Les fantastiques paysages enneigés d'Hugo Korhonen

À seulement 20 ans, Hugo Korhonen est déjà un photographe aguerri et talentueux ! Ses images à couper le souffle nous emportent dans les endroits parmi les plus froids du monde. Originaire de Finlande, c’est sur ce terrain de jeu naturel et glacé qu’Hugo a débuté la photographie, le mettant rapidement face à la beauté du monde mais également aux difficultés de shooter dans ces conditions météorologiques. Ce qui était au début un hobby devient rapidement une passion puis une activité à temps plein. Quand on a la chance d’admirer et côtoyer de tels paysages, comment ne pas tomber un peu plus amoureux de la nature. Par le biais de la photographie et de ses images, Hugo désire partager sa vision du monde, un regard positif et émerveillé sur ces joyaux naturels.

© Hugo Korhonen

Découvrez tout de suite notre interview exclusive du photographe Hugo Korhonen !

Pour commencer, pouvez-vous nous en dire plus sur vous ? Comment avez-vous commencé la photographie ?

Bien sûr ! Je suis Hugo, un photographe finlandais de 20 ans. J’ai commencé à photographier à l’âge de 14 ans, après avoir vu mon cousin capturer un instant. Je me suis dit que c’était génial de pouvoir faire ça et de s’en souvenir pour toujours. J’ai ensuite commencé à regarder des tonnes de vidéos sur la photographie, les appareils photo, etc. sur YouTube – principalement celles de Peter McKinnon – et j’ai décidé de m’acheter mon propre appareil photo. À partir de là, j’ai continué à améliorer mon art et je n’ai jamais arrêté. Aujourd’hui, je suis photographe à plein temps et je passe la plupart de mon temps dans l’espace NFT et je vends mes photos en tant que NFT.

Vous photographiez principalement des paysages naturels, pourquoi ce choix ?

Une fois que j’ai commencé à photographier, j’ai essayé toutes sortes de genres, des paysages à la street photography en passant par la macrophotographie. J’étais (et je suis toujours) constamment entouré par la nature. Je pense que c’est un facteur important qui a fait que j’ai fini par en faire mon activité principale. De plus, j’étais un enfant très timide à l’époque, et dans la nature, je pouvais généralement être seul. Je n’avais pas nécessairement besoin de l’aide d’autres personnes.

Que représente la nature pour vous ?

Je suis resté fidèle à la photographie de nature, car en y passant beaucoup de temps, j’ai commencé à apprécier davantage la beauté de notre planète. J’ai voulu partager cette beauté avec le monde. Je voulais partager ma vision du monde, sous un angle plus positif. J’ai l’impression que beaucoup de personnes sont bloquées dans leur vision négative du monde et je veux aider à changer cela.

De plus, j’ai été très malmené dans mon enfance. La nature m’a aidée à surmonter ces moments difficiles. Encore aujourd’hui, elle m’aide et me guérit. La nature me permet d’être toujours moi-même.

Vous photographiez beaucoup de paysages froids et enneigés, quelles sont les difficultés rencontrées dans ces conditions de prise de vue ?

Le froid est un véritable défi. Le plus difficile est de rester au chaud tout en prenant des photos. Souvent, je dois rester à un endroit pour attendre le bon moment, au sommet d’une montagne par exemple, où il fait froid, mais où il y a aussi beaucoup de vent. Changer les réglages de l’appareil photo avec des gants peut s’avérer difficile. C’est pourquoi j’enlève souvent mes gants lorsque je modifie les réglages, mais lorsque je le fais, mes mains deviennent vraiment froides. C’est pourquoi j’ai toujours des chauffe-mains avec moi !

Les batteries peuvent également s’épuiser très rapidement dans le froid, je dois donc m’assurer de les garder au chaud d’une manière ou d’une autre. Les randonnées dans les montagnes peuvent également être difficiles, surtout si je suis pressé. Il est dangereux de trop transpirer, car on se refroidit dès qu’on s’arrête pour prendre des photos.

© Hugo Korhonen

Quel est votre processus de création ? Par quelles étapes passez-vous avant d'obtenir le résultat final de vos photographies ?

Le processus créatif

Le processus créatif commence par l’obtention d’une idée. Je trouve mes idées un peu partout, cela peut être quelque chose que je remarque lorsque je suis dans la nature, je peux être inspiré par les photos de quelqu’un d’autre, ou je peux avoir une idée en regardant un film, etc. Une fois que j’ai l’idée, je l’écris ou j’en fais un croquis rapide pour avoir une idée plus précise et plus concrète de ce que je veux faire. Je conserve cette idée et je commence à chercher le lieu où elle pourrait être réalisée. Ensuite je planifie le moment de me rendre sur place pour la concrétiser.

Mais parfois, je décide simplement de me rendre dans un endroit magnifique et je remarque quelque chose qui fonctionnerait très bien. Je laisse toujours une certaine marge de manœuvre.

Le processus d'édition

Une fois que j’ai pris la photo, le processus d’édition commence, ce qui est l’une de mes parties préférées – si ce n’est ma préférée – de l’ensemble de mon processus créatif. J’ai la possibilité de donner vie à l’image et de représenter fidèlement ce que j’ai ressenti à ce moment-là, lorsque j’ai pris la photo. J’utilise à la fois Adobe Lightroom et Photoshop pour tous mes travaux de post-traitement. Après 4 à 35 heures d’édition, j’ai terminé la photographie – la durée dépend beaucoup de l’image elle-même et de ce que je veux obtenir. En général, c’est un peu moins long , 6 à 12 heures.

Y a-t-il une image qui vous tient particulièrement à cœur ?

Oui, j’ai « Lost in the middle of nowhere ». Cette photo est spéciale car c’est la première qui est devenue virale pour moi. Pour un jeune homme de 15 ans, c’était fou d’obtenir près de 60 000 vues pour une seule photo. Je comparais ces chiffres à la taille des stades de football et je m’imaginais un stade plein de gens voyant ma photo. J’étais très fier de cette photo, et je le suis toujours. Elle m’a permis de tenir le coup dans les moments difficiles où j’étais victime d’intimidation. J’y faisais référence, j’étais capable de faire ce genre de photo. C’est pourquoi elle occupe une place particulière dans mon cœur.

Lost in the middle of nowhere © Hugo Korhonen
Le photographe Hugo Korhonen

Hugo Korhonen : SiteInstagram

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Les mythes et histoires de la mer Noire illustrés par Suzan Pektas

La photographe Suzan Pektas est revenue sur sa terre natale, où elle a passé son enfance entourée de sa famille. De cette redécouverte de la Bulgarie, 25 ans après son départ, est née la série photographique « Dreams The Black Sea ». Celle-ci est inspirée des mythes et histoires que son grand-père lui racontait enfant. Elle retrace une enfance lointaine, ravivée par de nouveaux moments mémorables vécus avec sa famille, proche et lointaine. Pour faire vivre pleinement ce projet, Suzan a parcouru cinq pays autour de la mer Noire : La Bulgarie, la Roumanie, l’Ukraine, la Turquie et la Géorgie. Entre album de famille et série documentaire, les images de Suzan explorent à la fois le passé et le présent, le mythe et la réalité, l’histoire personnelle et universelle.

Découvrez notre interview exclusive. 

Dreams The Black Sea © Suzan Pektas

Tout d'abord, pouvez-vous nous parler un peu de vous et de votre parcours ?

Depuis mes années de collège, la photographie m’a toujours offert un moyen unique d’expression et de créativité. Avec le temps, la photographie a évolué pour devenir une expérience personnelle pour moi. Elle est maintenant une partie importante de mon travail actuel.

Il s’agit de me découvrir, de rechercher ma propre image en tant que femme, mère et immigrée, reflétée par mes sujets. J’aime aussi, ou je suis peut-être dépendante, de la façon dont la photographie me transforme et de ce que je ressens lorsque je crée. C’est une véritable passion que d’élargir mes propres sens, de me pousser, de visualiser un peu plus de moi-même. Depuis 2015, je continue d’explorer différentes formes visuelles à l’intersection entre les arts visuels et la documentation.

Pouvez-vous nous présenter votre projet "Dreams The Black Sea" ?

Parmi les moments les plus mémorables de mon enfance, il y a les vacances d’été que toute la famille passait dans une petite cabane sur la côte de la mer Noire. Le clou du spectacle a toujours été les histoires envoûtantes que mon grand-père nous racontait sur les chevaux sans tête, les jolies filles et la mer. Acteur à la retraite, il était prisonnier de ses illusions et de ses rêves. Je pense que ses spectacles étaient ce qui le maintenait en vie. Je porte encore la magie de ses histoires.

Les chevaux blancs sans tête et les vagues régulières bleu-gris de la mer Noire ont déclenché la même pesanteur spirituelle que l’image qui revient dans mon esprit depuis des années. Lorsque j’ai visité ma terre natale, la Bulgarie, avec ma famille après 25 ans, la mer a évoqué tous ces souvenirs interrompant mes pensées et mes rêveries. Et je suis lentement devenue obsédée par la mer Noire et ses mythes.

Dreams The Black Sea © Suzan Pektas

Pour ce projet, j’ai effectué plusieurs voyages sur la côte de la mer Noire, dans cinq pays : Bulgarie, Roumanie, Ukraine, Turquie et Géorgie. Je considère mon voyage comme une documentation sur la vie le long de la côte et sur le mysticisme qui existait dans les histoires de mon grand-père. J’ai parcouru la région, principalement la partie sud, à la recherche de traces de mon passé, de notes visuelles reliant mon existence actuelle à mon enfance au bord de la mer et à la mer elle-même.

Y a-t-il un message, une émotion particulière ou une histoire que vous souhaitez transmettre à travers "Dreams The Black Sea" ?

Je crois que le passé est étroitement lié à ce que nous ressentons aujourd’hui, qu’il n’est pas figé mais qu’il a plutôt une nature dynamique liée à notre présent. Nous oublions et nous nous souvenons constamment, chaque fois avec une nouvelle touche. Ce point de vue me libère d’une réalité froide et figée. Je suis certes liée à mon passé, mais j’en suis aussi libérée, car je peux le transformer grâce à mes récits visuels. J’ai remarqué cela en parlant des histoires de mon grand-père lors de mes voyages. Au bout d’un moment, je me suis demandé si je racontais les histoires de mon grand-père ou les miennes. Tout cela s’est transformé en une activité performative libératrice.

Qui sont les personnes que vous photographiez ? Comment allez-vous à leur rencontre ?

Les histoires de mon grand-père et leurs personnages, que j’écoutais quand j’étais enfant, se sont transformées avec le temps en une mythologie personnelle colorée de mon lointain passé. Ils m’ont guidé dans la narration de ma propre histoire lorsque j’ai visité mon pays natal 25 ans plus tard. J’ai retrouvé mes amis d’enfance, des membres de ma famille éloignée, des voisins. Je voulais que ce soit une expérience mémorable à la fois pour moi et pour eux. Je voulais souligner les aspects les plus surréalistes et les plus magiques de notre vie quotidienne, afin de rendre tangible mon lien avec ces lieux particuliers. 

Les personnages de mon grand-père m’ont soutenu dans cette démarche. Qu’il s’agisse d’une femme en rouge, d’une personne flottant sur la mer ou d’un cheval sans tête. Parfois des personnes que je connais, parfois quelqu’un que j’ai rencontré par hasard sur la route ont assumé ces rôles, consciemment ou inconsciemment. 

Les moments partagés avec les amis et la famille ont été particulièrement marquants. 

Nous nous sommes isolés pour raconter des histoires du passé, qui se sont souvent transformées en spectacle, en danse peut-être. J’ai aimé trouver de petites histoires dans leurs interprétations.

Y a-t-il une image qui vous tient particulièrement à cœur ?

L’une des photographies les plus personnelles de la série est celle de ma fille dormant dans le jardin où j’ai passé mon enfance. J’avais peur de la réveiller en appuyant sur le déclencheur.

Dreams The Black Sea © Suzan Pektas

Susan Pektas : InstagramSite

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Graine de Photographe fête ses 12 ans !

Nous sommes très heureux de vous convier au 12ème anniversaire de Graine de Photographe du 12 au 16 juin 2023 !

Cette année, Graine de Photographe célèbre ses 12 ans. Autant d’années passées à partager, enseigner et rencontrer des passionné.e.s de photographie. Pour cette occasion, nous souhaitons mettre la créativité à l’honneur. Les photographes de notre équipe exposeront chacun une image de leur création autour de notre couleur emblématique : Le Rouge. Sensibles à toute forme d’art et de créativité, nous serons heureux de présenter également les oeuvres de quatre amis sculpteurs

Cette exposition anniversaire aura lieu dans notre galerie de l’Île Saint-Louis, en plein coeur de Paris. Rencontres entre passionnés d’art et de photographies, amateurs et professionnels, ce sera l’occasion d’échanger ensemble. Nous serions ravis de vous rencontrer à l’occasion de notre anniversaire le jeudi 15 juin 2023 à partir de 18h30. A cette occasion, notre galerie sera ouverte de 9h30 à 21h tous les jours du lundi 12 juin au vendredi 16 juin pour tous ceux qui ne pourraient se joindre à nous le jeudi soir.

La soirée d'anniversaire

Lors de cette soirée anniversaire, vous pourrez admirer l’exposition collective de l’équipe Graine de photographe grâce au soutien du laboratoire Saal Digital ainsi que les sculptures des artistes Roberto Borghesi, Paco Puyuelo, Simon Doucet et Arnault Joubin

Roberto Borghesi, né à Paris, est diplômé de l’Ecole Nationale Supérieure des Beaux Arts de Paris dans la section peinture – Atelier Zavaro. Peintre et sculpteur, il expose en France et à l’Etranger. Les sculptures de Roberto Borghesi sont la mise en volume de ses dessins.

Paco Puyuelo, artiste-sculpteur né à Peralta de Alcofea (Huesca), réalise des sculptures exposées dans le monde entier, travaillées dans différents types de pierres notamment l’albâtre de sa région, l’Aragon. Paco vit actuellement entre Paris, la Bretagne et Huesca, où il continue à travailler sur ses œuvres.

Simon Doucet, travaille le bronze avec la Fonderie Susse et le marbre avec le Laboratori Nicoli. Après avoir vécu aux Etats-Unis où il a enseigné la sculpture à la Art Students League de New York il vit désormais en France.

Arnault Joubin pratique la photographie ainsi que la sculpture dans son atelier à La Gacilly. Il travaille notamment le portrait avec la précision de la lumière, laissant ainsi apparaître l’essentiel du sentiment de la personne rencontrée. Des plans rapprochés, de la couleur et un noir et blanc maîtrisés, une matière qui devient vivante, le souci du détail, tout cela bâtira son regard.

Puisque vous faites également partie de notre histoire, nous souhaitons vous remercier en vous offrant la chance de pouvoir gagner un des lots offerts par Graine de photographe et ses généreux partenaires Emtec, MMF-Pro, les éditions Eyrolles, Cokin ainsi que Fisheye Magazine. Ceux-ci seront mis en jeu par tirage au sort lors de la soirée le jeudi 15 juin. Peut-être aurez-vous la chance de repartir gagnant de cette belle soirée !

SOIRÉE D’ANNIVERSAIRE

Jeudi 15 juin 2023 à 18H30
14 Quai de Béthune 75004 Paris

>> TÉLÉCHARGER VOTRE INVITATION <<

Le concours Instagram

En ce moment, et jusqu’au 31 mai 2023, nous organisons également un concours photo Instagram sur le même thème : « Rouge ». Le grand gagnant se verra remettre plusieurs lots, également offerts par Graine de Photographe et ses partenaires. 

La photographie gagnante sera exposée aux côtés de l’équipe. Son auteur se verra remettre, à l’issue de l’exposition, le tirage d’une valeur de 279€ offert par le laboratoire photo Saal Digital. Lors de la soirée anniversaire le jeudi 15 juin, il recevra également 1 SSD 1 To d’une valeur de 99€ offert par Emtec ainsi qu’un chèque cadeaux de 269€ valable sur l’ensemble des cours photo Graine de Photographe. 

Tentez-votre chance ! Ce sera peut-être votre photo exposée très prochainement…

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Les fleurs envoûtantes de Phaethon Pictures

Sarah et Maxim incarnent « Phaethon Pictures », ce personnage fictif à l’origine de la création de sublimes photographies bien réelles. Aujourd’hui spécialisés dans la photographie de nature, ils nous offrent à voir des images de fleurs paraissant sortir tout droit d’un conte. Oniriques et minimalistes, leurs images sont empreintes d’une certaine poésie enveloppée dans une touche de mystère qui fascine le regard. Grâce à une maitrise des techniques de prise de vue et de retouche d’images, les deux artistes explorent leur propre univers et estompent les limites entre réel et imaginaire.

Découvrez notre interview exclusive.

© Phaethon Pictures

Tout d'abord, pouvez-vous nous en dire plus sur vous et votre parcours ? Comment la photographie est-elle entrée dans votre vie ?

"Phaethon Pictures" se compose principalement de 2 personnes.
Sarah, 28 ans, née le 14.10.1994 en Allemagne

Sarah est entrée dans la photographie et l’édition d’images par mon intermédiaire, il y a 5 ans. Elle n’avait pas d’expérience préalable dans ce domaine, mais a rapidement développé un intérêt. Elle a montré un talent pour les détails importants et une pensée très créative, qui élève l' »humeur et le design » des images à un autre niveau. Sur Instagram et dans certains autres processus et productions, elle agit en coulisses et me soutient. Bien entendu, ses idées en matière d’édition se retrouvent dans chaque photo postée sur Instagram.

Et puis il y a moi, Maxim, 29 ans, né le 17.02.1994 en Allemagne

Je suis l’ « acteur principal » de « Phaethon Pictures ». Phaethon Pictures est un « personnage fictif » que j’incarne, apparaissant avec un masque noir portant les initiales « PP » sur le côté du masque. J’ai eu cette idée pendant de très nombreuses années.

Je me suis mis à la photographie il y a environ 12 ans. Je ne m’y intéressais pas auparavant. J’ai traversé une période très, très, très sombre de ma vie entre 2006 et 2009 à la suite d’une tragédie qui m’a tellement abattu que j’ai été complètement déprimé pendant des années et que je n’ai rien pu faire. J’ai fait une grave dépression, je me suis complètement coupé du monde. Je ne buvais que de l’alcool, je ne mangeais rien pendant des jours… c’était vraiment grave. Pendant cette période, j’ai suivi une femme sur YouTube qui faisait des vidéos sur ses peurs et ses dépressions – une sorte de journal vidéo. Dans les commentaires, je lui ai demandé quel appareil photo elle utilisait pour enregistrer ses vidéos. Elle m’a répondu qu’elle utilisait le Canon 700D.

Peu de temps après, j’ai acheté la même caméra pour enregistrer mes propres journaux vidéo – j’ai raconté à la caméra tous mes soucis et mes problèmes – puis le lendemain, j’ai regardé les vidéos sur mon iMac pour « analyser » mon « comportement » et voir comment mon état « s’améliorait » par petites touches. Après quelques semaines, je suis sorti à nouveau et j’ai voulu tourner un journal vidéo dans la nature. J’ai donc pris ma caméra, je suis sorti et j’ai enregistré le journal vidéo. Lorsque j’ai terminé, le soleil se couchait lentement et je me sentais incroyablement bien grâce à l’atmosphère… et j’ai pris ma première photo de ce coucher de soleil avec cet appareil.

C'était indescriptible.

J’ai capturé une « milliseconde » dans la pire phase de ma vie où je me suis senti à nouveau bien pour la première fois depuis des années. Chaque fois que je me suis senti mal dans les jours qui ont suivi, j’ai regardé cette photo pour me rappeler à quel point je me sentais bien à ce moment-là. Cette photo m’a tellement touché. C’est indescriptible.

C’est la raison pour laquelle je suis progressivement retournée dehors avec mon appareil photo et j’ai tout photographié. C’était comme une thérapie et je le vois encore ainsi aujourd’hui.

Voilà comment je me suis lancé dans la photographie.

© Phaethon Pictures

Les sujets d'une grande partie de vos photos sont des fleurs, pourquoi cet intérêt pour elles ?

Il est vrai que la photographie de nature n’était pas à proprement parler le métier principal. Lorsque l’immense intérêt pour la retouche d’image avec Lightroom & Photoshop a commencé, j’ai voulu « pratiquer » et « perfectionner » tous les « chemins d’édition et toutes les facettes imaginables de la retouche d’image » sur des photos normales, et les photos de nature étaient le meilleur choix pour cela.

Il est plus facile, en termes d’effort, de sortir, de photographier des fleurs ou une feuille et de s’entraîner sur elles, plutôt que sur une photo de produit ou un portrait parfaitement mis en scène. Toutes les photos de la nature ont été conçues dès le départ pour pratiquer et apprendre la retouche d’images. Et depuis qu’elles ont été si bien accueillies sur Instagram, ce que je n’aurais jamais cru possible, c’est devenu une passion au même titre que la photographie de produits.

Dans la photographie de nature, il n’y a pas de limites à l’édition. Tandis que dans un portrait retouché parfaitement haut de gamme, on finit par terminer, et il n’y a plus rien que l’on puisse éditer. En revanche, avec les macrophotographies, on peut jouer avec des possibilités infinies, ce qui est incroyablement amusant.

Par ailleurs, je considère la photographie de nature comme une sorte de « thérapie » . Il est incroyablement relaxant d’être dans la forêt, seul ou avec un ami, de ne rien entendre des autres et de simplement prendre quelques photos tout en se vidant la tête autant que possible.

Plus globalement, que représente la nature pour vous ?

Ce que je pense de la nature… La nature est une puissante source d’inspiration et de beauté. Elle est à la fois douce et implacable et nous pousse à nous adapter et à grandir. La nature nous donne un sentiment de liberté, de paix et de tranquillité et nous rappelle que nous faisons partie de quelque chose de plus grand. En même temps, elle nous montre notre propre vulnérabilité et la fragilité de notre planète. La nature est le miroir de notre propre âme et nous rappelle que nous, en tant qu’humanité, avons la responsabilité de la protéger et de la préserver.

Vos images ont un côté très pictural, comment et pourquoi avez-vous fait ce choix artistique ?

J’ai toujours voulu que mes photos aient un argument de vente unique et une forte valeur de reconnaissance. Un regard qui n’a pas encore été vu de cette manière. Pendant des années, j’ai étudié les photos d’autres photographes, leur style, la manière dont elles étaient éditées, les couleurs, l’ambiance et l’aspect général de l’image.

Après d’innombrables tentatives infructueuses et des heures interminables passées dans Lightroom et Photoshop, j’en suis arrivé, après des années d’expérimentation, à ce « style atmosphérique et brumeux » auquel je m’identifie le mieux.

Techniquement, comment prenez-vous vos photos ? Quelles sont les étapes du processus de travail pour arriver au résultat final ? Quel matériel utilisez-vous ?

Mon appareil photo actuel est toujours mon vieux et fidèle Canon 6D Mark II, en combinaison avec l’objectif macro Canon EF 100mm f/2.8L et le téléobjectif Canon EF 70-200mm f/4L. Cependant, 90 % des photos sont prises avec le 100 mm f/2,8, car il est parfait non seulement pour les photos de nature et de fleurs, mais aussi pour les photos de produits.

Le processus d’édition est adapté à chaque photo. Tout d’abord, l’ambiance de base de la photo est définie dans Lightroom (parfois en mode libre, parfois à l’aide d’un préréglage). Lorsque les premiers ajustements dans Lightroom sont terminés, le vrai travail commence dans Photoshop. D’innombrables opérations y sont effectuées : la photo est « nettoyée », la forme est ajustée, l’ambiance lumineuse est définie, les détails fins sont travaillés par éclaircissement et assombrissement sélectifs (dodge & burn) à l’aide d’un stylet, des ajustements de couleur sélectifs, une « brillance » est ajoutée de manière sélective à l’ensemble de l’image, l’accentuation est effectuée et des méthodes habituellement utilisées dans la retouche esthétique, telles que la séparation des fréquences, sont appliquées à chaque photo. En résumé, tous les détails fins et importants sont minutieusement travaillés de manière sélective dans Photoshop.

L’ensemble du processus de retouche prend environ une heure à une heure et demie pour chaque photo publiée sur Instagram, parfois même plus longtemps.

Je tiens à ce que les différentes couches d’édition de nos photos soient « découvertes » – c’est incroyablement important.

Pourquoi ce choix de colorimétrie, de fond et que cela représente-t-il pour vous ?

D’aussi loin que je me souvienne, il en a toujours été ainsi : à chaque seconde, j’ai dans la tête un indescriptible fouillis chaotique de pensées. Je « souffre » d’une sorte d’hyperthymésie, ce qui signifie que je me souviens de presque tout – mes pensées vont toujours dans toutes les directions et je dois penser très, très, très souvent au passé. De beaux souvenirs, de mauvais souvenirs, des souvenirs drôles, des souvenirs terribles, des chansons, des images, des odeurs, des lettres, des chiffres… tout se mélange et est simultanément et constamment dans ma tête, et je dois y penser à chaque seconde. Cela me pèse parfois beaucoup, mais j’ai appris à faire avec.

Et c’est précisément ce qui me pèse le plus qui se reflète dans les photos : il faut essayer de se concentrer sur les choses importantes. Métaphoriquement, il faut se concentrer sur le moment présent et estomper ou assombrir tout le reste. Appréciez le moment présent. Et même si vous êtes dans une phase sombre de votre vie, que tout semble sans couleur et sans vie, il y a toujours quelque chose qui émerge de cette « obscurité » et qui vous conduit à une petite lueur de lumière et à une vision claire des choses importantes de la vie.

© Phaethon Pictures

Phaethon Pictures : Instagram 

Phaethon Pictures

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Agenda Photo Mai 2023

Qui dit nouveau mois, dit nouvel agenda ! Et oui, le mois de mai a enfin pointé le bout de son nez, et ce n’est pas pour nous déplaire. Voici le retour des beaux jours, le plaisir de sortir et passer du temps dehors, de découvrir la superbe programmation d’expositions photo autour de chez nous… Vous savez ce qu’on dit, « en mai, fais ce qui te plait » ! Alors faites vous plaisir, prenez du temps pour vous et pourquoi pas pour un agréable moment photographique.

Découvrez notre sélection d’expositions et d’événements photo pour le mois de mai 2023 

Les expositions

Diane Severin Nguyen 

À Paris, le Studio de la Maison Européenne de la photographie présente la première exposition personnelle en France de l’artiste Diane Severin Nguyen. Jusqu’au 21 mai 2023, découvrez les travaux de l’artiste qui vous emporte avec elle dans la matière avec ses compositions éphémères où objets manufacturés, matières organiques et liquides s’entremêlent jusqu’à créer des émotions contradictoires chez le spectateur. 

Lieu : Maison Européenne de la photographie, Paris 04   

Daily Affirmations, 2021 © Diane Severin Nguyen, Collection Huis Marseille, Museum for Photography
Joanna Piotrowska, Sans titre, 2015 © Joanna Piotrowska, courtesy de l’artiste et Madragoa, Lisbonne

Entre Nous de Joanna Piotrowska

Le Bal, à Paris, vous propose jusqu’au 21 mai 2023 un album de famille signé Joanna Piotrowska. Laissez-vous happer par ces images en noir et blanc empruntes à la fois de douceur et d’étrangeté. Des mises en scènes insolites et grinçantes, prenant place dans le cercle intime de la famille, montrant toute l’ambiguïté qui habite l’oeuvre de la photographe. 

Lieu : Le Bal, Paris 18

Corpus Anima

La Galerie de l’Instant, à Paris, propose jusqu’au 31 mai 2023 une exposition collective autour du corps. Désirés, aimés, admirés, exposés, les corps et leur beauté n’ont de cesse de nous inspirer et nous émerveiller. Retrouvez les images de Bert Stern, Bruce Weber ou encore Lucien Clergue et laissez-vous émouvoir et subjuguer par ces corps, à la fois fragiles et puissants.

Lieu : La Galerie de l’Instant, Paris 03

ELLEN VON UNWERTH Upstairs, Paris, 1996 (©ELLEN VON UNWERTH – LA GALERIE DE L’INSTANT)
© Oksana Nevmerzhytska

UKRAINE, PHOTO DAYS par Oksana Nevmerzhytska et Daria Svertilova

Le Centre Claude Cahun pour la photographie contemporaine à Nantes expose du 12 mai au 17 juin 2023 les photographies d’Oksana Nevmerzhytska et Daria Svertilova. Vous y découvrirez les regards artistiques des deux photographes ukrainiennes sur leur pays avant février 2022. 

Vernissage le 12 mai à 18h et rencontre avec les artistes le 13 mai 2023. Entrée libre.

Lieu : Centre Claude Cahun pour la photographie contemporaine, Nantes 

Rien n’est seulement ce qu’il paraît par Eric Bouttier, Beatrix von Conta et Françoise Saur

À Lyon, la Galerie Le Réverbère vous propose jusqu’au 22 juillet 2023 de découvrir Rien n’est seulement ce qu’il paraît, l’exposition collective qui regroupe Eric Bouttier, Beatrix von Conta et Françoise Saur et leurs séries respectives, créant ainsi le dialogue et l’échange autour entre leurs pratiques et leurs oeuvres. « Toute photographie donne à voir, dans une constellation unique d’éléments immuables, un précipité subjectif du réel. Dans sa fixité, son alchimie particulière, la photographie est polysémique. Elle invite au doute, s’adresse à l’imaginaire de chacun, suscite de multiples lectures. Elle n’est jamais seulement ce qu’elle paraît. » – Beatrix von Conta, janvier 2023

Lieu : Galerie le Réverbère, Lyon

© Françoise Saur. Le Re-cueillir - L’épilobe 3 - 2002
© Christian Poncet

Main Street de Christian Poncet

Jusqu’au 20 mai 2023, la galerie NörKa, à Lyon, vous propose de découvrir la nouvelle série du photographe Christian Poncet, Main Street. De la couleur au noir et blanc, le photographe lyonnais nous emporte avec lui au coeur de son univers artistique. 

Lieu : Galerie NörKa, Lyon

LIONEL KAZAN, UN AIR DU TEMPS

À Nice, le Musée de la photographie expose jusqu’au 21 mai 2023 quatre-vingts images du photographe de mode Lionel Kazan (1930-2016). Publiées dans les plus grands magazines de mode français et américains tels que Elle et Vogue, ses images abordent la mode des années 1950-1960, la haute couture, la féminité, l’élégance.

Lieu : Musée de la photographie, Nice

Le mannequin islandais Gudrun Bjarnadottir-Bergese (Miss International 1963) Publication non identifiée, vers 1965 © Lionel Kazan
Collection Hiver 1966, Lanvin, 1966 © Paul de Cordon

PAUL DE CORDON

Plongez dans l’univers du photographe Paul de Cordon (1908-1998) et de ses images en noir et blanc. L’exposition, proposée à la Galerie de l’Instant de Nice jusqu’au 15 mai 2023, vous montrera les clichés fascinants des coulisses du cirque et du Crazy Horse, parmi les plus connus du photographes, mais également d’autres facettes de son oeuvre. 

Lieu : Galerie de l’Instant, Nice

PRIX PHOTOGRAPHIE & SCIENCES : Manon Lanjouère et Richard Pak 

Le pôle de photographie Stimultania, à Strasbourg, vous invite à découvrir les lauréats 2021 et 2022 du prix Photographie et Sciences et leurs séries respectives jusqu’au 19 septembre 2023. Découvrez ainsi L’île naufragée par Richard Pak qui raconte les paysages ravagés de la Micronésie, dévastée par une extraction abusive de phosphate. Et plongez par la suite avec Manon Lanjouère dans le monde marin microscopique de demain à travers Les particules, où les matériaux plastiques, récupérés sur les plages ou dans les poubelles, deviennent la nouvelle forme représentative des microbiomes. 

Lieu : Pôle de photographie Stimultania, Strasbourg

Asterionellopsis glacialis © Manon Lanjouère
© Gabriele Basilico 1991_Beirut

Retours à Beyrouth de Gabriele Basilico 

Jusqu’au 14 mai 2023, découvrez les travaux de Gabriele Basilico, photographe documentaire, à la galerie le Château d’Eau à Toulouse. L’exposition présente les missions photographiques effectuées par le photographe entre 1991 et 2011, documentant la reconstruction progressive de la ville. 

Lieu : galerie le Château d’Eau, Toulouse

Concours Photo

PhotoVogue

Remettre en question les notions traditionnelles de beauté. Voilà le temps du Global Open Call 2023 de PhotoVogue. Artistes du monde entier sont ainsi invité à envoyer leurs oeuvres jusqu’au 15 mai 2023. Une question : que signifie la beauté aujourd’hui ? Plusieurs formats, photographie et/ou vidéo. Pour les heureux sélectionnés, vous ferez partie de l’exposition principale du Festival PhotoVogue 2023 à Milan et vous aurez la chance de figurer dans un numéro de Vogue. Deux artistes recevront en plus une bourse de 5000$.

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MonoVisions Photo Awards

Amateurs de photographie en noir et blanc, ce concours photo pourrait bien vous intéresser. Les Récompenses de Photographie MonoVisions est un concours ouvert à tous, professionnels et amateurs. Deux sections sont disponibles, Photo en Noir et Blanc de l’Année 2023 et Séries Blanches de l’Année 2023. Vous pourrez concourir jusqu’au 14 mai 2023 dans les catégories suivantes : Abstrait, Architecture, Conceptuel, Art, Paysages, Nature et Vie sauvage, Nu, People, Photojournalisme, Portrait, Photographie de rue et Voyage. Les grands gagnants recevront 3000$ pour les Séries Noir et Blanches de l’Année, 2000$ pour la Photo en Noir et Blanc de l’Année, un certificat individuel, un statut numérique ainsi qu’un couverture médiatique.

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Ce que vous pouvez encore voir de nos agendas précédents

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Les étranges photographies d'animaux d'Helga Stentzel

Helga Stentzel est née à Omsk, en Sibérie et vit actuellement à Londres. De la publicité à l’art en passant par la mode, Helga fait preuve de créativité dans tous les domaines. Elle met ainsi en scène des vêtements afin qu’ils représentent des animaux dans leur milieu naturel, ou presque. À la fois ludiques et parfaitement réalisés, découvrez ces clichés d’animaux photographiés au coeur de paysages sublimes. La photographe tient à ce que ses images donnent le sourire, et c’est réussi !

Laundrosaurus © Helga Stentzel

Un dinosaure réalisé à partir de chaussettes ou encore un zèbre à partir de pull rayés, les créations d’Helga n’ont pour limite que son imagination ! Comme lorsqu’elle était enfant, Helga aime scruter son environnement à la recherche de formes et de motifs particuliers. Elle voit ainsi des animaux quand nous voyons seulement des vêtements et réussi à en faire de l’art. 

« Je crois que les choses ennuyeuses peuvent souvent donner lieu à des interprétations fascinantes. Il suffit de ralentir et de regarder de plus près ce qui nous entoure. » – Helga Stentzel

Le surréalisme ménager

Son style artistique appartient au surréalisme ménager. Le surréalisme a pour but de construire une surréalité où le rêve et la réalité se confondent. Dans le surréalisme ménager donc, la narration visuelle repose sur la mise en scène d’objets ménagers appartenant au quotidien. Helga nous transporte donc entre rêve et réalité avec ses images construites de sorte à troubler le spectateur.

La réalisation

Pour réaliser ces images, Helga procède de deux manières différentes. Certaines images sont composées en deux temps, les animaux sont alors photographiés dans un premier temps en studio puis superposées aux paysages photographiés par la photographe. D’autres images, comme la photographie de l’ours polaire, sont photographiées en une seule prise, avec les animaux mis en scène directement sur place. 

Hang on © Helga Stentzel

« L’ours polaire, par exemple, a été photographié en Russie l’hiver dernier, à -32°C. Ce projet a mis mon équipement à rude épreuve, car j’ai dû me réfugier à l’intérieur de temps à autre pour « dégivrer » l’appareil photo (et mes mains !). Mais cela en valait la peine, car les détails de l’image finale sont incroyables : on peut voir chaque flocon de neige sur l’ours et sur la ligne de vêtements. » – Helga Stentzel

Même si les images apparaissent faciles à réaliser, ce n’est pas forcément toujours le cas ! En effet Helga précise que veiller à ce que les vêtements soient parfaitement adaptés à ses idées s’avèrent parfois bien plus compliqué que ce que l’on pourrait penser. La plupart du temps, la photographe doit redoubler d’imagination et d’inventivité afin que le rendu soit tout à fait convaincant.

Helga Stentzel propose ses tirages en édition limitée sur son site internet mais elle les expose également à travers le monde. Jusqu’en mai 2023, c’est par exemple à Séoul que la photographe expose son travail. 

Helga Stentzel : SiteInstagramFacebook

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Concours photo Graine de photographe 2023

"Le Rouge" - Concours photo 2023 Graine de Photographe

Graine de Photographe fête ses 12 ans en juin 2023 ! Pour célébrer ces belles années, nous organisons une semaine de festivités au sein de notre galerie en plein coeur de Paris, sur l’Ile Saint-Louis. L’occasion de célébrer les rencontres, nos photographes, nos élèves, mais surtout l’art et la photographie ! Pour cela nous organisons un concours photo exclusif sur notre compte Instagram @grainedephotographe ! 

Ouvert à toutes et à tous, amateurs ou professionnels, ce concours vous offre la possibilité de dévoiler votre talent photographique et d’exposer l’une de vos photos. Peut-être certains d’entre vous l’auront déjà remarqué, mais Graine de Photographe a une couleur qui lui tient particulièrement à coeur. Il s’agit du rouge ! C’était donc une évidence d’en faire le thème de notre concours photo mais également de notre exposition anniversaire à laquelle nos photographes professionnels participeront.

Du 1er au 31 mai 2023, réalisez ou ressortez vos plus belles images sur le thème « Le Rouge » et partagez-les sur votre compte Instagram. Paysage, portrait, nature morte, architecture, culinaire, street photographie… La catégorie est libre à partir du moment où le rouge est présent. Soyez créatif et amusez-vous ! La photographie gagnante sera exposée aux côtés de photographies professionnelles dans notre galerie parisienne sur l’Ile Saint-Louis durant toute la durée de l’exposition. 

Concours photo Graine de photographe 2023

À gagner

À l’issue du concours, le ou la gagnant.e se verra remettre le tirage de sa photographie encadré au format 50×75 offert par le laboratoire professionnel SAAL Digital. Mais également 1 SSD 1To d’une valeur de 99€ offert par Emtec ainsi qu’un chèque cadeau de 269€ valable sur l’ensemble des cours photo Graine de Photographe. 

Pour participer

  • Suivre le compte Instagram @grainedephotographe
  • Poster sur votre compte Instagram public 1 à 4 photographies maximum avec LES DEUX hashtags #grainedephotographe et #gplerouge 
  • Vos images doivent être impérativement au format JPEG ou RAW, de taille 50x75cm minimum, 5Mo. minimum, de résolution 300dpi. 

Attention, toute image ne correspondant pas au format exigé, de qualité moyenne ne pouvant faire l’objet d’un tirage grand format pour une exposition professionnelle ou ne correspondant pas au thème ne pourra être reçue. 

Bonne chance à tout.te.s ! 

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The Yellow River, un regard sur la Chine par le photographe Zhang Kechun

Zhang Kechun est un photographe chinois contemporain né à Bazhong, dans la province du Sichuan. Après avoir étudié le dessin et la conception, il se dirige vers la photographie qui deviendra sa spécialité. Il s’exprime aujourd’hui à travers ce médium qui lui permet de conter des histoires. Avec The Yellow River, c’est notamment l’histoire de la Chine et de sa modernisation que Zhang illustre en image. Pour ses images fascinantes qui montrent le poignant contraste entre la Chine ancestrale et ses paysages grandioses et sa modernisation spectaculaire, le photographe a reçu de prestigieuses récompenses. En 2008, il remporte le concours de photographie du National Geographic, en 2014 il est lauréat du Daylight Photo Award et remporte le prix découverte des Rencontres d’Arles. En 2012 et 2013, il est présélectionné pour les prix Three Shadow Photo Award et Sony World Photography Awards. 

The Yellow River © Zhang Kechun

The Yellow River

Zhang Kechun a réalisé la série The Yellow River de 2010 à 2015. Cinq années à traverser l’immense pays, avec toujours une même trajectoire, le fleuve Jaune. Ce fleuve long de 5 464 kilomètres, est le deuxième plus long fleuve de Chine. Il traverse de nombreuses provinces, de nombreux paysages et a été un témoin privilégié des changements du pays. Le long de son cours, l’histoire de la Chine s’est écrite.

La Chine a beaucoup changé au cours des 40 dernières années. Je veux photographier ce pays, mais la Chine est si grande que je dois trouver un point d’entrée pour travailler. J’ai donc choisi le fleuve Jaune. – Zhang Kechun

La Chine à travers l'oeil de Zhang Kechun

À travers ses images, Zhang illustre les changements que la Chine a connu sur les dernières décennies et les conséquences sur son paysage. L’immensité du pays offre des paysages à couper le souffle, des étendues paraissant sans fin, des lieux où toute présence humaine semble si lointaine… Et pourtant, l’Homme est bien là, et son empreinte aussi. Des constructions, des silhouettes, des habitations, Zhang a photographié le lien étroit entre la Nature et l’Homme durant plusieurs années. Ses images montrent ainsi le contraste entre les paysages vierges ou presque et les constructions modernes et industrielles qui le parsèment. Il laisse toutefois une place importante au paysage, qui prédomine toutes ses photographies.

The Yellow River © Zhang Kechun

Les douces couleurs qui caractérisent les images de Zhang sont au départ une volonté d’atténuer le contraste et de rapprocher l’arrière-plan et le premier plan, comme ce que nous pouvons trouver dans la peinture traditionnelle chinoise. En effet, Zhang a étudié et pratiqué la peinture traditionnelle avant même la photographie, durant ses études. Traditionnellement, la peinture chinoise est divisée en trois catégories que sont le paysage, les personnages et les oiseaux et les fleurs. Le paysage tient donc une place centrale dans cet art apparu il y a plusieurs millénaires et se trouve toujours être une grande source d’inspiration. Aujourd’hui, cette colorimétrie relève surtout du goût du photographe et caractérise son style photographique.

Zhang Kechun : siteInstagram 

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  • La saison des récoltes au Vietnam vue du ciel par Phạm Huy Trung
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Comment bien préparer son exposition photo ?

Photographie rime souvent avec exposition. Et oui, lorsque l’on pratique depuis quelques temps, que l’on commence à bien maîtriser son appareil et à être vraiment fier de ses images, l’idée de réaliser une exposition fait son petit bout de chemin dans notre esprit. Pas besoin d’être Steve McCurry ou Yann Arthus-Bertrand pour prétendre réaliser ou participer à une exposition photo ! Mais avant d’arriver au moment tant attendu du vernissage, il y a quelques étapes à ne pas négliger dans la préparation.

Découvrez tout de suite comment bien préparer une exposition photo en 10 étapes et quels sont nos conseils ! 

1. Le thème

Avant toute chose, choisissez un thème. Un fil rouge qui guidera les visiteurs dans votre univers artistique et qui leur permettra de mieux apprécier votre travail dans son ensemble. Il peut s’agir d’un ou de plusieurs thèmes, d’une idée détaillée ou non, d’un sujet spécifique, d’une période de temps… Ce qui compte, c’est de donner une unité et une cohérence à votre exposition.

2. La sélection

Une fois votre thème défini, attaquez-vous à la sélection des images que vous exposerez. S’il s’agit d’une longue série, vous ne devez pas nécessairement exposer toutes vos images. Les images manquantes à l’exposition pourront tout de même être proposées à la vente ou à la vue par le biais du catalogue que vous laisserez à disposition des visiteurs. Sélectionnez vos meilleures images et définissez le nombre de tirages que vous voulez exposer.

3. Le lieu

La sélection faite, vous avez le nombre de tirages que vous exposerez et donc une idée de l’espace dont vous aurez besoin. Vous pourrez ainsi penser et choisir le lieu de votre exposition. Pour choisir ce lieu, vous aurez beaucoup de critères à prendre en compte : la région, le prix, l’accessibilité, la disponibilité… Il ne faut pas perdre à l’esprit que le lieu d’une exposition, le cadre dans lequel vous accueillerez les visiteurs, influence leur ressenti et ce qu’ils en retiendront. Alors ne négligez pas cette étape, elle jouera un rôle important sur l’ensemble de votre exposition !

4. La création des cartels

Nous vous conseillons de créer des étiquettes pour chacune de vos images. En effet, celles-ci sont indispensables au visiteur pour qu’il puisse identifier la photographie qu’il observe. Généralement, les étiquettes contiennent plusieurs informations, telles que le nom de l’oeuvre, sa date de création, le lieu où l’image a été prise, et une potentielle description. Soyez concis et cohérent avec votre thème ! Vous pouvez également personnaliser vos cartel : jouez par exemple sur le support, l’épaisseur ou encore la transparence.

5. L'impression

Privilégiez un laboratoire photo professionnel, en ligne ou près de chez vous, pour réaliser vos tirages. Cela aura l’avantage de vous garantir une bonne qualité d’impression et une mise en valeur de vos clichés. Des laboratoires tels que Saal Digital vous proposent de développer vos images en couleurs et en noir et blanc. Entre leurs mains, vos tirages photo en mettront plein la vue aux visiteurs !

6. Le support et le format

Concernant le support et le format, plusieurs options vous sont possibles. Vous pouvez voir directement avec votre imprimeur les finitions proposées. Chez Saal Digital vous pouvez par exemple aussi bien opter pour une finition brillante, mate ou satinée. Si vous ne souhaitez pas voir vos images toutes au même format, c’est possible aussi ! À vous de choisir le papier et le format qui correspondra au mieux à vos images et à vos besoins. Pensez également au système d’accrochage et/ou à l’encadrement de vos tirages. 

7. La disposition de vos tirages

Concernant la partie logistique, il vous faut réfléchir en amont à la scénographie, autrement dit à la disposition de vos images. En fonction de l’espace dont vous disposez et du nombre d’images que vous avez, réfléchissez à leur mise en scène. Pensez à la manière dont vous souhaitez que les visiteurs découvrent vos images et dans quelle chronologie. L’idée est de créer une expérience visuelle agréable pour les visiteurs afin qu’ils se retrouvent immergés dans votre univers artistique.

8. L'éclairage

L’étape de l’éclairage découle de la disposition de vos tirages. Cette étape est importante pour bien préparer votre exposition photo. En fonction de la disposition, vous élaborerez un éclairage optimal de vos images, ce qui garantira le confort et le bien-être des visiteurs durant leur visite. Il peut être général, dirigé vers une image ou un groupe d’images. En fonction de la température plus ou moins chaude de votre éclairage, de son intensité, de sa direction ou même des mouvements, vous créerez une ambiance faite sur mesure pour votre exposition. C’est un point essentiel pour mettre en valeur vos images. Cependant, il peut arriver que dans certains lieux d’exposition, vous n’ayez pas une grande marge de manoeuvre concernant l’éclairage. Il faut alors savoir adapter la disposition de vos tirages dans le cas où il ne serait pas possible de le modifier.

9. La communication autour de votre événement

Une fois tous les aspects logistiques réalisés, il vous faut promouvoir votre événement ! Sans une bonne communication, votre événement n’aura pas le succès qu’il mérite. Plusieurs méthodes sont possibles. Le fameux bouche-à-oreille est toujours très efficace mais il est risqué de ne compter que sur lui ! Assurez-vous alors une présence sur les réseaux sociaux, disposez des affiches sur les murs du quartier et des flyers dans les commerces alentours, réalisez des communiqués de presse à destination de divers médias… Il faut que vous parliez de vous mais plus important encore, que l’on parle de vous !

10. Fixer vos prix

La dernière étape est de fixer le prix de vos tirages que vous souhaitez proposer à la vente. Vous pouvez choisir d’afficher le prix sur le cartel de votre photographie, de l’afficher dans le livret d’exposition ou de l’indiquer seulement aux visiteurs vous montrant leur intérêt.

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À la rencontre de l’architecture urbaine et photogénique du Havre

Située sur la côté normande, la ville du Havre offre un paysage urbain propice à la photographie d’architecture. Entièrement reconstruite après avoir été largement détruite pendant la Seconde Guerre mondiale, la ville est inscrite depuis 2005 au patrimoine mondial de l’UNESCO. Le Havre doit cette reconnaissance à son architecture unique, forgée au fil du temps par des grands noms de l’architecture. La reconstruction a notamment été dirigée par l’architecte Auguste Perret, qui a utilisé des techniques de béton armé innovantes pour créer un nouveau centre-ville moderne et fonctionnel. De nombreux photographes ont été attiré par l’architecture unique du Havre. Ils ont ainsi capturé les bâtiments et les structures en utilisant différentes techniques et styles.  Graine de Photographe vous propose de suivre leurs pas avec sa toute nouvelle masterclass architecture ! 

Tout comme les photographes Lucien Hervé, Julius Shulman ou encore Yves Marchand et Romain Meffre, qui ont déjà succombé au charme de l’architecture moderne de la ville, découvrez Le Havre d’un oeil photographique. Pour vous accompagner dans cette expérience, le photographe Edouard Bierry se fera un plaisir de vous donner ses précieux conseils tout en vous guidant vers les lieux les plus photogéniques de la ville. 

Edouard Bierry, votre photographe formateur

Jamais bien loin de son appareil photo, Edouard Bierry photographie de jour comme de nuit. Il réalise ses images de manière instinctive, tel un 6e sens qui lui permettrait d’obtenir « la » photo, de celles qui captivent le regard et marquent le photographe.

Photographiant aussi bien en noir et blanc qu’en couleur, c’est néanmoins le monochrome qui apparaît le plus souvent dans le travail du photographe, puisqu’il laisse davantage place à l’imagination selon lui. Nature, architecture, design, ombres et lumières, Edouard Bierry s’exprime dans de nombreux domaines à travers son objectif. 

Sa passion pour l’horlogerie lui a permis de devenir expert dans l’art de sublimer les objets par la photographie. Insolites, captivantes, évidentes, surprenantes, ses images n’ont de cesse de plaire à ceux qui posent leurs yeux sur elles. 

Un détail qui fait toute sa particularité, Edouard Bierry est aphantasique. Il est alors impossible pour lui de se représenter des images mentales. Il ne peut, par conséquent, pas s’appuyer sur son imagination visuelle pour interpréter le monde qui l’entoure. Cette particularité lui confère une liberté d’esprit totale pour créer son propre univers photographique. 

Votre masterclass en quelques lignes

Au cours de ces deux jours bien remplis, vous découvrirez le photographe qui vous accompagnera ainsi que son univers artistique. Vous ferez le point sur vos connaissances théoriques et techniques et vous partirez à la découverte de la ville et son architecture. Vous passerez par les lieux emblématiques de la ville tels que l’Eglise Saint-Joseph Perret, le MUMA, l’espace Simone Veil, le Volcan d’Oscar Niemeyer ou encore la Catène de Containers. En plus de la photographier de jour, vous pourrez appréhender l’architecture de nuit, ce qui offre encore de nouvelles perspectives artistiques !

Retrouvez le programme complet de cette masterclass de deux jours sur notre site en cliquant juste ici

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"Les Étendues Arides", Maxime Daviron révèle la beauté sauvage du désert

Passionné par la photographie et les orages, Maxime Daviron a su faire de ses passions sa principale activité. C’est très jeune que Maxime apprend à maîtriser l’appareil photo et commence à réaliser des clichés dans des conditions météorologiques parfois complexes. Aujourd’hui photographe indépendant, il réalise des séries impressionnantes avec toujours en commun des territoires sauvages et des éléments climatiques déchaînés. Nous avions déjà eu le plaisir de rencontrer Maxime lors d’une précédente interview au sujet de ses images nocturnes, ramification de « Terres perdues ». Pour cette nouvelle série « Les Étendues Arides », Maxime nous transporte au coeur de paysages désertiques, dénués de toute empreinte humaine. À travers ses images, Maxime révèle la beauté sauvage de ces lieux où les sentiments de liberté et de solitude s’enlacent.

Les Étendues Arides © Maxime Daviron

L’idée de la série « Les Étendues Arides » est née d’une citation de Paul Shepard issue du livre « Man in the Landscape ».

Le désert est le milieu de la révélation, il est génétiquement et physiologiquement autre, sensoriellement austère, esthétiquement abstrait, historiquement hostile… Ses formes sont puissantes et suggestives. L’esprit est cerné par la lumière et l’espace, par la nouveauté cénesthésique de la sécheresse, par la température et par le vent. Le ciel du désert nous entoure de toute part, majestueux, terrible. Dans d’autres lieux, la ligne d’horizon est brisée ou cachée ; ici, unie à ce qui se trouve au-dessus de notre tête, elle est infiniment plus vaste que dans les paysages ondoyants et les régions de forêts.

Découvrez maintenant « Les Étendues Arides » à travers notre interview exclusive.

Pourriez-vous m’en dire plus sur vous et sur comment vous avez débuté la photographie ?

J’ai toujours eu du mal à dater le début de mon attrait pour la photographie. Les souvenirs les plus lointains que j’en ai sont ceux de l’argentique familial ou d’appareils jetables dont je ne me séparais jamais. C’est autour de 12 ans que j’ai finalement eu mon premier appareil numérique sommaire, suivi quelques années plus tard par un premier reflex acheté sous l’impulsion d’une passion parallèle : celle des orages, qui nécessitaient l’utilisation d’un véritable mode manuel. De fil en aiguille, la photographie a évolué d’un simple outil de témoignage à un véritable moyen d’expression artistique. J’ai donc naturellement poursuivi après le bac dans une école de photographie durant deux ans (l’ETPA, à Toulouse), avant de prendre mon premier statut d’indépendant en août 2013. Cette passion pour les éléments climatiques les plus tourmentés a perduré comme un fil rouge dans plusieurs de mes séries, qui s’articulent essentiellement autour des territoires sauvages.

Comment procédez-vous pour cette série ? Est-ce que vous faites un repérage avant sur internet par exemple avant de choisir votre destination ?

Les premières images de cette série ont été réalisées en 2013, dans un petit désert espagnol devenu célèbre depuis. Il y a dix ans, c’était un endroit encore largement méconnu hors de l’Espagne. Je l’avais découvert au hasard de recherches au début des années 2010. À l’instar de la haute montagne, cet environnement m’a instantanément happé dès le premier contact, et n’a cessé d’agir comme un aimant dans les années qui ont suivies. Étant parti vivre en Amérique du Nord en 2015 et 2016, j’ai alors eu l’occasion rêvée de poursuivre dans cette direction, et de mûrir la démarche de la série.

Depuis, j’ai pu capter certaines de ces images aux États-Unis, en Espagne et aux Émirats Arabes Unis. Mais nombreux sont les lieux propices que j’espère explorer à l’avenir. L’un des principaux freins reste malheureusement le contexte géopolitique instable de certaines des régions qui m’intéressent le plus, notamment au Moyen Orient et dans les pays sahariens. De ce fait, les informations disponibles sont souvent rares ou anciennes. Mais j’ai pu constituer au fil des années une liste des secteurs les plus intéressants. En avril prochain, si tout va bien, je devrais justement poursuivre cette série au Maroc, entre l’Atlas et le Sahara.

Quel est votre équipement pour réaliser ce type de photo ?

Mon équipement a évidemment évolué depuis 2013, mais il se compose à peu près de la même manière : un reflex et différentes focales (fixes, essentiellement) – actuellement 20 mm, 35 mm et 85 mm. Ce à quoi se rajoutent les accessoires habituels : trépied, cellule de déclenchement pour la foudre diurne (Lightning Sensor V4B), etc. Je n’utilise par contre aucun filtre de type ND ou dégradé.

Les Étendues Arides © Maxime Daviron

Il y a-t-il une photographie qui vous tient à cœur dans cette série ? Si oui, pourquoi ?

Sans hésitation, il s’agit de celle de l’éclipse solaire photographiée dans le désert du Rub Al-Khali, aux Émirats Arabes Unis, le 26 décembre 2019. Cette éclipse était le but d’une petite expédition de 10 jours organisée avec Frédéric Couzinier et ma compagne. La volonté était d’abord de me défaire des premiers instincts et lieux-communs photographiques me venant à l’esprit spontanément. Étant donné l’intégration de cette image dans la série, l’idée aussi de rechercher quelque chose de pictural et onirique, le tout avec une composition aussi « inattendue » que possible dans ce type de paysage.

Après plusieurs jours d’exploration dans différentes régions du pays, nous avons fini par découvrir un secteur susceptible de convenir à chacun. C’est en explorant cette zone que m’est apparu cet arbre, perdu seul au milieu des dunes. Une vision qui s’est alors imposée comme une évidence tant sa puissance évocatrice était forte : le motif de l’arbre solitaire prenait ici une dimension bien plus profonde, sans parler de l’intérêt purement esthétique de la composition, mêlant les courbes horizontales des dunes du premier plan et la verticalité de l’arbre, que j’imaginais au centre de l’image, aligné avec le soleil pour la totalité, trouvant ainsi l’aspect pictural et symbolique recherché. Les deux matins suivant furent donc consacrés à « répéter » le lever du soleil : tester les compositions, choisir les focales en fonction du moment, et anticiper les multiples difficultés techniques.

Les Étendues Arides © Maxime Daviron

Le matin du jour J, seul face à l’arbre, dans un silence seulement perturbé par les rares oiseaux du désert, je prends place derrière le trépied et observe l’horizon est, où s’intensifie progressivement une lueur dorée. Quelques minutes plus tard, les pointes du croissant solaire émergent des dunes. Et les deux astres poursuivent leur ascension à mesure que le soleil s’affine. Concentré sur ma tâche, je dois veiller à ne pas faire d’erreurs tout en surveillant la progression diagonale du soleil pour maintenir l’alignement entre les deux sujets. Malgré ça, la vision est stupéfiante, et je prends le temps de m’imprégner de cette atmosphère irréelle. La lumière qui éclaire les dunes est de plus en plus étrange, les ombres deviennent floues, les couleurs inhabituelles…

Et puis, à 7 h 37, vient le paroxysme : l’éclipse annulaire entre finalement en phase de totalité, ne laissant plus qu’un anneau de feu dans le ciel. Alors que les astres se mêlent, un vent froid et puissant se lève et le jour s’étiole. Quelques instants de flottement plus tard, la lune s’éloigne de l’autre côté du disque. Le vent revient, avant de s’atténuer avec le retour du jour. L’aboutissement de tout un voyage est imprimé sur le capteur.

Cette image restera parmi mes meilleures captures toutes séries confondues. Elle me vaudra notamment une publication de la NASA pour l’Astronomy Picture of the Day. Elle garde donc une place assez unique dans la série, et dans ma carrière de photographe.

Voir la série complète Les Étendues Arides 

Maxime Daviron : Site – Facebook – Instagram – Behance

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Dans l'intimité des chambres de couples américains avec Barbara Peacock

Barbara Peacock sillonne les Etats-Unis à la rencontre des américains dans leur intimité

Barbara Peacock est une photographe américaine partie à la rencontre des américains. Grâce à son projet American Bedroom, débuté en 2016, Barbara a visité actuellement 44 états et rencontré des dizaines de personnes, toutes aussi uniques et extraordinaires les unes que les autres. Accueillie dans leur intimité la plus profonde, Barbara réalise des portraits d’eux dans leur chambre à coucher. Ce lieu si personnel, qui reflète la personne que nous sommes, qui raconte une partie de notre histoire, de notre vécu, qui expose nos vulnérabilités, nos failles parfois, nos combats… Aux origines de ce projet, une question : « Quelle histoire chaque chambre, son contenu et ses habitants pourraient-ils raconter et révéler sur eux-mêmes, sur une époque et un lieu ? » Ainsi a débuté l’incroyable voyage de la photographe à travers le pays de l’Oncle Sam. Aussi diverses et variées, ces photographies montrent une Amérique de la diversité, de la liberté, mais également toutes les complexités et les particularités de la vie américaine contemporaine.

Nous sommes partis à la rencontre de Barbara pour en apprendre davantage sur ce projet extraordinaire. Découvrez notre interview exclusive.

Dans l'intimité des chambres de couples américains avec Barbara Peacock
Matthews Family © Barbara Peacock
« Des possibilités et une aventure sans fin ! Nous avons vendu notre maison et à peu près tout ce que nous possédions il y a 3 ans. Nous étions loin de nous douter de ce qui nous attendait sur la route… une liberté comme nous n’en avions jamais connue, alors que nous étions à la recherche d’un nouvel endroit et d’une nouvelle communauté à appeler notre maison » – La famille Mathews, Saratoga Springs, Utah

Tout d’abord, pouvez-vous nous en dire plus sur vous et votre parcours ? Comment la photographie est-elle venue à vous ?

J’ai été attiré par l’appareil photo dès mon plus jeune âge, vers 5 ou 6 ans. Il y avait des appareils brownie à la maison que j’utilisais pour prendre des photos de mes frères et sœurs et de nos animaux domestiques. Ma mère était peintre et je la regardais souvent peindre à la lumière des fenêtres ou dans la nature. Mon père avait un appareil photo 35 mm que je convoitais et que je demandais à utiliser. Il me l’a permis quand j’ai eu 15 ans.

Après cela, j’ai voulu avoir mon propre appareil photo. Il m’a dit que si je gagnais la moitié de l’argent, il paierait l’autre moitié. Une grande leçon qu’il m’a donnée. J’ai trouvé un emploi dans une boulangerie et à la fin de l’été, nous sommes allés en ville et j’ai acheté mon premier appareil photo – je crois que c’était un canon avec un objectif de 50 mm.

Au lycée, nous avions un solide département artistique et j’ai appris à photographierdévelopper et imprimer. J’ai ensuite fréquenté une école d’art classique, ce dont je suis profondément reconnaissante, puis une école d’art plus avant-gardiste. Je suis devenu photographe commercial de style de vie, mais j’ai continué à faire de la photographie de rue et j’ai utilisé cette idéologie pour photographier ma ville natale pendant 30 ans. J’ai publié ce travail dans un livre en 2016 « Hometown » . En 2016, j’ai commencé American Bedroom.

Dans l'intimité des chambres de couples américains avec Barbara Peacock
Zita & Web © Barbara Peacock
« Nous essayons juste de comprendre et de faire ce que nous pensons être le mieux pour notre famille au fur et à mesure. Il y a des jours où tout va bien, d’autres où nous sommes aussi fous que des rats de gouttière » – Zita & Web 32 et 33 ans, Wren 2 ans, Jackson, Mississippi

Comment vous est venue l’idée et l’envie de réaliser ce projet ?

Par un beau matin de printemps, je me suis levée pour regarder par la fenêtre de ma chambre pour admirer le lever du soleil et voir mon jardin de fleurs. Lorsque je me suis retournée, j’ai vu mon mari enroulé dans les draps, les pieds dépassant du lit et son masque à ronflement volumineux. La faible lumière ambrée s’accrochait à ses formes et aux plis des draps et éclaboussait le mur comme dans un tableau de la Renaissance.

 

Dans l'intimité des chambres de couples américains avec Barbara Peacock
Jessica © Barbara Peacock
« Parfois, la vie vous envoie dans toutes sortes de directions, mais le plus important dans la vie, c’est de se rappeler que vous êtes exactement là où vous devez être » . – Jessica 18 ans, Milford, New Hampshite

« J’ai pensé, hmmm – Dieu est dans les détails. »

La scène était magnifique et j’ai été immédiatement frappé par la dichotomie de sa beauté pure juxtaposée à la nature comique du masque à ronflement. C’était une scène contemporaine avec un éclairage classique en clair-obscur. J’ai gloussé et après m’être remis au lit avec mon café, j’ai commencé à compléter la scène dans ma tête. Je me suis imaginée à côté de lui, dans mon t-shirt et mes chaussettes colorées, peut-être tournée dans la direction opposée, vers ma fenêtre pour avoir une brise. Mes yeux se sont portés sur ma table de nuit avec tous mes livres, mes crèmes, mes somnifères et mes teintures, et les taches de café. J’ai pensé, hmmm – Dieu est dans les détails.

 

Dans l'intimité des chambres de couples américains avec Barbara Peacock
Barbara Peacock
Alex & Grace © Barbara Peacock
« Nous tenons cela ensemble avec nos corps nus, nos mains et nos cœurs. Somptueusement et un peu simplement. Nous avons trouvé cet amour entre nous un jour et nous en sommes reconnaissants chaque jour » – Alexander et Grace 26 et 28 ans, Denver, Colorado

J’ai regardé le reste de la pièce : sur nos deux commodes, des photos de nos trois garçons et de nos animaux domestiques, des vêtements qui débordent d’une chaise en osier, du linge dans un coin, d’autres livres sur le sol et un joli tapis que m’avait offert ma sœur. Mes yeux ont été attirés par ma commode qui contient plusieurs petits oiseaux en céramique ayant appartenu à ma mère, et j’ai pensé à quel point ils me sont chers. De même, dans mon coffret à bijoux, je savais qu’il y avait des dessins et des notes d’amour secrètement conservés par mes enfants, pour plus de sécurité et pour une promenade douce-amère dans le passé.

« Je me suis dit « et si je prenais des photos de gens dans leur chambre, et si je le faisais dans tout le pays » ».

 

Dans l'intimité des chambres de couples américains avec Barbara Peacock
Laura & Spencer © Barbara Peacock
« Mon cœur est en moi, mais ma maison est dans le cœur de tant d’autres personnes. Mon voyage pour trouver ma maison ne s’arrêtera jamais tant que je n’aurai pas retrouvé mon chemin vers moi-même » . Spencer (he/him) 23 ans
« Cette voiture a été pour moi le lieu fixe et confortable dans lequel j’ai le plus longtemps vécu en tant qu’adulte jusqu’à présent. » Laura (she/her) 23 ans – Portland, Oregon

J’ai pensé que la chambre à coucher est si profondément personnellepleine de vied’amour, de communion, de confort et de souvenirs. Elle peut aussi être un lieu de solitude, de tristesse, de joie, de naissance, de maladie et de mort. Ah, pour en revenir au cercle de la vie, qui a toujours été un de mes centres d’intérêt. J’ai tout de suite pensé que j’étais un appareil photo devant cette scène, et assez rapidement, je me suis dit « et si je prenais des photos de gens dans leur chambre, et si je le faisais dans tout le pays ». Quelle histoire chaque chambre, son contenu et ses habitants pourraient-ils raconter et révéler sur eux-mêmes, sur une époque et un lieu ?

 

Dans l'intimité des chambres de couples américains avec Barbara Peacock
Micah & Kody © Barbara Peacock
« L’amour est croissant. Si vous choisissez d’aimer, il n’y a pas de limite à la taille et à la portée de l’amour. Nous choisissons de nous aimer tous les jours et nous continuerons à le faire à mesure que nous avancerons dans l’avenir. » Micah et Kody. 35 et 40 ans, Omaha, Nebraska

Comment choisissez-vous vos sujets et comment faites-vous pour qu’ils vous accueillent dans leur maison ?

Je trouve mes sujets d’une multitude de façons. Comme des amis qui connaissent quelqu’un ou de la publicité sur les médias sociaux. J’annonce à l’avance où je me rends, puis je demande des sujets et des références. Ce n’est pas un processus facile et il arrive souvent que des personnes intéressées me fassent faux bond à la dernière minute. Je rencontre aussi des gens sur la route et c’est merveilleux car cela reflète vraiment la région du pays où je me trouve. Une fois que les gens acceptent de faire la photo, la moitié du travail est fait. Ils ont donné le feu vert et ils ouvrent littéralement la porte.

 

Dans l'intimité des chambres d'américains avec Barbara Peacock
Abagail © Barbara Peacock « J’ai ma couverture et mes draps de chat préférés. Ils me rendent heureuse. Je ne me fâche pas. Je vais toujours être gentille. » – Abagail 4 ans, Beaver Crossing, Nebraska

« Le processus d’une séance photo dans la chambre de quelqu’un varie autant que les individus. »

Le processus d’une séance photo dans la chambre de quelqu’un varie autant que les individus. En général, tout commence par une discussion et une prise de contact. Cela peut se faire autour d’un café dans la cuisine ou assis sous le porche. Les personnes extraverties veulent aller droit au but, mais d’autres, plus réservées, peuvent être assez nerveuses. Je leur assure qu’il s’agit de leur photographie, que nous irons lentement et que je ne leur demanderai pas de faire quelque chose qu’ils ne veulent pas faire.

Une fois qu’ils sont à l’aise, nous nous rendons dans la chambre. Je regarde la lumière, d’où elle vient, quelle est sa quantité et où je vais me placer pour faire la meilleure photo. En photographie, il existe une expression « suivre la lumière » et c’est la première chose que je fais. Il y a des calculs à faire et pendant que je prends en compte ces décisions et d’autres, j’installe mon trépied et je maintiens la conversation, légère et amicale. Nous discutons des vêtements ou de leur absence et de qui sera sur la photo.

 

Dans l'intimité des chambres de familles américaines avec Barbara Peacock
Lafayette Family © Barbara Peacock
« Je veux vraiment améliorer le sort de mes enfants. Pour l’instant, nous vivons tous dans une seule pièce. Nous essayons d’avoir une maison et une voiture avant que la neige n’arrive. Quand nous aurons tout rassemblé, nous nous marierons. Je rêve de devenir photographe. » – Chevy (Famille Lafayette), 27 ans, Détroit

« Je dirais que mon sujet passe presque toujours un très bon moment. »

C’est la période d’échauffement, qui me permet de vérifier l’exposition et l’aspect de la photo, et qui permet au sujet de se détendre devant l’appareil. À un moment donné, nous commençons généralement à nous amuser et le sujet commence à apprécier le processus. Je dirais que mon sujet passe presque toujours un très bon moment. Je ne me souviens pas que quelqu’un ait jamais dit le contraire. Même mes sujets les plus nerveux disent qu’ils ont passé un bon moment et qu’ils s’en souviendront longtemps.

La photographie proprement dite dure en moyenne de 45 minutes à une heure. Lorsque nous avons terminé, j’aime rester et discuter avec eux s’ils le souhaitent. Souvent, nous rompons le pain ensemble. Ils ont peut-être cuisiné pour moi, comme ce fut le cas avec la maman de la fille au poulet Jamie dans l’Idaho, ou je les emmène manger au restaurant, comme c’est souvent le cas, pour leur exprimer ma gratitude.

 

Dans l'intimité des chambres de couples américains avec Barbara Peacock
Billy © Barbara Peacock
« Je vis dans une pièce sans fenêtre. C’est ma maison. » – Billy, 53 ans Belzoni, MIssissippi

Quel effet cela fait-il de photographier dans l’intimité de vos sujets ?

La plupart des réponses à cette question se trouvent dans la réponse ci-dessus. Comment est-ce ? C’est toujours excitant et aussi un peu angoissant à cause de la technique. Je ne suis pas toujours dans la pièce au moment optimal pour la meilleure lumière, c’est donc un défi. J’utilise un trépied la plupart du temps, ce qui m’aide pour les chambres noires. Pendant que je prends en compte les aspects techniques, je dois faire en sorte que mon sujet reste détendu afin qu’il ne devienne pas nerveux. Le flux de la conversation est donc important. Souvent, il y a des choses qui doivent être déplacées, dans le cadre ou en dehors… Cela dépend. Parfois, c’est juste pour avoir un endroit où me tenir. La réponse est donc qu’il s’agit d’un défi, mais aussi d’une expérience exaltante que de pouvoir réaliser un portrait et une histoire aussi personnels.

 

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Lee © Barbara Peacock
« C’est dur à Pine Bluff. C’est comme un trou noir, il vous aspire et vous garde. » – Lee, 49 ans Pine Bluff, Arkansas

Y a-t-il des moments spécifiques, au cours de toutes les années que vous avez passées sur ce projet, qui vous ont particulièrement marqué ? Une anecdote particulière ?

Oui, j’ai maintenant officiellement visité 44 États de cet énorme et extraordinaire pays. J’ai rencontré des personnes merveilleuses en chemin. Il y en a quelques-unes qui sortent du lot.

Becky et Dave

J’ai rencontré Becky le dernier jour de mon voyage dans le Sud-Ouest, au Nouveau-Mexique, dans un marché de producteurs. Je lui ai acheté des herbes. Quand elle s’est retournée, j’ai vu ses cheveux argentés qui lui arrivaient à la taille. Je lui ai rapidement parlé du projet et elle et son mari ont accepté.  Elle m’a prévenu que la route jusqu’à leur maison était longue, en terre et accidentée – ce qui était le cas ! Il fallait compter environ 40 minutes ! Ils m’ont fait monter par une échelle jusqu’à leur grenier.

Je leur ai demandé : « Comment dormez-vous ? » Ils ont répondu « tout nu » – et ont rapidement enlevé tous leurs vêtements. Ils étaient si beaux. Leur peau était translucide et saine et leurs mains étaient rudes et rugueuses à cause de leur travail à la ferme, mais leur étreinte était si aimante et douce. Ils étaient à 100% à l’aise dans ce qu’ils étaient et voulaient être vus. Ce fut une expérience photographique exceptionnelle pour moi. Les photos sont magnifiques et leur déclaration était la cerise sur le gâteau.

 

Dans l'intimité des chambres de couples américains avec Barbara Peacock
Becky & Dave © Barbara Peacock
« Nous avons ressenti le poids de la responsabilité de nos enfants pendant des décennies. Maintenant, nous sommes seuls. Notre nid vide a réveillé la joie de la liberté que nous avions dans notre jeunesse. » – Becky et Dave, 65 ans, Madrid, Nouveau-Mexique

Rhianna

J’ai également vécu une expérience vraiment amusante et drôle dans le Dakota du Sud, lorsque j’ai photographié la caissière d’une station-service. Mais pour ce faire, elle a dû demander à sa grand-mère de sortir du casino et de prendre sa place. Au milieu de la séance photo, sa grand-mère l’a appelée pour lui demander de l’aide par téléphone pour encaisser quelqu’un. Elle a pu trouver les bonnes clés. Mon sujet Rhianna a dit à sa grand-mère de l’appeler par vidéo. Et voilà Rhianna en train de chatter par vidéo avec sa grand-mère et de l’aider à encaisser des gens dans une grande file d’attente à la station-service. C’est vraiment hilarant. J’ai réussi à prendre une bonne photo et Rhianna est l’une des personnes les plus charmantes et heureuses que j’ai rencontrées.

 

Dans l'intimité des chambres d'américains avec Barbara Peacock
Rhianna © Barbara Peacock

Cai et Claire

Et j’ai vraiment apprécié de photographier Cai et Claire. Je connais Cai depuis qu’iel a 15 ans, car iel a travaillé comme stagiaire dans mon studio et est allé à Haïti avec un groupe d’adolescents il y a quelques années. Je lui ai récemment rendu visite à Portland, dans l’Oregon, où iel vit, et j’ai découvert à quel point nous nous ressemblons et je suis totalement tombée amoureuse d’iel. Lorsque je suis allée dans les États du Grand Ciel, nous avons décidé de nous retrouver en Idaho.

Cai est venue avec l’amour de sa vie, Claire, et j’ai dit que je voulais faire une belle photo d’eux. Iels étaient vraiment comme des chatons ensemble, si doux, Cai avait récemment subi une opération du haut. Je voulais une lumière parfaite et une belle photo, alors nous avons pris trois photos. J’ai réussi à obtenir une photo vraiment spéciale d’eux qui rappelle à beaucoup la Pieta, la tendresse et l’amour entre eux sont si viscéraux et poignants. Leur déclaration a un impact énorme, tout comme les photos de tous les endroits à Bliss, Idaho.

 

Dans l'intimité des chambres de couples américains avec Barbara Peacock
Cai & Claire © Barbara Peacock
« Démanteler et reconstruire (le besoin de détruire est un besoin créatif, une remise à zéro naturelle), construire un foyer en toi, un foyer en moi. Ensemble, le foyer grandit toujours, il est toujours redéfini – démantelé et reconstruit. Nous nous voyons les uns les autres, nous faisons de la place pour les autres. Et ici, nous sommes toujours en sécurité à l’intérieur. » – Cai et Claire 28 et 29 ans. Bliss, Idaho

 

Barbara Peacock : Site – Instagram – American Bedroom

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