La talentueuse Céline Ducrettet est l’une des trois photographes ambassadeurs de notre Concours Photo Talents Graine de Photographe 2020. Découvrez son univers et partez arpenter les paysages montagneux.
Le concours Talents Graine de Photographe 2020 est aussi pour nous l’occasion de mettre nos coups de coeur Instagram à l’honneur en invitant 3 photographes ambassadeurs à exposer dans notre galerie aux côtés des lauréats du concours.
Aujourd’hui, nous vous présentons (si vous ne la connaissais pas déjà !) la talentueuse Céline Ducrettet. Photographe passionnée de nature et par la montagne, Céline nous emmène tutoyer les sommets avec ses clichés aux couleurs aussi douces que saisissantes. Originaire des Alpes et vivant en Haute-Savoie, elle nous rappelle à travers son regard la beauté des paysages montagneux. À l’aube ou au crépuscule, en été comme en hiver, ses clichés restituent à merveille la poésie et la magnificence de la nature.
Avant de découvrir ses photos exposées ce jeudi 17 septembre 2020 dans notre galerie, rencontre avec l’artiste :
Céline Ducrettet bonjour ! Comment as-tu débuté la photo ?
Bien que la photo me fascinait depuis toute petite, j’ai vraiment débuté la photographie à la fin du lycée, quand mes parents m’ont offert mon premier appareil photo numérique. J’ai vraiment eu une « révélation » quand j’ai pris mes premières photos de paysages. J’avais enfin trouvé ce que j’aimais faire. J’avoue n’avoir jamais pris de cours ou regarder de tutos sur youtube. J’ai toujours travaillé au feeling, et j’admets avoir quelques lacunes en technique !
Comment décrirais-tu ton univers photographique à nos lecteurs ?
Je n’ai jamais vraiment su décrire mon univers, mais des retours que j’ai pu avoir au fil des ans, beaucoup parle de douceur et de poésie dans les paysages que je partage. Je crois que ce sont deux mots que j’aime plutôt bien pour décrire mon travail.
Je crois que c’est le bonheur de pouvoir se retrouver seule face à ces paysages aussi immense que majestueux. Cette sensation de se sentir minuscule face à cette nature, mais aussi, le calme et la sérénité que l’on retrouve dès qu’on prend un peu de hauteur. Sans parler de l’effort physique qu’il faut parfois déployer pour « mériter » ce genre de vue. On devient vite accro !
La lumière a une grande importance dans tes images, comment la travailles-tu ?
J’aime beaucoup photographier les paysages au coucher de soleil. Les couleurs y sont souvent magiques ! Orangées et parfois rouges, souvent roses et violettes. C’est vraiment mon heure préférée pour les photos. L’heure bleue est belle aussi en photo, bien que je la photographie beaucoup moins. La lumière et les couleurs sont toutes aussi intéressantes au lever de soleil ! Il faut juste réussir à se motiver et se lever tôt pour aller les capturer. Ce qui est souvent plus facile lors de bivouacs, car on est généralement debout très tôt.
Randonner avec du matériel, qui plus est en montagne, n’est pas forcément chose aisée… Comment t’équipes-tu et quel matériel photo utilises-tu ?
Je confirme, le poids du matériel à une importance lorsque l’on part sur de longue randonnée ! Je pars tou-jours avec mon Canon 5D mark II et trois objectifs : grand angle, zoom et une focale fixe. Ce n’est pas le matériel le plus léger. A force, je me suis habituée à randonner avec ce poids sur le dos. À l’avenir j’aimerai quand même investir dans du matériel plus léger. Surtout quand on part bivouaquer et que l’on a, en plus, tout le matériel pour camper !
Tu vas exposer certaines de tes photographies pendant l’exposition Talents grainedephotographe 2020 du jeudi 17 septembre. Quelles sont tes impressions ?
Je suis vraiment ravie de pouvoir exposer un peu de mes montagnes dans votre galerie à Paris. En espérant donner envie aux gens d’aller s’évader dans les hauteurs lors d’aventures ou micro-aventures en France !
Nées de la rencontre des vestiges d'une forêt vierge intemporelle et du talent de Michael Schlegel, les séries Fanal et Fanal II nous invitent hors du temps auprès de silhouettes végétales millénaires.
Les arbres ont cette particularité que de se révéler être particulièrement photogéniques. Ils nous rappellent à la beauté de la nature, à son indépendance et son caractère immémorial. C'est évidement le cas de la forêt Laurifère de Madère, l'une des dernières forêts vierges d'Europe. Composée de lauriers à feuille persistante et âgée de plusieurs millions d'années, cette forêt subtropicale - classée au Patrimoine Mondial de l'UNESCO - abrite un écosystème unique et fragile.
Connu pour ses magnifiques paysages en noir et blanc et au style minimaliste, le photographe allemand Michael Schlegel a posé ses valises à Madère et arpenté les chemins de la Laurisylve.
Lorsque je suis arrivé à Fanal dans la Forêt Laurifère de Madère, je me suis rendu compte que la beauté des paysages dépassait allègrement mes attentes ! J'ai été très chanceux avec la météo car elle correspondait en tout points pour le style de photo que j'envisageai alors : un brouillard dense tout au long de la journée. J'y ai photographié pendant 5 jours consécutifs. - Michael.
Résultat de cette rencontre : les séries sobrement intitulées Fanal et Fanal II, du nom du chemin de randonnée parcourant la forêt. À travers ses clichés emprunts de brume et à la composition épurée, Michael nous offre un moment privilégié, presque intime, avec ces arbres millénaires.
J'ai adoré marcher seul dans cette atmosphère hors du temps où je ne voyais que ce le brouillard me laissait apercevoir. A travers mes photos je n'ai donc pas souhaité exprimer activement un message artistique, mais plutôt retranscrire ma vision et mon expérience de cet endroit. - Michael.
Premier photographe à rejoindre l’équipe lors de la création de Graine de Photographe en 2011, Thomy Keat est un photographe extrêmement polyvalent bien que spécialisé dans le portrait, le reportage institutionnel et le packshot. Ancien assistant du photographe Arnault Joubin, il est avant tout passionné par la street photography.
Membre des collectifs Fragment et Regards Croisés, ambassadeur de la marque Ricoh Pentax, il anime régulièrement des conférences autour de la photo de rue et a également remporté en 2018 le 3ème prix du concours « It’s So Street » organisé par Compétence Photo en partenariat avec Fujifilm. Vous pourrez également le retrouver lors d’une Masterclass Photo Street photography exceptionnelle !
Pour cette occasion, il nous fait le plaisir de répondre à nos questions !
Le fait de ne pas aimer être sur les photos. Je me suis donc naturellement vite retrouvé à avoir l’appareil entre les mains pour prendre les petits instants familiaux.
Qu’est ce que tu préfères en photo ?
Contrairement à ce qu’on peut penser, on garde tout de même une certaine liberté dans nos travaux de commande. Surtout, c’est très varié et on ne fait jamais la même chose, même dans le corporate ! De telle sorte que c’est toujours un challenge avec de nouveaux clients. Et puis j’aime le contact avec les gens. Mais dans ma pratique personnelle de la photo, la liberté de création est plus grande. Pour ce qui est de la Street Photography, que j’affectionne par dessus-tout, c’est une forme de thérapie, un moyen de d’évasion, une manière de se concentrer sur soi-même.
Étant jeune papa, les projets en cours se font exclusivement via les 2 collectifs dont je suis membres : FRAGMENT et Regards Croisés. Je réalise également des portraits d’artistes musicaux pour le webzine Froggy’s Delight. En revanche j’avoue ne pas trouver le temps, pour le moment, pour des projets complètement personnels… mais je devrais !
Quel matériel préfères-tu utiliser ?
Dans mon travail pro j’utilise un Canon 6D ainsi qu’un Fuji XT20. Pour le perso et la Street, un Ricoh GR3. D’ailleurs, je suis maintenant ambassadeur pour Ricoh !
Quels sont tes spots photo préférés à Paris? Est-ce que tu as des endroits un peu cachés à nous présenter ?
J’adore tout ce qui est urbain, plus particulièrement ce qui est moderne. Cette esthétique me permet de soigner mes arrières-plans. Je pense notamment aux quartiers de Beaugrenelle, de la BNF, de la Défense ou encore de la dalle de Tolbiac. Mais pour autant, il ne faut jamais hésiter à prendre des chemins détournés que l’on ne connait pas afin de découvrir de nouveaux spots.
Je suis, fièrement, le 1er prof de Graine de Photographe à avoir été recruté ! Je me vois encore à cette terrasse de café pour m’annoncer la création de Graine de Photographe. L’idée de se lancer dans cette aventure, en analysant bien les vrais demandes de nos clients/élèves. Donner des cours avec la passion qui nous anime en tant que photographes professionnels, ce fut en définitive une évidence.
Qu’est ce que tu préfères enseigner chez Graine ? Pourquoi ?
Je suis totalement polyvalent, mais il est vrai que j’ai une petite préférence pour les cours avec une forte composante technique : Profondeur de champ, Exposition et mode manuel, Photo au flash. J’aime la notion de vulgarisation du savoir. Faire comprendre les choses, quelque soit le niveau de l’élève, et encore plus quand il est totalement débutant. Il y a très souvent cette lueur dans le regard et surtout, ce sourire quand il ou elle comprend !
As-tu une anecdote de cours avec Graine à raconter ?
J’ai eu un élève qui aimait beaucoup utiliser des grandes ouvertures. Il avait donc tendance à rechercher des focales onéreuses qui permettent cela. Mais j’ai réussi à le convaincre, en lui montrant des exemples, qu’il était très utile d’aller vers les autres diaphragme plus fermés afin de changer sa lecture d’image, son propos et en plus, gagner en qualité d’image. Aujourd’hui, il est devenu un photographe de talent travaillant en agence et ayant gagné plusieurs prix. Ce n’est évidement pas de mon fait, mas si j’ai pu ne serait-ce que l’aider un petit peu, c’est déjà une grande fierté. Et par dessus-tout, c’est devenu un ami ! Que demander de plus ?
Quels conseils donnerais-tu à quelqu’un qui débute ?
La photo, ce n’est que 3 éléments : les sensibilités du capteur (iso), la vitesse d’obturation et l’ouverture du diaphragme. Maitrisez ces 3 éléments et vous n’aurez plus qu’à vous concentrer sur le cadrage ! La technique est importante afin de se faire finalement « oublier ». La comprendre, c’est avancer et s’en détacher !
Depuis les airs et à travers ses photographies aériennes, le photographe allemand Tom Hegen nous interroge sur l’impact de l’Homme et de ses activités sur son environnement à l’heure de l’anthropocène.
Spécialisé dans la photographie aérienne, Tom Hegen a développé au fil des années une démarche à la fois singulière et fascinante. Après-tout, les photos de paysages édulcorés et épurés fleurissant par millions sur les réseaux-sociaux représentent-elles réellement notre environnement ?
Le photographe allemand à décidé de s’interroger sur la notion même de paysage ou plutôt de « landscape » – en anglais. Etymologiquement, « land » est un mot d’origine germanique désignant en son sens premier la notion de terre. Le suffixe « -scape », ou « -schaffen » en allemand, se réfère quant à lui au verbe « shaping » qui signifie « façonner ».
« Landscape », au sens de « landscaping » (littéralement « aménagement paysager » en français), désigne donc une activité modifiant de manière visible les caractéristiques d’une zone donnée : « En conséquence, j’ai commencé à voir la photographie de paysage comme une manière de documenter non plus une nature vierge et intacte, mais plutôt les endroits modifiés par l’humain. » – Tom Hegen.
C’est donc l’aménagement du territoire par l’Homme et par extension le concept d’Anthropocène qui se retrouve au coeur de The Greenhouse Serie ici présentée.
« L’une des principales problématiques au regard de notre avenir sur Terre concerne notre alimentation : comment allons-nous nourrir une population mondiale en constante croissance alors même que nos ressources vont se raréfier ? […] Ces fermes intérieures sont des prototypes créés en vue de tester comment il est possible d’accroître le rendement agricole tout en cultivant avec des ressources limités et un espace réduit. » – Tom Hegen.
Curieux de voir à quoi pouvait bien ressembler ces serres recouvertes de LED, Tom s’est rendu aux Pays-Bas afin de pouvoir les observer depuis les airs et de nuit ! Des champs de LED, parfois qualifiés « d’aurores boréales de l’agriculture » – notamment en Bretagne où de telles installations ont également vu le jour afin de produire des tomates à longueur d’année -, s’étalent alors sous nos yeux.
Si ce surnom plutôt flatteur rend parfaitement compte de l’esthétique qui se dégage de ces serres une fois la nuit tombée, les clichés de Tom Hegen ne soulignent pas seulement leur étendue. Ils montrent aussi à voir leur nocivité : l’intensité des LED est telle que leur éclairage dépasse allègrement celui des centres-ville. Sans parler de l’énergie nécessaire à leur fonctionnement, la pollution lumineuse engendrée par ces éclairages impacte directement et profondément les écosystèmes.
« La photographie aérienne est un moyen incomparable en vue de documenter l’intervention humaine sur les environnements naturels car elle permet d’en prendre la mesure. Je suis également fasciné par l’abstraction provenant du changement d’échelle ; le fait de voir quelque chose de familier d’un nouveau point de vue totalement inhabituel. J’utilise d’ailleurs cette abstraction, comme un langage afin d’inspirer les gens. Car ils doivent décoder ce qu’ils sont en train de regarder, ce changement d’échelle leur offre un moyen de s’engager plus profondément dans le sujet qu’ils observent. » – Tom Hegen.
Membre de l’équipe Graine de Photographe depuis 2014 et l’ouverture des cours photo à Nice, Ilan Dehé est un photographe passionné par la transmission de ses connaissances et de son savoir-faire. Si vous n’avez pas encore suivi de cours à ses côtés, vous avez peut-être déjà découvert son travail à travers sa série « C’est mon Koeur », son exposition « Regard(s) sur le sport » ou encore le voyage Graine de Photographe sur les glaces du Lac Baikal en 2019.
Touche-à-tout, il ne cache pas pour autant son fort attrait pour le portrait que l’on peut admirer sur Instagram où il travaille, notamment, pour des personnalités comme L’atelier de Roxane ou DouzeFevrier. Découvrez sans plus attendre son interview !
Le journalisme. C’est d’abord en suivant une formation en journalisme que j’ai eu mes premiers cours de photographie. J’ai rapidement compris que j’aimais l’image au sens large. Par la suite, j’ai fait de nombreuses connections avec mon enfance et mon adolescence et je me suis alors rendu compte que la photographie avait toujours été très présente pour moi. Je n’en avais simplement pas encore pris conscience.
Qu’est-ce que tu préfères en photo ?
Que ce soit sur mes projets perso ou pro, j’adore le portrait. J’ai fait beaucoup de styles différents, j’ai expérimenté la photographie de paysage, de concert, la street photography, le reportage, le studio. Mais aujourd’hui ce qui me plait le plus c’est vraiment le portrait. La relation qui se créer entre moi, le photographe, et la personne photographiée, c’est à chaque fois différent, à chaque fois unique et je trouve ça passionnant !
Plusieurs ! Il y a mon projet en faveur de la lutte contre le cancer du sein, pour lequel je photographie des femmes qui luttent contre cette maladie afin de montrer que l’on peut rester belle, féminine et cela avec ou sans cheveux. Ce projet restera toujours ouvert.
Puis j’ai également des projets qui relèvent de l’artistique pur dans lesquels je travaille le flou et la couleur.
Et là je suis en train de préparer pour cet hiver un shooting Winter Wedding. Le mariage constitue aussi une part de mon activité professionnelle.
Alors je suis un fan inconditionnel des focales fixes. Puis en boitier j’adore utiliser mon appareil photo moyen formatFujifilm. Mais j’aime aussi mon petit Fuji x100f pour sa compacité et sa qualité d’image sans compromis.
Quels sont tes spots photo préférés à Nice ? Est-ce que tu as des endroits un peu cachés à nous présenter ?
Hahaha, les spots cachés ! Non je n’en ai pas vraiment. En fait, le plus important à mes yeux c’est surtout la lumière. La façon dont elle va révéler le lieu et rendre le moment spécial et unique. J’adore quand une personne regarde une photo et se demande à quel endroit la photo a été prise et que, finalement, le lieu est connu.
Pour le coup, c’est Graine de Photographe qui m’a connu! Oui, ils m’ont trouvé sur internet puis contacté et ça a « matché ». Et je suis tellement heureux et fier de travailler avec eux ! Je me retrouve complètement dans leur philosophie, dans leur approche de la photo et leur pédagogie.
Qu’est-ce que tu préfères enseigner chez Graine de Photographe ? Pourquoi ?
J’ai deux cours que j’adore partager. D’abord, le cours Exposition et mode manuel car je trouve que c’est avec ce cours-là (après avoir suivi Vitesse et mouvement et Profondeur de champ) qu’on ouvre d’un coup d’immenses et d’innombrables possibilités photographiques. Et les participants le touchent clairement du doigt.
Le second atelier que j’aime particulièrement assurer, c’est celui Composition. C’est un cours quasi philosophique pour moi. C’est une formation durant laquelle je transmets le fait de voir les éléments autrement, de se placer différemment aussi pour s’ouvrir de nouvelles perspectives.
As-tu une anecdote de cours avec Graine de Photographe à raconter ?
Ce n’est pas vraiment une anecdote, mais plusieurs participants ont suivi tous les cours avec moi à Nice. Je suis vraiment heureux de savoir que certains sont passés pro et vivent aujourd’hui de leurs photos !
Quels conseils donnerais-tu à quelqu’un qui débute ?
Il y a tellement de conseils à donner, ça dépend de la personnalité et des objectifs de chacun. Mais quoiqu’il arrive : amusez-vous, prenez du plaisir à shooter ! Ensuite, prenez le temps de regarder et d’analyser vos images (comme on le fait en cours). Et si ça vous plait venez suivre des cours avec nous, vous allez gagner un temps fou ! Puis en plus c’est toujours sympa 🙂
En noir et blanc, Troy Colby nous fait entrer dans l’intimité de sa relation paternelle.
Troy Colby est né en 1975 dans le Kansas rural et vit actuellement à Lawrence. Son travail et ses recherches explorent le délicat équilibre de la famille et de la paternité. Aujourd’hui père de 4 enfants, Troy photographie sa propre famille en vue de comprendre les qualités émotionnelles qui se développent avec la paternité.
La photographie est alors devenue son moyen de compréhension par lequel il créer en même temps sa propre interprétation de l’album de famille idéal à travers de touchants portraits en noir et blanc.
Je suis tombé amoureux de la photographie dans la fin des années 80 alors que j’étais un ado fou de skateboard. En prenant du recul, j’ai réévalué mes priorités dans la vie. J’ai choisi de retourner à l’école afin d’apprendre le montage vidéo. C’est ainsi que j’ai eu l’opportunité d’utiliser un 35mm lors d’un travail, je me rappelle encore à quel point j’ai tout de suite adoré la photographie. J’ai donc décidé de suivre quelques cours de photo et des années plus tard, j’ai obtenu mon MFA (Master of Fine Art) en photographie.
Qu’est-ce qui vous a amené à ce projet ? Aviez-vous au départ une idée précise de celui-ci ?
Ce projet est venu de manière organique. Nous venions tout juste de déménager de l’autre côté de l’Etat et je perdais alors les paysages ruraux reculés qui composaient une grande partie de mes précédents travaux. En cherchant à comprendre ma connexion et ma relation à ce nouvel environnement, j’ai remarqué les difficultés auxquelles mon plus jeune fils faisait face. J’ai pris quelques images et avant même de le savoir, une série était née autours de ses migraines. Depuis lors, il y a presque 4 ans déjà, cela s’est mêlé à mon rôle de père.
Ce travail montre également l’immobilité et les luttes de la vie domestique. Le temps nous dira comme tout cela fonctionne ensemble, mais je vois mes derniers travaux comme une continuation de chacun. Peut-être qu’un jour tout cela finira en un seul gros livre ?
Quelle est pour vous votre relation entre famille et photographie ?
Il est devenu difficile pour moi de séparer les deux, particulièrement lorsqu’il s’agit de partager mon travail. C’est très personnel et en même temps je sens que j’ouvre les portes de notre vie privée dans une certaine mesure et ce, bien que chacune photo est uniquement l’instantané d’un moment. Photographier ma famille est un combat car lorsque je les photographie je me sens extérieur d’un point de vue de la compréhension. C’est devenu une manière de faire face à mes démons. Je sens que la photographie me permet finalement d’être un meilleur père et un meilleur mari.
Diriez-vous que travailler avec votre fils a eu un impact sur votre relation avec lui ?
Effectivement. Je me suis rendu compte que je suis devenu plus patient envers tout le monde à la maison. Je pense que cela à voir avec le fait d’être attentif et la recherche de quiétude dans une famille qui bouge et change constamment. C’est mon plus jeune et probablement dernier enfant. J’espère que nous pourrons chérir ces moments en vieillissant.
Zack Seckler est né à Boston. Après avoir étudié la psychologie à l’Université de Syracuse, il part seul en voyage dans le nord de l’Inde avec un petit appareil photo compact. C’est au cours de ce voyage que naît son amour pour les arts visuels. A son retour aux Etats-Unis, il suit des cours de photographie dans la prestigieuse Newhouse School. Une fois diplômé en 2003, il commence à travailler en tant que photo-journaliste, mais dès 2008 il se lance dans des projets publicitaires en parallèle de ses projets personnels artistiques.
Sa première série, Botswana, a été photographiée en 2009. Présent dans le pays dans le cadre d’un contrat, Zack Seckler demande conseil à son client pour occuper ses journées libres. Il est alors introduit auprès d’un pilote avec qui il survole finalement le désert de sel au nord du pays dans un appareil ultra-léger : “c’était juste moi et le pilote, assis l’un à côté de l’autre, nos genoux se touchant pratiquement. Il n’y avait pas de vraie porte, pas de fenêtres, uniquement un pare-brise, un moteur et des ailes”.
Ce n’est qu’en novembre 2015, soit 6 ans plus tard, que l’artiste s’envole de nouveau dans les airs pour photographier. Zack fait alors cap au sud de l’Islande d’où il reviendra avec de sublimes images offrant un point de vue bien différents de ces paysages nordiques sauvages.
Aux volcans et glaciers qui symbolisent désormais l’Islande dans l’imaginaire collectif, se substituent les photo aériennes oniriques de Zack Seckler. Des tableaux aux nuances bleues glacées, le photographe nous plonge dans un univers que l’on pourrait croire imaginaire mais dans lequel otaries, lions de mer et oiseaux marins viennent nous rappeler qu’il s’agit bien de notre planète Terre.
Ses photographies abstraites nous offrent une perspective extraordinaire de certains des endroits les plus reculés et difficiles d’accès de la planète :
« Entre 15 et 150 mètres, les paysages survolés oscillent entre le réel reconnaissable et l’abstrait. C’est exactement ce qui m’attire vers ce fil où l’on se balance entre réalité et abstraction » – Zack Seckler.
En évitant délibérément l’horizon et en photographiant le plus souvent depuis la fenêtre de l’appareil suivant un angle perpendiculaire au sol, Zack renforce le sentiment de désorientation qui se dégage de ses prises.
« Être dans cet avion vous permet de voir le monde depuis une perspective complètement différente et largement cachée du regard humain. D’une certaine façon cette vue simplifie les paysages tout en révélant leur complexité. Il s’agit de notre planète, mais également d’un nouveau monde. Cette expérience est puissante, et j’espère qu’une partie de ce sentiment se transmet à travers mes photos » – Zack Seckler.
Brasilia, la street photography dans les rues de la capitale brésilienne par le journaliste et photographe brésilien Gustavo Minas
Journaliste et photographe freelance, Gustavo « Minas » Gomas – de son nom complet – s’est installé à Brasilia en 2014. S’il a commencé à photographier au lycée puis à l’Université – où il a appris la technique et à travailler en chambre noire -, Gustavo s’est lancé pleinement dans la pratique photographique en 2007.
A cette époque, il travaille alors d’arrache-pied pour un journal de Sao-Paulo. Les horaires sont interminables et les journées harassantes. Pour s’évader de ce quotidien qui le poursuit trop souvent les weekends, Gustavo fait l’acquisition d’un appareil photo numérique. Immédiatement, il prend en photo tout ce que croise son regard.
En 2009, désireux de reprendre le contrôle de sa vie professionnelle, il décide de rejoindre une formation de deux ans aux côtés de Carlos Moreira, un maitre de la photographie brésilienne qui change alors sa vie en lui faisant changer de regard sur la photographie :
« Il a changé ma vie en me parlant de photographie comme d’un moyen d’expression personnel et comme d’un moyen de connaître non seulement le monde, mais aussi soi-même. A travers mon métier, je suis entré en contact avec des coloristes tels que Harry Gruyaert, Alex Webb ou Gueorgui Pinkhassov, ce qui m’a aidé à forger mon regard » – Gustavo Minas
Gustavo ne s’arrête jamais vraiment de photographier et capture tout ce qui attire son attention. Tout naturellement, la street photographys’impose à lui comme une pratique de prédilection qui lui permet de s’aérer l’esprit : « C’est un procédé très méditatif. J’essaye d’avoir l’esprit aussi vide que possible lorsque je photographie » – Gustavo Minas
Equipé de son Fujifillm X-T2 et d’un objectif 27mm f2.8, Gustavo cherche à extraire de la fiction du quotidien. Ses clichés sont contrastés, colorés, lumineux, parfois très sombres. Couleurs et lumières ; c’est principalement avec ces deux composants et en jouant sur leur équilibre qu’il nous donne à voir l’extraordinaire dans l’usuel d’apparence si souvent banale.
En général je chasse la lumière, les couleurs, les personnages intéressants. Je ne m’intéresse pas à décrire les choses tel qu’elles sont. A mes yeux, la street photography c’est créer de la fiction à partir de faits du quotidien. Pour y parvenir il est possible d’utiliser la lumière, les couleurs, les postures, des reflets ou en déclenchant lorsque qu’un élément présent dans le cadre suggère une histoire différente qui n’est pas nécessairement conforme à la réalité.
– Gustavo Minas
Il confie par ailleurs volontiers que la lumière est ce qui attire son regard au premier coup d’oeil, car au-delà de son empreinte esthétique évidente, elle a le pouvoir de « révéler une certaine aura, de faire briller les choses autrement ».
Avant de vous laisser admirer cette série capturée dans les rue de Brasialia, Gustavo a un conseil pour les amoureux de street photography qui ont peur de se lancer car craignant la réaction des inconnus qu’il chercheront à photographier :
Juste, allez-y ! La plupart des gens s’en fichent, certains apprécient même ! Je suis quelqu’un de timide et ça n’a jamais été un problème. Ecoutez votre musique avec vos écouteurs vissés sur les oreilles, cela aide. Et si vous avez à le faire, dites aux gens que vous étudiez la photographie, ce qui sera toujours vrai.
– Gustavo Minas
Installé à Limoges, Louis Maniquet a découvert la photographie dès son plus jeune âge. Aujourd’hui âgé de 21 ans, c’est il y a maintenant 3 ans et suite à un séjour de plusieurs mois à Londres qu’il se prend véritablement de passion pour cette pratique artistique.
De retour en France, il ne s’est depuis jamais arrêté de shooter !
Jeune designer, Louis est également un photographe au style déjà bien affirmé. Entre photo de rue et portraits, l’esthétique urbaine est au centre de son univers photographique.
Ce qui est étonnant c’est que j’ai vécu une grande partie de ma vie à la campagne ; en réalité j’y ai même grandi. De plus, je n’habite pas dans une ville où l’art urbain est particulièrement présent. Cependant, je pense que les lignes, les couleurs, ou encore les perspectives que l’on retrouve dans les grandes villes sont une grande source d’inspiration ; elles permettent généralement une composition de photo plutôt réussie.
Les clichés de Louis font la part belle à une lumière particulièrement soignée, jouant fréquemment les premiers rôles. Le plus souvent naturelle et douce, Louis lui accorde une attention particulière dès la prise de vue et jusqu’au post-traitement.
À chaque photo, j’essaye de me demander comment je vais faire ressortir le sujet principal. Cette question se pose aussi bien pour les photos de paysage que pour les portraits […] Je travaille au maximum la lumière sur le terrain pour qu’elle soit exploitable, puis je la retravaille en post-production. Il n’y a pas forcément de traitement différent pour les portraits, tout dépend de l’ambiance que je souhaite donner.
Il s’en dégage une atmosphère envoutante reposant sur un jeu subtil de contrastes. Marqué tout en étant diffus, cet équilibre entre ombres et lumière vient adoucir l’aspect brut des lignes et matériaux caractéristiques des milieux urbains.
“Amoureux” des objectifsgrands-angle et de son 10-20mm avec lequel il réalise la plupart de ses clichés, Louis shoot ses portraits au 50mm.
Son appétence pour la création visuelle ne se borne pas qu’à la photographie. Exerçant le métier d’UI designer dans une agence de communication, Louis s’est récemment équipé d’un Sony Alpha 7III car il souhaite explorer sérieusement le domaine de la vidéo.
David Schermann est un photographe de 27 ans installé à Vienne. S’il a débuté la photographie il y a plus de 9 ans, il ne vit pas pour l’instant de sa passion qui l’anime tant. Il a donc fait le choix d’étudier la géographie et la psychologie à l’Université de Vienne.
C’est dans le cadre de ses études en géographie qu’il s’est rendu au Kirghizistan ; pays d’Asie centrale à l’authenticité pour l’instant préservée des flux massifs de touristes.
De ses pérégrinations dans cette région du monde à l’activité tectonique intense – raison initiale de son voyage -, David a tiré une sublime série de photos argentiques qu’il a tout naturellement nommée Open Land :
Je n’avais pas réalisé à quel point il s’agit d’un pays immense ! C’est vaste et les routes ne sont pas très bien aménagées, ce qui rend les déplacements parfois très longs. Je ne vois pas ça comme un aspect négatif, mais plutôt comme un aspect typique de cette région du monde. C’est d’ailleurs pourquoi j’ai appelé ma série Open Land […] Les vastes plaines et les immenses chaînes de montagnes lointaines en arrière plan sont des paysages que je n’oublierai jamais !
De retour à Vienne et après développé ses clichés, une photo le marque plus particulièrement. Pas tant pour le résultat obtenu, mais davantage pour les souvenirs qui s’y sont ancrés :
Il s’agit d’une photo prise lors d’une randonnée dans le parc national d’Ala Archa. Le sentier de randonnée que nous avons suivi nous a mené à 3500m d’altitude, au pied du glacier d’Ak Sai. Nous avons marché environ 5h. C’était assez épuisant pour moi. La photo en elle-même n’a rien de très spécial au premier regard, mais les efforts qu’il y a derrière la rendent vraiment spéciale pour moi.
Bien plus qu’une simple lubie répondant d’une mode « rétro » résolument en vogue ces dernières années, David Schermann voit en la photo argentique un processus créatif bien spécifique, plus lent et plus réfléchie que le numérique :
Photographier en argentique est un processus particulier, à mes yeux plus lent et qui me plait énormément. Vous n’avez que 36 photos sur une pellicule, alors chacune d’entre elles compte ! Vous devez alors prendre votre temps, pensez à ce qui vous motive à déclencher, à l’angle, au cadrage, etc. Ou tout simplement vous devez vous demander si cette photo vaut vraiment la peine d’être prise.
David Schermann
Le grain de la photographie argentique vient souligner l’authenticité naturelle et culturelle de l’ancienne république soviétique qui se révèle sous nos yeux et à travers ceux de David.