Humanæ – Les portraits universalistes d’Angelica Dass
Née à Rio de Janeiro, Angelica Dass est une photographe primée et reconnue pour son projet à renommée internationale, Humanæ. Elle vit et travaille aujourd’hui à Madrid. Par son travail, Angelica voyage à travers le monde et rencontre des personnes de tous horizons. Combinant la photographie et la recherche sociologique, Humanæ est une ode à la diversité et la tolérance. Elle y montre que chaque être est spécial, unique, à commencer par la couleur de sa peau.

Une couleur propre à chacun
Angelica est issue d’une famille où la couleur de peau n’a aucune importance. Comme elle le dit elle-même, sa famille est très colorée. Son père est né d’une mère à la peau d’une intense couleur chocolat. Il fut ensuite adopté par une mère à la peau de porcelaine et par un père entre le yaourt à la vanille et celui à la fraise. La mère d’Angelica est fille d’une indigène brésilienne à la couleur de peau entre noisette et miel. Parmi ses tantes maternelles, l’une a la peau couleur de cacahuète, l’autre comme une crêpe. Ces descriptions affectueuses, faites avec humour par la photographe, montrent toute la diversité de pigmentation de notre peau.
Si au sein de sa famille, la diversité est accueillie chaleureusement, c’est une toute autre histoire dans le monde extérieur. Discrimination, jugement et remarques, la liste est longue quant aux différences de traitement observées en fonction de la couleur de peau.
Aujourd’hui, et depuis pratiquement toujours, la couleur de peau fonde notre identité aux yeux du monde. Blanche, noire, rouge, jaune, autant d’étiquettes attribuées à chacun. Mais ces quatre couleurs bien définies correspondent-elles à la réalité ? Sommes-nous réellement « noir » ou « blanc » au sens le plus littéral des termes ? Dans une société prônant l’inexistence de la « race », pourquoi continuer à décrire les humains de cette manière si dichotomique ? Avec plus de 4000 portraits de volontaires aux profils extrêmement variés, photographiés aux quatre coins du monde, Angelica Dass affirme qu’elle n’a jamais vu quelqu’un pouvant être encadré dans du blanc ou du noir.
Magnifier la diversité
Je me souviens, quand j’étais petite, du jour où la maîtresse est entrée en classe et m’a présenté un crayon de couleur appelé « chair ». J’étais faite de chair. J’étais marron, mais les gens disaient que j’étais noire. J’avais sept ans et j’avais une confusion de couleurs dans ma tête. Des années plus tard, j’ai épousé un espagnol rose, le genre qui, cinq minutes au soleil, est déjà rouge comme une crevette. Après cela, une question a commencé à me hanter : de quelle couleur sera mon enfant ? Évidemment, ce n’était pas important pour moi, mais cela semblait être très important pour les autres. Alors, avec toutes ces questions en tête, j’ai utilisé mon métier, la photographie, pour trouver une réponse à tout cela.
Angelica Dass
Au commencement de ce projet, les premiers portraits réalisés sont ceux de ses amis et sa famille. Puis, de plus en plus de personnes rejoignent le projet et lui donnent une dimension internationale. Le projet reçoit alors un très bon accueil. La photographe est invitée à parler de son travail, des expositions lui sont consacrées dans des musées et des galeries. Les rues se voient également investies de ces centaines de portraits, rendant ainsi le projet accessible à tous.

We all together built Humanæ.
Angelica Dass
Les portraits d’Angelica possèdent tous un arrière-plan teinté d’un ton de couleur identique à un échantillon de leur peau. Elle photographie d’abord ses sujets en studio sur un fond blanc. Puis elle choisit un carré de 11 x 11 pixels prélevé sur le nez du sujet. Le fond est par la suite associé à la couleur correspondante dans la palette industrielle Pantone®. Cette palette, par sa neutralité, défie les contradictions et les stéréotypes liés au sujet de la race.
Humanæ dès le plus jeune âge
Positionnons la diversité comme une valeur dans l’expérience éducative et comme une source de richesse et d’apprentissage sur nous-mêmes et sur les autres.
Angelica Dass
Les premiers ambassadeurs du projet sont les professeurs, les enseignants. En effet, ces derniers utilisent Humanæ comme un outil pédagogique. Pour Angelica, l’école est le lieu où un dialogue sur ces questions importantes de diversité et de respect de l’autre doit être créé. Ainsi, au-delà de l’aspect esthétique de l’œuvre, Humanæ vise à sensibiliser et instruire, autant les enfants, les étudiants que leurs parents.

Ne parlons pas de la diversité parce que nous devons en parler. Parlons de la diversité parce que c’est, en fait, ce qui existe sur la planète où nous vivons et l’essence même de l’espèce humaine. Et si c’est à l’école et dès le plus jeune âge, tant mieux.
Angelica Dass

Angelica Dass : Site – Instagram
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Lake Sammamish : Le projet ICM de Laura Zimmerman
Depuis le nord-ouest du Pacifique, où elle réside, Laura Zimmerman photographie les paysages qui l’entourent. Photographe portraitiste à la retraite, c’est lors de la pandémie qu’elle se lance dans la technique photographique de l’ICM (Intentional Mouvement Camera), nous offrant ainsi de sublimes images. Cette technique consiste à ralentir la vitesse d’obturation et à réaliser des mouvements volontaires avec l’appareil photo pendant que l’obturateur reste ouvert. Avec Lake Sammamish, nous entrons dans l’univers de Laura, mélange de couleurs vives, de paysages abstraits et de doux mouvements.

La photographie s’est imposée à elle dès la naissance de ses enfants. Elle aime les photographier afin de conserver ces instants brefs de l’enfance, les changements constants de ces petits êtres. Ce sont ces instants fugaces, parfois presque imperceptibles, qu’elle recherche dans ses photos, que ce soit en tirant le portrait de ses sujets qu’en capturant les paysages qu’elle rencontre.
Je pense que ce qui m’inspire, ce sont ces moments éphémères que l’on ne peut pas saisir à nouveau, qui sont là puis disparaissent. Les couleurs du lever du soleil, les ombres mouvantes, un coin de brouillard, un sourire rapide, ce genre de choses.
– Laura Zimmerman

Intentional Mouvement Camera
La première fois qu’elle observe l’ICM, celle-ci est appliquée à un bosquet d’arbres. Elle est alors immédiatement séduite par la douceur et la dimension impressionniste de l’image. En effet, cette technique permet d’adoucir les traits. Ainsi, toute dureté s’évanouit et laisse place à une réalité alternative paisible. Ses clichés sont pour elle source de paix et de sérénité. La combinaison de couleurs vives et de mouvements doux lui procurent des émotions l’aidant à se protéger des mauvaises actualités du monde extérieur.
Notre monde a été assez tumultueux ces derniers temps, et l’idée d’en créer une version plus douce me plaît beaucoup.
– Laura Zimmerman

Lake Sammamish ICM Project
La série Lake Sammamish ICM project a été imaginée et produite par Laura durant la pandémie. Alors confinée et privée de tout autre paysage que ce lac qui avoisine son jardin, elle le photographie chaque jour. Le résultat n’est jamais le même. En effet, le paysage change au gré des couleurs mais également des mouvements réalisés. Dans un premier temps à la recherche d’un résultat doux, rendant la réalité plus subtile, elle s’exerce par la suite à créer ses propres paysages grâce à des mouvements plus exagérés. Ainsi, elle dévoile aux yeux de tous ces paysages cachés.
Le fait que ces paysages secrets ne soient disponibles qu’à un certain moment me semble extraordinaire, car les conditions qui permettent de créer ce paysage caché – les couleurs uniques du lever du soleil, la position des nuages, le mouvement exact de la caméra – ne se reproduiront jamais plus.
– Laura Zimmerman

Après avoir photographié tant de fois ce lac, Laura pense à d’autres horizons, plus lointains. Elle adorerait par exemple aller explorer l’Islande, appareil photo en main. Elle y capturerait ces paysages impressionnants, avec l’ICM et ainsi continuer à façonner un monde entre songe et réalité.

Saddle Butte
Bien que ses photos définissent de nouveaux horizons, elles peuvent parfois recréer en quelques sortes des lieux connus de la photographe. C’est par exemple le cas avec « Saddle Butte ». Cette photo reforme, comme resurgi du passé, la butte du même nom, surplombant la ville natale de l’artiste.
Là où j’ai grandi, dans le centre-nord du Montana, il y a une butte appelée Saddle Butte. Elle se trouve dans les plaines qui surplombent ma ville natale et a une forme très particulière. Le mouvement aléatoire de l’appareil photo dans « Saddle Butte » rappelle la forme de la butte. La couleur de l’eau était semblable à celle des champs de blé et le ciel ressemblait beaucoup à celui du Montana au lever du soleil. Il est très réconfortant de savoir qu’une vue de la maison de mon enfance est cachée dans mon jardin d’adulte. »
– Laura Zimmerman



Laura Zimmerman : Site – Instagram
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Safety Cards – Les consignes de sécurité vues par Arseniy Neskhodimov
Photographe russe originaire de Samarkand, Arseniy Neskhodimov est aujourd’hui installé à Moscou. À travers des projets conceptuels à l’identité visuelle singulière, le photographe explore les sentiments de désillusion, d’anxiété et d’incertitude qui s’imposent à nous, à lui. Il est notamment lauréat du concours photo Wellcome avec sa série Prozac, illustrant sa propre expérience de la dépression.

C’est après avoir vu le film « L’insoutenable légèreté de l’être », dont Juliette Binoche campe le rôle principal d’une photojournaliste, qu’Arseniy décide de se lancer dans cette carrière. Attiré par le fait d’être au coeur de l’action et d’événements historiques, il voyait en ce métier quelque chose de romantique qui l’attirait. Il obtient son diplôme à l’Institut de la Culture de Kemerovo (Russie) où il a étudié le cinéma et la photographie. Il travaille ensuite un certain temps comme photojournaliste. Cependant, le fait de n’être que le témoin des événements qu’il photographie et de n’avoir aucune contrôle sur ceux-là, le lasse rapidement. Arseniy se lance alors dans ses projets personnels, parallèlement à une carrière de photographe commercial pour des magazines et des publicités.

Safety Cards
Safety Cards illustre l’anxiété et l’incertitude dont Arseniy a fait l’expérience ces dernières années. Il a commencé à élaborer cette série avant la pandémie, durant une période où il n’était plus sûr de rien. C’est dans un premier temps sa peur de l’avion qui lui inspire l’idée de reprendre les instructions de sécurité. Il s’inspire également des livres de vulgarisation scientifique de Yakov Perelman (1882-1942). Celui-ci est très populaire auprès des soviétiques. Il est frappé par ces illustrations d’expériences , à la fois effrayantes et incompréhensibles à ses yeux, qu’il compare aux films de David Lynch.

La réalisation
À huit clos dans leur appartement, Arseniy et sa femme (qui joue un rôle important dans la réalisation de ce projet) mettent en place Safety Cards. Avant de photographier, ils réalisent des croquis, une sorte de plan d’action, rassemblés sur des feuilles A4. Celles-ci sont par la suite accrochées sur les murs de leur cuisine. Ainsi, le projet est partout, constamment visible, et les objectifs ne sont jamais perdus de vue.

Ils restent chez eux durant six mois, sans jamais sortir, sauf pour jeter les ordures du ménage. Les images de la série sont ainsi toutes prises dans leur appartement de l’époque, leur cocon, leur studio. Ils se fixent pour objectif de prendre 2 à 3 photos par semaine. Héritage de son parcours, entre cinéma et photographie, Arseniy joue avec la lumière pour apporter un côté cinématographique à son histoire. Ses images paraissent alors tout droit sorties d’un film. Nous plongeons ainsi totalement dans l’histoire, dans la folie du personnage, ses angoisses et ses désillusions.
L’histoire d’une personne qui, assise chez elle, devient littéralement folle. Pour ne pas devenir fou, je faisais cette histoire pour rester sain d’esprit.
Arseniy Neskhodimov

Une photo particulière
Nous avons demandé à Arseniy s’il y avait une photo, parmi cette série, qui était particulière à ses yeux. Une question très difficile pour le photographe, qui voit en chacune d’elles quelque chose de spécial. Pour lui, c’est avant tout une histoire, dont chaque élément est nécessaire. Ce projet marque une période singulière pour le photographe et sa femme. Lors de la réalisation de Safety Cards, ils n’avaient plus de travail, ils restaient constamment dans leur appartement. Mais au-delà de leurs situations personnelles, le monde était à l’arrêt. La pandémie touchait tous les pays, tous les foyers, tous les esprits.
Il n’y avait pas une âme dans la rue. Tout était fermé. C’était comme la fin du monde. Mais je n’étais pas seul. Chacun avait sa propre fin du monde. Nous n’étions pas seuls.
Arseniy Neskhodimov

S’il devait tout de même choisir une photo, il y en a bien une plus étonnante que les autres. Il s’agit du coucher de soleil vu depuis sa fenêtre, se reflétant sur l’immeuble d’en face. Il a essayé de reproduire cette photo, en vain. Ce n’était jamais pareil.
J’ai été frappé par le fait que ce coucher de soleil ne s’est reflété qu’une seule fois et que je ne pourrai peut-être jamais le revoir. C’est probablement la seule photo non mise en scène de cette histoire que je ne peux pas refaire.
Arseniy Neskhodimov
Arseniy Neskhodimov : Site – Instagram
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Agenda Photo Février 2022
Que faire et voir au mois de février ? Rien que pour vous, voici notre agenda sur-mesure pour les amoureux de la photographie ! Expositions photo, concours, publications littéraires… Découvrez nos idées de sorties pour un moment de libre le week-end ou la semaine. Toutes les informations dont vous avez besoin afin de profiter de chacune des opportunités culturelles qui vous sont proposées proches de chez vous ce mois-ci.

Expositions photo
Et si nous commencions avec notre sélection d’expositions consacrées à la photographie ? Une exposition, c’est l’occasion de prendre quelques heures pour soi ou à partager et de plonger dans l’univers artistique d’un photographe. Vous y découvrez ainsi une vision du monde, un regard particulier. Entre découvertes, émotions, admiration et invitations au voyage, voici ce que vous pourrez voir en février.
Le Monde de Steve McCurry
Depuis le 9 décembre 2021 et ce jusqu’au 22 mai 2022, la rétrospective la plus complète dédiée au photographe américain Steve McCurry s’installe au Musée Maillol à Paris. L’exposition nous emmène aux côtés du reporter dans ses plus beaux voyages, de l’Afghanistan à l’Asie du Sud-Est, en passant par l’Afrique et l’Amérique latine. Découvrez ses clichés les plus célèbres, mais également les histoires derrière ceux-ci.
Angst de Soham Gupta

Rendez-vous à la Maison Doisneau pour découvrir l’œuvre photographique de Soham Gupta. Le photographe explore la condition humaine à travers les habitants de la Calcutta, en Inde. Il y aborde ainsi ouvertement la solitude, l’abandon, l’abus, la douleur… Soham Gupta met ainsi en lumière la vulnérabilité d’une part de la population, souvent invisible aux yeux du Monde. L’exposition est présente jusqu’au 30 avril 2022.
Gaston Paris, reporter. La photographie en spectacle
Du 19 janvier au 18 avril 2022, le Centre Pompidou accueille l’œuvre photographique de Gaston Paris. Reporter longtemps resté dans l’ombre, l’exposition vous amène à découvrir son univers, influencé par le surréalisme et les années folles. Il a notamment photographié la libération de Paris et visité l’Allemagne après la seconde guerre mondiale pour enquêter sur la destruction du pays. Mais il a également réalisé des clichés d’artistes tels que Brigitte Bardot, Édith Piaf ou encore Henri Salvador.
To the Water de Soo Burnell
L’hôtel Molitor reçoit les photographies des plus belles piscines d’Europe réalisées par la photographe Soo Burnell. Jusqu’au 20 février, venez découvrir l’œuvre de la photographe écossaise, qui n’a pas choisi le Molitor et sa mythique piscine par hasard. Soo Burnell s’inspire en effet des architectures singulières de lieux tels que celui-ci et part, depuis 2018, à la recherche de nouvelles piscines à immortaliser, à travers toute l’Europe.
Raymond Depardon et Kamel Daoud. Son oeil dans ma main. Algérie 1961-2019
Le 8 février prochain, L’institut du Monde Arabe accueille un témoignage unique sur l’Algérie de 1961 puis de 2019, à travers les regards d’un photographe reporter français et d’un journaliste et écrivain algérien. À l’approche du 60ème anniversaire de l’indépendance de l’Algérie, vous découvrirez 80 photographies de Raymond Depardon et cinq textes inédits de Kamel Daoud.
Patrick Zachmann. Voyages de mémoire
Patrick Zachmann mène une longue « enquête » sur les juifs de France, à la recherche de sa propre identité. Le Musée d’Art et d’Histoire du Judaïsme accueille plus de 300 clichés du photographe, pris de 1970 à 2015 ainsi qu’un film, La Mémoire de mon père. Patrick Zachmann va saisir les différentes facettes de la judaïcité française durant plusieurs décennies. Il va également réaliser de nombreux reportages poignants hors de France.
Pamela Tulizo. Face to Face
Lauréate en 2020 du Prix Dior de la Photographie et des Arts Visuels pour Jeunes Talents, Pamela Tulizo expose à la MEP jusqu’au 13 mars 2022. Avec Face to face, elle questionne le regard posé sur les femmes de son pays, la République démocratique du Congo.
The Day May Break de Nick Brandt
Polka Galerie nous dévoile pour la première fois en France la nouvelle série de Nick Brandt. The Day May Break est présente jusqu’au 12 mars 2022. Le photographe britannique y explore l’impact des désastres climatiques et écologiques sur les espèces animales et les êtres humains du monde entier.
Paparazzi de A à Z de Daniel Angeli
Jusqu’au 27 février 2022, le Toit de la Grande Arche de la Défense expose les grands clichés, volés ou officiels, du photographe des stars, Daniel Angeli. Pour la première fois, plus de 200 clichés du photographe seront exposés, dont de nombreux inédits.
Les Portraits de Judith Joy Ross
Le Bal exposera à partir du 17 février 2022 l’œuvre de Judith Joy Ross. La photographe américaine capture essentiellement des portraits d’inconnus de tous horizons depuis les années 80. Au hasard des rues, Judith Joy Ross immortalise autant l’innocence des jeux enfantins que l’engagement politique ou le deuil.
Chefs-d’oeuvre photographiques du MoMA
Le Jeu de Paume ouvre ses portes, jusqu’au 13 février 2022, à plus de 230 images appartenant à la collection moderne du MoMA. Pour la première fois hors de New-York, découvrez les œuvres d’une centaine de photographes ayant participé à l’histoire de l’invention de la modernité en photographie.
Fake World par Jean-Marc Yersin et Sébastien Pageot
À Aix-en-Provence, la galerie Parallax accueille sa première exposition de l’année, du 5 février au 2 avril 2022. Celle-ci vous plongera dans des mondes parallèles imaginés par les deux photographes Jean-Marc Yersin et Sébastien Pageot.
MIRKINE par Mirkine : photographes de cinéma
La ville de Nice et son Musée Masséna célèbrent les belles années du cinéma au travers de l’exposition Mirkine par Mirkine : photographes de cinéma du 18 décembre 2021 au 15 mai 2022. Découvrez plus de 250 tirages, des œuvres originales comme des archives inédites, dans une fresque esthétique et historique immortalisant un demi-siècle du cinéma français.
Hinders de Idan Wizen
Idan Wizen sera à Strasbourg du 04 au 27 février 2022 pour présenter sa nouvelle exposition Hinders à la Chouette Galerie d’Art. L’artiste photographe franco-israélien aborde dans ses photographies différentes problématiques sociétales et décrit, de manière subtile et onirique, une ode au libre arbitre.
Jean Dieuzaide : 60 ans de photographie
À Toulouse, retrouvez l’exposition rétrospective consacrée au photographe français Jean Dieuzaide à l’occasion du centenaire de sa naissance. Installées au Couvent des Jacobins, vous y découvrirez plus de 200 œuvres et archives, parfois inédites.
Concours photo
Vous aimez la photographie et vous souhaitez confronter votre travail à celui d’autres photographes ? Le mois de février marque l’ouverture du VIF à l’occasion du Festival le Grand Concours ! Cette année, nous découvrirons vos plus beaux clichés sur le thème « La joie est en tout, il faut savoir l’extraire« . Alors à vos appareils ! Vous avez jusqu’au 28 février 2022 avant minuit pour soumettre une série de 10 photos. Ensuite, le jury d’exception, composé de professionnels et d’amateurs à l’œil aiguisé, départagera les lauréats de ce grand concours.

Librairie
La photographie, on la retrouve aussi et surtout dans les livres ! En février, si vous aviez un livre à acheter, ce serait lequel ? Nous, on a déjà nos petites idées…
- Nous vous avons déjà parlé de Contes du Nord, le tout premier livre photo du street photographe Romain Ruiz. Il y conte le quotidien des habitants du Nord-Pas-de-Calais, toujours à la recherche de l’insolite et l’exubérant dans les situations qu’il rencontre.
- À l’occasion de l’exposition sur son œuvre, redécouvrez pleinement le photographe Gaston Paris à travers l’ouvrage du même nom. L’ouvrage consiste en un témoignage exceptionnel de l’évolution de la société de l’entre-deux-guerres.
Avec tout ça, le mois de février ne manquera pas de nous apporter surprises et émotions.
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La photo de rue en noir et blanc de Jeza
De son vrai nom Jeremy Piloquet, Jeza est un photographe âgé de 42 ans et originaire de Basse-Goulaine, aux environs de Nantes. Autrefois dans la restauration, il change de vie pour se consacrer pleinement à sa passion en 2019. Ce tournant s’effectue à la suite du partage d’un de ses clichés par France Bleu Périgord. Le photographe prend alors conscience du potentiel de ses images et se lance dans l’aventure. Aujourd’hui, son travail brille à l’international. Il a en effet été publié dans un magazine d’art renommé au Japon.
Jeza entre dans le monde de la street photography pour y imposer son propre univers. Celui du noir et blanc et des jeux de reflets. En jouant à sa manière avec ces étendues d’eau, il nous offre sa vision, une nouvelle perspective, pour alors voir nos villes d’un angle différent. De temps à autre, il aime retourner ses clichés, apportant ainsi une réflexion en plus et cet effet miroir qui rend l’image si spéciale.
Un univers personnel et monochrome
Lorsque nous lui demandons les raisons de cette photographie presque exclusivement en noir et blanc, Jeza nous livre sa perception.
Ma volonté est uniquement retransmise par des photographies en noir et blanc car c’est ce qui rend le message plus fort, plus poétique, plus dramatique… Par ce biais, on revient à l’essentiel. On fait ressentir des émotions brutes. La couleur étant absente, j’utilise d’autres techniques pour faire passer mon message comme les lignes, les textures, les réflexions ou les perspectives. Cela apporte davantage d’authenticité aux photos. Notre vision étant en couleurs, photographier en noir et blanc revient à interpréter la réalité et transposer l’image dans un univers presque irréel. Le noir et blanc a la capacité de déclencher une émotion ou une réflexion plus intense.
– Jeza
Quant aux lieux de ses photos, comment les choisir ? Réfléchir minutieusement ou se laisser guider par son instinct et s’ouvrir à l’imprévu ?
Quand je pars pour faire de la photo, je sais où je vais mais jamais où cela me mènera. J’aime l’inattendu, je multiplie les clichés parce que j’aime avant tout me faire plaisir et surtout me laisser surprendre. Les villes dégagent à la fois de l’énergie et de la magie. Les habitants, les bâtiments et les rues sont autant de sources d’inspiration. J’essaie d’avoir un oeil nouveau sur les sites les plus touristiques pour obtenir un point de vue qui plongera les spectateurs dans l’univers de ma photo. Cependant, ma satisfaction réside dans la capture de ruelles conventionnelles pour en tirer une ambiance singulière. Ce sont les détails qui font l’identité d’une ville. Souvent invisibles au premier coup d’oeil, ceux-ci peuvent pourtant donner lieu à de magnifiques photos. Faire de l’inattendu avec de l’ordinaire.
– Jeza
Une photo coup de coeur
Sans pouvoir nous l’expliquer, le photographe nous dévoile l’image, appartenant à cette série photographique sur les réflexions, qui lui tient le plus à coeur. Pour lui, la photographie qu’il a nommé I’ll be different dégage tout simplement quelque chose de fort et d’inexplicable.


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Les Contes du Nord par Romain Ruiz
Street photographe installé à Paris, Romain Ruiz met à l’honneur sa région de naissance, le Nord-Pas-De-Calais, dans son tout premier livre photo, Contes du Nord. Romain crée son univers photographique tout en étant animé par le travail de grands photographes documentaires. Parmi ces grands noms, Martin Parr ou encore Tom Wood l’inspirent dans son oeuvre.
Constamment à la recherche de l’insolite et de l’exubérant dans chaque situation, Romain fait apparaître le fantaisiste et l’enfant qui se cache en chacun de nous.

Dans ce récit visuel, Romain Ruiz nous dévoile son monde, entre réalité du quotidien et fantaisie de l’esprit. Appareil en main, le photographe s’aventure autant dans les grandes villes, telles que Lille, que dans les petits villages du Nord-Pas-de-Calais.

Partant à la recherche de ces instants fugaces, il met en scène des hommes, des femmes et des enfants de tout âges et horizons. Nous les découvrons dans leur quotidien, animé par les traditions de leur région.

La photographie urbaine de Romain met en scène les contes personnels de chacun de ses sujets. Ainsi, nous oscillons sans cesse entre réel et fantastique. Notre regard étant attiré à la fois par les situations fantasques que par les enseignes publicitaires qu’il laisse apparaître.

Découvrez davantage Romain Ruiz d’après notre précédente interview et retrouvez-le dans l’un de nos cours photographie à Paris.
Contes du Nord est dès à présent disponible à la commande aux éditions Filtreditions et bientôt disponible en libraire.



Romain Ruiz : Site – Instagram
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