Nick Brandt illustre le destin commun du monde animal et de l’humanité face à la crise climatique
Le photographe Nick Brandt est né et a grandi à Londres. Il y a étudié la peinture et le cinéma. Aujourd’hui, Nick vit dans les montagnes du sud de la Californie. Ce n’est que passé la trentaine qu’il se rend compte que la photographie est pour lui le meilleur moyen de s’exprimer. Spectateur bouleversé face à la situation environnementale et au monde naturel en proie à une destruction massive par l’Homme ; il utilise son appareil photo pour exprimer ses sentiments face à cette catastrophe plus si lointaine. Il photographie alors les animaux sauvages d’Afrique ; dont les images constitueront ses séries Inherit the Dust (2016) et This Empty World (2019) portant sur la perte d’habitat et de biodiversité. Sa série The Day May Break aborde quant à elle le changement climatique dans son ensemble ; qui ne s’arrête pas au monde animal mais qui impacte chaque créature vivante de la planète.

The Day May Break
Le premier volet de la série The Day May Break s’est achevé en 2021. Cette première partie est consacrée à des personnes et des animaux durement touchés par la destruction de l’environnement et le dérèglement climatique au Zimbabwe et au Kenya. Les images ont été prises au coeur de cinq sanctuaires ; dans lesquels les animaux trouvent refuge et sont sauvés sur le long terme. En raison de la menace qui pèse quotidiennement sur eux dans la région, ils ne peuvent retourner à la vie sauvage. Désormais habitués à la présence humaine, Nick Brandt a pu les photographier aux côtés d’hommes et de femmes qui partagent les mêmes blessures ; tous étant des victimes du changement climatique. Des portraits bouleversants, qui illustrent malheureusement une bien triste réalité.

Parmi ces personnes, certaines ont vu leurs maisons détruites par des cyclones, leurs enfants emportés par les inondations, leurs terres victimes des années de sécheresse sévère vouées à l’abandon. L’ironie du sort veut que ces personnes ; aujourd’hui les plus vulnérables ; fassent pourtant partie de celles qui ont le plus faible impact environnemental sur la planète. Elles sont pourtant les premières victimes du monde industriel et de la destruction de notre Terre.
Les images de Nick Brandt sont exposées à travers le monde ; faisant ainsi résonner la réalité du changement climatique et de la destruction du monde naturel de New York à Londres, de Los Angeles à Paris, de Berlin à Stockholm.

Découvrez notre interview exclusive du photographe Nick Brandt ; qui nous parle du premier chapitre d’une série mondiale, The Day May Break.
Tout d’abord, pouvez-vous nous en dire plus sur la façon dont la photographie est venue à vous ?
J’ai réalisé, bien trop tard dans ma vie (au milieu de la trentaine), que c’était le meilleur moyen créatif pour moi d’exprimer mes sentiments sur l’environnement et le monde naturel et leur destruction par l’homme. Par rapport au cinéma, par exemple, la photographie permet généralement de créer ce que l’on veut, comme on veut, quand on veut.
Comment ce projet est-il né dans votre esprit avant d’être concrètement mis en place ?
En général, j’ai un sentiment qui se construit en moi depuis un certain temps. Dans le cas de The Day May Break, ce sentiment que le monde naturel que nous avons connu est en train de disparaître rapidement. Que cela a un impact non seulement sur le monde animal, mais aussi sur nous tous. Et que nous sommes tous ensemble sur cette unique petite planète très limitée. Cette notion s’est ensuite manifestée dans l’idée du brouillard, en photographiant tout dans celui-ci, symbole de cette disparition. Et que les personnes et les animaux affectés par cette destruction, devaient être photographiés ensemble.

Pourquoi avez-vous choisi ces deux pays, le Kenya et le Zimbabwe, en particulier ?
Ce projet est global. Je viens de terminer le deuxième chapitre en Bolivie. Mais au cours de la première année du covid, avant l’arrivée des vaccins, certains pays d’Afrique étaient les seuls auxquels je pouvais accéder. Heureusement, l’un d’entre eux était le Kenya. J’y ai photographié tant de projets dans le passé (Inherit the Dust, This Empty World), je le connaissais donc très bien. Puis le Zimbabwe s’est heureusement ouvert juste à temps.

Les animaux que vous photographiez ont tous une histoire particulière, pouvez-vous nous dire lequel vous a le plus touché ou frappé (s’il y en a un) et pour quelle(s) raison(s) ?
Celui qui m’a le plus touché est peut-être l’une des personnes, pas l’un des animaux, Kuda du Zimbabwe. Après les tournages, lorsque nous avons interviewé tout le monde devant la caméra et que nous leur avons demandé s’ils voulaient bien nous raconter leur histoire. Je ne savais pas si j’utiliserais un jour ces histoires sous forme de vidéo, mais je voulais les avoir au cas où. C’est en racontant ces histoires que nous avons entendu tant de récits déchirants. De nombreuses personnes étaient manifestement encore traumatisées et ont fondu en larmes.
Kuda, du Zimbabwe [photo ci-dessous], s’exprimait en shona, sa langue maternelle. Elle a décrit, en pleurant à chaudes larmes, comment elle avait vu ses enfants emportés par les inondations, sans jamais être retrouvés. Mais vers la fin, Kuda est passée à l’anglais et a dit : « Mais ne vous inquiétez pas pour moi. Je vais bien maintenant. Ma vie est comme une banane fraîchement mûrie ». Je pense qu’elle voulait dire par là qu’elle était prête à vivre à nouveau, à faire de nouvelles expériences. C’est une femme qui a tout perdu, qui se trouve maintenant dans un camp de réfugiés déplacés, et qui a la force et la volonté d’être prête à aller de l’avant.

Sur une note positive, un collectionneur de cette photographie a fait un don suffisant pour aider Kuda à construire une partie de sa nouvelle maison. En outre, un pourcentage du produit de la vente des tirages est réparti équitablement entre toutes les personnes figurant sur les photos, une sorte de paiement de redevances.
Comment avez-vous choisi quel animal photographier avec quelle personne ?
Au feeling, à défaut d’une meilleure explication. Chaque semaine, j’avais toujours une dizaine de personnes parmi lesquelles je pouvais choisir qui essayer avec chaque animal. Habituellement, j’avais une idée précise de la personne qui, selon moi, fonctionnerait bien, et généralement… je me trompais. Mais il est toujours fascinant d’essayer différentes personnes jusqu’à ce que la bonne combinaison fasse tilt (même si, comme dans toute chose, on se rend parfois compte après coup que ce n’était pas le cas).
Que représente pour vous la photographie en noir et blanc ? Que pensez-vous qu’elle apporte à votre projet ?
Je préfère la façon dont le noir et blanc contribue à créer une ambiance plus sombre, plus mélancolique, qui correspond pour moi au concept et au sujet. Et d’un point de vue purement esthétique, je préfère simplement le noir et blanc pour la façon dont il réduit le cadre à l’essentiel et m’oblige à me concentrer sur les formes graphiques et la composition dans le cadre.

Ces images sont la première partie de votre projet, quelle sera la prochaine étape ?
Le deuxième chapitre a déjà été photographié, en Bolivie, en février et mars de cette année. L’œuvre sort en septembre avec des expositions à New York et Shanghai. Puis le livre sera publié au printemps 2023. Si tout va bien, j’espère pouvoir commencer à travailler sur le chapitre 3 à ce moment-là également.
Vous avez cofondé la fondation Big Life, qui protège l’écosystème d’une vaste zone située entre le Kenya et la Tanzanie. D’où vient ce projet ? Pourquoi pensez-vous qu’il est important de travailler main dans la main avec les communautés locales ?
Je n’aurais jamais imaginé créer une organisation à but non lucratif. Mais le niveau de braconnage des éléphants dans l’écosystème d’Amboseli était tel en 2010 ; et peu d’organisations existantes étant en mesure d’y mettre fin faute de ressources ; que je me suis senti obligé de faire quelque chose. J’ai donc cofondé la fondation Big Life avec Richard Bonham, un brillant défenseur de l’environnement local. Au départ, j’ai pu récolter beaucoup de fonds auprès de généreux collectionneurs de mes photos. Nous nous sommes progressivement développés à partir de là.

Douze ans plus tard, Big Life protège plus de 1,6 million d’hectares avec 350 gardes communautaires locaux répartis dans 36 postes avancés permanents et mobiles. Avec l’aide de plusieurs véhicules de patrouille, de chiens pisteurs, d’équipements de vision nocturne et de surveillance aérienne, ce nouveau niveau de protection coordonnée de l’écosystème a entraîné une réduction spectaculaire du braconnage de TOUS les animaux de la région, avec de nombreuses arrestations de certains des braconniers les plus prolifiques.
Et pour répondre à votre deuxième question, ce succès n’a été possible qu’avec le soutien des communautés locales. La philosophie de Big Life est que si la conservation soutient la communauté, alors la communauté soutiendra la conservation. Presque tout le personnel de Big Life est employé localement. Il y a aussi le programme de compensation pour les éleveurs dont le bétail est tué par des prédateurs locaux. Il y a 100 kilomètres de clôture électrifiée pour protéger les cultures des agriculteurs contre le piétinement par les éléphants. Et puis il y a les bourses d’études. Tout cela a permis aux communautés locales de soutenir les efforts de conservation. C’est vraiment la seule façon de progresser dans les zones de plus en plus peuplées de l’Afrique du XXIe siècle.

Quelle est votre vision de l’avenir pour les hommes et les animaux ? Avez-vous encore de l’espoir face à la dégradation massive de l’environnement et du monde naturel ?
Nous vivons actuellement l’antithèse de la création. Il a fallu des milliards d’années pour parvenir à une diversité aussi merveilleuse, puis quelques années seulement – un instant infiniment microscopique – pour l’anéantir.
J’énonce une évidence, mais il faut la répéter sans cesse : en détruisant la nature, nous finirons aussi par nous détruire nous-mêmes. Un monde naturel sain est essentiel au bien-être de toute l’humanité.

L’homme moderne, partout sur la planète, semble avoir peu appris de ce qui l’a précédé. L’histoire est jalonnée de l’effondrement de civilisations antérieures qui ont imposé un fardeau bien trop lourd à la nature environnante. Aujourd’hui, alors que nous sommes beaucoup plus nombreux et que notre impact est beaucoup plus vaste, ce n’est pas « seulement » une région qui est détruite comme par le passé. Si les tendances actuelles se poursuivent, la destruction peut et va s’amplifier jusqu’à l’effondrement écologique – et donc civilisationnel – de notre planète entière.
Tout cela peut sembler accablant. Comment peut-on commencer à se défendre ? Je reviens à la phrase que j’utilise sans cesse, parce que tout simplement, je la crois : Il est préférable d’être en colère et actif que d’être en colère et passif. Une fois que vous êtes actif, le désespoir est moins écrasant. Vos actions – aussi petites soient-elles – peuvent vous dynamiser et vous concentrer.

Lorsque les gens me demandent ce qu’ils peuvent faire pour aider, je leur réponds souvent simplement deux mots : Greta Thunberg. Si une jeune fille seule dans une rue de Stockholm avec une pancarte peut accomplir ce qu’elle a fait, alors… allons-y…
Le jour peut se lever… sur une terre en ruine. Ou le jour peut se lever… sur une nouvelle aube.
Le choix de l’humanité. Notre choix.

Nick Brandt : Site – Instagram – Facebook – Fondation Big Life
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La lettre d’amour aux mères, aux filles, aux femmes par Lucia Jost
La photographe Lucia Jost, basée à Berlin, rend hommage aux femmes, et tout particulièrement aux berlinoises. Ces femmes fortes qui l’ont toujours entourée et influencée, ses amies, leurs mères, les femmes de sa famille. Cet hommage, Lucia le concrétise avec sa série « Das Muttertier » (« L’animal mère »), qui est également une lettre d’amour à la relation mère-fille. Sur ces images, mères et filles posent ensemble, dans l’intimité de leur foyer. Fascinée par les différences et les similitudes que l’on peut retrouver en sa mère ou sa fille, Lucia explore ce cycle de la féminité à travers ces portraits intimistes et authentiques.
Du cirque à la photographie, une enfance marquée par la créativité
Lucia a grandi entourée par la créativité. D’abord par celle de sa mère qui travaillait dans un cirque dans lequel Lucia a passé son enfance, puis par la sienne qui s’est petit à petit exprimée à travers la photographie. C’est grâce à sa mère, qui lui offre son premier appareil photo argentique, qu’elle se lance dans cette discipline dès l’âge de 13 ans. Ce qui la fascine dans la photographie argentique, qu’elle pratique toujours, c’est la surprise du développement et le côté artisanal.
J’ai commencé à prendre des photos de mes amies et de la vie nocturne berlinoise à l’âge de 13 ans. Nous étions des adolescentes assez sauvages qui traînaient dans la ville tout l’été. Les photos de cette époque sont toujours parmi les plus précieuses pour moi. Je suis une personne très nostalgique, je suppose que c’est pour cela que la photographie a volé mon cœur. C’est une façon pour moi de garder des souvenirs et des sentiments.
– Lucia Jost
Une vision féministe et émancipée
Avec ces portraits, Lucia projète son regard personnel sur les femmes qui l’entourent. Elle partage ainsi sa vision féministe et émancipée des femmes de sa génération. Elle trouve son inspiration dans ces femmes et le lien qu’elles entretiennent avec la ville, la société et leur histoire.
J’ai toujours été entourée de femmes fortes. Que ce soit mes amies ou leurs mères, les femmes de Berlin ont eu une énorme influence sur moi. Cette série est un hommage à elles. Mais c’est aussi une lettre d’amour à la relation entre mère et fille. Ce cycle de la féminité et les différences et similitudes que l’on peut trouver chez sa mère quand on est une jeune femme me fascinent beaucoup. Il y a tellement d’histoires d’émancipation et de force dans cette ville. Mes photos ne visent qu’à en montrer quelques-unes et à célébrer le changement de génération de femmes fortes, intelligentes et créatives à Berlin.
– Lucia Jost
Des images intimistes et authentiques
Pour cette série, Lucia a choisi des femmes de son entourage, qu’elle connaît pour la plupart depuis longtemps. Le résultat est ainsi intimiste et naturel, témoignant de la proximité de la photographe avec ses sujets. Au fil des prises de vue et de l’interaction avec ces familles si différentes, Lucia s’est rendu compte qu’elle ne pourrait pas raconter leur histoire en une seule image. C’est pourquoi elle a réalisé deux images par famille ; montrant ainsi un bref aperçu de la relation complexe que peuvent entretenir ces mères et ces filles. C’est également un moyen de montrer que l’histoire d’une femme ne peut être racontée en une seule image.
Un moment privilégié
La prise de vue apparaît comme un moment privilégié pour la photographe; qui prend le temps de partager et discuter avec chacune des femmes qu’elle photographie pour ainsi mieux les découvrir et les comprendre. Aux yeux de Lucia, ce ne sont pas simplement des modèles qu’elle fait poser devant l’objectif, mais des femmes ayant chacune leur histoire, leur personnalité et quelque chose qui les rend uniques.
Nous prenons généralement un thé avant et nous parlons beaucoup de la féminité, de Berlin, des mères et des filles et de la façon d’élever un enfant. C’était tellement beau d’entendre autant d’histoires différentes et de sentir autant de confiance dans mon travail. Pour moi, le plus important est que les femmes que je photographie se sentent considérées comme la déesse qu’elles sont. Je ne veux pas les photographier comme des « modèles ». Pour moi, chaque femme a une histoire qui lui est propre et que j’essaie de découvrir par moi-même avant de passer derrière l’appareil photo. C’est pourquoi je parle beaucoup, je prends beaucoup de pauses et je dis aux femmes exactement comment je les imagine sur la photo. Je pense que la confiance et l’honnêteté sont les étapes les plus importantes pour obtenir des résultats authentiques.
– Lucia Jost
… L’ANIMAL MÈRE…
chaque mère a été une fois une fille…
Le lien entre mère et fille est quelque chose de difficile à exprimer.
C’est un lien éternel et irrévocable.
Surtout, dans les premières années de l’âge adulte, c’est devenu assez clair pour moi.
Le moment où l’on passe du statut de fille à celui de femme,
met la relation avec sa mère, d’une manière ou d’une autre, à l’épreuve.
>>Est-ce que je me reconnais, moi et mes valeurs, dans cette étrange jeune femme ?
Lui ai-je tout donné pour qu’elle mène une vie indépendante ?
Maintenant qu’elle n’a plus besoin de moi comme mère, puis-je être son amie ? <<
Les questions de l’émancipation, de l’éducation et de la convivialité surgissent.
Afin de pouvoir mieux traiter moi-même ces questions et de montrer les similitudes et les différences,
je traite dans ma série de photos des mères de Berlin et de leurs filles adultes.
J’ai moi-même grandi avec beaucoup de femmes fortes, voire dures, mais surtout indépendantes.
J’ai toujours eu le sentiment que la mère berlinoise est tellement à part.
La plupart des mères de mes amies sont nées ici,
ou sont venues à Berlin-Ouest dans les années 70/80 pour échapper à la bourgeoisie.
Il y a tellement d’histoires d’émancipation dans cette ville.
Des histoires de l’Est et de l’Ouest de femmes qui ont fait leur truc.
Celles qui n’ont pas cessé de travailler pour réaliser leurs rêves et qui ont élevé des filles en cours de route.
Ces filles sont maintenant la prochaine génération de femmes qui façonneront cette ville.
Ce changement de génération, je veux le célébrer avec mes photos, et montrer d’où vient la femme berlinoise d’aujourd’hui.
Peut-être que cette ville les attire, ces femmes fortes.
C’est à elles que je dédie cette série de photos.
Lucia Jost

Lucia Jost : Instagram
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Camille Niel capture la Voie Lactée surplombant le Mont-Saint-Michel
Camille Niel est un photographe français, passionné de photographie mais également d’aventures et de challenges. Lauréat de notre Concours Talent Graine de Photographe 2020, Camille Niel est arrivé en 9ème position grâce à ses photos de paysages et de voyage. Dernièrement, il s’est lancé un nouveau défi des plus fantastiques, capturer la Voie Lactée surplombant le célèbre Mont-Saint-Michel. Encore jamais réalisé, le résultat est sans artifice ni trucage, et est à couper le souffle…

Depuis ses études dans l’audiovisuel, Camille est sans cesse entouré d’images. C’est au cours de son expérience en tant que chef de plateau chez M6 qu’un de ses collègues lui transmet sa passion pour la photo et le voyage. Parmi ses clichés, nous pouvons retrouver des photos de paysage, de nuit, des portraits… Accordant une place importante au ciel et à tout ce qui s’y rapporte comme la Voie Lactée, Camille se passionne particulièrement pour l’astrophotographie.
Nous avons posé nos questions à Camille sur son incroyable aventure et sur cette photo unique. Découvrez notre interview exclusive et le récit du talentueux photographe.
Tout d’abord, d’où vous est venue l’idée de ce projet ? Pouvez-vous nous en dire plus sur son histoire, sa préparation et son déroulement ?
Ça a commencé en août 2021. Comme souvent, je suis sur mon PC à me promener sur Google Map/Earth et d’autres applis pour chercher de jolis spots propices à une session astrophoto.
Petite parenthèse explicative pour mieux comprendre la suite. La Voie Lactée s’étend globalement du Nord au Sud. Mais son cœur, le bulbe galactique plus précisément, est TOUJOURS orientée au sud (chez nous en France). Donc dès que je cherche un lieu, ou que je trouve un endroit qui me plait, je vérifie si quelque chose est possible en termes de photo : rien qui n’obstrue la vue au sud, est-ce que je peux aligner la Voie Lactée et mon sujet etc.
J’étais donc sur Google Map, et en me promenant dessus, j’aperçois une île située en plein Nord du Mont-Saint-Michel. Tout de suite ça fait tilt dans ma tête : j’ai un endroit où je peux me poser pour shooter la Voie Lactée, en visant le sud donc. Je vérifie la position des astres et il est malheureusement trop tard dans la saison pour aligner notre galaxie et le Mont. Je mets donc ça de côté.
Février 2022, je me penche à nouveau sur la chose.
La période est vite définie en fonction des conditions nécessaires pour une telle prise de vue : ce sera vers fin mai ! Pour atteindre Tombelaine, il faut traverser la baie. Je contacte donc des guides pour me renseigner sur la faisabilité d’une telle chose. Je tombe sur Patrice Trèche, qui a tout de suite accroché à mon idée.
J’apprends rapidement qu’il est impossible d’aller sur Tombelaine à cette période car elle est protégée. Nous sommes surtout en pleine période de nidification. En revanche, il me dit qu’il n’y a aucun problème pour se déplacer dans la baie la nuit, ce qui m’arrange encore plus. Vendu ! On se donne rendez-vous fin mai si tout va bien.
Entre-temps, il m’a fallu trouver du soutien car je n’avais pas les moyens d’amortir tous les frais personnellement (déplacement, logement et frais sur place, salaire d’un guide etc.). J’ai donc monté un dossier présentant le projet. À ma grande surprise, j’ai eu un retour très rapide de la part de l’Office de tourisme du Mont-Saint-Michel, ainsi que d’Attitude Manche, l’agence d’attractivité du département. Ils ont tout de suite été emballés par le projet. À partir de là, j’étais heureux de savoir que cette aventure aurait lieu, il ne manquait plus qu’à croiser les doigts pour la météo. Et là, c’est le début d’un long stress…

Mais le jour J, je crois que je n’aurais jamais pu rêver mieux.
20h40 le 29 mai. Mon guide Patrice, notre vidéaste Xavier et deux autres comparses, nous nous engageons dans la baie au coucher du soleil. Je vous passe égoïstement les détails, mais c’est quelque chose… Toutes ces couleurs et ses reflets, seuls dans la baie…
22h environ. On arrive à Tombelaine pour se poser jusqu’à la nuit noire. S’en suit 4 heures d’attente, pendant lesquelles on se refroidit un peu, voire beaucoup ! Vers 1h30 je décide qu’on se remette en route, guidé par Patrice, afin de dériver plus à l’Ouest jusqu’à avoir un alignement parfait entre le Mont-Saint-Michel et la Voie Lactée. 2h, à l’œil nu, ça m’a l’air bien. Je prends une photo test pour vérifier. Parfait ! Je pose donc le trépied et installe tout mon bazar. À ce moment, plus un bruit, je suis dans ma bulle, et j’ai le cœur qui bat. « Ça y est j’y suis enfin ! » me dis-je dans ma tête.
Concentré pendant 40-50min, j’effectue toutes les prises de vue dont j’ai besoin. Je demande à Patrice 10 minutes supplémentaires pour assurer mes prises. Je n’aurai pas plus car la marée est déjà en train de remonter, mais c’est largement suffisant. Une fois tout dans la boîte, on se remet en route pour revenir sur la côte. Et cette partie-là, je suis désolé, mais je la garderai pour moi. Car marcher dans la baie, sans aucune lumière, sous les étoiles et la Voie Lactée, ça ne se partage pas, ça se vit !
Quelles conditions devaient être réunies pour réaliser cette image ?
Pour des photos d’astro, les conditions réunies sont toujours les mêmes à savoir :
- L’absence de la Lune afin de bénéficier du ciel le plus noir possible. Ceci représente deux semaines par mois, voire moins suivant l’heure à laquelle on souhaite photographier la Voie Lactée.
- Un ciel clair. Les nuages sont nos ennemis numéro un et la source d’un stress commun à tous. Par contre, même si on ne veut pas les avoir, il arrive qu’ils s’invitent à la fête et peuvent apporter une belle ambiance à notre composition.
- Un vent tolérable. Prendre des photos d’astro nécessite de faire des temps de pose très long (de quelques secondes jusqu’à plusieurs minutes suivant la configuration). Pendant ce temps, l’appareil doit être absolument immobile sinon la photo est ratée. Il faut donc espérer, au mieux, un vent absent, sinon tolérable afin qu’il ne fasse pas bouger l’appareil. Pas de règle particulière de vitesse de vent, cela dépendra du matériel que l’on dispose ; et de sa propre corpulence pour pouvoir faire un bon paravent humain !

Autant la Lune est prévisible, autant les nuages et le vent sont des facteurs difficiles à prévoir. D’autant plus qu’en bord de mer, et surtout dans la baie du Mont-Saint-Michel, il n’est pas facile de croire que de telles conditions se réunissent souvent.
Et également, qui dit marche dans la baie, dit marées. Et oui en plus de tous ces facteurs, il faut ajouter une marée qui soit basse, et de nuit…
C’est pourquoi la période propice à une telle photo se résume à un créneau de quelques jours fin mai / début juin !
Quel matériel avez-vous utilisé ?
Pour cette photo, je n’ai pas fait d’excentricité. J’ai utilisé le matériel que j’ai l’habitude de prendre, et que je connais par cœur à savoir :
Un boitier Sony A7 III
Un boitier Sony A7 III avec capteur modifié pour l’astrophoto (j’épargne les détails techniques, les curieux pourront me contacter ou googler).
Un objectif Sigma art 50mm f1.4
Un objectif Sigma art 50mm f1.4. On pourrait se demander pourquoi un 50mm plutôt qu’un grand angle ? Tout simplement car je fais de la photo panoramique, ce qui me permet d’avoir une image finale en très haute résolution (72 mégapixels ici), et surtout énormément de détails dans mon ciel. Cela permet de dévoiler beaucoup plus de choses qu’avec un grand angle, et avec beaucoup plus de finesse.
Un trépied
Un trépied évidemment. J’ai le même depuis mes débuts en photo, un petit trépied en carbone de seulement 1kg qui me suit partout.

Une monture équatoriale
Une monture équatoriale, la omegon minitrack Lx4. Je vais essayer de développer un peu plus sur cet outil. Pour ceux qui ne connaissent pas la photo, vous avez peut être déjà pris une photo quand vous êtes en mouvement. Dans le train par exemple, vous souhaitez capturer le joli paysage, malheureusement le train va tellement vite qu’une bonne partie de l’image est floue.
En astrophoto, c’est pareil ! Le « train » dans lequel on se situe, c’est la terre. Et c’est le ciel qui défile à toute vitesse. Pour photographier les étoiles, on fait des temps de pose de plusieurs secondes voir dizaines de secondes. Pendant ce temps, le ciel défile et il peut arriver que nos étoiles, au lieu d’être des points bien nets, forment de courtes trainées.
La monture équatoriale est donc un outil qui permet de compenser la rotation de la terre et ainsi d’avoir notre appareil photo figé sur la même partie de notre ciel au fil des heures.
L’un des inconvénients d’une monture équatoriale, c’est qu’on a beau être figé sur notre ciel, pendant ce temps, la terre tourne. C’est donc la partie terrestre qui devient floue pendant les prises de vue de 10s, 30s, 60s… Il est donc indispensable de photographier le sol séparément, avant ou après notre session du ciel et de les joindre en post production.
Pourquoi cette photo est-elle unique ? Et pourquoi la réaliser vous tenait tant à cœur ?
Elle est unique car une telle photo n’a jamais été réalisée (ou alors, on en a bizarrement jamais entendu parlé). Je m’explique !
Tapez « Voie Lactée Mont Saint Michel » sur Google, et vous allez en trouver des photos. Certes il en existent. Mais ce sont des images dites composites, un assemblage de photos prises à des endroits et lieux différents.
Comment cela se voit ? Parce qu’elles sont prises depuis la côte ou la passerelle devant le Mont, situées au Sud de celui-ci, avec donc l’appareil pointé vers le Nord. Et si vous vous rappelez ce que j’ai dit au début, vous comprenez qu’il est techniquement impossible d’aligner le bulbe galactique avec le Mont depuis une telle position. De plus, la Voie Lactée n’a jamais la même orientation, chacun le fait à sa sauce. C’est plus ou moins bien réussi, mais là n’est pas la question

Je tiens à réaliser mes photos de manière la plus réaliste possible, c’est-à-dire respecter l’alignement des astres de ma partie terrestre telle qu’elle existe. Cela demande un gros travail de repérages et préparations dont on ne se rend pas compte. Je ne suis pas monsieur Parfait, il m’arrive de déplacer un élément ou deux, effacer un truc qui me dérange ou je ne sais quoi… Mais si c’est le cas je l’assume et je l’explique pour ne pas tromper le spectateur. Après, on aime, on n’aime pas, c’est un autre sujet. Je pars du principe que la photo reste un art, et chacun est libre de la pratiquer comme il l’entend.
Pour cette photo du Mont-Saint-Michel, aucun trucage. La Voie Lactée est telle qu’elle était à ce moment précis. N’importe qui pourrait, techniquement, la refaire, c’est une scène qui existe vraiment !
En plus de cela, il y avait un côté défi dans ce projet. Et pour ceux qui me connaissent bien, je suis joueur, j’aime bien les défis. Au-delà de la photo en elle-même, autour il y a toute une petite aventure, et j’aime quand il y a un peu de piquant dans l’histoire ! En plus de cela, j’ai pu faire de belles rencontres…

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Laura Menassa explore les multiples facettes du Liban avec In Between
Née dans une famille italo-libanaise et installée en France, la photographe Laura Menassa a grandi et s’est épanouie dans un environnement multiculturel. Une fois diplômée d’une école d’art, elle s’installe à Beyrouth en 2018. Sa photographie explore et questionne l’identité, l’image de soi et le territoire à travers des sujets comme l’intimité, l’expérience du temps et la place de chacun dans la société. Le Liban détient une place importante dans le travail de Laura. Elle y aborde les contradictions du pays, d’un côté le fantasme de la carte postale idyllique et de l’autre la misère subie au jour le jour. Sa série In Between, exposée lors de l’édition 2022 du festival Les Femmes s’exposent, illustre ces contrastes, bien visibles aux yeux de tous, à condition d’y confronter notre regard.

Un parcours artistique
Aujourd’hui, Laura Menassa est une photographe, directrice artistique et artiste visuelle basée à Beyrouth, au Liban. Son parcours a toujours été en étroit lien avec le monde de l’art et la photographie. Déjà petite, elle n’était jamais bien loin d’un appareil photo. Son père lui a également transmis très jeune son intérêt pour l’art, en lui apprenant le dessin et la sculpture. Sa passion grandissante, celle-ci la mène à faire une école d’art, l’Ecole Supérieure des Beaux-Arts de Tours, dont elle sort diplômée en 2016. Durant ses études, elle réalise sa toute première série photo, «Rêveries et Fantasmes». Cette série, composée de portraits, de paysages et de natures mortes superposés, illustre une quête d’identité en explorant le souvenir et le rêve. Elle soulève ainsi la question de la perception de la réalité et de la temporalité.

Je photographiais ce qui m’entourait et filmais toutes sortes de mouvements ; les vagues, le linge ou feuilles emportées par le vent, les routes défilant au Liban.
– Laura Menassa
En faire par la suite mon métier était une évidence que je ne saurais expliquer… Ma caméra est mon moyen d’expression, mon outil pour décortiquer, à ma manière, le monde qui nous entoure.
Laura Menassa
In Between
Le Liban est un pays aux multiples facettes. Entre problématiques socio-économiques et effervescence culturelle et artistique, le pays a tant souffert et a tant à offrir à la fois. Cette série, Laura l’a naturellement composée au fil des années. À travers ses photographies de rue, elle y explore les contrastes et les contradictions qu’on y trouve, plus ou moins cachés derrière les apparences de carte postale idyllique. Il suffit d’être confronté aux images pour les voir apparaître.

Il y a certaines séries que j’ai réalisé dans un but précis. D’autres, comme celle-ci, ont pris sens et je les ai compris après. Toutes les photographies que j’ai prises au Liban depuis des années, m’ont fait comprendre, ou plutôt ont accentué mon ressenti, quant aux conditions dans lesquelles le pays est plongé. Je l’ai toujours su, mais on s’y habitue malheureusement. Alors le fait de se confronter à des images, de les voir défiler sous vos yeux, ça vous met une claque. On voit les contrastes les uns à coté des autres ; les couleurs se mélanger, les contradictions se refléter. C’est vraiment d’un côté, le Liban fantasmé à la carte postale idyllique et l’envers du décor, la misère subie au jour le jour.
– Laura Menassa
L’espoir d’un meilleur lendemain
À travers ses images, Laura ne cherche pas à transmettre un message précis. C’est avant tout un moyen pour elle-même de comprendre et d’appréhender les gens ; les choses de la vie et le monde dans lequel nous vivons. Avec son appareil photo, elle explore, elle révèle ce qui l’interpelle et décide de le partager. Elle partage ainsi son propre regard sur ce monde que nous partageons tous, avec des points de vue cependant très différents.

C’est parfois difficile pour moi de m’attacher ou de me détacher d’une image. L’un va d’ailleurs avec l’autre. Mais elles ont toutes une histoire pour moi, le souvenir d’un moment précis ou lointain, parfois l’espoir d’un meilleur lendemain.
– Laura Menassa


Laura Menassa : Site – Instagram
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Les portraits d’enfants poétiques et fantastiques de Małgorzata Sulewska
Małgorzata Sulewska est une artiste polonaise qui combine à merveille la peinture et la photographie. Son travail est pour elle une véritable passion. Au fil des années, son univers s’est progressivement dessiné, jusqu’à la naissance de sa fille. À cet instant, elle s’est véritablement épanouie dans la photographie d’enfants, des portraits aux allures fantastiques et féériques. Ses images reflètent l’amour maternel qu’elle porte en elle et qu’elle projette à travers son objectif. À travers ses photographies, Małgorzata nous emmène avec elle dans un voyage au coeur d’un monde fantastique, où la poésie, la douceur et la magie règnent en maîtres.

Sa passion pour la photographie, Małgorzata la tient de son père, lui-même grand passionné de photographie. Elle grandit ainsi entourée de photos depuis son plus jeune âge. C’est au lycée qu’elle commence à s’intéresser à la photographie, sous une forme cependant différente de ce qu’elle crée aujourd’hui. Elle a notamment expérimenté la chambre noire, la photographie en noir et blanc ou encore la vidéo.

Aujourd’hui, Małgorzata est maître d’art et enseignante de formation. Elle combine peinture et photographie en s’inspirant de maîtres de la peinture tels que Rembrandt ou Salvador Dali. En parallèle de ses projets personnels, elle conçoit également des fonds artistiques utilisés lors de sessions de prises de vue en studio. Elle réalise principalement des portraits d’enfants, qu’elle travaille dans un style pictural et féérique.

Curieux d’en découvrir plus sur l’univers de Małgorzata et la manière dont elle crée et pense ses photographies d’enfants, nous avons posé nos questions à la photographe. Découvrez sans plus attendre notre interview exclusive.
D’où vient votre univers artistique ? Comment le définiriez-vous ?
En plus de la photographie, j’ai toujours pratiqué la peinture. Durant un temps, celle-ci était devenue mon principal hobby. Jusqu’à ce que ma petite fille Oliwia vienne au monde. Depuis lors, ma passion est liée à la photographie d’enfants, et c’est devenu mon travail. Je ne peins plus de tableaux, mais j’essaie d’introduire un peu de peinture dans mes photos et mes décors. Surtout quand il s’agit de portraits d’art, que je réalise depuis trois ans. Je m’inspire de maîtres tels que Dante Gabriel Rossetti, Salvador Dali, Rembrandt, Vermeer, Caravaggio, etc. Chaque séance nécessite une préparation individuelle. Je passe beaucoup de temps à créer une nouvelle scénographie (souvent préparée par moi-même), une décoration, des décors et des vêtements. J’essaie de faire en sorte que tout soit différent et exceptionnel pour chaque personne car chacun de nous est unique et ultime.

Techniquement, comment prenez-vous vos photos ? Quelles sont les étapes du processus de travail pour arriver à ce résultat final ?
Avant la création de la photo, je suis à la recherche d’inspiration. Je choisis un modèle et je commence à faire des croquis ou à organiser les choses entre elles. J’assortis les couleurs, en tenant compte de la toile de fond. Je prends des photos en studio en utilisant des flashs. Je diffuse la lumière principale grâce à une boîte à lumière octa 150, j’utilise des lampes Quadralite et un appareil photo Sony ou Nikon. Mon objectif le plus utilisé est le 85 avec les paramètres f 2. 8-3.2, 1/160, ISO 100.

Pendant une session, j’essaie de tout préparer, chaque détail est très important pour moi. Après avoir pris les photos, j’édite celles qui ont été sélectionnées dans Adobe Photoshop. J’ai enregistré mes propres réglages, ce qui accélère le processus d’édition. Je ne le termine jamais en une seule fois, je ne peux faire que l’essentiel. Je le laisse reposer et je réfléchis aux couleurs. J’aime faire une pause avant de regarder à nouveau l’image, avec un œil neuf.

Quel est le conseil que vous aimeriez donner à un jeune photographe qui cherche à se lancer en professionnel ?
Croyez en vous. N’abandonnez pas. Développez autant que vous le pouvez et rappelez-vous que ce qui compte, ce n’est pas votre équipement, mais votre imagination et vos compétences. N’ayez pas peur d’expérimenter et ne vous découragez pas si quelqu’un n’aime pas. Écoutez votre cœur et essayez de présenter le monde avec vos propres yeux. Jouez avec les techniques, la lumière, la couleur et cherchez quelque chose qui vous exprime.

Małgorzata Sulewska : Site – Instagram – Facebook
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L’âme des oiseaux capturée par Magnus Berggren
Magnus Berggren est un photographe suédois né en 1986 à Gällivare, une ville du nord de la Suède. Avant de devenir photographe, l’art faisait déjà partie de sa vie sous différentes formes. C’est cependant la photographie qui s’est imposée à lui, devenant au fil des années une véritable passion. Il développe un fort intérêt pour le monde naturel, la faune sauvage et tout particulièrement pour les oiseaux. En créant ces ambiances mystérieuses aux allures de songes impénétrables, Magnus façonne son propre univers artistique et nous emporte avec lui.
La photographie, une passion qui ne le quitte plus
C’est en 2006 que Magnus achète son premier appareil photo. Les premières années, il photographie de temps en temps, avant tout en loisir. Puis lorsqu’il commence à photographier la nature et la faune, sa véritable passion se dévoile. Aujourd’hui, son appareil photo ne le quitte jamais vraiment et il ne rate pas une occasion pour photographier ce qui l’entoure.

Son intérêt pour les oiseaux est né de ses balades dans les bois et du temps qu’il y passait à photographier. Découvrant toutes les espèces, Magnus se rend compte de la beauté et de la diversité du monde animal et sauvage.
C’est intéressant de voir toutes les différentes espèces, comment elles vivent et utilisent leur environnement pour le faire fonctionner dans leur habitat.
– Magnus Berggren
Qui dit animaux sauvages, dit également difficultés liées à la prise de vue. Il est en effet impossible de prévoir ou contrôler ces êtres, qui gardent tout leur caractère imprévisible. Certains animaux seront bien plus difficiles à rencontrer et à photographier que d’autres. Il faut alors s’armer seulement de patience et d’objectifs assez puissants pour réaliser de belles photos sans déranger les animaux.
Pour photographier des animaux sauvages, il est très important de ne pas les déranger dans leur environnement naturel.
– Magnus Berggren

Lorsqu’il réalise ses images, Magnus essaie toujours de planifier d’où vient la lumière, celle-ci étant un élément primordial pour une belle photo. Il cherche également à avoir un arrière-plan assez éloigné pour obtenir un bon bokeh, un flou léger sur l’arrière-plan obtenu grâce à une luminosité et une ouverture de l’objectif maximales. Ses sujets n’en restent pas moins des animaux sauvages, il n’est donc pas facile de planifier où l’oiseau se posera.
Capturer l’âme de ces oiseaux
Une fois la photo souhaitée obtenue grâce à son Sony A7RIV accompagné d’un objectif 200-600g, Magnus l’édite dans Lightroom Classic. Il y ajoute ainsi sa signature artistique à l’origine de ces ambiances si particulières. Une fois ses retouches apportées, Magnus parvient à créer des images saisissantes et procure la sensation de capturer l’âme de ces oiseaux. La touche principale de ses créations est sans doute ce fond qu’il ajoute et qui apporte tout le côté mystérieux et onirique. Ce modèle lui est apparu au fur et à mesure que ses montages évoluaient et qu’il voyait se dessiner cette ambiance qu’il appréciait.

Magnus Berggren : Instagram
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Des étudiants ukrainiens posent au milieu des ruines pour leur remise de diplôme
Stanislav Senyk est un photographe ukrainien. Avant de se lancer dans cette carrière artistique, Stanislav était avant tout un sportif de haut niveau. Il a notamment gagné les Jeux Olympiques Européens. Cette victoire lui a valu une médaille remise par le président ukrainien lui-même, Volodymyr Zelensky. À la suite d’un traumatisme, la photographie devient omniprésente dans sa vie. Faisant face au conflit qui sévit actuellement en Ukraine, Stanislav a mis son appareil photo au service de la cause ukrainienne et des ukrainiens. Il a notamment photographié des étudiants diplômés au milieu de leur ville en ruine, des épaves de chars et des impacts d’obus.

Une jeunesse marquée par la guerre
Voilà maintenant cinq mois que la guerre russo-ukrainienne a débuté, marquée par l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Les rues dévastées, les débris de voitures et les décombres des immeubles sont devenus le quotidien de ces ukrainiens ; pour ceux qui n’ont pas été obligés fuir ce champ de bataille ou qui n’ont pas voulu tout quitter de ce qu’il restait de leur ville. Sujets principaux des photographies de Stanislav, les étudiants diplômés ont vu leur dernière année basculer, comme des milliers d’autres ukrainiens à travers le pays.


Avec ces portraits, Stanislav souhaite offrir à ces étudiants un shooting de remise des diplômes, bien que celui-ci sorte de l’ordinaire. Une manière de faire perdurer une tradition importante malgré la situation. Le photographe souhaite cependant transmettre un autre message fort. Un témoignage visuel afin de ne jamais oublier, et de faire en sorte de ne plus jamais permettre cela.
Nous devons nous rappeler ce que la Russie a fait en Ukraine pour ne plus jamais permettre cela. Je veux dire au monde que la guerre n’est pas finie. Elle continue. Des écoles, des hôpitaux sont détruits pendant que j’écris ces mots.
– Stanislav Senyk
Des étudiants posent pour leur remise de diplôme
Pour réaliser ce shooting, Stanislav est allé à la rencontre des étudiants directement sur Instagram, demandant à des photographes de Chernihiv de partager son projet autour d’eux. Plusieurs étudiants ont ainsi posé face à l’objectif, vêtus de leur écharpe de diplômés. Motivés par le fait de pouvoir garder en mémoire le moment de la remise des diplômes, ils ont eux-mêmes choisi les lieux de prise de vue.

Stanislav œuvre pour partager ces images au plus grand nombre. Il espère pouvoir les exposer et les vendre afin de recueillir des fonds pour l’armée ukrainienne.

Stanislav Senyk : Instagram
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Shervine Nafissi explore sa paternité avec poésie et douceur
Shervine Nafissi est un photographe suisse. Âgé d’une trentaine d’années, il possède un doctorat en droit, domaine dans lequel il s’est engagé avant de se rendre compte que cette voie ne lui correspondait pas. Cette période lui aura toutefois permis de rencontrer la photographie, par le biais d’un collègue passionné. Lui offrant ce qui lui manquait pour pouvoir raconter des histoires et s’exprimer sur divers sujets, Shervine devient photographe professionnel en 2018. Sa série Noora, du prénom de sa fille, explore l’enfance et la paternité, le passé et le présent, le lien entre le Père et la Fille. Manière de figer à jamais son propre monde, Shervine nous partage avec poésie et douceur cette relation père-fille illustrée par des scènes de vie dévoilées avec pudeur par le photographe.

La photographie est devenue pour Shervine un outil d’expression et d’introspection. Il s’emploie à la réalisation de projets commerciaux en parallèle de projets personnels à travers lesquels il dévoile son regard artistique et ses opinions. Il a notamment couvert la grève des Femmes section Vaud en 2018 et 2019 ainsi que le changement de stade du FC Lausanne-Sport lorsque la pandémie du coronavirus battait son plein. À cette période, il a également réalisé un reportage sur la situation des étudiant.e.s durant le confinement à travers des portraits accompagnés de témoignages.

Noora
Son projet le plus personnel, nous plongeant au coeur de son quotidien et de sa paternité, consiste en sa série « Noora ». Noora, du prénom de sa fille, signifie « lumière » en arabe. En photographie, la lumière est à l’origine de tout. Sans source lumineuse, aucune image ne peut être créée. Telle la lumière offrant au photographe la possibilité de saisir un sujet, Noora offre à son père une source de création et d’inspiration en constante évolution. Shervine saisit des fragments de vie, des instants fugaces appartenant à un père et son enfant. Il parvient ainsi à sauvegarder une trace d’un instant aussitôt passé et devient alors spectateur de son propre monde, qu’il conserve à jamais. Ce monde, Shervine a décidé d’en partager une partie avec nous, comme un éclat de douceur et d’amour.
Je regarde les gens que j’aime et je les fige à jamais.
Shervine Nafissi
Nous sommes partis à la rencontre de Shervine, afin de lui poser nos questions sur cette série, nous projetant au coeur d’instants privilégiés entre un père et sa fille, à travers le tendre regard d’un jeune papa.
Vous souvenez-vous comment la photographie s’est présentée à vous pour la toute première fois ? Qu’est-ce qui vous a poussé à en faire votre métier ?
J’ai effectué un doctorat en droit. Pendant cette période, j’avais un collègue passionné de photographie qui s’amusait à retoucher régulièrement ses photos au bureau. Au fil de nos discussions, il m’a transmis sa passion et un intérêt est né pour la photographie. Puis j’ai reçu de ma famille un boitier lors d’un anniversaire.

C’est seulement lors d’un break professionnel que je me suis réellement mis à pratiquer. C’était une révélation pour moi. La photographie est venue révéler des choses en moi que j’avais enfouies pendant longtemps : mon sens de l’esthétisme, ma curiosité et mon sens de l’observation. Elle m’a offert un espace de liberté et d’indépendance où je peux exprimer ma sensibilité. Pendant longtemps, je me suis demandé comment donner mon opinion, faire passer mes messages. J’avais timidement essayé la politique, puis l’écriture. Cela ne m’a pas plu. La photographie est devenue le moyen idoine.
Ce sont pour ces dernières raisons que je voulais en faire plus qu’un passe-temps. Je voulais que cette pratique, qui met en valeur ma personnalité et mes forces, soit un élément de mon quotidien.
Comment l’envie et l’idée de cette série photo vous sont-elles venues ?
C’est la combinaison de plusieurs éléments. Tout d’abord, cela faisait un moment que je voulais commencer une série photo mais aucun thème, sujet, ne venait naturellement. Je voulais entamer un travail au long cours.
Ensuite, lorsque ma fille est née, j’avais naturellement moins de temps pour faire de la photo. Il était très naturel pour moi de commencer à la prendre en photo, d’abord en tant que père un peu gaga, puis, au fil du temps, comme artiste.
Je me souviens parfaitement de la première photo qui m’a donné l’idée d’une série sur elle. Elle n’était pas là justement. J’étais seul dans l’appartement et une magnifique lumière de fin de journée tombait sur son landau, dans sa chambre. Ma fille s’appelle Noora, ce qui signifie « Lumière ». J’ai dès lors décidé de prendre en photo ses objets, tout ce qui rappelle sa présence, frappés par la lumière. Au fil de la série, elle apparaît, par petit bout.
Comment procédez-vous pour réaliser ces images ? Avez-vous toujours un appareil photo à portée de main ou bien choisissez-vous quel moment vous immortaliserez ?
À la maison, j’ai effectivement mon appareil photo à portée de main. Dès que je la vois dans une situation qui me semble intéressante d’un point de vue visuel, je cours le chercher. Je le prends également avec moi dans beaucoup de sorties à l’extérieur : pour aller au parc, lors de vacances ou de weekends en dehors de la maison. Il m’arrive de lui dire « ne bouge pas » lorsqu’elle fait quelque chose qui m’intéresse, mais je ne mets jamais en scène mes photos. De toute manière, elle est montée sur ressort et ne m’obéirait pas !

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Anamaria Chediak explore la mémoire de lieux désormais abandonnés
La photographe Anamaria Chediak est née à Quito, en Équateur. Elle a d’abord étudié la publicité et le marketing à Boston avant de se consacrer à la photo à Madrid. Voilà maintenant 30 ans qu’elle exerce la photographie. Ce parcours multiculturel n’a fait que nourrir sa curiosité et son envie de partager sa vision du monde à travers des histoires visuelles. Son projet photo «Memories Through the Liquid Desert Waves» s’inscrit comme une sorte de métaphore de la nature reprenant ses droits sur ses territoires. Portant un intérêt tout particulier aux lieux abandonnés ; Anamaria explore le rôle de la mémoire et la manière dont nos souvenirs sont organisés dans notre esprit. À travers ses images, la photographe s’engage pour l’environnement, les communautés et les écosystèmes. Plus que de la photographie d’art, son travail apparaît comme un outil de sensibilisation et d’engagement politique.

Un parcours qui a nourrit sa curiosité
Ayant grandie en Équateur, Anamaria considère avoir la chance qu’on lui ait permis de découvrir son environnement ; de vagabonder au gré de ses envies. Riche en biodiversité et diversité culturelle, l’Équateur a offert à Anamaria de pouvoir cultiver son intérêt pour le monde naturel et les manifestations identitaires et culturelles.
La nature est entrée dans ma peau, inconsciemment, comme par magie. Mais j’ai aussi eu la chance qu’on m’apprenne à apprécier le monde naturel, avec son infinie variété, son incroyable ingéniosité et sa sublime simplicité. Au cours de ma vie ; en traversant plus de soixante pays sur cinq continents ; j’ai eu le privilège d’être témoin des endroits sauvages les plus étonnants.
- Anamaria Chediak
Une photographie engagée
En étant immergée dans les milieux naturels qu’elle explore ; Anamaria se rend bien compte de l’impact de l’Homme sur les écosystèmes et des changements qui s’opèrent sous nos yeux. Preuve du passage et de l’empreinte de l’Homme, ces décors autrefois vierges et sauvages apparaissent aujourd’hui industriels et citadins. Afin de retrouver des espaces naturels authentiques, Anamaria porte un intérêt tout particulier aux lieux abandonnés. Les lieux où la nature se réapproprie ses territoires. Avec ces images, nous comprenons dans quelles mesures l’Homme a impacté ces lieux, où à la place des étendues désertiques et sablonneuses, siègent aujourd’hui des murs qui ont fait leur temps.

Le temps presse. Nous vivons une crise environnementale avec des changements sans précédent. Je souhaite que ma photographie soit un rappel de la responsabilité que nous avons tous en travaillant ensemble, en tant qu’entité, pour protéger les espèces sauvages vulnérables de l’extinction, restaurer les écosystèmes menacés et préserver les communautés avec leurs traditions uniques et diverses en tant qu’héritage culturel.
- Anamaria Chediak

Un engagement envers la conservation renforcé
Au cours des quinze dernières années, mon engagement envers la conservation s’est renforcé. Mon travail photographique est à la fois un effort très personnel et silencieux pour conserver mon sentiment d’admiration pour ce monde, notre monde, et un appel passionné pour que nous le respections, le chérissions et l’apprécions. Alors que je voyage à la recherche d’environnements vierges, il m’arrive de retourner dans des endroits où je suis déjà allée. Et où j’ai malheureusement constaté que là où la nature était autrefois présente. L’homme l’a détruite en construisant des villes, des usines, des activités minières et en détruisant la nature. J’ai un intérêt particulier pour les lieux abandonnés. Là où la nature, de mon point de vue émotionnel, se réapproprie et reprend ses territoires. Dans ma perspective, la mémoire joue un rôle très important dans cette rencontre sauvage.
- Anamaria Chediak

La nature reprend ses droits
La nature a repris ce qui lui appartenait, se moquant de l’orgueil humain. Le désert est sans pitié, il ne reconnaît aucune nationalité, aucune frontière, aucune barrière, seulement sa force irrépressible. Il s’écoule par les fenêtres, par les portes béantes, remplissant chaque coin, chaque recoin, dans des vagues qui semblent presque liquides, et pourtant composées d’un nombre inconcevable de grains, qui coulent, râpent, étouffent, soumettent, noient.
- Anamaria Chediak

Le processus créatif derrière ces images
Techniquement, ces images sont les plus compliquées qu’Anamaria a eu à réaliser. Elles sont en effet le résultat de la composition de dizaines de clichés différents ; minutieusement assemblés dans le studio de la photographe. Les espaces étaient difficiles à photographier en une seule prise. Anamaria a donc travaillé des images panoramiques. Les difficultés liées à la lumière intérieur et extérieur, ainsi que son soucis du détail qui la pousse à obtenir une mise au point parfaite sur chaque élément ; ont obligé la photographe à réaliser de nombreuses prises de vue.

Ce processus créatif de (re)composition ressemble au sentiment éphémère que j’ai ressenti ces jours-là dans le désert. Je me suis battu pour donner un sens à ces aperçus fugaces d’un monde désormais disparu. J’ai dû y relever le défi de capturer, par le clic mécanique d’un obturateur, un moment qui me semblait déjà passé.
Anamaria Chediak



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Les plus beaux paysages du monde photographiés au drone par Cédric Houmadi
Cela fait presque 10 ans que Cédric Houmadi a vu sa vie changer lorsqu’il s’est rendu compte que la photographie était bien plus qu’un hobby, mais une véritable passion. Devenu photographe indépendant en 2019, Cédric vit aujourd’hui de sa passion pour la photographie. Le photographe s’est petit à petit spécialisé dans la prise de vue aérienne grâce à un drone. Il axe principalement ses photos sur l’architecture et les paysages tout en réalisant également des portraits. Sa principale source d’inspiration ? Ses voyages. Grâce à ses images, Cédric nous fait voyager à travers le monde. Mais chose encore plus incroyable, il parvient à nous faire découvrir ou redécouvrir des lieux magiques avec un nouveau regard, comme nous ne pourrions les voir autrement.

Pour réaliser ces photographies aériennes, Cédric utilise un drone. Celui-ci lui permet de capturer les lieux extraordinaires qu’il visite en adoptant un point de vue hors du commun. Tels des oiseaux en plein vol, nous pouvons voir ces sites et paysages vus du ciel. Vous n’avez jamais rêvé de voir les Pyramides de Gizeh en prenant de la hauteur ou bien les paysages d’Islande ou de Lanzarote paraissant, de cette manière, infinis ?

En pilotant mon drone, je découvre des endroits improbables que je n’aurais certainement pas eu l’occasion de capturer avec un simple appareil photo. Les prises de vues sont infinies. Cela me permets de me démarquer des autres.
Cédric Houmadi

Cédric réussi à apporter un nouveau regard sur des paysages déjà photographiés d’innombrables fois. Il nous offre des clichés sortant de l’ordinaire, tout en restant fidèle à la réalité. Pour réussir cela, le photographe doit user de créativité, d’imagination et d’inventivité mais également de conditions propices à la prise de vue.

En effet, l’une des difficultés de la photo aérienne, sur laquelle personne n’a d’emprise, est qu’il faut pouvoir compter sur de bonnes conditions météorologiques. Si le temps n’en fait qu’à sa tête, prendre des images de qualité deviendra un véritable challenge. Particulièrement quand on utilise un drone volant à plusieurs dizaines de mètres au-dessus du sol. Les conditions météo influent notamment sur la lumière. Et si nous manquons d’une belle lumière, obtenir une belle photo sera plutôt ardu.

Une seconde difficulté entre spécifiquement en compte quand on shoote avec un drone. La législation ne permet pas à quiconque possède un drone de le faire voler comme bon lui semble. D’année en année, cette législation tend à devenir de plus en plus stricte et les zones de pilotage s’en trouvent de plus en plus réduites. Pour cela, Cédric détient un certificat de télépilote d’aéronef. En 2021, il a mis en place une formation de photographie aérienne afin de préparer les futurs pilotes à l’attestation de suivi de formation mise en place par la DGAC (Direction Générale de l’Aviation Civile) sur Bordeaux.

Au-delà de l’envie de partager des images de lieux magnifiques, Cédric souhaite également transmettre un message fort. Le photographe souhaite en effet sensibiliser à l’impact environnemental de l’Homme sur notre planète en participant notamment à des projets humanitaires.

Il est toujours compliqué de choisir ou définir un lieu ou une photographie plus marquants que d’autres. Cédric a tout de même su répondre à notre question.
Je dirais la série de clichés récemment réalisés à Lanzarote. J’ai eu la chance d’avoir de très bonnes conditions de vols et une très bonne météo lors de mon séjour. Il est rare d’avoir ces conditions réunies sur cette île connue pour ses vents forts.
Cédric Houmadi

Une image qui me tient à cœur est une photo aérienne réalisée en Islande au milieu des glaciers. C’est à ce moment-là que l’on réalise que l’homme sera toujours un grain de sable sur cette planète. Vu d’en haut, il ne faut pas longtemps pour s’en rendre compte, que même un petit iceberg peut-être un géant.
Cédric Houmadi

Ses photographies aériennes séduisent à la fois les amateurs de photo d’art mais également les jurys de concours. Il a en effet remporté la deuxième place dans la catégorie «Real Estate» au concours «Aerial Photo Awards 2020», un des grands événements de la photographie aérienne pour les photographes du monde entier. Il est également publié dans des revues dédiées à la photographie, il expose ses travaux personnels et il collabore avec de grandes marques telles qu’Hilton ou Ford.

Cédric Houmadi : Site – Instagram
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Agenda Photo Juin 2022
L’été pointe le bout de son nez et il nous tarde à tous de profiter pleinement des vacances, des parcs, des jardins et des week-ends ensoleillés. Et si, entre un pique-nique et un apéro entre amis, vous en profitiez pour vous accorder une pause photographique ? Les expositions du mois de juin 2022 combleront à coup sûr les amoureux de la photographie. Entre les nouveautés et les expositions dont vous pouvez encore profiter, le plus dur sera de faire un choix ! Prenez quelques heures pour vous et rien que pour vous et plongez dans l’univers singulier des talentueux artistes à découvrir ou redécouvrir.

Expositions Photo
Piquées par Charlotte Abramow
À Paris, la Maison Guerlain accueille jusqu’au 22 juillet 2022 une exposition dédiée aux apicultrices. Formées dans le cadre du programme Women for Bees, ces femmes sont les sujets de la série réalisée par la photographe et vidéaste belge Charlotte Abramow, Piquées. Le programme ; créé par Guerlain en partenariat avec l’UNESCO et parrainé par l’actrice Angelina Jolie; promeut l’autonomisation des femmes et la conservation ainsi que l’utilisation durable de la biodiversité. Découvrez les images centrées sur sept apicultrices de l’Observatoire français d’Apidélogie de Mazaugues, où douceur et bienveillance s’entremêlent avec l’urgence climatique omniprésente.
Pop Icons par Benoît Lapray
L’artiste français Benoît Lapray investit Bercy Village du 19 mai au 18 septembre 2022. L’équilibre parfait entre photographie et retouche numérique nous plonge dans l’univers particulier de l’artiste. Ses séries Monuments et The quest for the absolute exposent des personnages emblématiques de la Pop Culture sortis de leur univers habituel pour les placer dans des mises en scène inattendues.
Au Bonheur des Dames par Janine Niépce
Du 25 mai au 03 septembre 2022, la galerie Polka présente une sélection inédite d’images réalisées par Janine Niépce. Elle est l’une des premières femmes françaises photojournalistes après la Seconde Guerre Mondiale et celle qui photographiait les femmes de tous milieux dans leur trajectoire complète. Les plus grandes maisons de couture ; de Dior à Chanel en passant par Guerlain ; ont ouvert leurs portes à l’artiste, qui rend hommage à travers ses images aux femmes ayant sublimé l’élégance à travers le monde de la mode, que ce soit sur le devant de la scène ou dans les coulisses.
Les lauréats du 2ème prix Caritas Photo Sociale 2021
Du 20 mai au 1er juillet 2022, la Fabrique de la solidarité, en partenariat avec la Ville de Paris, expose la série Au Grand Air de Victorine Alisse et J.S. Saia, lauréats du 2ème Prix Caritas 2021. Cette collaboration est le résultat de la relation qu’entretiennent JS et Victorine à la suite de leur rencontre grâce à l’association La Cloche ; dédiée à la création de lien social et au changement de regard sur la vie à la rue. Victorine et JS ouvrent une discussion photographique, tentant de faire découvrir une facette poétique de ce mode de vie, qui n’empêche pas la solitude et l’isolement.
L’entracte par Matthias Hoch
À Paris, le Goethe-Institut expose du 16 juin au 6 septembre 2022 les photographies et vidéos de l’artiste allemand Matthias Hoch. En partant de la citation de Shakespeare «Le monde entier est une scène», Matthias Hoch explore les espaces créés et utilisés par les Hommes comme s’ils étaient une mise en scène. Faisant disparaître toute présence humaine de ses clichés, l’artiste interroge ainsi le bâtiment en tant que théâtre de la vie.
Queen of Nowhere par Kourtney Roy
La Galerie Esther Woerdehoff accueille à Paris du 2 juin au 15 septembre 2022 une exposition signée Kourtney Roy. Queen of Nowhere rassemble plusieurs séries réalisées sur une dizaine d’années. Jouant sur les stéréotypes attribués aux femmes, la photographe endosse différents rôles dans ses autoportraits hauts en couleurs. Assurant sur tous les postes, Kourtney Roy maîtrise l’art de la mise en scène et de la composition à la perfection ; sans oublier la touche d’humour omniprésente dans ses clichés.
Portraits d’artistes par Patrick Garçon
En partenariat avec les Scènes vagabondes, Patrick Garçon expose ses portraits en noir et blanc d’artistes à la Médiathèque Floresca Guépin de Nantes du 10 mai au 30 juin 2022. Le photographe est allé à la rencontre de ces artistes nantais sur leur lieu de vie et de création.
Inland Voyage par Quentin Pruvost
Du 21 mai au 02 octobre 2022, découvrez une exposition inédite de l’Institut pour la photographie de Lille du photographe Quentin Pruvost. Partant sur les traces de Robert Louis Stevenson, écrivain écossais, qui a descendu les rivières du Nord en canoë à voile avec son ami Walter Simpson en 1876, le photographe revient sur ses propres souvenirs d’enfance. À travers sa série, il révèle l’important écosystème de la rivière avec les mêmes qualités descriptives que le récit de Stevenson : un cadre privilégié pour la faune et la flore mais aussi pour l’humain.
Agnès Propeck et Marc Solal
Découvrez la collaboration entre la photographe Agnès Propeck et le plasticien Marc Solar du 19 mai au 16 juillet 2022 à la galerie Regard Sud à Lyon. Ensemble, ils portent un oeil poétique et humoristique sur les choses que l’on déguste ou les objets qui nous entourent et posent un nouveau regard sur ce qui compose notre quotidien.
Des Oiseaux
La galerie Le Château d’Eau à Toulouse expose douze photographes réunis autour d’une thématique commune. L’exposition collective Des Oiseaux montre la présence des oiseaux dans le monde et leur fragilité. Découvrez les fascinants clichés du 3 juin au 21 août 2022.
Parle-leur de batailles, de météores et de caviar d’aubergine
À Strasbourg, découvrez l’exposition présentée à Stimultania du 13 mai au 17 septembre 2022, Parle-leur de batailles, de météores et de caviar d’aubergine, regroupant sept photographes ukrainiens. Que peut-on montrer de la création ukrainienne aujourd’hui ? Quel regard les artistes ont-ils sur leurs précédentes séries ? Comment ces œuvres résonnent-elles dans un pays en guerre ? Ces questions ont été posées aux artistes et accompagnent une exposition de photographies prises avant février 2022.
Roses from my garden par Nick Knight
Du 11 juin au 25 septembre 2022, le Musée de la Photographie de Nice accueille une exposition de Nick Knight, regroupant 40 œuvres de la série Roses from my Garden. La série photographique est consacrée à la rose, que le photographe capture depuis 1993. Les roses de chaque image sont issues du jardin de Nick Knight ; que celui-ci photographie en lumière naturelle avec son smartphone. Travaillées grâce à un logiciel utilisant l’intelligence artificielle, les images soulignent les qualités picturales des fleurs. Une fois agrandies et imprimées, Nick Knight retouche à nouveau les tirages au crayon afin d’apporter d’autres modifications. Les images se situent ainsi dans un parfait équilibre entre peinture et photographie, dont le résultat est empreint d’une beauté mélancolique.
Littoral Marseille par Élise Llinarès
La Little Big Galerie à Paris expose Littoral Marseille, la série photographique d’Élise Llinarès, du 1er au 28 juin 2022. L’artiste nous livre un regard engagé, tendre et juste sur la cité phocéenne. La série photo est à l’origine d’un ouvrage du même nom, publié aux éditions d’une rive à l’autre et accompagné des mots de l’anthropologue Michel Peraldi.
Librairie
Les rochers fauves de Clément Chapillon
Actuellement en précommande aux Editions Dunes, découvrez l’ouvrage Les rochers fauves de Clément Chapillon dans lequel le photographe interroge la notion d’isolement géographique et mental à travers un espace insulaire en mer Égée. Une exposition consacrée à la série de Clément Chapillon; Les Rochers fauves, a débuté le 25 mai 2022 à la Factory Polka. Elle sera ouverte jusqu’au 25 juin 2022.

Festivals et concours
Festival de la Photo MAP Toulouse
La 14ème édition du Festival de photo MAP Toulouse se déroule du 3 au 19 juin 2022. Retrouvez les expositions photographiques dans différents lieux atypiques au cœur de la ville et du département de la Haute-Garonne. Le festival a à cœur de valoriser la photographie auprès de tous les publics tout en maintenant la gratuité de l’événement et l’accessibilité à tous.

Foire Internationale de la Photo
La 58e édition de la Foire Internationale de la Photo à Bièvres aura lieu les 4 et 5 juin 2022. Au programme : le marché de l’occasion et des antiquités photographiques ; le marché du neuf et des services ; le marché des artistes. Vous pourrez également profiter de divertissements photographiques, de lectures de portfolios, d’animations et d’ateliers.

Concours de la jeune photographie 2022
Jusqu’au 25 septembre 2022, le concours de la jeune photographie 2022 organisé par le mois de la photographie «Strasbourg art photography» recueille les travaux de jeunes photographes âgés de 8 à 18 ans. Filles et garçons de toute nationalité peuvent ainsi s’exercer et exploiter leur créativité sur un thème libre. Les photographies seront par la suite exposées lors de la remise de prix.

Ce que vous pouvez encore voir de nos agendas précédents
- Les Portraits de Judith Joy Ross – Le Bal
- Klein + L’Atelier à la Galerie Le Réverbère
- Le Monde de Steve McCurry au Musée Maillol
- Photographies de guerre au Musée de l’Armée
- Love songs à la Maison Européenne de la Photographie
- Femmes photographes de guerre au Musée de la Libération
- La ruine de sa demeure de Mathieu Pernot à la Fondation Henri Cartier-Bresson
- Aqua Mater, une exposition de Sebastião Salgado sur le parvis de Paris la Défense
- Ce monde qui nous regarde : 15 ans de l’Agence NOOR à Bibliothèque Nationale de France
- Regards Miroirs, l’exposition de Nikos Aliagas à la Seine Musicale
- Theaters par Yves Marchand et Romain Meffre à la Galerie Polka
- Rétrospective de Philippe Schuller aux Archives Municipales de Lyon
- Italia Discreta par Bernard Plossu au Musée Granet
- Robert Doisneau et les mineurs au Musée du Louvre à Lens
À LIRE AUSSI :
- Agenda Photo Mai 2022
- Monuments : quand les personnages de la culture populaire s’invitent dans le paysage urbain par Benoît Lapray
- « Ambulance Anti War Convoy », l’initiative humanitaire pour l’Ukraine immortalisé par Nicolas Billiaux
- Les Femmes s’exposent, le festival revient pour sa cinquième édition
- Les photographies picturales de Dean West
Les fascinants paysages nocturnes de Marcin Zajac
Marcin Zajac est un photographe d’origine polonaise, spécialisé dans la photographie de paysage. Installé dans la baie de San Francisco, en Californie, Marcin voyage toutefois à travers le monde pour capturer des paysages toujours plus grandioses. L’une des principales parties de sa photographie est la photo de paysages nocturnes, où les étoiles dévoilent toute leur beauté et subliment l’obscurité du ciel. Avec son appareil photo, Marcin capture la Voie lactée comme seuls des lieux reculés et déserts de toute vie citadine peuvent offrir au regard. Et encore, même nos yeux ont parfois du mal à déceler la beauté du monde au-dessus de nos têtes comme le font aujourd’hui certains de nos appareils photo. Le photographe ne se cantonne néanmoins pas aux heures nocturnes, mais profite de chaque moment, chacun offrant une luminosité spécifique, afin de sublimer les paysages qu’il rencontre.

Des images à couper le souffle
Les images réalisées par Marcin montrent des paysages incroyables, presque fantastiques. Ils paraissent en effet appartenir à une autre galaxie. Il apparaît difficile d’imaginer que nous pouvons les observer de notre planète. Et pourtant, de la Californie au littoral australien en passant par l’Islande; le photographe capture bien ces paysages et ces ciels nocturnes depuis la Terre. Jouant de la lumière à la perfection, Marcin capture aussi bien les paysages baignés dans la lumière diffuse du soleil couchant que durant les heures les plus sombres de la nuit.

Je trouve fascinant que mon appareil puisse capturer plus que ce que mes yeux peuvent voir. Les couleurs et les détails du ciel nocturne que l’on peut enregistrer avec les appareils modernes sont étonnants.
– Marcin Zajac

Pour photographier ces ciels étincelants et ces paysages nocturnes; Marcin utilise un reflex numérique Nikon D810 associé à des objectifs grand angle. Grâce à un appareil de suivi des étoiles, il peut réaliser de longues expositions du ciel nocturne sans suivre les étoiles. Pour obtenir le résultat final, il capture généralement séparément la terre et le ciel, puis les fusionne dans Photoshop. Il peut également apporter des modifications créatives aux images afin de mettre en évidence des aspects du paysage qu’il souhaite plus ou moins mettre en avant.
Je me sens humble et admiratif de la nature sur notre planète et dans l’univers massivement plus grand en dehors de la Terre.
– Marcin Zajac

Alien Throne
J’ai pris cette photo lors d’un voyage en voiture au Nouveau-Mexique. La pandémie de coronavirus battant son plein, c’était le moment idéal pour se rendre dans un désert reculé et camper loin de la civilisation pendant quelques jours. Mon moment préféré du voyage a été de voir cette formation rocheuse en grès. Le paysage a l’air d’un autre monde, surtout lorsque le soleil se couche et que les étoiles apparaissent. Les objets brillants à gauche du hoodoo sont le duo planétaire de Jupiter et Saturne, qui étaient inhabituellement proches cette nuit-là.
– Marcin Zajac

Fire
C’est un moment incroyable dont j’ai été témoin. Je suis venu au parc national de Yosemite pour photographier quelque chose de complètement différent et quand je suis arrivé au parc, il était couvert de fumée. J’ai envisagé de rentrer chez moi, car camper dans la fumée est désagréable, mais finalement je suis resté. La nuit, lorsque la fumée s’est un peu dissipée, c’était surréaliste de voir le feu prescrit brûler dans la vallée. Ce moment n’a duré que quelques minutes avant que la vallée ne soit à nouveau engloutie par la fumée.
– Marcin Zajac

Son travail ne cesse d’impressionner amateurs et professionnels de la photographie. Il a en effet été récompensé dans plusieurs concours renommés. Quatre années de suite, en 2019, 2020, 2021 et 2022, il a été sélectionné pour le prix du photographe d’astronomie de l’année ; organisé par le Royal Museum Greenwich. C’est en 2021 qu’il remporte le prix du public. La même année, il reçoit le prix de l’image astronomique du jour de la NASA et ses images sont classées parmi les 101 meilleurs photographies au monde lors du concours International Landscape Photographer of the Year 2021, le concours de photographie de paysage le plus prestigieux au monde.


Marcin Zajac : Site – Instagram
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