Premier Exemplaire - Le magazine pour la jeune photographie par Maëva Benaiche
À tous les amateurs de photographie, imaginez un magazine dédié à la jeune photographie et accessible à tous. Imaginez découvrir des talents et des regards chaque mois. Imaginez vous plonger dans les univers de photographes encore méconnus. Maintenant, cessez d’imaginer et laissez-nous vous dire quelques mots sur le joli projet, réalisé et mis en place depuis août 2023, de Maëva Benaiche. Cette photographe originaire de Toulouse oeuvre pour donner de la visibilité à des talents émergents qui en manquent. De cette volonté est né Premier Exemplaire, un webzine photographique accessible à tous qui donne un peu de lumière à la jeune photographie.
Le projet d'une jeune photographe
Maëva Benaiche est elle-même photographe et issue d’une formation de photographie à l’ETPA de Toulouse. Elle y obtient le « Grand Prix Photo » en 2021. La photographie lui offre la possibilité de s’exprimer, de révéler des sentiments qu’elle ne parvient pas à partager autrement. Sa photographie est une question ouverte sur le monde et son rapport avec celui-ci.
Premier Exemplaire
L’idée de ce magazine est née au détour d’une conversation entre amis jeunes photographes. Un constat a été fait, la jeune photographie n’a pas la visibilité qu’elle mérite. Alors pour redonner confiance et mettre en lumière des séries méconnues de photographes discrets, Maëva a fondé Premier Exemplaire, un webzine disponible en quelques clics. Le webzine qui à l’origine paraissait mensuellement, et qui à présent paraitra trimestriellement, présente ainsi divers artistes et leurs images en lien avec la thématique du mois. Un thème commun mais des regards divers et variés qui apportent une richesse artistique et culturelle au magazine.
« Premier exemplaire, comme j’aime à le dire, c’est le magazine PAR la jeune photographe que je suis, POUR la jeune photographie ! Et, par « jeune » j’entends la photographie jusque-là restée cachée, non montrée. Peu m’importe l’âge des photographes, mon objectif est de leur donner la considération, l’envie et la motivation qu’ils méritent. » – Maëva Benaiche
Fondatrice, directrice artistique, rédactrice en cheffe, Maëva s’occupe de tous les aspects du projet. En définissant le thème de chaque numéro, la jeune photographe lance un appel à candidature aux artistes. Pour choisir le thème, elle suit surtout ses envies, l’actualité, ses humeurs et choisi des sujets qui rassemblent tout en mettent à l’honneur la particularité, le style et la signature de chaque photographe.
« Par exemple, le numéro en cours #004 : l’Espoir, lancé en Janvier : le thème a été choisi car une nouvelle année se présentait à nous, pleine de possibles ! Une page blanche remplie d’espoirs que nous allons projeter dessus finalement. Ou, encore, le numéro du mois de février (qui sort bientôt), sur l’Amour en ce mois de la Saint-Valentin. » – Maëva Benaiche
Premier Exemplaire attire chaque mois une trentaine de candidatures, réceptionnées, étudiées et sélectionnées avec soin par Maëva. La photographe, qui regrette l’absence récurrente de réponse à des candidatures, met un point d’honneur à répondre à chacun et chacune. Et son processus de sélection est bien pensé…
« En ce qui concerne le choix, au fur et à mesure que je reçois des réponses à l’appel, j’ouvre, je mets des couleurs aux dossiers en fonction de mon niveau d’enthousiasme vis-à-vis de la série. Puis, une fois la dead line passé, je réouvre chaque dossier en regardant si mon enthousiasme a changé. Je fais vraiment de jolies découvertes et il m’arrive souvent de garder des candidatures pour d’autres numéros à venir. » – Maëva Benaiche
Pour s’abonner à ce magazine, rien de plus simple !
Faites-en la demande par email en écrivant à Premierexemplairemag@hotmail.
Découvrez-en encore plus sur le magazine sur son compte Instagram !
Votre agenda photo de mars 2024
Le mois de mars signe l’arrivée officielle du printemps mais offre également de belles expositions à découvrir sans tarder ! Le soleil n’est pas encore au rendez-vous près de chez vous ? Profitez-en pour vous évader un moment dans les galeries d’art et les musées et voyager au gré des expositions photo que vous verrez. Des nuits landaises à Bordeaux aux ballades en forêt à Lyon en passant par un voyage dans le futur à Paris…
Découvrez sans plus attendre notre sélection d’événements photo près de chez vous en mars 2024 !
Les expositions photo
Sodium de Olivier Metzger
Jusqu’au 23 mars 2024, la galerie Arrêt sur l’image à Bordeaux expose les images du photographe Olivier Metzger. Avec sa série photo Sodium – Landes de nuit, Oliver Metzger capture les nuits landaises à la recherche de ces paysages à la fois naturels et artificiels, entre réalité et fiction.
Lieu : Arrêt sur l’image galerie, Bordeaux


En forêt avec Vincent Munier
Du 16 février au 27 avril 2024, le Musée des Confluences à Lyon vous propose une exposition temporaire qui nous mènera au coeur de la forêt. Le photographe et cinéaste français Vincent Munier explore les forêts françaises, notamment les Vosges, et réalise de superbes images des habitants de la Nature. Cerfs, chouettes, lynx… réalisez un voyage visuel et attendez-vous à être émerveillés.
Lieu : Musée des Confluences, Lyon
Ni tout à fait la même, ni tout à fait un autre de Edith Laplane et Michaël Serfaty
Jusqu’au 28 avril 2024, les deux artistes Edith Laplace et Michaël Serfaty sont réunit pour une exposition commune au Musée du Pavillon de Vendôme à Aix-en-Provence. Edith Laplane est plasticienne et Michaël Serfaty est photographe. Tous deux vivent à Aix-en-Provence et partagent un atelier. Ensemble ils créent une oeuvre commune sur le féminin.
Dédicace du catalogue et visite commentée de l’exposition par les artistes le samedi 23 mars 2024 de 14h à 17h.
Lieu : Musée du Pavillon de Vendôme, Aix-en-Provence


Aux petits oignons... de Denis Brihat
La galerie Parallax expose jusqu’au 16 mars 2024 les photographies de Denis Brihat et sa série Aux petits Oignons. Photographe de reportage et d’illustration, il propose aujourd’hui une photographie plus contemporaine axée sur le monde végétal. Tirant son inspiration dans son jardin qu’il voit comme une métaphore du monde, Denis Brihat à fait de l’oignon un sublime sujet d’art.
Lieu : Galerie Parallax, Aix-en-Provence
Dysnomia de Vincent Fournier
Du 16 mars au 27 avril 2024, la galerie Rabouan Moussion présente la première exposition personnelle de Vincent Fournier, Dysnomia. À travers l’architecture, les paysages naturels et des compositions, le photographe explore les imaginaires du futur dans notre présent. Il a participé à des expositions collectives dans le monde entier et ses oeuvres font partie de plusieurs collections dont notamment le MET New York, le Centre Pompidou Paris ou encore la Fondation MAST Bologne pour ne citer qu’elles.
Le vernissage aura lieu le samedi 16 mars 2024
Lieu : Galerie Rabouan Moussion, Paris


Naked Glaciers de Ania Freindorf
Jusqu’au 7 avril 2024, la galerie Mind’s Eye présente le projet Naked Glaciers de Ania Freindorf. Débuté en 2017, le projet a pour objectif de témoigner de l’état périlleux des glaciers. Les images de la photographe nous délivrent toute leur fragilité, leur mystère et leur beauté. Les images exposées ont toutes été réalisées en Europe. La photographe compte bien continuer ce projet sur les sept continents…
Lieu : Mind’s Eye, Paris
Lisa Fonssagrives-Penn - Icône de mode
Jusqu’au 26 mai 2024, rendez-vous à la MEP qui présente près de 150 tirages réalisés par de renommés photographes tels que Horst P. Horst, Irving Penn, Louise Dahl-Wolfe ou encore Erwin Blumenfeld. Tous ont sublimé la photographie de mode, magnifiée par le plus grand mannequin de son époque, Lisa Fonssagrives-Penn. Le projet a été proposé par Tom Penn, le fils du top model et du photographe, qui a généreusement fait don d’une partie de sa collection personnelle à la MEP.
Lieu : Maison Européenne de la Photographie, Paris


Extérieurs - Annie Ernaux & la Photographie
Cette exposition, visible jusqu’au 26 mai 2024 à la MEP, met en lumière la relation entre la photographie et l’écriture d’Annie Ernaux, grâce à textes tirés de son livre Journal du dehors (1993) et des photographies issues de la collection de la MEP. Vous retrouverez ainsi des photographies de William Klein, Janine Niepce, Dolorès Marat et bien d’autres.
Lieu : Maison Européenne de la Photographie, Paris
Abus de souffle de Bertille Bak
Le Jeu de Paume expose du 13 février au 12 mai 2024 les images de Bertille Bak, nommée au prix Marcel Duchamp 2023. À travers son objectif, la photographe met en scène des communautés marginalisées ou invisibilisées avec leur complicité et nous montre une nouvelle représentation de celles-ci. Au centre de ses projets : la question du travail, qu’elle met en image en s’immergeant dans le mode de vie de différents groupes.
Lieu : Jeu de Paume, Paris


Undertow de Damien Daufresne
À Paris, la galerie Leica dévoile des photographies et des dessins en noir et blanc du photographe et peintre Damien Daufresne, extraits de son livre Undertow (2023). Dans cette exposition, visible jusqu’au 30 mars 2024, photos de voyage et de famille côtoient les dessins abstraits réalisés au fusain par l’artiste.
Lieu : galerie Leica, Paris
À haute voix de Alexandra Catière
Le Centre Culturel Saint-Cyprien de Toulouse vous propose jusqu’au 22 mars 2024 une exposition consacrée à la photographe Alexandra Catière. La photographe originaire de l’ancienne Union Soviétique a traversé de nombreuses frontières tant dans sa vie que dans sa photographie. Entre le portrait et le reportage, la photographie d’Alexandra Catière ressuscitent la tradition humaniste.
Lieu : Centre Culturel Saint-Cyprien, Toulouse


Le Rajasthan en mouvement de l'Agence Brunet-Monié
En janvier 2023, les quatre photographes de l’agence Brunet-Monié se rendent au Rajasthan, au moment où l’Inde dépasse la Chine en tant que pays le plus peuplé au monde. Ils explorent les villes de Jaipur et Jodhpur, photographient la vie quotidienne et la rue, sources d’une mosaïque de cultures, de traditions et de modes de vie. L’exposition met en lumière l’âme vibrante de l’Inde contemporaine, désormais devenue la référence mondiale.
Exposition visible du 15 mars 2024 au 8 juin 2024
Lieu : Hôtel Radisson Blu, Nantes
Pour la forme / Paris et ses habitants GrainedePhoto Academy #18
La 18ème édition de la GrainedePhoto Academy présente ses travaux.
Cette année, nos photographes débutants ont été divisés en deux groupes encadrés chacun par une photographe professionnelle.
Le premier groupe, supervisé par la photographe Nadège Le Lezec a travaillé sur le thème Paris et ses habitants. Les élèves ont ainsi pu immortaliser à leur manière les parisiens et la capitale. La photographe Roxana Albu-Mercié et son groupe ont fait le choix d’un sujet laissant libre court à la créativité et l’interprétation de chacun avec Pour la forme.
Exposition visible du 21 mars au 24 avril 2024
Lieu : Galerie Graine de Photographe, Paris 4

Ce que vous pouvez encore voir de nos agendas précédents
- Saamis nous vivions dans la Toundra – Galerie Graine de Photographe
- La photographie à tout prix. Une année de prix photographiques à la BNF
- My Own Space de Kate Barry – Quai de la Photo
- Une « histoire » de la photographie – La Fab
- Toulouse dans l’œil du studio Harcourt – Showroom Pelras Legend
- Robert Forte – Regard sur les Alpes sauvages – Musée de la Photographie
- SINK/RISE de Nick Brandt – Galerie Polka
- Magnum Opus II de Sebastião Salgado – Galerie Polka
- Weegee, autopsie du spectacle – Fondation Henri Cartier Bresson
- Liban, Stratigraphie de Stéphane Lagoutte – Simultania
- Us de Arno Brignon – Galerie Le Château d’eau
- Rien à perdre de Philémon Barbier – Galerie Le Château d’eau
À LIRE AUSSI
- SINK / RISE – Nick Brandt illustre la menace de la montée des eaux aux Fidji
- Natalya Saprunova nous transporte dans le Grand Nord
- Lars Tunbjörk, un regard sur une Suède en transformation
L'univers poétique de Carole Tagliaferri créé grâce à l'IA
Carole Tagliaferri est une artiste française, originaire de Provence, qui a vu en l’intelligence artificielle le moyen d’exprimer toute sa créativité, cela sans limite. L’IA fait aujourd’hui partie de notre quotidien, pour le meilleur et le pire selon certains. Parmi ceux qui voit en elle le moyen de créer, d’innover, d’embellir, de se révéler, on retrouve Carole Tagliaferri. Ses images sont le fruit d’un travail collaboratif avec l’intelligence artificielle. Douces, réalistes, artistiques, poétiques, elles sont le reflet des émotions de l’artiste. Carole Tagliaferri met en image le monde onirique qui l’accompagne depuis toujours, la parfaite alliance entre rêve et réalité qui se reflète dans chaque image.
Photographie, tableau, sculpture, poème, chaque oeuvre a le même dessein ; provoquer chez l’autre une émotion à l’origine de cette création. C’est ce que Carole Tagliaferri a réussi à partir de rien, aidée par une alliée, aussi intelligente qu’imparfaite. Car oui si l’intelligence artificielle fait des miracles, elle doit être guidée par de véritables artistes pour obtenir de tels résultats. La définition d’oeuvre d’art peut être propre à chacun, mais il est indéniable que l’émotion y est toujours présente, du moment qu’elle résonne chez au moins une personne.
Découvrez notre courte interview exclusive de l’artiste Carole Tagliaferri et un aperçu de son travail en images.
Pouvez-vous nous dire quelques mots sur votre parcours ?
Je suis née en Provence, et depuis toute petite, je suis sensible à la beauté. Que j’ai toujours scrutée, cherchée, en toutes choses. Même – ou surtout – dans les choses les plus infimes. Je suis actuellement Directrice Artistique, graphiste. J’ai une passion indéfectible pour la photographie, le design & la poésie. Et une admiration sans borne pour les photographes.
Qu'est-ce qui vous a mené à l'intelligence artificielle ?
J’ai toujours imaginé des mondes en équilibre entre rêve & réalité… Mon esprit est en constante ébullition créative. L’IA m’a apporté cette possibilité d’ancrer dans le réel ce que mon cerveau imagine depuis très longtemps. Ce fut une découverte stupéfiante. Une révélation. Une addiction. Aujourd’hui l’IA est un outil qui me permet de m’exprimer au-delà de mes espérances.
Quel est le processus artistique pour arriver au résultat final ? Partez-vous d'une photographie ou de zéro avec l'IA ?
Je pars très très souvent, quasiment toujours, de zéro. Par contre, j’itère de manière quasi-infinie. Il m’arrive d’utiliser une image pour capter un mouvement, comprendre sa description. Je repars aussi de mes images générées, comme via un nouveau départ créatif.
Comment décrirez-vous votre univers artistique ? Pourquoi réalisez-vous presque uniquement des portraits de femmes ?
Je pense que mon univers est poétique. Au-delà de la génération d’images, ma quête est une génération d’émotion. Je reçois des centaines de messages de personnes qui me font part justement de cette émotion ressentie. C’est ce qui me touche. (Je suis d’ailleurs stupéfaite d’avoir 5k followers sur Instagram en seulement 3 mois, même pas).
Je crée des femmes sans doute parce que j’ai un fort désir d’appartenance. J’ai le souvenir, enfant, de me sentir à l’écart de ce « monde féminin ». J’avais cette envie de sororité. D’une femme qui me comprenne. Aujourd’hui j’explore ce sentiment de gémellité, de féminité. D’amour, d’ouverture et d’acceptation de soi.
Monochrome Photography Awards 2023 - Découvrez les gagnants
Le prestigieux concours international de photographie Monochrome Photography Awards 2023 a dévoilé ses gagnants ! Cette année encore, de sublimes photographies en noir et blanc ont été proposées par des photographes du monde entier et sélectionnées par un jury d’exception. L’objectif de ce concours est de célébrer les visions monochromes et de mettre en lumière les talents du monde entier. Il est l’un des concours annuels les plus convoités par les amateurs comme par les professionnels.
Découvrez tout de suite les lauréats des grands prix Photographe Monochrome Professionnel de l’année 2023 et Photographe Monochrome Amateur de l’année 2023 ; ainsi que les gagnants de chaque catégorie.
Pour chaque catégorie, le jury a sélectionné des images coup de coeur qui ont reçu la mention honorable. Découvrez les podiums et les mentions honorables de chaque catégorie directement sur le site officiel du concours.
La photographie de rue contrastée de Tommi Viitala
Le photographe Tommi Viitala nous emporte dans son univers fait d’ombres et de lumières. Plongé dans des domaines créatifs depuis toujours, c’est aujourd’hui au travers de la photographie qu’il s’exprime. Inspiré par son pays, la Finlande, Tommi dévoile une photographie de rue faite de contrastes. Il joue avec les coins ombragés lors de journées ensoleillées, s’aventure dans les stations de métro et capture des silhouettes mystérieuses. À la recherche de scènes de vie spontanées et de belles lumières, Tommi Viitala crée et raconte une histoire visuelle aux teintes cinématographiques qui résonne en chacun.
Découvrez notre interview exclusive du photographe Tommi Viitala qui nous parle de sa série photo Hunting Shadows.
Pouvez-vous nous parler un peu de votre parcours et de la manière dont vous êtes devenu photographe ?
Je suis né en 1975 à Oulu, dans le nord de la Finlande, et je suis aujourd’hui basé à Helsinki, en Finlande. J’ai passé presque toute ma vie dans un domaine créatif. Mon dernier emploi est celui de producteur senior, où j’organise par exemple des tournages de vidéos et de photos, etc. J’ai également travaillé comme éclairagiste et graphiste.
En ce qui concerne la Street Photography et l’influence de ma vie en Finlande, je parle souvent de la « mélancolie finlandaise » – il s’agit d’un concept selon lequel nous sommes classés depuis de nombreuses années comme le pays le plus heureux du monde, mais nous avons des côtés contrastés. Mon objectif est de capturer le côté calme et réfléchi du peuple finlandais – le meilleur exemple de la mélancolie finlandaise est peut-être le cinéma d’Aki Kaurismäki, qui est plein d’une morosité et d’une absence de joie indicibles. J’essaie de mettre en lumière ce paysage mental, en associant des images sobres à des gestes discrets pour évoquer cet aspect unique de la culture finlandaise.
En tant que photographe de rue, j’essaie de créer des histoires et de créer une histoire visuelle qui résonne avec les spectateurs à un niveau émotionnel profond, et la mélancolie finlandaise est un très bon arrière-plan pour cela.
Qu'aimez-vous dans la photographie de rue ?
J’aime la photographie de rue parce qu’elle se concentre sur la capture de moments quotidiens spontanés dans des lieux publics, documentant des scènes non scénarisées qui offrent un aperçu du monde humain. J’aime les surprises de chaque jour, il y a toujours quelque chose de nouveau qui arrive – juste au coin de la rue. Parfois, j’obtiens beaucoup de bonnes photos à publier, mais certains jours, je n’en ai aucune. Cela ne me dérange pas car c’est la nature même de la photographie de rue et je veux que cela reste amusant. J’ai toujours dit que si nous prenons cela trop au sérieux, nous perdons la créativité de la photographie de rue. C’est aussi un plaisir de rencontrer de nouvelles personnes lors des photowalks et de s’inspirer constamment des autres artistes.
La photographie de rue est un genre photographique très polyvalent, car il existe de nombreux styles différents, comme les portraits de rue, la juxtaposition, la photographie en noir et blanc, etc.
J’aime que la photographie de rue ne soit pas si techniquement orientée – la chose la plus importante est que vous soyez curieux et que vous vouliez voir votre environnement différemment de d’habitude. Nous avons dans le monde beaucoup de beauté et de détails autour de nous et parce que nous vivons dans un monde si occupé, beaucoup de gens les manquent. Et c’est ce que je veux souligner.
Quels sont les détails qui attirent votre attention et vous incitent à prendre la photo ? Réfléchissez-vous à l'avance aux photos que vous allez prendre ?
Je suis surtout mon intuition lorsque je me promène dans les rues. Je regarde les détails et je m’oriente vers les rues secondaires. Si je pars en voyage dans une autre ville, je peux m’inspirer un peu à l’avance de ce qui s’y trouve auprès d’autres photographes de rue. Je suis particulièrement attiré par les stations de métro, qui sont par exemple très nombreuses à Budapest, en Hongrie.
Parfois, pendant la prise de vue, si je trouve un endroit agréable ou une très belle lumière, je vois déjà dans mon esprit la situation / l’image. Parfois, je retourne au même endroit plus tard et peut-être pour obtenir cette photo sous une lumière différente.
D’un point de vue technique, je fais attention aux lignes directrices, au cadrage et à la composition, afin de créer des images visuellement convaincantes. J’utilise presque toujours la « règle des tiers » comme principe de composition lorsque je prends des photos.
Dans la plupart de vos images, les personnes sont photographiées à contre-jour, cachées dans les jeux d'ombre et de lumière. Pouvez-vous expliquer ce choix artistique ?
J’ai toujours aimé les contrastes, que ce soit en photographie ou dans la vie en général. Lorsqu’il fait beau, je recherche les ombres, etc. Ma photographie est axée sur la narration, car je souhaite souvent montrer une personne sous la forme d’une simple silhouette, en mettant l’accent sur ce qui l’entoure. L’histoire de la photo devient alors plus claire lorsque l’attention de la personne elle-même est fixée sur l’ensemble de la photo. J’accorde alors plus d’attention à la composition et aux couleurs.
C’est peut-être un peu comme la « mélancolie finlandaise » – j’aime les contrastes, plus le jour est ensoleillé, plus je recherche les ombres. De même, lorsque je vois des personnes sans expression, je commence à rechercher des émotions fortes et lorsque je vois une foule, je cherche cette personne solitaire dans cette foule.
Techniquement, comment prenez-vous vos photos ? Quelles sont les étapes du processus pour arriver au résultat final ? Quel matériel utilisez-vous ?
J’utilise presque toujours l’appareil photo Fujifilm X100f lorsque je prends des photos, car j’aime particulièrement sa petite taille et parce que c’est un appareil photo plutôt discret comparé, par exemple, aux appareils photo reflex, etc.
Souvent, lorsque je marche dans la rue, je vois déjà la situation que j’aimerais photographier – par exemple, une personne dans une certaine lumière ou au coin d’une rue, etc. Mais je prévois beaucoup de situations dans mon esprit. La patience étant l’une des caractéristiques d’un photographe de rue, j’attends que la bonne personne arrive ou que la situation se produise à ce moment-là. Lorsque je prends une photo, j’essaie déjà de la composer dans mon esprit. En outre, je considère mes images comme « prêtes », pour ainsi dire, c’est-à-dire après le post-traitement. C’est pourquoi je ne me soucie pas vraiment de ce que j’ai pris à ce moment-là, mais je l’examinerai de plus près plus tard, chez moi, et j’essaierai de la rendre conforme à ma vision.
Je dis souvent que « l’imperfection fait la photo » et cela signifie que je ne veux pas que mes photos soient trop claires, techniquement parfaites, etc. – je veux qu’il y ait de petites imperfections et peut-être un peu de flou parce que c’est comme ça dans la vie, ce n’est jamais parfait.
Nouveau - Graine de Photographe vous emmène en balade photo
Qui dit retour progressif des beaux jours dit retour des balades, des promenades et des après-midi plein air. Pour combiner vos sorties du week-end à Paris et votre passion pour la photographie, Graine de Photographe lance ses balades photo dans la capitale ! L’occasion parfaite de (re)découvrir Paris, ses quartiers mythiques et ses coins pittoresques et d’affûter son regard. De passage dans la capitale ou parisien.ne dans l’âme, nos parcours vous feront voir Paris autrement. Vous êtes las de ne jamais prendre le temps de vous arrêter, d’avancer toujours d’un pas pressé ? Nos photographes professionnels vous aiderons à lever les yeux et contempler tout le charme de la ville.

Accompagnés de l’un.e de nos photographes professionnel.le.s, équipés de votre smartphone, appareil photo numérique ou appareil argentique, participez à l’une de nos balades photo. Plusieurs parcours sont proposés en fonction de vos envies ! (re)Découvrez des quartiers parisiens emblématiques et capturez l’essence même de Paris à travers votre objectif tout en bénéficiant d’une ambiance détendue et conviviale. Accessibles à tous, grands marcheurs ou promeneurs du dimanche, nos balades photo sont pensées comme une expérience enrichissante et inspirante pour tous les amateurs de photographie passionnés par la beauté de Paris qui souhaitent pratiquer.
Balade photo Passages Parisiens
Découvrez les trésors cachés de la capitale lors d’une balade photo immersive dans les passages parisiens. En compagnie de notre photographe pro, vous arpenterez les passages emblématiques de Paris tels que la célèbre Galerie Vivienne ainsi que les galeries discrètes pleines de charme. Les élégantes boutiques et l’architecture majestueuse de certains passages ne vous laisseront pas indifférent.
Balade photo au Père Lachaise
Lieu emblématique de la capitale, lancez-vous dans une balade photo à travers les plus belles et les plus curieuses tombes du Père Lachaise. Laissez-vous emporter par l’atmosphère du lieu et guider par la photographe professionnelle tout au long de la balade. Parcourez les allées du mythique cimetière du Père Lachaise à la découverte de tombes incroyables et surprenantes. De la poésie d’Oscar Wilde à la passion de Victor Noir, chaque sépulture raconte une histoire unique à capturer à travers votre objectif.
Balade photo aux Buttes Chaumont et dans le quartier de la Mouzaïa
Profitez d’une balade photo au coeur de l’un des poumons verts de la capitale et ses quartiers mythiques. Après une escapade dans la Mouzaïa, quartier aux maisons colorées et aux ruelles pittoresques, explorez les Buttes Chaumont avec notre photographe. Le parc parisien vous donnera l’impression de ne plus être à Paris, loin du brouhaha et de l’intensité de la ville. Direction ensuite la Butte Bergeyre pour profiter d’un coin moins connu et tout aussi charmant pour prendre de superbes photos.
Balade photo Montmartre
Niché sur sa butte, Montmartre offre un panorama à couper le souffle sur la capitale et regorge de ruelles pittoresques, de cafés charmants et de points de vue iconiques. Appareil photo en mains, explorez des lieux emblématiques tels que la Place du Tertre, où artistes et touristes se rencontrent et offrent de belles scènes de rue, et le Sacré-Cœur, basilique majestueuse perchée au sommet de sa colline. Laissez-vous séduire par l’âme artistique et l’ambiance bohème de ces lieux qui ont vu Picasso, les frères Van Gogh ou encore Dalida.
Into the blue, la nouvelle série photo de la photographe Soo Burnell
En 2019, nous vous parlions pour la première fois de la photographe Soo Burnell et de sa magnifique série Poolside, réalisée dans des piscines d’exception. Séduits par la composition et les tons pastels de ses images, nous avions souhaité en apprendre plus sur son parcours et son travail. Avec sa nouvelle série, Into the blue, Soo Burnell nous dévoile des images à la composition parfaite, à la mise en scène subtile et minimaliste et aux doux tons bleus. La photographe écossaise nous emporte ainsi une nouvelle fois dans ces piscines à l’architecture graphique, mythique pour certaines, et à l’atmosphère douce et apaisante.
Découvrez tout de suite notre interview exclusive de la photographe Soo Burnell à propos de sa série Into the blue.
Pouvez-vous nous parler un peu de cette série photo ? Comment vous est venue l'idée et l'envie de la réaliser ?
J’ai découvert la beauté de l’architecture incroyable des piscines d’Édimbourg, ma ville natale, lors d’un tournage à Glenogle, une piscine victorienne située en plein cœur de la ville. À l’époque, je pensais qu’il s’agirait d’un projet ponctuel. Mais il s’est avéré être l’inspiration pour ma série Poolside, photographiant d’abord une collection de piscines victoriennes à Édimbourg avant de l’étendre à d’autres lieux à travers le Royaume-Uni, puis à Paris.
En 2018, j’ai rencontré une charmante Française lors de l’une de mes expositions à Édimbourg et elle m’a parlé de l’incroyable piscine Molitor. Nous avons longuement parlé de l’histoire de la piscine, et lorsque j’ai commencé à me documenter sur le sujet, je suis tombée amoureuse. C’est en faisant des recherches sur le Molitor que j’ai également trouvé des photos de la Butte aux Cailles, et je n’ai pas pu m’enlever ces images de la tête. C’est ce qui a déclenché le projet Into the blue, car j’ai pensé qu’il serait passionnant de réaliser une série sur les magnifiques piscines de Paris.
D'où vient votre intérêt pour l'eau et les piscines ?
Cela remonte à mon enfance. Glenogle est la piscine dans laquelle j’ai appris à nager lorsque j’étais enfant. Je m’y rendais pendant les vacances d’été. J’ai passé des années à sauter dans cette piscine sans prêter attention à l’espace lui-même – aux hauts plafonds et aux rangées de vestiaires entourant la piscine, ainsi qu’à l’échelle et à la grandeur du bâtiment. Enfant, c’était quelque chose d’amusant ; il s’agissait d’être dans l’eau.
En y retournant des années plus tard, j’ai été fascinée par l’architecture et cela m’a donné envie de découvrir d’autres piscines. Mon travail explore ma passion pour l’architecture et la composition, capturant la géométrie frappante ainsi que les proportions dramatiques et l’atmosphère de chaque espace individuel.
Comment décidez-vous de l'endroit à photographier ? Quels sont les détails qui vous attirent dans une piscine ?
Chaque piscine a sa propre identité, qui est parfois liée à l’emplacement et à l’histoire d’une piscine spécifique; qu’elle se trouve dans un bâtiment historique avec de riches détails intérieurs, ou dans un espace vraiment contemporain où l’utilisation de matériaux intéressants et la lumière naturelle sont primordiales. Tout commence toujours par l’architecture, avec la forme spectaculaire de chaque espace et la symétrie. Mais je suis également attirée par la palette de couleurs, qui se retrouve dans certains détails tels que le carrelage ou la signalisation autour des piscines.
Qui sont les modèles que vous photographiez ? Comment les guidez-vous ?
J’ai travaillé avec les mannequins de cette série de photos, Delphi et Drew, ainsi qu’avec mon assistante Jos, sur un certain nombre de prises de vue maintenant. Ils comprennent vraiment mon travail. Nous sommes tous basés en Écosse et nous voyageons ensemble pour les prises de vue. Cette expérience de travail en étroite collaboration m’aide beaucoup lorsque nous sommes sur place, car ils comprennent où je veux en venir, en termes d’ambiance que je cherche à capter et d’approche de la composition de chaque image. Nous travaillons vraiment bien ensemble et nous nous amusons beaucoup lors de ces prises de vue.
Quelles émotions ressentez-vous lorsque vous prenez ces photos ?
Je suis toujours attirée par le calme – le calme de l’eau, la façon dont la lumière se déplace et change dans un espace et le sentiment de calme que cela crée – et c’est ce que je veux transmettre dans mes photos. C’est ce que je ressens lorsque je travaille, lorsque je suis dans chaque espace et que je réfléchis à la composition, aux détails et à la lumière. Je voulais capturer ce calme et cette tranquillité.

Conseil photo - Photographions sous la pluie
En cette période hivernale, nos jours sont souvent rythmés par la pluie, le froid, la neige et le vent. De quoi faire passer l’envie de sortir appareil photo en main. Mais on vous rassure, jour pluvieux ne veut pas forcément dire jour sans photo ! Même si, comme vous, nous préférons le soleil et un beau ciel bleu, la pluie peut apporter beaucoup à l’aspect esthétique et artistique de votre photo. Pour vous convaincre de sortir votre appareil même un jour pluvieux, voici nos conseils et nos astuces pour faire de la pluie votre alliée.
Maîtrisez la technique
Maîtriser la vitesse d’obturation vous permet de jouer avec le mouvement. Vous pouvez alors décider de le figer ou au contraire de l’accentuer. Pour les gouttes d’eau c’est pareil ! Amusez-vous avec le mode TV ou S de votre appareil photo et essayez différentes vitesses. D’un point de vue artistique, c’est aussi un bon moyen d’explorer votre créativité et l’esthétisme de votre image !
Prendre des photos par temps de pluie peut présenter quelques difficultés. Une luminosité difficile, des contrastes marqués, qui dit pluie dit souvent des conditions d’exposition particulières. Pour vous permettre de réaliser de superbes photos avec le rendu désiré, apprenez à maîtriser le mode manuel de votre appareil photo. Vous pourrez ensuite mesurer la lumière pendant la prise de vue afin de choisir l’exposition la plus adaptée à la situation, notamment dans les conditions de faible luminosité ou de forts contrastes !
Jouez avec la pluie
La pluie offre de nombreuses opportunités de faire de belles photos à qui sait l’apprécier ! Pratiquez la Street Photography et photographiez les gens que vous croisez dans la rue, en habits de pluie, avec toutes sortes de parapluies, les personnes qui s’abritent, celles qui ne s’abritent pas, celles qui courent, celles qui marchent, les possibilités sont pratiquement infinies !
Utilisez les flaques d’eau pour jouer avec les reflets et créer des images originales et trompeuses ! Photographiez en Noir et Blanc et jouez sur les contrastes, les flous, les textures et les reflets… Pour un rendu fort sympathique !
Exercez-vous à la macrophotographie en capturant les gouttes d’eau sur diverses surfaces ou la végétation. Le rendu peut-être extraordinaire ! Photographiez également la nuit et amusez-vous avec les lumières et les reflets que l’eau crée !
Protégez votre matériel (et vous)
Si vous sortez photographier sous la pluie, pensez évidemment à prendre une protection pour votre appareil photo ! Parmi les protections, emportez la housse/pochette de votre appareil, un filtre UV si vous le souhaitez pour protéger la lentille de votre objectif, ainsi qu’un chiffon microfibres pour essuyer les éventuelles gouttes d’eau.
Pour le photographe, pensez à prendre un imperméable, car si vous comptez rester un moment dehors, attention au froid ! Un autre conseil, prenez des chaussures imperméables également, les pieds au chaud c’est le plus important !
Besoin d'un coup de pouce ?
Rejoignez-nous pour un cours photo technique comme la profondeur de champ, la vitesse d’obturation ou l’exposition ! Participez à un cours créatif tel que le Noir et Blanc ou la photo de nuit et à un atelier d’initiation à la macrophotographie. Et bien plus… On ne peut garantir la pluie, mais on vous promet un bon moment et pleins d’astuces et de conseils à appliquer, jour de pluie ou jour ensoleillé !
Davide Novelli, sa photographie minimaliste aux tons pastels
Des tons pastels, des lignes sublimées et des horizons épurés, la photographie de Davide Novelli nous emporte au coeur d’un paysage minimaliste. Passionné par la photographie depuis environ 8 ans, Davide Novelli capture le monde qui l’entoure avec un regard curieux et émerveillé. Transposant ce regard sur ses images, le photographe nous offre un minimalisme esthétique magnifié par les nuances de bleu qu’offrent le ciel et de la mer. L’artiste, qui aime observer le ciel et les nuits étoilées, donne une place centrale à ces éléments dans ses images, apportant ainsi une touche d’irréel.
Découvrez le photographe Davide Novelli à travers une interview exclusive et une belle sélection de ses photographies.
Pouvez-vous nous parler un peu de votre parcours et de la manière dont vous êtes arrivé à la photographie ?
Ma passion pour la photographie est née il y a environ 8 ans. Par curiosité envers un monde qui m’a toujours fasciné, j’ai décidé d’acheter mon premier reflex, un Nikon D5300. Je n’ai pas cessé de photographier depuis. Les paysages du Monferrato, dont je ne suis pas loin, ont été mes premiers sujets. Mais au fil du temps, ayant toujours mon appareil photo avec moi, j’ai pu m’améliorer de plus en plus en affinant ma technique et en partageant ma passion avec d’autres photographes.
Qu’est-ce qui vous plaît dans le minimalisme ? Comment en êtes-vous venu à adopter ce style artistique ?
À mi-chemin de mon parcours, quelque chose a changé : j’ai découvert la photographie minimaliste. Il s’agissait d’une découverte totalement aléatoire due à des défis photographiques internes que nous organisions au sein du club de photographie auquel j’appartiens, l’Association photographique Alessandrina (AFA). Le thème de l’un de ces défis était le minimalisme.
Depuis, c’est devenu mon genre préféré.
Cette prédilection est probablement due à la capacité de ce genre à raconter beaucoup avec peu (less is more) : peu de détails mais qui font la différence. De plus, la possibilité de jouer avec les lignes, les formes et les couleurs permet de créer des situations vraiment uniques et intéressantes.
Le ciel et les tons bleus sont omniprésents dans vos images. Y a-t-il une signification à cela pour vous ?
Depuis mon enfance, j’ai toujours eu l’habitude de regarder souvent le ciel… soit pour admirer les nuages à la recherche d’une forme, soit pour admirer les étoiles en essayant de reconnaître les constellations… Je pense donc que j’ai indirectement transmis cette chose dans mes photographies. Comme vous pouvez le voir, j’essaie souvent de jouer avec les nuages, en les faisant communiquer avec les sujets de mes photos ou simplement en les faisant contraster avec le bleu du ciel clair.
Techniquement, comment prenez-vous vos photos ? Quelles sont les étapes du processus pour arriver au résultat final ? Quel matériel utilisez-vous ?
Lorsque j’en ai l’occasion, pendant mes jours de congé (si les conditions météorologiques le permettent), j’essaie toujours de me promener avec mon appareil photo à la recherche des clichés qui m’intéressent le plus. Ensuite, dans la phase de post-production. Une chose que je considère fondamentale est le redressement des lignes afin de rendre la photo plus harmonieuse. J’essaie également, après toute coupe possible, de jouer avec les couleurs, en essayant de me rapprocher le plus possible de ces tons pastel que j’adore, inspiré par les œuvres du photographe émilien Luigi Ghirri. Tandis qu’au début de ma passion pour le minimalisme, mon inspiration était (et est toujours) les œuvres d’un autre photographe minimaliste, Franco Fontana.
Actuellement, mon équipement consiste en un Nikon z5 mirrorless avec un objectif 24-200, que je considère très polyvalent pour le type de photos que je prends car il me permet de me rapprocher des sujets, en zoomant sur eux. Je possède également un drone, le DJI Mavic Mini 3 Pro, que j’utilise pour la photographie de paysage.
Davide Novelli : Instagram
The Comedy Wildlife Photography Awards : les gagnants de l'édition 2023
Le plus célèbre et comique des concours photo Nature, le Comedy Wildlife Photography Awards, a dévoilé les lauréats de son édition 2023 en décembre dernier. Concours international qui récompense et met en avant des photographes du monde entier, ce dernier nous dévoile chaque année des images extraordinaires d’animaux sauvages dans des situations toutes plus drôles les unes que les autres. Nous posons alors un nouveau regard sur la faune sauvage, un regard attendri, rieur et gentiment moqueur face à certaines images… Vous êtes passés à côté de l’annonce des gagnants ? Vous souhaitez revoir ces images hilarantes saluées et récompensées ? Découvrez le palmarès des images du concours photo qui vous donne le sourire à coup sûr, le Comedy Wildlife Photography Awards !
Le grand gagnant de l’édition 2023
Jason Moore et sa photo Air Guitar Roo
« Je passais en voiture devant un groupe de kangourous gris occidentaux qui se nourrissaient dans un champ rempli de jolies fleurs jaunes. J’avais mon appareil photo avec moi, alors je me suis arrêté pour prendre quelques photos. J’ai soudain remarqué que cet individu adoptait une pose humoristique – pour moi, on dirait qu’il s’entraîne à gratter sur sa Air Guitar ». – Jason Moore
Avec cette photographie, il remporte également la première place dans la catégorie Alex Walker’s Serian Creatures of the Land Award.
Creatures Under the Sea Award
Otter Kwek et sa photo Otter Ballerina.
« Une loutre ballerine danse gracieusement dans une position arabesque. La loutre bondissait en tentant de saisir les feuilles en surplomb, et lors d’un atterrissage inhabituel, s’est retrouvée dans la position de l’Arabesque. J’ai montré cette photo à une professeure de ballet, qui m’a dit que la loutre était naturelle, mais qu’il fallait juste qu’elle rentre un peu le ventre – exactement ce qu’un professeur de ballet lui conseillerait. » – Otter Kwek
Affinity Photo 2 People's Choice Award
Jacek Stankiewicz et sa photo Dispute.
« J’ai photographié cette scène en observant les oiseaux dans la forêt de Bialowieza. Le jeune verdier était encore nourri par ses parents. Cependant, de temps en temps, les oiseaux semblaient se disputer. Mes amis interprètent cette scène de deux manières. 1 Un jeune vilain se dispute avec un parent. 2. Un jeune rapporte à ses parents que son frère a fait quelque chose de mal : « Regarde, il a cassé la vitre de la fenêtre ». » – Jacek Stankiewicz
Avec cette image, le photographe est également lauréat de la catégorie Junior Award.
Amazing Internet Portfolio Award
Tímea Ambrus et sa série I finally learned to fly or – or maybe not. (J’ai enfin appris à voler ou – ou peut-être pas)
« L’écureuil terrestre a sauté comme s’il pouvait voler. Malheureusement, il n’a pas d’ailes. À sa grande surprise, il est retombé sur le sol ». – Tímea Ambrus
John Blumenkamp et sa photo Monday Blahs
« Cette chouette lapone a passé la majeure partie de l’après-midi à poser majestueusement et à avoir l’air sage. Mais pendant un moment ou deux, après s’être élégamment étirée, elle s’est affaissée et a jeté un regard du genre « est-ce que lundi est déjà fini ? ». J’aime beaucoup le caractère unique des Comedy Wildlife Awards et le fait qu’ils mettent l’accent sur la conservation tout en portant un regard amusant et spécial sur la faune. Lors de mes prises de vue, je me surprends souvent à sourire ou à rire en voyant certains comportements de diverses espèces. Cet événement annuel est un excellent moyen de faire connaître cet élément amusant de la nature aux autres. Lorsque j’ai photographié la chouette lapone que l’on voit sur mon image, je me suis efforcé de prendre cette pose majestueuse. Alors que la chouette se préparait et restait immobile pendant un court instant, elle s’est étirée une fois de plus et a pris la pose illustrée pendant un court instant. Ce faisant, j’ai souri et j’ai pensé… maintenant, c’est drôle ! » – John Blumenkamp
Zoe Ashdown et sa photo One for the family album
« Au RSPB Bempton Cliffs, chaque année entre mars et octobre, environ un demi-million d’oiseaux marins utilisent les falaises de craie dominant la mer du Nord pour nicher et élever leur famille. Les fous de Bassan s’accouplent pour la vie et reviennent au même nid année après année pour élever leurs petits. Allongé en toute sécurité au sommet de la falaise, j’ai pu observer l’affection que se portent les fous de Bassan à chaque fois qu’un d’entre eux revient au nid. Ils ont un rituel de salutation, ils se frottent le bec et s’entrelacent le cou. C’est ainsi qu’ils renforcent leur lien. Mais c’est aussi une excellente occasion de les observer dans diverses poses. Je n’avais pas réalisé que j’avais pris cette image avant de rentrer chez moi, mais dès que je l’ai vu, j’ai éclaté de rire ! Ils ont l’air de parents fiers de poser avec leur bébé – une photo à mettre dans l’album de famille ! » – Zoe Ashdown
Lara Mathews et sa photo Boing
« Prise à Westerfolds Park, une étendue de terre magnifique et étonnamment sauvage dans la banlieue est de Melbourne, célèbre pour sa population de kangourous. La foule profitait du soleil matinal lorsque ce Joey a décidé de devenir idiot et de s’essayer à la boxe. » – Lara Mathews
Delphine Casimir et sa photo The rainforest dandy
« Cette photo a été prise dans la forêt des singes à Ubud, Bali. Cet endroit est un endroit fou où les singes sont rois ! Parfois ils donnent un spectacle, parfois ils grimpent sur vous pour chercher des puces ou voler le morceau de biscuit que vous essayez de manger :-D. Leur royaume, appelé la forêt tropicale, compte trois temples hindous. Cette forêt est spéciale, voire magique et sacrée pour les Balinais. Peut-être que notre dandy est la réincarnation d’une divinité ? ». – Delphine Casimir
Pratick Mondal et sa photo Look at right Bro
« La photo a été prise dans le parc national de Keoladeo, à Bharatpur, au Rajasthan, en Inde. Ce parc est un véritable paradis pour les amoureux de la nature. Le parc regorge de verdure luxuriante et abrite un habitat de mammifères et d’oiseaux migrateurs. Lors de mon voyage, j’avais prévu de photographier des chacals et des hyènes en plus des oiseaux. Il y a beaucoup de chacals et de hyènes dans le parc. En arrivant sur place, j’attendais le moment pour les photographier. Même après des heures d’attente, il n’y a eu aucun appel du chacal ou de la hyène. J’attendais toujours. Soudain, un cerf est apparu au loin sur la route, s’est placé exactement au milieu de la route et a commencé à me regarder. Voyant l’arc de cercle derrière le cerf, j’ai essayé de capturer le cadre que j’avais prévisualisé. Soudain, un macaque est arrivé au milieu de la route et a commencé à se gratter en tendant la main à l’extérieur, ce qui était hilarant. Sans plus attendre, j’ai capturé le beau et rare moment du « Macaque qui se gratte avec un cerf en arrière-plan ». – Pratick Mondal
Dakota Vaccaro et sa photo Excuse me sir but I think you’re a little too young to be smoking
« Alors que je travaillais au fin fond des bois de Virginie, une famille de renards gris a élu domicile sous la terrasse du cottage abandonné situé à côté de mon lieu de travail. Un jour, alors qu’ils s’entraînaient à chasser sur des morceaux de mousse et des branches, l’un des renardeaux s’est jeté sur un petit morceau de bois et s’est mis à rouler avec son butin. Fatigué par sa chasse, il s’est allongé sur le ventre, tenant toujours le morceau de bois dans sa bouche, ce qui lui donnait l’air d’un cigare. J’enviais beaucoup le renard à ce moment-là, car qui n’aurait pas envie de rester allongé toute la journée à se détendre ? » – Dakota Vaccaro
Retrouvez toutes les informations concernant les concours photo Comedy Wildlife Photography Awards sur le site officiel.
Natalya Saprunova nous transporte dans le Grand Nord
Originaire de la péninsule de Kola, en Russie Arctique, Natalya Saprunova est une photographe dont le travail est récompensé par de prestigieux prix. Femme photographe de talent, Natalya Saprunova s’impose depuis quelques années dans le monde du photojournalisme et du reportage. Experte du Grand Nord et des températures extrêmes, Natalya couvre essentiellement des sujets sur l’identité, le changement climatique et la spiritualité. Parallèlement à ses voyages et projets personnels, Natalya Saprunova a à coeur de transmettre sa passion. La photographe est membre de l’équipe Graine de photographe depuis 2016, partageant ainsi ses connaissances auprès de passionnés de photographie.
Natalya Saprunova a réalisé plusieurs projets et séries photographiques au cours des dernières années. Parmi ceux-là, «Saamis, Nous vivions dans la Toundra». Projet au long cours réalisé entre 2007 et 2022, Natalya nous transporte au coeur des régions polaires avec ce travail documentaire sur le peuple Saami.
Natalya Saprunova, ses débuts et son parcours
Natalya Saprunova a toujours été passionnée par le monde artistique. Dès le plus jeune âge, le dessin, la fabrication d’objets à la main ou encore la couture l’occupaient. À 10 ans, elle découvre l’univers du théâtre après que sa mère l’ait inscrite pour apprendre la fabrication de décorations de spectacle. C’est à ce moment là qu’elle rencontre la photographie. Ce fut immédiat, Natalya a su à cet instant qu’elle voulait se concentrer uniquement sur la photographie. À l’adolescence, elle se forme à la photographie argentique et au développement.
« À l’adolescence, j’ai intégré des cours de photographie argentique où j’ai appris à travailler avec mon ZENIT et à développer les photos moi-même. Plus tard, pendant mes études de français à l’Université Pédagogique, je venais au club photo de Mourmansk où les « loups de l’école soviétique » adoraient juger la qualité du travail à l’ancienne : si l’horizon n’était pas droit – ils déchiraient le tirage.
À l’âge de 19 ans, j’ai acheté mon premier appareil photo numérique, un Canon 350D. J’étais encore plus motivée de photographier tous les événements de ma ville. Le rédacteur en chef du journal quotidien, Le Messenger de Mourmansk, m’a alors remarquée et m’a demandé de voir mes photos. Il les a aimées et m’a proposé de travailler pour le journal. » – Natalya Saprunova
À la suite de ces premières expériences, l’appel du large a amené Natalya Saprunova à se rendre en France en 2008 pour pratiquer le photojournalisme. Elle y a étudié la communication et le marketing pendant 5 ans, ce qui lui a permis de travailler et obtenir la nationalité française. En 2016, Natalya est revenu à sa passion, la photographie, et en a fait son métier.
Durant son parcours, elle a eu la chance d’assister deux grands portraitistes, Pascal Ito et Peter Allan, se formant ainsi à la lumière studio, aux portraits d’artistes et corporate. Diplômée en photojournalisme à l’école des métiers de l’information EMI-CFD à Paris au printemps 2020, menée par deux photojournalistes, Julien Daniel et Guillaume Herbaut, elle continue, à travers ses projets personnels, d’explorer les problématiques de la société moderne liées à l’identité, l’intégration, le changement climatique et la spiritualité.
Saamis, Nous vivions dans la Toundra
Son projet de reportage sur le peuple Saami fait écho à sa propre expérience de vie. C’est parce qu’elle a grandi non loin d’eux, s’intéressant à leur culture, leurs coutumes et croyances, que Natalya a souhaité illustrer la vie de ce peuple en images.
« Ayant grandi à Mourmansk, j’ai appris par des contes saamis, l’existence de ce peuple qui sont traditionnellement des éleveurs de rennes sur la péninsule de Kola, si nous parlons du nord de la Russie, mais ils existent également en Finlande, en Norvège et en Suède. À mon adolescence, j’étais fascinée par leurs lieux spirituels et sacrés, puis je me suis intéressée à leur histoire et à la façon dont l’ère soviétique avait restreint et modifié la culture saamie. J’ai commencé à photographier la communauté saamie en 2007 et j’ai toujours rêvé d’en faire un vrai reportage. C’est un travail d’amour et de patience, car ce n’est qu’en 2022 que j’ai fini ma série documentaire. Depuis, je m’intéresse à d’autres peuples autochtones et nomades sur lesquels je mène plusieurs projets. » – Natalya Saprunova
Quand on réalise un reportage photo de cette ampleur, dans l’intimité des gens, il faut avant tout gagner leur confiance et la respecter. C’est ce qui peut s’avérer être une difficulté majeure lors d’un tel projet selon la photographe. Du côté technique, il faut également trouver des solutions pour contrer les complications liées aux températures extrêmes pouvant aller jusqu’à -60°C. Pour cela, il faut bien s’équiper, prévoir de nombreuses couches de vêtements et des protections adaptées pour le matériel. Natalya Saprunova place des batteries de rechange près du corps pour les garder au chaud. Elle s’équipe également de chaussures en peau de rennes et recouvre son visage de graisse d’ours.
Un travail récompensé par de nombreux prix
Pour son travail, Natalya Saprunova a été récompensée par de nombreux prix.
Parmi ceux-là, le Canon Story Daily Life Award à l’Istanbul Photo Awards, UNICEF Photo of the Year, Marilyn Stafford FotoReportage Award, présélection au Prix Pictet Human, Lucie Foundation Award, LensCulture Critics’ Choice, URBAN Photo Awards au festival photo Trieste Photo Days, All About Photo Awards, Head On Photo Awards, Meitar Award for Excellence in Photography, Humans of the world au concours de Life Framer, mention Highly Commended de Belfast Photo Festival, Helsinki Photo Festival Award, Photographer of the Year Award au festival Indian Photo Festival, Emerging Talent Award de The Independent Photographer, Ann Lesley Bar-Tur Photo Award, Julia Margaret Cameron Award, Mention spéciale du jury au festival Les Nuits Photographiques de Pierrevert, Grand Prix Fujifilm Climat au festival Les femmes s’exposent, Bourse Canon Femme Photojournaliste au festival du photojournalisme Visa pour l’Image.
Une anecdote
Nous avons demandé à Natalya s’il y avait une anecdote, à propos de son projet, qu’elle souhaitait nous partager.
« Après 10 jours à arpenter la Toundra, sur la péninsule de Kola, avec un groupe de Saamis en pèlerinage, il était temps de rentrer à Mourmansk. Pour cela, nous avions un rendez-vous avec le bateau de ligne qui devait s’arrêter nous récupérer. La mer de Barents étant très agitée ce jour-là, nous n’avons pas vu passer le bateau. J’accompagnais 13 pèlerins venus visiter leur ancien lieu de stationnement avec les rennes et se recueillir sur les tombes de leurs ancêtres. Fatigués, transis par le vent et la pluie, nous décidions de camper pour passer la nuit sur la côte de la baie. Les uns allumèrent un feu, les autres se serrèrent dans la tente pour résister aux 2°C ambiants du mois de juillet. Les provisions furent rationnées en un sandwich quotidien par personne. Épuisé, un renne est même venu mourir à nos pieds. L’ours ne devait pas être loin. Sans téléphone satellite, à plus de 200 km de Mourmansk, j’étais inquiète. Après 5 jours de survie, la tempête s’arrêta et notre bateau apparu enfin ! Nina Afanasyeva, 83 ans, la gardienne de la culture saamie, versa des larmes de joie et de tristesse. C’était peut-être la dernière fois qu’elle pouvait se rendre à Varzino, la terre qui l’a vue grandir. J’étais triste avec elle. » – Natalya Saprunova
Rencontrez Natalya Saprunova
Après le peuple Saami, Natalya Saprunova a réalisé un reportage en Yakoutie, en Sibérie Orientale. Elle travaille aujourd’hui sur des reportages à propos des peuples autochtones, cette fois-ci au Canada avec les Inuits. En attendant de découvrir les nouvelles images de la photographe, sa série « Saamis, nous vivions dans la Toundra » est exposée à la galerie Graine de Photographe jusqu’au 20 mars 2024.
Rencontrez Natalya Saprunova lors du vernissage de l’exposition. Le jeudi 18 janvier à partir de 18h30 au 14 quai de Béthune, Paris 04.
Et pour celles et ceux que le reportage photo intéresse et passionne, Natalya Saprunova vous guidera à travers chaque étape du processus de création d’un reportage photographique, partageant son expertise et ses compétences, lors d’une masterclass exclusive.
SINK / RISE - Nick Brandt illustre la menace de la montée des eaux aux Fidji
Souvenez-vous, ce nom ne vous est pas inconnu. Il y a quelques mois, le photographe britannique Nick Brandt nous avait accordé une interview à propos de son travail. Les photographies de l’artiste engagé nous avait fascinées dès le premier chapitre de ce projet au long cours. Nick Brandt y aborde l’humain, l’animal, le climat, et la nécessité d’en parler. Il nous offre alors des images sans trucage, époustouflantes tant par leur réalisation que par ce qu’elles dégagent, des portraits bouleversants et des témoignages saisissants. Le premier chapitre, « The Day May Break », nous avait transporté en Afrique, où le photographe avait réunit des espèces animales en danger critique d’extinction et des personnes directement touchées par le changement climatique. Avec la même volonté, Nick Brandt a réalisé un deuxième chapitre sur ce thème, cette fois-ci en Amérique du Sud. Pour ce troisième chapitre « SINK / RISE », changement de décor de nouveau, Nick Brandt passe sous la surface de l’eau.
Nick Brandt réalise SINK / RISE, troisième chapitre de son projet The Day May Break
À travers ce chapitre, le photographe nous entraîne dans les eaux chaudes des Îles Fidji, menacées par la montée du niveau de la mer, conséquence inéluctable du réchauffement climatique. Dans ce coin paradisiaque du globe, la montée des eaux est une question plus que préoccupante. Des zones se retrouvent déjà englouties par les flots. Ce ne sont plus ici des suppositions, un avenir lointain et incertain mais bien une réalité actuelle et terrifiante.
Résultat, le déplacement de milliers de personnes pour des lieux plus sûrs. Des familles obligées de quitter leur terre et d’abandonner leur maison. Le nombre de communes impactées est estimé, selon le gouvernement, à plus de 600 dont 42 villages dores et déjà sérieusement menacés. Alors pour illustrer ce phénomène, Nick Brandt s’est emparé de son appareil photo et a décidé d’illustrer cette montée des eaux. Défi technique de taille, Nick Brandt réalise des portraits de fidjiens, en apnée à plusieurs mètres de profondeur, posant sur du mobilier que nous avons coutume d’observer dans nos foyers.
Découvrez tout de suite notre interview exclusive du photographe Nick Brandt à propos de ce troisième chapitre fascinant.
Pourquoi avoir choisi cette région et ce sujet pour ce troisième chapitre ?
Je ne pense pas pouvoir réaliser une série mondiale sur le changement climatique sans qu’au moins un des chapitres soit consacré à l’élévation du niveau de la mer. J’ai donc imaginé ce concept l’année dernière, qui me semblait être une approche visuellement symbolique pour aborder l’impact de l’élévation du niveau de la mer sur des centaines de millions de personnes à travers la planète.
De nombreuses îles du Pacifique Sud sont particulièrement vulnérables à l’élévation du niveau de la mer. Nombre d’entre elles se situent à peine à quelques mètres au-dessus du niveau de la mer et, avec le temps, elles disparaîtront complètement. Leurs économies reposent également en grande partie sur l’océan qui les entoure. C’est pourquoi j’ai choisi de photographier cette région du monde pour SINK / RISE.
Qui sont les personnes que vous photographiez ?
Contrairement aux deux premiers chapitres de The Day May Break, les personnes figurant sur ces photos – qui vivent toutes à proximité de l’océan à Savusavu, sur l’île de Vanua Levu aux Fidji – sont représentatives de celles qui, dans les décennies à venir, perdront leurs maisons, leurs terres et leurs moyens de subsistance à cause de la montée des océans. En fait, certaines des personnes figurant sur ces photos vivent suffisamment près de l’océan pour perdre leur maison. Serafina et Keanan, par exemple, vivent actuellement à quelques mètres du rivage et, compte tenu de leur jeune âge, s’ils restent là où ils sont, ils feront partie des personnes touchées.
Comment votre projet a-t-il été accueilli ?
Tout ce que j’ai entendu de la part des habitants des Fidji est très positif. Les gens apprécient beaucoup que ce travail contribue à braquer davantage les projecteurs sur les problèmes monumentaux auxquels ils seront confrontés dans les années à venir.
Dans vos premiers chapitres, vous avez choisi le noir et blanc. Pourquoi avez-vous gardé la couleur dans celui-ci ?
À l’origine, j’avais imaginé SINK / RISE en noir et blanc, tout comme les deux chapitres précédents. En monochrome, les images que je prenais avaient une certaine beauté éthérée. Mais une fois vues en couleur, elles prenaient pour moi plus de mystère et de profondeur. Et bien sûr, il était beaucoup plus facile de comprendre que les photos étaient prises sous l’eau.
D'un point de vue technique, de quoi avez-vous besoin pour produire de telles images ?
Beaucoup de poids sur toutes les personnes et tous les objets, tous dissimulés, plus d’autres astuces dissimulées dans l’appareil photo pour maintenir les personnes et les objets contre les raz-de-marée.
Avez-vous rencontré des difficultés lors de la prise de vue ? Quelles étaient-elles ?
Les éléments ci-dessus, bien sûr. Mais une fois que nous avons réussi, ce sont les éléments naturels qui ont joué un rôle. Ce sont toujours les éléments. Des conditions indépendantes de ma volonté. Semaine après semaine, la visibilité était mauvaise. J’ai choisi de tourner en avril et en mai : en théorie, après la saison des pluies, mais avant que l’eau ne devienne trop froide pendant l’hiver de l’hémisphère sud. En théorie, la quantité de plancton dans l’eau était censée diminuer en intensité, créant ainsi une eau plus claire.
En réalité, c’est le contraire qui s’est produit. Au fur et à mesure que le tournage avançait vers le mois de mai, la visibilité devenait de plus en plus mauvaise. Pendant une période du mois de mai, la visibilité était si mauvaise que nous n’avons pas pu tourner pendant neuf longues et coûteuses journées. Un orage torrentiel d’une ampleur inhabituelle pour la saison a généré une énorme quantité d’eau douce boueuse provenant des rivières de l’île. L’eau de l’océan est devenue de plus en plus verte, jusqu’à ce que nous ayons l’impression de nager dans un étang fétide et stagnant au milieu de la jungle. C’était totalement impossible à photographier et, bien sûr, la situation ne s’est vraiment améliorée que le dernier matin de la prise de vue. Au total, sur les six semaines, nous n’avons eu que deux matinées de bonne visibilité.
Nous ne voyons aucune vie sous-marine dans vos images, et les coraux y sont morts. Pourquoi ce choix ?
J’ai été très attiré par l’endroit où nous avons principalement tourné : un champ de fragments de coraux brisés éparpillés. Cette destruction avait été causée en 2016 par le cyclone Winston, dont la puissance avait été intensifiée par le changement climatique. Je ne pense pas avoir pleinement compris jusqu’alors l’ampleur des dégâts que les cyclones pouvaient infliger sous la surface de l’océan, brisant le délicat corail en millions de morceaux.
Nous avons appelé cet endroit « le Boneyard ». Cela semble tout à fait approprié sur le plan symbolique.
La vie sous-marine – eh bien, il n’y avait que de très petits poissons et ils étaient rarement autour de nous.
Quelles émotions vouliez-vous transmettre à travers ces images ? La tristesse, la colère, la peur, l'impuissance ? Toutes à la fois ?
Si vous me le permettez, j’aimerais citer quelques paragraphes de l’avant-propos de Zoe Lescaze, écrivain d’art et auteur, qui parle de ce sujet avec bien plus d’éloquence que je ne saurais le faire :
« Asseyez-vous devant ces photographies et les autres de la série, et les expressions des sujets changeront comme l’eau. Le stoïcisme devient résignation. La frustration devient résolution. Dans leurs visages pensifs, on peut lire la tendresse, le chagrin et la persévérance. Aussi intimes et dépouillés que soient ces portraits, l’effet est expansif.
Les photographies qui composent SINK / RISE sont remarquables par leur capacité à être à la fois accessibles et énigmatiques, politiques et inclusives. Elles nous invitent à nous attarder, à regarder plus attentivement et à approfondir. À chaque retour, il y a quelque chose de nouveau à découvrir – dans les images ou en nous.
Avec les portraits de SINK / RISE, Brandt nous donne un moyen vital de considérer ce que nous risquons tous de perdre ». – Zoe Lescaze
Prévoyez-vous une suite à ce chapitre ?
Le quatrième chapitre doit être tourné en février/mars – l’atmosphère, le concept et le lieu sont très différents. Je ne veux pas dire quoi car je suis superstitieux au cas où tout se passerait mal.
Nick Brandt : Site – Instagram – Facebook – Fondation Big Life
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