paysage Ambre de l’AlPe

Entre rêve et évasion, la photo de paysage selon Ambre de l'AlPe

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The Ephemeral Lands of Fire © Ambre de l’AlPe

Ambre de l’AlPe est une photographe française fascinée par la nature depuis son plus jeune âge. Principalement connue pour ses photos de paysages, elle réalise également des macros d’insectes ou de plantes ainsi que quelques portraits.

Rêveuse invétérée en constante quête d’évasion, Ambre de l’AlPe capture des scènes magiques où règnent à la fois calme et intensité. Plus que des images, elle cherche à nous transmettre ses émotions, sa passion.

 

Nous vous laissons découvrir son parcours et sa vision de la photographie à travers cette interview exclusive !

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Gates of Heaven © Ambre de l’AlPe

Pourriez-vous vous présenter en quelques mots ?

C’est peu, quelques mots… d’autant plus que j’ai l’habitude de m’étaler !

Je suis née à Strasbourg il y a ¼ de siècle, et j’ai longtemps grandi en ville, ne m’évadant que pendant les vacances. Depuis toute petite, les montagnes sont mon terrain de jeu estival et je campe chaque été quelques semaines avec ma mère. Avant dix ans, j’ai mon premier appareil argentique, et grave avec parcimonie quelques instants importants sur la pellicule. Les paysages ont déjà ma préférence. D’autant plus quand, adolescente, je me mets à l’alpinisme et ai l’occasion de découvrir des paysages de plus en plus magiques. J’achèterai au collège un compact numérique, puis au lycée enfin un reflex.

En 2010, j’obtiens un bac S et m’oriente vers la fac de médecine. C’était sans compter l’assertion d’Henry David Thoreau, qui bien vite se vérifie : « Si une plante ne peut vivre selon sa nature, elle dépérit ; un homme de même. » À chaque occasion je m’échappe. Mes randonnées et bivouacs se multiplient. J’ai la chance d’avoir obtenu une bourse au mérite suite au bac et utilise ces quelques sous pour sauter sur des occasions de voyages. J’abandonne la fac en 2012, et me lance en tant que photographe autodidacte. Des activités saisonnières complètent cette ébauche abstraite de ‘vie d’artiste’.

Au printemps dernier, en 2016, je termine une formation d’Accompagnatrice en Montagne et organise maintenant des randonnées et stages photo. Toujours en quête de cohérence, j’essaye de tracer ma vie suivant une sorte de logique et d’éthique qui concorde avec le respect de la Nature dont je vise à illustrer la majesté. Je me suis pour l’instant éloignée des villes et rapprochée des Alpes : j’habite maintenant avec un groupe d’amis sur une colline boisée de la Drôme, non loin du Vercors. Les montagnes restent un fil conducteur dans mes travaux et expérimentations : comment mieux garder les pieds sur Terre en ayant la tête dans les nuages ?…

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Built to Fall © Ambre de l’AlPe

Si vous deviez choisir trois mots pour décrire votre univers, quels seraient-ils ?

C’est peu aussi, trois mots. Disons, parmi tant d’autres qui se présentent… : Intense, Naturel, Fascinant.

Intense parce qu’il semblerait que j’ai une tendance récurrente à ressentir beaucoup de choses de façon particulièrement profonde. Je peux en faire abstraction, mais me rends compte que c’est dans cette intensité que je me retrouve le mieux, en général. C’est une sorte de ligne de mire fluctuante entre enthousiasme enchanté et désolation farouche ; qui tend à s’exprimer tant en mots qu’en images. (Mais même dans les photos les plus sombres, il y a toujours un coin de lumière, d’optimisme, d’espoir.) Il me manque sans doute beaucoup de termes pour exprimer ce que j’aimerais partager ; et les images étant un langage universel… la photo était une des évidences.

Naturel car c’est vers la Nature que je me suis tournée. Après avoir passé longtemps – bien trop longtemps – enfermée en ville en appartement, je tends maintenant à habiter davantage dans une cabane dans un coin de forêt qu’entre les immeubles bétonnés ; et c’est de loin les paysages vierges d’empreinte humaine qui me transcendent le plus. Naturel aussi car je préfère être moi-même et tenter de le rester, être cohérente, éviter au maximum les compromis ou les apparences artificielles. J’aimerais être acceptée en tant que ce que je suis sans avoir à me cacher derrière une façade simulée ou faire semblant.

Fascinant car les merveilles de cette Terre savent m’épater chaque jour. De même parfois les émotions qu’elles provoquent en moi et que je soupçonne d’engendrer chez beaucoup d’autres.

J’aurais pu mettre simplement « Vivant ». D’ailleurs, ce mot-là regrouperait le sens des trois autres… !

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Révision de Classique © Ambre de l’AlPe

Vous avez l’air de beaucoup aimer écrire, il y a toujours de longues descriptions qui accompagnent vos photos… pourriez-vous nous en dire plus sur le rapport mot-image que vous entretenez ?

Pour moi, l’écriture va spontanément avec les images. Ce ne sont pas que des descriptions matérielles mais aussi des réflexions, des points de vue, digressions, évasions… Des petits bouts de ce que je pense et vis… Comme une sorte de journal de bord sans nécessité de voyage lointain. Davantage que des photos, c’est désormais un ensemble, différentes facettes d’un même univers, que j’aime partager. Dans ma façon de voir, les diverses formes d’“art” – la photographie, l’écriture, mais aussi le dessin, la musique etc. – sont autant de moyens d’expression pour parfois dire la même chose. Chacun sera plus sensible à un style ou une association ; parfois avec un peu de chance c’est l’ensemble qui fera écho…

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A mes Anges Gardiens • Les Etoiles Filantes © Ambre de l’AlPe

Quel est votre rapport à la retouche ?

Maintenant j’aime mieux parler de « traitement » (post-traitement, post-processing) que de retouche : sauf exceptions, je ne modifie pas la scène existante (ni éléments, ni couleurs). Quand je parle d’exceptions, c’est pour supprimer un élément gênant : un pylône, un personnage au loin, une traînée d’avion, une herbe qui gêne la composition… (et l’éternelle collection de taches qui constelle mon capteur.) Ce que je ne fais quasiment plus. Plus le temps passe, plus j’essaye de me rapprocher du rendu final, de quelque chose de naturel dès la prise de vue. Il y a par contre beaucoup de réglages (en particulier sur la balance des blancs et les contrastes) qui tentent de rapprocher l’image non seulement de ce que je vois, mais aussi de ce que je ressens.

Mon action se rapproche désormais d’une sorte de ‘développement’ en version numérique. Je tente d’équilibrer le rendu au niveau global ; puis traite contraste et luminosité par zones pour orienter parfois le regard vers ce que je considère comme des points « clef », pour faire ressortir et accentuer certains secteurs…
Au delà, on peut obtenir des choses magnifiques mais pour moi ce n’est plus vraiment de la photo, plutôt du graphisme… C’est beau aussi ; simplement différent.

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Dream Painter © Ambre de l’AlPe

Votre matériel/logiciels ?

En boîtier, j’ai le Canon 5D Mark III. Après avoir commencé en Nikon, j’ai opté pour Canon pour de simples raisons de praticité : les amis avec qui je faisais le plus de sorties utilisaient cette marque et c’était bien plus simple pour s’échanger du matériel. Certaines images que je vous ai transmises sont réalisées avec le 5D Mark II (voire avec le 6D que l’on m’a prêté lorsque mon appareil a été en réparation).

La plupart de mes photographies de paysages sont réalisées avec le 17-40. J’utilise sinon de plus en plus le 85 f/1.8, en paysages et en portraits, ainsi que le 150-600 de Sigma. Pour les photos de nuit, je me suis tournée vers le 14mm Samyang (f/2.8).

En matière de traitement, j’utilise dans un premier temps DPP « Digital Photo Professional », où je peux retrouver les réglages effectués lors de la prise de vue ; puis au besoin Photoshop. J’espère d’ici peu passer à Lightroom, qui me semble très agréable d’utilisation et sur lequel les gens ont mois d’a priori.

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Requiem for a Dream © Ambre de l’AlPe

Autre chose à nous dire ?

J’aimerais partager un bout de texte qui semble assez représentatif de ma façon d’être et de voir :

La Nature et les Montagnes en particulier sont bien davantage qu’une source d’inspiration, un décor « joli » dont il serait appréciable de ramener quelques cartes postales ou de quoi refaire le papier peint. S’imprégner des lieux, en faire partie, y passer du temps, des moments forts –agréables ou rudes, souvent les deux- est devenu nécessaire. Un besoin viscéral. Une parenthèse de vie qui en constitue en fait l’essence, le carburant pour tenir le reste du temps ; comme si le reste brodait simplement autour de ces moments clés de quoi les attendre. Une sorte de calendrier de l’avant mouvant et annuel.

« Monter pour photographier ou grimper pour vivre plus intensément avec l’excuse de ramener quelques images…? » La photo est revenue le parfait prétexte, la justification de la fuite, le moteur à mettre en branle pour commencer le voyage. Le moyen de décamper pour aller poser la tente ailleurs, histoire de tenter quelque chose.

C’est sans doute cette association des deux qui désormais constitue une bonne partie du noyau autour duquel gravite ma Vie.

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Raison d’Être © Ambre de l’AlPe

Peut-être que je me suis tournée vers le partage de photographies pour sensibiliser les gens à la beauté du Monde et inciter à respecter et se rapprocher de cette dame nature si incroyable, ce « grand dehors » qui intimide et dont la société souvent nous éloigne de plus en plus. Bref, prenons soin de nous et du monde…

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The Sun is Dying © Ambre de l’AlPe
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Echo © Ambre de l’AlPe
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Gaïa’s Majesty © Ambre de l’AlPe
Ambre de l’AlPe
Portrait de la photographe Ambre de l’AlPe

Retrouvez l’ensemble du travail d’Ambre de l’AlPe sur son site, son blog et n’hésitez pas à la suivre sur Facebook et 500px !

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Anita Wasik, délicatesse avec ses portraits féminins dans la nature

Photo - Anita Wasik
© Anita Wasik

Anita Wasik, des émotions au delà de l'objectif

Anita Wasik est une photographe polonaise spécialisée dans le portrait et la photo de mode. Après 20 années entières passées à apprendre le violon et à enchaîner les concerts avec son orchestre, Anita Wasik a décidé de vivre de la photographie. Cette décision a changé sa vie et lui a appris que rien n'était impossible.

Éphémère, émotion et beauté, voilà les trois mots qu'elle choisit d'associer à son univers. Elle trouve son inspiration dans les scènes de la vie quotidienne et de la nature. Les émotions qui passent sur un visage, les visages eux-mêmes, la lumière du crépuscule ou de l'aube, les jolis jardins... Entre la douce lumière et les nuances mystérieuses de ses portraits féminins, ses images semblent inspirées de la poésie et du rêve.

Sur son Sony A7 ou son Canon 6D, Anita Wasik utilise surtout des objectifs vintage Helios et Planar qui permettent uniquement une mise au point manuelle mais qui offrent un rendu unique.

 

Laissez-vous séduire par la délicatesse des portraits d'Anita Wasik !

 

Photo - Anita Wasik
 Anita Wasik

 

Photo - Anita Wasik
© Anita Wasik

 

Photo - Anita Wasik
© Anita Wasik

 

Photo - Anita Wasik
 Anita Wasik

 

Photo - Anita Wasik
© Anita Wasik

 

Photo - Anita Wasik
© Anita Wasik

 

Photo - Anita Wasik
 Anita Wasik
Photo - Anita Wasik
© Anita Wasik

 

Photo - Anita Wasik
Anita Wasik DOWN

 

Photo - Anita Wasik
© Anita Wasik

 

Photo - Anita Wasik
 Anita Wasik

 

Photo - Anita Wasik
© Anita Wasik

 

Photo - Anita Wasik
© Anita Wasik

 

Portrait de la photographe Anita Wasik
Portrait de la photographe Anita Wasik

 

Retrouvez l'ensemble du travail d'Anita Wasik sur son site, et n'hésitez pas à la suivre sur Facebook !

 

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Phantasma : Paris et New York réunies par Elrem et Carla DLM

© Elrem & Carla DLM, Phantasma
© Elrem & Carla DLM, Phantasma

Un duo de photographe original

Deux artistes de Paris et de New York ont réalisé un projet impressionnant à des kilomètres l'un de l'autre : réunir la ville lumière et la ville qui ne dort jamais en image. Elrem, parisien depuis sa naissance, et Carla DLM, péruvienne vivant à New York depuis 2014, se sont rencontrés sur internet et n'avaient jamais visité la ville de l'autre lorsqu'ils ont commencé la série Phantasma.

Loïc Rémy, alias Elrem, a étudié les arts-plastiques à l'Université Paris 8. Il s'est intéressé de plus près au graphisme et à la bande dessinée et a signé ses premiers contrats de coloriste. Amené à collaborer avec un photographe en 2009, Elrem s'est ensuite intéressé à la photographie pour devenir lui-même photographe. Quatre ans plus tard, il gagnait un concours et rencontrait Carla DLM, qui venait le féliciter par message privé.

Carla De La Matta, alias Carla DLM, est née au Pérou et réside à New York depuis 2014. Avec un baccalauréat en génie électronique et une maîtrise en ingénierie dans les systèmes d'information en réseau, Carla est aujourd'hui conceptrice de site web et passionnée de photographie. Sa source d'inspiration : le chaos.

Le Chaos est pour moi une force motrice et une source d'inspiration. Mon processus créatif est basé sur la liberté absolue. Je ne laisse aucune règle imposer des limites à mon imagination.

Chaos, abstraction, complexité, incertitude... On retrouve toutes ces idées confondues dans la série Phantasma. Des images fantasmagoriques et presque fantomatiques reliant deux continents, deux des villes les plus emblématiques au monde : New York et Paris. Le titre de la série provient d'ailleurs lui-même d'une rencontre entre l'espagnol "fantasma" et le français "phantasme".

 

© Elrem & Carla DLM, Phantasma
© Elrem & Carla DLM, Phantasma

 

Une admiration commune

Comme en témoigne Elrem, un travail artistique en collaboration est toujours extrêmement difficile à mener à bien. Chacun doit partager sa vision et laisser un espace de liberté à l'expression de l'autre. Outre leurs idées et objectifs similaires, la collaboration de ces deux artistes a été rendue possible par la confiance, le respect et l'admiration que chacun a pour l'autre.

Certes, nous avons rencontré de nombreux défis tout au long du processus, dont deux principalement : faire converger nos visions et trouver le temps de travailler sur celles-ci. Notre processus peut prendre entre plusieurs jours et plusieurs semaines. Il y a aussi des écueils d'ordre technique. Par exemple, New York possède des bâtiments plus grands que Paris, les objectifs utilisés sont donc très souvent différents, cela implique une adaptation d’échelle mais aussi des déformations optiques différentes, et là le logiciel est précieux. Mais c’est aussi tout l’intérêt de les faire se télescoper dans nos compositions : il faut faire de ces différences une force.

 

Une collaboration imagée de chaque côté de l'Atlantique

Elrem et Carla DLM partent généralement d'une seule image provenant de leurs stocks respectifs - Paris ou New York, selon leur inspiration. Pour compléter cette image de base, ils élaborent ensuite une sorte de maquette puis effectuent d'autres prises de vues pour obtenir la composition recherchée. S'ensuit une alternance de cycles d'édition à tour de rôle et plusieurs échanges de fichiers via des interfaces telles que Dropbox ou Wetransfer. Chacun leur tour, ils font évoluer l'image vers cette fusion chaotique et pourtant si harmonieuse des photos de Phantasma. Le processus créatif prend fin seulement lorsqu'ils sont tous deux satisfaits du résultat final - la partie la plus difficile, car il faut faire des concessions.

 

Découvrez la série Phantasma, le fruit d'une superbe collaboration entre Elrem et Carla DLM !

 

© Elrem & Carla DLM, Phantasma
© Elrem & Carla DLM, Phantasma

 

© Elrem & Carla DLM, Phantasma
© Elrem & Carla DLM, Phantasma

 

© Elrem & Carla DLM, Phantasma
© Elrem & Carla DLM, Phantasma

 

© Elrem & Carla DLM, Phantasma
© Elrem & Carla DLM, Phantasma

 

© Elrem & Carla DLM, Phantasma
© Elrem & Carla DLM, Phantasma

 

© Elrem & Carla DLM, Phantasma
© Elrem & Carla DLM, Phantasma

 

© Elrem & Carla DLM, Phantasma
© Elrem & Carla DLM, Phantasma

 

© Elrem & Carla DLM, Phantasma
© Elrem & Carla DLM, Phantasma

 

© Elrem & Carla DLM, Phantasma
© Elrem & Carla DLM, Phantasma

 

© Elrem & Carla DLM, Phantasma
© Elrem & Carla DLM, Phantasma

 

© Elrem & Carla DLM, Phantasma
© Elrem & Carla DLM, Phantasma

 

© Elrem & Carla DLM, Phantasma
© Elrem & Carla DLM, Phantasma

 

© Elrem & Carla DLM, Phantasma
© Elrem & Carla DLM, Phantasma
Carla De La Matta, alias Carla DLM et Loïc Remy, alias Elrem
Carla De La Matta, alias Carla DLM et Loïc Remy, alias Elrem

Retrouvez l'ensemble du travail de Elrem sur son site, et n'hésitez pas à le suivre sur Instagram1x, ello et Behance !
Retrouvez également l'ensemble du travail de Carla DLM sur son site et suivez-la sur Behance1x et Instagram  !

 

 

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Interview - De Anastacia photographie les animaux sauvés du marché noir

Photo - Deanastacia / Natasha Wilson, Where the Wild Things Are, Alligator
© De Anastacia, Where the Wild Things Are, Alligator

Présentation de l'artiste

Natasha Wilson, alias De Anastacia, est une enfant du désert américain. Elle évolue entre photo de mode, lifestyle et portrait, le tout dans un univers très féminin, poétique et coloré.

Touchée par la détresse de l'association Animal Tracks, un refuge pour animaux californien, la photographe a réalisé une superbe série de portraits intitulée Where the Wild Things Are. Beaucoup d'animaux sauvages, souvent en voie de disparition, sont arrachés à la nature par l'homme puis vendus ou abandonnés, privés de leur instinct de survie. Animal Tracks les sauve du marché noir et tente tant bien que mal de les aider à retrouver leur liberté.

Natasha Wilson nous parle de sa série Where the Wild Things Are dans cette interview exclusive !

 

Photo - Deanastacia / Natasha Wilson, Where the Wild Things Are, Cacatoès
© De Anastacia, Where the Wild Things Are, Cacatoès

- Qu'est-ce qui vous a poussée à réaliser la série Where the Wild Things Are ?

J'ai contacté le refuge Animal Tracks fin mai pour leur demander l'autorisation de photographier quelques uns de leurs animaux pour mon compte. Le lendemain, ils me demandaient de passer visiter le refuge et rencontrer les animaux. Ce jour-là, j'ai appris l'histoire de chacun de ces animaux et de leur arrivée au refuge (marché noir, possession illégale d'animaux, etc), et comment Animal Tracks participait quotidiennement à leur réadaptation. Ils m'ont expliqué que leur organisation à but non lucratif avait du mal à faire venir les gens et à collecter des dons et que Stacy, la directrice de l'association, payait de sa poche pour maintenir le refuge en bon état.

À la fin de ma visite, j'ai su que mon projet devait aller plus loin qu'une simple série photo animalière personnelle. Je voulais aider Animal Tracks et favoriser la prise de conscience générale, encourager le travail extraordinaire accompli par les bénévoles sauvant ces animaux. Pour monter ce grand projet, j'ai dû réunir 19 modèles, 4 make up artists, 2 coiffeurs, 2 designers, 1 fleuriste, 1 tapissier, et quelques amis en guise d'assistants. La suite, c'était plus simple !

 

Photo - Deanastacia / Natasha Wilson, Where the Wild Things Are, Capucins
© De Anastacia, Where the Wild Things Are, Capucins

- Comment avez-vous choisi quelle modèle allait poser avec tel ou tel animal ?

La plupart des gens ont leurs préférences. Je voulais que les modèles se sentent le plus à l'aise possible. Quand les modèles ont été confirmées, je leur ai donné le choix parmi trois compagnons qui, selon moi, allaient avec leur style et leur physique. Elles ont pu choisir avec lequel poser et ça m'a facilité les choses ; je n'ai pas eu à coller un python dans les bras de n'importe qui ! (rires)

 

Photo - Deanastacia / Natasha Wilson, Where the Wild Things Are, Tatou
© De Anastacia, Where the Wild Things Are, Tatou

- Pourquoi avez-vous réalisé ces photos dans un studio avec des fonds imprimés, et pas dans la nature, comme on aurait pu s'y attendre ?

Le "studio" était en fait à l'extérieur ! On a simplement suspendu des tapis faits-main et des tapisseries en guise de fonds. J'étais assez limitée par l'espace mis à ma disposition parce que le refuge est une sorte de ranch et que j'aurais eu à faire des démarches coûteuses pour obtenir l'autorisation de photographier les animaux ailleurs - sans compter que le déplacement des animaux dans un nouvel environnement aurait constitué un risque en plus d'une perte de temps. On a monté ce studio improvisé au centre du ranch, et chaque animal pouvait se promener autour où rentrer dans l'espace du shooting à sa guise.

 

Photo - Deanastacia / Natasha Wilson, Where the Wild Things Are, Serval
© De Anastacia, Where the Wild Things Are, Serval

- Dans la même idée, pourquoi avoir choisi un maquillage aux couleurs vives et non pas un maquillage nude, plus naturel ?

J'accorde une grande importance à la palette de couleurs. En général, j'essaie de rester sur une palette de 2 à 3 couleurs pour une seule et même image. Comme je savais que j'allais utiliser des tapis marocains imprimés et une tapisserie luxuriante en fond, j'étais consciente que le tout allait être très coloré. Je voulais que le style des modèles soit à la fois cohérent et unique. Je pense que ces couleurs néons ont créé une certaine harmonie entre les différentes modèles, tout en leur permettant de ne pas rester dans l'ombre de leurs petits compagnons.

 

Photo - Deanastacia / Natasha Wilson, Where the Wild Things Are, kinkajou
© De Anastacia, Where the Wild Things Are, Kinkajou

- Avez-vous rencontré des difficultés avec les animaux ?

Seuls deux animaux se montraient hésitants à participer, mais nous avions anticipé ce risque et tout s'est bien passé. La truie, Sarah Jessica Porke, hésitait à se rendre dans une zone clôturée (notre studio improvisé). On ne l'a pas forcée à venir et on l'a laissée tranquille. On l'a remplacée par les kinkajous (photo ci-dessus). Le renard, Shy, était lui aussi intimidé par le studio et n'osait pas rentrer non plus. On a fini par shooter avec cet adorable singe-écureuil qui sautait partout sur les membres de l'équipe (photo-ci dessous).

 

Photo - Deanastacia / Natasha Wilson, Where the Wild Things Are, Saïmiri, singe écureuil, sapajou
© De Anastacia, Where the Wild Things Are, Saïmiri

- De toute la série Where the Wild Things Are, avez-vous une préférence pour une photo en particulier ? Pourquoi ?

Je n'ai aucune préférence, je pense que toutes les photos de la série se complètent parfaitement. On peut voir que chaque animal correspond à la personnalité de sa co-modèle. Je n'oublierai jamais la connexion unique qui s'est établie ce jour-là entre les modèles, l'équipe et les animaux.

 

Photo - Deanastacia / Natasha Wilson, Where the Wild Things Are, chien loup
© De Anastacia, Where the Wild Things Are, Chien-loup

 

Photo - Deanastacia / Natasha Wilson, Where the Wild Things Are, python albinos
© De Anastacia, Where the Wild Things Are, Python birman

 

Photo - Deanastacia / Natasha Wilson, Where the Wild Things Are, Martin-chasseur géant
Martin-chasseur géant, Where the Wild Things Are © De Anastacia

 

Photo - Deanastacia / Natasha Wilson, Where the Wild Things Are, babouin
babouin, Where the Wild Things Are © De Anastacia

 

Photo - Deanastacia / Natasha Wilson, Where the Wild Things Are, Fennec
Fennec, Where the Wild Things Are © De Anastacia

 

Photo - Deanastacia / Natasha Wilson, Where the Wild Things Are, Mara
Mara, Where the Wild Things Are © De Anastacia

 

Photo - Deanastacia / Natasha Wilson, Where the Wild Things Are, Porc-épic à crête
Porc-épic à crête, Where the Wild Things Are © De Anastacia

 

Photo - Deanastacia / Natasha Wilson, Where the Wild Things Are, Bengal
Bengal, Where the Wild Things Are © De Anastacia

 

Photo - Deanastacia / Natasha Wilson, Where the Wild Things Are, kangourou
Kangourou, Where the Wild Things Are © De Anastacia

 

Photo - Deanastacia / Natasha Wilson, Where the Wild Things Are, moufette
Moufette, Where the Wild Things Are © De Anastacia

 

Photo - Deanastacia / Natasha Wilson, Where the Wild Things Are, furet
Furet, Where the Wild Things Are © De Anastacia

 

Photo - Deanastacia / Natasha Wilson, Where the Wild Things Are, capucin
Capucin, Where the Wild Things Are © De Anastacia

Retrouvez l'ensemble du travail de Natasha Wilson (@deanastacia) sur son site et n'hésitez pas à la suivre sur Facebook et Instagram pour découvrir l'histoire de chacun de ces animaux ! Plus d'informations sur le refuge Animal Tracks ici.

Et, comme Natasha, apprenez à créer votre propre studio en extérieur avec un cours Studio mobile strobist !

 

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Photo – Yulia Taits, Porcelain Beauty

Porcelain Beauty, ou l'albinisme vu par la photographe Yulia Taits

Photo - Yulia Taits, Porcelain Beauty
Photo – Yulia Taits, Porcelain Beauty

 

Graphiste de formation, Yulia Taits maîtrisait déjà à merveille l’art de Photoshop avant de faire ses premiers pas en photographie. Ce qu’elle aime par dessus tout, c’est puiser dans son imagination pour créer des images fantaisistes, des images qui intriguent et qui font rêver.

Pour réaliser la série Porcelain Beauty, la photographe israélienne n’a pas eu besoin de connaître les secrets du célèbre logiciel. Blanches comme neige et nuages, les personnes touchées par l’albinisme semblent déjà imprégnées du mystère des légendes et du merveilleux des contes de fées. Pour la plupart des photos, Yulia ajustait simplement l’exposition et la balance des blancs en post-traitement. Ces simples retouches lui permettaient de garantir la cohérence visuelle de la série. Le jeu des ombres et les différentes nuances de blancs naturellement présentes chez les modèles albinos ont fait le reste.

 

Photo - Yulia Taits, Porcelain Beauty
Photo – Yulia Taits, Porcelain Beauty

La série Porcelain Beauty compte aussi bien des enfants et jeunes adolescents que des adultes. Pour réunir tous ces modèles albinos, Yulia Taits a compté sur la magie des réseaux sociaux et a exposé son projet au sein d’un petit groupe Facebook dédié aux personnes albinos. Les membres du groupe se sont montrés très intéressés et Yulia a rapidement pu concrétiser son idée.

Après le succès rencontré par Porcelain Beauty en novembre 2016, Yulia Taits a décidé de continuer à mettre à l’honneur la beauté des albinos. Elle espère trouver des soutiens pour poursuivre son projet en Afrique et en Asie afin de représenter toutes les ethnies possibles.

Découvrez la beauté de l’albinisme à travers l’objectif de Yulia Taits dans sa série Porcelain Beauty !

Portrait de la photographe Yulia Taits
Portrait de la photographe Yulia Taits

Retrouvez l’ensemble du travail de Yulia Taits sur son site, et n’hésitez pas à le suivre sur Instagram et Facebook !

Et rejoignez-nous pour un cours photo Portrait ! Dates et inscriptions pour tous nous cours ici !

 

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Under-Cats, des chats photographiés du dessous par Andrius Burba !

Nous vous avions déjà parlé des séries photo au concept à la fois simple et original d'Adrius Burba : photographier les animaux par dessous à travers une plaque de verre... ce que vous ne saviez peut-être pas, c'est que le projet Underlook a commencé avec des chats !

Under-cats a été la toute première série photo réalisée par le photographe lituanien et son équipe à l'occasion d'une exposition féline à Vilnius. Andrius Burba souhaitait photographier ces animaux sous un angle différent et montrer leurs petites pattes : victoire. Ces adorables photos de chats vus du dessous ont fait le tour d'internet en un rien de temps.

Face au succès fou rencontré par le projet Under-Cats, Andrius Burba a renouvelé l'expérience avec des chiens (Under-Dogs), puis des chevaux (Under-Horse) ! À l'instar d'Under-Cats, le résultat est aussi drôle qu'inattendu.

Découvrez ci-dessous les photos et la vidéo backstage du projet Under-Cats !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Vidéo backstage du projet Under-Cats avec Andrius Burba

 

Retrouvez tout le travail d'Andrius Burba et de son équipe Underlook sur leur site internet, leur page Facebook, leur compte Instagram et sur leur compte Youtube. N'hésitez pas à vous rendre aussi directement sur leur boutique et à acheter le livre Under-Cats!

 

 

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  • Under-Dogs, des chiens photographiés du dessous par Andrius Burba !
  • Under-Horse, des chevaux photographiés du dessous par Andrius Burba !
  • Under-Bikes, des vélos photographiés du dessous par Andrius Burba !

Portraits d'hommes saints : les Sadhus vus par Omar Reda

Omar-Reda-Triptyque
Omar-Reda-Triptyque

Nous vous avions déjà parlé du travail d’Omar Reda. Le photographe libanais avait réalisé des portraits de mains et montré la beauté ethnique des femmes des tribus de l’Omo. Nous le retrouvons aujourd’hui au Népal pour une nouvelle série de portraits teintée d’une dimension beaucoup plus religieuse : The Art of the Holy Faces.

Pour célébrer leurs divinités, les hommes construisent des monuments, érigent des statues ou créent des icônes et se distinguent les uns des autres par le travail apporté à leur apparence. Dans cette série de portraits, Omar Reda met en avant les Sadhus et leur art du maquillage. En effet, la forme et la couleur du Tilak, Tika ou Bindi ornant leur front sont révélatrices de la divinité à laquelle chacun de ces religieux consacre son existence. Pour mener à bien leur quête spirituelle, ces ascètes hindous renoncent à tout. Aussi bien coupés de la société que de leur famille, ils ne possèdent plus rien.

Découvrez ces portraits de Sadhus par Omar Reda !

Si vous avez aimé ces portraits de Sadhus, les photos de Joey L et de Brian Hodges pourraient vous plaire !

Retrouvez tout le travail d’Omar Reda sur son site et suivez-le sans plus attendre sur Twitter et Instagram !

Et rejoignez-nous pour progresser en Portrait ! Dates et inscriptions pour tous nous cours ici !

 

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  • Omar Reda a photographié les derniers chasseurs de têtes de la tribu Konyak


Tales of Nowhere, la douceur féérique des photos de Raphaelle Monvoisin

Photo - Raphaelle Monvoisin, Springwood Lovers
Photo - Raphaelle Monvoisin, Springwood Lovers

Raphaelle Monvoisin est une jeune photographe française qui aime faire rêver son public. Elle réside en région parisienne et est designer de formation, la photographe travaille également pour Blizzard entertainment.

Sa série “Tales of Nowhere” nous transporte dans un monde fantastique digne des plus beaux contes de fées. Nymphes, princesses égarées et autres créatures mystérieuses peuplent ces douces images de rêves oubliés.

Au bord des lacs et au coeur des forêts, hommes et animaux semblent vivre en harmonie totale avec la nature. Des animaux bien réels et une magie sublimée par Lightroom et Photoshop. Entre onirisme et introspection, on se surprend à rêver d'un ailleurs pas si lointain...

Raphaelle Monvoisin nous en dit plus sur son mystérieux univers dans cette interview :

 

Photo - Raphaelle Monvoisin, Touch of Light
Photo - Raphaelle Monvoisin, Touch of Light

- Pourriez-vous vous présenter en quelques mots ? Quel est votre parcours ?

Je m’appelle Raphaelle, j’ai 27 ans et je vis en région parisienne, à proximité des belles forêts de la Vallée de Chevreuse dans les Yvelines. Designer de formation, je travaille aujourd’hui dans une boîte de jeux vidéos en tant que visual designer et photographe. En parallèle, j’exerce également en tant que freelance attelée à l’élaboration d’image de marque d’entreprises, artisans et créateurs au travers de mes designs et photographies.

Ma rencontre avec la photographie s’est faite au cours d'un “projet 52” en 2012 : une photo par semaine sur un thème donné pendant un an. Je venais alors de recevoir mon premier reflex que je n’avais utilisé jusque-là que pour capturer des souvenirs de vacances. Ce projet aux thématiques très variées m’a permis de me confronter à des domaines et techniques que je n’aurais pas nécessairement approchés spontanément. Au fil des expérimentations, j’ai su définir vers quoi orienter ma photographie et mes inspirations se sont affinées. C’est à ce moment-là que la passion s’est révélée, la photographie était devenue un nouveau medium d’expression. Aujourd’hui elle occupe une place très importante dans mon quotidien, et je ne peux imaginer aller quelque part sans emporter mon appareil photo, et un petit carnet de note pour coucher sur le papier les pensées qui m’accompagnent.

Photo - Raphaelle Monvoisin, A Journey to Remember
Photo - Raphaelle Monvoisin, A Journey to Remember

- Si vous deviez définir votre style en trois mots à nos lecteurs... Lesquels choisiriez-vous ?

Spontanément, j’évoquerais ma passion et ma fascination pour la Nature, la subtilité du lien qui se tisse entre l’Homme et la Nature, mais aussi l’imaginaire et les errances de l’âme et de l’esprit. Ainsi je choisirais ces mots : Nature, introspection, storytelling.

- Quelles sont vos principales sources d'inspiration ?

J’ai grandi auprès d’une nature florissante au coeur des forêts des Landes, où je me suis tant promenée en solitaire, voyageant aux pieds des cimes de pins dansants, dans les bois couverts de bruyères et de fougères verdoyantes. J’y ai découvert la beauté et l’éclat d’une nature sauvage et brute qui n’a de cesse de m’inspirer et de me fasciner. Le murmure du vent dans les feuillages, les rayons du soleil qui réchauffent les profondeurs des sous-bois, les senteurs des fleurs sauvages aux doux soirs de printemps... C’est un royaume au sein duquel je m’épanouis et compose mon univers. A ces inspirations s’ajoutent les errances et découvertes musicales ou littéraires, l’oeuvre d’artistes variés, peintres, photographes, vidéastes, dont le travail fait écho à mon imaginaire. L’inspiration est partout…

Photo - Raphaelle Monvoisin, And she Wanders
Photo - Raphaelle Monvoisin, And she Wanders

- Comment trouvez-vous tous ces lieux et tenues qui semblent tout droit sortis de contes de fées ?

Au détour de mes projets, j’ai rencontré beaucoup de créateurs, maquilleurs et coiffeurs qui ont apporté leur talent sur de nombreux shootings. Ce travail en équipe m’a permis d’élaborer des projets d’envergure et de donner vie à des mises en scène fantastiques, tout en ayant l’opportunité de vivre un instant de partage, d’échanger nos idées, nos visions, et étoffer ainsi encore un peu plus le rendu final de mes images.

Cependant, réunir une telle équipe demande énergie et organisation, laissant moins de place à la spontanéité et aux expérimentations, et je ressens parfois le besoin de vagabonder simplement en solitaire dans une forêt pour créer les images qui me tiennent à coeur, pour lesquelles je n’ai pas besoin d’autre artifice que la beauté de l’instant. C’est d’ailleurs en explorant les alentours de ma région mais aussi lors de mes voyages que je découvre des petits coins inspirants et paisibles que j’aime à dévoiler dans mes images. Certains lieux se révèlent magiques dès lors qu’ils sont effleurés par une lumière subtile, à certains moments de la journée ou suivant les saisons. J’en note alors précieusement la localisation et ais plaisir à y revenir dès que l’occasion se présente.

Photo - Raphaelle Monvoisin, The Rose of Time
Photo - Raphaelle Monvoisin, The Rose of Time

- Vous êtes également graphiste et créez beaucoup de magie dans vos images : est-ce que vos créations finales sont toujours réfléchies à l'avance, comme Per Aspera ad Astra, ou vos idées vous viennent-elles aussi pendant/après les séances photo ?

J’aime travailler autour de concepts qui résonnent avec mes inspirations, mon imaginaire et mes introspections. Parfois élaborées en amont, parfois spontanées, mes séances ne suivent pas toujours le même schéma.

Lorsque je souhaite créer des visuels précis, je prépare quelques croquis dans un petit carnet, de manière à projeter mes idées de poses et de mises en scène pour m’assurer qu’elles fonctionnent. Ainsi, le jour du shooting, j’ai une base sur laquelle étoffer ma pensée et la magie peut opérer. Dans le cas de Per Aspera ad Astra, les préparatifs furent assez longs avec l’équipe de ce shooting pour un résultat à la hauteur de nos attentes : coudre la robe qui nous servirait de base pour parer l’ensemble de partitions imprimées et vieillies à la main, partir en quête de vieux bouquins à disposer aux pieds de la modèle, peaufiner les subtilités du maquillage… Un vrai travail d’équipe !

Aussi il m’arrive parfois de simplement m’aventurer en forêt un appareil photo à la main sans idée précise si ce n’est de me laisser surprendre par une lumière poétique, la découverte d’un lieu qui m’est encore inconnu ; l’inspiration vient alors plus spontanément. La nature occupe une place importante dans mes images, et j’aime à composer en donnant une place à l’environnement, placer l’humain au coeur de la nature et questionner ainsi sur l’osmose qui se dégage.

Quelques fois, je redécouvre mes images avec un regard nouveau au moment de la retouche, quelques jours voire quelques mois plus tard. Une symbolique qui se révèle, une histoire qui se crée dans mon esprit, et c’est une nouvelle vague d’inspiration qui me submerge.

Photo - Raphaelle Monvoisin, Per Aspera ad Astra
Photo - Raphaelle Monvoisin, Per Aspera ad Astra

- Quel matériel / logiciels utilisez-vous principalement ?

Je travaille avec un Canon 6D et un panel de plusieurs objectifs, tous en focale fixe : 35, 50, 85 et 135mm. Je suis très attachée aux focales fixes car cela nécessite de composer ses images de manière réfléchie et en bougeant pour trouver le meilleur angle de vue. Aussi les grandes ouvertures que ces focales offrent permettent de jouer avec lumière et bokeh tout en subtilité. Quant aux logiciels, je travaille principalement avec Lightroom et Photoshop, les deux étant pour moi vraiment complémentaires dans ma démarche.

Photo - Raphaelle Monvoisin, Fall of the Swan
Photo - Raphaelle Monvoisin, Fall of the Swan

- Souhaitez-vous nous faire part d'une anecdote au sujet de Tales of Nowhere ?

Fascinée par le loup depuis mon enfance, j’ai eu envie d’apporter ce caractère animal et sauvage à certains de mes projets photos. J’ai eu la chance de rencontrer des éleveurs et maîtres de chien-loups avec qui j’ai sympathisé et qui m’ont confié leurs protégés le temps de shootings photo. Parmi eux, Velkan, un chien-loup de Saarloos dont j’ai rencontré la maîtresse alors que je souhaitais moi-même poser avec un chien-loup pour une photographe bien avant de commencer mon chemin en tant que photographe. C’est tout naturellement vers lui que je me suis tournée lorsque j’ai créé certaines de mes images. Plus tard, Velkan a été l’heureux papa d’une portée de petits louveteaux, et son fils Toboe est devenu à son tour l’un des petits museaux égéries de mes photos. Travailler au contact d’animaux est quelque chose de très intéressant et inspirant, j’espère continuer de conter de belles histoires avec eux !

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Portrait de la photographe Raphaelle Monvoisin par Solenne Jakovsky

Portrait de la photographe Raphaelle Monvoisin par Solenne Jakovsky

 

Retrouvez l'ensemble du travail de Raphaelle Monvoisin sur son site, et n'hésitez pas à la suivre sur Facebook, Instagram et 500px !

 

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Photo – Mitchel Wu, Laugh, Toy Story

Retour en enfance : la photographie de jouets selon Mitchel Wu

Mitchel Wu, Woody Tight Rope (Toy Story)
Toy Story © Mitchel Wu

Vous avez peut-être déjà vu ces photos de jouets pleines de couleurs, d’humour et d’action qui semblent tout droit sorties d’un film ou d’un dessin animé… Les photos de Mitchel Wu font partie de ces images qui nous renvoient en enfance en un éclair.

Mais, loin d’être un jeu d’enfant, la photo d’objet et plus précisément ici la photographie de jouets est devenue le métier et la passion du photographe américain. Il nous offre aujourd’hui des photos garanties sans montages, dont chaque effet est réalisé pendant la prise de vue.

Découvrez le parcours et l’univers animé de Mitchel Wu dans cette interview exclusive !

 

Ant-man C Mitchel Wu
Ant-Man © Mitchel Wu
  • Pourriez-vous nous parler un peu de vous ?

Je vis actuellement à Los Angeles avec ma femme et ma fille. Je suis photographe professionnel à plein-temps et je me suis spécialisé dans la photographie de jouets. Je crée des images pour de nombreux fabricants de jouets, dont Mattel. Mes choix professionnels ont toujours été orientés vers la créativité. J’ai travaillé pour Walt Disney pendant 6 ans, puis j’ai collaboré avec Sony Pictures, Warner Bros, Lucasfilm et le Cirque du Soleil.

Petits, on joue tous avec ses jouets, mais la plupart d’entre-nous grandissent en passant à autre chose. Redécouvrir les jouets à mon âge a été une expérience formidable. Quand j’ai pris ma toute première photo de jouet, je suis devenu accro et je ne suis plus jamais revenu en arrière.

Mitchel Wu, The Offering - From Future King to Future Meal (Roi Lion et Star Wars)
The Offering – From Future King to Future Meal (Roi Lion et Star Wars) © Mitchel Wu
  • Qu’est-ce qui vous a donné envie de photographier des jouets ?

Avec les jouets, je peux raconter des histoires incroyables, c’est ce qui m’inspire et ce qui me pousse à continuer. J’ai toujours cherché à raconter des histoires dans mes images, mais travailler avec des jouets m’a permis de les raconter autrement. Comme la plupart des gens connaissent déjà les jouets et figurines que je photographie, la connexion entre mon travail et le public se fait immédiatement. Soit je peux renforcer cette connexion, soit je peux en prendre le contre-pied et créer des images très inattendues et très surprenantes. J’adore ça.

Mitchel Wu, Hulk Pissenlit
Hulk © Mitchel Wu
  • Comment procédez-vous et qu’est-ce que vous aimez le plus ?

Pour moi, tout commence avec l’histoire, l’idée ou le message que je veux transmettre. J’essaie de me concentrer principalement sur ces trois aspects : l’histoire, l’émotion et les effets – dans cet ordre précis. Une image super cool sans histoire ou sans émotion, c’est comme des chips ou des bonbons : à première vue, ça a l’air délicieux, mais finalement ce n’est pas si bon que ça. C’est la même chose pour la photo ou pour l’art en général. Qui n’a pas déjà vu un film avec plein d’action et d’effets spéciaux, mais qui ne raconte rien ? Ce genre de films, on les oublie presque aussitôt. C’est la même chose pour la photo de jouets. Si j’arrive à prendre une photo avec ces 3 éléments, une histoire, une émotion et des effets, alors je sais que ce sera une image dont les gens se souviendront.

J’aime l’intégralité de mon processus de création, du début à la fin. Tous les effets qu’on peut voir dans mes images sont réels et photographiés en temps réel : fumée, feu, terre, poussière, éclaboussures… tout est vrai ! Et je m’amuse vraiment. Pour les effets de fumée et de brouillard, j’utilise un super produit : Atmosphere Aerosol, du brouillard en bouteille !

 

Vidéo backstage avec Mitchel Wu

 

Hulk © Mitchel Wu
Hulk © Mitchel Wu
  • Quel est votre jouet préféré ?

C’est impossible d’en choisir un seul. J’aime créer des images et raconter des histoires autour de différents personnages et jouets, mais surtout à partir de ceux auxquels je suis personnellement attaché. C’est pour cette raison qu’on peut voir beaucoup de photos autour de Toy Story. J’ai regardé Toy Story des dizaines de fois avec ma fille alors qu’elle grandissait, et je m’y suis sans aucun doute attaché.
J’aime aussi les jouets fantaisistes et amusants, comme Kermit la grenouille. J’ai pu raconter de drôles d’histoires avec cette grenouille !

Photo – Mitchel Wu, Laugh, Toy Story
Toy Story © Mitchel Wu
  • Quel matériel utilisez-vous ?

Je prends toutes mes photos avec un Canon 5D Mark III et un objectif Canon 135f/2L. Je suis sponsorisé par Lowerpro (mon sac photo), Manfrotto (mon trépied et mes lumières) et Spider Holster – les meilleures ceintures photo sur le marché. J’utilise une tablette Wacom Intuos Pro et un stylet pour retoucher mes photos. C’est ce que j’utilise et c’est ce que je conseille pour la photographie de jouets.

  • Un dernier mot pour la fin ?

La photographie de jouets est une occasion formidable pour n’importe qui d’exprimer sa créativité. Si vous avez un appareil photo sur votre téléphone et une figurine à portée de main, à vous de jouer ! Pour les débutants, je vous conseille de vous concentrer d’abord sur ce que vous voulez raconter. N’essayez pas de créer des effets impressionnants tout de suite, prenez votre temps et amusez-vous ! Et n’hésitez pas à me contacter sur les réseaux sociaux, même si c’est juste pour me dire bonjour, je fais toujours de mon mieux pour répondre aux commentaires et aux questions que je reçois. Un jour, je viendrai en France et j’animerai un workshop spécialement dédié à la photographie de jouets. J’espère vous y retrouver !

Le photographe Mitchel Wu
Le photographe Mitchel Wu

Mitchel Wu : Site – Instagram – Facebook

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Ben Hopper, ses oeuvres composites de la série "The Illustrated"

Photo - Ben Hopper, The Illustrated Slant Array #1 en collaboration avec Harry Yeff, encre sur papier
Photo - Ben Hopper, The Illustrated, Slant Array #1 en collaboration avec Reeps One, encre sur papier

 

Ben Hopper : le corps a la parole

Ce n'est pas la première fois que nous vous parlons de Ben Hopper, et ce ne sera probablement pas la dernière. Nous avions déjà évoqué ses séries Natural Beauty, exposant les femmes au naturel, Transfiguration, mettant en scène des sculptures vivantes, et enfin Naked Girls with masks, véritable parodie de la pudeur.

Nous allons maintenant vous parler de The Illustrated, un projet en collaboration avec différents artistes lancé par le photographe anglais en 2009 et toujours d'actualité. Parmi ces artistes déjà connus ou émergents, on retrouve entre autres Reeps One, Broken Fingaz, Josh Whitehouse et Anne Bengard.

Le principe est simple : Ben Hopper photographie, et des graphistes, illustrateurs ou tatoueurs ajoutent leur touche personnelle aux photos avant ou après la prise de vue. Tablette graphique, bodypainting, encre sur papier ou sur peau nue, aquarelle voire même thé et café, tous les moyens sont bons pour illustrer et faire parler les corps.
Résultat : des œuvres composites étonnantes où se superposent les inspirations de chacun.

Laissez-vous fasciner par le projet The Illustrated de Ben Hopper !
Photo - Ben Hopper, The Illustrated, Slant Array #3 en collaboration avec Harry Yeff, encre sur giclée
Photo - Ben Hopper, The Illustrated, Slant Array #3 en collaboration avec Reeps One, encre sur impression giclée

 

Photo - Ben Hopper, The Illustrated, Slant Array #6 en collaboration avec Harry Yeff, encre sur peau
Photo - Ben Hopper, The Illustrated, Slant Array #6 en collaboration avec Reeps One, encre sur peau

 

Photo - Ben Hopper, The Illustrated, Ellie Thompson #1 en collaboration avec Harry Yeff
© Photo - Ben Hopper, The Illustrated, Ellie Thompson #1 en collaboration avec Reeps One

 

Photo - Ben Hopper, The Illustrated, Slant Array #2 en collaboration avec Harry Yeff, encre sur papier
Ben Hopper, The Illustrated, Slant Array #2 en collaboration avec Reeps One, encre sur papier ©

 

 

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Photo - Ben Hopper, The Illustrated, Reeps One #1 en collaboration avec Harry Yeff, encre sur papier
© Photo - Ben Hopper, The Illustrated, Reeps One #1 en collaboration avec Reeps One, encre sur papier

 

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Photo - Ben Hopper, The Illustrated, Essie, en collaboration avec Alex Twiy Chappell, tablette graphique
Photo - B.Hopper, The Illustrated, Essie, en collaboration avec Twiy Alex Chappell, tablette graphique

 

Photo - Ben Hopper, The Illustrated, Anne Blondie Bengard, encre sur peau
Photo - B.Hopper, The Illustrated, Anne Bengard, encre sur peau

 

 

Photo - Ben Hopper, The IllustratedCindy Nidruoj #1 en collaboration avec Josh Whitehouse, bodypainting
© B.Hopper, The Illustrated Cindy Nidruoj #1 en collaboration avec Josh Whitehouse, bodypainting

 

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Retrouvez l'ensemble du travail de Ben Hopper sur son site, et n'hésitez pas à le suivre sur InstagramFacebook et Twitter ! Si vous souhaitez collaborer avec Ben Hopper sur ce projet, n'hésitez pas à lire l'article dédié à The Illustrated sur son blog.

Retrouvez également le travail des différents artistes encore actifs :

 

À LIRE AUSSI :


Photo – Gabriella Achadinha et Marlize Eckard, Mono no Aware / 物の哀れ

Gabriella Achadinha, l'éphémère de la série Mono no Aware

Gabriella Achadinha et Marlize Eckard, Mono no Aware / 物の哀れ
Photographe sud-africaine vivant à Cape Town, Gabriella Achadinha travaille dans l'industrie du cinéma et s'adonne à sa passion dès qu'elle le peut sur son temps libre. Parmi ses photos, on retrouve principalement du portrait et des paysages urbains pris de jour comme de nuit.
grainedephotographe.com

Une collaboration menant à un esthétisme prenant

Le projet Mono no Aware (物の哀れ) a été réalisé en collaboration avec Marlize Eckard, une illustratrice elle aussi originaire d'Afrique du Sud. Le Mono no Aware est un concept esthétique et spirituel japonnais nous invitant à apprécier la beauté de l'éphémère. Il s'agit de prendre conscience de la fugacité de notre expérience et de nos souvenirs, puis d'accepter la fin et l'oubli. Gabriella Achadinha et Marlize Eckard souhaitaient illustrer le concept et ont concentré leurs efforts sur la mémoire.
« On retrouve l'idée du Mono no Aware dans le voyage : peu importe le nombre de photos que l'on prend, plus le temps passe, plus l'expérience est floue dans nos souvenirs. » - Gabriella Achadinha

Le travail de Gabriella Achadinha : entre photographie et peinture

Les photos composant cette série ont été prises dans le Sud du Japon et en Corée du Sud, dans le centre ville de Seoul. La photographe a utilisé un reflex numérique la nuit et un appareil argentique 35mm le jour. Pour donner cet effet flouté et dégradé du temps qui passe et qui altère les souvenirs, Marlize Eckard a ensuite travaillé à la peinture acrylique directement sur les tirages. À l'image de notre mémoire, l'altération est presque imperceptible sur certaines photos.
grainedephotographe.com
Le fruit de cette collaboration : des images étonnantes et colorées de souvenirs à la fois magnifiés et altérés par le temps.
grainedephotographe.com
Photo – Gabriella Achadinha et Marlize Eckard, Mono no Aware / 物の哀れ

 

Gabriella Achadinha et Marlize Eckard, Mono no Aware / 物の哀れ

 

Photo – Gabriella Achadinha et Marlize Eckard, Mono no Aware / 物の哀れ
Gabriella Achadinha et Marlize Eckard, Mono no Aware / 物の哀れ

 

Photo – Gabriella Achadinha et Marlize Eckard, Mono no Aware / 物の哀れ

 

Gabriella Achadinha et Marlize Eckard, Mono no Aware / 物の哀れ

 

Photo – Gabriella Achadinha et Marlize Eckard, Mono no Aware / 物の哀れ

 

Photo – Gabriella Achadinha et Marlize Eckard, Mono no Aware / 物の哀れ

 

Gabriella Achadinha et Marlize Eckard, Mono no Aware / 物の哀れ

 

Retrouvez l'ensemble du travail de Gabriella Achadinha sur Instagram et Tumblr !
N'hésitez pas à suivre Marlize Eckard sur Instagram également.

 

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Portrait femme © Alessio Albi

La mélancolie des portraits d'Alessio Albi

Alessio Albi est un photographe italien vivant à Pérouse. Il est connu pour ses portraits délicats et emplis d’émotion. Ses études n’ont rien à voir avec la photographie : après cinq ans à étudier les biotechnologies médicales à l’université de Pérouse et un début de carrière de nutritionniste, Alessio Albi a commencé à s’intéresser à la photographie.

Portrait femme © Alessio Albi
© Alessio Albi

En 2010, il a investi dans son premier reflex sans prétention aucune et, en quelques mois, la photographie était devenue sa passion. Cinq ans plus tard, Alessio Albi devenait photographe professionnel. Il exerce aujourd’hui principalement dans la publicité, la mode et le portrait.

portrait femme © Alessio Albi
© Alessio Albi

Le portrait, c’est d’ailleurs ce que le photographe réussit le mieux : des lumières douces et froides, des ombres profondes et des visages aux regards si captivants… Entre douceur, tourment et mélancolie, les portraits d’Alessio Albi intriguent et fascinent.

 

Découvrez la mélancolie des portraits d’Alessio Albi dans notre galerie ci-dessous :

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