Paysages nocturnes

Paysages nocturnes : le récit de Yohan Terraza

Photographe depuis 2007Yohan Terraza est un passionné des grands espaces et de la nature sauvage. Animé par une quête personnelle, il développe son style photographique à travers les paysages nocturnes durant ses nombreux voyages aux quatre coins du monde. Parmi ses travaux de photographie, ses paysages nocturnes ont retenu tout particulièrement notre attention.

Paysages nocturnes
© Yohan Terraza

Ses débuts dans la photographie

Yohan Terraza nait en 1980 à Bordeaux. Attiré très tôt par le dessin, il intègre rapidement une école d’art pour devenir graphiste. Il quittera progressivement ce travail à partir de 2007 pour s’adonner aux photographies de mariage pour une clientèle haut de gamme. Cinq ans plus tard, il passera cinq mois au Ballet de l’Opéra National de Bordeaux. Néanmoins, son style photographique s’émancipera au sein de vastes espaces durant ses divers voyages.

Paysages nocturnes
© Yohan Terraza

Ses récits photographiques

Amoureux de la nuit, il gravit le Kilimandjaro, explora la Norvège, parcourut l’Islandetraversa l’océan jusqu’en Californie… tout en nous partageant ses récits en image et en lettre. En effet, le photographe a également une belle plume. Afin de pouvoir le suivre à distance durant ses explorations lointaines, il accompagne ses photographies de textes tels qu’il le ferait dans son carnet de voyage. De cette façon, le spectateur peut s’immerger totalement dans l’univers de ce compteur d’images. S’inspirant de peintres romantiques tels que Friedrich ou Turner et de la musique atmosphérique de Dead Can Dance ou Steven Wilson ; il dévoile donc à travers chaque série photo un texte qui raconte son ressenti sans filtre.

Paysages nocturnes
© Yohan Terraza

“J’ai cette obsession : rester évasif dans mes images, ne jamais traiter un sujet de manière frontale, mais plutôt détourné, comme si je fuyais la confrontation en racontant le ring plutôt que l’adversaire.”

Yohan Terraza

Paysages nocturnes
© Yohan Terraza

Véritable invitation à l’évasion, ses paysages nocturnes n’ont de cesse de nous impressionner. Ce penseur affirme que la valeur d’une image réside dans l’expression du cœur à travers celle-ci ; il nous partage donc son expérience avec un regard personnel et juste sur ce qu’il vit et ressent au moment présent. Yohan expose de temps à autre une figure humaine ; le plus souvent lui-même, pour y ajouter « son humanité ». La silhouette représentée, souvent minuscule reste symbolique. Elle donne en effet une direction différente à la lecture de l’image. De plus, elle donne une vision harmonieuse et contemplative du vaste paysage étendu dans lequel chaque élément a sa place.

Paysages nocturnes
© Yohan Terraza

« Une manière simple de raconter les histoires qui se taisent entre les lignes. Traverser un désert, photographier la nuit, être réveillé par le chant des coyotes, suivre des mariés qui s’aiment, sentir le froid et écouter le silence. Pour moi, c’est ça être photographe : parler du vrai et de l’inattendu. »

Yohan Terraza – Beware Magazine

Paysages nocturnes
© Yohan Terraza

Sa passion pour les photos de nuit

Tout a commencé par un film. Étant petit, Yohan était fasciné par le film « L’histoire sans fin » réalisé par Wolfgang Peterson. Son goût pour la photographie de nuit est à l’origine d’une scène nocturne tirée de ce film. Pour lui, la nuit est un monde intérieur et extérieur qui ouvre ses portes et dans lequel il « joue » de ses émotions primaires. Il ajoute que les gens ne sont pas assez attentifs à la nuit et à l’univers poétique qu’elle manifeste. Certes, les photos nocturnes ne sont pas les plus faciles techniquement ; mais elles forment un exercice intéressant pour progresser.

Paysages nocturnes
© Yohan Terraza

« La nuit est pour moi une photographie du temps plus que de l’espace et une fenêtre ouverte sur un monde dont j’ai toujours eu l’impression de connaître l’existence sans savoir où en était l’entrée. J’en cherche les recoins les plus subtils, mais c’est surtout et avant tout son silence qui me séduit. »

Yohan Terraza – Réponses Photo

Paysages nocturnes
© Yohan Terraza

Le matériel utilisé

Yohan travaille avec le D850 lui offrant un véritable confort lors de la prise de vue. Il utilise un objectif 24-70mm f/2.8 ainsi qu’un 70-200mm f/2.8. Sa panoplie comprend également des focales fixes : 20, 35 et 50mm à f/1,4. Enfin, pour ses splendides clichés aériens, il se sert d’un drone Mavic 2 pro.

Paysages nocturnes
© Yohan Terraza

Yohan Terraza : Site – Instagram

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Les nuits surréalistes et hautes en couleur

Les nuits surréalistes et hautes en couleur d’Austin Prendergast

Austin Prendergast est un jeune photographe de 23 ans résidant à Long Island. Spécialisé dans la photographie et la vidéographie, chaque cliché est pour lui une nouvelle histoire à raconter. Passionné par les photographies de nuit; il parvient à créer une ambiance étrange et hors du temps en utilisant des couleurs particulières. Toutefois, ses clichés apportent à ses spectateurs une sensation de déjà-vu. En utilisant la lumière naturelle et artificielle, il transforme l’ordinaire des banlieues américaines en scènes étranges et mystérieuses. Sa série photo « Fine Art » est ainsi une immersion dans un univers étranger mais toutefois similaire au nôtre.

Les nuits surréalistes et hautes en couleur
©Austin Prendergast

Les débuts d’Austin dans la photographie

La passion d’Austin pour la vidéo est née lorsqu’il était adolescent. En utilisant la caméra vidéo de sa mère, il filmait les figures en BMX réalisées par ses amis et lui-même. Il fut tout de suite saisi face aux réactions positives de ses amis face à ses vidéos. Pour lui, la satisfaction résidait simplement dans le fait de passer des heures à rouler, à filmer et à visualiser ses exploits en fin de la journée.

Les nuits surréalistes et hautes en couleur
©Austin Prendergast

Après avoir saisi son obsession par le tournage vidéo, ses parents lui ont offert sa première caméra vidéo pour son quinzième anniversaire. C’est en 2015, au cours d’un voyage dans la maison de vacances de son arrière-grand-père en Floride qu’il a changé de perspective. En questionnant son arrière-grand-père au sujet d’une photo encadrée dans sa cuisine, il a été frappé par sa réaction. Après lui avoir raconté le contexte de cette photo où il figurait étant jeune, un grand sourire est apparu sur son visage. C’est alors qu’il a compris l’impact qu’une photographie peut avoir sur une personne. Il a compris qu’elle permet de se replonger dans nos souvenirs les plus lointains en revivant un instant que l’on ne peut oublier. À son retour de Floride, il a donc commencé à s’intéresser plus sérieusement à la photographie.

Les nuits surréalistes et hautes en couleur
©Austin Prendergast

La série de photo de nuit « Fine Art »

Austin a commencé sa série photo lorsque la pandémie a frappé. Avant le confinement, il utilisait constamment les mêmes préréglages sur Lightroom et se lassait de l’aspect habituel de ses photos. C’est lorsqu’il était confiné chez lui qu’il s’est mis à changer la couleur et l’éclairage sur d’anciennes photos. En manipulant les couleurs telles qu’il les imaginait dans sa tête, il a donné une nouvelle allure à ses images. Il a alors reçu du soutien de la part de ses followers sur les réseaux sociaux disant ressentir et comparer les lieux qu’il photographie à des endroits qu’ils avaient déjà visités auparavant.

 » Lorsque je photographie, je veux que les gens regardent mes photos et ressentent quelque chose, que ce soit de la nostalgie ou un sentiment qu’un lieu familier leur procure. «  Austin Prendergast

Les nuits surréalistes et hautes en couleur
©Austin Prendergast

Il explique prêter une attention particulière aux sources de lumière et à la façon dont elles frappent une scène. À travers ces photos de nuit, il trouve son inspiration profonde en exploitant les couleurs et les objets que l’œil humain ne peut percevoir ; à moins de rester longtemps concentré sur le sujet en question. Entre ombre et lumièreaustérité et extraordinaire, il utilise les couleurs pour créer l’atmosphère découlant de son imagination. Les néons d’un Motel, les éclairages d’un téléviseur perçus des maisons vues de l’extérieur ou les reflets de la lumière du soleil ; ses terrains d’action sont multiples.

Les nuits surréalistes et hautes en couleur
©Austin Prendergast

Les inspirations et les influences d’Austin Prendergast

Dans ses débuts dans la photographie, Austin reproduisait beaucoup de travaux de photographes qu’il admirait. Le style artistique de Todd Hido a en effet inspiré particulièrement son travail. L’aperçu voyeuriste dégagé à travers ses clichés de nuit de maisons qu’il photographie renvoie notamment à celui de Todd en utilisant des couleurs particulières pour créer l’univers désiré.

Les nuits surréalistes et hautes en couleur
©Austin Prendergast

La musique est également une source grande d’inspiration pour le photographe qui s’en sert pour imaginer des scènes de film durant ses shooting de photos de nuit. Lorsqu’il prend des photos, il met ses écouteurs et immortalise le sentiment que lui procure la musique à travers ses photos.

Les nuits surréalistes et hautes en couleur
©Austin Prendergast

Le processus créatif d’Austin pour sa série de photo de nuit « Fine Art »

Utilisant principalement un appareil photo numérique, il dispose d’une grande marge de manœuvre pour le post-traitement. Il aime particulièrement augmenter la saturation de ses photos et manipuler les couleurs, comme pour nous inviter à les relier à une sorte de conte. En écoutant toujours de la musique lorsqu’il modifie ses photos, il s’inspire de l’émotion et de l’humeur qu’elles dégagent. En effet, quel que soit le sentiment qui l’habite, il tente de l’exprimer dans son travail pour que les autres puissent en faire l’expérience. Ne cherchant pas à reproduire la réalité, il retranscrit le sentiment qu’il a connu en visitant ces lieux.

Les nuits surréalistes et hautes en couleur
©Austin Prendergast

En exploitant le suburbain, il choisit des contextes propices à créer une atmosphère cinématographique et surréaliste susceptible d’entraîner la narration d’un récit d’antan. Les couleurs apportant leurs propres significations et interprétations ; il insiste fortement sur certaines nuances de couleur telles que le bleu et l’orange afin de créer des ambiances froides ou chaudes sur ses clichés. Ainsi, il parvient à créer un monde spirituel qui ressemble subtilement au nôtre.

Les nuits surréalistes et hautes en couleur
©Austin Prendergast

Le conseil qu’il donne aux photographes débutants

Le photographe reconnaît la pratique constante de la photo comme étant la seule manière de s’améliorer et de révéler son style photographique. Austin recommande de s’inspirer de travaux d’autres photographes et de consulter des livres photo. Il explique également qu’en imprimant son propre travail, notre regard peut évoluer sur celui-ci. De plus, la perspective peut être différente sous forme physique. Enfin, il ajoute que pour lui, il n’y a pas de manière concrète de prendre des photos. Dès lors qu’on aime ses propres images, quel que soit le processus artistique, c’est le principal.

Les nuits surréalistes et hautes en couleur

Austin Prendergast : Site – Instagram

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The Velvet Kingdom

La série photo à l’univers sombre et mélancolique d’Henri Prestes

Photographe portugais basé en Europe du SudHenri Prestes est un être solitaire. Dans sa nouvelle série empreinte de mystère et de mélancolie, il retranscrit l’expression de sa véritable nature sous un angle cinématographique. Chacun de ses clichés met en scène des êtres solitaires dans un univers à la fois étrange et surréaliste. En retournant dans le village où il a grandi, il expose les impressions de ses souvenirs d’enfance dans ces endroits qu’il a chéris étant enfant.

The Velvet Kingdom
©Henri Prestes

Le parcours artistique d’Henri Prestes

Henri a commencé à apprendre la photographie il y a 7 ans. À travers son travail, il crée des récits imaginaires en capturant des moments fugaces et cinématographiques. Grand passionné du 7e art, il s’est d’abord orienté dans la voie de la cinématographie pour tenter de vivre de sa passion. Tout en cherchant une forme d’art dans lequel il pourrait s’exprimer, il a d’abord travaillé sur des productions locales. Il a ensuite découvert le potentiel narratif que peuvent délivrer les images et s’est tourné vers le milieu de la photographie.

The Velvet Kingdom
©Henri Prestes

Henri décrit son style photographique comme étant le résultat final de nombreuses expérimentationsd’essais et d’erreurs. Il n’avait pas forcément l’intention de se diriger vers un style particulier. Il a cependant puisé son inspiration à travers différents cinéastes et peintres pour faire évoluer son idée de la photographie. Aujourd’hui, il traduit donc son style photographique de « paysage narratif ». En s’intéressant particulièrement à la narration, il expose des indices subtils sur chaque image de l’histoire qu’il veut raconter.

The Velvet Kingdom
©Henri Prestes

L’histoire de sa série photo « The Velvet Kingdom »

The Velvet Kingdom est une série de scènes narratives imaginées dans le village de Guarda au Portugal où le photographe a grandi. Henri Prestes a donc voulu créer une série de moments impressionnistes dans les lieux qui ont marqué son enfance. Il utilise donc ces champs et montagnes qu’il traversait avec sa famille étant enfant comme arrière-plan de sa série de paysages.

The Velvet Kingdom
©Henri Prestes

Un univers mélancolique et surréaliste

Le mot « Kingdom » fait référence au fait de décrire une sorte de cadre fermé qui semblerait contenu dans un certain endroit. Un univers majestueux qui serait relié à ces endroits ; mais qui aurait pu être photographié dans n’importe quelle partie du monde. Très inspiré par le travail de David Lynch et les atmosphères mystérieuses de ses films, « Velvet » est un clin d’œil à son film « Blue Velvet ». De plus, il fait référence aux palettes de couleurs utilisées dans sa série ayant un certain aspect pictural et doux.

The Velvet Kingdom
©Henri Prestes

Pour créer cet atmosphère surréaliste, il se sert du brouillard et de la lumière du soleil pour donner une certaine impression de peinture à ses clichés. Il devient alors le scénariste de ces moroses récits photographiques dans ces lieux qu’il ne peut oublier.

The Velvet Kingdom
©Henri Prestes

L’atmosphère mystique découlant de ces photos fait également référence au temps très instable et changeant marqué par cette région qui est l’endroit où il s’est senti le plus à l’aise. Marqué par ses souvenirs d’enfance où il traversait ces montagnes et ces champs avec sa famille, il a voulu dépeindre la solitude, mais aussi la beauté qui habitent ces lieux.

The Velvet Kingdom
©Henri Prestes

L’aspect cinématographique de ses images

En s’inspirant des peintures et des films, son objectif principal est d’intensifier l’émotion découlant de ses images en choisissant les bonnes couleurs à utiliser. Tout en ayant conscience que les couleurs peuvent être interprétées différemment pour chaque spectateur, il qualifie son approche comme étant similaire à celle d’un peintre. Il utilise les couleurs et les nuances à des degrés différents jusqu’à obtenir le rendu désiré pour sa photo. Une fois la base de couleur établie, il peut se passer des semaines jusqu’à ce qu’il trouve l’ajustement adéquat avant d’arriver au montage final de sa photo.

The Velvet Kingdom
©Henri Prestes

En utilisant des teintes et lumières originales pour ses photos, il tente de les rendre plus dramatiques. De cette façon, il peut transmettre son intention initiale au moment où il les a photographié. Au détriment de la perfection technique, les éléments qu’ils privilégient pour ses images sont la lumière et la composition.

The Velvet Kingdom
©Henri Prestes

En travaillant de manière très organique, ses photos sont improvisées. Il se décrit comme un photographe documentaire lorsqu’il réalise ses séries photo. Durant le processus, il expérimente donc ses photos sous tous les angles et tous les endroits possibles. Il se contente de ressentir le moment et ce qu’il vit devant l’objectif. Il se concentre sur la partie la plus consciente du processus une fois les prises de vues réalisées. C’est lorsqu’il se met à regrouper chaque image qu’il choisit dans quel univers il veut les placer. Ainsi, il peut modeler sa série cinématographique particulière avec son empreinte d’artiste.

The Velvet Kingdom
©Henri Prestes - Portrait

Henri Prestes : Site – Instagram

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Agenda photo mars 2022

Agenda Photo Mars 2022

Envie de connaître le calendrier culturel de Mars 2022 près de chez vous ? Vous êtes au bon endroit : expositions et concours photo… Pour ne rien manquer, c’est par ici ! Nous vous proposons une sélection des meilleurs évènements du mois liés à la photographie. Vous n’aurez plus qu’à choisir.

Agenda Photo Mars 2022

Expositions photos

Une exposition inédite rassemblant 101 œuvres jamais vues en France du photographe japonais Nobuyoshi Araki se tiendra à la Bourse de Commerce à la Collection Pinault jusqu’au 14 mars 2022. Vous plongerez dans l’univers intime et le quotidien du photographe mêlant à la fois des scènes érotiques, des moments de vie et des natures mortes.

Agenda Photo Mars 2022
Nobuyoshi Araki

Photographe des mondes surréalistesErik Johansson présente du 18 février jusqu’au 24 avril 2022 à l’Institut suédois à Paris sa série de clichés oniriques oscillant entre jour et nuitréalité et fantaisieéveil et inconscient. Ses photographies relèvent aussi bien de l’absurde tout comme de questions importantes telles que notre rapport à l’environnement.

Agenda Photo Mars 2022
©Erik Johansson - Les idées viennent la nuit

L’espace Reine de Saba à Paris nous ouvre ses portes du 5 octobre 2021 au 30 avril 2022 pour une exposition spéciale. Cette dernière présente un panel de plus de 500 photographies datant de plus de 100 ans quand l’Italie était en Afrique Orientale, en mer Rouge et en Erythrée. Des paysages, des portraits et des scènes de vie sont à découvrir autour d’une expérience photographique au cœur d’une région historique du monde.

Agenda Photo Mars 2022
Trésors photographiques retrouvés en Afrique Orientale italienne

Découvrez l’exposition célébrant la diversité de l’Humanité dans une exposition XXL à la Gare du Nord de Paris. Une mosaïque de portraits humains en grand format dans le but de montrer la mixité de la peau humaine. Pour ce faire, elle utilise le nuancier Pantone, système de codage universel des couleurs. La gare SNCF accueille ce projet afin de célébrer l’inclusion et la diversité dans notre société. L’exposition n’a pas de fin annoncée donc profitez-en !

Agenda Photo Mars 2022
©Angelica Dass - Humanae

La fondation Cartier à Paris consacre une exposition du 12 février au 29 mai 2022 dévoilant les œuvres saisissantes de la photographe mexicaine des années 1970 à aujourd’hui. Spécialement pour cette occasion, Graciela Iturbide s’est rendu à Teca, un village près de Puebla au Mexique pour réaliser une série de couleur inédite qui sera dévoilée lors de l’exposition.

Agenda Photo Mars 2022
©Graciela Iturbide - L’exposition « Heliotropo 37 »

Jusqu’au 16 mars 2022 à la Galerie de l’Instant à Paris, découvrez le vernissage du photographe Dominique Tarlé sur son été passé avec le groupe les Rolling Stones. Il était donc le témoin principal d’instants anodins tout comme de purs moments de Rock’n’Roll entre professionnels ; ce qui marquera à jamais sa carrière de photographe.

Agenda Photo Mars 2022
©Dominique Tarlé - La villa

Un mélange de magie et de poésie avec des modèles défiant la loi de la gravité… Voici ce qui vous attend si vous souhaitez participer à l’exposition en plein air « Art in Mouvement ». Cette série photo se tiendra à Bercy Village du 22 janvier au 24 avril 2022. Une véritable invitation au voyage lancée par Mathieu Forget qui nous fait découvrir ses multiples destinations de rêves : Los Angeles, Turquie, Paris, Marseille…

Agenda Photo Mars 2022
©Mathieu Forget - Art in Mouvement

Graine de Photographe vous invite au vernissage de l’exposition consacrée aux réalisations de ses talentueux académiciens. Le vernissage est prévu dans sa galerie sur l’île Saint-Louis à Paris le jeudi 17 mars à partir de 18h. Pour cette Academy, ses deux groupes de photographes en herbe ont été challengé sur le thème Futuriste. Leurs photos seront exposées sur les murs de la galerie du 15 mars 2022 au 17 avril 2022.

Agenda Photo Mars 2022
La Grainedephoto Academy expose ses photos futuristes !

Jusqu’au 31 mars 2022, l’association Art Propulsion à Strasbourg organise son exposition photographique chez Voyageurs du Monde sur le peuple Zo-Mi. Cette tribu vit dans la jungle montagneuse de l’état Chin, à l’est de la Birmanie. Les femmes de cette ethnie pratiquent traditionnellement l’art du tatouage sur l’intégralité du visage ; dont la fonction première est esthétique. Cependant, ils servent également à se distinguer des clans rivaux. Dans cet état rural qui est le plus pauvre du pays, les motifs des tatouages divergent selon les clans.

©Zo-Mi, beautés singulières

Du 27 février au 27 mars 2022 au CINE de Bussierre de StrasbourgYann Delahaie et Hugo Mairelle explorent les liens qui nous relient au vivant. Ils exposent donc ensemble une série crée lors d’un hiver rigoureux où ils ont été particulièrement sensibles à la sublime structure des arbres. La série « all4trees » a été réalisée en vue de soutenir une action de reforestation en Tanzanie dans une ferme agro-écologique.

©Yann Delahaie et Hugo Mairelle « Masques, arbres… du sensible au spirituel »

Philippe Schalk et Ryo Tomo nous présente leur nouvelle exposition « L’image et le son » présentée par le Panorama de la photographie contemporaine. Leurs photographies invitent à contempler les images en écoutant ce qu’elles nous disent. « D’une image ressort une musique et des sons, voir et écouter ce qu’elle nous dit ». L’exposition est à découvrir jusqu’au 31 mars aux Citadines Strasbourg.

Agenda Photo Mars 2022
©Philippe Schalk et Ryo Tomo - L’image et le son

Marine Lécuyer explore en images la notion du territoire en trois aspects géographiqueémotionnel et mental. Ce vernissage réunit trois univers distincts ; ChypreToulon ou Tanger. Les frontières se croisent et s’effacent au gré des images. Un voyage mêlant histoires intimes et collectivesvisibles et invisibles ou au passé et au présent. Du 19 février au 26 mars 2022, retrouvez cette exposition du mardi au vendredi à la Galerie d’Art Arrêt sur l’image de Bordeaux.

Agenda Photo Mars 2022
©Marine Lécuyer - Méditerranées

Pour célébrer l’entrée au panthéon du patrimoine mondial de l’humanité avec ses villes sœurs, la Ville de Nice vous invite à son exposition photographique « Nice et ses villes jumelles au sein de la Liste du patrimoine mondial de l’UNESCO« . Cette exposition est à découvrir jusqu’au 28 mars 2022 à la Promenade du Paillon entre la statue de David et le Kiosque du Théâtre National de Nice.

Agenda Photo Mars 2022
Nice et ses villes jumelles sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO

Jusqu’au 24 avril 2022 au Pavillon Populaire à Montpellier, partez à la découverte de l’arrière-pays montpelliérain dans les villages. À l’époque, ces communes étaient menacés par l’écocide de l’exploitation par une compagnie texane du gaz de schiste. Dans cette exposition, le photographe Raymond Depardon met en avant les paysages en réduisant les habitants au rang de présences fantomatiques.

Agenda Photo Mars 2022
©Raymond Depardon -Communes

Concours photo

Le Prix Virginia de 10 000€ sera décerné à une femme photographe de toute nationalité, sans limite d’âge pour un travail photographique par l’association Sylvia S. La date limite des candidatures est le 7 mai 2022.

Agenda Photo Mars 2022
Prix Virginia

Le prix annuel à la meilleure publication photographique par un photographe d’origine africaine ou travaillant en Afrique par la Fondation Eiger. Un prestigieux jury composé d’experts en photographie et en arts africains décernera différents prix. Un gain de 20,000$ au livre gagnant et 3000$ aux quatre finalistes. La date limite d’envoi est le 14 mars 2022.

Agenda Photo Mars 2022
Concours « Photo Map » à Toulouse

Du 16 février au 15 avril 2022, les organisateurs du festival « Photo Map » de Toulouse invitent les jeunes photographes à envoyer leur dossier photo sur le thème de l’année qui est « Célébrations« . Une bourse de 4000€ sera attribuée au gagnant du Grand Prix MAP.

Agenda Photo Mars 2022
Concours « Photo Map » à Toulouse

Avec tout ça, le mois de mars ne manquera pas de nous apporter surprises et émotions.

Découvrir les expositions encore en cours de l’Agenda de février 2022

À LIRE AUSSI :

  • Humanæ – Les portraits universalistes d’Angelica Dass
  • Un regard Nouveau sur New York par Cedric Roux
  • Les créations photographiques numériques d’Erik Johansson


Doggystyle

Daniel Gebhart De Koekkoek et son Calendrier photo qui a du chien !

Spécialiste des calendriers d’animaux loufoquesDaniel Gebhard De Koekkoek nous présente son nouveau recueil mensuel de chiens s’adonnant à des pratiques typiquement humaines. Il place le chien à l’image de l’homme durant des tâches de la vie quotidienne. Cette série qui fait sourire allie humour décalé et bizarreries. Des chiens passant l’aspirateurconduisant des voitures, passant des appels au bureau et faisant la musculation, le célèbre photographe viennois nous surprend une fois de plus avec son calendrier 2022 intitulé « Doggystyle ».

Les débuts de Daniel Gebhart De Koekkoek dans la photographie

C’est à l’âge de 24 ans, alors qu’il vit entre Berlin et Vienne que Daniel se lance dans la photographie. Deux ans plus tard, il fait ensuite ses débuts chez Magnum Photos à New-York. À 32 ans, il remporte un PDN Photo Annual avec son premier livre photo The World we live in. Collaborant avec de nombreux magazines tels que le New York TimeVICE ou encore Monocle, ses projets ont fait l’objet de nombreuses expositions à travers le monde.

Ses divers projets de calendriers animaliers

Ne manquant pas d’originalité, le photographe n’est pas à son premier coup d’essai de calendrier d’animaux décalé. Ses précédents calendriers mettaient en scène des chats volants, des cochons d’Inde en forme de pin-up ou encore des alpagas domestiqués. Durant ces divers projets, son défi principal a été de photographier différentes créatures ayant leurs propres esprits et comportements. C’est ce qui plait au photographe, qui est capable de s’adapter aux diverses natures de ces animaux et de prendre soin d’eux durant le shooting. L’échange créatif était simple : si l’animal se débat et ne veut pas se faire prendre en photo, il ne tente pas de le convaincre. Il prend le temps nécessaire de jouer avec eux avant de passer au prochain modèle animal.

Son Calendrier photo 2022 de chien « Doggystyle »

Pour réaliser ce Calendrier photo de chiens, il a collaboré avec ses meilleurs créatifs en termes de stylisme et de décors. À travers cette série photo au Flash, chaque chien fait l’objet d’un profilage hilarant et une histoire qui lui est propre. Par exemple, on y retrouve Ragna en mars qui est le « chien le plus amical et paresseux de Wall Street. Au mois d’aout, on retrouve également la « star » Bertha vivant à Kreuzberg qui microdose sa soupe avant d’aller au Berghain. Enfin, on découvre le chien du photographeLimo au mois d’octobre. Il avoue notamment s’inspirer quotidiennement de son fidèle ami à fourrure. Il avait déjà travaillé auparavant avec son chien lors de plusieurs projets notamment « Panoramic Dog » ou « Tatoo Dog ».

Découvrez un aperçu de « Doggystyle » dans la galerie ci-dessous !

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Un regard Nouveau sur New York

Un regard Nouveau sur New York par Cedric Roux

Le photographe de rue Cedric Roux a longtemps été fasciné par les États-Unis et en particulier par New York. À travers son premier livre photo « Wonderland » ; édité par le duo d’éditeur-imprimeur Odysée-Essourbiac ; il partage son amour pour Manhattan, qu’il qualifie comme étant son « paradis photographie ». C’est avec un regard décalé et tendre sur ces rues qu’il nous dévoile une nouvelle facette de la « Big Apple ».

Ses débuts dans la photographie

Cedric a découvert sa passion pour la photographie tardivement. N’osant pas prendre de photos, il se nourrissait inlassablement de livres photos sur la Street Photography en Amérique. C’est à 30 ans qu’il a exploité son talent artistique en se rendant dans son pays de prédilection, les États-Unis. Le premier déclic a été son voyage à New York et l’appareil photo qu’on lui a offert. À cet instant, il ne pouvait plus faire marche arrière. Ce premier déplacement l’a aidé à vaincre sa timidité et franchir le cap de prendre des photos dans la rue.

Wonderland, son premier livre-photo

Lors d’un voyage en solitaire dans cet univers cosmopolite, il n’a plus rangé son appareil et a photographié les gens sans retenue. À travers cette première publication, Cedric Roux nous partage son regard satirique et sa passion pour les rues de New York. La couverture du livre, cartonnée et entoilée d’un tissu vert sapin rappelle les signalétiques de Manhattan. Préfacé par Matt Stuart, ce livre d’images au format 19x27cm se veut vertical comme la ville de New York.

À travers ses photos mettant en scène les new-yorkais dans leur quotidien, il nous transmet sa propre vision de la ville. En quête d’insolite, il capture des situations inattendues et éphémères de ces personnes prises par l’énergie vibrante de la ville qui ne dort jamais.

Les récompenses de Cedric Roux

Au retour de son deuxième voyage aux USA, son goût pour la Street Photography se confirme. Il décide donc de ne plus se restreindre à faire des photos. Le photographe multiplie ses voyages à l’étranger et son travail ne passe pas inaperçu. Après plusieurs parutions magazines et expositions à l’international, il se voit récompensé le prix du public Zooms 2018 du Salon de la Photo de Paris. Cedric a également gagné le concours « Éditer son Regard » parrainé par la Revue EpicEscourbiac l’Imprimeur et Wipplay.

Wonderland est disponible en pré-commande en ligne et en septembre 2022 en librairie !

Cedric Roux : Site – Instagram.

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La domination de l’homme dans la nature

La domination de l’homme dans la nature par Peter Bogaczewicz

Surface Tensions est le projet en cours du photographe canadien Peter Bogaczewicz étudiant les effets de l’activité humaine sur les paysages contemporains de la péninsule arabique. La pureté visuelle de l’environnement composé de terres arides aux teintes ocre fait ressortir la moindre intervention humaine comme s’il s’agissait d’un corps étranger. En capturant des routes vides, des voitures abandonnées et des constructions émergentes de paysages arides, Peter souhaite montrer la marque particulièrement visible de l’homme sur l’environnement. Ces images, opposant le naturel à l’artificiel invitent les spectateurs à s’interroger sur la relation entre notre espèce et la planète.

Dans cette région désertique, le progrès, perçu comme une force de la nature, rivalise avec la nature elle-même. L’homme ne témoigne alors d’aucun effort pour dissimuler que la terre est là pour être dominée. Entre tension et harmonie, cette série photo reflète la dichotomie entre histoire et progrèsnature et culturepassé et présent.

Sans plus attendre, découvrez notre interview exclusive avec Peter Bogaczewicz.

Pouvez-vous nous parler un peu de votre inspiration ?

Mon inspiration provient d’expériences personnelles et d’idées que j’ai mûries pendant un certain temps. J’ai toujours été curieux face à la diversité du monde en essayant de la voir le plus possible durant mes explorations. Ces voyages m’ont fait prendre conscience des particularités culturelles liées à des lieux spécifiques et de la manière dont les cultures de ces lieux interagissent avec la nature.

J’ai également une formation en architecture et, dans mon cas, il ne s’agit pas seulement d’un intérêt pour les bâtiments. Toutefois, elle résulte d’une appréciation générale de la façon dont les humains modifient l’environnement naturel pour répondre à leurs besoins. Il s’agit d’un processus inventif et créatif sans fin qui est parfois sensible et respectueux de la nature et d’autres fois tout l’inverse. Voir des approches variées de ce processus ne cesse de m’étonner, j’essaye donc de les transposer dans mon travail.

Pouvez-vous nous en dire plus sur votre série de photos ? Pourquoi l’avez-vous appelée « Surface Tensions » ?

La série s’appelle « Surface Tensions » parce que ce que nous pouvons voir à l’œil nu, ou même avec l’objectif d’un appareil photo, les caractéristiques de surface du monde visible. J’essaie de représenter les changements à la surface de la Terre basée sur notre interaction avec la nature. Il existe de nombreux changements de ce type, dont certains ne sont pas visibles à l’œil nu mais déduits. J’ai donc essayé de garder les photos concentrées sur une représentation claire des résultats visibles. Les « tensions » disent le reste, suggérant que ces changements créent une relation difficile et non résolue avec la nature.

Qu’est-ce qui vous a poussé à réaliser cette série de photos ?

En vivant et en voyageant dans la péninsule arabique ces dernières années, j’ai été très frappé par le paysage particulier de cette région plus aride et désertique que d’autres que j’ai pu connaître, et tout aussi frappé par l’attitude différente de ses habitants vis-à-vis de la terre. Alors que les anciennes coutumes de l’Arabie étaient très proches de la nature, les États arabes modernes, avec leur grande puissance et leur richesse pétrolière, ont adopté une approche très dominatrice de la terre, et cette attitude se répercute jusque dans les plus petites interventions.

La tension qui en résulte se répercutera sur l’avenir, et je trouve cela très intéressant à explorer et à méditer. De grandes questions se posent. Sommes-nous en train d’étendre notre domination sur la nature ou s’agit-il simplement du rythme rapide du progrès, qui peut être lourd au départ, mais qui trouvera son équilibre ? J’ai mes théories, mais seul le temps nous le dira.

Est-ce que certaines photos de votre série ont une signification particulière pour vous ?

J’ai une sensibilité plutôt minimaliste, donc les images que j’aime le plus montrent certaines choses de manière vraiment directe et sans complication. Avec ce projet, cela a été assez facile parce que je vois beaucoup de ces exemples de paysages très purs couplés à une intervention très noble. J’ai pris toute une série d’images de terrains en grès taillés pour faire place à des chemins. À première vue, elles ont l’air absurdes et surréalistes, mais elles ne sont que le présage de ce qui va arriver : une première étape dans l’élimination de ces montagnes de grès pour un développement futur. Cependant, je suis très attiré par ces moments intermédiaires, car ils illustrent le contraste saisissant entre un ordre naturel juxtaposé à un ordre créé par l’homme, dont le caractère dramatique résume l’ensemble du projet.

Que pensez-vous de la domination de l’homme sur la terre et son environnement ?

C’est un sujet compliqué. Il est clair que c’est dans notre nature de façonner notre environnement et cela ne changera pas. Je suis moi-même architecte de formation, donc j’y contribue personnellement, à ma façon. Mais il y a des degrés dans la « dominance » de la forme bâtie, et il y a des façons d’aborder notre relation à la nature d’un point de vue sensible et responsable.

Pour moi, le principal problème réside dans l’approche à grande échelle et institutionnalisée du façonnement de l’environnement. Pour protéger l’environnement, il n’y a pas beaucoup de surveillance ou de discours avant-gardiste sur ce qui est responsable aujourd’hui et au-delà de notre époque.

Peter Bogaczewicz : Site – Instagram

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le photographe animalier des paradis blancs

Jérémie Villet, le photographe animalier des paradis blancs

Jérémie Villet, photographe animalier parcourt les territoires enneigés du Nord de la Terre avec son van pour se confronter à la faune sauvage. En 2019, il s’est vu récompenser du prix « d’étoile montante » lors du prestigieux concours Wildlife Photgrapher of the Year. À travers son livre « Première Neige », Jérémie nous dévoile ses clichés blancs, poudreux et sauvages résultant de six hivernages en solitaire. Il utilise la neige comme un moyen de retranscrire ses émotions et de révéler la pureté de la nature.

le photographe animalier des paradis blancs
©Jérémie Villet - Un pygargue à tête blanche en Alaska

Une union profonde avec la nature.

Lors de ces excursions solitaires, Jérémie Villet s’éloigne du monde des hommes pour se construire un monde imaginaire dans lequel il a une relation forte avec la nature. C’est au beau milieu de ces déserts blancs que le photographe se sent à sa place. Face à l’adversité, le jeune homme revient à l’essentiel et ne fait plus qu’un avec le milieu qui l’entoure.

Jérémie Villet, un être solitaire.

Durant ces voyages, il ressent le besoin de se couper totalement du reste du monde pour se sentir en phase avec son environnement. Faisant face à des conditions pas toujours faciles, le photographe a dû s’armer de courage pour traverser des blizzards et se confronter au regard animal. C’est à ce moment que la passion prend le dessus sur la solitude. Son inspiration déborde, ses sens s’accentuent et sa perception du monde change.

Des contrées lointaines et enneigées.

Pour photographier ces êtres majestueux, le jeune photographe s’est aventuré dans des contrées reculées et neigeuses du globe. Il a parcouru la Norvègel’Alaska, le Japon et encore le Canada. Loin d’être de tout repos, ses excursions sont longues et périlleuses. Lors de ces diverses expéditions, il fait preuve d’une résistance sans faille pour traverser les forêts austères et descendre les terres givrées avec son traîneau. Il n’a pas peur de se confronter au vent glacial, agrippé à sa toile de tente et à son matériel dans l’espoir de rencontrer la faune sauvage.

le photographe animalier des paradis blancs
©Jérémie Villet - Un renne sauvage en Norvège

Des rencontres inattendues.

Durant ces périples enneigés, Jérémie s’est souvent retrouvé seul confronté à lui-même. Ne se décourageant pas, il a su garder la tête froide loin de tout repère conventionnel. Faisant preuve d’une patience hors pair, il garde confiance en lui et à son projet lorsque les animaux tardent à sortir de leurs tanières. En effet, parfois, la rencontre n’est pas celle qu’il attend.

Tant avec les hommes qu’avec les animaux, il a été surpris par certaines rencontres bouleversantes. Lors de ces voyages, il est arrivé qu’il passe plusieurs mois en ne voyant pas plus de trois personnes. Néanmoins, il note la rencontre avec un ancien des forces spéciales américaines qu’il a rencontré au coin d’un petit bateau en direction du Cap Nord, une île au sommet de la Norvège. Le photographe a cohabité avec cet homme vivant caché en autonomie totale sur son île pendant un mois dans une cabane de pêcheur.

« Je croise souvent des gens qui ont des vies un peu folles, quelques fois ça me donne envie de vivre comme eux. »

Jérémie Villet – Interview avec Phototrend

La faune sauvage.

Lors de ces expéditions, il part à la quête d’animaux dans leur milieu naturel tel que les macareux noirs, les mouflons de Dall, les lièvres laineux, les rennes sauvages, les panthères des neiges et bien d’autres habitants de ces paradis blancs. Il capte un moment, un vol d’oiseau, le regard d’un renard roux. Pour capturer les instants uniques qu’il vit dans ces contrées neigeuses, Jérémie a dû apprendre à se faire oublier des animaux ou du moins être accepté parmi eux.

le photographe animalier des paradis blancs
©Jérémie Villet - Un coyote immortalisé au Canada
le photographe animalier des paradis blancs
©Jérémie Villet - Une martre des pins au Canada

Des photographies d’exception.

Jérémie tient au caractère authentique de ces photos. Bien que l’on pourrait croire que l’arrière-plan de ses photos a été supprimé par un logiciel de retoucheaucun élément n’a été ajouté ou retiré. Ses photographies reflètent donc la récompense de plusieurs hivers solitaires dans une réalité insoupçonnée.

« Je ne retouche jamais mes photos. Je n’aimerais pas aller dans de beaux endroits et en faire de mauvaises photos qui auraient besoin d’être retouchées. Du coup, je reviens rarement d’un voyage avec plus de dix bonnes photos. »

Jérémie Villet – Interview avec Phototrend

Jérémie Villet révèle la réalité paradoxale de la nature

Jérémie tente d’exposer sa fascination pour la nature sauvage à travers ces clichés blancs. Lors de ses voyages en Scandinavie, il a pu remarquer le fort contraste de cet environnement à la fois accueillant et hostile. Ce paradoxe lié au cycle de nuit total en hiver provoque des extrêmes dans les attitudes de ses habitants. L’opposition entre le caractère rude du climat froid dans ces endroits retirés et la beauté spectaculaire de la neige et des aurores boréales se déployant la nuit dans le ciel fait passer le photographe par tous ses sens.

Le livre de Jérémie Villet « Première Neige » est le reflet de six hivernages en solitaire dans un monde où l’imaginaire rejoint le réel128 pages de photographie qui donnent l’impression d’être dans la neige avec ces animaux.

le photographe animalier des paradis blancs
Le portrait du photographe Jéremie Villet

Jérémie Villet : Site – Instagram

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The Fork

« The Fork » par Filippo Drudi

Filippo Drudi est un photographe italien résidant à Rimini. Il qualifie sa spécialité de « photographie créative en couleur ». Durant l’hiver 2020, alors qu’il était coincé chez lui, il s’est penché sur ses vieux clichés de fourches. Il s’est alors mis au défi de refaire une série photo sur ces dernières. Ses clichés ont reçu le premier prix aux International Photography Awards et aux Creative Photo Awards.

The Fork
©Filippo Drudi - Jeu de néons avec la fourchette

À la fois sinueusesélégantesféminines et symétriques, les fourchettes ont jusqu’à présent rarement été mises à l’honneur. Chaque jour, on se met à table, on remplit notre assiette et on prend une fourchette. Chacun d’entre nous produit ces gestes au moins deux fois par joursept cent trente fois par an. Nous l’utilisons et la rangeons sans réfléchir. Peut-être qu’à présent, nous prendrons le temps de la regarder avant de commencer à manger.

The Fork
©Filippo Drudi - Jeu d’ombre et de lumière de la fourchette en monochrome

Les débuts de Filippo Drudi dans la photographie

Sa passion pour la photographie a commencé il y a une quinzaine d’années sur les pages d’une encyclopédie Kodak des années 80, en regardant des photos datant de plus de 20 ans. L’art a cependant toujours fait partie intégrante de sa vie. Passionné de guitare, il a démarré son parcours artistique au conservatoire de musique en écrivant sa propre musique. Il a ensuite travaillé en tant que concepteur Web et Graphiste indépendant avant de se consacrer à la photographie.

The Fork
©Filippo Drudi - Jeu d’ombre et de lumière de la fourchette

Transformer l’ordinaire en extraordinaire

En suivant le travail des autres photographes, il fut émerveillé par l’imagination dont ils faisaient preuve pour rendre un sujet ou une scène réelle en quelque chose de fascinant. Pour lui, tout ce qui nous entoure peut devenir une source d’étonnement et de fascination. Tout est donc une question de perception. Dans ses projets personnels, il s’efforce donc de rendre un sujet qui peut sembler ordinaire, voire ennuyeux, en quelque chose de passionnant, avec un regard neuf. Faire ressortir la beauté de l’ordinaire, telle est sa mission.

« Avec la curiosité et l’observation persistante de l’environnement dans lequel je vis, je cherche quelque chose d’extraordinaire caché au-delà de la surface, et pourtant là pour que tout le monde puisse le voir. »

Filippo Drudi

The Fork
©Filippo Drudi - Les fourches vues de dos

En regardant dans le viseur de son appareil photo, il a trouvé un moyen d’expression à travers une autre forme d’art. Pour lui, la photographie représente l’énergie et l’élégance. Elle lui permet d’être à la fois physique et créatif en défiant ses limites et en façonnant son style de vie. À travers la lumière, la couleur, un geste ou une forme particulière, il donne vie à une image.

The Fork
©Filippo Drudi - Une fourchette prise en vue plongeante

Les multiples facettes de la fourchette

Cela faisait plus de quatre ans que Filippo n’avait pas photographié de nature morte. C’est en revisitant son portfolio avec son mentor, le photographe Joe Baraban que l’idée du projet a ressurgi. Au premier abord, il était réticent face à ce projet, car la fourchette n’était pas un nouveau sujet pour lui. C’est en faisant taire son hésitation et en se lançant dans ce projet que les choses ont changé.

En fixant la fourchette durant un nombre incalculable d’heures, elle est devenue sa source d’inspiration. L’objet lui-même l’a influencé. Tant il était poussé vers l’abstraction, tant il s’est surpris à traiter l’objet comme un modèle et non comme un morceau de métal. Vue sous un certain angle, elle lui paraissait effrayante et d’autres fois tout simplement élégante. Il a donc exposé tous ces éclats de personnalité à travers la série photo.

The Fork
©Filippo Drudi - Une fourchette prise de face

Le processus créatif de Filippo Drudi à travers sa série The Fork

Filippo Drudi n’est pas étranger à la post-production si nécessaire, bien que cela ne joue qu’un rôle mineur dans son processus. Habituellement, son travail de retouche consiste à supprimer des éléments de distraction, surmonter des problèmes techniques comme la profondeur de champ limitée ou encore rendre plus nettes les pointes des fourches à quelques centimètres de l’objectif qui ne pourraient pas l’être. La technologie lui permet donc d’obtenir des résultats qui n’étaient pas possibles autrement.

Découvrez les coulisses de la série « The Fork » par le photographe Filippo Drudi dans la galerie ci-dessous !

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Walls and Strangers

INTERVIEW – Walls and Strangers, la série d’architecture moderne de Davide Urani

Passionné d’architecture minimaliste, Davide Urani se démarque pour son univers surréaliste intégrant une figure solitaire dans de vastes espaces vides. Il explore la lumière et la répétition pour capturer des moments subtils dans un monde quasi désert.

La combinaison d’une présence humaine et d’un large espace étendu est un moyen pour lui de représenter le calme et la simplicité qui se dégage de ces moments furtifs. Avant d’immortaliser la présence recherchée sur ses photos, Davide doit pouvoir se la représenter mentalement et attendre le temps nécessaire pour capturer le bon moment à photographier. Offrant au spectateur la vision d’un monde imaginaire où la paix est maître mot, Davide souhaite témoigner des qualités pacificatrices de la solitude et de l’espace étendu. Il qualifie la solitude de sentiment poétique tout en essayant de la transposer dans son travail.

Walls and Strangers
©Davide Urani - Une église d’architecture moderne à Bergame en Italie

Découvrez Davide Urani et son travail à l’occasion de notre interview :

Tout d’abord, pouvez-vous vous présenter ? 

Je suis un cadre commercial et non un photographe professionnel. Pour moi, la photographie signifie principalement avoir un espace à moi, où je peux trouver un fragment calme de la journée et essayer de le rendre spécial. C’est ainsi que j’ai commencé, en essayant de combiner les longs voyages avec des moments de calme pour moi. Et c’est aussi ce qui est le plus gratifiant pour moi. J’essaie de faire comprendre combien la simplicité et le calme peuvent être puissants.

Walls and Strangers
©Davide Urani - L’intérieur d’une église d’architecture moderne

Comment avez-vous commencé la photographie ?

J’aime l’architecture et j’ai commencé à photographier l’architecture moderne il y a longtemps. Je tente toujours de garder une certaine simplicité ou en concentrant ma photographie sur les détails plutôt que sur l’ensemble, afin de laisser de la place à l’interprétation et à l’imagination du spectateur.

Walls and Strangers
©Davide Urani - Une femme admirant les murs blancs d’un bâtiment d’architecture moderne

Où se trouvent toutes ces structures extraordinaires que l’on voit sur vos photos ?

À peu près partout dans le monde. Je voyage beaucoup pour mon travail et les journées sont chargées, il est donc presque impossible de visiter et d’apprécier les villes où je vais. Cependant, il y a souvent la possibilité de trouver un peu de temps pour aller chercher un bâtiment de n’importe quel type, que ce soit une église, une bibliothèque ou simplement un élément d’architecture moderne.

Walls and Strangers
©Davide Urani - Un homme assis sur les gradins rouges d’une structure

Comment avez-vous procédé pour créer cette série photo d’architecture ?

La préparation fait partie du voyage. J’aime chercher des choses à photographier avant mes voyages. Ensuite, tout se résume à « voir » la photo que vous voulez prendre. Je pourrais rester assis pendant des heures à attendre le bon moment pour photographier, par exemple lorsque je veux la « bonne » présence humaine dans une photo. Mais ma curiosité m’entraîne sans explication significative vers quoi que ce soit, une couleur, une forme, une foule ou le vide.

Walls and Strangers
©Davide Urani - Une personne dans un escalier en colimaçon d’architecture moderne

Comment décrivez-vous votre style, l’esthétique qui compose votre travail ?

Ce que je cherche à faire, c’est de peindre un moment calmeposénet, dans un monde imaginaire habité. C’est mon but ultime.

Walls and Strangers
©Davide Urani - Une personne marchant devant un bâtiment d’architecture moderne

Davide Urani : Site – Instagram

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« Le 5ème élément » par Aurélien Buttin

Aurélien Buttin présente sa série photo «Le 5ème élément»

Voyageur et géographe de formation, Aurélien Buttin expérimente la photographe en 2010 à l’issue d’un premier voyage en Europe. C’est avec un goût très prononcé pour la liberté et l’aventure qu’Aurélien allie l’exploration par la rencontre d’un pays et l’immersion avec sa population.

Ses photographies frôlent souvent l’intime par la relation de confiance que le photographe établit avec ses modèles. L’artiste qui, se faisant oublier, nous offre des portraits d’une grande sincérité. L’image trouve en elle-même sa raison d’être comme déconnectée du temps réel et de son contexte.

« Le 5ème élément » par Aurélien Buttin
©Aurélien Buttin - Un pêcheur sur son navire de pêche

En janvier 2021, Aurélien Buttin se rend à Dunkerque pour une excursion de 12 heures en haute mer afin de documenter une activité qui attire toute son attention… le rude métier de marin pêcheur qui jusqu’à présent, reste assez méconnu.

En pleine mer, ce photographe français a pu découvrir les conditions pour le moins physiques et dangereuses des pêcheurs mais qui ne laissent pas de place à l’ennui. Durant cette excursion qui n’était pas de tout repos, Aurélien a pu découvrir la passion qui habite ses amoureux de la mer, dont le travail oscille entre périodes intensives à des horaires particulières et conditions parfois extrêmes.

Une profession qui n’est donc pas à la portée de tous, mais réservées à ceux qui apprécient les sensations fortes et le sentiment de liberté que procure la pêche sur un navire en haute mer.

Découvrez les coulisses de son voyage photo au large de Dunkerque, au travers d’une interview exclusive.

« Le 5ème élément » par Aurélien Buttin
©Aurélien Buttin - Les équipements des pêcheurs sur le bateau au large de la Mer du Nord

Tout d’abord… Qu’est-ce qui te passionne dans la photographie ?

La photographie est avant tout un moment de vie en arrêt sur image, voilà ce qui me passionne, de figer un moment éphémère à jamais, comme si on enregistrait sa mémoire. Une image nous rappelle bien évidemment un moment très particulier, qui nous est propre. Mais elle raconte une histoire différente à chaque personne qui l’observe.

Il y a également la transformation de la photo, légèrement, que ce soit dans les couleurs, la lumière et les contrastes pour lui donner vie. Pour lui donner un aspect joyeuxsombremélancolique. Pour lui rendre le ressenti que ce moment capturé m’a donné.

« Le 5ème élément » par Aurélien Buttin
©Aurélien Buttin - Un pêcheur tirant son filet de pêche au lever du soleil
« Le 5ème élément » par Aurélien Buttin
©Aurélien Buttin - Un marin-pêcheur et ses filets de pêche

Qu’est-ce qui t’a amené à ce projet d’excursion en bateau de pêcheur ?

Je voulais découvrir ce métier qui me paraissait dingue (et qui l’est !). Partir à l’aventure en pleine mer sur un petit bateau avec des gars qui en ont dans la bouteille. On achète son poisson, mais on entend jamais parler des gens qui les amènent sur notre étalage, au marché ou dans les grandes surfaces. Donc je dirais que ce qui m’a amené à ce projet c’est la curiositéL’aventure aussi, et pour rendre hommage à ce métier dont on parle que trop peu.

« Le 5ème élément » par Aurélien Buttin
©Aurélien Buttin - Un pêcheur manipulant son filet de pêche
« Le 5ème élément » par Aurélien Buttin
©Aurélien Buttin - Le support métallique pour faire coulisser le filet de pêche.
« Le 5ème élément » par Aurélien Buttin
©Aurélien Buttin - Les filets de pêche entassés dans le bateau

Pourquoi as-tu appelé cette série « le 5ème élément » ?

Alors bien qu’il puisse y avoir un amalgame avec le film de Luc Besson, et j’en suis bien conscient, j’ai appelé cette série comme ça car c’est le nom du bateau. Tout simplement.

« Le 5ème élément » par Aurélien Buttin
©Aurélien Buttin - Une étoile de mer capturée dans la Mer du Nord

Cette excursion de 12 heures en bateau a dû être une expérience intense. Comment s’est-elle déroulée ?

Le départ était à deux heures du matin. Je ne suis pas un couche tôt donc, après avoir dormi une heure, je me suis rendu à pied sur le port de Boulogne-sur-Mer, dans un froid glacial. J’y ai retrouvé ces marins que je n’avais jamais vu. Je ne leur avais même jamais parlé puisque c’est un intermédiaire qui s’est occupé de la rencontre. Arrivant à m’adapter à toutes sortes de situations, l’entente à très vite pris place.

« Le 5ème élément » par Aurélien Buttin
©Aurélien Buttin - Le tableau de bord du bateau

La mer était très agitée. J’allai vomir par-dessus bord entre chaque photo. Les gars me disaient que ça irait mieux une fois le jour levé, car je verrai l’horizon. Le jour se levait dans cinq heures. Nous étions dans la Mer du nord quand le jour s’est levé et les vagues comme mon estomac se sont un peu apaisées. J’ai donc pu continuer plus tranquillement mon reportage.

Qu’as-tu retenu de cette expérience ? Qu’as-tu voulu transmettre comme message / ressenti à travers cette série de photos ?

Ce que j’ai retenu comme expérience c’est que je ne serais jamais pêcheur. En revanche, je comprends mieux maintenant cet attrait des hommes pour la mer, et ce depuis toujours. C’est quelque chose qui prend aux tripes. Le fait de se retrouver à des centaines, voire des milliers de kilomètres de chez soi, au beau milieu de la mer, c’est un aspect de l’aventure qui est indescriptible. C’est même apaisant par moment. Depuis je suis toujours très heureux quand je pars sur un petit bateau. Je ressens ces mêmes sensations.

« Le 5ème élément » par Aurélien Buttin
©Aurélien Buttin - Le bateau de pêcheur en haute mer à l’aube

Le message que j’ai voulu faire passer est qu’il y a des hommes courageuxqui en chient pendant douze heures dans une situation improbable, que nous voyons que dans les films ou imaginons du siècle dernier, pour que nous puissions avoir du poisson dans nos assiettes.

« Le 5ème élément » par Aurélien Buttin
©Aurélien Buttin

Aurélien ButtinSite – Instagram

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L’abstraction et les couleurs

L’abstraction et les couleurs à travers les paysages de Brendan Pattengale

Originaire de Los AngelesBrendan Pattengale est un photographe américain paysagiste. Se questionnant sur la vérité sur la perception des couleurs, il nous pousse à regarder à travers une variation chromatique continue sur ses clichés de paysages à la fois abstraits et psychédéliques.

Véritable hymne à la création artistique, son œuvre intitulée Terrestre nous invite à changer notre regard sur la planète et la nature. En explorant diverses méthodes photographiques, il parvient à créer un univers psychédélique intéressant sur ses panoramas. En dépeignant de manière vivante les vallées et les cours d’eau, il parvient toutefois à conserver un certain réalisme.

L’abstraction et les couleurs
That Brief Moment Between Thoughts – Bolivia © Brendan Pattengale

Un photographe avec un œil de peintre

Brendan se définit comme un artiste et plus particulièrement un photographe possédant un œil de peintre pour la couleur et la composition. Il obtient sa licence en arts plastiques spécialisée en peinture et sculpture à l’université de Californie à Davis en 2006. Après avoir exploré toutes les facettes de la photographie commerciale, Brendan a consacré ces dix dernières années à la maîtrise des techniques photographiques et à l’examen de celles-ci en relation avec la nature.

L’abstraction et les couleurs
A Seductive Illusion – Bolivia © Brendan Pattengale

Libéré des contraintes de la photographie traditionnelle, Brendan cherche à nous faire vivre une véritable expérience sensorielle par l’exploration de ses paysages abstraits et hauts en couleur qu’il a pu immortaliser à travers le monde. Dans sa série photo Terrestre, on retrouve des clichés de ses voyages en Californie, en Éthiopie, en Islande, en Nouvelle-Zélande et en Bolivie.

L’abstraction et les couleurs
Descending to Nightfall – Iceland © Brendan Pattengale

« Voici la lumière en tant que créatrice, révélant les ondes du spectre des couleurs comme une chorale vibrante de tons, émouvant l’observateur, comme dans des cordes sympathiques à une houle d’émotion »

Brendan Pattengale

L’abstraction et les couleurs
I Was Waiting for Your Kind – Iceland © Brendan Pattengale

Afin d’en apprendre davantage sur l’œuvre si particulière de cet artiste, nous sommes allés à sa rencontre. Découvrez notre interview exclusive avec Brendan Pattengale.

Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur votre série de photos Terrestre ?

À la recherche de lieux hors du commun, l’observation des merveilles naturelles du paysage me pousse à explorer la zone entre réalité et abstraction. Mon travail sur cette série photo porte sur le physique et l’émotionnel, où les nuances subtiles de chacun s’expriment et ne peuvent être expérimentées que dans la nature. Là où la terre rencontre le ciel, ou l’eau caresse le bord de la terre… Le vide coloré où toutes les possibilités deviennent réalité.

L’abstraction et les couleurs
I Was Waiting for Your Kind – Iceland © Brendan Pattengale

Intensifiées lors de leur traduction en studio, mes études de la nature sont capturées avec les outils de la photographie traditionnelle. À partir de là, un léger écart par rapport à l’état d’origine met alors en avant mon langage visuel, créant des couleurs qui donnent le sentiment d’un lieu : un lieu où l’on peut s’attarder dans le passé, observer le présent et encore façonner l’avenir. Je cherche à donner vie à ces couleurs, à les faire ressortir du cadre.

L’abstraction et les couleurs
A Piercing Blue – Ethiopia © Brendan Pattengale

En plus d’une expérience purement optique, j’invite à une participation à la fois physique et émotionnelle à travers le paysage qui se révèle. Grâce à cet engagement, j’espère que le spectateur pourra se familiariser avec quelque chose qu’il n’a peut-être encore jamais vu. La représentation environnementale du « brut » est une invitation à se rapprocher pour une expérience intimeplus personnelle.

L’abstraction et les couleurs
As It Emerged -New Zealand © Brendan Pattengale

Qu’est-ce qui vous a décidé à réaliser cette œuvre ?

J’ai décidé de travailler sur mon œuvre Terrestre après une lassitude du domaine commercial. J’en avais assez de me sentir vide après avoir travaillé dans ce domaine. Dans le domaine de la publicité, j’étais toujours en quête du prochain « travail ». Je suis enthousiaste lorsque je peux parler d’une image (ou d’une série d’images) des années après la prise de vue initiale.

Comment parvenez-vous à ajouter cette touche picturale à vos photos ?

Après des heures et des heures passées dans mon studio à faire ce que j’appelle « trafiquer » une image. La touche picturale est obtenue en repoussant les limites (techniques) d’une image et en la ramenant à cette ligne fine où le spectateur peut se demander s’il regarde une photographie ou une peinture.

L’abstraction et les couleurs
Celestial Body – California © Brendan Pattengale

Selon vous, comment la couleur peut-elle influencer notre perception des choses ?

La couleur a cette capacité incroyable de remettre en question la perception de la réalité. Comme l’a dit Goethe dans sa Théorie des couleursles couleurs appartiennent à l’œil ; c’est ce que je transmets dans mes images, qui sont entièrement vraies dans leur récit de la lumière et, par conséquent, de la vision, tout en étant également altérées dans leur processus avant l’instant de la photographie.

L’abstraction et les couleurs
Passing Illumination – California © Brendan Pattengale

Quel est le message que vous voulez transmettre à travers cette série de photos de paysages abstraits ?

Je veux transmettre une émotion, je veux que le spectateur ressente, qu’il pense. Ma série Terrestre est pleine de crainte, de danger, de minuscule mais aussi toute aussi riche en diversité, en grandeur et en beauté.

Depuis le 19 novembre 2021, l’œuvre de Brendan Terrestre est en exposition permanente à Rome à la Bibliothèque Guglielmo Marconi en Italie.

L’abstraction et les couleurs
When You Forget Yourself – California © Brendan Pattengale
L’abstraction et les couleurs
Portrait de Brendan Pattengale

Brendan Pattengale : Site – Instagram

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