IA & Photographie avec la photographe et directrice artistique Frankie Allio
La photographe et directrice artistique Frankie Allio animera notre toute nouvelle masterclass « Photographie et IA » au mois de novembre 2024 ! L’Intelligence Artificielle, désormais incontournable dans notre société, s’invite dans nos stages et cours photo. Plongez dans un workshop immersif destiné aux photographes de tous niveaux et découvrez comment l’IA peut transformer vos images et décupler votre créativité aux côtés d’une experte dans son domaine. Ne manquez pas cette occasion de repousser les limites de votre art grâce à l’IA !
Découvrez notre nouvelle masterclass et une interview exclusive de Frankie Allio.
Masterclass Photographie & IA
Cette masterclass, dédiée à l’IA en photographie, vous invite à un voyage au coeur de votre créativité. Sur 2 jours, vous serez initié.e à la création et à la retouche photo réalisées grâce à l’intelligence artificielle. Après une présentation du travail de Frankie Allio, vous participerez à une recherche collective d’inspiration, à la création d’un moodboard ainsi qu’à l’installation du studio. Après une session prise de vue, vous vous exercerez à la retouche photo et à la partie post-production. Vous suivrez des ateliers techniques sur l’utilisation de l’IA, les outils et les techniques avec notamment la création d’assets IA sur Photoshop.
Frankie Allio, photographe et directrice artistique
Forte de 8 ans d’expérience, Frankie est connue et reconnue pour son utilisation novatrice de l’Intelligence Artificielle dans la création et la retouche photographique. Son parcours éclectique l’a amenée à travailler sur une grande diversité de projets, allant de la photographie de mode à la publicité, en passant par l’art contemporain. Elle a également collaboré avec une multitude de créateurs, tels que des chanteurs, des danseurs, des designers et des personnalités publiques, enrichissant ainsi son expérience de collaborations exceptionnelles.
La masterclass se déroulera les 23 et 24 novembre 2024 avec la photographe Frankie Allio, à Paris.
Pour en savoir plus sur Frankie Allio et notre masterclass Photographie et IA, découvrez notre interview exclusive !
Peux-tu nous dire quelques mots sur ton parcours et ce qui t’a amené à te lancer dans la photographie et la direction artistique ?
Je n’ai jamais été très bonne dans quelque chose en particulier. À l’école j’étais moyenne voire mauvaise. Ça a toujours été très dur pour moi d’aller chez la conseillère d’orientation pour lui dire ce que je voulais être plus grande, car vu mes notes, elle me disait que je ne pouvais pas rentrer dans les lycées/études adaptés à mes envies. J’ai cependant toujours été créative et passionnée, de films, de séries, de choses visuelles.
Je pense que c’est vers mes 13 ans. Mon oncle m’avait prêté un appareil photo pour aller à la ferme aux papillons de Honfleur (un spot incroyable). Et à mon retour, en montrant les images que j’avais prises, je me souviens que ma famille m’a félicitée de la qualité des images. Dans ma tête je me suis dis “je suis enfin douée dans quelque chose” et à partir de ce moment là, la photographie ne m’a plus jamais quittée.
J’ai suivi un parcours général jusqu’aux études supérieures où je suis entrée en école d’arts visuels à Tournai, en Belgique. Après mes études, je suis arrivée sur Paris, car pour les milieux artistiques il n’y a pas trop le choix. J’ai commencé un stage dans un studio de photo et pris un job alimentaire à côté. Et au fur et à mesure, j’ai vu comment tout ça fonctionnait, de la prise de contact au rendu final du projet.
La direction artistique est arrivée plus tard. De base je ne connaissais pas vraiment ce terme, ni ce métier. C’est lors de différents contrats qu’on m’a fait réaliser que, sans m’en rendre compte, je faisais de la direction artistique sur les missions sur lesquelles je bossais, car les gens me démarchaient pour ma créativité, ma vision et mes idées visuelles pour les projets.
Être directrice artistique et photographe me permet de pouvoir gérer visuellement mes projets de A à Z. Cette évolution naturelle m’a permis de développer une approche unique, où chaque photo est une œuvre réfléchie et chaque projet une aventure créative.
Comment en es-tu venue à travailler avec l'IA, l'as-tu rapidement intégré à tes créations ?
Dès le début où j’ai commencé la photo, perso et pro, j’ai aimé apporter à mon travail un style “original” à base de montages et de collages. J’ai commencé avec Photofiltre et je trouvais des astuces par tous les moyens pour donner à mes images un aspect science fiction/irréel. Ensuite, j’ai passé des aprems à trouver les bons PNG sur des sites gratuits pour les incorporer à mes photos.
L’apparition de l’Intelligence Artificielle a été pour moi une vraie révolution. Elle m’a fait gagner du temps, elle m’a simplifié sur le côté “droit d’image” et le prix de certains PNG. Elle m’a permise plus de fantaisies car je pouvais tester à l’infini des idées qui passaient par là en quelques clics.
L’IA m’a toujours intriguée par son potentiel à repousser les limites de la créativité humaine. J’ai commencé à explorer l’IA dans mes créations il y a quelques mois, au moment où la technologie devenait plus accessible et plus pertinente pour l’art visuel. Au départ, c’était un outil d’expérimentation, mais j’ai rapidement vu comment l’IA pouvait transformer la manière dont je crée et interagit avec mes œuvres. Elle est devenue un élément central de mon processus créatif, offrant des possibilités infinies d’exploration et de réinvention.
Pour toi, qu'est-ce que l'IA apporte à la photographie et au monde de l'art de manière générale ?
L’IA offre à la photographie et à l’art un potentiel révolutionnaire. Elle permet non seulement d’automatiser certaines tâches techniques, mais elle ouvre aussi des horizons complètement nouveaux pour la création. Par exemple, l’IA peut générer des compositions innovantes, analyser et interpréter des images sous des angles inédits, et même anticiper les tendances artistiques. Pour moi, l’IA est un catalyseur qui enrichit la palette des possibilités créatives, incitant les artistes à repousser leurs propres limites et à réimaginer l’art sous de nouvelles formes.
Qu'est-ce qui t'inspire dans ton travail, ton art ?
Je puise mon inspiration dans un mélange de cinéma, de séries, d’aprems sur Pinterest, de clips, et de tout ce qui touche à la science-fiction et aux thrillers. Les grands réalisateurs comme Christopher Nolan et Denis Villeneuve me fascinent par leur capacité à créer des mondes aussi complexes qu’envoûtants. J’aime la façon dont ils jouent avec le temps, la perception et l’esprit humain, ce qui me pousse à explorer de nouvelles dimensions dans mes propres créations.
Du côté de la musique et des visuels, des artistes comme Tyler, The Creator m’inspirent par leur audace et leur créativité sans limites. Leur capacité à combiner son et image pour créer une expérience totalement immersive c’est quelque chose que je cherche à intégrer dans mon travail. Et puis, quand j’étais plus jeune, Lady Gaga a été une révélation pour moi. Elle m’a montré qu’on pouvait être complètement déjanté, créer des visuels de dingue, et être fière de sa singularité.
Ces influences m’encouragent à sortir des sentiers battus, à ne pas avoir peur de repousser les limites, et à transformer mes idées folles en réalité. Mon travail est un espace où je peux combiner toutes ces passions, créer des univers captivants et partager ma vision avec le monde.
Qu'est-ce que tu aimes dans le fait d'enseigner et d'apporter tes conseils et ton expertise à nos graines de photographes ?
Ce que j’adore dans l’enseignement, c’est la diversité des participants que je peux rencontrer. Qu’il s’agisse de passionnés débutants qui viennent pour découvrir l’univers de la photographie ou de professionnels expérimentés qui cherchent à repousser leurs limites, chaque personne apporte quelque chose de spécial.
Partager ma passion avec des gens qui ont la même étincelle dans les yeux que moi est une expérience très enrichissante. J’adore voir les gens s’éclater en testant des nouvelles choses, et je suis là pour les encourager à foncer. C’est un vrai échange, et ça me motive à fond. Bref, enseigner, c’est une façon de partager tout ce que j’aime et d’apprendre aussi des idées folles d’autres personnes.
As-tu une collaboration en tête qui t'a particulièrement marquée ? Si oui, pour quelle(s) raison(s) ?
Honnêtement, je suis fière de toutes les collaborations que j’ai réalisé. Chaque projet que je partage sur mon Instagram est le résultat d’une rencontre unique où les gens viennent à moi pour ma patte artistique. Ce qui est génial, c’est qu’on me donne souvent carte blanche, ce qui me permet de vraiment m’exprimer tout en captant les attentes de mes partenaires.
Chaque contrat est une collaboration entre l’artiste et moi. On s’écoute, on échange, et au final, on crée quelque chose qui dépasse nos visions individuelles. J’ai eu la chance de bosser avec des personnes incroyables qui m’ont fait confiance. Chaque projet est gravé dans ma mémoire avec ses moments de satisfaction intense et ses petites angoisses de dernière minute.
Donc, si je devais choisir une collaboration en particulier, je dirais que c’est impossible. J’aime chaque projet pour ce qu’il est, avec ses hauts et ses bas, et je me rappelle de chaque détail et de chaque émotion partagée. C’est vraiment ça qui rend mon travail si passionnant et épanouissant.
Frankie Allio : Instagram
Changement climatique, Sarah Fretwell documente la montée des eaux dans le Pacifique
Sarah Fretwell met la photographie au service de la cause environnementale avec son projet « The Front Lines of Sea Level Rise in the Pacific« . Photographe, réalisatrice et directrice de la photographie, Sarah Fretwell consacre une partie de son temps à des projets personnels qui lui tiennent à coeur, tels que la montée des eaux et l’impact de celle-ci sur les archipels du Pacifique. Politologue et activiste du changement climatique, elle s’intéresse au sort des atolls menacés tels que Kiribati, Tuvalu et Chuuk. Dans ces endroits reculés et de faible altitude, la montée des eaux est une réalité visible du changement climatique. À travers ses images, elle livre également un message fort sur l’importance de la préservation de la planète et de ses ressources.
Découvrez notre interview exclusive de la photographe Sarah Fretwell.
Quelle est votre histoire avec la photographie ?
Enfant, on m’a offert un petit appareil photo que j’emportais partout avec moi. Au départ, j’ai commencé à photographier (et à enregistrer sur un magnétophone) pour partager avec mes parents et mes grands-parents les endroits que je visitais dans le monde et que je savais qu’ils ne verraient jamais. Puis, après avoir voyagé au Népal au milieu de la vingtaine, je me suis transformée en anthropologue visuelle, cherchant à comprendre les expériences de vie des autres à travers mon objectif.
Mon travail a connu de nombreuses itérations qui évoluent et changent avec moi. Ayant appris toute ma vie, je suis toujours avide de nouvelles informations et de nouvelles expériences pour comprendre la condition humaine. À l’origine, lorsque j’ai commencé à documenter la vie des gens, les différences me sautaient aux yeux.
Cependant, après avoir travaillé en République démocratique du Congo, j’ai compris que « Quels que soient notre pays, notre ethnie, notre sexe ou notre situation, nous voulons tous la même chose : l’amour, la communauté et une bonne vie ». La majorité de mon travail est effectuée en tant que réalisatrice ou directrice de la photographie. Cependant, je suis toujours enthousiaste lorsque je peux ralentir et utiliser mon appareil photo. C’est toujours mon premier amour.
Votre série « The Front Lines of Sea Level Rise in the Pacific » traite de la montée des océans. Pourquoi ce choix ?
J’ai toujours été obsédée par la culture et les eaux tropicales de l’Océan Pacifique. J’ai également passé plus de temps dans l’eau que sur terre. Je suis donc attirée par ces cultures centrées sur l’océan.
En tant que politologue et activiste du changement climatique, je me suis intéressée de près au sort des petites nations insulaires en développement, confrontées à la montée du niveau des mers et au changement climatique. Je souhaitais personnellement commencer à documenter ces lieux à un moment charnière, avant qu’ils ne changent à jamais. Dans ces atolls de faible altitude, les enfants qui y vivent seront les derniers à y grandir car la terre aura disparu pour la génération suivante.
J’ai eu le privilège de parcourir 4 000 milles nautiques à travers l’Océan Pacifique, en tant que correspondante à bord pour la Fondation Tara Oceans. Ces îles sont isolées, difficiles à atteindre et coûteuses. Se rendre sur ces îles à bord d’un laboratoire scientifique, déguisé en bateau de 119 pieds, visiter des atolls isolés pour parler avec les habitants, prélever des échantillons de corail et constater de visu l’impact du changement climatique, a été une opportunité vraiment unique. Cela m’a permis de faire des recherches et de prendre des photos. Puis de retourner sur le bateau, d’analyser mes résultats et de poser d’autres questions à des scientifiques de renommée mondiale.
Vous avez choisi Kiribati, Tuvalu et Chuuk, qui sont tous situés dans l'océan Pacifique. Avez-vous une histoire commune avec ces pays ou les avez-vous choisis parce qu'ils représentent explicitement les dommages naturels causés par l'élévation du niveau de la mer aujourd'hui ?
Tuvalu et Kiribati étaient des choix évidents pour moi. Ils sont souvent considérés comme le « canari dans la mine de charbon » en ce qui concerne l’élévation du niveau de la mer. Comme ces nations insulaires sont des atolls de faible altitude – dont le point le plus haut ne dépasse que de quelques mètres le niveau de la mer – elles sont confrontées à la réalité du changement climatique depuis plusieurs années déjà.
Des voisins autrefois pacifiques se disputent aujourd’hui les terres. Car les familles doivent se déplacer de plus en plus loin à l’intérieur des terres en raison de la perte de terrain et des inondations. Les gens migrent des îles extérieures, submergeant les installations sanitaires et les infrastructures limitées des petites capitales. Avec la surpêche, la ciguatera (une neurotoxine provoquée par des algues dans certains types de poissons tropicaux) et l’eau salée qui s’infiltre sous le sol dans les jardins et tue la nourriture, les gens perdent la capacité de vivre de la terre.
J’ai trouvé que Chuuk présentait un contraste intéressant pour plusieurs raisons. Il s’agit d’une série de 14 îles et atolls volcaniques. Bien qu’elles soient situées à une altitude plus élevée et qu’elles disposent d’une agence de protection de l’environnement bien établie, elles sont également confrontées à de nombreuses réalités liées au changement climatique.
Toutes ces îles sont confrontées à des problèmes majeurs : la gestion des ressources naturelles (vie, poisson, faune et eau) et des déchets, le développement de leurs petites économies et la lutte contre le changement climatique. J’aimerais étendre le projet aux nations insulaires qui évoluent rapidement, telles que Wallace et Futuna, les Tuamotu, les Îles Salomon et le Vanuatu.
Vous avez pris des photos des habitants de ces pays. Avez-vous pu leur parler de la façon dont ils perçoivent l'urgence climatique à laquelle ils sont confrontés ?
J’ai eu l’occasion de visiter plusieurs de ces nations insulaires éloignées – et même des atolls extérieurs plus petits où les gens sont étroitement liés aux cycles de la nature – pour interviewer des premiers ministres, des responsables de l’adaptation au climat et des gens ordinaires.
L’un des principaux problèmes est que l’on n’a pas l’impression qu’il s’agit d’une situation d’urgence parce qu’elle se produit relativement lentement. La vie s’adapte et continue. Certaines personnes construisent des murs de soutènement en sacs de sable de plus de 12m de haut à l’aspect surréaliste. Tandis que d’autres nous ont dit qu’elles ne s’inquiétaient pas parce que : « Dieu a promis qu’il n’enverrait plus jamais de grandes inondations ».
Tout le monde ici est aux prises avec les conséquences du changement climatique et l’élévation du niveau de la mer. Les îles changent tous les jours et rétrécissent à chaque tempête. Les plages (les jardins des gens) disparaissent et les tempêtes sont de plus en plus violentes. Les gens d’ici savent que leur faible empreinte carbone n’est pas à l’origine de cette situation. Ils comprennent que leur sort est entre les mains de la communauté mondiale, qui doit contribuer à atténuer le changement climatique.
« Les îles changent tous les jours et rétrécissent à chaque tempête.«
Lorsque l’on observe ces atolls isolés, la question n’est pas de savoir si le changement climatique est réel. Mais plutôt de savoir à quelle vitesse il se produira et où pourront-ils aller. L’une des personnes avec lesquelles j’ai discuté et dont les commentaires m’ont toujours marquée est le coordinateur national du changement climatique pour le président de Kiribati, Choi Eting :
« Nous avons cette nature combative qui nous permet de rester dans notre pays. Vous pouvez considérer que vous êtes comme le capitaine du navire – vous coulez avec votre navire. C’est une question de fierté. Il s’agit d’être ce que nous sommes. Où irions-nous ? Serions-nous toujours I-Kiribati après cela ? Personnellement, c’est ainsi que je vois les choses pour mon pays, et je pense que mon premier réflexe serait de couler avec lui. Mis à part le fait scientifique que nous n’avons [que] 50 ans [avant que la terre ne soit inhabitable]… Personnellement, j’aimerais rester en I-Kiribati [sur notre terre] et conserver mes propres traditions et valeurs culturelles ».
L’autre chose qui m’a vraiment frappée, c’est que si nous ne gérons pas nos ressources de manière à protéger la biodiversité et les ressources limitées comme le poisson et l’eau douce, peu importe que les humains survivent au changement climatique, car nous n’aurons pas ce dont nous avons besoin pour vivre. Le moment est venu de rétablir l’équilibre. L’élévation du niveau des mers et le changement climatique ne sont pas des problèmes que nous pouvons résoudre par la consommation.
Quelle vision souhaitez-vous que le public ait de votre travail ?
Le point le plus important à retenir est que l’élévation du niveau des mers n’est pas un problème qui se pose dans d’autres endroits, sans lien avec vous. Dans notre économie mondiale, chaque décision que nous prenons a un impact sur l’environnement et les populations du monde entier. Des choses comme faire fonctionner inutilement votre climatiseur, prendre des vols superflus ou conduire une voiture qui consomme beaucoup d’essence sont vraiment, vraiment importantes.
La solution est entre nos mains à tous. D’une certaine manière, personne d’autre que vous et moi ne résoudra le problème du changement climatique ! Je pense que vous voyez où je veux en venir ? Les individus prendront des mesures individuelles et, en fin de compte, agiront en tant que collectivité. De nombreuses personnes sont paralysées, pensant qu’elles ne peuvent rien faire et attendant que « quelqu’un d’autre trouve la solution ». En travaillant avec les plus grands scientifiques du monde, les premiers ministres et les responsables de la stratégie de lutte contre le changement climatique de nations entières, je me suis rendue compte que personne d’autre n’y parviendra. Il faudra une action collective massive qui ne se limitera pas à une approche descendante.
Une opportunité de transformation
Nous devons mettre de l’ordre dans notre propre maison en tant qu’individus. Car, en réalité, cette « crise », comme tout décès ou épreuve dans la vie humaine, est une énorme opportunité de transformation. Nous sommes dans ce pétrin à cause d’une conscience collective fondée sur la peur et la pénurie, qui doit changer pour que les affaires et l’économie changent. Le discours actuel des entreprises et des gouvernements est « l’économie avant tout ». Cependant, si les humains ne peuvent pas vivre sur la planète, l’économie n’aura pas d’importance.
D’un point de vue plus indigène, nous avons perdu le lien avec la Mère. Nous devons le rétablir pour nous rappeler qui nous sommes et ce qui est essentiel. Les individus ont besoin de retrouver leur autonomie pendant cette période pour apporter des changements là où ils le peuvent. De nombreuses personnes n’ont même pas de point de départ pour comprendre les réalités du changement climatique ou les mesures tangibles qu’elles pourraient prendre. Les grandes entreprises et les gouvernements doivent procéder à des changements massifs. Mais nous ne pouvons pas nous contenter d’attendre qu’ils nous soient imposés. Nous avons tous la possibilité d’influer sur le changement climatique dès maintenant par les choix quotidiens que nous faisons sur la façon dont nous vivons et sur les priorités que nous nous donnons.
Je veux emmener les gens en première ligne, leur faire comprendre l’urgence de la situation, humaniser la crise, impliquer les gens au plus profond d’eux-mêmes, faire en sorte que ce soit pertinent pour leur vie et les encourager à prendre des mesures tangibles dans leur propre vie pour changer les choses.
Paysages poétiques et nature onirique par Francisco Gonzalez Camacho
Le photographe Francisco Gonzalez Camacho nous dévoile son univers onirique et poétique et nous invite à la réflexion avec de doux clichés. Originaire d’Espagne, le photographe est aujourd’hui installé en Finlande. Il a également vécu plusieurs années au Royaume-Uni. Ces diverses expériences de vie l’ont amenées à contempler de plus en plus la nature et à la photographier. Ses images nous dévoilent une vision singulière, entre monde imaginaire et réalité parallèle, de la nature et laissent une place importante à notre imagination et interprétation personnelle.
Découvrez notre interview exclusive de Francisco Gonzalez Camacho.
Pouvez-vous nous parler un peu de vous et de votre parcours ?
Je suis un photographe espagnole de 33 ans, actuellement basé en Finlande, où je termine une maîtrise en photographie à l’université d’Aalto. J’ai commencé à étudier la photographie en 2012 dans ma ville natale, Grenade. J’ai également vécu cinq ans au Royaume-Uni, où j’ai obtenu une licence en photographie documentaire à l’université de South Wales. C’est vers 18 ans que j’ai commencé à m’intéresser à la photo. Enfant, j’aimais déjà jouer avec le télémètre et le caméscope de mon père.
Qu'est-ce qui vous a inspiré la série Elsewhere ?
Cette série a été directement influencée par mon processus personnel d’immigration en Finlande, que j’ai effectué seul et pendant la pandémie mondiale. L’adaptation à une culture entièrement nouvelle dans ces circonstances a été difficile à vivre. C’est pourquoi j’ai commencé à passer beaucoup de temps à photographier la nature, en utilisant le paysage comme une forme de stratégie de copie. Avec le temps, il est devenu naturel de rassembler tous ces travaux, ce qui s’est traduit par la publication d’un livre de photos et par diverses expositions.
Comment décririez-vous votre style photographique ?
Mon style photographique a largement évolué au fil des ans. J’ai une formation de photographe de rue et de documentariste, mais je me concentre désormais davantage sur les beaux-arts, en explorant une variété de techniques d’impression, notamment la photogravure. À l’avenir, je me vois pousser encore plus loin l’expérimentation et la coalition avec d’autres formes artistiques, telles que la gravure, et m’éloigner peu à peu d’une approche purement photographique classique.
Pourquoi avez-vous choisi la colorimétrie pour cette série ?
Mon idée en prenant ces photos n’était pas de créer une représentation exacte du paysage, mais plutôt de créer une sorte de monde imaginaire et parallèle. L’utilisation de l’infrarouge était un choix naturel, non seulement d’un point de vue esthétique, car j’aime beaucoup l’aspect graphique et contrasté, mais aussi d’un point de vue conceptuel, pour sa capacité à capturer une partie différente du spectre visuel par rapport à l’homme.
Nicola Ducati dévoile la beauté du monde à travers sa diversité
Nicola Ducati est un photographe italien né en 1973 dans une petite ville des Alpes italiennes. C’est très tôt que la passion du voyage s’empare de lui. Dès l’âge de 18 ans, Nicola part à la découverte du monde, à la recherche de sa beauté et à la rencontre de l’humanité. Sa photographie raconte des histoires, celles des personnes qui croisent son chemin. Nicola photographie ce qui lui semble important de partager, ce qui l’émeut, avec l’envie de transmettre ces émotions à son tour à travers ses images. En voyageant, le photographe franchit les frontières, qu’elles soient physiques ou mentales. Il s’enrichit alors de la diversité du monde et la partage à travers des portraits saisissants.
« La photographie est un outil pour transformer les souvenirs et les sentiments en héritage. » – Nicola Ducati
Nicola Ducati, son parcours et ses débuts dans la photographie
De nature curieuse, Nicola Ducati a fait la rencontre de la photographie un peu par hasard. C’est sa fascination pour un appareil photo, alors qu’il est encore enfant, qui a été une révélation pour le futur photographe. Après avoir tenté de nombreuses approches, pratiqué la photographie sous divers angles et aiguisé son regard, Nicola opte pour la photographie de voyage et le portrait.
« J’ai eu la chance de voyager très tôt avec des photographes très talentueux, qui sont devenus par la suite des amis, et qui m’ont fait comprendre que la beauté, même si elle est recueillie dans les coins les plus humbles de la terre, est un moyen puissant de raconter le monde et son histoire. » – Nicola Ducati
Sa pratique de la photographie
À travers sa photographie, Nicola Ducati explore les lieux qu’il découvre et recherche la beauté du monde dans sa diversité. Pour lui, la photographie est un langage puissant qui permet d’exprimer ce que l’on ressent et de le transmettre. Avec ses photographies, Nicola souhaite raconter des histoires et créer une empathie entre le spectateur et le sujet, tout en laissant place à notre imagination. Aujourd’hui, photographie et voyages ne font qu’un pour l’artiste, qui ne peut les dissocier.
Chaque photographie, tout comme chaque oeuvre, est le résultat d’un long processus créatif. De la planification du voyage, au hasard des rencontres en passant par le souci du détail et la chance d’avoir une belle lumière au bon moment ! Le photographe trouve son inspiration autour de lui et notamment auprès d’autres photographes.
« De nombreux photographes m’ont inspiré et encouragé à chercher ma propre façon de « voir ». Des photographes célèbres capables de suggestions inatteignables et des photographes moins connus mais talentueux, au style unique et poétique. Avec certains d’entre eux, j’ai voyagé, étudié, appris et établi une relation d’amitié et de respect. » – Nicola Ducati
Sa relation avec son sujet
Grand passionné de voyages, c’est d’abord majoritairement à travers la photographie de paysage qu’il s’exprimait. Passer du paysage au portrait n’a pas été facile pour le photographe de par sa timidité. Mais grâce à sa volonté, il a pu dépasser cette difficulté, ce qui lui permet aujourd’hui de réaliser de superbes portraits aux quatre coins du monde. Le fait de voyager pour ses images l’amène à découvrir de nombreuses cultures et traditions. En fonction des pays, il sera au premier abord plus ou moins simple de réaliser des portraits d’inconnus. Mais selon Nicola, avec la politesse, le respect des traditions et des gens, il est généralement rare que les personnes montrent une quelconque hostilité à l’égard du photographe.
Pour réaliser ses images, Nicola Ducati est équipé d’un matériel de base, lui permettant de voyager facilement, avec quelques objectifs fixes. Il capture toujours ses portraits en lumière naturelle. Afin de conserver la spontanéité du sujet, il n’essaie pas de le faire poser. La volonté du photographe est qu’ils agissent de manière naturelle, comme ils le feraient d’ordinaire. Nicola soigne néanmoins les détails sur chacune de ses images, les rendant tout à fait remarquables.
« L’intention est de rendre naturellement leur beauté et leur caractère unique sans artefacts. » – Nicola Ducati
Un souvenir marquant
Avec tous ces voyages et ces rencontres, Nicola Ducati a vécu de nombreuses expériences, certaines qui le marqueront à vie. Nous lui avons demandé s’il avait un souvenir à nous partager, un moment qui l’a particulièrement marqué au cours de l’une de ses prises de vue. Il nous parle alors de sa série Red Pamir, prise en Afghanistan quelques jours avant le retour au pouvoir du régime taliban, à laquelle il est très attaché, pensant souvent aux sujets qu’il a pu représenter et espérant qu’ils aillent bien.
« La photo la plus emblématique de la série est celle de la fille rouge, qui représente une jeune fille des hauts plateaux afghans à l’intérieur de sa tente nomade. La beauté dans la simplicité d’un geste, l’humanité dans le regard d’une jeune fille, le besoin de parler d’un peuple ancien méconnu.
Découvrir une petite parenthèse de beauté dans un endroit oublié et reculé comme celui-ci, vous oblige à parler d’eux, de leurs yeux qui crient doucement « nous aussi nous existons, nous aussi nous voulons un coin de la planète qui nous appartienne ».
C’est un devoir de raconter leur beauté avant qu’elle ne se dissolve dans les vagues de l’immense océan de modernité dans lequel nous sommes tous immergés.
Après les récents et terribles événements survenus en Afghanistan, il ne s’agit pas seulement de la représentation esthétique d’une histoire ou d’un hommage à une tradition, mais malheureusement aujourd’hui d’un rare témoignage d’un peuple effacé de l’histoire. Ce destin qui nous domine toujours et qui nous ébranle toujours. C’est aujourd’hui un souvenir de liberté. » – Nicola Ducati
Dualité et contraste : la Street Photography de Vincenzo Barone
Le photographe Vincenzo Barone, originaire d’Italie, nous dévoile son univers photographique où ombres et lumières créent de superbes contrastes. Particulièrement attiré par la Street Photography, Vincenzo fait de la rue son terrain de jeu photographique. La particularité des images présentées dans cet article (appartenant aux séries photo Shell et Anatomy of the Void) est que nous ne distinguons jamais les visages des sujets. Volonté du photographe pour diverses raisons, ce choix artistique laisse place à l’imagination du spectateur et ajoute au mystère de la scène de rue capturée.
Découvrez notre interview exclusive du photographe Vincenzo Barone.
Pouvez-vous nous dire quelques mots sur votre parcours et ce qui vous a mené à la photographie ?
Je suis italien et, suite à une série de circonstances étranges, je me retrouve en France depuis 2011. Mes principales passions ont toujours été le cinéma, la musique et la littérature : j’ai utilisé ces médiums pour m’exprimer tout au long de ma vie. La photographie s’est présentée comme une autre pièce du puzzle dans ma recherche d’expression. Celle-ci a retenu mon attention pour son immédiateté grâce à la photographie numérique. J’ai commencé en juillet 2020. Dès le début, j’ai été particulièrement attiré par la photographie de rue. J’ai consacré la première année à m’entraîner méticuleusement, à apprendre les bases et à expérimenter au maximum. J’ai alors immédiatement eu envie de participer à différents concours (certains gagnés et d’autres avec des classements appréciables) et d’exposer dans différents pays. Je collabore actuellement avec la galerie d’art « Gallery A », située à Lille.
Qu'est-ce que vous aimez dans la Street Photography ?
Ma recherche photographique trouve son point central dans la rue, parmi les gens, dans le chaos tranquille de la vie quotidienne et la surprise de la routine. Tout ce qui est ambigu, caché dans la lumière du soleil et dans l’ombre, peut me fasciner. La présence humaine est essentielle dans mes photos. Ce qui ne se voit pas et surtout ce qui est perçu de manière nébuleuse représente la véritable essence de ma recherche. En photographie de rue, j’aime l’excitation provoquée par un bon cliché, tout comme la frustration de ne pas pouvoir prendre une photo décente pendant des mois.
Pourquoi cette volonté de masquer les visages dans la majorité des images de ce projet Shadows, composé notamment des séries "Shell" et "Anatomy of the Void" ?
Sauf s’il s’agit d’un projet de photographie documentaire, je n’aime pas montrer les visages des sujets. Ils sont souvent obscurcis par les ombres, cachés derrière des chapeaux ou partiellement masqués. Principalement parce que cela me dérangerait d’être photographié dans la rue et donc, par souci de cohérence, je l’évite dans la plupart des cas. Mais ce choix est évidemment aussi fait pour ajouter un élément de mystère supplémentaire aux photos que je prends.
Que représentent pour vous ces ombres et ces contrastes ? Y a-t-il une signification allant au-delà de l'esthétique ?
La dichotomie entre la lumière et l’ombre m’a toujours fasciné visuellement. Ce que nous ne pouvons pas voir clairement, ce qui est caché, met en mouvement notre perception personnelle : cette obscurité est-elle effrayante ou rassurante ? Fondamentalement, le contraste et la dualité ont toujours fait partie de ma personnalité et cette technique me permet d’exprimer cette facette de moi grâce aux surprises et aux scénarios que la rue me réserve.
Plongez dans l'univers poétique et vintage de Tiffany Roubert
Il y a des étés que l’on aimerait ne jamais voir se terminer, des étés où chaque instant mériterait d’être précieusement conservé. Source de découvertes, de souvenirs mémorables et de bonheurs partagés, l’été nous enivre de ces précieux moments. Tiffany Roubert, photographe française qui a posé ses valises à Londres, nous emporte avec elle dans un tourbillon poétique et vintage, où l’été ne disparait jamais. Toile de fond de sa photographie, voyages et chaudes lumières nous transportent grâce à un puissant sentiment d’évasion.
Photographie analogique et processus artistique
Tiffany Roubert réalise ses images guidée par son instinct. Jamais bien loin d’un appareil photo, elle saisit chaque occasion qui se présente à elle pour réaliser de magnifiques clichés. Préférant le charme des films plutôt que du numérique, Tiffany pratique la photographie analogique pour son authenticité et l’émotion unique qu’elle transmet.
« J’ai toujours eu du mal à définir mon style photographique. Je crois que je crée mes images de manière assez instinctive, ce qui rend difficile de les expliquer parfois. Je réalise mes photos exclusivement sur film, car c’est ce qui me fait ressentir le plus. La photographie analogique, avec ses processus plus lents et réfléchis, m’oblige à être plus présente et attentive à chaque instant. Ça contraste avec la rapidité des appareils numériques, qui peuvent parfois rendre la pratique plus mécanique et moins émotionnelle pour moi.
Le choix du film m’amène à vraiment prendre mon temps pour composer chaque image, à penser à la lumière, à l’angle, et aux détails qui pourraient autrement passer inaperçus. Cette pratique de la photographie analogue me permet aussi de me connecter profondément à mon sujet. J’ai la chance d’avoir des marques qui me font confiance pour créer pour elles sur film, reconnaissant l’authenticité et l’émotion unique que cette méthode apporte à chaque projet. Cette confiance me motive à explorer davantage et à continuer à affiner ma photographie, tout en restant fidèle à mon approche instinctive. » – Tiffany Roubert
Le voyage et l'été, deux thématiques centrales
Le pouvoir de la photographie est tel, qu’en un regard nous voyageons avec la photographe. Et c’est notamment grâce au voyage que Tiffany découvre et tombe sous le charme de la photographie. Devenu son moyen d’expression créative, l’artiste conte des histoires à travers chaque image qu’elle réalise.
« Ces thématiques sont parmi les plus importantes, sinon les plus cruciales pour moi. Le voyage m’a fait découvrir la photographie en 2012, pendant une année passée en Australie. Quant à l’été, il m’inspire par ses couleurs, sa lumière, et les peaux davantage exposées. Originaire du sud de la France, j’ai décidé il y a environ dix ans de faire de la capitale anglaise mon chez-moi. Il peut sembler étrange que j’aie choisi une ville si grise, sachant que la lumière et l’été m’inspirent tant. Mais j’adore vivre ici et c’est peut-être ce contraste qui me pousse à voyager toujours plus. » – Tiffany Roubert
Inspirer et transporter
Une certaine nostalgie poétique se dégage des images de Tiffany. Nous lui avons demandé ce qu’elle souhaitait transmettre à travers ces images…
« Je souhaite inspirer. J’aime penser que quelqu’un qui voit mes photos se sente emporté vers un ailleurs, même pour quelques secondes, se questionne… ou ait simplement envie de saisir son appareil photo et parte créer à son tour. » – Tiffany Roubert
Chromie - Les photos de surf de SergDady nous transportent au creux de la vague
La galerie Graine de Photographe est heureuse d’accueillir l’exposition Chromie du photographe SergDady, aka Adrien Lahaye, représenté par Sails & Rods, jusqu’au 11 septembre 2024. Alors que la cérémonie d’ouverture est désormais dans moins d’un mois, les Jeux Olympiques de Paris s’apprêtent à investir la capitale. Pendant plusieurs semaines, attendez-vous à vibrer au rythme du sport ! Emblématique des sports estivaux, le surf est au coeur de notre nouvelle exposition. Tandis que les épreuves de surf se produiront à Tahiti sur la célèbre vague de Tehupo’o, laissez-nous vous mettre dans l’ambiance avec les superbes photographies de surf du photographe SergDady.
Soirée de clôture de l’exposition en présence de l’artiste le jeudi 5 septembre à partir de 18h30.
La série Chromie du photographe SergDady a pris place dans nos locaux parisiens jusqu’au 11 septembre 2024. Le photographe sublime la discipline sportive et les surfeurs, les photographiant au plus près de la vague dans un environnement extraordinaire baigné de lumières saisissantes. L’océan fait partie intégrante du travail photographique de SergDady, qui ne fait plus qu’un avec lui. Vous pouvez retrouver des tirages d’Adrien à la vente sur le site de la galerie en ligne Sails & Rods.
Pour être présent.e lors de la soirée de clôture en présence de l’artiste, réservez dès maintenant votre invitation gratuite.
Afin d’en apprendre plus sur le photographe SergDady et sa série Chromie, découvrez notre courte interview exclusive.
Peux-tu nous dire quelques mots sur ton parcours et tes débuts en photographie ?
Je viens du dessin, avec une approche graphique assez soutenue. J’ai fais une fac d’art et de cinéma à Bordeaux. J’ai toujours été attiré par le mouvement du Fauvisme et son audace dans les recherches chromatiques.
Mes débuts en photographie se sont faits au lycée, mes premières expositions, premiers concours… J’utilisais le matériel de mon père. Venant du dessin, la composition et les couleurs sont à mon sens deux choses essentielles pour raconter correctement une prise de vue.
Mes premiers pas dans la photo étaient autour du questionnement. J’ai à coeur de questionner le spectateur, le bousculer, avec beaucoup d’abstrait. J’essayais de montrer le beau dans le sale, le « moche », ce qu’on ne voit pas ou qu’on ne veut pas montrer. Le but était de révéler, étonner mon public. Je garde une trace de ce penchant encore aujourd’hui. J’aime révéler un outsider. Les gens sont souvent surpris de savoir que mes photos viennent de Charente-Maritime.
J’ai continué la photo en reportage lors d’une mission humanitaire en République Dominicaine après les ouragans. J’avais 19 ans, c’était la première fois que je mettais de l’humain dans mes photos.
Par la suite, j’ai continué dans le portrait. Puis s’en vient une pause de 5 ans, je devient papa et j’effectue un changement de cap. Je mets mes compétences au service de la maison Hermès. Cette expérience, aussi belle soit elle, m’emmène trop loin de la photo, de ma famille et de l’océan. En 2019, je commence une nouvelle page blanche et je reprends mon activité de photographe en arrivant à Royan.
D'où vient ton intérêt pour la mer et le surf ?
J’ai grandi en partie sur le bassin d’Arcachon. La mer, c’est d’abord l’océan, les plages du nord des Landes et quoi de mieux pour vivre l’océan que le bodysurf puis le surf. Pour comprendre l’océan, le surf est un moyen parfait. On décrypte, on analyse et on encaisse. L’océan devient un personnage, avec ses différents caractères. Parfois accueillant parfois repoussant, et parfois les deux à la fois. Il y a aussi un phénomène d’addiction.
Techniquement, comment réalises-tu tes photos ? Par quelles étapes créatives passes-tu pour obtenir le résultat final ?
Comme pour le dessin, où j’aime utiliser plusieurs stylos, la photographie c’est pareil. Pour chasser les meilleurs moments de la journée, il faut être mobile et adaptable. J’utilise un reflex ou l’argentique quand je suis à terre, un drone pour les prises de vues aériennes et un caisson étanche pour être dans les vagues. Chaque photo est une prise, une capture. Ce moment figé est couplé à une ambiance, un ressenti. C’est en postprod que je vais travailler l’image pour faire ressentir au spectateur l’ambiance de cet instant.
Y a-t-il une photographie, exposée chez Graine de Photographe, qui te tient particulièrement à coeur ? Si oui, pour qu'elles raisons ?
Cette photo représente pour moi l’allégresse. Simon est seul dans l’eau. Le soleil n’a pas encore passé la dune, les couleurs sont présentes mais personne d’autre sur des kilomètres de côte n’est là pour les apprécier. Ce matin là, personne n’a cru aux conditions de surf pourtant exploitables. Personne, sauf nous et la faune.
Le drone en action prend la trajectoire d’une mouette croisant celle de Simon, seul sur la vague. Ce sentiment d’être seul au monde et de pouvoir partager ce moment privilégié.
Pour être présent.e lors de la soirée de clôture en présence de l’artiste, réservez dès maintenant votre invitation gratuite.
Premier Exemplaire - Le magazine pour la jeune photographie évolue !
Il y a quelques mois, nous vous parlions de Premier Exemplaire, le webzine dédié à la jeune photographie et accessible en ligne. Aujourd’hui, le projet porté par Maëva Benaiche évolue et a besoin de ses lecteurs. La vocation du magazine est de donner de la visibilité à des photographes encore méconnus et à des talents émergents. Après plusieurs éditions en ligne qui ont rencontré un fort succès, Maëva Benaiche voit plus grand pour Premier Exemplaire : le lancement d’un format papier !
Découvrez la nouvelle étape du magazine et comment soutenir ce beau projet.
Premier Exemplaire oeuvre pour donner de la visibilité et mettre en lumière les projets de la jeune photographie, entendez par là « la photographie restée jusque-là cachée, non montrée », selon les mots de Maëva. À chaque numéro, un thème est abordé et 10 photographes sont sélectionnés pour illustrer cette thématique commune. Un thème commun donc, mais des regards individuels et uniques apportant une richesse artistique et culturelle.
Deuxième chapitre pour Premier Exemplaire
Déterminée à voir Premier Exemplaire prendre vie sur papier, Maëva Benaiche entame une refonte du projet et fait appel au soutien de ses lecteurs pour la naissance de celui-ci. Après être paru mensuellement pendant plusieurs mois, le webzine est passé en trimestriel depuis février afin d’assurer cette transition. Car avec le nouveau format, la magazine paraîtra en 4 numéros ; Septembre 2024, Décembre 2024, Mars 2025 et Juin 2025. Une nouveauté en plus, une seule thématique développée sur quatre numéros. Et la première thématique choisie pour ces quatre premiers numéros n’est autre que « LES 4 ÉLÉMENTS », à savoir l’Eau, la Terre, l’Air et le Feu.
Vous souhaitez soutenir le projet ? Contribuez à la campagne de financement lancé par Maëva Benaiche !
Découvrez-en encore plus sur le magazine sur son compte Instagram !
Maëva Benaiche : Site – Instagram
La photographie d'architecture dans l'oeil de Jack Fleming
Formé dans un premier temps en tant que graphiste, Jack Fleming se tourne progressivement vers la photographie. Son thème de prédilection : la photographie d’architecture, entre gratte-ciel modernes et bâtiments historiques, offrant des perspectives uniques. En s’installant à Londres, sa fascination pour l’architecture prend une nouvelle dimension, l’amenant à explorer la ville à travers l’objectif de son appareil photo, dévoilant des formes abstraites et des motifs captivants. Son exploration artistique ne se limite pas à la photographie ordinaire, il joue également avec les prouesses techniques portées par l’IA. Jack pousse ainsi les limites de la créativité, combinant techniques traditionnelles et innovations technologiques.
Plongez dans l’univers architectural du photographe Jack Fleming.
Pouvez-vous nous parler un peu de votre parcours ? Comment la photographie est-elle entrée dans votre vie ?
Grâce à ma formation de graphiste, la photographie a toujours été présente dans mon travail. Avec le graphisme, j’ai appris à rechercher les lignes directrices et les motifs dans la photographie, ce qui est devenu un thème récurrent dans mes photographies d’architecture. L’architecture a commencé à occuper une place plus importante dans ma vie lorsque j’ai déménagé à Londres. J’ai utilisé mon objectif pour explorer la ville et j’ai souvent trouvé des formes abstraites intéressantes en levant les yeux vers des bâtiments emblématiques.
Pourquoi l'architecture ? Qu'est-ce qui vous plaît dans ce type de photographie ?
Aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours été fasciné par l’architecture londonienne et je pense que Londres possède une gamme très variée de gratte-ciel ultra modernes et de structures parmi les plus anciennes du monde, le contraste est incroyable. J’aime les bâtiments les plus récents pour leurs motifs cohérents et leurs formes uniques. Avec la technologie moderne apparaissent de nouvelles façons de construire et de nouvelles idées qui sont étonnantes sous tous les angles.
J’aime essayer de trouver de nouvelles façons de voir les choses, et donner une nouvelle perspective à quelque chose que l’on voit habituellement de loin est un défi amusant pour moi. En tant que personne créative, j’aime trouver de nouvelles façons de prendre des photos et essayer de nouvelles technologies pour créer quelque chose d’unique.
Techniquement, comment prenez-vous vos photos ?
J’utilise une combinaison d’un iPhone et de mon Sony a7iii pour prendre mes photos. L’iPhone est idéal lorsque je suis en déplacement et que je vois quelque chose de cool. Les appareils photo des smartphones sont incroyablement performants, surtout lorsqu’il s’agit de vidéos. Mon appareil Sony me permet d’être plus créatif avec les réglages et je l’utilise généralement lorsque j’ai l’intention de sortir et de prendre des photos d’architecture.
Quelles sont les étapes du processus qui mènent au résultat final ?
La plupart de mes meilleurs travaux sont le fruit d’un jeu avec l’imagerie et d’essais d’idées différentes. Je regarde mes photos et je les fais défiler pour voir ce que j’ai capturé, et généralement une idée me saute aux yeux. Souvent, j’utilise Lightroom pour jouer avec les détails de la photo, mais il m’arrive aussi d’utiliser Photoshop pour créer une composition abstraite. Dans Photoshop, j’utilise beaucoup le masquage et l’outil de perspective pour m’aider à créer quelque chose d’intéressant.
Utilisez-vous parfois des logiciels de manipulation d'images ou d'IA ?
Oui, j’utilise le système d’IA de Midjourney. Je l’ai trouvé intéressant à utiliser et il est incroyablement puissant. D’un point de vue créatif, c’est un outil brillant pour essayer de nouvelles idées et créer quelque chose que vous ne pouvez pas photographier. C’est également un bon outil pour stimuler votre créativité et vous faire réfléchir. Cela dit, rien ne peut enlever le pouvoir d’une vraie photo ou le pouvoir de l’art. Je pense qu’avec toutes les discussions autour de l’IA, cela va mettre l’accent sur ce que signifie être humain, désolé d’être si profond haha.
En regardant votre compte Instagram, on voit que vous avez pris des photos dans plusieurs pays. Y a-t-il un pays dont l'architecture vous inspire particulièrement ? Si oui, pourquoi ?
Récemment, j’ai visité Bangkok qui est un terrain de jeu pour les photographes d’architecture, j’étais comme un enfant dans un magasin de bonbons ! Il y a tellement de bâtiments et de gratte-ciel incroyables rassemblés dans une seule ville. L’architecture moderne y est comme nulle part ailleurs. Les centres commerciaux sont immenses et très nombreux. C’était ma première visite en Asie et l’architecture n’a pas déçu. La transition entre les bâtiments ultramodernes, l’architecture construite il y a 50/60 ans et les temples historiques était fascinante à voir.
Les Polaroïds à l'esthétique vintage du photographe Kieran McPeake
Kieran McPeake est un photographe originaire d’Angleterre qui voit en la photographie le pouvoir de transmettre des émotions grâce à l’image. Il capture des paysages sur Polaroïds, créant des photographies à l’esthétique vintage et au ton nostalgique. Ces images intemporelles content mille récits, chacun pouvant y trouver un écho à son histoire personnelle. Pour en savoir plus sur les clichés instantanés de Kieran, nous lui avons posé quelques questions.
Découvrez notre interview exclusive de Kieran McPeake.
Pouvez-vous nous parler un peu de votre parcours ? Comment la photographie est-elle entrée dans votre vie ?
Je suis né à Newcastle-Upon-Tyne, dans le nord-est de l’Angleterre, et c’est en allant à l’école des beaux-arts que j’ai été initié à la photographie. À l’époque du pré-numérique, il était nécessaire de comprendre les principes fondamentaux de la photographie, tels que l’exposition, la mise au point et la composition, afin d’approfondir sa connaissance de l’art.
Qu'est-ce qui vous a amené à la photographie sur Polaroïds ?
Bien que j’aie d’abord été séduit par l’accessibilité et la facilité de la photographie numérique, que ce soit avec un appareil photo ou un téléphone, les imperfections et l’imprévisibilité inhérentes à la photographie analogique m’ont manqué. J’ai d’abord décidé de poursuivre la voie de la photographie analogique en utilisant un Yashica 635 d’époque, fabriqué à la fin des années 1950. En utilisant un film 120, avec ses imperfections et son imprévisibilité, comme les fuites de lumière et le grain, les images produites par le Yashica 635 ont un caractère distinct, avec une impression de vintage et de classique.
Bien que j’aie adoré le Yashica 635, je n’avais pas de chambre noire à ma disposition et je trouvais le processus frustrant, ce qui m’a conduit aux Polaroïds. L’aspect le plus attrayant de la photographie Polaroïd est le résultat immédiat. En quelques minutes, vous avez une photographie physique dans les mains, avec un aspect et un toucher distinctifs qui évoquent un sentiment de nostalgie. Les imperfections uniques, telles qu’un léger flou, des variations de couleur ou des effets de lumière inattendus, ajoutent à l’individualité de chaque photo, la rendant unique en son genre.
Pourquoi photographiez-vous principalement des paysages ?
Les paysages peuvent évoquer des émotions et des états d’âme puissants. Un lever de soleil éblouissant, une plage tranquille ou une côte dramatique et accidentée peuvent tous susciter de fortes réactions émotionnelles. Je cherche à capturer et à transmettre ces émotions à travers mon travail. La lumière côtière unique du Devon, dans le sud-ouest de l’Angleterre, où je suis basé, avec l’interaction de la lumière du soleil, de la mer et du ciel, offre un éclairage dynamique qui renforce l’ambiance et l’impact de mes images.
Techniquement, comment produisez-vous vos images ? Quel est votre processus créatif pour obtenir le résultat final ?
J’utilise un appareil photo SX70 pour produire mes photographies. J’aime la qualité nostalgique et artistique des images qu’il produit. Mes images finales sont créées en retirant le cadre blanc du Polaroïd pour révéler le cadre dégradé qui se trouve en dessous.
Avez-vous une image, liée à un souvenir par exemple, qui vous tient particulièrement à coeur ?
L’une de mes photographies récentes me touche beaucoup. J’ai passé une grande partie de mon enfance à visiter et à passer des vacances à Holy Island, située sur la côte du Northumberland, juste au sud d’Édimbourg. J’y suis retourné récemment et j’ai pris une photo du château emblématique et très photographié de l’île. J’ai également utilisé un film noir et blanc pour la première fois depuis un certain temps et j’ai été ravi de la sensation de nostalgie qui se dégage de l’image finale.
Nos idées pour un team building original et créatif !
À la recherche d’une idée originale pour vos prochains team building, séminaire ou journée d’entreprise ? Pensez aux ateliers photo pour une expérience unique et immersive qui stimule la créativité et renforce les liens entre les membres de vos équipes !
Pour une entreprise soucieuse de ses salariés, la cohésion d’équipe, le bien-être des employés et une bonne entente générale sont des points primordiaux. Plusieurs critères influent sur ces points, plusieurs solutions s’offrent à vous pour les améliorer et l’une d’entre elles se révèle être particulièrement efficace ! En effet, le team building est autant apprécié par les manageurs que par leurs collaborateurs pour ses bienfaits sur l’ensemble de l’équipe. Il existe autant de teams buildings que d’entreprises. Totalement personnalisables, ils s’adaptent et répondent aux besoins de chaque équipe. Le team building améliore la dynamique du groupe. Mais il contribue également à réduire le stress au travail et à augmenter la satisfaction des employés. Il permet de briser la glace entre collègues, réduire les conflits et permettre aux collaborateurs de mieux se connaître !
Vous recherchez des idées d’activités mémorables et engageantes ? Vous souhaitez organiser le team building qui correspond à l’image de votre entreprise et à ce que vous désirez transmettre à vos équipes ? Du reportage photo à la balade photo en passant par les challenges photo et romans photo, trouvez l’atelier parfait pour votre entreprise et la cohésion de votre équipe.
Choisir l'activité photo idéale pour votre team building
Plusieurs activités photo sont possibles pour un team building original. Nous vous proposons des ateliers sur-mesure ou clés en main, adaptés à vos besoins et à vos équipes. Nos photographes professionnels se déplacent dans vos bureaux à Bordeaux, Lyon, Lille, Strasbourg, Aix-en-Provence, Toulouse et Paris ou vous reçoivent dans nos locaux parisiens, sur l’Ile Saint-Louis, pour une activité conviviale et interactive !
Vous avez une idée précise du team building que vous souhaitez organiser, nos photographes animeront un atelier au plus proche de vos envies. Vous êtes à la recherche d’inspirations pour une activité marquante, nos offres clés en main peuvent vous convenir !
Pour renforcer les liens entre collaborateurs, améliorer la communication interne de votre entreprise et développer de nouvelles compétences. Durée 3h00. Pour appareils photo ou smartphones.
Pour stimuler la créativité et l’imagination de vos coéquipiers. Durée une demi-journée ou une journée. Pour smartphones.
Pour réveiller la compétitivité de votre équipe dans la bienveillance. Durée 3h00. Pour appareils photo ou smartphones.
Pour une expérience enrichissante et inspirante. Durée minimum 2h. Pour tous types d’appareils.
Bogdan Ianosi dévoile des photographies à la douce nostalgie
Bogdan Ianosi s’exprime à travers l’art. D’abord par le biais de la danse, qu’il pratique depuis plus de 25 ans à un niveau professionnel, c’est désormais également à travers la photographie qu’il transmet ses émotions. Les photographies de Bogdan diffusent la douceur de vivre d’un après-midi d’été et nous transportent avec le photographe. Places principales des images de Bogdan, la Roumanie et l’Italie. Deux pays précieux pour le photographe, l’un étant son pays d’origine et l’autre son pays coup de coeur.
Laissez-vous transporter par les images de Bogdan Ianosi…
Un parcours artistique varié
Bogdan Ianosi est originaire de Roumanie. Il déménage en Allemagne en 2010 pour poursuivre sa carrière professionnelle de danseur. Dans son parcours, il participe à de nombreuses compétitions internationales, dont les championnats d’Europe et du Monde. Sa carrière en tant que danseur pro s’achève en 2019 avec une 4ème place au Championnat du monde de showdance. Il poursuivra ensuite en tant que professeur de danse à Augsbourg, en Allemagne.
Cette même année a donc marqué une fin mais également un commencement. En effet, c’est en 2019 que le frère jumeau de Bogdan, qui vit toujours en Roumanie, lui met entre les mains son reflex numérique. Un déclic et la passion est née. Ce médium lui permet alors de s’exprimer et d’être créatif en plus de la danse.
Le tournant majeur pour Bogdan a été la pandémie du Covid-19. Durant cette période difficile pour tous, la photographie a été son échappatoire. C’est à ce moment, en étudiant le travail de nombreux photographes, qu’il a souhaité découvrir la photographie argentique. C’est sur Ebay qu’il achète son premier appareil photo analogique ainsi que l’équipement nécessaire pour pouvoir développer et numériser chez lui.
« Je suis tombé amoureux du processus parce qu’il m’a montré une autre facette de la photographie, une approche plus lente et plus intentionnelle. » – Bogdan Ianosi
« Dans mon travail, j’aime combiner la lumière, les couleurs et les émotions pour créer des récits qui évoquent un fort sentiment de nostalgie. J’aime photographier à des moments de la journée où la lumière est plus douce et à la Golden Hour – il y a quelque chose de magique dans ce moment de la journée que j’adore. » – Bogdan Ianosi
La Roumanie et l'Italie, deux pays chers aux yeux du photgoraphes
En regardant de plus près les images publiées par Bogdan, deux lieux reviennent tout particulièrement. Il s’agit de la Roumanie et de l’Italie, deux pays qui l’inspirent beaucoup. La Roumanie est le pays d’origine du photographe. Lorsqu’il y retourne, il ressent le besoin de tout capturer et de l’emporter avec lui en Allemagne. Il explique cela par le fait d’habiter à l’étranger et de chérir davantage les endroits dans lesquels il a grandi.
« Mon pays d’origine me manque, et le fait de le photographier lorsque j’y suis me permet de rendre mes souvenirs plus palpables. » – Bogdan Ianosi
Quant à l’Italie, le photographe aime ce pays qui lui rappelle de précieux moments. En effet, ses professeurs de danse étaient italiens et ce pays lui rappelle lorsqu’il était à Livourne pour y prendre des cours. Le photographe nous dévoile se sentir en Italie comme chez lui.
« J’adore la langue et la façon de vivre des italiens, sans parler du café et des pizzas ! » – Bogdan Ianosi
« Lorsque je prends une photo, j’essaie toujours de réagir et de ne pas trop réfléchir, car je veux capturer le sentiment que j’ai ressenti à ce moment-là. C’est ce que je veux transmettre au spectateur et ce qui, pour moi, rend une photo spéciale. » – Bogdan Ianosi
Du clic à la numérisation
Pour réaliser ses images aux couleurs chaudes et à l’esthétique vintage, Bogdan possède plusieurs appareils photo, dont la plupart sont analogiques. Il nous confie utiliser principalement un Leica M10 pour la photographie numérique et un Leica M6 pour le 35mm ainsi qu’un Pentax 67 pour le film 120.
Pour ses images numériques, le photographe utilise ses propres préréglages Lightroom afin d’apporter un aspect très cinématographique. En jouant sur le grain et la clarté de la photographie, l’artiste diminue la netteté et apporte ainsi une atmosphère plus rêveuse.
Quant à ses photographies sur films, Bogdan les développe lui-même et les numérise à la maison. Il convertit les négatifs à l’aide d’un plugin Lightroom, puis édite les images dans Camera Raw selon ses goûts.

Bogdan Ianosi : Instagram