Nebula, une série de portraits réalisée avec le procédé du collodion humide
Née à Paris en 1969, la photographe espagnole Jacqueline Roberts est diplômée de sciences politiques et a travaillé pour des organismes internationaux avant de se tourner vers la photographie.
Jacqueline Roberts travaille avec des appareils photos grand format et utilise des procédés au temps de pose rapide. Elle a remporté plusieurs prix et a été exposée au niveau international. La Royal Photographic Society a récemment acquis une plaque de sa série Nebula, pour sa collection permanente présentée au Victoria and Albert Museum de Londres. Nebula est aussi son quatrième livre, notamment accompagné d’un texte de Frank Kalero. Il a été publié en 2016 aux éditions Damiani.
Nebula est une collection de portraits qui capture le trouble qu’est ce changement psychologique et émotionnel chez les jeunes ; un regard sur la naissance de la prise de conscience de soi. Pour réaliser cette série photo, la photographe espagnole Jacqueline Roberts a fait appel à un procédé photographique du 19ème siècle : le collodion humide.
Découverte en 1850, la technique photographique du collodion humide est attribuée à l’Anglais Frederick Scott Archer en 1851. Ce procédé consiste à sensibiliser avec du nitrate d’argent une fine couche de collodion photographique, préalablement coulée sur une plaque de verre ou d’aluminium, faire la prise de vue, développer et fixer l’image pendant que le collodion est encore humide. Très populaire aux Etats-Unis pendant la guerre de sécession, cette méthode est remplacée en 1880 par des procédés plus simples. En 2014, la photographe Victoria Will remet ce procédé en avant en réalisant des portraits de célébrités lors du festival du cinéma indépendant : Sundance.
(…) pour moi, les plaques humides vont au-delà du processus photographique lui-même. C’est une sorte de voyage intérieur. Un état d’esprit. Dans le monde numérique d’aujourd’hui, nous sommes inondés d’images. Lorsque l’on regarde en arrière, les photographies comptaient parmi certains de nos biens les plus précieux. Nous avons perdu cette connexion émotionnelle avec les photographies. La plupart des images que nous prenons sont devenues jetables et vides de sens. Je veux que l’image redevienne précieuse. Je cherche à créer des images qui sont uniques, qui ont de la valeur. (…)
Un autre aspect essentiel dans mon travail, c’est de faire pause et de prendre de le temps de créer une image. Mes portraits sont à propos du temps. Le temps qui passe. Le temps suspendu. Le temps devant ou derrière nous. Les portraits de la série Nebula ont été réalisés en pose longue. Les modèles ont ainsi pu plus facilement se détacher de leur environnement direct, comme suspendu dans le temps et l’espace. Les personnes sur ces portraits ne sont ni des enfants, ni des adolescents. Je voulais que leurs portraits émergent de cet état d’incertitude provoqué par cette phase de transition qu’ils traversent. Nebula (latin : nuage de poussière, brouillard), reflète le trouble grandissant de ces changements physiques et émotionnels. – Jacqueline Roberts
Jacqueline Roberts : Site – Instagram
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Lost and Found, portraits de rue de vagabonds par Michael Joseph
Michael Joseph est un photographe spécialisé dans la photographie documentaire et le portrait de rue. Depuis 2011, ce street photographe réalise une série de portraits d'hommes et de femmes au mode vie nomade et atypique. Pour ce projet : Lost and Found, il a réalisé plus d'une centaine de portraits en noir et blanc. De magnifiques photos, où le regard de ces sujets marginaux transpercent l'image, créant ainsi une proximité et une douceur entre le modèle et le spectateur, ne laissant pas la possibilité à ce dernier de détourner le regard.
Ce projet a été réalisé avec le soutien de la galerie Daniel Cooney Fine Art à New York.
La photographe a accepté de répondre à quelques unes de nos questions sur sa série Lost and Found :
- Pouvez-vous vous présenter, et nous dire comment vous avez commencé la photo ?
J'ai grandi dans une ville de banlieue du New-Jersey, à proximité de la ville de New-York. Toute ma vie j'ai pratiqué les beaux-arts - dessin, sculpture, vraiment tout, mais ces dix dernières années je me suis concentré sur la photographie. Je me suis aventuré dans la photo pour sortir dans la rue et ne pas rester assis dans un studio. Le portrait de rue m'a donné envie de réaliser ce projet : Lost and Found.
- Pouvez-vous nous en dire plus sur le projet Lost and Found et quelles ont été vos principales inspirations pour cette série ?
Le projet transporte le public au plus près des "Voyageurs", qui est une jeune sous-culture aux Etats-Unis (Michael Joseph les nomme "the Travelers"). C'est une sous-culture composée de personnes qui sont constamment en mouvement, ils utilisent des trains de marchandises, des voitures ou tout ce qui peut les emmener d'un point A à un point B. Tandis que la plupart des gens ignorent ces voyageurs ou baissent les yeux lorsqu'ils sont proches d'eux, je souhaitais forcer les spectateurs à être confrontés à eux. Je souhaitais rendre visible ce qui était invisible à travers des portraits, et aider à mettre en avant le sujet. Les portraits ont été faits dans la rue, en utilisant la lumière disponible dans l'espace où j'ai rencontré chacun des Voyageurs.
J'ai photographié des Voyageurs à travers les Etats-Unis.
- Pouvez-nous nous expliquer le titre de votre série : Lost and Found ?
J'ai nommé ce projet "Lost and Found" (Perdus et Retrouvés) pour plusieurs raisons. Ces Voyageurs sont constamment en train de se rencontrer, de passer du temps ensemble, de se séparer, et dans un futur inconnu de se retrouver. Les thèmes de liberté, d'envie de découvrir le monde, et d'une recherche de soi, sont présents dans les histoires de beaucoup de Voyageurs. La plupart de ces jeunes voyageurs quittent leur domicile avec l'espoir de trouver quelque chose de meilleur sur la route, ils sont souvent perdus, et ils ont l'espoir de se trouver eux-mêmes dans ce processus. Beaucoup de Voyageurs doivent faire avec ce qu'ils trouvent... par exemple ils font souvent eux-mêmes leurs vêtements.
- Combien de temps avez-vous mis pour réaliser cette série ?
Je travaille sur cette série depuis 2011, et elle est toujours en cours :)
- Quel matériel avez-vous utilisé ?
Plusieurs personnes m'ont dit que le projet leur faisait penser à de la photographie grand format, et c'est, en fait, l’esthétique que je cherchais. Pour pouvoir réaliser les photos dans la rue, j'ai cependant dû shooter avec un appareil numérique.
Retrouvez l'ensemble de son travail sur son site, et n'hésitez pas à le suivre sur Instagram et Facebook !
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Les 59 parcs nationaux des États-Unis par Jonathan Irish
En 2016, Stefanie Payne et Jonathan Irish ont parcouru les Etats-Unis d’Amérique, pendant une année entière. Mais attention, ce road trip, n’est pas un voyage photo anodin non, leur projet incroyable : explorer les 59 parcs nationaux des Etats-Unis, le tout en 52 semaines !
Jonathan Irish est un photographe de voyage installé à Washington DC, c’est un professionnel de la photo de paysage, du monde extérieur, de l’aventure. Il est représenté par National Geographic Creative. Il travaille régulièrement pour des médias tels que National Geographic, National Geographic Traveler, The New York Times, BBC, CNN etc.
Avant cette majestueuse aventure, Stefanie Payne travaillait à la NASA comme créatif et communicante. Quand elle ne parle de l’histoire de l’exploration de l’espace par l’homme, elle écrit à propos de l’exploration sur Terre, avec des articles qui ont été publiés dans The Huffington Post, The Wall Street Journal, The Travel Channel, The National Geographic Society etc.
The Greatest American Road Trip a commencé le 1er janvier 2016 et a pris fin le 31 décembre 2016. Nous avons voyagé toute l’année sur les routes à bord d’un 4×4 SUV avec une remorque Airstream,. Les 59 parcs nationaux des Etats-Unis, en 52 semaines, soit environ un parc par semaine. Avec des parcs dans les Caraïbes, le nord de l’Alaska, les Samoa américaines dans le Pacific et partout entre, c’était un projet ambitieux, mais réalisable. Nous avons soigneusement planifié notre itinéraire et nous avons envisagé toutes les éventualités, pour pouvoir ainsi photographier le meilleur de chaque parc en une année.
De leur incroyable voyage, Stefanie et Jonathan ont ramené de magnifiques photos, mais aussi des vidéos, time lapse, 360° VR. Pour mettre en place leur road trip, ces deux aventuriers ont eu la chance d’être soutenus par des partenaires tels que : Fujifilm, National Geographic Travel, Airstream etc. Au cours de cette expédition, ils ont fait face aux magnifiques paysages qu’offrent les parcs nationaux des Etats-Unis. Yellowstone, Rocky Mountain, Yosemite, la vallée de la mort etc. Des lieux riches et variés, qui renferment chacun leur propre faune et flore.
Découvrez un aperçu de ce projet photo colossal, à couper le souffle !
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Pour en découvrir plus, rendez-vous sur le site de The Greatest Road Trip ! Retrouvez Stephanie Payne sur Twitter, et découvrez le travail de Jonathan Irish sur son site.
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People in cars, nouveau cadre pour les photos en noir et blanc de Mike Mandel
Né en 1950 en Californie, Mike Mandel est un artiste américain aux multiples facettes qui enseigne à l’école du musée des beaux arts de Boston. Depuis le début des années 70, il consacre la majorité de son travail à la photographie. Il est principalement connu pour son projet « The Baseball-Photographer Trading Cars » et ses collaborations avec le photographe Larry Sultan.
Une rétrospective de son travail est actuellement présentée au SFMOMA, musée d’art moderne de San Francisco.
Âgé de 20 ans en 1970, le jeune californien constate l’importance de la voiture dans la vie de tous les jours. Un soir au coucher du soleil, il se rend à une intersection toujours très animée, à proximité de chez lui, profitant de l’affluence de voitures nécessaire pour concrétiser son projet.
Il décide donc, armé de son appareil photo argentique, de photographier les gens dans leurs voitures. Travaillant avec un objectif grand angle, il est obligé d’aller au plus près de ses sujets ou plus précisément des fenêtres des conducteurs, créant inévitablement des réactions : de la surprise et de l’amusement, ou à de rares occasions, l’agacement.
Contrairement à l’interprétation qui pourrait être faite de ce projet aujourd’hui, il semblerait que ces gens appréciaient d’être photographiés. Ils participaient volontiers à ce moment espiègle. Il faisait très chaud, les fenêtres des voitures étaient ouvertes. Ce sont ces fenêtres qui créaient un cadre et inspiraient ces portraits. — Mike Mandel
Stanley / Barker en collaboration avec la galerie Robert Mann ont publié le livre de Mike Mandel.
Découvrez la série en noir et blanc de voitures de Mike Mandel : People in Cars
Retrouvez le livre People in cars publié par Stanley / Barker
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Yoga & the city : le projet zen du photographe Alexey Wind
Lorsque l’on vit dans une grande ville comme la grosse pomme, il est important de savoir se recentrer sur soi-même. Avec cette série photo, Alexey Wind a voulu mettre en avant ces personnes qui vivent dans l’effervescence quotidienne des grandes villes, mais qui arrivent à maintenir une harmonie dans leur vie. Amoureux de la philosophie et du mode de vie inculqué par la pratique du Yoga, il a donc choisi de mettre en avant les personnes qui maîtrisent cette pratique, parfois dans des conditions extrêmes.
Yoga & the city, un projet dont le nom n’est pas sans rappeler Sex & the city, a vu le jour dans la ville de New-York, tout comme la célèbre série HBO. Une aventure qui a commencé à New-York, et que le photographe poursuit à travers le monde : Moscou, Miami, Punta Cana…
Yoga & the city, est une série photo qui combine spiritualité, art et sport. C’est une réflexion à propos de la force et de la puissance d’une personne. La force pour surmonter les adversités, et trouver un équilibre tout en vivant dans un environnement effréné. Le yoga est une façon de trouver l’alignement avec sa vraie personnalité, afin de se rapprocher de son côté spirituel.
Mon conseil, c’est de suivre sa voie. De faire ce que vous aimez vraiment, et de le faire avec passion. Nous vivons dans un monde unique et magnifique, et ne nous devrions pas nous perdre chaque jour dans la routine et l’agitation, mais profiter de cette vie et de chaque moment qu’elle nous offre. Mon projet parle de cela.
Le photographe et réalisateur Alexey Wind vit actuellement à Los Angeles. En plus de cette série photo, il est aussi engagé dans d’autres projets artistiques. Ses travaux ont été exposés dans plusieurs galeries d’art à travers le monde. Il voyage régulièrement et profite de ses séjours à travers le monde pour continuer le projet Yoga & the city, en photographiant les gens qu’il rencontre et qui pratiquent le yoga.
Découvrez une vidéo backstage de ces impressionnantes photos réalisées par Alexey Wind
Retrouvez le projet Yoga & the City sur Instagram, et découvrez l’ensemble du travail de Alexey Wind sur son site !
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Les photos érotiques et surréalistes de Salvador Dalí pour Playboy
L’artiste espagnol Salvador Dalí est l’un des plus grands peintres du 20ème siècle et est considéré comme l’un des principaux fondateurs du mouvement artistique fondé par André Breton, le surréalisme. Ses œuvres, telles que La métamorphose de Narcisse ou La persistance de la mémoire sont connues à travers le monde. En plus de ses travaux de peinture, Dalí a également été sculpteur, scénariste, graveur et écrivain. Un travail que l’on lui connaît moins, c’est sa collaboration avec le magazine Playboy.
En 1973, Salvador Dalí a travaillé pour le magazine de charme Playboy en tant que directeur artistique pour une séance photo réalisée par le photographe Pompeo Posar. Afin de mettre en œuvre ce shooting, l’artiste a mis en place, tout d’abord à travers des croquis, des mises en scène et des compositions où l’érotisme des bunnies Playboy et le surréalisme émanant de l’esprit du peintre espagnol ne font plus qu’un.
La séance a pris place à Cadaqués en Espagne, et plus précisément à Portlligat, une des baies proches de la ville où l’artiste s’était installé. Pour cette série photo, les femmes nues ont pris place, entre autres, devant un œuf géant avec un énorme serpent.
Cette série réalisée par Pompeo Posar et orchestrée par Salvador Dalí ,a été publiée dans le numéro de décembre 1974 de Playboy.
Découvrez cette magnifiquement bizarre séance photo de Salvador Dalí !
Source : Dangerousmind
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Under-Dogs, des chiens photographiés du dessous par Andrius Burba !
Nous vous avions déjà présenté le surprenant travail du photographe lituanien Andrius Burba par le biais d’un article sur sa série photo “Under-Horse”. Après le succès phénoménal de la série Under-Cats, c’est tout naturellement que ce passionné de photographie et du monde animal a décidé de choisir comme sujet les chiens.
Même principe et fonctionnement qu’avec les chats et les chevaux. Andrius Burba et son équipe ont réalisé ces images de chiens de toutes races en les photographiant par-dessous une plaque en verre. Les premières photos ont été prises à Vilnius dans un studio photo. Vous découvrirez, un peu plus bas, une vidéo des dessous d’une de ces séances photos on ne peut plus unique et adorable !
Vous allez fondre devant les photos de chiens vus du dessous par Andrius Burba !
Voici une vidéo réalisée par Andrius Burba, montrant les coulisses de sa série photo « Under-Dogs » :
Retrouvez tout le travail d’Andrius Burba et de son équipe Underlook sur leur site internet, leur page Facebook, leur compte Instagram et sur leur compte Youtube. N’hésitez pas à vous rendre aussi directement sur leur boutique et à acquérir le livre Under-Dogs !
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La mystérieuse série photo en noir et blanc de Justin Rosenberg
Originaire de Plainview, dans l’Etat de New York, Justin Rosenberg a découvert la photo très jeune. Après avoir pratiqué la photographie pendant plusieurs années dans le sud de la Floride, il décide de faire ses bagages pour la côte ouest, direction Los Angeles. Le photographe y a très vite trouvé son bonheur, et vit dans la ville des anges depuis 2011.
Il réalise principalement des portraits, en studio ou en extérieur, en lumières naturelles ou artificielles. Il a eu la chance de travailler avec des magazines, des grandes marques, des agences de design, et des organismes à but non-lucratif. A côté de ces commandes, Justin Rosenberg réalise bien évidemment des projets personnels qui lui tiennent à cœur, telle que sa mystérieuse série en noir et blanc : Cognitive Dissonance, qui fait référence à son addiction passée. Comme le nom de sa série l’indique, elle traite des dissonances cognitives, ces incompatibilités d’informations, mises en images par des portraits laissant ressortir ses démons.
Cette série illustre cet espace de contradiction en moi : faire les choses bien ou replonger dans mes vieilles habitudes.
Retrouvez l’ensemble du travail de Justin Rosenberg sur son site, et suivez le sur Facebook et Instagram !
Interview exclusive de notre parrain, le photographe Yann Arthus-Bertrand
A l'occasion de Legacy, la première exposition retrospective, de plus de 40 ans de travaux photographiques et cinématographiques de notre parrain Yann Arthus-Bertrand, retrouvez notre entretien exclusif !
L' exposition du photographe-réalisateur Yann Arthus-Bertrand aura lieu du 28 juin au 1er décembre 2019 au Toit de la Grande Arche.
Né en 1946, Yann Arthus-Bertrand est un photographe et réalisateur français passionné depuis toujours par le monde animal et les espaces naturels. Homme engagé aux multiples casquettes, il est difficile de décrire l'ensemble de son parcours et de son œuvre en quelques lignes. Aujourd'hui, le parrain de grainedephotographe.com, est principalement connu pour ses emblématiques photographies aériennes et la Terre vue du ciel, mais c'est les pieds sur terre qu'il a fait ses débuts en photographie.
En 1976, alors âgé de trente ans, il part vivre pendant 3 ans dans la réserve du Massaï Mara au Kenya accompagné de son épouse, Anne, avec qui il réalisera une étude sur le comportement d’une famille de lions. Pour compléter et consigner ses observations écrites, il fera appel à la photographie. En parallèle, il est également pilote de montgolfière. C'est à ce moment-là que s'offre à lui notre monde vu ciel. Conjuguant ses deux passions, il s'adonne donc à la photographie aérienne et trouve sa vocation : témoigner par l’image de la beauté de la Terre, mais aussi de l’impact de l’homme sur la planète. De ces 3 années au Kenya naîtra en 1981 son tout premier livre : Lions.
Depuis toujours, Yann Arthus-Bertrand est connu pour son engagement pour la cause environnementale. C'est donc tout naturellement qu'il crée en 2005 la fondation Goodplanet.
À l'occasion de l'ouverture de la fondation Goodplanet - Domaine de Longchamp au public le week-end du 13 et 14 mai 2017, nous avons réalisé un petit échange avec cet homme au travail incroyable, afin qu'il nous dise quelques mots sur son futur projet, Woman, mais surtout afin qu'il nous parle de lui. Certaines de nos questions sont directement tirées du questionnaire d'entretien du projet 7 milliards d'autres.
Yann Arthus-Bertrand, de quoi rêviez-vous quand vous étiez enfant ?
Je crois que, quand on est enfant, on rêve à l’instant présent, on rêve aux vacances, on rêve à ses copains. Moi, je ne me suis jamais projeté dans l’avenir, pas du tout, je vivais vraiment l’instant présent. Pour en profiter un maximum.
Êtes-vous heureux ?
J’aimerais bien en tout cas. C’est une chose sur laquelle je travaille, au quotidien, essayer de donner du sens à ce que je fais et d'être heureux. On est jamais heureux, car on est bien trop attaché à faire mieux, à faire plus. C’est peut-être une erreur. Je ne suis pas malheureux, mais je ne pourrais pas dire que je sois heureux, j'essaie. De toute façon, vous savez, je ne sais plus qui disait : “ce qui est important ce n’est pas d’être heureux, ce qui est important c’est le bien.” Je pense que c’est vrai, ça. Ce qui est important, c’est d’être bien dans sa peau, ce n'est pas de chercher absolument le bonheur, même si le bonheur c’est important. Alors peut-être que justement le bien et le bonheur vont de pair.
À quoi avez-vous renoncé ?
Vous savez lorsque l'on a 70 ans, on renonce à tout ce que l'on faisait lorsque l'on avait 20 ans. J’ai renoncé à toute cette vie de liberté que j’avais, alors qu'aujourd’hui, j’ai une vie pleine de responsabilités, avec une fondation, des choses qui doivent être faites... J’ai donc peut-être renoncé à une certaine légèreté.
En 2015, sortie de Human. Ce film documentaire aussi magnifique que bouleversant a été tourné dans 60 pays et retrace les récits d’hommes et de femmes à travers le monde. "Un diptyque de récits et d’images de notre monde offrant une immersion au plus profond de l’être humain" réalisé par Yann Arthus-Bertrand.
Bande annonce officielle de Human de Yann Arthus-Bertrand
Tournage des vues aériennes de Human
Vous avez dit : “Ces paroles d'humanité, dont on a tant besoin aujourd'hui, je pense que les femmes les portent plus que les hommes”. Est-ce pour cette raison, que dans la continuité logique de Human, vous vous êtes tourné vers les femmes avec votre nouveau projet Woman ?
On vit dans un monde dominé par les hommes, qui ont acquis une certaine animalité dans leur façon de régler leurs problèmes.
Quand on regarde le monde avec les yeux ouverts, ce qui est en train de se passer aujourd'hui, ce qu'annoncent les scientifiques, c'est quand même inquiétant. Les changements climatiques, la crise démographique, la crise économique, les réfugiés... tout ça fait que l'on vit dans un monde extrêmement compliqué, et on a du mal à trouver des solutions. On prend des solutions les unes après les autres, à court terme.
Je pense que les femmes ont en elles un gène de protection, de bon sens, elles sont faites comme ça. Je pense que demain, et je le pense sincèrement, on aura besoin du bon sens des femmes, on aura besoin des qualités féminines que, très certainement, les hommes n'ont pas. Je crois que l'on aura besoin de beaucoup plus de féminité dans les gens qui nous dirigent, qui nous guident. On a envie de partir avec des gens que l'on puisse suivre. On le voit bien dans l'état politique actuel. On a besoin d'autres choses. Il y a beaucoup de belles idées et d'utopie là-dedans, mais c'est ce que je pense sincèrement. Et je pense que ce film parle de ça.
Aujourd'hui, il y a beaucoup d’endroits où les femmes se libèrent et s'affirment. Mais il y a aussi beaucoup d’endroits où cela régresse. Plus ça va, plus je m’aperçois que dans beaucoup de pays, les femmes n’ont pas les mêmes droits. Il y a quelque chose qui est très injuste dans notre société. Je lisais, il n'y a pas très longtemps, un article sur les veuves. Lorsque vous êtes veuve en Inde, on vous vole tout. La femme se retrouve sans rien, à l'abandon. En Afrique, c'est la même chose.
C'est effrayant lorsque l'on voit les chiffres des nations unies. Par exemple, les femmes font 50% du travail du monde, mais elles ne possèdent que 1 à 2% des propriétés du monde.
J'aimerais que la perception que l'on a des femmes évolue. Il y a encore tellement de pays où les femmes sont opprimées, et c'est révoltant. D'ailleurs, on voit bien que dans les pays où l'indice de bonheur est le plus élevé, ce sont les pays où la parité est vraiment respectée. Tu éduques un homme, tu éduques un individu. Tu éduques une femme, tu éduques une famille. J'y crois vraiment.
Ce qui est très étonnant, c'est que depuis qu'on a commencé le film avec Anastasia (Mikova) on s’aperçoit qu'il y a une forte demande de la part des femmes qui ont envie de s'exprimer, de parler de tout ça. Dans tous les pays où l'on va, on reçoit des e-mails de gens qui veulent témoigner, phénomène que l'on n'avait pas lors de la réalisation de Human. Les gens qui ont vu Human ont compris ce que l'on pouvait faire, et ce que l'on veut faire avec Woman, et c'est pour cela que l'on a une vraie demande. Woman, ce n'est pas moi qui doit en parler, ce sont toutes les femmes qui vont en parler.
On demande souvent aux femmes d’envisager leur vie si elles avaient été un homme, et vous, comment pensez-vous qu’aurait-été votre vie si vous aviez été une femme ?
Cette question je ne me la pose pas, car c'est une question impossible. Je ne suis pas assez imaginatif. Les femmes sont pour moi un mystère. Mais ce film m'a fait changer d'avis sur ma mère, sur ma femme, sur mes sœurs.
Une dernière question avant de nous quitter, qu'aimeriez-vous changer à votre vie ?
Tellement de choses. Je m'aperçois que ce n'est pas la vie qui a un sens, c'est toi qui donnes du sens à ta vie. J'aimerais être en paix, en paix avec ça. Ce n'est pas très facile, je suis très entrepreneur , je fais beaucoup de choses, et j'aime que celles-ci soient bien faites, et donc ça me stresse certainement. J'aimerais donc me libérer de cela, et je ne sais pas comment faire. J'adore ce que je fais, j'ai une chance inouïe de faire ce métier, j'essaie donc de faire au mieux.
Il y a beaucoup de choses que j'aimerais changer dans ma vie. Mais je n'oublie pas que, moi, j'ai eu l'énorme chance d'avoir le choix. De me dire que tout ce que j'ai fait, c'est moi qui l'ai décidé. La vie ne m'a pas imposé des choses. Peut-être qu'en vieillissant ça change un peu. Je pense qu'il est important de savoir que c'est nous qui prenons la décision de ce que l'on veut faire de notre vie, que l'on n'est pas écrasé par le destin.
Rendez-vous sur le site officiel de Yann Arthus-Bertrand
Le site de la fondation Goodplanet, la page Facebook, et retrouvez toutes les informations sur le magazine Goodplanet info et n'hésitez pas à vous inscrire à la newsletter pour rester informé !
Noel Kerns photographie l'Amérique abandonnée à la tombée de la nuit
Expert en photo de nuit et light painting, le photographe Noel Kerns est originaire de Dallas au Texas. Il est spécialisé dans la photographie de lieux abandonnés, tels que les vieilles stations-service, les motels, les bases militaires ou les complexes industriels. Depuis 2007, il pratique exclusivement ce type de photographie. Fort de son travail, il sort en 2013 son premier livre Nightwatch : Painting with Light, disponible sur Amazon.
La majorité des lieux photographiés dans ma série Road Trip représentent des lieux abandonnés parmi les plus célèbres en Amérique. (…)Des stations-service, des diners, des motels, des attractions touristiques… En plus d’offrir des possibilités artistiques particulières, ils racontent le cycle naturel de ce type d’activité datant des années 50-60 aux Etats-Unis. Comment des petites villes sont devenues des villes fantômes, et comment de nouvelles grandes entreprises remplacent les pittoresques entreprises familiales du siècle dernier.
Les photographies de lieux abandonnés en bord de route feront toujours partie de mon travail, out comme elles feront toujours partie de notre expérience à mesure que nous parcourons ce vaste pays. Un véritable charme se dégage de ces lieux. Imaginer ce à quoi ils ressemblaient à leur apogée, tout en les préservant artistiquement a posteriori, tandis qu’ils disparaissent peu à peu du paysage.
À travers son voyage, le photographe américain Noel Kerns a su faire jaillir la couleur dans des lieux laissés à l’abandon, grâce à une maîtrise parfaite de la photo de nuit.
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Les oeuvres picturales du duo de photographes de DDiArte !
Présentation du duo DDiArte
Tout deux natifs de l'archipel de Madère, les photographes Diamantino Jesus (né en février 1969) et Zé Diogo (né en Mars 1966) ont chacun démontré un intérêt et un talent tout particulier pour la peinture et le dessin dès leur plus jeune âge.
En 1999, Dimantino Jesus et Zé Diogo créent DDiArte, un atelier de peinture dans lequel ils souhaitent rassembler le meilleur de chacun d'entre eux dans des objectifs de créations, d'expositions, et de peinture sur toile. En 2003, après plusieurs expériences dans l'industrie de la photographie numérique, ils ont découvert la manière idéale pour eux d'exprimer leur créativité : la photographie numérique retouchée artistiquement. Un domaine dans lequel les deux portugais excellent, avec une précision et une minutie sans pareil.
Dans un style à la fois baroque et kitsch, les corps humains ont une place essentielle dans le travail de ce talentueux duo. Des photographies artistiques aux inspirations mythologiques, rappelant immédiatement des fresques picturales telles que celles de Michel Ange.
Dans l'historiographie de l'art, de l'utilisation de la photographie, et plus spécifiquement, de la retouche photo, nous n'apportons rien de nouveau. Mais nous cherchons à innover un peu, en ce qui concerne les thèmes que nous abordons. Indépendamment du fait que notre principale source d'inspiration est la mythologie, le choix de tel ou tel thème est le fruit de notre créativité, exacerbée par une multitude de détails, de symboles, d'images, dans une tentative de séduire, mais surtout, dans une tentative de stimuler la réflexion critique chez les spectateurs.Alors que certains de nos travaux peuvent être perçus comme satiriques dans un monde globalisé, mais encore rempli de différences, d'autres exemples peuvent être vus comme purement scéniques et être contemplés à volonté. Si certains dénoncent la discrimination, ils rendent en même temps un hommage inaltérable à la beauté.
DDiArte
Admirez leur travail !
Pour la photographie, Ofelia, le duo DDiArte a puisé l'inspiration dans la célèbre peinture Ophélie de John Everett Millais, 1851-1852
Pour l'oeuvre photographique Forgiveness, DDiArte s'est ici très largement inspiré du tableau L'arbre du pardon de Sir Edward Coley Burne-Jones, 1882
Retrouvez le travail de DDiArte sur DDiArte.photography ! Mais aussi sur Facebook, Behance, et 1x
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Les portraits d'enfants du photographe Pierre Nicou
Pierre Nicou photographe chez Graine de Photographe est spécialisé dans la photographie d’enfants. Depuis plus de 20 ans, il dresse le portrait des petits et grands pour le groupe de presse Marie Claire. Ce photographe de talent s’illustre également dans la photographie de mode, de reportage, de natures mortes et packshot (photo d’objets). Pierre multiplie ainsi les expériences dans la publicité avec de grandes marques comme Catimini, Petit Bateau ,Babou ,Anchan,Galerie Lafayette ,Phildar ,Repetto ,Ikea, Lapeyre, Gamm Vert. Il a réalisé en tant que photographe une centaine de livres mode, patrimoine, loisir créatif, déco, art de la table, enfants et cuisine, avec de nombreuses traductions à l’étranger (USA, Angleterre, Belgique, Pologne, Russie, Espagne, Grèce, Australie,…).
Pour son dernier projet, Pierre Nicou a réalisé une série de photos de mode enfant pour l’agence Cute Models. Le photographe était entouré de Philippinne Cordon pour la coiffure et le maquillage, de la styliste Kathrin Lezinsky, et de Jean-Michel Boillot pour les retouches digitales.
Découvrez ces adorables portraits au style très pictural !
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