie des gens et avec la fin de la Guerre Froide, la menace que représentait ces armes a rapidement reculé dans nos consciences. Pourtant, étant donné la trajectoire qu’a pris la prolifération nucléaire depuis la fin de la Guerre Froide, cette menace est toujours belle et bien réelle.

Dans cette perspective de témoignage, Adam espère d’ores et déjà poursuivre son projet en y incluant d’autres sites américains de missiles désactivés maintenant à l’abandon ou réaménagés.

Le photographe Adams Reynolds

Adam Reynolds : Site – Instagram

 

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Max Leitner, photographe illusionniste !

Tromper notre regard en jouant avec les perspectives et les cadres, c’est ce que le talentueux photographe allemand Max Leitner s’est évertué a faire de part son projet « Misleading lines » – littéralement « lignes trompeuses ».

Accompagné par le gymnaste urbain Benni Grams  présent sur tous les clichés dont certains sur lesquels il semble en pleine lévitation -, Max a parcouru les rues de Varsovie à la recherche des bâtiments les plus inspirants pour nous livrer une magnifique collection de photos mêlant architecture urbaine et acrobaties.

Bien plus que Benni, c’est également notre regard qui se retrouve en équilibre au grès des lignes et des courbes composant les photos de l’artiste. Souvent symétriques, toujours renversants, voici les clichés de la capitale polonaise capturés par Max :

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© Max Leitner


Alexis Rateau portraits animaliers

Alexis Rateau, l'art de sublimer la faune en photo

Bien souvent majestueux, parfois mystérieux, toujours envoûtant, les portraits animaliers que nous propose le jeune photographe tourangeau Alexis Rateau ne vous laisserons certainement pas indifférents !
Au gré de ses rencontres, aussi bien dans les forêts de la Loire que de l’autre côté du globe, Alexis immortalise ces instants fugaces qu’il partage avec la faune locale. Si la pratique photographique est assez récente pour lui, univers et identité artistique sont clairement définis et travaillés, faisant de lui un photographe à suivre.

Après avoir plongé notre regard dans ceux de ces animaux et nous être laissé emporter par l’atmosphère froide et ensorcelante de ces clichés, nous avons souhaité lui poser quelques question…

Alexis Rateau portraits animaliers
© Alexis Rateau

Pourriez-vous vous présenter, nous dire comment avez-vous commencé la photographie ?

Je m’appelle Alexis Rateau je suis originaire de Tours. J’ai commencé la photographie par hasard il y a 2 ans lors de mes voyages. On m’a prêté un Reflex et j’ai tout de suite voulu en acheter un, notamment pour faire des photos de nuit et de la voie lactée. Depuis ce moment j’ai toujours essayé de faire de mon mieux et j’ai acheté plus de matériel.

Qu’est ce qui vous a attiré vers la photographie animalière ?

J’ai commencé par prendre un peu tout en photo jusqu’à finir par me focaliser sur la nature, et la photo animalière. J’aime observer les animaux dans leur habitat naturel et immortaliser mes rencontres. C’est un peu un challenge, on ne sais jamais vraiment à l’avance ce qu’on va pouvoir photographier. J’aime être tranquille lorsque je fais des photos, passer du temps tout seul en forêt ou dans les champs à chercher des animaux me convient donc parfaitement.

On sait que la photo animalière rime bien souvent avec imprévu, mais de manière générale, comment se déroulent vos excursions photographiques ? Les préparez-vous à l’avance ?

Je prépare rarement mes sorties photo à l’avance, mais mon matériel est toujours prêt.
J’habite près des bords de Loire et de grandes forêts ce qui me permet de faire un tour rapide n’importe quand, selon mon humeur. En général je fais mes photos avant la tombé de la nuit. Je fais très peu d’affût, je me balade discrètement en tenu de camouflage jusqu’à ce que je repère des animaux. C’est à ce moment là que je deviens immobile. Je suis les déplacements pour repérer les habitudes des animaux.
Les imprévus qui me dérangent le plus sont les rencontres avec d’autres promeneurs car ils peuvent mettre un terme à la séance photo en faisant fuir les animaux. Mais ça reste assez rare, le plus souvent je fais mes photos par mauvais temps !

Alexis Rateau portraits animaliers
© Alexis Rateau

Si vous deviez décrire votre travail et ce que vous chercher à transmettre en trois mots, lesquels seraient-ils ?

Pour parler de mon travail en trois mots, je dirais : nature, ambiance, émotion. Mais je ne suis pas vraiment sûr de ces mots, c’est difficile pour moi de décrire mon travail…

Comment travaillez-vous la lumière sur vos clichés ?

J’essaie de faire le maximum lors de la prise de vue. Ensuite j’édite mes photos avec Lightroom.
J’aime beaucoup jouer avec les hautes lumières et les ombres pour en accentuer l’effet. Beaucoup de mes photos d’animaux ou de paysages sont faites par mauvais temps, dans cette ambiance assez sombre.

Alexis Rateau portraits animaliers
© Alexis Rateau
Alexis Rateau portraits animaliers
© Alexis Rateau

Quel matériel utilisez-vous principalement pour réaliser vos photos ?

Actuellement j’utilise un Canon 6D avec le 70-200mm f4 L USM Canon. J’utilise aussi le 50mm f/1.8 Canon. Je suis sur le point d’acquérir un drone pour varier un peu les prises de vue !

Avez-vous des projets pour le futur ?

Pour le moment la photo est un passe temps, je pense tout de même ouvrir un site internet et vendre quelque tirages en nombre limité. Je pense aussi faire des expositions !

Alexis Rateau : Instagram

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Homme avec un pélican au Sénégal par Jussi Puikkonen

Virée photographique au Sénégal avec Jussi Puikkonen

Pour bien commencer cette nouvelle année chez grainedephotographe.com on a eu envie de soleil et d’ailleurs… C’est pourquoi cette série du photographe finlandais Jussi Puikkonen tombe à merveille !

En voyage l’année dernière au Sénégal, Jussi en a rapporté de très beaux clichés sentant bon l’été qu’il partage aujourd’hui avec nous. Pour cette occasion, nous avons souhaité lui poser quelques questions :

lutteurs sur une plage au Sénégal par Jussi Puikkonen
© Jussi Puikkonen

Qu’est-ce qui vous a amené au Sénégal ? Qu’y avez-vous trouvé et qu’est-ce que vous y avez vécu ?

J’ai toujours beaucoup voyagé car pour moi, voir et faire l’expérience de quelque chose de nouveau est une grande motivation ! Je suis fasciné par les grandes villes africaines comme Dakar mais je n’étais jamais allé au Sénégal avant. C’est vraiment complètement différent de notre mode de vie européen. Visuellement, Dakar est incroyable ! La beauté de ce pays n’est pas classique, ce n’est pas ce qu’on trouverai lors de vacances relaxantes. C’est une beauté de l’aléatoire qui peut par exemple prendre la forme d’un pélican marchant à côté de toi dans la rue. En même temps, la beauté réside dans le contraste des paysages accidentés et des détails très bien entretenus des tissus et des motifs.

Cette série est un projet personnel. Photographiquement parlant, qu’est-ce que cela change pour vous par rapport à un projet disons « professionnel » ?

Quand je travaille sur un projet personnel je recherche simplement à satisfaire mes propres intérêts, ma curiosité. Généralement ce sont les projets qui retiennent le plus l’attention et ils permettent ainsi de promouvoir mon travail. Quand je travaille pour une commande je ne choisis pas le sujet et bien souvent il s’agit simplement d’illustrer certains articles ou campagnes publicitaires.

Quel équipement utilisez-vous le plus souvent ?

J’utilise tout un tas de matériel. La plupart du temps je me sers d’un Sony 7Rii. Mon Canon G1x est aussi un appareil à avoir sur soi en plus de mon iPhone. Quand je tourne un film j’utilise une Mamiya RZ. Au sein d’un même projet je fais en sorte de mixer tous ces formats.

Vous avez de futurs projets déjà en tête ?

J’ai longtemps travaillé pour un projet traitant de la culture finlandaise du sauna pour lequel j’ai notamment organisé une exposition itinérante « Sauna Folk » qui a visité 5 villes européennes en 2017 ! Maintenant, je suis très heureux de me consacrer à un projet de livre sur le même thème avec Garret Publications. Le livre va sortir dans le courant de l’année 2018.

Le photographe Jussi Puikkonen
Le photographe Jussi Puikkonen

Jussi Puikkonen : Site – Instagram – Facebook

 

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Emprise des rêves : l’onirisme selon le photographe Laurent Bauby

Bien plus qu'un simple moyen de représentation du réel, la photographie telle qu'envisagée par Laurent Bauby est au contraire ce qui lui permet de se soustraire à la réalité. Avec sa série "Emprise des rêves" c'est le rapport entre vécu et rêvé que cherche à mettre en lumière ce photographe amateur pétri de talent, en nous plongeant dans son univers si particulier, intime et mystérieux. Parfois froid, voir inquiétant, mais toujours poétique et envoûtant, les clichés de Laurent Bauby ne laissent pas indifférent ; c'est pourquoi nous avons tenu à lui poser quelques questions...

  • ©Laurent Bauby

    Pourriez-vous vous présenter ; comment avez-vous commencé la photographie ?

Je suis un photographe amateur Orléanais, j'ai commencé la photographie il y a deux ans environ par une forte volonté de m'extraire de la réalité. Avant cela, j'avais choisi un peu par dépit un parcours d'étude qui me vouait à devenir technico-commercial. Après quelques expériences peu concluantes dans cette profession et avec un besoin de création devenant de plus en plus présent, vital, j'ai décidé de tout arrêter pour me consacrer uniquement à la photographie.

©Laurent Bauby
©Laurent Bauby
  • Pourriez-vous m’en dire plus sur votre série Emprise des rêves ? Si vous deviez décrire cette série en trois mots à nos lecteurs… Lesquels choisiriez-vous ?

"Emprise des rêves" est la dernière série que j'ai réalisée et je ne suis d'ailleurs pas certain de l'avoir terminée. En règle générale, j' intellectualise peu mon travail. Le sens exact de cette série n'est donc pas forcément défini.
Il y a la volonté de travailler autour d'un univers onirique dans une sphère plutôt intimiste. Ces garçons pourraient construire à travers l'inconscient des rêves leurs univers fantasmagoriques, ces rares instants précieux de liberté. Les nuages, représentés de façon récurrente par la technique de surimpression, seraient comme des éléments perturbateurs venus de la sphère du réel, des signes venant parasiter et brouiller ces moments de sérénité et nous ramenant à la réalité normée avec tout ses problèmes.

"Emprise des rêves" en trois mots serait peut être "Inconscience" "Poésie" et "Sensibilité".

©Laurent Bauby
©Laurent Bauby
©Laurent Bauby
  • Sur nombre de vos clichés on ne distingue pas les visages des personnes photographiées. Dans le même temps, la nature semble être omniprésente dans votre travail. Quel est le véritable sujet de vos photos ?

Oui, les visages ne sont souvent pas reconnaissables. C'est une volonté dans ma démarche. Le spectateur qui regarde ces photos pourra à mon sens plus facilement s’identifier à travers les personnages (si tant est qu'il soit sensible à mon univers). De cette façon, celui-ci pourra s'approprier plus facilement l'image, s'inscrire dedans ; comme une projection de lui-même. Le choix des lieux de prise de vue est effectivement le milieu naturel. Peut-être pour me ramener à des choses essentielles et simples. Les forêts et les champs sont des endroits que je trouve très apaisants, loin de tout. Nous y sommes tranquilles pour travailler avec mes amis.

©Laurent Bauby

  • Quelles-sont vos inspirations ?

Elles sont très diverses, je les trouve en tous domaines confondus. L'univers cinématographique de David Lynch, par exemple, avec les films "Eraserhead" ou "Elephant man" ; j'aime beaucoup les films de Andrei Tarkovski et notamment le célèbre "Stalker". La musique stimule également mon processus créatif avec en première ligne le groupe islandais Sigur Rós. Enfin, pour les photographes, je suis très sensible aux travaux de Laura Makabresku, Roger Ballen, Arthur Tress et bien d'autres.

©Laurent Bauby
©Laurent Bauby

 

  • Quel matériel utilisez-vous principalement pour réaliser vos photos ?

J'ai commencé à travailler au numérique avec un Canon 6D ainsi qu'un 450D. Il y a un an, j'ai voulu m'essayer à l'argentique par curiosité. En me promenant sur une brocante, j'ai pu acheter mon premier appareil photo argentique, un Nikon F801s et ce fut une révélation... J'avais clairement besoin de ralentir ma pratique, de prendre le temps, de réfléchir à mes prises. Les résultats m'ont tout de suite convaincu. Les photos me paraissaient comme avoir une texture, un aspect très authentique et nostalgique. Depuis, je me suis procuré un Zenit 11, un Olympus OM1 et un moyen format 6x6 Mamiya, le 6D est pour le moment au placard et le 450D a fait un heureux.

 

 

©Laurent Bauby
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Laurent Bauby - son site - Instagram - Facebook

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Découverte - Xavier Piron, photographe et globe-trotter

©Xavier Piron

Originaire de Wavre en Belgique, Xavier Piron est un jeune photographe indépendant de talent. S'il nous confie principalement gagner sa vie grâce à la photographie d'événements et de hockey sur gazon, ce globe-trotter se construit depuis plusieurs années une très belle collection de photos de voyage, mais aussi et surtout de photographies animalières.

Des Etats-Unis à la Nouvelle-Zélande, en passant par la Namibie, l'Afrique du Sud et le Botswana, dont il revient tout juste, Xavier parcours le monde avec l'envie de nous faire partager ses découvertes et son émerveillement.

Amoureux des animaux, c'est tout naturellement qu'il prend un plaisir particulier à observer et photographier nos amis les bêtes. C'est d'ailleurs en photographiant la faune sous-marine qu'il débute dès l'âge de douze, bien avant de savoir qu'il ferait de sa passion son métier.

©Xavier Piron
©Xavier Piron

- Parlez-nous de vous, quel est votre parcours ?

Je m'appelle Xavier, j'ai 29 ans et je viens de Wavre, pas très loin de Bruxelles. J'ai terminé mes études de photographie à l'Inraci, à Bruxelles justement où j'ai eu la chance de pouvoir encore développer de l'argentique. Ensuite, je me suis un peu perdu en chemin pour finir par me mettre photographe indépendant. Plusieurs clients me demandaient si je serais capable de faire une vidéo de leurs événements alors j'ai donc fait 3 ans en audiovisuel à l'Ifapme, à Bruxelles également. Tout en restant indépendant.
Au terme de ces études j'ai beaucoup voyagé et c'est la que j'ai commencé la photographie animalière et où j'ai réellement pu commencer ma bibliothèque de photos de paysage. De retour, j'ai eu l'idée de vouloir guider et de faire des workshops photo à l'étranger. Pour l'instant, je termine ma formation en tourisme pour essayer de devenir guide photo privé.

©Xavier Piron
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- Pouvez-vous nous dire quelques mots sur votre rapport à la photographie de paysage / animalière ?

J'aimerais le faire de manière régulière, mais pour l'instant c'est occasionnel. Pour gagner ma vie je fais des photos de hockey sur gazon/sport ou d'évènements. J'ai toujours fait de la "photo de paysage", en vacances surtout et ça s'est amélioré naturellement au fil des années.
La photographie animalière c'est une autre histoire. J'en fais depuis tout jeune, en fait au début j'ai commencé avec de la photographie animalière sous-marine. Mes vacances étant axées sur la plongée, je ne voyais que rarement des animaux sauvages en dehors de l'eau. Dès l'âge de 12 ans, avec un argentique encore à l'époque, j'ai commencé à photographier la faune sous-marine pour terminer avec mon caisson actuel : j'ai un Canon 550D avec 2 flashs Sea&Sea avec soit mon 8-15mm ou alors mon 105 macro.
Ensuite, j'ai commencé à voyager sans plonger et j'ai découvert une autre faune. En Australie d'abord, ce pays est un vrai zoo ! Chaque jour j'avais la chance de croiser des animaux, des plus petits comme des fourmis géantes aux plus grands du style chevaux sauvages, aigles, kangourous, etc... Et j'ai souvent été aux Etats-Unis où c'est un vrai régal pour photographier les bisons, cerfs, ours, etc... Cette année j'ai voulu me faire un portfolio "faune". Donc, pour étoffer cette partie, j'ai été en Afrique faire de la photographie animalière. J'ai traversé l'Afrique du Sud, le Botswana, la Namibie et une pointe au Mozambique pour voir les baleines.

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- Qu'est ce que vous aimez le plus dans la photographie de paysage / animalière ?

Dans la photographie de paysage j'essaye tout simplement de rendre la beauté de la nature. Je retouche relativement peu mes photos par rapport à certaines photos que je vois parfois passer sur des sites ou magazines ! Pas tout le monde a conscience de la beauté de notre planète. Et je cherche, de la plus simple manière possible, à faire voyager les gens.
La photographie animalière c'est là où je prends vraiment mon pied ! De base je suis dingue d'animaux, et j'adore les observer. Mais il y a dans la photographie animalière quelque chose qu'il n'y a pas dans toutes les catégories et que je retrouve également dans le sport. C'est la vitesse (de photographier) et l'inconnu. Souvent une rencontre avec un animal se joue à rien : on se lève un peu plus tard, on fait demi-tour à un moment, on ne sait pas pourquoi, on change les plans pour le bivouac, etc... A quelques minutes près on rate l'animal, mais on verrait peut-être autre chose, c'est ça les animaux sauvages !
Quand on va au Grand Canyon pour faire des photos, certes on ne sait pas prévoir le temps, ni la lumière. Mais le Grand Canyon est là, ce n'est pas une surprise, on sait à quoi s'attendre. Quand on part sur de l'animalier, on ne sait pas quelles photos on aura à la fin de la journée. Il y a cette excitation que je n'ai pas quand je fais d'autres photos. Rouler en Namibie et croiser une caracal qui traverse la route, sur un naviguer au Mozambique à photographier des baleines qui sautent hors de l'eau avec un 600 mm à main levée sur un zodiac et des vagues de 2 mètres, approcher des coyotes à 30 mètres en train de manger dans la neige par -20°C et sentir sa cagoule geler sur son visage... Souvent ces rencontres ne durent que quelques minutes, voir secondes et il faut avoir les bons réglages, et bien cadrer. Une vraie bouffée d'adrénaline !

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