Greg Lecoeur nous plonge au coeur du monde marin et en révèle toute la beauté
Originaire de Nice, Greg Lecoeur se passionne pour la Nature et la biodiversité marine dès son plus jeune âge. Bercé au son des vagues de la Côte d’Azur, il s’intéresse à la biologie marine et à l’exploration, ce qui le mène rapidement à débuter la plongée sous-marine. Photographiant au coeur des mers et des océans du monde entier, Greg capture des images fascinantes d’espèces sous-marines, des plus emblématiques aux plus étonnantes. Du fond à la surface des océans, il parvient à figer l’instant et à montrer aux yeux de tous la beauté du monde marin. Plus fascinantes encore, ses séries Black Water et Le monde du Petit montrent à voir un monde que nous n’imaginons pas. Des espèces incroyables et surprenantes qui évoluent dans des milieux où peu vont et que peu voient.

Le commencement
Bien que sa passion grandisse au fil des années, il ne se prédestinait pourtant pas à une carrière de photographe. Après des études commerciales, il rejoint la société familiale avant de créer sa propre entreprise. Quand il ne travaille pas, il passe son temps libre sous l’eau. Il enchaîne pendant ce temps les niveaux de plongées et développe sa technique de prise de vue sous-marine. Une fois son certificat d’instructeur de plongée en poche, il vend sa société et fait de son rêve sa réalité.
Ce rêve ? Une année autour du monde avec son appareil photo. Des Galápagos, aux Bahamas, à la Californie en passant par l’Equateur, le Yucatan, Hawaï et plus encore… Chaque mer et chaque océan ont accueilli le photographe et sa passion.

La révélation s’est produite lors d’une sortie au large de la mer Méditerranée, où il a croisé un banc de globicéphales. Tout en restant sur le bateau, il pouvait les entendre communiquer entre eux et chanter. Naviguant sur une mer d’huile par un temps ensoleillé, il était ce jour-là entouré d’environ 80 individus. Cette rencontre l’a profondément marquée, faisant de cette journée, un jour incroyable.
Tout ce que nous voyons, touchons, respirons et dégustons provient de la Nature.
Greg Lecoeur

Greg Lecoeur s’engage pour l’environnement et la Nature, autant dans sa vie personnelle que dans son travail. Il œuvre notamment pour la préservation des océans à travers ses images et ses reportages, qui permettent une meilleure connaissance de la biodiversité sous-marine ainsi qu’une mise en valeur du patrimoine naturel de notre planète. La complicité entre le photographe et ses sujets est palpable et traduit de la relation qu’entretient Greg Lecoeur avec la Nature.
Un style photographique qui lui est propre
En pratiquant la photographie sous-marine à travers le monde, Greg Lecoeur a développé son propre style artistique. Le fait de voyager aux quatre coins de la planète lui a permis de trouver comment s’adapter et ajuster ses réglages en fonction des conditions de plongée. La partie editing permet également au photographe de traiter ses images de la manière qui les rendra encore plus personnelles. Cependant, il veille à ne pas dénaturer l’image d’origine avec un traitement trop prononcé. Quand il photographie dans l’eau, il établit ses réglages en fonction de l’image qu’il a en tête et du traitement qu’il apportera.

Des plongées marquantes
Parmi le nombre incroyable de plongées qu’il a effectuées, certaines l’ont marqué plus que d’autres. En 2015, Greg se rend en Afrique du sud pour être le témoin de la migration des sardines. L’événement spectaculaire, très connu dans le pays, est appelé le Sardine Run. Au large de l’Afrique du Sud, des milliards de sardines se rassemblent entre mai et juillet et migrent vers le nord. Ce rassemblement attire toutes sortes de grands prédateurs chassant à l’unisson. Parmi ceux-ci, des dauphins, des requins, des otaries, des baleines ou encore des manchots. Cependant, cette année-là, les conditions n’étaient pas au beau fixe : l’eau était verte, beaucoup de forts courants et peu de sardines. Mais ces complications ne l’ont pas empêché de réaliser une image en particulier. Celle qui sera nommée photographie de l’année par le National Geographic en 2016.

Une autre plongée reste bien ancrée dans l’esprit du photographe. Lors de son expédition en Antarctique, l’expérience fut dure. Afin de limiter l’impact carbone du voyage, il navigue à la voile pendant cinq jours avec ses compagnons d’équipage. Le but initial étant d’aller documenter les léopards de mer. Sortant un jour, il repère un petit groupe de phoques assez curieux. Il se met alors à l’eau avec eux, et ils commencent à jouer, à se cacher autour des icebergs. Nous imaginons facilement quel moment magique cela a dû être pour le photographe et ses compagnons de bord.

Black Water et Le monde du petit
Ces deux séries photographiques sont captivantes par leur beauté et leur originalité. Les espèces mises en avant paraissent sortir d’un autre univers. Parfois assez méconnues, parfois montrées sous un nouvel angle, ces créatures sous-marines fascinent. Greg Lecoeur photographie aussi bien le jour que la nuit, au cours de laquelle les espèces rencontrées sont différentes. Ces images sont donc prises de nuit, ou assez profondément pour voir disparaître progressivement la lumière. Photographier au flash est donc nécessaire, et permet de faire ressortir les couleurs magnifiques de ces espèces.

La série Le monde du petit dévoile des espèces si petites et discrètes qu’il est rare de les croiser et les observer de telle manière. Le photographe a dû s’armer de beaucoup de patience pour réaliser ces images, comme pour l’ensemble de son œuvre. Pour réaliser ces photographies, au-delà du fait de maîtriser parfaitement son appareil photo et ses fonctionnalités, il faut également une certaine part de chance, être au bon endroit au bon moment.

Des récompenses pour ses images du monde sous-marin
Les images et reportages photographiques de Greg Lecoeur sont régulièrement publiés dans le monde. Le succès de ses clichés est sans appel. Le photographe est également salué par de nombreux prix depuis le début de sa carrière. Son premier prix lui est décerné en 2015 au Festival Mondial de l’Image Sous-marine où il remporte le « Plongeur d’Or ». Il est par la suite sacré Photographe de l’Année du National Geographic en 2016 avec le fameux cliché du Sardine Run. En 2020, il reçoit le «Grand Prix National» Sony Award, le «Grand Prix» Ocean Art et le «Grand Prix» photo de l’année SIPA.
Découvrez ANTARCTICA, le livre photo de Greg Lecoeur en collaboration avec l’apnéiste Guillaume Nery et le caméraman Florian Fisher, véritable odyssée sous-marine au Pays des Glaces. Des images à couper le souffle, une immersion totale dans les eaux glacées du bout du monde, plongez avec le photographe au plus près des icebergs et de la faune sous-marine exceptionnelle qui les côtoie.


Greg Lecoeur : Site – Facebook – Instagram – Twitter
À LIRE AUSSI :
- Turbulences, Ben Thouard photographie la légendaire vague de Teahupo’o
- La faune sous-marine en noir et blanc par le photographe Anuar Patjane
- [INTERVIEW] Les sublimes photos de baleines et de dauphins de Christopher Swann
- Les photos sous-marines d’Alex Voyer et Alex Roubaud « Fisheyes »
Les Femmes s’exposent, le festival revient pour sa cinquième édition
Le Festival LES FEMMES S’EXPOSENT ouvre bientôt ses portes pour sa cinquième édition ! A partir du 8 juin et ce jusqu’au 4 septembre vous découvrirez le travail de talentueuses photographes professionnelles. Ayant à coeur de montrer la contribution croissante des femmes dans le monde de la photographie; le festival met en avant leur travail à travers des expositions, des prix et des projets pédagogiques. Cette année, le festival réalise également un focus sur le Liban, pays qui a tant souffert et qui a tant à offrir, à travers les photographies de quatre photographes libanaises.

Le festival aura lieu, comme pour les éditions précédentes à Houlgate en Normandie. Le week-end d’ouverture, en présence des artistes, se tiendra du 10 au 12 juin. À cette occasion, vous pourrez assister à des visites guidées par les photographes ; à la soirée Focus Liban au cinéma de Houlgate ainsi qu’à des projections et remises de prix. Le festival expose des photographies toutes catégories confondues : des natures mortes, de la photographie de rue, des photographies de guerre etc.
Les femmes s’exposent, le festival s’engage
Les femmes représentent près d’un quart des photographes professionnels, et gagnent moins bien leur vie que leurs homologues masculins. Le festival a donc la vocation de valoriser et récompenser des oeuvres de femmes photographes et de lutter contre ces injustices. Autre combat du festival, la démocratisation de l’accès à la culture, par la visibilité pour tous et la gratuité de l’événement.

Focus sur le Liban
Pour cette édition, le festival met à l’honneur le Liban à travers le regard de quatre photographes libanaises. Ainsi, un nouveau regard sera partagé, montrant les différentes facettes du pays, entre problématiques socio-économiques et effervescence culturelle et artistique.

Remise de prix
Deux prix seront en effet remis à des talents féminins. Le prix Fujifilm en partenariat avec Les Femmes S’exposent récompensera un sujet photographique en lien avec la résilience dans l’acceptation large suivante : «Capacité d’un individu, d’un groupe ou d’un écosystème à faire face à des crises, chocs ou traumatismes, pour (re)trouver un équilibre, se rétablir ou se (re)construire.» Le prix SAIF pour Les Femmes S’exposent récompensera quant à lui une femme photographe pour son travail artistique en mettant en lumière son talent. Pour celui-ci, ce sera une réflexion sur la thématique des frontières (physique, linguistiques, mentales, sociales…) qui sera explorée.










À LIRE AUSSI :
- Le Vincennes Images Festival fait son grand retour
- 22 femmes photographes célèbres
- Photographe de guerre, le travail d’une vie pour ces femmes et ces hommes
Desert Oddities, l’âme du désert capturée par le photographe Vaughn Meadows
Né à Fairfax en Virginie, Vaughn Meadows est un photographe d’art basé dans le Sud-Ouest américain. Son oeuvre photographique comprend majoritairement des clichés de paysages fascinants. Son projet Desert Oddities prend place dans les grands espaces naturels de la région, composée d’étendues désertiques et de paysages spectaculaires. D’abord intrigué et passionné par tout ce qu’il pouvait trouver et voir dans le désert, notamment les constructions et bâtiments atypiques qu’il est possible de croiser sur le bord de la route, il a décidé de capturer ces étranges compositions. Sa série illustre son envie de capturer l’âme du désert, façonnée en partie par les traces du passage de l’Homme. Desert Oddities représente pour lui un point culminant de sa fascination pour les choses que nous ignorons souvent en voiture.

Comment vous êtes-vous plongé dans la photographie ?
J’ai été initié aux appareils photo et à la photographie dès mon plus jeune âge. Chaque fois que ma famille partait en voyage, j’avais toujours un appareil jetable à la main pour photographier tout ce que je pouvais. Je pense que j’ai été instinctivement attirée par la capacité à capturer un moment et à le tenir dans mes mains. Mon cerveau ne s’arrête jamais vraiment, alors je pense que prendre des photos est devenu pour moi un moyen inconscient de ralentir et d’apprécier les choses.

En grandissant, je me suis éloigné de ce loisir, car les nombreuses distractions de la vie m’attiraient. Au lycée, ma santé mentale s’est détériorée. J’ai fini par prendre de mauvaises habitudes qui se sont progressivement transformées en consommation de drogues pour m’engourdir. Mes addictions m’ont consumé pendant quelques années jusqu’à ce que je sois enfin sobre en 2018. À la recherche d’un moyen sain de m’exprimer, j’ai décidé de reprendre un appareil photo et de raviver mon amour d’enfance pour capturer l’instant. On dit que lorsqu’on devient sobre, on remplace souvent une dépendance par une autre pour tenter de combler ce vide et, personnellement, je vois beaucoup de vérité dans cette affirmation.

La photographie et la création sont devenues ma nouvelle dépendance et ma nouvelle passion. Je n’ai plus pensé qu’à ça toute la journée, tous les jours, tout comme la consommation l’avait été dans le passé. La photographie est un moyen pour moi de guérir, de ralentir et, surtout, de m’ancrer dans un moment précis.
Qu’est-ce qui vous attire autant dans le fait de capturer l’âme du désert ?
Les déserts du sud-ouest américain occupent une place très spéciale dans mon cœur. Je me souviens encore de ce que j’ai ressenti la première fois que j’y ai mis les pieds. Le sentiment de liberté écrasante qui accompagne les vastes étendues de terre et le calme désolé mais presque béat qui les recouvre. Je n’ai jamais vraiment aimé les villes, bien que j’aie grandi au milieu d’elles. Le bourdonnement constant de l’activité humaine et le bruit incessant me submergent et mon énergie commence à être étouffée.

En revanche, mon premier voyage dans le désert m’a semblé si juste. J’avais l’impression que je pouvais m’asseoir sur une dune pour toujours et regarder le soleil se lever et se coucher. J’ai été immédiatement captivé et c’est rapidement devenu le point central de mes photos. Je voulais partager ces sentiments et montrer aux gens comment je vois le désert. Qui sait ? Peut-être ai-je pu donner envie à certains de le découvrir par eux-mêmes.

Essayez-vous de créer une atmosphère particulière que vous souhaitez transmettre ?
C’est une question difficile pour moi. Dans mon processus créatif, j’essaie de reproduire non seulement la façon dont mes yeux ont perçu le moment; mais aussi ce que j’ai ressenti à ce moment-là. Que ce soit en utilisant la psychologie de la théorie des couleurs pour essayer d’invoquer une certaine émotion ou en mettant l’accent sur une partie d’une photographie en post-traitement pour faire voyager les yeux à travers l’image. Cependant, je crois que la photographie, et tout art, sont intrinsèquement subjectifs pour le spectateur. C’est pourquoi je comprends que mon travail puisse ne jamais être perçu exactement de la manière dont je l’ai voulu. Je pense qu’il y a quelque chose de beau dans tout cela. Tant que les gens résonnent avec mon travail d’une manière qui leur fait ressentir quelque chose, je suis satisfait.




Vaughn Meadows : Site – Instagram – Twitter
À LIRE AUSSI :
- Les photos envoûtantes du désert bolivien de Daniel Kordan
- La domination de l’homme dans la nature par Peter Bogaczewicz
- Les « Lonely Houses » du photographe Manuel Pita aka Sejkko
- À la découverte du Kirghizistan avec le photographe Elliott Verdier
Les hamsters sauvages à travers l’objectif de Julian Rad
Photographe animalier autrichien, Julian Rad immortalise les animaux sauvages dans leur milieu naturel. Armé uniquement de son appareil photo et de sa patience, Julian réalise de magnifiques clichés à la fois touchants et poétiques, de ces petites bêtes qu’il est rare d’observer de la sorte. Écureuils, renards, rongeurs, aucun n’échappe à l’œil photographique de Julian. Ce sont cependant les clichés des hamsters qui ont cette fois particulièrement attiré notre attention. Et oui ! Il existe bien des hamsters sauvages, dont les expressions et les attitudes sont si attendrissantes.

Les hamsters d’Europe
Les hamsters d’Europe sont ainsi les protagonistes de cette série, mêlant l’innocence de l’animal, la beauté et l’amour de la Nature. Petite espèce de rongeurs, c’est tout de même le plus grand des hamsters et le seul à vivre à l’état sauvage en Europe occidentale.
Une espèce menacée
L’animal fait cependant parti des mammifères les plus menacés d’Europe. En cause, la destruction de son habitat naturel par l’agriculture intensive et l’urbanisation. Conséquence de ces menaces, le Hamster d’Europe est passé en danger critique d’extinction en 2019, d’après l’Union internationale pour la conservation de la nature.

Julian Rad part ainsi à la rencontre de ces petites bêtes, passant de longs moments à attendre le moment parfait. Et le résultat est magnifique ! Tant d’innocence et de pureté émanent de ces images. L’amour que porte le photographe à la Nature est visible à la manière dont il fixe le portrait de ces hamsters en lumière naturelle.
Ses clichés lui ont plusieurs fois valu la première place de concours de photographie. Il a notamment remporté en 2015 le grand prix du Comedy Wildlife Photography Awards. Depuis, ses images à la jolie composition ne cessent d’attendrir et d’éblouir tous ceux qui croisent leur chemin.



Julian Rad : Site – Instagram – Facebook
À LIRE AUSSI :
- L’art de la photo de chat par Kristina Makeeva !
- Freya the Fox : magnifiques photos de renard par Iza Lyson
- Under-Dogs, des chiens photographiés du dessous par Andrius Burba !
- Les animaux vu par le photographe Sergey Polyushko
Avec Bleached, Satoshi Fujiwara redéfinie l’information visuelle
Satoshi Fujiwara est né au Japon où il a réalisé une carrière en tant que graphiste. Cependant en quête de changement, il décide de suivre un nouveau rêve, la photographie. Celui-ci le mène à Berlin, où il décide de commencer sa nouvelle vie. Un choix réfléchi et en partie influencé par l’origine allemande de ses photographes favoris ; Thomas Ruff et Thomas Demand.
En tant que photographe, il s’intéresse principalement à la redéfinition de la photographie en tant que médium et forme d’art autonome. Depuis 2015, ses projets personnels sont exposés dans des musées internationaux. Parallèlement à ceux-ci, il collabore avec des institutions multidisciplinaires, des entités créatives et des marques de mode telles que Balenciaga en 2020.
Avec Bleached, Satoshi redéfinie les codes de l’information visuelle sous forme de reportage de rue et entraîne le spectateur dans la confusion face à une réalité déformée.
Bleached
N’ayant pas pour vocation de transmettre un message politique spécifique, la série Bleached questionne la manière dont nous consommons les images politiques au quotidien. Quel événement, quelle manifestation ne se démarque pas par ses couleurs, ses slogans et ses symboles ? La confusion s’installe lorsque nous les effaçons tous, lorsque chaque marqueur idéologique disparaît de l’image. Il devient alors impossible de distinguer les valeurs portées par les activistes, ni même leur bord politique.
Avec Bleached, Satoshi détache les sujets représentés de leurs sources originales, en hyper-modifiant ses images. En résulte une réalité déformée, quelque peu plate, afin d’émanciper les images elles-mêmes de l’interprétation conventionnelle.
L’absence de marqueur idéologique
Les drapeaux, bannières et pancartes sont des éléments indissociables des manifestations. Ils permettent d’associer une idéologie, un groupe spécifique ou un bord politique à ces événements. Ils sont ici dénués de toute couleur, afin d’en effacer les marqueurs idéologiques et donc le message.
Dans le contexte de la politique, l’utilisation stratégique des images photographiques a joué un rôle important pour manipuler les gens. Aujourd’hui encore, on peut voir le parti pris des médias (c’est-à-dire la propagande cachée) dans les images de presse ainsi que sur les plateformes de médias sociaux.
– Satoshi Fujiwara
Stimuler l’interprétation du spectateur
Manipulant volontairement les codes de l’information visuelle, Satoshi stimule l’interprétation du spectateur dans sa consommation quotidienne d’images. L’effet sur celui-ci est sans appel, ambiguïté et confusion s’installent au regard de ces images uniformisées. Bien que ces photographies aient été prises dans des endroits et contextes différents, il est impossible de déterminer l’idéologie revendiquée. Nous faisons pourtant face à des événements aux opinions et positions opposées.
Il s’agit en effet d’un mélange de rassemblements néo-nazis et de contre-manifestants; du championnat européen de l’UEFA; d’une manifestation contre le confinement et les restrictions liées au COVID; de la manifestation pour l’indépendance du Tibet; d’une manifestation contre l’embourgeoisement; de la manifestation révolutionnaire May Day; d’une manifestation contre la grève mondiale pour le climat, etc.
Il s’agit d’images émasculées qui ont été amenées à l’état brut (matériel) de propagande. Cette série ne transmet aucun message politique spécifique, mais elle teste de manière autonome nos yeux qui consomment quotidiennement des images politiques de manière passive. Cet engagement politique apparent pourrait être considéré comme une parodie de la « réalité rapportée », faisant appel à l’esthétique du photojournalisme.
– Satoshi Fujiwara
S’émanciper du contexte
Dans tous ses projets, Satoshi a toujours essayé d’apparaître et de capturer l’événement en tant que tierce personne, lui permettant ainsi de s’émanciper du contexte qu’il capture.
Il est également important d’avoir mon propre langage visuel, comme un acte de résistance contre l’homogénéité de l’identité photographique contemporaine.
– Satoshi Fujiwara


Satoshi Fujiwara : Site
À LIRE AUSSI :
- Berlin After Dark la série du street photographer Sebastian Jacobitz
- Interview – Dans les rues de Mea Shearim avec le photographe Ofir Barak
- Tras Los Muros : la dénonciation par l’image de la souffrance animale
Les lauréats du Prix Picto de la Mode 2022
Le 19 avril dernier, les prix de l’édition 2022 du Prix Picto de la Mode ont été remis à ses lauréats. Prenant place au Palais Galliera, Musée de la mode de la Ville de Paris, la cérémonie a récompensé de jeunes talents pour leur regard artistique singulier. Créé en 1998 par le laboratoire PICTO; ce prix a vocation de soutenir les photographes de mode de moins de 35 ans ; les aidant ainsi à débuter leur carrière. Prêt à faire émerger de nouveaux talents, le prix s’est ouvert à l’international en 2013, récompensant les photographes des quatre coins du monde. Depuis 2014, ce ne sont plus un mais trois photographes récompensés. Sont ainsi remis, le Grand Prix Picto de la Photographie de Mode; la dotation le19M de la photographie des Métiers d’Arts et la dotation Filippo Roversi.
Pour cette édition 2022, le podium et exclusivement français. Découvrez ces talentueux photographes émergeants ainsi que leurs images qui ont convaincu le prestigieux jury.
Christopher Barraja lauréat du Grand Prix Picto de la Photographie de Mode

Lauréat du premier prix 2022, Christopher Barraja est un photographe de 25 ans originaire de Nice. Après des études d’architecture à Marseille, il décide de changer d’environnement en poursuivant ses études à l’École Nationale Supérieure des Arts Décoratifs de Paris. C’est là-bas qu’il développe sa pratique de la photographie. Il explore ce médium notamment en réaction à un AVC à l’âge de 20 ans, qui le rend plus attentif à ce qui l’entoure. C’est cependant à New York qu’il découvre sa fascination pour la photo de mode. Ayant terminé les Arts Déco en 2020, il travaille à un projet de livre, De Chlore et de Rosé. Ce travail sera présenté à la Villa Noailles cette année, dans le cadre du festival de Hyères dont il est l’un des finalistes.
Camille Brasselet lauréate de la dotation le19M de la Photographie des Métiers d’Art

Antoine Henault lauréat de la dotation Filippo Roversi

Découvrez tous les finalistes du Prix Picto de la Photographie de Mode 2022.
À LIRE AUSSI :
- Les lauréats du Shot on iPhone Macro Challenge par Apple
- Huawei Next-Image : les gagnants de l’édition 2021
- Le palmarès des Drone Photo Awards 2021
L’Irlande des années 90 dans l’univers coloré et nostalgique d’Enda Burke
Basé dans l’ouest de l’Irlande, le photographe Enda Burke a réussi à rendre la période du confinement colorée et créative. Aimant les couleurs, les jeux de mots et tout ce qui est kitsch, Enda en a fait son univers artistique. Explorant à travers son regard photographique les thèmes de la famille et de l’identité irlandaise contemporaine; il dépeint avec humour et nostalgie l’Irlande des années 90. Depuis le début de la pandémie, il prend comme sujet principal ses parents, faisant d’eux les personnages de son histoire. Il réalise sa série Homebound dans la maison familiale, alors transformée en studio photo et habillée de décors colorés et nostalgiques. Sorte d’échappatoire au stress lié à la pandémie pour le photographe, Homebound plonge le spectateur dans un foyer de l’Irlande catholique des années 90.

Explorer la nostalgie
Enda est diplômé en photographie et en réalisation de films à la Gray’s School of Art en 2013. Avant la pandémie, il pratiquait la street photography, y trouvant sans cesse des sujets à photographier et immortaliser. Le confinement mis en place, les rues se sont brusquement désertées, laissant le photographe seul avec son appareil. C’est alors qu’il a tourné son objectif vers les personnes qu’il pouvait toujours voir, ses parents. Autre conséquence de la pandémie, une nostalgie de l’époque pré-covid s’installant peu à peu. Le désir d’explorer ce sentiment, tout en utilisant des accessoires et des décors vintages et nostalgiques, lui est alors apparu.

Réalisant dans un premier temps sa série avec un Pentax 35 mm, il poursuit avec un appareil numérique. Plusieurs étapes sont nécessaires à la réalisation de ces images; de l’apparition de l’idée, au traitement de la photo, en passant par la mise en scène; Enda réfléchit minutieusement ses prises de vue.
Je garde un carnet de croquis d’idées et de recherches avant de faire une prise de vue, je cherche et trouve la plupart de mes accessoires en ligne. Les décors ont tous été construits dans la maison de mes parents. Lorsque le tournage est terminé. Je traite la photo de la même manière qu’un peintre traiterait ses tableaux.
Enda Burke

De la couleur et une iconographie catholique
Plusieurs éléments sont omniprésents dans les images de cette série. D’un côté les couleurs très vives et de l’autre une iconographie catholique. La présence de couleurs est en partie due à l’attirance du photographe pour celles-ci. Mais c’est également un moyen d’établir un parallèle avec la morosité et le pessimisme face au Covid-19. Quant à l’iconographie catholique, Enda reproduit un foyer irlandais des années 90, dans lequel ces images de saints catholiques étaient omniprésentes.

Depuis la publication de la série, beaucoup de gens m’ont demandé s’il s’agissait d’une sorte de réconfort à apporter aux gens dans les moments difficiles. Ce n’était pas mon intention. L’iconographie catholique ancienne est également liée à la nostalgie, car ces images étaient omniprésentes dans les foyers jusqu’à récemment.
Enda Burke

Pour moi, faire de l’art, c’est s’amuser et apporter de l’humour au monde. Donc si je devais définir mon univers artistique, je dirais que c’est comme prendre du LSD en regardant un film de Wes Anderson et en riant.
Enda Burke
Que ce soit en Irlande ou au-delà, les photographies d’Enda rencontrent un franc succès et suscitent un grand intérêt. Son projet a remporté le prix international de la photo Barreur et est arrivé en finale du prix Lens Culture Home 2021. Homebound a également été présentée dans divers médias tels que The Guardian, le magazine Rolling Stone, ou encore Irish Arts Review et le magazine français Causette, entre autres.



À LIRE AUSSI :
- « Grandpa », la série au surréalisme pastel du photographe Karen Khachaturov
- Les portraits colorés du photographe Yannis Davy Guibinga
- Les habitudes du confinement illustrées par Ines Vansteenkiste-Muylle
Studio Iconographia : une vision picturale de la photographie
Associer histoire de l’art, photographie et médiation culturelle, telle est l’aventure dans laquelle Armâne et Clémence se sont lancées en 2021 en fondant le Studio Iconographia. Leur vision de l’art similaire, leur envie de partage et leur créativité les mènent à collaborer depuis 2018 sur différents projets de plus en plus ambitieux. Se rencontrant lors de leurs études, elles sont un temps collègues au sein d’une institution culturelle, avant de devenir co-fondatrices de leur société. Depuis, Armâne et Clémence ne cessent d’imaginer, de créer et de partager. Le style pictural de leurs photographies contribue à créer leur signature artistique. S’inspirant d’œuvres historiques et iconiques, les deux artistes maîtrisent l’art du portrait en studio et de la composition et nous plongent dans leur univers créatif.

Des parcours guidés par l’art à l’origine d’Iconographia
Armâne et Clémence ont toutes les deux suivi une classe préparatoire à l’Ecole nationale des Chartes. À la suite de celle-ci, Armâne rejoint l’ENC en master Technologies numériques appliquées à l’histoire et Clémence intègre la Sorbonne en master Patrimoine et musées. Chacune un pied dans l’histoire de l’art et le patrimoine, leurs formations sont ainsi complémentaires. C’est cependant leur passion commune pour la photographie qui les a réellement rapprochées, marquant le début de leur collaboration artistique et professionnelle.
Les projets communs se sont enchaînés et nous avons très vite adopté un style très pictural et une direction artistique poussée. Dès le début, nous avons remarqué entre nous une véritable stimulation créative et intellectuelle et rapidement nous n’avons eu envie de créer qu’ensemble.
Armâne et Clémence

Armâne et Clémence travaillent ainsi ensemble, chacune s’épanouissant dans son rôle : Clémence à la photographie et Armâne à la direction artistique. Depuis la naissance du Studio Iconographia, elles réalisent des projets artistiques et des campagnes modes, de communication, des éditos, des expositions ainsi que des commandes de portraits, toujours dans un style pictural qui leur est propre.

Moderniser des inspirations historiques
La réalisation des images nécessite un important travail en amont afin de pouvoir transmettre au mieux le message désiré, l’atmosphère souhaitée, dans les images finales. Ainsi, Armâne et Clémence entreprennent de minutieuses recherches iconographiques et historiques sur leurs inspirations; afin de se les approprier au mieux et de les réinterpréter de manière pertinente.
Nous lisons beaucoup de sources scientifiques en histoire, histoire de l’art, histoire des représentations. Nous parcourons aussi énormément d’expositions, de livres d’arts… Cela nous permet ensuite de proposer une direction artistique qui lie ces inspirations et une certaine modernité, dans le traitement des images et les valeurs que celles-ci transmettent. Avant chaque shooting, les photographies sont préparées en amont : Armâne dessine la composition afin de prévoir au mieux le rendu final et permettre ainsi à Clémence de travailler la lumière en fonction. C’est un processus bien rodé que nous avons mis en place au fil des années, sans doute hérité de notre passé d’universitaires dans la méthode, qui nous correspond parfaitement et offre un cadre à notre créativité !
Armâne et Clémence

Un art engagé et militant
Leur travail artistique est autant recherché visuellement qu’engagé et militant. Ouvertement féministe, leur art revendique le « female gaze », perspective engagée spécifique aux femmes artistes. Le « female gaze » est un regard qui reconnaît et épouse l’expérience de la femme dans l’univers artistique.
Notre engagement féministe est au coeur de notre vie personnelle, il est donc capital pour nous de produire un art engagé, qui diffuse ces valeurs militantes et inclusives. Nous n’envisageons pas de produire du “beau” sans cet aspect éminemment politique, qui donne une vraie force à nos images.
Armâne et Clémence

Leur travail repose également sur une accessibilité pour toutes et tous, et non pas réservé à une certaine élite. Pour cette raison, Iconographia est particulièrement présente sur les réseaux sociaux; notamment Instagram; afin de diffuser les œuvres et leurs savoirs à un large public. Cette médiation culturelle est très importante afin d’ouvrir le débat sur les interprétations et questionner les représentations.
Instagram est l’outil qui nous permet de diffuser nos œuvres et l’engagement qui nous motive à un public large. Une communauté qui nous ressemble s’est construite autour d’Iconographia et un véritable échange avec nos abonné‧e‧s sur des questions de féminisme, de représentations et d’histoire de l’art s’est installé. C’est aussi un média axé sur le visuel, très actuel sur le plan militant, et très fédérateur.
Armâne et Clémence

Une image symbolique
Chaque image est unique et possède un message fort qui la rend spéciale. Il a été par conséquent difficile pour Armâne et Clémence de choisir celle qui leur tenait particulièrement à coeur. Il y en a tout de même une qui est tout à fait symbolique pour elles, représentant à la foi leur duo artistique, leur façon de créer ensemble et la consécration de leur travail. Réalisée en 2020 durant le premier confinement, l’image est une Allégorie de la création à la grenade.

Cette image est en réalité composée de deux photographies ; la main d’Armâne en bas à gauche et celle de Clémence en haut à droite, que nous avons réalisées chacune chez nous et réunies à la retouche. Cette œuvre a beaucoup de sens pour nous, car la grenade est initialement un symbole chrétien de création que nous avons détourné, en jouant sur l’esthétique de la grenade et de ses grains comme des joyaux de la fertilité de l’esprit. Cela nous parle donc beaucoup. Nous avons donc été ravies de l’exposer enfin lors de notre première exposition, Heritages, à la Galerie Amarrage en mars 2022. C’est d’ailleurs la première œuvre que nous avons vendue, c’est d’autant plus symbolique !
Armâne et Clémence



À LIRE AUSSI :
- Portrait : les portraits picturaux de la photographe Charlotte Mano
- Les oeuvres picturales du duo de photographes de DDiArte !
- Motherland Chronicles : les portraits picturaux de Jingna Zhang
Photographe de guerre, le travail d’une vie pour ces femmes et ces hommes
Courage, volonté, dépassement de soi, prise de risques, vocation… Autant de mots que nous pouvons attribuer à ces femmes et ces hommes qui risquent leur vie aux côtés des soldats et des civils. Ils agissent dans le but de capturer ces moments d’histoire; de participer à sauvegarder la mémoire, de montrer au reste du monde les atrocités qui se produisent non loin. Aussi dures que puissent apparaître les photos prises lors de ces conflits; le photographe de guerre n’a pas vocation de choquer, mais plutôt d’informer, de sensibiliser, et d’immortaliser l’instant. Les photographes de guerre ne travaillent pas seulement pour les journaux. Ils servent l’Histoire, l’enseignement, et la mémoire collective.
Alice Schalek (1874-1956)

Photojournaliste et écrivaine autrichienne, Alice est connue pour être la première femme reportrice de guerre. Elle a couvert la Première Guerre Mondiale dans le Dolomites. La photographe mène également une carrière d’écrivaine en publiant ses carnets de voyage. Elle reprend cette activité à son retour du champ de bataille et voyage dans de nombreux pays d’Asie, d’Afrique et d’Amérique.
Gerda Taro (1910-1937)
Photojournaliste allemande, Gerda réalise principalement des reportages sur la guerre d’Espagne; où elle trouvera la mort lors de violents combats autour de Madrid. Elle a contribué au lancement de la carrière de son célèbre compagnon, Robert Capa, au détriment de la sienne. Elle fut longtemps sous-estimée, jusqu’à la découverte d’une valise retrouvée à Mexico. Celle-ci contenait environ 4500 négatifs réalisés par la photographe mais également par Capa et David Seymour. Cette découverte permit de reconsidérer le travail de Gerda, dont certains des clichés sont attribués, à tort, à Capa.
Gerda Taro, pionnière du photojournalisme, a sombré dans l'oubli, avant que son travail ne soit redécouvert. Ses photographies expriment la folie des hommes mais aussi l'espoir d'un monde meilleur. #JeudiPhoto #CulturePrime pic.twitter.com/avYrw9c04b
— france•tv arts (@francetvarts) July 1, 2021
Catherine Leroy (1944-2006)
Photographe de guerre française, Catherine part pour le Viêt Nam pour y couvrir la guerre, alors qu’elle n’est âgée que de 21 ans. C’est la première fois que les femmes accèdent aux champs de bataille, l’accès leur étant jusque-là refusé. Elle se démarque pour ses photos au plus près du combat, reflétant la vraie vie des soldats. Les médias commencent à la demander. Elle couvre par la suite les guerres en Somalie, Afghanistan, Libye, Iran, Irak et Liban dans les années 1970. Pour son travail, elle deviendra la première femme a remporté le prix George-Polk en 1967. Mais également la première lauréate du prix Robert Capa Gold Medal.
Françoise Demulder (1947-2008)
Photojournaliste française, Françoise débute avec la guerre du Viêt Nam. Elle couvre ensuite différentes crises telles qu’en Angola, au Liban, au Cambodge, au Salvador, en Éthiopie, au Pakistan ou à Cuba. Françoise acquiert une reconnaissance pour son travail grâce à deux photos en particulier. La première est une photo d’un char nord-vietnamien enfonçant la grille d’entrée du palais présidentiel de Saigon. La seconde est une image en noir et blanc, prise à Beyrouth le 18 janvier 1976. Elle représente une palestinienne implorant un milicien armé devant une maison en flammes; lors du massacre du quartier de la Quarantaine. Cette dernière lui vaut d’être la première femme lauréate du World Press Photo en 1977 – prix le plus prestigieux du photojournalisme.
Anja Niedringhaus (1965-2014)
Photojournaliste allemande, Anja commence à travailler en tant que photographe indépendante à 17 ans. Elle couvre notamment la chute du mur de Berlin en 1989; les conflits en ex-Yougoslavie dans les années 90; l’Afghanistan et la chute des Talibans à partir de 2001 mais également l’Irak, la bande de Gaza, le Koweït et la Turquie. Elle reçoit en 2005 le Prix Pulitzer de la photographie d’actualité pour la couverture de guerre en Irak et le prix Courage remis par l’International Women’s Media Foundation la même année. Anja est tuée le 4 avril 2014, alors qu’elle couvre l’élection présidentielle afghane, par un commandant de la police afghane. L’année de sa mort, l’International Women’s Media Foundation crée L’Anja Niedringhaus Courage in Photojournalism Award, qui récompense le courage de femmes photojournalistes.
Carolyn Cole (1961)
Photographe reporter américaine, Carolyn remporte en 2002 et 2003 le prix Robert Capa Gold Medal. Elle reçoit également le prix George-Polk en 2003 ainsi que le prix Pulitzer de la photographie d’article de fond en 2004, pour sa couverture du siège de Monrovia en Libéria.
Andrea Bruce (1973)
Photojournaliste et photographe documentaire américaine, Andrea axe principalement ses reportages sur les personnes vivant au lendemain de la guerre. Durant 10 ans, elle se concentre sur les conflits faisant rage en Irak et en Afghanistan. Andrea est récompensée pour son travail à plusieurs reprises. Elle est plusieurs fois nommée Photographe de l’année. Elle reçoit en 2010 la bourse de White House News Photographers Association pour son travail en Ingouchie, ainsi que le 2ème prix Daily Life du World Press Photo pour l’image Soldier’s Funeral.
Laurence Geai (1984)
Photographe de guerre et photojournaliste, Laurence réalise son premier reportage en 2013 en Syrie. Elle fait partie depuis 2014 de l’agence Sapa Press. Laurence suit la vie des migrants aux portes de l’Europe et en France, tout en continuant de couvrir divers conflits. Elle reçoit en 2017 le Prix Polka Magazine. En 2020, elle est récompensée par le Grand Prix du festival « Les femmes s’exposent » ; pour son sujet sur le sort de membres supposés de Daesh en prison. En 2021, elle reçoit le 3ème prix de la catégorie General News du World Press Photo pour son reportage sur la pandémie du Covid-19 en France.
Camille Lepage (1988-2014)
Photojournaliste française, Camille se passionne pour le journalisme et pour la photo dès son adolescence. C’est lors de son second stage au cours de ses études de journaliste; effectué en Egypte; qu’elle découvre l’importance de la crise au Soudan du Sud, peu médiatisée. Elle décide de s’y installer en juillet 2012 afin de couvrir le conflit au Soudan du Sud et au Soudan. Par la suite, elle s’installe en République centrafricaine et couvre la guerre civile qui éclate en 2013. Ses photos sont publiées dans de nombreux médias tels que l’AFP, la BBC, Le Monde ou encore le Wall Street Journal et The Guardian.
La photographe Camille Lepage

Camille est assassinée le 12 mai 2014, alors qu’elle réalise un reportage dans l’Ouest de la Centrafrique, à 26 ans. Sa vie et sa carrière font le sujet d’un hommage cinématographique « Camille » réalisé par Boris Lojkine. Une association «Camille Lepage – On est ensemble» est créée. Elle décerne chaque année le prix Camille Lepage, visant à encourager le travail d’un photojournaliste; lors du festival international du photojournalisme « Visa pour l’image» à Perpignan. L’engagement de Camille était de témoigner sur les conditions de vie de populations innocentes vivant dans des pays en conflit peu ou pas médiatisés.
Bangui, République centrafricaine, 1er décembre 2013

Kordofan, du Sud, Soudan, 21 novembre 2012

Fatima Shbair (1997)

Photojournaliste indépendante palestinienne, Fatima est lauréate du «Prix de la Ville de Perpignan Rémi Ochlik» au festival Visa pour l’image en 2021. Elle remporte également le prix Anja Niedringhaus Courage in Photojournalism Award de l’International Women’s Media Foundation, pour « 11 jours du conflit israélo-palestinien » la même année. Son travail documente la vie du peuple palestinien et son propre quotidien dans la bande de Gaza. Ses images se publient dans de nombreux médias tels que le New York Times, The Guardian, Le Figaro etc.


Robert Capa (1913-1954)
Photographe et correspondant de guerre hongrois, Capa couvre les plus grands conflits de son époque tels que la Seconde Guerre Mondiale, la baille de Troina et la Guerre d’Espagne. Il part à Berlin pour faire carrière dans le journalisme en 1931. À l’origine n’étant pas passionné par la photographie, il se lance dans cette voie pour atteindre le journalisme. Il est principalement reconnu pour sa photo « Mort d’un soldat républicain », qui assoit sa célébrité. Il décède le 25 mai 1954 lors d’un reportage en Indochine. Voulant prendre une photo d’un groupe de soldat français; il s’écarte du chemin et met le pied sur une mine antipersonnel. Un prix à son nom est remis chaque année depuis 1955. Le prix Robert Capa Gold Medal récompense le meilleur grand reportage photographique publié ayant requis un courage et une initiative exceptionnels.
Evgueni Khaldaï (1917-1997)
Photographe né en Ukraine, Evgueni est principalement reconnu pour ses photographies de la Seconde Guerre Mondiale et du Procès de Nuremberg. Sa photo la plus connue est celle d’un soldat russe plaçant le drapeau rouge de l’Union soviétique sur le Reichstag à Berlin le 2 mai 1945, devenue symbole de la chute du Troisième Reich.
Marc Garanger (1935-2020)
Photographe et cinéaste français, Marc est connu pour ses portraits en noir et blanc d’hommes et de femmes d’Algérie. Prises entre 1960 et 1962 pour le compte de l’Armée française, ces photos lui valent le prix Niépce en 1966. Il réalise également des reportages dans presque toutes les Républiques de l’ex-URSS.
Don McCullin (1935)
Photographe britannique connu pour ses photographies de guerre, de vie urbaine et de paysages; Don travaille essentiellement en noir et blanc et sur la misère du monde et les conflits armés. Il effectue en 1964 un reportage sur la guerre civile de Chypre; pour lequel il reçoit le grand prix World Press Photo. Par la suite, il couvre la famine au Bihar en Inde, la guerre des Six Jours, la guerre du Viêt Nam et du Cambodge ainsi que divers conflits à Beyrouth et au Congo.
Patrick Chauvel (1949)
Photographe de guerre français, Patrick a couvert 34 guerres durant lesquelles il fut blessé plusieurs fois. Il commence sa carrière à 17 ans. Parmi les conflits qu’il couvre, Israël, l’Irlande, le Viet Nam, le Cambodge, le Liban, les révolutions iraniennes et au Nicaragua, les conflits en Amérique du Sud, au Panama, en Colombie, au Salvador, la Somalie, la Tchétchénie, l’Afghanistan, l’Egypte, et la Libye. Aujourd’hui âgé de 72 ans, il couvre actuellement la guerre russo-ukrainienne. Le photographe réalise son premier ouvrage photographique avec le 69e album de l’ONG Reporters sans Frontières, paru le 3 mars 2022, à l’occasion du 30ème anniversaire de la collection « 100 photos pour la liberté de la presse ».


Guillaume Herbaut (1970)
Photographe et journaliste français, Guillaume est principalement connu pour son travail sur le site de Tchernobyl, en Ukraine. Il est lauréat de deux World Press Photo en 2009 et 2012 et du prix Niépce en 2011. À travers ses photos, Guillaume interroge les symboles et la mémoire de lieux chargés d’histoire tels que Tchernobyl, Auschwitz, Nagasaki et le conflit en Ukraine afin d’en révéler les drames invisibles.
Aris Messinis (1977)
Photojournaliste grec, Aris est responsable de la couverture photo de l’AFP en Grèce depuis 2006. Il est reconnu pour son reportage photo sur les réfugiés de Lesbos. Mais également pour ceux qu’il réalise en Libye et en Egypte. Aris a été récompensé par de nombreux prix pour ses photos. Il a notamment reçu le Visa d’Or à Perpignan en 2016 pour ses photos sur la crise migratoire en Europe.
Lorenzo Tugnoli (1979)
Photojournaliste italien, Lorenzo est lauréat du prix Pulitzer 2019 en photographie de reportage pour son reportage sur la crise humanitaire au Yémen. Il a reçu le Prix Bayeux-Calvados pour les correspondants de guerre en 2020. Lorenzo a également été récompensé par le World Press Photo en 2019, 2020 et 2021. Il couvre la guerre en Afghanistan depuis 2009 et a vécu dans ce pays de 2010 à 2015.
BEIRUT, LEBANON – 4 AOÛT

TAIZ, YEMEN – 26 NOVEMBRE 2018

(Photo by Lorenzo Tugnoli/ Contrasto for The Washington Post)
ADEN, YEMEN – 19 MAI

Jérémy Lempin (1983)
Photographe militaire puis photographe documentaire français, Jérémy est lauréat en 2021 d’un Istanbul Photo Award, d’un Pictures of the Year International Award, d’un World Press Photo et du Visa d’or Magazine. Il réalise notamment de mars 2017 à avril 2021 un reportage sur l’état de stress post-traumatique des soldats français, intitulé « Aux Armes et Catera ». Ce sujet sera finaliste au prix du film photographique du festival MAP à Toulouse.
Wakil Kohsar (1985)
Photojournaliste afghan employé par l’AFP depuis plus de 9 ans, Wakil travaille en Afghanistan et couvre les événements du pays depuis la prise de pouvoir des Talibans depuis mi-août 2021. Polka Magazine salue son travail et lui décerne le Prix Polka du photographe de l’année 2021. Il est aujourd’hui l’un des derniers reporters afghans à encore travailler sur place, non sans danger.
À LIRE AUSSI :
- 22 femmes photographes célèbres
- Les photos de guerre par la photographe militaire Stacy Pearsall
- Parias, au coeur du Donbass avec le photographe Yegan Mazandarani
- Youry Bilak transforme les champs de bataille en tableaux de maîtres
PERNiCiEM – Dean West et Nathan Sawaya illustrent la menace climatique
PERNiCiEM est la seconde collaboration des deux artistes Dean West et Nathan Sawaya. Ils avaient auparavant travaillé ensemble en 2012 en réalisant le projet « IN PIECES », exposé depuis dans plus de 14 pays. Ce projet consistait à intégrer les sculptures en LEGO® de Nathan dans les photographies de Dean. C’est en gardant ce même concept qu’ils décident de collaborer une nouvelle fois. Cette fois-ci, ils réalisent un projet qu’ils nomment « PERNiCiEM », signifiant « extinction » en latin. Les sculptures en LEGO® de Nathan, représentant des espèces animales parmi les plus menacées, s’intègrent parfaitement dans les photographies de Dean. Ces compositions originales oscillent ainsi entre réalisme et réalité artificielle. En combinant leurs univers artistiques, les deux artistes amènent le spectateur à réfléchir et à prendre conscience de la nécessité de préserver la planète et ses espèces.

Les artistes
Dean West est né en Australie en 1983 et réside actuellement à New York. Il a étudié au Queensland College of Art. Il est principalement connu pour ses photographies à la mise en scène complexe et recherchée, amenant les événements quotidiens au-delà du domaine de la réalité naturelle. Marquées par de fortes inspirations cinématographiques, les photographies de Dean nous plongent dans une Amérique d’antan.
Nathan Sawaya est né dans l’État de Washington en 1972 et vit aujourd’hui à New York également. Il est connu et reconnu pour ses oeuvres entièrement réalisées avec des briques de LEGO®. Ancien avocat d’affaire, il réalise depuis 2002 ces oeuvres originales et inédites; qu’il est le seul à avoir intégrées dans le monde de l’art. Son travail lui vaut de nombreux prix et distinctions ainsi qu’une exposition itinérante, The art of the Brick. Il est également le fondateur de la Fondation Art Revolution qui promu l’art dans les écoles et les foyers.

Le projet
À travers PERNiCiEM, les deux artistes font passer un message bien précis : si nous n’agissons pas collectivement pour préserver notre planète et notre environnement, il nous faudra créer une réalité artificielle. Le projet stimule ainsi l’imagination du spectateur dans le cas où ces espèces menacées disparaîtraient totalement. Les écosystèmes se retrouvant dépourvu de ces animaux, seules des représentations fictives pourraient s’apparenter à ce que le paysage était autrefois. Les images explorent ainsi différents écosystèmes, tels que les océans, les forêts, les déserts, les prairies, et l’arctique ; dans lesquels sont intégrées les espèces menacées, voire en voie d’extinction.

Nathan construit ainsi des sculptures en LEGO® d’espèces menacées telles que l’éléphant d’Afrique, le renard d’Arctique, le guépard, la baleine, le rhinocéros etc. Ces sculptures sont par la suite intégrées aux photographies prises par Dean. Le résultat permet au spectateur de questionner sa propre relation à l’environnement dans un monde qui change rapidement. Les artistes ont décidé de reverser un pourcentage des recettes aux ONG qui, sur le terrain, protègent et préservent la beauté et la splendeur de notre monde.

Les réalisations
Derrière chaque création, les deux artistes apportent des précisions sur les menaces qui pèsent sur les espèces animales mises en avant. Une description de l’animal, ses caractéristiques ainsi que l’état de l’espèce à l’échelle mondiale accompagnent alors les photographies.
L’éléphant d’Afrique
C’est ainsi que nous pouvons apprendre que l’éléphant, bien qu’il soit connu pour sa taille titanesque ou ses impressionnantes défenses, est également l’animal le plus empathique, compatissant et sensible qui soit. Il est cependant classé comme vulnérable sur la liste rouge de l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature. Aujourd’hui, il resterait à l’état sauvage moins de 10% de la population d’éléphants d’Afrique par rapport au siècle dernier. Les éléphants sont principalement chassés pour le trafic d’ivoire.

Le requin de récif
Autre animal pris comme sujet par les deux artistes, le redouté requin. Parfois à l’origine d’accidents mortels, l’espèce souffre particulièrement de sa représentation dans la culture populaire; qui a toujours placé le requin comme le prédateur ultime tueur d’Homme. Cependant, les requins jouent un rôle central dans la régulation des océans et ainsi la bonne santé et le développement de la mer. Ils sont pourtant, pour nombre de sous-espèces, menacés, en danger ou proches de l’extinction. Les artistes ont réalisé une image mettant en scène un requin de récif réalisé en LEGO® par Nathan et inséré dans l’une des photographies de Dean.
Le requin de récif, en tant que prédateur principal et espèce indicatrice de cet écosystème, joue un rôle essentiel dans le maintien de réseaux alimentaires sains et fonctionnels. Cette fonction fondamentale est ce qui maintient en ordre l’équilibre délicat entre le prédateur, le poisson herbivore et les récifs coralliens sains et dynamiques.
Dean West et Nathan Sawaya

L’ours polaire
Comment parler des espèces menacées sans parler de l’ours polaire ? L’espèce voit son habitat naturel diminuer d’années en années. Conséquence directe du réchauffement climatique, la glace de mer de l’océan Arctique, dont dépend l’ours polaire, fond de jour en jour. En 2040, cette glace disparue, qu’en sera-t-il des ours polaires ? D’ici 2050, l’U.S. Geological Survey estime que les deux tiers des ours polaires auront disparus de la planète.

Le tigre de Malaisie
Autre écosystème, autre espèce, mais toujours la même menace. Le tigre voit son nombre d’individus à l’état sauvage décliner de manière catastrophique. Si au début des années 1900, le nombre de tigres vivants à l’état sauvage était estimé à environ 100 000, il n’en reste aujourd’hui plus que 3890. Et la tendance est toujours à la baisse. Trois des neufs sous-espèces connues sont déjà totalement éteintes. Le tigre de Malaisie, quant à lui, figure sur la liste rouge de l’UICN des espèces en danger critique d’extinction, avec seulement 80 à 120 tigres estimés dans leur état naturel, ayant le potentiel de se reproduire.

À l’origine de ces menaces, l’Homme et son impact sur les écosystèmes, sur les habitats naturels des espèces. Avec PERNiCiEM, les deux artistes mettent leur art au service de leurs engagements et tournent leur regard vers l’environnement et ses espèces les plus menacées.
Dean West : Site – Instagram – Facebook – Twitter – Behance
Nathan Sawaya : Site – Instagram – Twitter
À LIRE AUSSI :
- SHELF-LIFE, la photographie comme moyen de lutte contre la pollution marine
- Les photographies picturales de Dean West
- Les sublimes photos de baleines et de dauphins de Christopher Swann
Les autoportraits de Chiara Mazzocchi, entre conscience et spiritualité
Chiara Mazzocchi est une artiste et chercheuse spirituelle italienne. Photographe, réalisatrice, performeuse, guérisseuse, inventeur de la technique « prano-fotografia ». L’artiste et chercheuse spirituelle commence la photographie dès le plus jeune âge. Déjà à treize ans, elle imprimait ses premières photos en argentique. Depuis, elle n’a cessé de se spécialiser dans l’image. Elle réalise principalement des autoportraits photographiques et vidéo, mis en scène de manière onirique et spirituelle. Entre transcendance et éveil, les images de Chiara apparaissent comme une auto-thérapie, basée sur la condition d’écouter «l’état de présence». Par la maîtrise des outils de retouche et des compositions fascinantes, Chiara nous accueille dans un univers poétique qui n’appartient qu’à elle.

Des autoportraits transcendants
À travers ses autoportraits, Chiara explore et célèbre l’énergie créatrice et émotionnelle, qui lui permet de rendre visible l’invisible.

Je me concentre sur l’éveil de la conscience à travers la photographie, l’art vidéo, l’art de la performance. Quand je me capture avec mon appareil photo, je ne me vois pas, je me perçois comme un flux d’énergie… un canal, avec l’espace autour. Le sujet n’est pas moi mais la relation authentique avec l’espace et avec l’âme du monde. Ma recherche n’est pas la représentation mais c’est un « état de présence », dans lequel mon esprit cesse d’avoir du pouvoir.
Mon intention est de stimuler l’humanité à approcher l’éveil intérieur et l’exploration des énergies à travers les fréquences et les vibrations de la nature. C’est un chemin qui va au-delà de la technique photographique et au-delà de l’œil physique. Il ne peut être ni analysé ni identifié, car « l’état de présence » est un état qui ne peut être saisi avec l’esprit ou compris. J’essaie de donner forme à ce que la manipulation socio-culturelle (communément appelée « éducation ») a rendu méconnaissable : l’être humain.
Chiara Mazzocchi

Des mises en scène oniriques
Ces autoportraits s’inscrivent dans différentes mises en scène, chacune avec une ambiance, un message qui leur sont propres. Chiara y explore notamment les notions de sacré et de divin; de cosmique et de sens de la vie mais également des questions sociales plus concrètes. La nature est également un sujet récurrent dans l’univers artistique de Chiara. Ecologia Profonda mène par exemple à trouver le sacré dans la nature; le corps et l’esprit étant en parfaite harmonie avec elle. Avec Unione Erotica, c’est la relation entre le vivant et le mourant qu’explore la photographe.

Les mourants et les vivants ne font qu’un dans l’autre… Le mourant représente l’inspiration, le potentiel. Avoir peur de mourir, c’est avoir peur du sacré. L’union du mourant et du vivant est une conjonction érotique, c’est-à-dire une énergie créatrice.
Chiara Mazzocchi
Je m’ouvre en accord et en résonance avec le ciel et la terre,
devenir un canal unique, un tube transparent de lumière en accord avec le ciel et la terre
pour réaliser le front commun de la victoire de la lumière sur les ténèbres, de la vérité et de la justice directe.
L’homme n’est libre que lorsqu’il peut vibrer en harmonie avec l’Esprit cosmique.
Chiara Mazzocchi

Une introspection partagée
Les oeuvres conceptuelles de Chiara permettent une introspection tant à l’artiste qu’à celui qui regarde. Sa maîtrise de la mise en scène, de la composition et de la réalisation nous plonge dans son univers artistique si particulier. Reflétant des questions sociales impliquant l’individu, telles la conscience humaine, l’insécurité de l’existence, les luttes universelles contemporaines, chacun s’y voit également touché dans sa propre existence et conscience de soi.
Chiara Mazzocchi : Site – Instagram – Facebook – Vimeo
À LIRE AUSSI :
- Les poétiques autoportraits de la photographe Chiara Mazzocchi
- Les fantastiques autoportraits colorés et décalés de Joost Rutten
- Les autoportraits sombres et poétiques d’Evan James Atwood
- Les autoportraits surréalistes d’un adolescent de 14 ans
Agenda Photo Avril 2022
Que réserve le mois d’Avril 2022 aux passionnés de photographie ? Ce mois-ci, trouvez la sortie culturelle qui vous laissera sans voix. Comme tous les mois, nous avons rassemblé dans notre Agenda Photo quelques-unes des expositions d’exceptions qui prennent place près de chez vous. Une exposition de Sebastião Salgado dans un lieu unique, une rétrospective consacrée à Yann Arthus-Bertrand, une exposition sur les photographes de guerre et leurs images, et encore bien d’autres à découvrir ! Vous n’avez plus qu’à choisir et vous laissez porter par vos envies et votre curiosité…

Expositions Photo
De quelques minutes à quelques heures, une exposition est un précieux moment pour soi. Émotions, émerveillement, interrogations… Entrez dans l’univers de l’artiste et laissez-vous emporter par son regard.
Aqua Mater par Sebastião Salgado
À partir du 1er avril 2022, le parvis de Paris la Défense accueille Aqua Mater, l’exposition sur la thématique de l’eau du photographe Sebastião Salgado. L’exposition prendra place dans un impressionnant pavillon imaginé par l’architecte Simon Velez, structure naturelle unique en Guada d’Amazonie, un bambou géant. Aqua Mater vous offrira une expérience sensorielle et spirituelle, invitant au questionnement et à la sensibilisation aux enjeux environnementaux d’aujourd’hui et de demain, le tout dans un cadre privilégié de la capitale.
LEGACY, une vie de photographe-réalisateur – Yann Arthus-Bertrand
La Cité Musicale de Metz expose Yann Arthus-Bertrand du 8 mars au 22 mai 2022. LEGACY, une vie de photographe-réalisateur propose une lecture thématique des premières photographies du photographe. Découvrez la rétrospective d’un homme engagé pour la Planète, pour les animaux, et pour l’Homme.
Mathieu Pernot, La ruine de sa demeure
La Fondation Henri Cartier-Bresson à Paris, accueille du 8 mars au 19 juin 2022 l’exposition Mathieu Pernot, La ruine de sa demeure. En partant de l’album de voyage de son grand-père, réalisé en 1926, le photographe explore la grande histoire à travers sa propre histoire. Son itinéraire va débuter à Beyrouth, où sa famille paternelle a vécu jusqu’en 1958. À la fois témoin de scènes de désolation comme de la splendeur naturelle des lieux, Mathieu voyage du Liban à l’Irak. Découvrez une cinquantaine de tirages de Mathieu Pernot; accompagnés de l’album de son grand-père ainsi que de photographies d’archives familiales ou retrouvées dans des décombres de Mossoul.
Femmes photographes de guerre
Du 8 mars au 31 décembre 2022, le Musée de la Libération de Paris expose les œuvres de huit femmes photographes de guerre. Vous découvrirez 80 photographies de ces artistes ayant couvert les guerres de ces 80 dernières années. Cette exposition vous dévoilera les images de Lee Miller, Gerda Taro, Catherine Leroy, Christine Spengler, Françoise Demulder, Susan Meiselas, Carolyn Cole et Anja Niedringhaus.
Klein + L’Atelier
À Lyon, la galerie Le Réverbère expose l’œuvre de William Klein jusqu’au 30 juillet 2022. À l’occasion des 40 ans de la galerie, William Klein ; photographe phare de celle-ci qui collabore avec elle depuis 30 ans ; expose à nouveau entre ses murs. Seront exposées 94 photos pour fêter les 94 ans du photographe en avril 2022. L’occasion de saluer une nouvelle fois le travail du photographe. Vous retrouverez des tirages inédits mais également des icônes qui composent son œuvre ; minutieusement choisis avec son tireur et son assistante dans son atelier.
In the Beginning par The Anonymous Project
Du 25 mars au 14 mai 2022, la galerie Polka à Paris expose In the Beginning de The Anonymous Project. Conçue comme une métaphore de nos souvenirs visuels, l’exposition dévoilera des tirages, des compositions d’images ainsi que des installations lumineuses.
Love Songs – Photographies de l’intime
La Maison Européenne de la Photographie à Paris accueille du 30 mars au 21 août 2022 l’exposition collective Love Songs. Celle-ci vous dévoilera un nouveau regard sur l’histoire de la photographie à travers le prisme des relations amoureuses.
Ultra-violets de Thomas Mailaender
À Strasbourg, La Chambre accueille du 02 avril au 25 mai 2022 la collection personnelle de Thomas Mailaender. Le photographe est collectionneur depuis plus de dix ans de toutes sortes d’images récoltées à la fois sur les marchés aux puces et lors de ventes aux enchères. Thomas s’intéresse à la photo telle que pratiquée par « Monsieur Tout-le-monde ». À travers cette exposition, le photographe explore le médium photographique et questionne le statut même de l’image en la transférant sur des matériaux inattendus.
Les loyautés par Lise Dua
La Conserverie à Metz accueille du 5 mars au 4 juin Les loyautés, une exposition de Lise Dua. C’est à partir d’albums de famille que Lise explore et interroge les gestes qui nous lient, qui nous rassemblent et qui caractérisent le corps familial. Lise Dua voit ces gestes se répéter d’un album à l’autre et d’une génération à l’autre.
Tout un monde lointain – Dominique Marchand
La dernière série photographique de Dominique Marchand sera exposée à l’Espace 18 à Nantes du samedi 2 avril au vendredi 29 avril 2022. À travers cette série, le photographe recherche des traces du futur, que ce soit sur des sites urbains ou aux confins de son imaginaire.
Photographies en guerre
Du mercredi 6 avril au dimanche 24 juillet 2022, le Musée de l’Armée à Invalides consacre une exposition aux photographes de guerre. Vous découvrirez qui sont les photographes à l’origine de ces images devenues, pour certaines, icônes mondiales. Photographes professionnels et amateurs confrontent leurs regards dans cette première exposition consacrée à la représentation du conflit par la photographie, organisée par le Musée de l’Armée et qui réunit plus de 300 images.
Paris – “Notre-Dame”
À Paris, la Fisheye Gallery expose sur l’un des événements les plus marquants de la capitale ces dernières années. Vous y découvrirez les images déchirantes de la cathédrale Notre-Dame prise par les flammes; mais également des clichés centenaires de celle-ci, la montrant sous de nombreux points de vue. Ce dialogue, entre un témoignage historique et une vision contemporaine, est à voir du 20 avril au 7 mai 2022.
Concours Photo
La photographie c’est avant tout une passion et un plaisir personnel. Mais c’est aussi le moyen de se mesurer aux autres et de se challenger !
Concours Photo ND Awards

Vous avez jusqu’au 24 avril 2022 pour participer au concours photo international ND Awards. Ouvert aux photographes professionnels comme aux amateurs, ce concours vise à promouvoir la photographie et les photographes à travers le monde entier. Les candidats peuvent se mesurer aux autres sur des catégories très variées.
Concours Photo GRAVITY

Le concours photo Gravity est organisé en parallèle du Festival Gravity, qui se déroulera les 14 et 15 mai 2022 à la Fondation GoodPlanet de Yann Arthus-Bertrand dans le Bois de Boulogne à Paris. Le concours est ouvert aux professionnels comme aux amateurs. Le thème de cette nouvelle édition est « La beauté de la nature » au sens large. Vous avez jusqu’au 17 avril 2022 à minuit pour présenter un maximum de 3 photographies.
Prix Caritas Photo Sociale

Chaque année, le Prix Caritas Photo Sociale soutient les photographes professionnels qui s’investissent sur les questions de la pauvreté et de l’exclusion en France. La personne lauréate se voit décerner une dotation de 4 000 €, une exposition itinérante et un livre. Le jury est composé de personnalités reconnues pour leur expertise dans le milieu de la photographie ou sur les questions abordées. Il sera cette année présidé par Mathieu Pernot, figure importante de la photographie sociale française. Les photographes professionnels devront présenter une série photo complète et ce, jusqu’au 17 avril 2022 à minuit.
La photo dans le cinéma
Un film biographique, une intrigue autour de la photo, un personnage toujours accompagné d’un appareil photo… La photographie se retrouve également dans le 7ème art.
Instants éternels de Jan Troell
Sorti en 2008 et réalisé par Jan Troell, Instants éternels est inspiré d’une histoire vraie. Le film raconte l’histoire de Marie Larsson, une mère de famille suédoise qui tente d’élever ses filles malgré un mari alcoolique et violent. Mais sa vie bascule lorsqu’elle gagne un appareil photo lors d’une tombola.
Camille de Boris Lojkine
Sorti en 2019, le film de Boris Lojkine, Camille, est centré sur la vie de la photo-reporter Camille Lepage, décédée en République Centrafricaine en 2014 lors de la guerre civile. Passionnée dès l’adolescence par la photographie, Camille part très jeune couvrir des conflits qu’elle estime trop peu médiatisés.
Avril est le premier mois du printemps, mais avec tout ça, c’est aussi le mois parfait pour les amoureux de photo !
Ce que vous pouvez encore voir de nos agendas précédents
Le temps vous a manqué ces dernières semaines et vous n’avez pas pu faire cette exposition que vous vouliez tant voir ? Elle est peut-être toujours en cours…
- Le Monde de Steve McCurry au Musée Maillol
- Angst de Soham Gupta à la Maison Doisneau
- Gaston Paris au Centre Pompidou
- MIRKINE par Mirkine : photographes de cinéma au Musée Masséna
- Erik Johansson, Les idées viennent la nuit à L’Institut suédois
- Trésors photographiques retrouvés en Afrique Orientale italienne à L’espace Reine de Saba
- L’exposition Heliotropo 37 consacrée aux œuvres de Graciela Iturbide à la Fondation Cartier
- Art in Mouvement par Mathieu Forget à Bercy Village
- Communes de Raymond Depardon au Pavillon Populaire à Montpellier
À LIRE AUSSI :
- Agenda Photo Mars 2022
- Hommage à Notre-Dame de Paris
- Interview exclusive de notre parrain, le photographe Yann Arthus-Bertrand
- L’Afrique sous l’oeil sensible de Camille Lepage